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23/02/2020

Le Sénat critique la politique du gouvernement envers l'agriculture bio...

L'objectif d'atteindre 15% de surfaces agricoles en bio en 2022 est "hors d'atteinte", selon un rapport de la commission des Finances du Sénat publié mercredi, très critique sur la politique mise en place par l'Etat pour soutenir le développement de l'agriculture bio.
En 2018, la France totalisait 7,5% de sa surface agricole en bio, mais "malgré leur expansion, les surfaces entrées en conversion ces dernières années suivent un volume d'accroissement qui est incompatible avec l'atteinte de l'objectif fixé par le programme 'Ambition Bio 2022' de 15% de surface agricole utile certifiées en bio", estime le rapport.
"L'emballage cache à peine les défaillances publiques"
Dans ces conditions, les 20% de repas bio visés en 2022 dans les cantines françaises sont aussi hors d'atteinte dans la situation actuelle, ajoutent les sénateurs. Le plan "devrait être rebaptisé Ambition 2026 au mieux", ajoute le rapport.
Les sénateurs jugent en outre que les soutiens financiers de l'Etat attribués via l'Agence Bio sont insuffisants et que sa communication est même parfois mensongère, cachant de fait un désengagement de l'Etat. Ainsi, "l'Agence Bio a mis le paquet, mais l'emballage cache à peine les défaillances publiques", selon le rapport.Les parlementaires jugent les missions de l'Agence Bio "composites et contradictoires". L'agence consacre "une part considérable des moyens publics à assurer la promotion de l'agriculture bio aux dépens de sa mission d'intérêt public majeur. Sa gouvernance n'est pas satisfaisante", dénoncent les sénateurs, réclamant "un audit du fonds Avenir Bio".

Un modèle qui repose sur un sur-prix payé par le consommateur
Ils soulignent aussi l'"opacité" des aides en matière de bio. "La programmation a été prise en défaut suite aux impasses de financement. Celles-ci ont été comblées dans des conditions et à coups d'expédients pour le moins critiquables", estime le rapport.
Le texte souligne aussi la fragilité du modèle économique du bio, dans lequel le "consentement des consommateurs à acquitter des sur-prix est la condition principale de l'équilibre économique du développement du bio". Ces sur-prix ont permis à l'Etat de "réduire les coûts publics de soutien au bio". Le rapport recommande aujourd'hui à l'Etat de "renoncer à sa posture de passager clandestin du bio"...
Le Sénat réclame un audit complet des organismes certificateurs
Quant aux certifications bio, elles sont elles aussi épinglées, car l'INAO (Institut national des appellations d'origine contrôlée) donne délégation à des organismes certificateurs des exploitations bio, qui eux-mêmes "ont recours à des sous-traitances irrégulières"... Les sénateurs préconisent également "un audit complet des organismes certificateurs" et un renforcement des contrôles de la DGCCRF et de l'Union européenne pour s'assurer de la qualité des produits bio importés.
En outre, la Commission des Finances préconise "des données plus fiables du suivi des surfaces converties" et recommande que "les conversions reposent sur des projets économiques durablement viables". Elle propose aussi une "simplification de la structure du pilotage du bio" et demande que "la gouvernance du bio soit améliorée de façon drastique" et que " les organismes chargés du pilotage soient dotés des moyens de leurs missions".

Selon Boursier.com - Boursier - mercredi 5 février 2020

27/12/2014

Cultiver sans pesticides et consommer bio...

 

   Pourquoi cultiver sans produits chimiques et consommer bio ?

   Depuis une trentaine d’années, des paysans, des citoyens et même des scientifiques prouvent par leurs pratiques, leur engagement et leurs recherches qu’une autre agriculture est possible, voire même souhaitable, pour nourrir toute la planète.

