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14/02/2015

Rêvons à des banques qui relieraient les êtres humains!

 

J’ai choisi en conscience il y a 5 ans de devenir sociétaire de la N.E.F. sigle pour une nouvelle économie financière (www.lanef.com), une banque pionnière en France. Elle existe en effet depuis 30 ans et elle ne cesse de se métamorphoser.

 

Pourquoi ai-je décidé de déposer des fonds dans une banque qui place notre épargne avec un état d’esprit éthique et dans des activités fort différentes de tout ce que nous avions connu jusque là?  Pour ma part, ayant appris que certaines banques finançaient des marchands d’armes ou des mines antipersonnelles, je souhaitais bien autre chose, de la transparence et une implication sociale et locale.

 

De plus, il me semblait cohérent de confier mes économies à des acteurs scrupuleux, plaçant mes ressources financières en fonction des valeurs que je soutiens et non des désirs de spéculation de leurs actionnaires sur les marchés boursiers.

 

Comme plus de 20 000 personnes dans notre pays, j’aspire également à sortir d’une politique de consommation effrénée et de prêts réservés à de gros promoteurs ou industriels, sans aucune considération pour la nature de l’investissement proposé.

 

Pour toutes ces raisons, je me sens, avec mon compte à terme et mon compte chèque NEF, entrée de plain pied dans une transition vers un autre modèle économique.

 

En tant que modeste épargnante, j’ai même pu choisir de partager les intérêts qui me seront servis avec des porteurs de projets écologiques. On appelle cela une économie de partage et un financement solidaire.

 

Tout en étant sociétaire, je me sens également partenaire de cette banque. Régulièrement nous sommes tenus au courant des projets soutenus. Lors d’assemblées générales ou régionales, notre voix est entendue. Que nous soyons emprunteurs ou épargnants, nous pouvons dire nos souhaits pour améliorer le fonctionnement, suggérer des innovations.

 

Une fois par an des « randonef » nous permettent de visiter certains lieux financés par notre banque (écoles, fermes, cafés magasins, piscines, théâtres…), de dialoguer à leurs sujets dans des échanges emplis de convivialité.

 

Grâce à l’Europe au début 2014, par une harmonisation du statut des banques, la NEF est devenue une banque à part entière. Elle peut désormais proposer des livrets d’épargne et agir partout comme le font les autres banques.

 

Aussi, je ne peux qu’engager les lecteurs de ce blog d’aller vérifier par eux même mes dires et s’ils sont convaincus, de prendre part à ce vaste mouvement de reprise en main des leviers de notre économie pour leur donner des contours plus transparents et plus humains.

 

Lyliane 

12/02/2015

Quel type d'agriculture désirons nous pour demain?

 

Dans la France de 2015, le nombre de paysans a considérablement diminué. En 1970, ils étaient encore 2,5 millions ; aujourd’hui ils sont à peine 600 000 !

 

Sur certains territoires, cette désertification du monde rural s’accompagne de la fermeture des commerces de proximité, le départ des médecins généralistes et de ce fait la nécessité de s’installer ailleurs afin de pouvoir se faire soigner.

 

Non seulement les pharmacies, les boulangeries et les écoles ferment, mais les petites exploitations disparaissent au profit d’une agriculture productiviste.

 

Ce sont ces gros industriels, utilisant à profusion engrais, pesticides et irriguant de façon intensive, qui finalement reçoivent les subventions européennes de la P. A. C. tandis que les aides ne soutiennent pas les exploitants en difficulté.

 

De grosses disparités se font jour entre l’écart des revenus des uns et des autres, que la répartition des subventions ne compense pas. Il faut savoir en effet que la moitié de la surface agricole utile est aujourd’hui exploitée par 10% des agriculteurs.

 

Comment préserver dans ces conditions les emplois agricoles, éviter l’épuisement des sols et la disparition des zones humides comme dans certains secteurs qui ont soulevé des réactions de la part des écologistes ?

 

La grande distribution ajoute encore souvent aux disparités existantes en fixant des prix qui ne couvrent pas les frais des producteurs. La course au profit semble bien installée et la spéculation boursière sur les cours envahit les marchés agricoles.

 

S’agit-il vraiment de produire toujours plus en intensifiant les grandes fermes quitte à mettre en danger les écosystèmes, car elles polluent généralement beaucoup plus (poulets en batterie, porcs par centaines, élevage hors sol…)?

 

Je pense pour ma part que des affaires comme celle des lasagnes à la viande de cheval pointent les emballements et les lacunes du système. Contrôler la chaîne alimentaire, garantir la traçabilité des produits agricoles, assurer à tous les paysans un revenu décent ne devrait il pas être notre priorité ?

 

Des organismes luttent pour préserver les terres fertiles comme Terre de Liens, la Confédération paysanne; d’autres comme les Amap essayent de payer un juste prix, de pérenniser les fermes ou encore certaines moins connues comme les Robins des Bio qui défendent notamment les liens entre producteurs et consommateurs.

 

Car consommer de nos jours est devenu un outil de citoyenneté. Par nos achats, en effet, nous nous engageons en faveur d’une agriculture durable ou productiviste, nous privilégions la qualité gustative des aliments ou simplement leur aspect, la quantité produite, nous insistons sur le respect de la terre, des animaux et des hommes ou sur le moindre coût d’achat et le profit des vendeurs…

 

Alors quel type d’agriculture désirons nous pour demain, pour nous, pour nos enfants et nos petits-enfants ? La question nous est posée. A nous d'y répondre concrètement!

 

Lyliane 

  

11/02/2015

Un concept de maison partagée pour les seniors...

 

L’Association à but non lucratif (loi de 1901) nommée « Age sans frontières » gère un concept de maison partagée pour faire cohabiter de façon autonome des personnes âgées. Une structure existe déjà à Verdalle, dans la Montagne Noire et de futures L.M.P sont en projet ailleurs, notamment dans le Sud Ouest.

 

Sur le site: www.lamaisonpartagee.fr, on apprend que dans ce type de maison, à côté de chambres individuelles, existent des espaces collectifs, fonctionnels et adaptés, susceptibles de favoriser l’implication des seniors dans la gestion du quotidien. Le coût de l’hôtellerie n’excède pas 1000 euros par mois, ce qui est très en dessous des tarifs habituels des maisons de retraite.

 

Ce mode d’accueil me semble destiné à des personnes désirant vieillir en conservant des liens de voisinage, une forme d’insertion sociale, afin de préserver chez elles un sentiment d’utilité. Pour tout renseignement ou envoi de dossier, adresser un e mail à: contact@lamaisonpartagee.fr.

