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23/01/2015

A propos des Restos du Coeur...

       

Nous nous trouvons en pleine campagne des restos du cœur, la 30ème depuis sa fondation par Coluche. Chaque hiver, en effet, des personnes en grande précarité sont accueillies. Après un examen détaillé de leur moyens d’existence, si elles sont démunies, elles  reçoivent une aide en fonction de la taille de leur famille et de leurs besoins.

 

Les restos du cœur fonctionnent en totale indépendance à l’égard du politique comme du religieux ; ils ne s’occupent ni de l’origine ethnique, ni de la situation administrative des bénéficiaires. Des secours d’urgence, une tasse de café et des biscuits sont offerts à tous ceux qui viennent frapper à la porte d’un centre des restos du coeur.

 

Cet hiver, un million de personnes ont recours à cette association. Elles reçoivent une aide alimentaire chaque semaine et une écoute de la part des quelques 65 000 bénévoles. L’association a très peu de salariés et consacre seulement 7,3 % de ses ressources à des frais généraux. Ainsi, pour un don de 100 euros, 67% vont à l’aide alimentaire et 22% à des actions d’insertion et de formation.

 

Parmi les aides proposées, certaines visent la réinsertion des personnes sur le marché de l’emploi, d’autres une meilleure intégration sociale grâce à des cours de français… Quel plaisir de voir d’anciens bénéficiaires trouver un travail, obtenir des papiers, venir nous aider à leur tour ou nous  témoigner leur reconnaissance. En outre, des points d’accueil existent pour des SDF, dont de plus en plus de familles avec enfants. Des « maraudes » avec d’autres associations permettent de garder un lien avec eux, de les réchauffer au niveau du corps et du cœur…

 

L’association depuis deux ans a été contrainte à rester ouverte toute l’année, vu l’afflux de personnes sans ressources. Cela ne va pas sans poser des soucis d’approvisionnement et une hémorragie financière. Collectes nationales ou régionales, concerts, mécénat, dons de grandes surfaces et même de particuliers compensent en partie ces dépenses supplémentaires. Une fois par an, le Concert des Enfoirés rapporte de l’argent. Cette année, il a lieu à Montpellier du 21 au 26 janvier.

 

A ma retraite, il y a près de 5 ans, je me suis engagée comme bénévole aux restos du cœur de mon quartier. Je ne le regrette pas !  Je donne des cours de français gratuits une matinée par semaine. Une autre matinée, je participe à l’aide alimentaire, à l’accueil au point bébés et au vestiaire des enfants. Je trouve très gratifiant de pouvoir me mettre au service de personnes âgées, de jeunes mamans, de travailleurs au chômage, de réfugiés chassés de leur pays par la guerre ou la pauvreté, qui au fil des semaines tissent des liens entre eux et avec nous.

 

Des bénévoles s’occupent des stocks, d’autres viennent pour accueillir les livraisons. Tous, avant l’ouverture, nous mettons en sachet les légumes, le pain, nous préparons les boîtes d’œufs. Il faut également penser à vérifier les dates de péremption, à nettoyer les frigos, à balayer les sols, à vider les poubelles...

 

Tous les bénévoles des restos du cœur doivent observer une Charte très stricte, interdisant tout profit direct ou indirect, leur demandant le respect et la solidarité envers toute personne démunie. Je peux témoigner que c’est vraiment le cas. Il y a des contrôles internes, mais ils visent généralement des propositions d’amélioration pour les locaux ou les distributions. Les règles d’hygiène sont néanmoins très strictes.

 

Depuis peu, les gérants de supermarchés ont la possibilité de nous faire des dons en nature, en échange d’avantages fiscaux. L’Union Européenne de son côté continue à nous faire bénéficier de ses surplus. La ville nous soutient par des prix raisonnables pour nos locaux et le prêt de camions. Grâce à cela, il est encore possible de distribuer une aide alimentaire de qualité.

 

J’espère que l’Union européenne, l’état, les municipalités vont poursuivre leur soutien, voire l’intensifier. Comme le dit Olivier Berthe, Président des restos du cœur, notre organisation d’entraide solidaire et désintéressée « comble  une des carences des pouvoirs publics ».