    Il a, en effet, été démontré que l’agriculture biologique préserve la fertilité du sol par le recyclage des déchets, l’utilisation d’engrais verts, la lutte contre les maladies par des auxiliaires naturels comme les coccinelles, la rotation et la diversification des cultures, la sélection de plants et de semences locales ainsi que la création de haies. Il y a quelques décennies, hélas, avec une politique de remembrement et l’ajout régulier de doses massives d’engrais chimiques - certains tout bonnement recyclés après la dernière guerre mondiale - l’agriculture française,( même celle dite « raisonnée »), avait mis en danger et érodé les sols, dont la biodiversité n’était plus protégée…

   Il existe toutefois du côté de gros exploitants, de certains lobbies qui vendent des engrais chimiques ou du matériel agricole et craignent une diminution importante de leurs profits, de sérieuses résistances à la bio. Ils argumentent en laissant entendre que les rendements à l’hectare vont baisser. Certes, ils savent que pour produire en bio, une période dite de « conversion » de deux à trois ans est nécessaire. De petits paysans, qui se sont fortement endettés pour acheter tracteurs et engrais, hésitent à changer leurs habitudes et leurs modes de fonctionnement. Il faut savoir qu’en Europe, les exploitants agricoles conventionnels français sont les plus grands utilisateurs de pesticides. Et le danger des O.G.M. est toujours là malgré des moratoires successifs...

   Du côté des consommateurs, certains, mal informés se disent peut-être que les produits biologiques ne sont pas assez contrôlés ou qu’ils vont être beaucoup plus chers que les autres, ce qui au début a été souvent le cas. La plupart achètent leurs fruits et légumes dans des grandes surfaces ou au marché. Les supermarchés ont mis du temps à réaliser que des produits frais et locaux sont "un plus" pour tout le monde. Ils ont longtemps privilégié les denrées d’origine étrangère, transportées à grand frais - sans se préoccuper du bilan carbone - et ne bénéficiant pas des mêmes garanties que les fruits et légumes du terroir... Pour ces derniers pourtant des labels existent, les contrôles sont réguliers et sévères.

   Il a fallu plusieurs accidents graves de manipulation et de vaporisation de produits chimiques de synthèse par des paysans, des films engagés comme : "nos enfants nous accuseront " et des témoignages en faveur de la qualité gustative et nutritionnelle des aliments bio pour convaincre des consommateurs soucieux de nourrir sainement leurs familles. Sans compter la pollution de l’air et des nappes phréatiques, qui augmente de façon alarmante !

Le Professeur Belpomme, cancérologue, considère par exemple que beaucoup de maladies (cancer, asthme, stérilité, obésité…) sont liées principalement à la pollution chimique.

   Au-delà de toutes ces considérations, manger bio nous permet également de rester en contact avec le cycle des saisons (pas de tomates en hiver, ni de courgettes, d’aubergines ou de fraises), de découvrir de nouvelles saveurs avec des variétés anciennes, aux formes non calibrées, qui poussent dans notre région. Peu à peu la demande croissante en bio a fait chuter les prix. Nous sommes en effet plus de 42% de Français à consommer régulièrement des produits issus de l’agriculture biologique.

   Sur le plan mondial, dans un rapport publié en mai 2007, la F.A.O. mettait en évidence l’intérêt de développer des modes de production alternatifs, afin de combattre la malnutrition dans les pays les plus pauvres. Ils ont certes été longtemps "pillés" par des sociétés multinationales les contraignant à des cultures d’exportation vers nos pays occidentaux (café, thé, cacao, bananes…) au détriment de leurs  cultures vivrières.

    Le gouvernement français en outre, au moment de la signature du Grenelle de l’Environnement, s’était engagé à multiplier par six les surfaces en bio d’ici 2020. Il nous revient, à nous citoyens de ce pays, de faire pression pour que cela devienne une réalité!

     Pour cela nous ne manquons pas de moyens : en boycottant par exemple les produits hors saison, en acceptant de payer un juste prix à des paysans locaux, en privilégiant la fraîcheur et la qualité à la quantité et au prix d’achat…Car je pense que consommer peut devenir un acte militant, une responsabilité individuelle, au même titre que de nous préoccuper du sort de nos déchets.

     Alors pourquoi ne pas relever ce défi agricole qui démontrera notre respect de la Nature et notre souci de nourrir toute la planète en nous souciant des conséquences de nos propres choix de vie. Je fais partie de ces citoyens responsables et je sais que je ne suis pas seule dans ce cas! Merci de bien vouloir apporter votre propre témoignage à ce sujet si vous vous sentez concernés!

     Lyliane