 

Age sans frontières possède également un blog de colocation avec un senior (www.location-logement-senior.fr). A côté d’un groupe maximum de 4 chambres équipées de TV avec salles de bain individuelles, existent une cuisine commune, une salle à manger et un salon à partager. Le prix demandé est de 1000 euros par colocataire. Souvent des services peuvent graviter autour de cette structure (minibus, infirmiers…).    

 

Ces initiatives nouvelles me semblent intéressantes dans la mesure où elles peuvent briser l’isolement de certains seniors, qui refusent d’aller en institutions, où bien souvent les prix pratiqués sont prohibitifs. A notre époque riche en familles éclatées, où loger seul avec les années peut devenir insécurisant, je trouve que, pour une personne âgée encore valide et autonome, cela peut être un bon compromis.

 

Les municipalités pourraient peut-être s’y intéresser et encourager l’installation de telles structures d’accueil non spéculatives, qui se mettent au service des seniors. A nous citoyens et futurs occupants peut-être de ces maisons partagées de les y inciter par nos votes et nos propositions concrètes là où nous vivons!

Lyliane 

31/01/2015

Un entrepreneur qui ne baisse pas les bras...

             

  Lu dans MAIF Magazine

 

J’ai appris avec une grande satisfaction qu’en région PACA un groupe nommé La Varappe installé à Aubagne innove dans les domaines du BTP, de l’environnement et de l’énergie en se positionnant comme une entreprise d’insertion. Grâce à des partenariats avec des sociétés locales ou multi nationales, son directeur général, Laurent Laïk, depuis 1994 mise en effet sur un apprentissage de savoir faire et de métiers, afin de remettre en selle des personnes sans diplôme, trop âgées, en déshérence ou ayant été longtemps malades.

 

En 2013, 69% des personnes accompagnées par son groupe avaient obtenu un contrat ou un CDD d’au moins 6 mois. Ils avaient en effet développé des compétences pour l’entretien d’espaces verts, la gestion des déchets et des recyclages en tous genres, encadrés par des conseillers techniques de qualité.

 

Par ailleurs, le groupe La Varappe Développement crée des logements sociaux réalisés à partir de conteneurs recyclés. Ces logements d’urgence sont moins coûteux et tout de même assez fonctionnels pour des étudiants ou de jeunes ménages. Des collectivités ou des entreprises s’y intéressent pour en faire des bureaux.

 

Cette recherche d’insertion dans la vie active de personnes qui en sont exclues tout comme celle de récupération de conteneurs en fin de vie me semble susceptible de faire des émules. L’agglomération d’Aubagne attribue des subventions à ce type d’innovations et la Maïf veut les faire connaître ainsi que les mettre en valeur.

 

De plus, de tels projets de lutte contre l’exclusion sociale paraissent pour ce groupe économiquement rentables. Sans oublier qu’ils sont humainement très utiles dans notre pays qui souffre d’une hausse continue du chômage.

 

Tout nouveau modèle de relations économiques et humaines, qu’il s’inspire d’innovations étrangères ou hexagonales, ne serait il pas à encourager, dans la mesure où ses acteurs économiques font œuvre pionnière et forgent d’éventuelles voies d’avenir?

 

Lyliane 

26/01/2015

L'écologie n'est pas défendue seulement par des militants écologistes!

 

Au cours d’une émission télévisée du dimanche matin sur France 2, j’ai appris avec satisfaction que des moniales de la région de Valence (Drôme), de confessions différentes, se sont prononcées en faveur de l’écologie. Pour elles, la défense de l’environnement  est une évidence, car c’est une démarche responsable de l’être humain au sein de son milieu naturel.

 

Elles prônent un respect de la terre, dans la mesure où « aimer la nature, c’est aimer le Créateur ! » La plupart d’entre elles travaillent en effet le sol et cultivent sans aucun produit chimique de synthèse. Les plantes séchées, les vinaigres et vins qu’elles commercialisent sont naturels (romarin sauvage …). L’une d’elles a même affirmé, au cours de l’émission, qu’elle a la certitude de participer ainsi « à la dynamique et à la victoire du Vivant ».

 

En effet, en s’appuyant sur la Genèse et sur les Écritures Saintes, ces femmes qui ont consacré leur vie à Dieu rappellent que l’homme n’est que « le gérant  d’une terre qui lui a été confiée». Il ne doit donc en aucune façon se comporter comme un propriétaire ou un prédateur, pillant les ressources offertes à tous sans s’occuper des générations futures.

 

Ces moniales aimeraient faire découvrir ou redécouvrir le sens de la Création autour d’elles. Elles m’ont semblé engagées et désireuses d’entraîner à leur suite les membres de leurs Églises respectives.

 

De plus, elles sont parfaitement conscientes des enjeux de 2015 avec la Conférence Mondiale sur le Climat prévue au mois de novembre. Qui croira encore que vivre cloîtrée par choix de vie isole du  monde?

 

Personnellement, je suis très heureuse d’apprendre que nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à nous sentir solidaires et proches de tous ceux  qui souhaitent  maintenir la biodiversité tout en respectant notre si belle Terre et ses ressources naturelles.

 

Lyliane 

24/01/2015

Une façon pionnière de sensibiliser la jeunesse aux questions de logement en France.

 

Intérimaires, smicards, personnes au chômage, mères de familles isolées, personnes âgées…, des milliers de gens de nos jours en France ne peuvent pas se loger décemment. En effet, malgré l’APL, crée en 1977, le Plan Grand Froid activé chaque automne, les logements sociaux construits dans les communes, le Parc HLM qui n’arrive pas à absorber la foule des demandes, la question du logement se pose chaque année avec plus d’acuité. Dans ma région par exemple, la Côte d’Azur, les loyers sont très élevés, les garanties demandées par les agences ou les propriétaires bailleurs trop exigeantes, ce qui rejette les personnes à bas revenus à la périphérie de la ville dans des quartiers déshérités ou même dans l’arrière-pays, ce qui nécessite des moyens de transport.

 

Depuis l’appel de l’Abbé Pierre et la création d’Emmaüs, cette question n’a cessé d’être présente en France. Beaucoup de sans abris vont de foyers d’urgence surpeuplés en bouches de métros, de bidonvilles peu à peu détruits en petits hôtels, où ils ne peuvent cuisiner. Sans oublier les SDF ,dont beaucoup ne vivent pas par choix personnel sur nos trottoirs.

