01/12/2020
Convention climat en alerte...
«Nous avons le sentiment de manquer d’un soutien clair et défini de la part de l’exécutif dont les prises de positions nous apparaissent contradictoires», écrivent les 150 au président de la République, qui tarde à se saisir de leurs propositions.
Emmanuel Macron le jurait, mercredi dernier sur TF1 et France 2 : «Il n’y a pas de renoncement» à traduire les 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. L’association fondée par les 150 tirés au sort pour assurer le suivi de ce rapport remis fin juin à l’exécutif en est, elle, de moins en moins sûre. Dans un courrier de trois pages adressé ce lundi au président de la République, celle-ci lui demande de «réaffirmer [son] engagement formel et public en faveur de l’examen sans filtre des propositions» de la Convention citoyenne.
Trois «jokers»
Une promesse qu’Emmanuel Macron a faite à plusieurs reprises à ses membres, annonçant vouloir transmettre «sans filtre» leurs préconisations, soit à application réglementaire, soit au Parlement, soit à référendum. Réduction des voitures ou la contribution sur les billets d’avion. Ces «déclarations ministérielles viennent renforcer le trouble et obscurcir la parole présidentielle», dénonce l’association.
Un projet de loi en fin d’année
Par ailleurs, le projet de loi de finances, débattu à partir de ce lundi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, est théoriquement l’occasion de reprendre une série de propositions fiscales de la Convention. Mais peu ont des chances d’être votées. Et pas les plus structurantes. En commission des finances, la semaine dernière, la taxe sur les engrais azotés, la révision de l’indemnité kilométrique (pour ne pas favoriser les véhicules les plus émetteurs) ou la baisse de TVA sur le train ont ainsi été rejetées.
«On se pose beaucoup de questions, mais on veut rester dans un état d’esprit constructif», explique Grégoire Fraty, l’un des administrateurs de l’association, Les 150. D’autres citoyens ont tout de même prévu, de leur côté, de tenir une conférence de presse, mercredi devant l’Assemblée nationale, pour se rappeler au bon souvenir de l’exécutif et de sa majorité.
Un projet de loi spécifique, censé reprendre le gros du travail mené par la Convention citoyenne, est en cours de préparation au ministère de la Transition écologique. Une fois le texte présenté en Conseil des ministres en décembre, une ultime session de la Convention doit être programmée, faisant office de «droit de réponse» des citoyens à l’exécutif.
Selon Mme Laure Equy - Liberation - lundi 12 octobre 2020
07:49 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ARTICLES ENGAGES, CITOYENNETE, ECONOMIE SOLIDAIRE, ENERGIES ET CLIMAT, EVOLUTION PERSONNELLE, GESTION DES DECHETS, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, L'EAU ET LA MER, LA FORET, MEDIAS, NATURE ET ENVIRONNEMENT, QUESTIONNEMENTS, URBANISME | Tags : convention climat en alerte | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Violences obstétricales faites aux femmes pour la naissance des bébés...
Un approche comptable aveugle s’applique à la suppression des maternités, aux naissances triées, parquées et standardisées, comme en usine, au détriment des besoins individuels fondamentaux des femmes, des bébés et de leur famille.
Tribune. En cette semaine internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, la pétition d’une sage-femme «Je suis maltraitante, je suis maltraitant», met à mal, à juste titre, l’image d’Epinal du plus beau métier du monde, et avec lui, celui du monde enchanté de la naissance. Son témoignage permet de jeter, à nouveau, une lumière crue sur la réalité des violences obstétricales, si tant est que la société, avec ses professionnel-le-s, aurait voulu y jeter un mouchoir pudique pour les oublier, après la déferlante de témoignages sur les réseaux sociaux de l’été 2017. La tempête avait pourtant été si rude qu’elle avait suscité, en 2018, un rapport national du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, sur les «actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical: reconnaître et mettre fin à des violences longtemps ignorées».
En ce qui concerne les violences obstétricales, il faut constater qu’aussitôt reconnues et dénoncées, aussitôt méconnues et ignorées. Pourtant une foule de professionnel·le·s de la naissance n’auront pas de mal à se reconnaître dans le miroir des faits relatés par ce témoignage précis et détaillé. Et d’y reconnaître leurs conditions de travail en milieu hospitalier, lieu contraint pour presque toutes les naissances en France, et spécificité nationale par ailleurs.
Le rôle des institutions de soins mis en cause
Au-delà de l’action de chaque soignant·e, le rôle essentiel joué par les institutions de soins et l’organisation de travail afférente, dans la maltraitance liée aux soins, a pourtant été clairement documenté par de sérieux travaux scientifiques. Jusqu’au Conseil de l’Europe lui-même puisque, dans son Assemblée parlementaire, sa résolution 2306, en octobre 2019, portant sur les «Violences obstétricales et gynécologiques», exhorte les États à faire de ce fléau une priorité de santé publique. Notamment, en garantissant «un financement adéquat aux établissements de santé afin d’assurer des conditions de travail dignes au personnel soignant, un accueil respectueux et bienveillant des patient·e·s et parturientes, et un accès aux traitements antidouleur» (Art. 8.7). Mais aussi, en s’assurant que la formation des médecins, des sages-femmes et des infirmier·ère·s accorde une place importante à la relation entre le personnel soignant et les patient·e·s […] et à la promotion d’une approche humaine des soins» (Art.8.9). Qui plus est, les travaux de cette résolution ont été portés par la France, pays qui se prévaut d’être la patrie des droits fondamentaux de tout être humain.
Mais en France, rien n’a changé! Car rien n’a freiné l’inhumanité, c’est-à-dire la culture du chiffre, les gestions comptables des actes de soin, la logique de l’occupation des lits à flux tendus et surtout la restriction des moyens humains. Faut-il souligner la triste perspective de la prochaine révision des décrets de périnatalité, datant de 1998, qui prétend maintenir dans la continuité le nombre insuffisant de sages-femmes auprès des femmes? Cette approche comptable aveugle s’applique à la suppression des maternités, leur fusion, aux naissances triées, parquées par milliers selon leur niveau de risques, et standardisées, comme en usine, grâce à des protocoles de soin généralistes, au détriment des besoins individuels fondamentaux des femmes, des bébés et de leur famille.
Il faut croire qu’en la matière, et bien avant l’épidémie de la Covid, le travail des sages-femmes, comme le travail de mise au monde des femmes, en toute réciprocité, souffrent du même classement entre choses «essentielles» et «inessentielles». Essentiels, les actes, d’autant plus nombreux et chers qu’ils concernent les soins et la pathologie; inessentiels en termes de présence, de sollicitude et d’accompagnement des femmes dans leur propre travail d’enfantement. On comprendra, au passage, que ni le travail des femmes dans la naissance, ni celui, mal payé des sages-femmes, ne méritent reconnaissance, à leur juste valeur, financière et symbolique. En toute comparaison, pas plus que celui, bien connu et déconsidéré, des tâches ménagères et domestiques, à charge surtout des femmes.
De la réalité des violences obstétricales
Pour elles, la situation contribue largement à la réalité des violences obstétricales. Pour les sages-femmes cette réalité n’est qu’une souffrance au travail supplémentaire, une «souffrance éthique» selon Christophe Dejours (1998), liée aux conditions de travail, orsque des comportements honteux, inhumains, indignes et maltraitants, sont commis à crève-cœur. Là où, dit-il, on ne trahit pas seulement son métier et les règles qu’il porte mais on se trahit aussi soi-même. Car les sages-femmes vivent, dans leur travail, au quotidien, des actes ordinaires contraints, sans cesse répétés, en totale contradiction avec leurs motivations et leur idéal professionnel, ses valeurs et leur engagement personnel auprès des femmes, voire avec leur code de déontologie.
Faut-il s’étonner, dès lors, que d’après une enquête 2020 de leur conseil de l’Ordre, 96% d’entre elles considèrent leur profession peu valorisée, 73% peu reconnue, et que 55% aient déjà pensé changer de métier? Sans compter la satisfaction toute relative du plaisir pris à travailler et le taux important d’épuisement professionnel.
Dans ces conditions, c’est pourtant simple, et facile à compter: une seule et unique sage-femme pour accompagner chaque femme dans la mise au monde d’un nouvel être humain, n’est-ce pas le minimum de ce qu’on peut réclamer? Et qui est réclamé depuis fort longtemps.
Un minimum pour l’humanité de la naissance et le travail des sages-femmes, et surtout le minimum pour l’humanité de chaque femme, parce que chacune d’elle le vaut bien.
Selon Mmes Claudine Schalck, Christine Morin - Liberation - vendredi 27 novembre 2020
04:13 Publié dans ARTICLES ENGAGES, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, MEDIAS, QUESTIONNEMENTS, SOINS ALTERNATIFS ET SANTE | Tags : violences obstréticales | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
30/11/2020
Les grandes banques publiques semblent prêtes à se mettre au vert...
Les Banques publiques de développement mondiales prêtes à se mettre au vert? C'est ce à quoi elles se sont engagées jeudi à l'issue du sommet "Finance en commun", organisé (virtuellement) cette semaine à Paris en marge de celui sur la paix. Dans une déclaration finale, leurs représentants prennent l'engagement "de réorienter leur stratégies, investissements et activités pour contribuer à la mise en place des objectifs de développement durable et climatiques" formulés lors de l'Accord de Paris en 2015. L'enjeu n'est pas mince puisque ces institutions représentent à elles seules 10% des investissements mondiaux, soit 2.300 milliards de dollars par an.
Au lendemain de cet événement, le premier du genre, son initiateur et par ailleurs directeur général de l'Agence française de développement (AFD) Rémy Rioux dévoile pour le JDD les enjeux de ces engagements nouveaux. Il revient aussi sur le rôle crucial que ces banques publiques sont amenées à jouer dans la crise causée par la pandémie.
Quels sont les acteurs qui ont accepté de signer la déclaration finale du Sommet?
Nous avons tenu à mettre en tête les grandes associations de banques publiques de développement nationales, de chacune des régions du monde, qui sont trop méconnues. Avec les banques multilatérales de développement et les grandes organisations internationales - FMI, OCDE ou Commission européenne. Quand vous additionnez tous ces acteurs, vous obtenez 450 banques publiques de développement. C'est comme si toutes les Caisses des dépôts du monde, que d'habitude nous n'arrivons jamais à atteindre, s'étaient réunies dans une même coalition. Cela manquait car ce sont ces institutions qui appuient les projets concrets pour la planète et nos populations.
La déclaration comporte un certain nombre de promesses relatives à l'environnement et aux droits humains. Comment s'assurer qu'elles ne restent pas des déclarations de bonnes intentions?
