P.R.E.L.E

Auteur : Dalaï Lama

Éditeur : Fayard

Année : 2014

Cet ouvrage ne me paraît pas ressembler pas aux autres publications du Dalaï Lama, bien qu’il parle de compassion. Traduit de l’anglais, ce livre de 250 pages m’a fort étonnée ! En effet, je ne m’attendais pas à lire, de la part d’un moine de tradition bouddhiste, le constat qu’aucune religion ne pourra jamais satisfaire les 7 milliards d’êtres humains sur la planète terre, qu’ils soient croyants ou incroyants. Son corollaire m’a tout autant surprise : balayant les religions quelles qu’elles soient, il propose en effet que nous allions vers une approche laïque de l’éthique, afin de faire croître en chacun de nous des valeurs universelles comme le respect de l’autre, la justice, la patience, l’indulgence, la générosité du cœur, la compassion, bref l’amour pour tout être vivant. Elles seules à ses yeux seraient susceptibles de nous rassembler de façon universelle pour prendre à bras le corps les questions actuelles.

Le Dalaï Lama, grâce à sa culture et à ses voyages, est tout à fait au courant des ornières matérialistes dans lesquelles au cours du 20ème siècle nous nous sommes enfoncés en Occident. Il connaît également la misère et la pauvreté de certaines régions de l’Inde ou d’autres pays du monde. Toutefois, il mise beaucoup sur l’éducation de nos jeunes pour que le 21ème siècle devienne un temps de dialogue, de tolérance et de paix. Il prend exemple sur l’investissement pacifique de Gandhi, Mandela, Mère Theresa et d’autres hommes et femmes de bonne volonté. Il nous montre aussi les progrès réalisé dans certains domaines, la médecine, la technologie par exemple et surtout comment sciences et religions autrefois en opposition tendent à se rejoindre et à se compléter actuellement.

Pour bénéficier de tout cela et aller plus loin, il évoque certes la prière et la méditation qu’il pratique et dont il connaît les bienfaits, mais surtout une contribution individuelle active de chacun pour changer nos sociétés. Il part du principe que l’ère de la violence, des guerres engendrant destruction et vengeances, a montré ses limites. Il relève le sens du pouvoir partagé, de la coopération internationale en faveur du bien-être de tous et la responsabilité individuelle. Il considère surtout qu’en unissant nos efforts, en remisant nos égoïsmes, en prenant conscience de nos émotions destructrices, en vérifiant par exemple a priori ce qui nous pousse à parler et à agir, nous pourrions nous sentir tous membres de la famille humaine, comme lors de l’élan mondial après le Tsunami de décembre 2004.

Aucun discours moralisateur ou culpabilisant, mais à mon sens une vision holistique et positive susceptible de réveiller foi, courage et optimisme en chacun de nous, afin "d’entraîner nos esprits pour éduquer notre cœur". Tout cela, profond et faisant fi de beaucoup de barrières, me fait penser à l’entrée prochaine de Jupiter dans le signe du Lion et au travail de Saturne conjoint à Mars en Scorpion, qui est susceptible de libérer une énergie de régénération et de transmutation. Simple parenthèse personnelle !

J’y ai également retrouvé beaucoup de réalisme, de discernement et d’acceptation de "ce qui est au présent".

Je conseille de lire cet ouvrage et de le faire lire, que nous soyons croyants ou athées, car il me semble que c’est un livre d’ouverture fondant l’éthique non sur une empathie émotionnelle, mais sur l’intégrité personnelle et sur la confiance dans la nature humaine. Cet ouvrage pourrait réveiller nos consciences, nous faire sortir de nos divisions intérieures et nous donner le désir d’union et de coopération dans un respect mutuel !

Nice le 22/6/2014
Lyliane