 

Nous pourrions désespérer de trouver un jour une issue à ce problème. C’est pourquoi, je ne résiste pas à la satisfaction de vous communiquer l’initiative, prise en mai 2014, par la Fondation Abbé Pierre, afin de sensibiliser la jeunesse aux questions de logement. Constatant que les jeunes, l’été, aiment se rendre à des festivals, qu’ils sont très actifs sur les réseaux sociaux, la Fondation a équipé un bus et elle va les rencontrer de villes en villes là où ils se retrouvent. Ainsi, grâce à des affiches, à une chanson intitulée « le Chemin de Pierre », à des clips sur You Tube, à des pages Google, à des plaquettes distribuées et à une pétition, cette campagne  appelée « ABBE  ROAD » a rencontré un franc succès dans notre pays.

 

J’admire personnellement cette façon moderne d’aborder les jeunes, de les rencontrer sur leur propre  terrain. Au lieu de geindre sur l’individualisme de la jeunesse, - qui du reste représente les enfants que nous avons pour la plupart éduqués comme des princes, - n’avons-nous pas plutôt à nous responsabiliser et à rechercher comment susciter leur intérêt, leur solidarité, leur engagement éventuel? Ce sont les acteurs du changement pour demain...

 

Certes, cela n’exclue pas d’aider les sans abris par nos dons, notre esprit de partage. Néanmoins, afin de préparer un monde plus fraternel, pensons également à informer nos jeunes, d’une façon sympathique et à leur portée. Car j'ai remarqué que bien souvent l'ignorance peut expliquer des attitudes que nous croyons basées sur de l'indifférence. Leurs réactions généreuses pourraient en étonner plus d’un !

 

Lyliane 

     

 

 

23/01/2015

A propos des Restos du Coeur...

       

Nous nous trouvons en pleine campagne des restos du cœur, la 30ème depuis sa fondation par Coluche. Chaque hiver, en effet, des personnes en grande précarité sont accueillies. Après un examen détaillé de leur moyens d’existence, si elles sont démunies, elles  reçoivent une aide en fonction de la taille de leur famille et de leurs besoins.

 

Les restos du cœur fonctionnent en totale indépendance à l’égard du politique comme du religieux ; ils ne s’occupent ni de l’origine ethnique, ni de la situation administrative des bénéficiaires. Des secours d’urgence, une tasse de café et des biscuits sont offerts à tous ceux qui viennent frapper à la porte d’un centre des restos du coeur.

 

Cet hiver, un million de personnes ont recours à cette association. Elles reçoivent une aide alimentaire chaque semaine et une écoute de la part des quelques 65 000 bénévoles. L’association a très peu de salariés et consacre seulement 7,3 % de ses ressources à des frais généraux. Ainsi, pour un don de 100 euros, 67% vont à l’aide alimentaire et 22% à des actions d’insertion et de formation.

 

Parmi les aides proposées, certaines visent la réinsertion des personnes sur le marché de l’emploi, d’autres une meilleure intégration sociale grâce à des cours de français… Quel plaisir de voir d’anciens bénéficiaires trouver un travail, obtenir des papiers, venir nous aider à leur tour ou nous  témoigner leur reconnaissance. En outre, des points d’accueil existent pour des SDF, dont de plus en plus de familles avec enfants. Des « maraudes » avec d’autres associations permettent de garder un lien avec eux, de les réchauffer au niveau du corps et du cœur…

 

L’association depuis deux ans a été contrainte à rester ouverte toute l’année, vu l’afflux de personnes sans ressources. Cela ne va pas sans poser des soucis d’approvisionnement et une hémorragie financière. Collectes nationales ou régionales, concerts, mécénat, dons de grandes surfaces et même de particuliers compensent en partie ces dépenses supplémentaires. Une fois par an, le Concert des Enfoirés rapporte de l’argent. Cette année, il a lieu à Montpellier du 21 au 26 janvier.

 

A ma retraite, il y a près de 5 ans, je me suis engagée comme bénévole aux restos du cœur de mon quartier. Je ne le regrette pas !  Je donne des cours de français gratuits une matinée par semaine. Une autre matinée, je participe à l’aide alimentaire, à l’accueil au point bébés et au vestiaire des enfants. Je trouve très gratifiant de pouvoir me mettre au service de personnes âgées, de jeunes mamans, de travailleurs au chômage, de réfugiés chassés de leur pays par la guerre ou la pauvreté, qui au fil des semaines tissent des liens entre eux et avec nous.

 

Des bénévoles s’occupent des stocks, d’autres viennent pour accueillir les livraisons. Tous, avant l’ouverture, nous mettons en sachet les légumes, le pain, nous préparons les boîtes d’œufs. Il faut également penser à vérifier les dates de péremption, à nettoyer les frigos, à balayer les sols, à vider les poubelles...

 

Tous les bénévoles des restos du cœur doivent observer une Charte très stricte, interdisant tout profit direct ou indirect, leur demandant le respect et la solidarité envers toute personne démunie. Je peux témoigner que c’est vraiment le cas. Il y a des contrôles internes, mais ils visent généralement des propositions d’amélioration pour les locaux ou les distributions. Les règles d’hygiène sont néanmoins très strictes.

 

Depuis peu, les gérants de supermarchés ont la possibilité de nous faire des dons en nature, en échange d’avantages fiscaux. L’Union Européenne de son côté continue à nous faire bénéficier de ses surplus. La ville nous soutient par des prix raisonnables pour nos locaux et le prêt de camions. Grâce à cela, il est encore possible de distribuer une aide alimentaire de qualité.

 

J’espère que l’Union européenne, l’état, les municipalités vont poursuivre leur soutien, voire l’intensifier. Comme le dit Olivier Berthe, Président des restos du cœur, notre organisation d’entraide solidaire et désintéressée « comble  une des carences des pouvoirs publics ».

 

En ce qui me concerne, j’ai été très sensible à l’esprit d’équipe qui règne entre les bénévoles et à la convivialité partagée entre nous tous. On y croise des personnes de tous âges et de tous horizons. Rien à voir avec les « dames patronnesses » d’autrefois ! Pour vous en convaincre, venez nous rendre visite…

 

Lyliane

     

15/01/2015

Donner au lieu de vendre, prendre au lieu d'acheter...

 

Ces initiatives que j'ai relevées dans différentes revues partent toutes du même point de vue : il est urgent de changer les rapports humains, complètement influencés par la société de consommation. En effet, nos sociétés occidentales reposent en majeure partie sur des échanges marchands et plus rien n'est gratuit de nos jours, si bien que le don désintéressé est exceptionnel.

 

J'ai tout d'abord entendu parler de ces gens qui payent un café à celui qui viendra après eux au comptoir. Puis, j'ai appris que circulent des livres gratuitement d'inconnus à inconnus, au détour d'un banc ou d'une terrasse de café. On appelle cela le « book crossing ». En France, il existe même « la confrérie du livre abandonné » !