Ce ne sont pas des promesses mais des engagements qu'il va falloir mettre en œuvre! Il faut que chacun des membres de cette nouvelle coalition progresse dans sa façon d'investir et que nous l'aidions à y parvenir. L'année prochaine sera organisé un deuxième Sommet "Finance en commun". Nous allons nous revoir pour définir l'organisation, fixer le cadre de redevabilité. A dire vrai, nous avons déjà abordé un plan d'action pendant les débats qui ont eu lieu cette semaine. Un programme de travail a été évoqué, et des groupes de banques particulièrement engagées ont émergé dans certains domaines comme l'égalité femme-homme, la lutte contre le changement climatique, la biodiversité, les PME en Afrique… Ce plan n'est pas à écrire, il est à formaliser. Le mouvement est déjà lancé, avec force.L'attention de société civile et des médias sera précieuse pour aller dans la bonne direction
Comment s'assurer que les différentes banques publiques ne se livrent pas à une concurrence mais travaillent en coordination?
Notre monde est avant tout bâti sur la coopération. Nous ne sommes pas entre acteurs privés mais publics dont l'objectif n'est pas la rentabilité à court terme. Dans une maison comme l'Agence française de développement, nous n'avons pas l'œil rivé sur les résultats nets et les dividendes qui doivent être versés à la fin de l'année. Chaque année à l'AFD, nous faisons déjà deux milliards d'activité avec les autres banques publiques de développement et avons d'ores et déjà des centaines de cofinancements, d'investissements en commun. L'objectif de la coalition est d'en faire beaucoup plus et surtout de partager les méthodologies et les meilleures façons d'investir.
Un problème soulevé par l'ONG One Campaign ces derniers jours est le manque de transparence, autrement dit savoir où et à qui vont les financements. N'est-ce pas un réel problème?
L'ambition du texte de la déclaration finale, et c'est peu commun dans ce genre de négociations, n'a fait que se renforcer au fil des discussions. Les 450 institutions ont ainsi accepté que l'on se réfère aux normes internationales les plus exigeantes : celles de l'OIT, les principes de l'ONU sur les droits humains, le droit des indigènes, la soutenabilité de la dette... Ce n'est pas rien. C'est une direction claire qui est donnée. Et l'attention de société civile et des médias sera précieuse pour aller dans la bonne direction. Ce n'est qu'une étape, mais une étape suffisamment forte pour ouvrir un dialogue constructif avec les autres parties prenantes et notamment les ONG. Sur les énergies fossiles, les choses ne vont peut-être pas aussi loin que la société civile le voudrait. L'association Réseau Action climat, qui regroupe les organisations qui luttent contre le changement climatique, est elle aussi très critique sur ce thème de la transparence. Elle met notamment en cause l'AFD, qui via sa filiale privée Proparco, fait appel à des partenaires financiers dont l'action est plus ou moins opaque… L'AFD est une banque publique active et exemplaire et nous rendons publiques régulièrement les preuves de notre engagement pour le climat. Si nous nous sommes retrouvés au cœur de cet élan pour bâtir une coalition d'une telle taille, c'est bien parce que toutes les banques publiques qui cherchent des solutions pour lutter contre le changement climatique et les inégalités nous ont fait cette confiance. L'objectif de Réseau Action Climat, comme le nôtre, est de transformer le système financier dans son ensemble pour le rendre compatible avec la lutte contre le réchauffement climatique. Lutter uniquement avec des subventions et de l'aide publique au développement ne sera pas suffisant.
N'y-a-t-il pas une contradiction dans la politique publique française avec un discours très vertueux mais le maintien d'aides aux exportations d'énergies fossiles comme c'est le cas dans un projet de Total en Arctique?
Sur les énergies fossiles, les choses ne vont peut-être pas aussi loin que la société civile le voudrait. Je le comprends. Notre déclaration indique néanmoins une volonté très claire et inédite d'arrêter le charbon dans la perspective de la COP26, et de réduire le plus vite possible la part de financement des énergies fossiles dans le portefeuille de toutes les banques publiques de développement. Les lignes sont en train de bouger. En Asie, le Président chinois ainsi que le Premier ministre japonais et le Président coréen ont pris l'engagement politique crucial d'atteindre la neutralité carbone d'ici au milieu de ce siècle. Dans la déclaration signée jeudi, les 450 institutions s'engagent à accélérer fortement le financement dans les énergies renouvelables, avec un effort particulier dans les pays pauvres. Il y a aussi la demande formulée par tous les acteurs financiers, y compris les banques commerciales, que les gouvernements définissent à Glasgow l'année prochaine des trajectoires de long terme de transformation de leur mix énergétique, précises et ambitieuses, pour arriver à la neutralité carbone. Quand ce sera fait, tous les acteurs financiers, les banques publiques en tête, s'aligneront et changeront leur façon d'investir.Dans les mois qui viennent, l'idée d'une banque publique fédérale, une sorte de Caisse des dépôts américaine, va forcément être sur la table
En 2009, engagement avait été pris d'aider les pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique à hauteur de 100 milliards d'euros d'ici à 2020. Or, cette somme est encore loin d'être atteinte. Comment l'expliquez-vous?
Vendredi dernier, l'OCDE a rendu son dernier rapport qui porte sur 2018 et nous sommes à 79 milliards de dollars. Or, il faut savoir qu'il y a toujours deux ans de retard dans la compilation des chiffres. Donc, nous verrons en 2022 si cet objectif de 100 milliards a été rempli. Pour l'atteindre, il va sans doute falloir accélérer un peu. Mais nous sommes tout de même sur une trajectoire de croissance. Et la France est au rendez-vous. A la Cop 21, avait été pris l'engagement de faire 5 milliards d'euros de finance climat chaque année à partir de 2020. Les derniers chiffres rendus publics par l'AFD fin 2019 montrent que nous sommes déjà à 6 milliards. Ici, nous parlons de flux du Nord vers le Sud. Mais désormais, le sujet est plus large puisqu'il s'agit de faire davantage de finance climat. C'est bien plus de 100 milliards dont nous avons besoin. Le Club IDFC que je préside, c'est déjà 200 milliards par an.
Quel rôle peuvent jouer les banques publiques dans la crise causée par le Covid-19?
Il est double. Par le passé, dans toutes les grandes crises ou à la sortie de celles-ci, les gouvernements ont eu besoin d'instruments financiers publics pour jouer un rôle contracyclique (qui va à l'inverse des tendances économiques conjoncturelles, ndlr). Regardez les années 1930 aux Etats-Unis : avait été créée une banque, la Reconstruction finance corporation, qui était le bras armé du New Deal de Roosevelt. Cela fait aujourd'hui forcément écho au Green new deal, l'engagement politique le plus fort pris par Joe Biden. Dans les mois qui viennent, l'idée d'une banque publique fédérale, une sorte de Caisse des dépôts américaine, va forcément être sur la table. Chez nous, il suffit de voir ce que fait Bpifrance en ce moment pour éviter que notre tissu de PME ne se déchire. Ça, c'est le rôle de court terme, l'urgence. Mais il ne faut pas perdre le fil du long terme. Les banques se demandent déjà comment relancer aujourd'hui tout en ne négligeant pas la crise environnementale et la lutte contre les inégalités. Mais face à l'ampleur de la crise, la priorité ne sera-t-elle pas de sauver l'économie plutôt que la planète?
C'est un risque sérieux. On estime aujourd'hui à 12 000 milliards de dollars l'argent qui n'était pas là au mois de mars et qui est en train d'être injecté dans l'économie mondiale. En France, sur les 100 milliards du plan de relance, 26 vont passer par la Caisse des dépôts. Si on renforce les banques publiques de développement, si elles ont les bonnes méthodologies, si elles se posent les bonnes questions et si elles coopèrent, alors la part des plans de relance qui passe par elles sera de bonne qualité. Ce que nous disons aux gouvernements, c'est : "Utilisez-nous massivement pour réconcilier le court et long terme, qui ne sont pas contradictoires."
L'élection de Joe Biden est-elle une bonne nouvelle?
Le Président Emmanuel Macron avait pris le soin d'organiser le Sommet très vite après l'élection américaine. Il avait vu juste car j'ai senti l'atmosphère changer dans notre grand réseau de partenaires. On a vu la Banque mondiale bouger, certains pays également. Tout le monde est si heureux. Chacun espère que le multilatéralisme puisse être vraiment de retour et se renouveler.
Selon le JDD-13-11-2020
09:54 Publié dans ARTICLES ENGAGES, CITOYENNETE, EVENEMENTS, EVOLUTION PERSONNELLE, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, NATURE ET ENVIRONNEMENT, QUESTIONNEMENTS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : ggrandes banques publiques et environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Un bon bain de sons pour se détendre ou pour se soigner...
Dans Version Fémina, deux journalistes, Mmes Jessica Agache-Gorse et Myriam Leblanc sont allées interroger des praticiens de la "sonothérapie" ou "sound bath", un phénomène venu des Etats-Unis, qui prend aujourd'hui de l'ampleur en Europe. Il s'agit en fait de booster notre bien-être grâce aux vibrations. Les principaux instruments utilisés sont le gong et le bol de cristal, qui émettent une vaste gamme de vibrations. Les gongs peuvent être symphoniques, plats ou planétaires, c'est à dire en lien avec des planètes. Frappés par une mailloche, chaque gong produit une note à visée thérapeutique. Quant aux bols de cristal, il est recommandé de se laisser bercer par des sons émanant de de ces objets caressés par un bâton. Chaque note serait rattachée à un chakra dans le corps, selon la tradition indienne. Certains bols sont fabriqués en "pierres guérisseuses", sur le principe de la lithothérapie.
Les bains sonores ne sont pas vraiment codifiés dans notre pays et chaque praticien élabore sa session musicale et relaxante selon sa personnalité et sa formation. Le premier centre dédié aux bains de sons est dirigé par Mr Stéphane Espaignet. Il se nomme: Zen and Sounds. Le praticien peut utiliser jusqu'à quinze gongs et des bols tibétains fabriqués en divers métaux. Les séances peuvent durer entre 30 minutes et 2 heures. Le patient est allongé, couvert et il se laisse porter par les sons. Mme Clothilde Chaumet, professeure de yoga, a fondé "Tilhy", un centre au sein duquel elle travaille avec quatre bols de cristal qu'elle fait vibrer selon les chakras qu'elle souhaite solliciter. Par exemple, pour le chakra racine, elle cherche à faire retrouver l'équilibre, alors que le chakra du coeur s'attache à stimuler l'évolution spirituelle.
Pour en savoir davantage, joindre les sites: www.zen-and-sounds.com et www.tilhy.com.
Lyliane
06:28 Publié dans DES SOLUTIONS !, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LECTURES, SOINS ALTERNATIFS ET SANTE | Tags : sonothérapie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Une librairie un peu spéciale à la gare de St Denis...
La librairie "conteneur" de Luc Pinto Barreto a été inaugurée il y a trois semaines devant la gare de Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, un département qui manque cruellement de librairies.
Il a installé ses livres sur le parvis de la gare de Saint-Denis, l'autodidacte Luc Pinto Barreto, réinvente la librairie pour "ceux qui n'osent pas franchir la porte". Le "dealer de livres" de Seine-Saint-Denis milite pour la lecture dans un département en manque de libraires.
