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28/10/2015

Allons-nous sortir enfin de l'obsolescence programmée de nos appareils?

 

Cette semaine, le journal Télérama, sous la plume de Mr Xavier de Jarcy, nous donne quelques exemples d'un monde qui pourrait être peuplé d'objets durables, réparables, recyclables ou à partager.

Il cite tout d'abord les «Repair cafés», dont 700 centres existent aujourd'hui dans le monde, qui appliquent les principes de l'économie circulaire. Ce concept tente en effet de remédier à la fois au réchauffement climatique, à la pollution (déchets...) et à l'épuisement des ressources naturelles en apprenant à réparer et à recycler la plupart des objets usuels.

 Ensuite, le journaliste fait la liste des bonnes idées écologiques, présentées notamment pour certaines au village des initiatives de l'association Alternatiba. Il met en valeur celle de Mr Julien Phedyaeff, qui à 26 ans, a crée un lave linge à monter en kit et facile à réparer. Plus loin, il revient sur l'idée d'un vélo-cargo assemblé en France, qui permet la livraison des petits colis en centre-ville. Nous apprenons aussi que du plastique recyclé, donc moins cher, sert à fabriquer des pièces d'électroménager (par exemple le socle d'une centrale vapeur).

Le groupe Seb expérimenterait ce mois-ci à Dijon un service de location d'appareils ménagers (friteuses etc) sous le nom d'Eurêcook. C'est le fruit d'une réflexion menée depuis 2012 en partenariat avec le groupe Synergence - www.synergence.com. Néanmoins à ce jour seuls 10% des consommateurs français affirment être attirés par la location d'appareils... Une prise de conscience individuelle reste certainement à faire! L'autopartage par exemple, aujourd'hui tout à fait entré dans les mœurs, ne s'est pas fait en un jour!

 Enfin, le journaliste fait état d'un prototype de téléphone, en plusieurs morceaux assemblables et donc facilement démontables, fabriqué en Finlande, baptisé le Puzzle Phone. Il semble donc que de plus en plus de designers, d'économistes, de fabricants même, essaient de prendre quelques initiatives de l'économie circulaire en s'appuyant sur les souhaits apparents du grand public. C'est un signe encourageant dans notre société de consommation, où l'obsolescence programmée de tous les objets, c'est à dire une durée de vie limitée dans le temps, confine au gaspillage. Il y aurait, semble-t-il, de la place pour des métiers de réparateurs, d'assembleurs, de créateurs... Et partager des outils, des appareils qui ne servent qu'épisodiquement paraît réaliste. Toutefois, on peut se demander si nos industriels sont prêts à «franchir le pas» car ils pourraient craindre de disparaître à cette occasion!

Lyliane

15/01/2015

Donner au lieu de vendre, prendre au lieu d'acheter...

 

Ces initiatives que j'ai relevées dans différentes revues partent toutes du même point de vue : il est urgent de changer les rapports humains, complètement influencés par la société de consommation. En effet, nos sociétés occidentales reposent en majeure partie sur des échanges marchands et plus rien n'est gratuit de nos jours, si bien que le don désintéressé est exceptionnel.

 

J'ai tout d'abord entendu parler de ces gens qui payent un café à celui qui viendra après eux au comptoir. Puis, j'ai appris que circulent des livres gratuitement d'inconnus à inconnus, au détour d'un banc ou d'une terrasse de café. On appelle cela le « book crossing ». En France, il existe même « la confrérie du livre abandonné » !

 

Et, tout récemment, j'ai pris connaissance dans ma région (à Grasse notamment) de ce qui se nomme une « gratiféria », manifestation qui a lieu de temps à autre, à l'initiative d'une association. En fait, on donne des objets,- vêtements, bijoux, livres, jouets, petit électroménager,- que l'on n'utilise plus mais qui peuvent encore servir.

 

Il est possible en effet sur place de prendre ce qui nous plaît ou nous fait défaut.

Je me suis intéressée au phénomène, fort différend de tout ce que nous connaissions jusqu'ici. Ni déchetteries, ni vides greniers, ni trocs, ni braderies, ni bourses d'échange, ces espaces qui ne demandent absolument pas de réciprocité, sont nés en Argentine l'année 2010. Un certain Ariel Bosio en aurait eu l'idée.

 

En France, ces marchés sans aucune circulation d'argent commencent à se répandre depuis 2 ans environ. En Espagne, en Italie, en Belgique, en Suisse, ils fleurissent.

 

L'origine du mot viendrait de l'espagnol et cela voudrait dire « foire gratuite ». J'aimerais que beaucoup de monde connaisse ce principe, cet événement festif où tout est simple, disponible, convivial et gratuit ...Aucun droit d'entrée, pas d'incitation à la revente et même, de plus en plus, des « dons de compétences », c'est à dire des échanges possibles de biens immatériels (rodage de concerts, divers ateliers gratuits, séances de massage, jeux gratuits, contes en public...)

 

Généralement en plein air, ces « gratiférias » peuvent investir l'espace public. Dans ce cas, il suffit de demander une autorisation en mairie, de prendre une assurance pour l'occasion et de faire quelques affiches. Le bouche à oreille marche assez bien ! Il est possible également de commencer par tester la formule entre amis, dans un lieu privé, de peur d'être vite débordé par l'affluence.

 

Quoi qu'il en soit, je trouve ces initiatives très réconfortantes ! Elles donnent envie d'y participer, voire d'innover en trouvant d'autres pistes à son tour. Peut-être arriverons nous ainsi peu à peu à nous dégager de l'emprise du «  dieu argent » qui longtemps a régné en maître dans nos sociétés occidentales.

 

Toutefois, tous ceux qui ont connu la vie d'autrefois savent bien que, dans les villages notamment, l'aide à autrui sans attente de retour et la solidarité étaient des valeurs solides et plutôt courantes. Mais ces valeurs sont à redécouvrir...

 

Alors, laissons parler notre cœur, vidons nos placards, nos caves et nos greniers!Débarrassons nous du superflu, des nombreuses possessions qui nous encombrent ! Cela rejoint un peu la fameuse « sobriété heureuse » dont parle Pierre Rabhi. Et n'hésitons pas, à notre tour, à faire circuler l'information qu'il peut exister de nos jours d'autres rapports humains que des relations comportant des flux financiers. Le plaisir d'offrir est en effet très gratifiant et nous pourrons ainsi apprendre à communiquer à d'autres niveaux, à réellement partager.

 

Lyliane