 

Et, tout récemment, j'ai pris connaissance dans ma région (à Grasse notamment) de ce qui se nomme une « gratiféria », manifestation qui a lieu de temps à autre, à l'initiative d'une association. En fait, on donne des objets,- vêtements, bijoux, livres, jouets, petit électroménager,- que l'on n'utilise plus mais qui peuvent encore servir.

 

Il est possible en effet sur place de prendre ce qui nous plaît ou nous fait défaut.

Je me suis intéressée au phénomène, fort différend de tout ce que nous connaissions jusqu'ici. Ni déchetteries, ni vides greniers, ni trocs, ni braderies, ni bourses d'échange, ces espaces qui ne demandent absolument pas de réciprocité, sont nés en Argentine l'année 2010. Un certain Ariel Bosio en aurait eu l'idée.

 

En France, ces marchés sans aucune circulation d'argent commencent à se répandre depuis 2 ans environ. En Espagne, en Italie, en Belgique, en Suisse, ils fleurissent.

 

L'origine du mot viendrait de l'espagnol et cela voudrait dire « foire gratuite ». J'aimerais que beaucoup de monde connaisse ce principe, cet événement festif où tout est simple, disponible, convivial et gratuit ...Aucun droit d'entrée, pas d'incitation à la revente et même, de plus en plus, des « dons de compétences », c'est à dire des échanges possibles de biens immatériels (rodage de concerts, divers ateliers gratuits, séances de massage, jeux gratuits, contes en public...)

 

Généralement en plein air, ces « gratiférias » peuvent investir l'espace public. Dans ce cas, il suffit de demander une autorisation en mairie, de prendre une assurance pour l'occasion et de faire quelques affiches. Le bouche à oreille marche assez bien ! Il est possible également de commencer par tester la formule entre amis, dans un lieu privé, de peur d'être vite débordé par l'affluence.

 

Quoi qu'il en soit, je trouve ces initiatives très réconfortantes ! Elles donnent envie d'y participer, voire d'innover en trouvant d'autres pistes à son tour. Peut-être arriverons nous ainsi peu à peu à nous dégager de l'emprise du «  dieu argent » qui longtemps a régné en maître dans nos sociétés occidentales.

 

Toutefois, tous ceux qui ont connu la vie d'autrefois savent bien que, dans les villages notamment, l'aide à autrui sans attente de retour et la solidarité étaient des valeurs solides et plutôt courantes. Mais ces valeurs sont à redécouvrir...

 

Alors, laissons parler notre cœur, vidons nos placards, nos caves et nos greniers!Débarrassons nous du superflu, des nombreuses possessions qui nous encombrent ! Cela rejoint un peu la fameuse « sobriété heureuse » dont parle Pierre Rabhi. Et n'hésitons pas, à notre tour, à faire circuler l'information qu'il peut exister de nos jours d'autres rapports humains que des relations comportant des flux financiers. Le plaisir d'offrir est en effet très gratifiant et nous pourrons ainsi apprendre à communiquer à d'autres niveaux, à réellement partager.

 

Lyliane 

 

10/01/2015

Pouvons nous réduire les impacts des technologies d'information sur l'environnement?

 

Chaque jour, nous utilisons pour notre travail  ou chez nous courriels, réseaux sociaux, recherches sur internet, achats en ligne, suivi de nos comptes, vidéos...C'est une manière d'échanger, de nous informer, de faire des opérations sans nous déplacer. Et généralement cela va assez vite! Le télétravail parfois rend de grands services aux employés comme aux patrons. Quant à l'enseignement, il s'appuie de plus en plus sur les nouvelles technologies, ce qui rend les cours vivants et interactifs.

 

Loin de moi l'idée de remettre en question tout cela! Toutefois, il me semble que nous devrions en même temps être conscients des impacts environnementaux que ces technologies génèrent. Bien peu de monde semble s'en préoccuper, mis à part l'ADEME http://www.ademe.fr/ (agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et quelques associations à buts écologiques. Et moi même, pour écrire sur ce blog, j'utilise l'informatique!

 

La consommation électrique tout d'abord, surtout lorsqu'on laisse son matériel allumé toute la journée et même la nuit. Il a été relevé que, depuis une dizaine d'années, la consommation électrique augmente de 10% par an environ avec les connexions multiples dans chaque famille. Qui est au courant du fait par exemple qu'un ordinateur portable consomme environ 50% de moins d'énergie qu'un ordinateur fixe?

 

La consommation de papier ensuite car combien d'employés, de particuliers, impriment systématiquement les mails qu'ils reçoivent. Mais parfois une lecture à l'écran pourrait suffire. L'impression systématique en noir et blanc et recto verso pourrait faire économiser du papier, de l'encre et ce serait déjà une économie individuelle...

 

Qui a conscience qu'un courriel avec beaucoup de pièces jointes, un nombre important de destinataires fait augmenter les émissions de CO2 dans l'atmosphère? Et que faisons nous de notre matériel devenu obsolète? Il y aurait peut-être moyen d'aller dans un "repair café" pour regarder comment l'optimiser ou pour en faire don à un bricoleur, au lieu de le déposer sur le trottoir! Il est vrai que les déchetteries de plus en plus prennent des mesures de recyclage. En effet, les composants électroniques stockés n'importe où sont dangereux et des métaux assez rares peuvent être récupérés.

 

Pour toutes ces raisons, l' ADEME conseille de bien cibler les destinataires de ses envois et d'éviter si possible les messages groupés. Cet organisme nous conseille de comprimer la taille des documents envoyés et d'adresser des documents en pdf de préférence. En gardant en mémoire des favoris, on diminue par exemple le temps de recherche sur les moteurs traditionnels.

 

Aussi, je vais désormais penser à éteindre ma connexion internet pendant la nuit car, même éteint, l'ordinateur consomme de l'énergie. Je vais pareillement essayer de régler mon imprimante en qualité "brouillon " et "recto verso". Je compte également faire un tri dans mes courriels, vider régulièrement ma corbeille, afin notamment de libérer le serveur que j'utilise de toute une masse de messages inutiles ou dépassés. Ce sont certes de petits gestes, qui pourraient paraître dérisoires, mais si nous sommes nombreux à les entreprendre, - et certains sans doute le font déjà - le résultat pourrait en être démultiplié!

 

Il me semble qu'ainsi nous pourrions montrer que nous sommes à même de nous responsabiliser par rapport à notre impact sur l'environnement. Souvent, n'avons nous pas plutôt tendance à mettre en cause le monde extérieur, la politique, les fournisseurs d'énergie?