Entre l'étal de fruits et le vendeur de brochettes, un conteneur couvert de graffitis porte l'inscription en anglais: "Lis plus, apprends plus et change le monde". Lorsque l'on s'approche d'un peu plus près du caisson métallique coloré, on découvre des portes vitrées au travers desquelles on aperçoit sur des étagères la biographie de Frantz Fanon, une BD sur la Commune de Paris ou encore des ouvrages féministes.
Autodidacte
Cette librairie-conteneur appartient à Luc Pinto Barreto, 34 ans. En l'inaugurant il y a trois semaines, il a tourné la page de son quotidien "déprimant" et "frustrant" d'agent de maintenance dans les palaces parisiens.
Son aventure littéraire débute en 2015 avec sa chaîne Youtube sur laquelle il anime une chronique littéraire. Il se présente comme le "dealer de livres", "un nom accrocheur, aux influences hip-hop".
"De fil en aiguille, l'idée de devenir libraire prend forme mais mon CV ne parlait pas en ma faveur", confie le jeune père de famille ne pouvant se permettre d'entamer une formation sans rémunération. "Le seul moyen d'être libraire était d'ouvrir ma propre librairie".
Luc Pinto Barreto apprend le métier seul puis effectue un stage à la libraire Folies d'Encre, l'unique de Saint-Denis pourtant troisième commune d'Ile-de-France avec plus de 111.000 habitants.
"Une librairie pour ceux qui n'osent pas franchir la porte"
"L'idée était d'être dans l'espace public, comme les food-truck. Je voulais faire une librairie pour les gens qui ne vont pas en librairie, ceux qui n'osent pas franchir la porte", explique Luc Pinto Barreto.
Le Dyonisien a "un coup de coeur" pour le parvis de la gare fréquenté par plus de 90.000 personnes par jour où "la vie et l'énergie débordent". Il obtient une autorisation précaire de la mairie pour installer sa table pliante et cohabite avec les vendeurs à la sauvette.
"Surpris" par cette librairie de rue, les passagers et riverains s'arrêtent devant son stand qui affiche en toutes lettres "dealer de livres". Sur son présentoir, il met en avant des livres "qui nous aide à réfléchir sur la société ou nous-même". De parents Cap-Verdien et Martiniquais, il "défend" aussi une sélection afro-caribéenne.
Quand le froid arrive, il imagine son concept de librairie-conteneur qu'il finance avec ses économies, une cagnotte lancée en ligne et deux subventions pour un coût avoisinant les 33.000 euros. "Pour aller vers le public, je vais mettre en place des événements pour ne pas être qu'un point de vente mais un lieu de vie, même pour les personnes qui n'achèteraient pas de livres, qu'elles puissent identifier le lieu", expose le libraire.
12 librairies pour 1,6 million d'habitants
La municipalité socialiste "salue sa démarche exemplaire" et l'aarreto apprend le métier seul puis effectue un stage à la libraire Folies d'Encre, l'unique de Saint-Denis pourtant troisième commune d'Ile-de-France avec plus de 111.000 habitants.
"Une librairie pour ceux qui n'osent pas franchir la porte"
"L'idée était d'être dans l'espace public, comme les food-truck. Je voulais faire une librairie pour les gens qui ne vont pas en librairie, ceux qui n'osent pas franchir la porte", explique Luc Pinto Barreto.
Le Dyonisien a "un coup de coeur" pour le parvis de la gare fréquenté par plus de 90.000 personnes par jour où "la vie et l'énergie débordent". Il obtient une autorisation précaire de la mairie pour installer sa table pliante et cohabite avec les vendeurs à la sauvette.
"Surpris" par cette librairie de rue, les passagers et riverains s'arrêtent devant son stand qui affiche en toutes lettres "dealer de livres". Sur son présentoir, il met en avant des livres "qui nous aide à réfléchir sur la société ou nous-même". De parents Cap-Verdien et Martiniquais, il "défend" aussi une sélection afro-caribéenne.
Quand le froid arrive, il imagine son concept de librairie-conteneur qu'il finance avec ses économies, une cagnotte lancée en ligne et deux subventions pour un coût avoisinant les 33.000 euros. "Pour aller vers le public, je vais mettre en place des événements pour ne pas être qu'un point de vente mais un lieu de vie, même pour les personnes qui n'achèteraient pas de livres, qu'elles puissent identifier le lieu", expose le libraire.
12 librairies pour 1,6 million d'habitants
La municipalité socialiste "salue sa démarche exempté de loyer pendant trois ans. "Le conteneur-librairie est un format très créatif" et l'installer "sur la place de la gare est un pas vers la population, pour les habitants de Saint-Denis qui pour une grande partie ne serait pas prête à passer le seuil d'une librairie", affirme Nadège Grosbois, adjointe à la Culture. "J'espère que cela donnera d'autres idées ailleurs en Seine-Saint-Denis", poursuit l'élue.
Car le département avec ses 12 librairies pour 1,6 million d'habitants est le moins bien pourvu de France. Lucide, Luc Pinto Barreto ne se pose pas en "sauveur" mais en militant de la lecture pour tous. "Je n'ai pas la prétention de dire que si j'ouvre une libraire je vais faire changer les choses mais je n'ai pas envie d'être dans la plainte, j'essaye de faire un petit truc pour améliorer le quotidien des gens", résume le trentenaire.
Sur le parvis de la gare, le libraire assiste fréquemment aux bagarres sans "jamais" avoir eu de désagrément. "Je suis identifié, on me laisse faire", explique Luc Pinto Barreto. Bien au contraire, il reçoit "des encouragements", "on me dit 'ça fait du bien de voir des livres'".
Pour Abdoul Hadi Konaté, agent de sécurité à la gare et père de famille, c'était "une première". "Il m'a conseillé et j'ai pris des bouquins pour mes trois enfants et moi, pourtant ce n'est pas dans mes habitudes!".
Selon Franceinfo - Franceinfo - dimanche 11 octobre 2020
04:07 Publié dans ECONOMIE SOLIDAIRE, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, QUESTIONNEMENTS, URBANISME | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
29/11/2020
Cyril Dion interpelle le Président de la République française...
En février 2019, dans la foulée de la pétition de "l'Affaire du siècle" et durant le grand débat national, Cyril Dion a, avec Marion Cotillard notamment, suggéré à Emmanuel Macron d'organiser une assemblée citoyenne sur le climat. Plus d'un an après, les 150 citoyens tirés au sort ont élaboré 150 propositions destinées à "réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030 dans un esprit de justice sociale". Ils voteront ce lundi les mesures qu'ils souhaiteraient voir proposées aux Français lors d'un référendum. Si le réalisateur et écrivain craint qu'une telle perspective ne se transforme en vote sur la politique d'Emmanuel Macron, il considère aussi que c'est l'opportunité, pour la société, de s'emparer de ces sujets.
Vous avez suggéré la création de cette Convention citoyenne à Emmanuel Macron. Quel est votre sentiment au moment où les citoyens présentent leurs 150 propositions pour le climat?
Je ressens beaucoup d'émotion. C'est assez incroyable de voir que ce qu'on imaginait impossible est devenu possible. Avec Marion Cotillard, quand on est sorti du bureau d'Emmanuel Macron qui venait de nous dire de lui donner 8 jours pour réfléchir, on s'est retrouvé dans la cour de l'Elysée, on ne se faisait pas d'illusion. Quatorze mois plus tard, les 150 citoyens sont en train de voter le plan le plus ambitieux d'un Etat contre le changement climatique. C'est assez impressionnant de se dire que quand on donne à des citoyens - qui ne connaissent pas ce sujet et qui ne sont pas forcément convaincus de son importance – l'information nécessaire et la possibilité de délibérer, ils parviennent à des résultats extraordinairement ambitieux. Le tirage au sort assure leur représentativité. Cela veut dire que les gens sont prêts.L'étape suivante est que cette délibération se poursuive au Parlement et auprès de tous les Français à travers des mécanismes référendaires
Plus que les politiques?
Les politiques sont entre le marteau et l'enclume. Si vous mettez un élu avec d'un côté des intérêts économiques qui vont à l'inverse de ce qu'il faudrait faire pour le climat, avec tous les lobbies, le chantage à l'emploi, les difficultés de transformer un modèle économique alors qu'il continue à être le même dans d'autres pays et de l'autre, la contrainte électoraliste qui suppose de plaire à tout le monde pour se faire réélire, c'est illusoire de penser que des responsables politiques peuvent le faire s'ils ne sont pas portés par un élan de la population. L'alternative est donc de permettre la délibération, permettre aux Français de se poser la question, de s'entendre sur le constat, d'élaborer ensemble des solutions.
"Nous créons un délit d'écocide" selon Mr Eric Dupond Moretti et Mme Barbara Pompili
De quelle façon les Français doivent-ils le faire?
Aujourd'hui, dans notre démocratie, il n'y a pas d'espace dans lequel on peut se mettre d'accord. On est sûrement face au plus grand péril que l'homme n'a jamais rencontré, et il n'y a aucun endroit où on peut se poser la question tous ensemble de ce qu'on peut faire pour y répondre. Aujourd'hui, dans cette convention, les 150 citoyens n'ont pas d'intérêt personnel ni financier. Leur seul intérêt est l'intérêt général. L'étape suivante est que cette délibération se poursuive au Parlement et auprès de tous les Français à travers des mécanismes référendaires. On attend que la promesse soit honorée.
Le recours au référendum n'est-il pas risqué? Il pourrait par exemple se transformer en référendum sur la politique du gouvernement.
C'est absolument un risque. Mais il est certain que si on n'accepte pas de prendre le risque d'aller au bout du processus démocratique de permettre aux Français de se prononcer sur un plan qui transformerait l'avenir de leur pays face à une telle menace qu'est le réchauffement climatique, on reste coincé dans notre paralysie actuelle. Si le référendum aujourd'hui est perçu comme un vote pour ou contre, ça tient aussi au fait que les citoyens ont tellement le sentiment qu'ils ne peuvent pas exprimer leur voix que quand on leur donne l'opportunité de le faire, ils la saisissent de façon grossière en disant qu'ils ne sont pas contents. Le gouvernement n'a rien eu à dire sur ce qu'il s'est passé à l'intérieur et la parole qui va s'exprimer est une parole indépendante
Emmanuel Macron pourrait décider de reprendre à son compte certaines propositions et les soumettre à référendum, voir soumettre d'autres questions.
C'est un risque inhérent au fait que c'est la prérogative du chef de l'Etat de déclencher un référendum. Il est donc nécessaire que la société française s'exprime le plus possible - par des pétitions pour soutenir les 150, des mobilisations prévues par les ONG, des marches, des tribunes - pour faire entendre sa voix et soutenir cet exercice démocratique inédit et ne pas laisser comme d'habitude l'arbitraire se faire dans les coulisses de l'Elysée. Tout l'enjeu est de décoller la perception que les Français vont avoir de cet exercice d'Emmanuel Macron. Ce n'est pas lui qui a eu cette idée. Le gouvernement n'a rien eu à dire sur ce qu'il s'est passé à l'intérieur et la parole qui va s'exprimer est une parole indépendante qui n'a rien à voir avec le gouvernement. Le gouvernement a juste donné la possibilité de le faire. La population française doit s'en saisir.
