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18/09/2016

Autosuffisance alimentaire...

Lors de l'émission Télématin du jeudi 15/9/2016, j'ai été amenée à me pencher sur l'autosuffisance alimentaire en France. Le taux d'autosuffisance (TAS) exprime l'importance de la production par rapport à la consommation intérieure. Or notre pays, qui avait pourtant jusqu'ici des surfaces agricoles représentant 53,2% du territoire national, n'est pas et de loin autosuffisant sur le plan alimentaire.

Toutefois le "made in France" gagnant du terrain, entre 2009 et 2012,  les importations sont revenues à 25% de la consommation et la baisse se poursuit depuis 2013. L'agence bio estime même que la France est autosuffisante à 75%. Un producteur en agriculture biologique sur 2 par exemple vend en direct avec 1/3 du chiffre d'affaire dans la filière des fruits et légumes ( vente à la ferme, au bord des routes...).

Des fermes se sont lancées dans l'autonomie alimentaire. On les nomme "fermes d'avenir".  Pour en savoir plus, consulter sur Internet: www.fermedavenir.org. Pour une famille, être autosuffisant c'est posséder un potager (le plus souvent cultivé en permaculture), un verger de fruitiers, un poulailler et pouvoir vivre 8 à 10 mois par an en autarcie. On appelle ce type de familles des "survivalistes". cf www.apprentisurvivaliste.com.

Au lieu de faire venir de très loin des produits exotiques, dont le bilan carbone est très lourd, n'aurions-nous pas intérêt à consommer local, ce qui maintiendrait des emplois et garantirait davantage de transparence dans les filières alimentaires? Notre pays en effet a la chance d'avoir un climat tempéré, un sol fertile et des paysans compétents!

Lyliane

 

07/12/2014

Des légumes, pas du bitume!

 FONCIER AGRICOLE ET AGRICULTURE FRANCAISE...

         

Lorsqu’on regarde attentivement dans les magasins de primeurs la provenance des fruits et des légumes  vendus dans notre pays, on s’aperçoit le plus souvent que ces productions sont très rarement locales : Espagne, Italie, Pays Bas, Belgique, Israël, Nouvelle-Zélande… comme si nos terres agricoles ne pouvaient plus nourrir la population. En fait il n’en est rien, car nos agriculteurs sont toujours là, mais ils vendent sur les marchés ou en AMAP et leurs terres se réduisent chaque année comme peau de chagrin.

 

Cette situation actuelle, qui permet certes des  échanges européens et internationaux avec transports coûteux et polluants et qui favorise les intermédiaires (revendeurs, importateurs, commerçants…), porte tort aux cultures locales dans la mesure où les consommateurs imaginent que ce mouvement est inéluctable. Notre pays n’est plus auto suffisant sur le plan alimentaire et cela est une réalité à prendre en compte : qu’une grève des transports ait lieu, qu’une pénurie d’essence intervienne et notre pays manquerait de produits frais au bout de quelques jours!

 

Or, beaucoup de jeunes de nos jours rêveraient de s’installer sur des terres en friche, de reprendre des terres appartenant à des paysans âgés, mais le montant des prix, des baux locatifs pousse les uns et les autres à y renoncer. Certains ont commencé à mutualiser leurs achats de tracteurs, de graines et de plants, d’autres fondent des coopératives, des CUMA. L’organisme national Terre de Liens a commencé à soutenir des porteurs de projets, à soustraire certains secteurs à la spéculation foncière. Pendant ce temps de gros promoteurs achètent des terres pour en faire des golfs, des immeubles...

 

Il faut toutefois réaliser l’ampleur du péril qui nous menace. Et les consommateurs doivent connaître la part qu’ils peuvent prendre à travers leurs achats conscients, leur boycott de certaines provenances. Le prix à payer ne peut plus être leur seul critère et le « achetons français » a peut-être une justification autre qu’économique. En effet, ce pourrait être un acte de foi et un appel à responsabilisation de chacun du style de «  des légumes, pas du bitume » !

 

Deux millions de terres agricoles, c’est la surface en ha des terres agricoles qui ont été perdues en France ces 30 dernières années. C’est à peu près l’équivalent des départements de la Gironde et des Landes réunis. Les sols les plus productifs, souvent situés en plaine, sont les premiers à souffrir de cette invasion. C’est le cas à la périphérie des villes où supermarchés, zones industrielles bétonnent allègrement ces sols fertiles !

 

Réalisons bien la situation actuelle:

- 2,4 millions d’ha sont des sols revêtus (routes, parkings, voies ferrées)

- 46 100 ha sont des zones militaires interdites d’accès

- 888 000 ha sont des surfaces construites (maisons, usines)

- 144 000 ha sont occupées par des mines ou des carrières

- 1,5 millions d’ha sont des espaces verts (parcs, terrains de sport)

 

Tout cela fait qu’en 30 ans la France a perdu 7% de ses surfaces agricoles. Le constat est sévère, mais il doit nous inciter à  bouger, à ne pas attendre plus longtemps pour demander à nos élus d’en tenir compte, à la SAFER  de jouer son rôle, à tous les organismes agricoles (Confédération Paysanne, ADEAR, AGRIBIO etc…) de peser dans la balance.

 

En attendant ce sursaut salvateur et nécessaire, soutenons par nos achats conscients nos petits producteurs locaux, afin qu’ils puissent vivre décemment des revenus de leur travail, qu’ils gardent un lien avec les consommateurs qu’ils alimentent et qu’ils se sentent davantage partie prenante de notre économie nationale.  

            Lyliane (07/12/2014)