 

Gérer ses propres déchets, sa propre consommation d'électricité, de papier, son empreinte écologique réelle semble naturellement une goutte d'eau dans l'océan du monde, un monde qui peu à peu néanmoins réalise que chaque geste individuel à une répercussion sur l'ensemble. Participer à l'évolution de la conscience humaine, éduquer nos enfants dans ce sens, ne serait-ce pas un beau projet pour ce 21 ème siècle plein de violences mais aussi de promesses de solidarité et de partage des responsabilités?

 

Lyliane

 

04/01/2015

Qu'est ce que la transition citoyenne?

 

Le 25/5/2013 eut lieu à Cluny la publication d’une Déclaration Commune de 16 mouvements ou structures associatives réunies en « Collectif pour une Transition Citoyenne ». Y participaient notamment : Les Colibris, le mouvement des Amap, la Nef, Terre de Liens, Enercoop, Artisans du Monde, le Réseau Cocagne, Attac, les Biocoop...

 

Plus d’un an après cette déclaration, il m’apparaît utile de faire le point et de voir sur le terrain ce qu’il est advenu de ce texte fondateur, que chacun peut retrouver sur Facebook ou sur le site « transitioncitoyenne.org ».

 

Cette initiative, qui visait à un changement en profondeur de la société dans laquelle nous vivons, avait pour motivation de faire face positivement à une crise économique, écologique, sociale, morale et financière notamment…

 

Les signataires, qui tous construisent déjà des alternatives au modèle actuel, ont eu l’idée de mettre en commun leurs forces, de coopérer et de faire connaître leurs projets. Ils envisagent particulièrement de construire une énergie circulaire, de participer à la régénération des écosystèmes, d’engager une transition énergétique, de développer une agriculture favorisant la souveraineté alimentaire et de susciter des démarches éducatives.

 

Depuis, des collectifs locaux ont été crées dans les régions françaises, afin de soutenir la dynamique et de programmer des événements. Chaque année, en effet, des « Journées de la Transition » vont avoir lieu au mois de septembre. Celles de 2014 ont été relayées dans 95 départements le 26 septembre et elles ont rassemblé plus de 20 000 citoyens.

 

Pour l’année 2015, la création d’une boîte à outils et la préparation d’autres événements sont prévus, notamment dans la perspective de « Paris Climat 2015 ».

 

Dans la région de Nice où je réside, ont eu lieu, dans un café alternatif nommé « Le Court Circuit », des ateliers-débats, des projections et des rencontres à l’initiative de l’organisme Artisans du Monde.

 

Soyons donc, si nous adhérons à ces idées, «  ce changement que nous voulons pour le monde » comme le préconise le Collectif pour une Transition Citoyenne et prenons en main notre avenir dès maintenant !

 

Lyliane

27/12/2014

Cultiver sans pesticides et consommer bio...

 

   Pourquoi cultiver sans produits chimiques et consommer bio ?

   Depuis une trentaine d’années, des paysans, des citoyens et même des scientifiques prouvent par leurs pratiques, leur engagement et leurs recherches qu’une autre agriculture est possible, voire même souhaitable, pour nourrir toute la planète.

    Il a, en effet, été démontré que l’agriculture biologique préserve la fertilité du sol par le recyclage des déchets, l’utilisation d’engrais verts, la lutte contre les maladies par des auxiliaires naturels comme les coccinelles, la rotation et la diversification des cultures, la sélection de plants et de semences locales ainsi que la création de haies. Il y a quelques décennies, hélas, avec une politique de remembrement et l’ajout régulier de doses massives d’engrais chimiques - certains tout bonnement recyclés après la dernière guerre mondiale - l’agriculture française,( même celle dite « raisonnée »), avait mis en danger et érodé les sols, dont la biodiversité n’était plus protégée…

   Il existe toutefois du côté de gros exploitants, de certains lobbies qui vendent des engrais chimiques ou du matériel agricole et craignent une diminution importante de leurs profits, de sérieuses résistances à la bio. Ils argumentent en laissant entendre que les rendements à l’hectare vont baisser. Certes, ils savent que pour produire en bio, une période dite de « conversion » de deux à trois ans est nécessaire. De petits paysans, qui se sont fortement endettés pour acheter tracteurs et engrais, hésitent à changer leurs habitudes et leurs modes de fonctionnement. Il faut savoir qu’en Europe, les exploitants agricoles conventionnels français sont les plus grands utilisateurs de pesticides. Et le danger des O.G.M. est toujours là malgré des moratoires successifs...

   Du côté des consommateurs, certains, mal informés se disent peut-être que les produits biologiques ne sont pas assez contrôlés ou qu’ils vont être beaucoup plus chers que les autres, ce qui au début a été souvent le cas. La plupart achètent leurs fruits et légumes dans des grandes surfaces ou au marché. Les supermarchés ont mis du temps à réaliser que des produits frais et locaux sont "un plus" pour tout le monde. Ils ont longtemps privilégié les denrées d’origine étrangère, transportées à grand frais - sans se préoccuper du bilan carbone - et ne bénéficiant pas des mêmes garanties que les fruits et légumes du terroir... Pour ces derniers pourtant des labels existent, les contrôles sont réguliers et sévères.

   Il a fallu plusieurs accidents graves de manipulation et de vaporisation de produits chimiques de synthèse par des paysans, des films engagés comme : "nos enfants nous accuseront " et des témoignages en faveur de la qualité gustative et nutritionnelle des aliments bio pour convaincre des consommateurs soucieux de nourrir sainement leurs familles. Sans compter la pollution de l’air et des nappes phréatiques, qui augmente de façon alarmante !

Le Professeur Belpomme, cancérologue, considère par exemple que beaucoup de maladies (cancer, asthme, stérilité, obésité…) sont liées principalement à la pollution chimique.

   Au-delà de toutes ces considérations, manger bio nous permet également de rester en contact avec le cycle des saisons (pas de tomates en hiver, ni de courgettes, d’aubergines ou de fraises), de découvrir de nouvelles saveurs avec des variétés anciennes, aux formes non calibrées, qui poussent dans notre région. Peu à peu la demande croissante en bio a fait chuter les prix. Nous sommes en effet plus de 42% de Français à consommer régulièrement des produits issus de l’agriculture biologique.

   Sur le plan mondial, dans un rapport publié en mai 2007, la F.A.O. mettait en évidence l’intérêt de développer des modes de production alternatifs, afin de combattre la malnutrition dans les pays les plus pauvres. Ils ont certes été longtemps "pillés" par des sociétés multinationales les contraignant à des cultures d’exportation vers nos pays occidentaux (café, thé, cacao, bananes…) au détriment de leurs  cultures vivrières.