La Convention a été créée au sortir de la crise des Gilets jaunes, dont le mouvement est né contre la taxe carbone. Celle-ci n'apparaît pas dans le rapport final de la Convention, sauf pour la mentionner aux frontières de l'Union européenne. Regrettez-vous ce choix alors que la fiscalité écologique est un levier important?
Je comprends très bien que les citoyens n'aient pas voulu remettre le sujet sur la table car c'est un sujet sensible qui a été abordé de façon inéquitable quand le mouvement des Gilets jaunes s'est déclenché. Mais les 150 citoyens ont voté par exemple la nécessité de légiférer sur le crime d'écocide et sur l'installation d'une haute autorité chargée de vérifier que les lois françaises respectent les neuf limites planétaires reconnues par l'ONU. C'est quelque chose d'éminemment plus vaste qu'une taxe carbone. C'est une transformation de la vision de la société car c'est se donner la garantie qu'on puisse habiter sur une planète vivable.Même si je ne suis absolument pas fan et en désaccord avec lui énormément de sujets, je reconnais à Macron une certaine forme d'audace
Certains dénoncent une écologie radicale, d'autres des mesures "catalogue" qui existent depuis 20 ans. Quel est votre avis?
Ce débat, c'est la politique d'opinion telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui. On a besoin de passer à une politique de l'action. C'est ce que j'ai dit à beaucoup d'ONG qui me demandaient à quoi servait la Convention quand on connait déjà les solutions et que les lois ne sont pas appliquées. Mais le problème justement vient du fait qu'on connaisse les solutions et le problème depuis plus de 40 ans. Quelle est donc la bonne modalité démocratique qui nous permet de mettre en œuvre les solutions que nous connaissons déjà? C'est pour ça qu'il fallait tenter cette expérience de délibération et mettre les responsables politiques au pied du mur. D'autres expériences de ce type, en Irlande par exemple sur le mariage pour tous ou le droit à l'avortement, montrent que ce processus délibératif fonctionne. En France, ça va dépendre. Nous sommes un pays très particulier focalisé sur la figure tutélaire du président de la République. Emmanuel Macron aime bien ça. Il a même théorisé que les Français veulent un roi. C'est une maladie dont il faut sortir. La démocratie doit se pratiquer beaucoup plus au quotidien. La population doit participer. La démocratie, ça s'apprend. C'est pourquoi je souhaite que ce genre de système se pérennise car cela permet de responsabiliser les citoyens.
Etes-vous toujours en contact avec Emmanuel Macron?
Je ne lui ai pas parlé depuis que j'ai refusé l'ordre du mérite pour protester contre les violences policières en juin 2019. Mais je sais qu'il a besoin de montrer qu'il fait quelque chose sur le terrain de l'écologie car ce sujet monte fort dans l'opinion. Même si je ne suis absolument pas fan et en désaccord avec lui énormément de sujets, je lui reconnais une certaine forme d'audace. Il a envie de sortir des sentiers battus. Comme plein de chefs d'Etat, il a cette maladie de vouloir rentrer dans l'Histoire. C'est pour ça que le processus de la Convention citoyenne lui a plu. Il a envie d'en faire quelque chose mais de l'autre côté, il y a des pressions fortes qui s'exercent pour amoindrir un certain nombre de sujets vus comme une menace à l'ordre établi. On va entrer dans une forme de rapport de force politique. La société française a besoin de s'exprimer, d'arrêter d'être spectatrice. La situation est trop grave pour laisser les responsables politiques se débrouiller seuls. Chacun de nous doit agir.
Selon Mme Marianne Enault -le JDD-lundi 23 novembre 2020
07:26 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ARTICLES ENGAGES, CITOYENNETE, ECONOMIE SOLIDAIRE, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, QUESTIONNEMENTS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : réveil des citoyens, cyril dion- convention citoyenne sur le climat | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Le climatologue Jean Jouzel ouvrira le festival de la Solidarité Internationale à Rennes...
Du 13 au 2 décembre, Festisol, festival de la solidarité internationale et à la diversité culturelle à Rennes, proposera des conférences et des ateliers en ligne.
Du 13 novembre au 2 décembre 2020, le Festival des Solidarités Festisol est organisé par la Maison internationale de Rennes autour de rencontres consacrées à la solidarité internationale et à la diversité culturelle. En raison du confinement, il sera possible de le suivre à distance, depuis chez soi, en ligne sur internet. L’édition 2020 est dédiée aux questions de « justice climatique ». De nombreux événements gratuits, en ligne, seront proposés aux Rennais et Rennaises : ateliers, conférences, podcasts, émissions de radio…
C’est le climatologue Jean Jouzel qui ouvrira le festival, ce vendredi 13 novembre 2020, à 17 h 45, en visioconférence, en partenariat avec l’Université de Rennes1 (inscription en ligne) : quelle est la réalité du réchauffement climatique aujourd’hui par rapport aux prévisions des scientifiques ? Quelles en seront les conséquences en fonction des différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre ? Où en sommes-nous par rapport aux accords pour le climat ? Ce sont certaines des questions qui seront soulevées dans cette conférence.
Programme à retrouver sir le site internet www.festivaldessolidarites.org.
Selon Ouest-France - jeudi 12 novembre 2020
28/11/2020
Ernest Pignon-Ernest, le street-art et le social
Pionnier français de l'art urbain depuis les années 60, Ernest Pignon-Ernest reste à 78 ans infatigable dans sa boulimie de dessiner sur les murs des rues "les violences qu'on inflige aux hommes".
Cet homme de petite taille (1,64 mètre), vêtu de noir, qui a travaillé à 15 ans et n'a que son "certif", a gardé quelque chose du gamin niçois. Pétillant, en alerte permanente. Homme d'amitiés. Passant d'une cause à l'autre, faisant, déchirant, refaisant.
En témoigne le charmant bazar qui règne dans son atelier d'Ivry, non loin du périph: partout des dessins qu'il a tracés à grands traits vigoureux et contrastés sur des chutes de rotatives, puis accrochés au hasard. Et tout autour, des livres, beaucoup de livres.
- Dès l'âge de 15 ans -
"Ici, je ne travaille presqu'avec le fusain et la pierre noire. Le noir m'envahit. Ma compagne me dit: tu as l'air d'un mineur", confie celui qui réside à l'emblématique cité d'artistes de la Ruche dans le XIVe arrondissement - il est vice-président de sa fondation - mais vient s'immerger chaque jour dans la quiétude de son atelier.
"Je vis du dessin depuis que j'ai 15 ans", explique celui dont la célébrité a décollé en 1979 grâce à une exposition au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.
Il sera identifié mondialement par son portrait du "jeune homme qui marche", Rimbaud: "Rimbaud, s'amuse-t-il, c'est mon tube".
Questionné sur son oeuvre, il répond modestement: "si on peut parler d'oeuvre. Car l'oeuvre, c'est ce que provoque le dessin dans un lieu".
Avant d'aller coller un dessin, "j'étudie, en peintre et sculpteur, l'espace, la lumière. J'appréhende aussi ce qui ne se voit pas: la symbolique, l'histoire". "L'image que je réalise naît du lieu lui-même. Ma palette, c'est l'espace et aussi le temps".
Inspiré par les Italiens Pasolini et Caravage, il a été très marqué par Naples, sa "ville d'adoption", en raison de "la relation très profonde qu'elle entretient avec la mort". Avant d'aller y coller entre 1988 et 1995 300 sérigraphies et dessins originaux dont "aucun, relève-t-il fièrement, n'a été déchiré", il dit avoir lu 98 livres pour la comprendre.
- "Mes images suintent des murs" -
Quant au caractère éphémère de ses oeuvres réalisées sur du papier dégradable, il le revendique: "la fragilité fait partie de ma proposition. Mes images suintent des murs, elles n'ont pas disparu mais sont retournées dans les murs".
La poésie remplace chez lui le sentiment religieux: "Je suis athée, je n'ai pas de saints".
Parmi ses amis, il y a eu Cabu, Wolinski et Reiser, de Charlie Hebdo, et il y a notamment Christian Boltanski. Avec eux, il "partage le même regard aigu sur une société tombée dans le consumérisme".
"Je ne veux pas d'un art qui s'interroge sur lui-même" comme le fait une partie de l'art contemporain, ajoute-t-il. Son message reste dans la rue, même s'il expose dans les musées, comme en 2019 pour la grande exposition "Ecce Homo" (450.000 visiteurs) au Palais des papes d'Avignon.
Ce fils d'un employé des abattoirs de Nice a eu "dès douze ans" le déclic artistique avec Picasso: "Je dois beaucoup à Paris-Match: en 1954, j'y découvrais les 40 portraits de Sylvette par Picasso!"
Soldat en Algérie, "la guerre coloniale le politise" et il épouse les idées du Parti communiste, mais jamais aveuglément.
Arme nucléaire, avortement, apartheid, sida, expulsés... Ces multiples causes dénoncées par l'oeuvre d'une vie sont sociales plus que politiques pour lui.
"Je n'ai jamais fait de peintures Mao, avec des drapeaux rouges. J'ai toujours refusé d'aller en Union Soviétique". Il salue son "très grand ami Jean Ferrat qui a su dénoncer l'intervention à Prague".
Lui qui a collé dans Paris des images aux victimes de la "Semaine sanglante" de la Commune, illustre aussi les "Extases" des femmes mystiques dans plusieurs églises de Nice, Naples et Avignon.
A la fin de l'entretien, Ernest Pignon-Ernest tient à témoigner des lettres d'encouragement reçues de Francis Bacon, un de ses peintres préférés: "si j'ai raté Picasso, j'ai eu Bacon!"
Selon AFP - Relaxnews (AFP) - samedi 10 octobre 2020
07:06 Publié dans ARTICLES ENGAGES, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, QUESTIONNEMENTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Avec Epopia, les enfants se prennent au jeu: ils lisent et écrivent volontiers des lettres...
Une histoire au long cours (entre six mois et un an) basée sur l'échange de courriers. Chez Epopia, la lettre détrône le texto ! Quand Madeleine, 8 ans, a reçu une grande enveloppe à son nom la désignant comme reine du royaume de Mad, la fillette est restée interloquée. Impressionnée d'être désignée souveraine. Depuis presque un an, elle aide des personnages à accomplir une mission. Elle lit leurs périples, coche des options, donne son avis sur une potion magique, la façon de libérer un héros kidnappé.
« Quand elle poste sa lettre, elle demande dès le lendemain si elle a une réponse », s'amuse Charlotte, sa maman. Mais le courrier n'a pas la vitesse d'un SMS. Au rythme environ d'une lettre par mois (tout dépend si l'enfant répond vite), l'histoire se tisse. Les familles qui ont choisi une histoire à 12 correspondances reçoivent à la fin toutes les lettres imprimées dans un livre.