 

En ce qui me concerne, j’ai été très sensible à l’esprit d’équipe qui règne entre les bénévoles et à la convivialité partagée entre nous tous. On y croise des personnes de tous âges et de tous horizons. Rien à voir avec les « dames patronnesses » d’autrefois ! Pour vous en convaincre, venez nous rendre visite…

 

Lyliane

     

15/01/2015

Donner au lieu de vendre, prendre au lieu d'acheter...

 

Ces initiatives que j'ai relevées dans différentes revues partent toutes du même point de vue : il est urgent de changer les rapports humains, complètement influencés par la société de consommation. En effet, nos sociétés occidentales reposent en majeure partie sur des échanges marchands et plus rien n'est gratuit de nos jours, si bien que le don désintéressé est exceptionnel.

 

J'ai tout d'abord entendu parler de ces gens qui payent un café à celui qui viendra après eux au comptoir. Puis, j'ai appris que circulent des livres gratuitement d'inconnus à inconnus, au détour d'un banc ou d'une terrasse de café. On appelle cela le « book crossing ». En France, il existe même « la confrérie du livre abandonné » !

 

Et, tout récemment, j'ai pris connaissance dans ma région (à Grasse notamment) de ce qui se nomme une « gratiféria », manifestation qui a lieu de temps à autre, à l'initiative d'une association. En fait, on donne des objets,- vêtements, bijoux, livres, jouets, petit électroménager,- que l'on n'utilise plus mais qui peuvent encore servir.

 

Il est possible en effet sur place de prendre ce qui nous plaît ou nous fait défaut.

Je me suis intéressée au phénomène, fort différend de tout ce que nous connaissions jusqu'ici. Ni déchetteries, ni vides greniers, ni trocs, ni braderies, ni bourses d'échange, ces espaces qui ne demandent absolument pas de réciprocité, sont nés en Argentine l'année 2010. Un certain Ariel Bosio en aurait eu l'idée.

 

En France, ces marchés sans aucune circulation d'argent commencent à se répandre depuis 2 ans environ. En Espagne, en Italie, en Belgique, en Suisse, ils fleurissent.

 

L'origine du mot viendrait de l'espagnol et cela voudrait dire « foire gratuite ». J'aimerais que beaucoup de monde connaisse ce principe, cet événement festif où tout est simple, disponible, convivial et gratuit ...Aucun droit d'entrée, pas d'incitation à la revente et même, de plus en plus, des « dons de compétences », c'est à dire des échanges possibles de biens immatériels (rodage de concerts, divers ateliers gratuits, séances de massage, jeux gratuits, contes en public...)

 

Généralement en plein air, ces « gratiférias » peuvent investir l'espace public. Dans ce cas, il suffit de demander une autorisation en mairie, de prendre une assurance pour l'occasion et de faire quelques affiches. Le bouche à oreille marche assez bien ! Il est possible également de commencer par tester la formule entre amis, dans un lieu privé, de peur d'être vite débordé par l'affluence.

 

Quoi qu'il en soit, je trouve ces initiatives très réconfortantes ! Elles donnent envie d'y participer, voire d'innover en trouvant d'autres pistes à son tour. Peut-être arriverons nous ainsi peu à peu à nous dégager de l'emprise du «  dieu argent » qui longtemps a régné en maître dans nos sociétés occidentales.

 

Toutefois, tous ceux qui ont connu la vie d'autrefois savent bien que, dans les villages notamment, l'aide à autrui sans attente de retour et la solidarité étaient des valeurs solides et plutôt courantes. Mais ces valeurs sont à redécouvrir...

 

Alors, laissons parler notre cœur, vidons nos placards, nos caves et nos greniers!Débarrassons nous du superflu, des nombreuses possessions qui nous encombrent ! Cela rejoint un peu la fameuse « sobriété heureuse » dont parle Pierre Rabhi. Et n'hésitons pas, à notre tour, à faire circuler l'information qu'il peut exister de nos jours d'autres rapports humains que des relations comportant des flux financiers. Le plaisir d'offrir est en effet très gratifiant et nous pourrons ainsi apprendre à communiquer à d'autres niveaux, à réellement partager.

 

Lyliane