    Le gouvernement français en outre, au moment de la signature du Grenelle de l’Environnement, s’était engagé à multiplier par six les surfaces en bio d’ici 2020. Il nous revient, à nous citoyens de ce pays, de faire pression pour que cela devienne une réalité!

     Pour cela nous ne manquons pas de moyens : en boycottant par exemple les produits hors saison, en acceptant de payer un juste prix à des paysans locaux, en privilégiant la fraîcheur et la qualité à la quantité et au prix d’achat…Car je pense que consommer peut devenir un acte militant, une responsabilité individuelle, au même titre que de nous préoccuper du sort de nos déchets.

     Alors pourquoi ne pas relever ce défi agricole qui démontrera notre respect de la Nature et notre souci de nourrir toute la planète en nous souciant des conséquences de nos propres choix de vie. Je fais partie de ces citoyens responsables et je sais que je ne suis pas seule dans ce cas! Merci de bien vouloir apporter votre propre témoignage à ce sujet si vous vous sentez concernés!

     Lyliane

23/12/2014

Réparer au lieu de jeter, pourquoi pas?

 

  CREER UN REPAIR CAFE DANS SA COMMUNE, POURQUOI PAS?

 

Sous le mot d’ordre : « Ne jetez plus, réparez » ! certains citoyens se rassemblent et créent partout dans le monde des « Repair café ». Leur philosophie est une invitation à ce dont parle Pierre Rabhi sous les termes de «  sobriété heureuse ». Des passionnés de bricolage par exemple remettent en état bénévolement des objets ne fonctionnant plus, apportés par des personnes n’aimant pas le gaspillage actuel qui consiste à jeter et racheter plutôt que réparer.

 

Il s’agit de matériel informatique, de fers à repasser, de machines à café, de grille pain, de jouets comme de bicyclettes. Parfois un simple nettoyage suffit, Souvent il est nécessaire de démonter et de remplacer les pièces défectueuses. Une cagnotte  en libre participation est là pour compenser les frais. Il ne s’agit pas d’un service après-vente, puisque les citoyens assistent à l’opération de démontage et de réparation, posant des questions et recevant des conseils.

 

Cette idée de réparer au lieu de jeter semble avoir germé dans le cerveau d’une militante écologiste néerlandaise l’année 2009. Ainsi serait né le premier « repair café » à Amsterdam.

 

Il en existerait actuellement de par le monde plus de 400 depuis cette date. En France, le premier lieu de réparation gratuite daterait seulement de 2013.  Cet essor s’inscrit dans le mouvement de transition citoyenne, car son objectif est de réduire les déchets et de sensibiliser le public aux questions d’environnement, de gaspillage…

 

En effet, en modifiant notre regard sur nos objets du quotidien, en luttant contre ce qui est nommé « l’obsolescence programmée de nos appareils », nous agissons en faveur d’une consommation plus responsable.

 

Pour certains bénévoles, c’est un véritable loisir de mettre au service leurs propres talents. Cela valorise par la même occasion le travail manuel qui souffre dans nos pays d’un regard négatif. Tous apprennent à se rencontrer, à échanger leurs savoirs.

 

Il est probable que nos industriels continueront encore à créer des objets fragiles et jetables.Leur but est en effet de favoriser la consommation de biens à courte durée de vie. Néanmoins, que ce soit sous forme associative ou pas, ces « repair café » commencent à prendre de l’ampleur, à faire tache d’huile. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller voir leur site http://www.repaircafe.org

 

Nos élus locaux vont peut-être commencer à s’y intéresser, à offrir des locaux, car la gestion des déchets est de leur responsabilité. Nous pouvons le leur suggérer au besoin ! Car tous nous savons que l’épuisement des ressources planétaires nous guette.

 

Ce modèle alternatif permet non seulement à chacun de réaliser des économies substantielles, mais aussi de gagner concrètement en autonomie, de se rencontrer autour d’un projet utile quel que soit l’âge ou le milieu social des intervenants. Pour certains retraités, c’est une véritable bouffée d’oxygène !

 

A Valbonne et à Antibes, c'est-à-dire dans ma région, existent des « repair café » qui fonctionnent à merveille ! Personnellement, j’ai beaucoup de plaisir à leur donner parfois du matériel informatique, car je suis persuadée qu’ils savent en faire un bon usage. Ne serait-ce pas ainsi que peu à peu nous arriverons à nous dégager de l’emprise de la société de consommation et à dépasser cette crise qui touche aussi bien notre moral que nos finances?

 

Lyliane

        

17/12/2014

Vers un nouvel usage de notre argent?

 

            Comment est utilisé notre argent ?

  Un nombre croissant de citoyens prend aujourd’hui conscience que l’argent, l’épargne déposés dans un établissement bancaire peuvent servir de levier pour des investissements éthiques, pour soutenir des projets d’intérêt général. Jusque là, beaucoup faisaient aveuglément confiance à leurs banques, qui fonctionnaient de façon relativement opaque. Les actionnaires de la banque, c'est-à-dire eux finalement,  ne se déplaçaient même pas pour les Assemblées Générales.

 Toutefois, des placements hasardeux voire très nocifs partout dans le monde et bien sûr aussi en France, (financement de mines antipersonnelles, de ventes d’armes, de spéculations boursières…) leur ont ouvert les yeux. Ils ont réalisé qu’ils ont le droit de savoir à quoi va servir leur argent. Mieux, certains souhaitent orienter leurs dépôts d’argent vers une finance solidaire ou au moins plus transparente…L’argent peu à peu n’est plus une fin en soi, mais devient un moyen. Certes, il est toujours question de faire fructifier ses dépôts, mais il devient également possible de les mettre au service d’activités humaines utiles à la société.

  Personnellement, depuis 4 ans, j’ai confié mes économies à la NEF, coopérative financière éthique, crée en 1988, qui soutient des projets respectueux de l’homme et de l’environnement (énergies renouvelable, agriculture bio, logement social, projets innovants culturels ou économiques…). Je sais qu’à ce jour plus de 36 000 sociétaires ont fait comme moi. Depuis mai dernier, la NEF peut même effectuer tous types d’opérations bancaires grâce à l’évolution de la réglementation européenne. Elle n’est plus obligée de s’adosser au Crédit Coopératif comme par le passé, faute de ne pouvoir collecter des fonds autrement que par des comptes à terme.

C’est donc devenu la première banque éthique française. Des « cagnottes solidaires », des « Cigales » ont vu le jour ; des Fondations comme celle de Terre de Liens, qui soutient des projets fonciers et agricoles et  s’appuie sur la NEF depuis ses débuts, se développent.