«Ecrire n'est plus une corvée pour lui»
Léo, lui, est le directeur d'une réserve naturelle dont la directrice a été transformée en éléphant. Le garçon de presque 10 ans porte secours à des animaux, propose les prénoms de personnages, découvre un ornithorynque, un dodo. « Cette aventure lui a donné confiance dans l'écriture. Au début, il se contentait de cocher les cases pour répondre. Maintenant, il argumente. Ecrire n'est plus une corvée pour lui, se réjouit sa maman. Il a raconté ses vacances, son confinement. Il est toujours heureux quand une lettre arrive. »
Derrière cette idée folle de réhabiliter les échanges épistolaires se cache Rémy Perla. Cet ancien dyslexique a pris sa revanche. Il s'est souvenu de l'excitation procurée par une lettre reçue à son nom, quand il avait 8 ans. Une pub de concessionnaire avec une clé dans l'enveloppe. Bien sûr, Rémy n'a pas gagné de voiture, mais il s'est fendu d'une lettre au concessionnaire. Il n'a pas oublié cette émotion qui a donné des ailes à son stylo. Adulte, il a voulu créer ce jeu de rôle pour enfants sur le long cours, avec cinq univers au choix. Au royaume et à la réserve naturelle s'ajoutent un retour au temps des dinosaures, un coup de main aux Schtroumpfs pour sauver la forêt du nuage toxique de Gargamel, et un autre aux Miraculous pour sauver Paris. Rien que ça. « Les enfants prennent les drames de notre société en pleine figure. On les aide à mettre de la magie dans ce monde qui en manque cruellement », se réjouit Rémy Perla.
Les joueurs reçoivent des activités à réaliser, des bracelets de l'amitié, des colliers, des badges, des diplômes. En six ans d'activité, Epopia a séduit plus de 50 000 enfants et traité 200 000 courriers. Pour les fêtes de fin d'année, le défi s'annonce plus excitant que les lettres de cadeaux envoyées à La Poste. Il faudra aider le Père Noël, au fil d'une histoire en deux lettres, à sauver le réveillon!
Epopia, de 5 à 10 ans, à partir de 10,99 euros par mois. Histoires en six ou douze lettres.
Selon Mme Valentine Rousseau - Le Parisien - mercredi 11 novembre 2020
04:23 Publié dans DES SOLUTIONS !, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : un jeu épistolaire pour les enfants | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
27/11/2020
Energie hydro-électrique: centrale de Romanche/Gavet
D’une pierre cinq coups : dans l’Isère, un barrage et des turbines souterraines remplacent cinq ouvrages de la vallée de la Romanche qui seront déconstruits. La nouvelle installation, plus puissante, a nécessité dix ans de travaux. Elle a été inaugurée vendredi 9 octobre.
« Le plus grand barrage de France » ne mesure que douze mètres de haut. Mais il produit plus d’électricité que les cinq autres ouvrages de la vallée de la Romanche (Isère) qu’il remplace. Et pour cause : les eaux qu’il capte à près de 700 m d’altitude sont envoyées dans les turbines d’une usine hydroélectrique inaugurée vendredi 9 octobre et située 280 mètres plus bas.
La vraie prouesse de ce projet, dont la construction a duré plus de dix ans, n’est donc pas sa retenue d’eau. Son originalité, et la principale difficulté pour l’entreprise Vinci qui l’a réalisé, se situe à l’intérieur de la montagne : pour amener l’eau depuis le barrage jusqu’à la centrale, des tunneliers ont percé le massif de Belledonne sur plus de 9 km. Presque horizontalement, d’abord, puis verticalement à l’aplomb de l’usine qui elle-même enterrée.
Inauguration de la centrale #hydroélectrique#EDF de Romanche Gavet. Un ouvrage exceptionnel avec une production électrique équivalent à la conso moyenne d’électricité de #Grenoble et #Chambéry. L’#hydroélectricité, énergie renouvelable a de l’avenir.L’intérêt : obtenir une pression maximale dans les deux turbines qui entraînent les générateurs d’électricité. La puissance obtenue, 97 mégawatts, est certes modeste – c’est le dixième d’un réacteur nucléaire – mais elle dépasse celle cumulée des anciens ouvrages qu’elle remplace. D’après EDF, la production annuelle attendue (560 gigawattheures) correspond à la consommation de 230 000 personnes : « De quoi alimenter Grenoble et Chambéry. »
Un différend entre la France et Bruxelles
Outre son efficacité, la nouvelle centrale présente l’avantage d’être discrète : pas de muraille de béton de plusieurs dizaines de mètres de hauteur pour retenir l’eau et, à l’aval, turbines et transformateurs sont cachés dans la montagne. Des avantages qu’il faut ajouter à ceux de l’hydroélectricité : renouvelable, décarbonée et stockable sans batteries car il suffit de conserver l’eau dans le barrage aux heures creuses pour la libérer aux heures de pointe.
Malgré cela, la plupart des autres projets hydroélectriques sont au point mort depuis plusieurs années. En cause, un différend entre la France et l’Union européenne qui souhaite que les concessions d’EDF qui arrivent à expiration – et elles sont nombreuses actuellement – soient ouvertes à la concurrence. « Si nous n’avions pas ce problème juridique, nous pourrions développer plusieurs ouvrages en France pouvant représenter plusieurs gigawatts », a déclaré Yves Giraud, à l’occasion de l’inauguration de la centrale de Romanche-Gavet, vendredi.
Le directeur des activités hydrauliques d’EDF pense en particulier à la vallée de la Truyère, entre Cantal, Aveyron et Lozère, où l’entreprise publique envisage des installations pouvant produire jusqu’à un gigawatt de puissance supplémentaire et un milliard d’euros d’investissements dans le cadre d’une prolongation de concession des quelque vingt barrages qu’elle y exploite. Un projet retoqué par Bruxelles.
« Il y a des négociations en cours [avec Bruxelles] sur l’avenir des concessions hydros et l’objectif est d’aboutir dans les prochains mois », confirme de source gouvernementale. Un déblocage dont auraient bien besoin, à la fois la relance économique et la transition écologique.
Selon Mr Stéphane GALLOIS. - Ouest-France - samedi 10 octobre 2020
05:59 Publié dans ARTICLES ENGAGES, DES SOLUTIONS !, ECONOMIE SOLIDAIRE, EDUCATION, ENERGIES ET CLIMAT, ENERGIES NOUVELLES, EVOLUTION PERSONNELLE, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, NATURE ET ENVIRONNEMENT, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : b arrage hydro-électrique romanchegavet | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Un prix Gingko à Mr J.P. Dubois...
Ce prix, décerné pour la toute première fois, sera remis le 12 septembre à Jean-Paul Dubois, déjà auréolé du Goncourt, dans le cadre du salon littéraire "Le livre sur la place" à Nancy.
Le prix Ginkgo : un nouveau prix qui récompense la version audio d'un roman français contemporain. "Le Prix Ginkgo a à coeur de mettre à l'honneur une filière parfois méconnue du marché du livre (qui) participe depuis longtemps à un accès à la littérature pour tous, cheval de bataille du Livre sur la place, que ce soit par confort ou l'unique accès à la lecture pour un public hospitalisé ou handicapé", a précisé la Ville de Nancy, co-organisatrice du projet.
Le Goncourt 2019 lu par Jacques Gamblin
Réunis autour du président, le comédien et metteur en scène de théâtre, Thibault de Montalembert, les sept membres du jury, composé de personnalités du monde de la littérature, des arts et des médias, se sont enfermés à midi le 1er septembre dans un restaurant pour délibérer.
Le lauréat est la version audio du prix Goncourt 2019, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, lu par l'acteur Jacques Gamblin (Lizzie). Quatre autres livres étaient en course : Vie de Gérard Fulmard, de Jean Echenoz, lu par Dominique Pinon (Audiolib) ; Encre sympathique, de Patrick Modiano, lu par Denis Podalydès (Gallimard-Écoutez Lire) ; La loi du rêveur, de Daniel Pennac, lu par l'auteur lui-même (Gallimard-Écoutez Lire) ; et La Panthère des neiges, de Sylvain Tesson, lu par Loïc Corbery (Gallimard-Écoutez Lire).
Dans le cadre du Livre sur la place de Nancy
Le Livre sur la place, premier salon de la rentrée littéraire organisé par la ville et l'association des libraires "Lire à Nancy", s'est associé au pôle médical lorrain Louis Pasteur Santé pour lancer ce tout nouveau prix littéraire.
Le prix Ginkgo sera remis le 12 septembre,lors de la 42e édition du Livre sur la Place, prévue autour de 180 auteurs du 11 au 20 septembre dans une forme inédite en raison de l'épidémie de coronavirus. Le prix des libraires, premier prix attendu par le monde des lettres, sera décerné le 11 septembre, en ouverture du festival.
Selon Franceinfo - Franceinfo - mardi 1 septembre 2020
05:18 Publié dans DES SOLUTIONS !, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LECTURES, MEDIAS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : prix gingko pour un livre audio | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Mineurs isolés:ils doivent être protégés quelle que soit leur origine.
A l’heure où des responsables politiques remettent en cause la prise en charge des mineur·e·s isolé·e·s étranger·e·s, Médecins du monde rappelle que chacun devrait bénéficier d'une protection immédiate, de l’hébergement à la formulation de ses droits.
Tribune. Un·e mineur·e non accompagné·e (MNA) est un·e mineur·e en danger. Un·e mineur·e en danger doit être protégé·e. C’est tout. Il y aurait 40 000 MNA en France ? Ces chiffres, repris par tous les médias, ne sont pas démontrés. Les seuls chiffres officiels font état de 16 760 MNA confié·e·s à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) par décision de justice en 2019. Entre janvier et septembre 2020, 6 816 MNA avaient été confié·e·s, annonçant une tendance à la baisse. En 2019, les équipes de Médecins du monde ont reçu plus de 1 300 mineur·e·s non accompagné·e·s, âgé·e·s de 14 à 17 ans, des garçons dans 95% des cas.
La plupart d’entre eux n’ont pas rencontré de médecin depuis leur arrivée en France et 95% n’ont aucune couverture maladie. Pourtant, ils/elles présentent tou·te·s un état de santé dégradé. Les MNA rencontré·e·s ont tou·te·s connu des trajectoires difficiles et violentes. Ils/elles racontent la grande précarité dans leur pays parfois le décès d’un ou de leurs deux parents avant le départ ou pendant le trajet migratoire, la déscolarisation et les violences, l’exploitation, l’abandon, l’excision ou le mariage forcé. Toutes ces violences accroissent leur vulnérabilité.
Troubles psychiques
Les parcours migratoires jusqu’en Europe sont aussi extrêmement dangereux, ils/elles y connaissent la faim et la soif, subissent des mauvais traitements et des agressions de plusieurs ordres (séquestré·e·s, battu·e·s, exploité·e·s, humilié·e·s, violé·e·s…). Selon nos constats, la grande majorité des MNA rencontré·e·s souffrent de troubles psychiques, tels que le stress post-traumatique, la dépression ou les troubles du sommeil.
Les situations sont encore exacerbées par des difficultés liées au logement : 36,7% des MNA rencontré·e·s sont sans domicile fixe et 18,5% vivent en squat ou bidonville. Celles et ceux qui ont la chance d’être hébergé·e·s le sont grâce à l’aide des associations, de la communauté ou des collectifs d’hébergement solidaire.