  Grâce à des initiatives comme celles-ci, nous pouvons voir qu’une transformation sociale est en cours. Cela me permet d’évoquer « le Collectif pour une Transition Citoyenne », mouvement citoyen pour réinventer d’autres moyens de produire, de nous déplacer, de consommer ou d’habiter. Ce mouvement, né à Cluny il y a plus de 2 ans, est une sorte de plateforme pour de nombreuses associations spécifiques (Miramap, Enercoop, la NEF, Terre de liens …) qui unissent leurs forces de façon solidaire afin de  mieux se faire reconnaître auprès des pouvoirs publics.

  Un nouvel usage de l’argent paraît donc enclenché. Gageons que ce mouvement va s’amplifier, permettre à tous les citoyens de réaliser leur pouvoir et à nos banques de revoir leurs buts et leur fonctionnement dans u ne direction plus éthique.

    Lyliane (17/12/2014) 

13/12/2014

Qui sont donc les pauvres dans notre pays?

 

 

            Mais qui sont donc les pauvres dans notre pays ?

 

   J’entends de plus en plus affirmer dans les médias que les pauvres de nos jours seraient des fainéants, qui voudraient profiter des aides gouvernementales… Ignorance sans doute de ceux qui véhiculent de tels propos ! Car s’ils venaient passer quelques jours dans les bureaux de l’aide sociale, aux Restos du cœur, à la Croix Rouge ou dans un autre organisme caritatif, ils verraient tout d’abord que généraliser n’est absolument pas possible.

   En effet que dire de ces personnes d’âge mûr ayant travaillé toute leur vie jusqu’à un accident qui les a privés de leurs mobilité…Ils touchent certes un petit pécule mais ils ont du renoncer à une vie sociale, à un emploi. Leur vieillesse en fauteuil ou avec déambulateur ne me semble pas une perspective de paresse. Leurs appartements ne sont pas adaptés, les maisons de repos où ils pourraient se réfugier sont chères…Si on les aide à s’en sortir, n’est ce pas justice ? Car ils n’ont pu avoir tous leurs trimestres pour la retraite ; ils doivent comme nous tous se faire soigner les dents, s’acheter des verres correcteurs, payer un loyer, une aide ménagère peut-être s’ils n’ont aucune famille…

  Je connais des femmes seules, abandonnées par leur concubin avec de jeunes enfants, qui font des ménages lorsque les petits sont en classe, qui distribuent de journaux gratuits dans les boîtes aux lettres ou fabriquent des bijoux avec des matériaux de récupération. Elles viennent demander des chaussures, une aide alimentaire là où c’est gratuit. N’est ce pas normal de désirer que ses propres enfants ne manquent pas du nécessaire?

  Certains ont été chassés de leur pays par la guerre, la famine et ils misent sur notre solidarité. Devrions nous leur fermer la porte, sous prétexte que la situation de la France est beaucoup moins prospère qu’autrefois, que parmi eux il pourrait y avoir des profiteurs?

  En cette période de préparatifs de fêtes, où la consommation de denrées qui sortent de l’ordinaire (pintade, truffes, langoustes, huitres …) nous paraît aller de soi, ne devrions nous pas ouvrir nos cœurs à tous ceux qui, quelle qu’en soit la raison, côtoient journellement la misère, le froid, la faim et les regarder avec un regard plus compatissant ?

 Je vous ai livré là mon rêve de Noël : vivre dans un pays où la fraternité ne serait pas un vain mot, c'est-à-dire une devise inscrite aux frontons de nos mairies comme un idéal inatteignable, mais où ce serait un sentiment réel et profond d’appartenance à l’humanité.

J’ai bon espoir quand je vois les résultats du Téléthon 2014, quand je considère le nombre de bénévoles agissant partout en France et ailleurs dans le monde. Je me demande parfois si les « pauvres » ne seraient pas au fond ceux qui ont encore le cœur fermé aux autres et qui croient que les démunis vont leur ôter quelque chose, alors qu’en réalité, selon moi, ils sont peut-être là pour nous apprendre à savoir partager…

  Lyliane (13/12/2014)

07/12/2014

Des légumes, pas du bitume!

 FONCIER AGRICOLE ET AGRICULTURE FRANCAISE...

         

Lorsqu’on regarde attentivement dans les magasins de primeurs la provenance des fruits et des légumes  vendus dans notre pays, on s’aperçoit le plus souvent que ces productions sont très rarement locales : Espagne, Italie, Pays Bas, Belgique, Israël, Nouvelle-Zélande… comme si nos terres agricoles ne pouvaient plus nourrir la population. En fait il n’en est rien, car nos agriculteurs sont toujours là, mais ils vendent sur les marchés ou en AMAP et leurs terres se réduisent chaque année comme peau de chagrin.

 

Cette situation actuelle, qui permet certes des  échanges européens et internationaux avec transports coûteux et polluants et qui favorise les intermédiaires (revendeurs, importateurs, commerçants…), porte tort aux cultures locales dans la mesure où les consommateurs imaginent que ce mouvement est inéluctable. Notre pays n’est plus auto suffisant sur le plan alimentaire et cela est une réalité à prendre en compte : qu’une grève des transports ait lieu, qu’une pénurie d’essence intervienne et notre pays manquerait de produits frais au bout de quelques jours!

 

Or, beaucoup de jeunes de nos jours rêveraient de s’installer sur des terres en friche, de reprendre des terres appartenant à des paysans âgés, mais le montant des prix, des baux locatifs pousse les uns et les autres à y renoncer. Certains ont commencé à mutualiser leurs achats de tracteurs, de graines et de plants, d’autres fondent des coopératives, des CUMA. L’organisme national Terre de Liens a commencé à soutenir des porteurs de projets, à soustraire certains secteurs à la spéculation foncière. Pendant ce temps de gros promoteurs achètent des terres pour en faire des golfs, des immeubles...

 

Il faut toutefois réaliser l’ampleur du péril qui nous menace. Et les consommateurs doivent connaître la part qu’ils peuvent prendre à travers leurs achats conscients, leur boycott de certaines provenances. Le prix à payer ne peut plus être leur seul critère et le « achetons français » a peut-être une justification autre qu’économique. En effet, ce pourrait être un acte de foi et un appel à responsabilisation de chacun du style de «  des légumes, pas du bitume » !

 

Deux millions de terres agricoles, c’est la surface en ha des terres agricoles qui ont été perdues en France ces 30 dernières années. C’est à peu près l’équivalent des départements de la Gironde et des Landes réunis. Les sols les plus productifs, souvent situés en plaine, sont les premiers à souffrir de cette invasion. C’est le cas à la périphérie des villes où supermarchés, zones industrielles bétonnent allègrement ces sols fertiles !