Chez Médecins du monde, nous rencontrons principalement des enfants et adolescents démuni·e·s, perdu·es, abîmé·e·s par leurs parcours de vie, leurs parcours migratoires et leurs conditions d’accueil à leur arrivée en France et le refus des autorités de croire leur parole et leurs papiers. Faute d’un véritable dispositif d’accueil, un·e mineur·e se présentant comme étant non accompagné·e ne bénéficie pas toujours des conditions nécessaires à sa protection immédiate : un hébergement, un accès à l’hygiène et à la nourriture, un temps de répit, une attention portée à sa santé et une information sur ses droits.
La présomption de minorité non respectée
Ce sont des enfants souvent traumatisé·e·s par ce qu’ils/elles ont vécu à qui l’on refuse une protection immédiate au prétexte qu’ils/elles ne seraient peut-être pas véritablement mineur·e·s ou isolé·e·s. Il faudrait revoir la présomption de minorité ? En réalité, cette présomption de minorité n’est pas respectée.
Pour être prise en charge, une personne se présentant comme mineure et non accompagnée doit traverser de nombreux obstacles et dans les faits, près de 80% d’entre elles sont écartées d’une protection à l’issue d’une évaluation expéditive, dans laquelle c’est en réalité une présomption de mensonge qui prévaut. Certaines évaluations décrètent, parfois en moins de quinze minutes, que des mineur·e·s seraient en réalité «manifestement majeur·es», sur la base d’une discrimination au faciès. Celles et ceux qui font l’objet d’une évaluation dite «sociale» rapportent des entretiens qui s’apparentent à de véritables interrogatoires de police, sans prise en compte de l’errance, des difficultés linguistiques, de l’état de santé, de la situation de danger ou des différences culturelles. Même lorsqu’ils/elles possèdent des documents d’identité, ceux-ci sont systématiquement remis en cause.
Enfin, les mineur·e·s peuvent également être soumis·e·s à des évaluations dites «médicales» – les fameux tests osseux, alors même qu’il n’existe aucune méthode scientifique fiable d’évaluation de l’âge. C’est ainsi qu’en France, on évalue l’âge d’enfants en danger. Lorsque un·e mineur·e non accompagné·e n’est pas reconnu·e comme tel·le par le conseil départemental à l’issue de cette évaluation, il/elle est exclu·e des dispositifs de protection de l’enfance, sans devenir majeur·e pour autant et pouvoir accéder aux dispositifs ou aux droits reconnus aux exilé·e·s adultes.
Sans protection, ces enfants sont exposé·e·s à tous les risques sur le territoire français : violences, trafics, exploitation, traite. Les MNA non reconnu·e·s peuvent saisir en recours le juge des enfants pour faire reconnaître leur situation de danger. Sans information sur leurs droits ou accompagnement pour les exercer et alors même que le recours n’est pas suspensif. Lorsque les mineur·e·s saisissent la justice, ils/elles doivent attendre plusieurs mois, voire jusqu’à une année avant de voir le juge, sans pour autant bénéficier d’une quelconque protection par les autorités. Pourtant, dans la moitié des cas, la minorité est reconnue et le mineur·e peut bénéficier, enfin, d’une prise en charge en tant enfant en danger.
C’est ainsi qu’en France, on laisse à la rue, livré·e·s à eux/elles-mêmes pendant de longs mois, des enfants. C’est ainsi qu’en France, on laisse des enfants particulièrement vulnérables sans protection. L’errance et l’abandon, les traumatismes multiples, la violence physique et psychologique auxquels ces enfants font face sont autant de facteurs de risque, affectant leurs compétences psychosociales et leur avenir, alors même qu’ils sont dans une période cruciale de construction de leur identité.
En leur refusant une protection, on laisse ainsi des enfants à la rue et aux mains de réseaux. Un·e enfant seul·e sur le territoire doit être protégé·e. Pas seulement parce que nous sommes signataires de la Convention internationale des droits de l’enfant, pas seulement parce que c’est écrit dans la loi française. Parce que c’est une question de dignité humaine. Un·e mineur·e non accompagné·e (MNA) est un·e mineur·e en danger. Un·e mineur·e en danger doit être protégé·e. Y compris de la haine et des propos discriminants. C’est tout.
Selon Dr Philippe de Botton , Clémentine Bret - Liberation - jeudi 8 octobre 2020
26/11/2020
Festival de Cannes en petite édition fin octobre 2020...
Cette petite "édition hors normes" comprendra la projection de quatre films de la "sélection officielle Cannes 2020".
Le Festival de Cannes, qui n'a pas pu avoir lieu au printemps en raison de la crise sanitaire, va tenir fin octobre une petite "édition hors normes", avec la projection de quatre films de la "sélection officielle Cannes 2020" qui seront ouvertes au public, entre le 27 et le 29 octobre.
Ouvert au public
Ce mini-festival s'ouvrira au Palais des festivals avec Un triomphe d'Emmanuel Courcol avec Kad Merad, en présence de l'équipe du film, et s'achèvera avec Les Deux Alfred de Bruno Podalydès, en présence du réalisateur et de l'actrice principale, Sandrine Kiberlain.
Asa Ga Kuru (True Mothers) de la Japonaise Naomi Kawase, ainsi qu'une premier film géorgien de Dea Kulumbegashvili, Beginning (Au commencement), tout juste couronné à San Sebastian (Espagne), seront également projetés lors de cet évènement ouvert au public, entre le 27 et le 29 octobre, indiquent les organisateurs dans un communiqué.
"Beau symbole"
"Un jury, dont la composition sera dévoilée prochainement, décernera la Palme d'or du court métrage et les prix de la Cinéfondation", spécialisée dans les nouveaux talents, précisent-ils. "C'est un condensé du bonheur d'être à Cannes que nous allons vivre tous ensemble en octobre", s'est réjoui le délégué général du festival Thierry Frémaux, saluant un "beau symbole", organisé en partenariat avec la mairie de Cannes. Faute d'avoir pu se tenir comme tous les ans en mai, le Festival de Cannes s'était résigné à publier une liste de 56 films faisant partie de sa "sélection officielle 2020".
Beaucoup ont pu être présentés dans d'autres festivals. Au prix d'importantes adaptations, d'autres festivals internationaux ont pu se tenir depuis, comme la Mostra de Venise début septembre. Cette dernière a constitué le premier test grandeur nature pour ces grands raoults du 7e art depuis le Covid, avec un protocole sanitaire très strict. A Cannes, le plus prestigieux des festivals de cinéma espère quant à lui reprendre le cours normal des choses l'an prochain, et se tenir du 11 au 22 mai pour sa 74e édition.
Selon Franceinfo - Franceinfo - lundi 28 septembre 2020
04:28 Publié dans EDUCATION, EVENEMENTS, EVOLUTION PERSONNELLE, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : festival de cannes fin octobre | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Ruralité: Eleveurs bio contestés par leurs voisins...
C'est un peu l'histoire du pot de terre contre le pot de fer. À Adainville, village de 760 âmes situé aux confins du département, la tension est à son comble.
D'un côté, un couple d'éleveurs qui souhaite installer un haras et un petit cheptel de vaches, en agriculture biologique. De l'autre, une poignée de riverains, dont l'éditrice Odile Jacob, qui tient à conserver une certaine quiétude dans ce petit coin de campagne. L'histoire pourrait bien devenir l'un des symboles de la dualité d'une certaine ruralité francilienne.
Fabien Le Coidic et sa compagne Agathe Guérin louent actuellement une ferme sur la commune voisine de Poigny-la-Forêt. Problème : les deux quadragénaires doivent quitter les lieux d'ici le mois de mars au risque de se voir infliger de lourdes pénalités. Or voilà près de dix ans qu'ils sont à la recherche de nouvelles terres
43 ha à Adainville, une opportunité en or
Alors quand la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer), qui aide les professionnels à s'installer, leur délivre récemment le droit d'acheter 43 ha à Adainville, le couple saute logiquement sur l'occasion.
« On était dans les clous pour le permis de construire. On a fait en sorte que notre projet colle avec le plan local d'urbanisme », raconte Agathe. Entre des terrains a chetés 300 000 euros et un projet d'urbanisme à 700 000 euros, l'enjeu financier est de taille pour le couple. Mais rapidement, les deux agriculteurs doivent faire face à une opposition farouche en provenance de trois maisons voisines.
L'éditrice Odile Jacob au premier rang des opposants
« Ce n'est pas une exploitation agricole comme une autre. On parle d'un haras où il va y avoir beaucoup de passages, des constructions. Cela suppose une profonde transformation des lieux », argumente l'avocate Corinne Lepage, qui représente Odile Jacob et son mari Bernard Goetlieb dans cette affaire. « Quand on dit que Madame Jacob a un problème avec le monde agricole, ce n'est pas vrai », assure l'ancienne ministre.
La municipalité a bien tenté de calmer le jeu en évoquant « un projet à taille humaine ». En vain. « Il faut se rendre compte qu'on a reçu des présentations de projets qui auraient pu être moins confortables pour les habitants du village, explique le maire Jean-Marc Raimondo (SE). Demain, si le projet est rejeté, la préfecture peut très bien décider d'installer une aire de grand passage. On n'aura pas notre mot à dire ».
Fabien et Agathe ont de leur côté fait certifier leur cheptel et leurs terres en bio. Ils élèvent une douzaine de vaches issues d'une race menacée, la « Bretagne Pie Noire ». « Je suis loin de l'élevage intensif, c'est d'ailleurs tout le contraire, assure Fabien. Je ne pensais pas être accueilli comme ça, surtout en arrivant avec un projet bio et écolo ».
Une tentative vaine de consensus
Une réunion de concertation a été organisée entre les différentes parties sous la houlette de la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie. Là encore, sans résultat.
« On a été tous extrêmement déçus et surpris par l'absence de prise de conscience de la part des opposants, confie l'élu. Ils jouent sur leur position intouchable et sur leurs relations pour faire fléchir un pauvre petit maire de village ».
Bruno Millienne, le député MoDem de la circonscription, présent ce jour-là autour de la table, dit lui aussi son agacement : « On parle d'un élevage bio d'une race bovine en voie de disparition. Le projet est légal de A à Z. Une partie des opposants n'est sur place que 150 jours par an, essentiellement le week-end. Il faut qu'ils comprennent qu'ils sont dans un milieu rural et agricole, ce sont à eux de s'adapter à l'environnement ».
Dans un souci d'esthétique et d'apaisement, le projet a légèrement été modifié. Les bâtiments vont être construits en bois, à l'opposé des habitations. Précisément à 450 m de la première maison.
Toujours insuffisant pour les voisins. Il y a une semaine, les deux recours gracieux déposés contre le permis de construire sont tombés à échéance. « On n'a eu aucune réponse du maire, ce qui équivaut à un refus », précise Corinne Lepage qui s'apprête à déposer un autre recours dans les prochains jours.
Deux visions de la ruralité opposées
Pour le monde agricole, les péripéties du couple d'éleveurs relève de « l'incompréhension ». « Finalement ce sont deux visions de la ruralité qui s'opposent frontalement, estime Thomas Robin, vice-président de la chambre d'agriculture d'Ile-de-France en charge des Yvelines. Certains considèrent la campagne comme un lieu de villégiature où il fait bon se reposer. Il va un jour falloir une cohérence entre les attentes des consommateurs qui veulent des produits locaux issus du circuit court et la réalité pour les mettre en œuvre ».
« Il y a un vrai message à faire passer, conclut le maire d'Adainville. Il faut soutenir ce genre de projet si on ne veut pas voir mourir nos villages dans les années futures ». On dénombre actuellement quatorze élevages de bovins bio en Ile-de-France, dont quatre dans les Yvelines.
Selon Mme Virginie Wéber - Le Parisien - jeudi 8 octobre 2020
04:17 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ARTICLES ENGAGES, ECONOMIE SOLIDAIRE, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, MONDE ANIMAL, NATURE ET ENVIRONNEMENT, QUESTIONNEMENTS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : ruralité en île de france | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Un satellite pour mesurer la hauteur des océans...
Le satellite de mesure de la hauteur des océans Sentinel-6a, dont le lancement est samedi, va poursuivre avec une précision inégalée une mission de presque trente ans dont les données sont capitales pour observer le changement climatique à l’œuvre sur les mers du globe.
De la taille d'une grosse camionnette, l'engin pesant 1,2 tonne doit s'élancer dans l'espace à l'aide du lanceur américain Falcon-9, depuis la base californienne de Vandenberg à exactement 17H17 GMT. "Pour le moment tous les voyants sont au vert" pour la fenêtre météo, a indiqué dans un point de presse jeudi Pierrick Vuilleumier, le chef du projet, fruit d'une coopération entre l'Agence spatiale européenne (ESA) et la Nasa. Sentinel-6a est le cinquième et dernier-né d'une lignée de veilleurs du niveau de la mer, depuis 1992 et la mission franco-américaine Topex/Poseidon, une machine développée par le Centre national d'études spatiales (CNES) et la Nasa.
Leurs altimètres ont établi que sur presque trente ans, le niveau moyen de la mer a augmenté d'environ 8 cm. Un chiffre en apparence minime mais traduisant des effets environnementaux et climatiques d'ampleur, comme la fonte des glaciers et banquises et le réchauffement climatique.
Une hausse en accélération, inquiétante pour les quelques 770 millions d'humains vivant à moins de cinq mètres au dessus du niveau des mers.
Pour la surveiller, Sentinel-6a va être placé à 1.336 km d'altitude, sur une orbite polaire lui permettant de couvrir 95% des océans de la planète en dix jours. Sa durée de vie théorique est de cinq ans et demi. Il sera relevé par son clone, Sentinel-6b, en 2025.
"Ce qui est très important est d'être capable de regarder les accélérations, les évolutions (du niveau des océans, ndlr), pour voir si certains scénarios de rupture du changement climatique, qui sont en cours dans l'Arctique en particulier, vont se réaliser", a dit Alain Ratier, directeur d'Eumetsat, l'agence européenne d'exploitation des satellites météorologiques. Elle est avec son équivalent américain, la NOAA, un des partenaires de la mission. - Précision d'un centimètre -
M. Ratier a remarqué que de plus en plus de prévisions météo "utilisent des modèles couplés de l'océan et de l'atmosphère", pour prévoir aussi bien le temps d'une saison que l'arrivée d'une vague de chaleur.
Quant la première mission de mesure Topex/Poséidon apportait une précision de quelques centimètres, Sentinel-6a atteint le centimètre grâce à une batterie d'instruments de pointe.
Le satellite, dont Airbus Defense and Space a assuré le développement, intègre un altimètre radar, Poséidon-4, fabriqué par Thales Alenia Space France. Il émet une onde vers la surface de la mer, et calcule le temps, et donc la distance, qu'elle met pour lui revenir. Reste à calculer précisément la position du satellite.
Comme l'a expliqué Selma Cherchali, cheffe du programme des sciences de la Terre au CNES, qui apporte son soutien technique, les performances de cet altimètre "passent en particulier par la précision de la restitution de l'orbite" du satellite. Elle repose sur une technique développée par le CNES, appelée Doris, et deux systèmes américains fournis par la Nasa-JPL.
Deux autres instruments vont corriger les perturbations de la mesure altimétrique engendrées par la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère, et mesurer la température de cette dernière.
Sentinel-6a est une des composantes du programme européen d'observation de la terre Copernicus. Il vient compléter, pour les océans, la gamme d'observations déjà fournies par les deux satellites Sentinel-3.
Leurs données sont d'accès libre et présentées à l'utilisateur final par le délégataire de la commission, européenne, Mercator Ocean, a expliqué son directeur Pierre Bahurel, lors du point de presse.
Elles sont intégrées, avec des données comme la température ou la salinité de l'eau, dans un "modèle de description d'océan digital --avec une vingtaine de variables essentielles-- pour générer des produits qui vont servir une grande gamme d'applications", a-t-il dit. Des produits proposés à ses 25.000 abonnés, et téléchargés à parts égales par les secteurs privé, public-opérationnel et académique-scientifique.
Selon AFP - AFP - vendredi 20 novembre 2020
04:16 Publié dans ARTICLES ENGAGES, DES SOLUTIONS !, ECONOMIE SOLIDAIRE, EVOLUTION PERSONNELLE, HUMANISME/PHILOSOPHIE, L'EAU ET LA MER, MEDIAS, NATURE ET ENVIRONNEMENT, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : sentinell 6a un satellite d'observation du niveau des océans | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
25/11/2020
La France va devoir se justifier à propos du climat...
La justice française a donné jeudi trois mois à l'Etat pour justifier de ses actions en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, une décision "historique" pour les défenseurs de l'environnement.
Le Conseil d'Etat avait été saisi en janvier 2019 par la commune de Grande-Synthe, dont le maire écolo Damien Carême (élu depuis député européen et qui a donc quitté son mandat) estimait sa ville, située sur le littoral du Nord, menacée de submersion par "l'inaction climatique" du gouvernement.
Il s'agit du premier contentieux climatique à arriver devant la plus haute juridiction administrative française. Les juges n'ont pas tranché sur le fond, mais estimé que l'Etat -qui avait argumenté par écrit pour un rejet pur et simple de la demande- devait justifier que ses actions étaient bien compatibles avec les objectifs qu'il a lui-même fixés à la France en matière de limitation des émissions responsables du réchauffement climatique. Ils ont notamment relevé que l'Etat s'était fixé une baisse de 40% des émissions en 2030 par rapport à leur niveau de 1990, dans ses "stratégies nationales bas carbone" (SNBC, dont la dernière remonte à avril 2020).
Des objectifs pour mettre en oeuvre l'accord de Paris visant à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industriellle, conclu sous l'égide de la France et dont le cinquième anniversaire tombe le 12 décembre prochain.
- Budgets dépassés -
Or les "budgets carbone" d'émissions des SNBC successives ont toujours été dépassés, comme l'ont notamment montré les rapports du Haut Conseil pour le Climat, dont les juges rappellent qu'il a "souligné les insuffisances des politiques menées pour atteindre les objectifs fixés". L'Etat a d'ailleurs en conséquence revu ses objectifs à la baisse, rappellent les juges.
Fort de ces constats, le Conseil d'Etat demande au gouvernement de justifier la "compatibilité avec la trajectoire de réduction des gaz à effet de serre" de son objectif pour 2030.
Les juges ont ainsi suivi les recommandations du rapporteur public, qui estimait lors de l'audience du 9 novembre qu'au vu de "l'urgence climatique", les législations ne pouvaient avoir "un objectif uniquement programmatique, mais bien contraignant".
"Renvoyer les requérants à 2030 ou 2050 pour voir si les objectifs sont atteints vous conduirait à participer à cette tragédie" climatique, car "le risque existe que tout retard soit irréversible", avait-il argumenté.
- "Jolis engagements" -
En le suivant, le Conseil d'Etat a pris "un arrêt qui me parait historique", a salué Corinne Lepage, avocate de la commune de Grande-Synthe et ancienne ministre de l'Ecologie. "Le Conseil souligne que l'Etat a des obligations non pas de moyens mais de résultats. (...) Les politiques ne doivent pas être seulement de jolis engagements sur le papier".
Une avancée également saluée par Hugues Hannotin, avocat du regroupement d'ONG "l'Affaire du siècle", qui ont elles aussi engagé une procédure contre l'Etat pour inaction climatique et s'était jointes comme "intervenants" à la procédure de la municipalité nordiste, tout comme les villes de Paris et Grenoble. "L'Etat va devoir rendre des comptes, les lois de programmation ne sont pas seulement pour la galerie."
"Décision historique: l'Etat doit respecter ses engagements pour le climat (et) devra également justifier des moyens qu'il met en oeuvre", s'est félicité sur Twitter "l'Affaire du siècle", soutenue par une pétition de 2,3 millions de citoyens, alors que Greenpeace France a tweeté un grand "BOOM!".
Le gouvernement "prend acte", a réagi le ministère de la Transition écologique, "qui répondra évidemment à cette demande, qui n'est pas un jugement sur le fond mais une demande de preuves d'action". Et de défendre sa "politique offensive" contre le réchauffement, citant notamment les "30 milliards" du plan de relance affectés à la "relance verte", ou la future loi traduisant la Convention citoyenne pour le climat, qui "doivent permettre à la France d'atteindre les objectifs climatiques fixés".
Pour Marta Torre-Schaub, enseignante à l'université Panthéon-Sorbonne et auteure d'un récent livre "Justice climatique, procès et actions", la décision de jeudi "représente vraiment une avancée, même si l'histoire n'est pas finie". "Les juges demandent à contrôler l'action et que l'Etat montre qu'il a bien aligné ses politiques réglementaires sur les engagements pris par la France."
Selon AFP - AFP - jeudi 19 novembre 2020
06:57 Publié dans ARTICLES ENGAGES, CITOYENNETE, ECONOMIE SOLIDAIRE, ENERGIES ET CLIMAT, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, NATURE ET ENVIRONNEMENT, QUESTIONNEMENTS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : lutte contre l'inaction climatique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Que peut-on demander à son notaire?
Maître Michelle Zefel, notaire à Bordeaux, est interrogée à ce sujet pour la revue Version Fémina par Mme Laurence Ollivier. Selon elle, le notaire joue un rôle central aux moments clés de notre vie. Le notaire est, en effet, le seul professionnel habilité à rédiger certains actes: contrats de mariage, achat et vente immobilière,donation entre époux... Au fil des jours, il sécurise nos opérations immobilières, notamment pour les acheteurs non mariés. Il peut également être de bon conseil pour des investissements et des formes juridiques. Avant toute signature, il vérifie tous les documents et indique des servitudes éventuelles. Certains notaires peuvent même organiser des ventes aux enchères et s'occuper de la négociation de vos biens (www.immonotairesencheres.com et immonot.com).