 

Réalisons bien la situation actuelle:

- 2,4 millions d’ha sont des sols revêtus (routes, parkings, voies ferrées)

- 46 100 ha sont des zones militaires interdites d’accès

- 888 000 ha sont des surfaces construites (maisons, usines)

- 144 000 ha sont occupées par des mines ou des carrières

- 1,5 millions d’ha sont des espaces verts (parcs, terrains de sport)

 

Tout cela fait qu’en 30 ans la France a perdu 7% de ses surfaces agricoles. Le constat est sévère, mais il doit nous inciter à  bouger, à ne pas attendre plus longtemps pour demander à nos élus d’en tenir compte, à la SAFER  de jouer son rôle, à tous les organismes agricoles (Confédération Paysanne, ADEAR, AGRIBIO etc…) de peser dans la balance.

 

En attendant ce sursaut salvateur et nécessaire, soutenons par nos achats conscients nos petits producteurs locaux, afin qu’ils puissent vivre décemment des revenus de leur travail, qu’ils gardent un lien avec les consommateurs qu’ils alimentent et qu’ils se sentent davantage partie prenante de notre économie nationale.  

            Lyliane (07/12/2014)

01/12/2014

Connaissez vous l'ESS?

           CONNAISSEZ VOUS L'ECONOMIE SOLIDAIRE ET SOCIALE ? 

 

Il n’est pas évident de dire exactement quand est née l’économie sociale et solidaire ou ESS en France. Ce mouvement est issu en fait des coopératives et des mutuelles, qui ont fleuri après mai 1968. En région Paca, nous pouvons néanmoins situer le démarrage de l’ESS en février 2007, lors de la création d’un Observatoire Régional de l’Economie Sociale et Solidaire nommée CRES Paca. Si l’on en croit les textes toutefois, c’est un terme relativement nouveau. En effet, ce n’est qu’en 2012 que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a nommé un ministre chargé de ce secteur : Benoît Hamon. Et tout récemment a été votée la loi du 31/07/2014  relative à l’ESS, qui a été publiée au Journal Officiel le 01/08/2014. Nous en attendons néanmoins les décrets d'application.

 

Comment peut se définir ce secteur ? Les deux termes qui ressortent sont d’une part des valeurs de solidarité et d’autre part un rôle d’utilité sociale. Sont regroupées sous le sigle ESS des entreprises organisées en coopératives, mutuelles, associations ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités respectent certains principes. Ce peuvent être des organismes privés, lucratifs ou pas, publics ou parapublics. Toutefois la finalité de tous ne doit pas être le profit. Ces organismes en principe doivent avoir une autonomie de gestion et fonctionnent de façon démocratique et participative. En outre, la répartition des éventuels revenus dégagés par l’activité doit privilégier les personnes et le travail plutôt que le capital.

 

Se retrouvent dans ce secteur les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne ou AMAP, les SCIC ou Sociétés coopératives d’intérêt collectif, les SEL (système d’échange local) et plusieurs projets concernant des monnaies différentes, des organismes financiers d’épargne équitable comme la NEF etc… Une distinction est faite depuis peu entre l’ESS et l’ESS-U pour des organismes à but lucratif, mais rendant une forme de service (cas de La Ruche qui dit oui).

 

Chaque année, depuis 7 ans, le mois de novembre en France est dédié à l’ESS. Une campagne ponctuée de conférences, de stands, de salons et de manifestations partout dans l’hexagone est portée par les 26 Chambres régionales de l’ESS.

En région PACA, l’ESS représente quelques 160 000 salariés, en majorité des femmes.

Des données en directions des entreprises comme du public sont publiées régulièrement par l’Observatoire CRES PACA. On peut noter que dans la région Provence Alpes Côte d’Azur  les domaines des loisirs, du sport, de l’action sociale, des assurances et de la finance, de l’enseignement, des arts et spectacles et de la santé sont particulièrement créateurs d’emplois.

Il existe en PACA un réseau nommé SAGESS PRO formé de professionnels susceptibles d’encadrer et d’aider à piloter les entreprises entrant dans ce secteur.

 

Depuis 1995 déjà existe à Nice la CLAIE (coopérative locale aux initiatives dans l’ESS) qui, à travers différents dispositifs en direction de porteurs de projets, se veut un organisme de soutien à des initiatives locales dans le secteur de l’ESS. Les Alpes Maritimes en effet sont loin d’être en retard par rapport aux différents départements de la région PACA. En effet 8,2 % des emplois salariés public et privé concernent directement ce type d’économie et on compte environ 11% des emplois dans le secteur privé qui occupent le créneau de l’ESS. Ce sont généralement des établissements avec moins de 10 postes de salariés, mais généralement des temps complets. Comme ailleurs 68% de ces emplois sont occupés par des femmes (enseignement, santé, action sociale). Plus des 2/3 des communes du département comptent au moins un établissement employeur associatif, coopératif ou mutualiste. La Métropole Nice Côte d’Azur compte le plus important volume d’emplois relevant de l’ESS suivie de près par la Communauté d’Agglomération de Sophia Antipolis, notamment pour des postes dans le secteur privé.

 

Il paraît donc tout à fait justifié d‘affirmer  qu’aujourd’hui l’Economie Sociale et Solidaire est devenue un employeur de taille et une réserve d’emplois pour l’avenir. A côté d’un système libéral très ancien s’est montée dans notre pays une nouvelle économie présente à différents échelons (établissements publics, entreprises privées, associations, mutuelles, coopératives) et  régie par des textes précis. Ce secteur, encore méconnu parfois, me semble une alternative intéressante pour aider au développement dans les différents territoires, pour susciter des initiatives et faire naître un nouvel état d’esprit dans le monde de l’entreprise. En parler autour de nous, montrer ses avantages, les valeurs qu’elle véhicule et miser sur son déploiement, que souhaiter de mieux pour l’ESS ?

      Lyliane (1/12/2014)

 

 

02/11/2014

Nouvelles Charte des AMAPs

7D1.jpgPrenez connaissance de la Charte des Amaps, fruit de plusieurs années de collaboration et de maturation des Amapiens de France !

Pour inspirer d'autres engagements...

 

Charte des AMAP mars 2014.pdf

 

Si vous souhaitez connaitre le cheminement qui les a conduits à rédiger cette charte, vous pouvez télécharger le document qui en témoigne. Vous comprendrez l'importance du choix des mots dans leur recherche pour aboutir à une charte définitive, rédigée en forum ouvert, en démocratie participative, la seule façon pour que tout le monde soit représenté dans ce travail collaboratif qui satisfait tout le monde. Une bel exemple de démocratie participative !

Le chemin vers la charte des AMAP.pdf