Le notaire accompagne aussi les évolutions familiales: mariage, adoption, divorce. Il peut aussi enregistrer un pacte civil de solidarité (PACS) et vous conseiller sur sa rédaction. Il peut également enregistrer un testament et un contrat d'assurance-vie. On s'adresse à lui pour une succession: donation-partage, testament, mandat de protection future...Il s'occupe dans ce cadre de la déclaration aux services fiscaux, du déblocage des comptes bancaires et de la transmission des biens immobiliers. De plus, dans la vie professionnelle, il peut se charger de statuts d'entreprises et de leur transmission, des actes de cession de fonds de commerce. Parfois il fait appel à un autre professionnel comme un fiscaliste, un expert-comptable, un gestionnaire de patrimoine...
Certes, faire appel à un notaire a un coût, mais " c'est le prix à payer pour que tous les actes qu'il rédige soient le moins possible contestés et que les recours soient facilités".
Lyliane
05:29 Publié dans CITOYENNETE, DES SOLUTIONS !, EVOLUTION PERSONNELLE, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LECTURES, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : rôles des notaires | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Comment optimiser nos défenses immunitaires?
Dans Version Fémina, un dossier "santé" fait le point sur les différentes façons de renforcer l'efficacité de nos défenses immunitaires. Ce sont des solutions de bon sens accessibles à tous. Le Dr Françoise Vecchierini, neuropsychiatre attachée à l'Hôtel-Dieu à Paris, fait remarquer que sommeil et système immunitaire sont étroitement liés. En effet, un sommeil profond de plus de 7 heures stimulerait la production de lymphocytes T et B, responsables de la formation d'anticorps. De plus, il a été remarqué qu'une activité physique chaque jour, surtout le matin quand le soleil est levé, synchronise notre horloge biologique, favorise l'endormissement, diminue l'inflammation et améliore l'humeur. Une sieste de 30 minutes en début d'après-midi s'avère également réparatrice. De même, avant le coucher, éviter les écrans, mais effectuer un peu de relaxation ou de méditation est bénéfique pour décompresser.
An niveau des repas, prendre conscience que pour fonctionner de façon optimale, les cellules de l'immunité ont besoin de vitamines (A, C, E et D), de minéraux et d'oligo-éléments (magnésium, cuivre, zinc...). Le Dr Valérie Coester , généraliste et instructrice de yoga, prône une nourriture variée et non industrielle. Des aliments bio devront remplacer charcuterie, friture et sucres rapides. Cuisiner soi-même en faisant la part belle aux fibres des légumes frais et de saison, aux céréales demi-complètes, aux huiles bio et aux légumineuses est fortement recommandé. Les fruits par contre devront être pris à distance des repas. Enfin, pour faire le plein d'oméga 3, privilégier les petits poissons gras (sardines, maquereaux...) une à deux fois par semaine.
La méditation de pleine conscience, destinée à nous faire vivre l'instant présent, si elle est pratiquée chaque jour pendant 10 minutes environ, peut combattre le stress et stimuler la production d'anticorps. Pour aller plus loin sur ce sujet, lire l'ouvrage du Dr Coester " Les secrets d'une bonne immunité" paru chez Albin Michel et se connecter sur le site Internet: www.association-mindfulness.org.
Lyliane
04:48 Publié dans ALIMENTATION ET SOLIDARITE, DES SOLUTIONS !, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LECTURES, SOCIETE COLLABORATIVE, SOINS ALTERNATIFS ET SANTE | Tags : immunité et sommeil, repas vitaminés... | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
24/11/2020
ISF et Greenpeace: vers une taxe carbone climatique?
Voici la tribune de Clément Sénéchal, chargé de campagne politique climatique à Greenpeace France, en faveur d'un "ISF climatique". "Cette année encore, le bloc majoritaire a systématiquement balayé tout débat sur le rétablissement de l'ISF dans le projet de loi de finances. Alors même que notre capacité à faire face aux crises en dépend, l'équation du partage de l'effort est constamment escamotée
L'acceptabilité sociale de la transition écologique se joue ici
Ce faisant, c'est le chantier de la transition juste que le gouvernement refuse de démarrer, soit la définition d'un partage de l'effort qui, pour être efficace, doit être cohérent : effort de sobriété nécessaire pour infléchir le niveau de nos émissions de CO2, effort de solidarité pour accompagner les conversions industrielles nécessaires. L'acceptabilité sociale de la transition écologique se joue ici ; elle impose de réinventer notre pacte fiscal.
En effet, la taxe carbone, contestée par les Gilets jaunes en 2018, est frappée deux fois d'injustice. Régressive, elle pèse plus lourd sur les ménages les plus modestes alors qu'ils polluent moins que les plus riches, l'empreinte carbone étant fonction croissante du revenu. Elle est également partiale puisqu'elle ne couvre qu'une partie des émissions associées aux ménages : assise sur la consommation, elle ne prend pas en considération l'empreinte carbone associée au capital.
Greenpeace France s'est ainsi intéressée à l'empreinte carbone du patrimoine financier, c'est-à-dire par exemple aux avoirs détenus sous forme d'actions, d'obligations, comptes épargne, lesquels financent des activités économiques plus ou moins émettrices. Résultat : les disparités entre ménages explosent. Le patrimoine financier des 1% les plus riches est en effet lié à 66 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre que celui des 10% les plus modestes.
Il faut donc repenser notre fiscalité de toute urgence. L'instauration d'un ISF climatique constituerait un premier pas en ce sens. Il s'agirait de rétablir l'ISF et de lui adjoindre une composante carbone, assise sur l'empreinte carbone du patrimoine financier des foyers et indexée à la composante carbone de la TICPE (44,6 euros la tonne d'équivalent CO2 aujourd'hui). Celle-ci rapporterait autour de 4,3 milliards à l'Etat. Ajoutée au rétablissement de l'ISF, ce sont 9 à 10 milliards d'euros supplémentaires par an pour le budget. Trois vertus, donc : nourrir la cohésion sociale et politique par plus de justice, garantir de nouvelles recettes à l'Etat pour engager les dépenses requises par la crise climatique, inciter les ménages les plus riches à décarboner leurs placements. Par les temps qui courent, le besoin d'une telle réforme se fait impérieux. D'ailleurs, des voix se sont fait entendre récemment sur ce thème, pour enjoindre aux gouvernements de mettre les plus riches à contribution afin de faire face à la crise économique. Des Amish éclairés à la lampe à huile? Non, le Fonds monétaire international. Seul le dogmatisme idéologique déraisonnable d'Emmanuel Macron empêche aujourd'hui l'avènement de ces réformes pragmatiques.
Selon le JDD
05:58 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ARTICLES ENGAGES, CITOYENNETE, ECONOMIE SOLIDAIRE, ENERGIES ET CLIMAT, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, NATURE ET ENVIRONNEMENT, QUESTIONNEMENTS | Tags : taxe cartbone climatique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Gaspillage alimentaire: quelles mesures prendre?
29 kilos d’aliments. 7 encore emballés. C’est ce qui est jeté en France chaque année par les consommateurs. Au total, le fait de mettre à la poubelle ou de dégrader de la nourriture encore comestible à la maison représente 10 millions de tonnes de déchets par an. 60 % des Français estiment pourtant être en dessous. Seulement, entre mauvaise gestion des achats, méconnaissance de la conservation des aliments et restes de repas non consommés, le chiffre est vite atteint.
Il est toutefois possible de considérablement le diminuer, comme le prouve une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) publiée le 16 octobre 2019. Le jour de la Journée de lutte contre le gaspillage alimentaire, l’organisme a en effet publié le résultat d’une "opération témoin", menée auprès de 250 ménages français. Résultat ? Prendre conscience des quantités jetées et adopter des gestes simples en conséquence peut tout changer.
En deux mois, les familles participantes ont réduit de 59 % leurs déchets, soit l’équivalent de 11.300 repas économisés. Le tout, en employant de bonnes habitudes.
Un mot clé : l’organisation
Tout commence avant même le cadi en mains. Des achats efficaces, ça se prépare en amont : "Établir ses menus à l’avance, dresser une liste de courses et s’y tenir, regarder les dates de conservation et les formats des produits avant d’acheter", sont ainsi les conseils prodigués par l'Ademe.
Une fois à la maison, il faut cette fois veiller à la bonne conservation des aliments. Car ils ne se préservent pas de la même manière (à l'abri de la lumière, au sec, au frais, etc.). Ceux qui se seront pas consommés rapidement peuvent être congelés — mais ne peuvent pas être décongelés puis recongelés à nouveau. Et si vous voulez également minimiser votre usage du plastique, préférez les boîtes de conservation réutilisables aux sacs et autres films.
Connaître les dates de péremption
Un autre conseil est de ranger son frigo et ses placards intelligemment. Les aliments à manger au plus vite doivent être les plus accessibles. Attention cependant à bien différencier les types de date qui figurent sur les emballages :
La date limite de consommation (DLC), ou date limite de vente (DLV) correspond à la limite de consommation de l’aliment. Elle est impérative à respecter, du fait de la qualité même du produit, qui ne peut être vendu sans cette indication. Elle concerne souvent des produits dits fragiles comme la viande, le poisson ou les produits laitiers.La date de durabilité minimale (DDM), exprimée par la mention : "À consommer de préférence avant le..." Elle n’est pas impérative, et n’est qu’une indication.. Le produit est dit "périmé", mais il peut toujours être consommé sans réel danger pour la santé. Par exemple, si le produit comporte une date mentionnant le jour, le mois et l'année, il peut encore être mangé dans les 3 mois. Le mois et l'année, jusqu'à 1 an et demi après. Seulement l’année, plus d’1 an et demi.
Pour s'y retrouver à travers ces multiples appellations, la solution pourrait se trouver du côté des nouvelles technologies. Dans le futur, des capteurs intelligents devraient nous fournir un aperçu des conditions de stockage et de l'état de nos aliments en temps réel.
Et dans la cuisine ?
Une fois les mains aux fourneaux, pour éviter les restes (et ainsi les fins d’assiettes qui finissent dans la poubelle), il est nécessaire de préparer les bonnes quantités. Pour une personne par exemple, 100 grammes de pâtes, ½ verre pour le riz, 3 cuillères à soupe de lentilles suffisent. Avec l’habitude, plus besoin de peser. Le compas dans l’œil s’affine.
Dans le cas où la main aurait été trop lourde, les restes peuvent être facilement conservés au frigo. Ils doivent y être placés au niveau de la zone fraîcheur du réfrigérateur (entre 4° C et 6° C), au milieu ou en bas. Et ce, dans les deux heures qui suivent leur préparation, une heure par temps chaud. En mieux, au congélateur, un plat peut se conserver pendant deux mois sans que sa saveur soit altérée.
Enfin, vous pouvez adopter une cuisine dite "anti-gaspillage". Elle consiste à intégrer les déchets alimentaires, feuilles, épluchures, pelures, peaux, etc dans ses recettes de potages, purées, pestos, chutneys… Les possibilités sont infinies.
Afin d’évaluer votre propre gaspillage alimentaire, c’est ici.
Selon Mme Mathilde Ragot -Gentside- lundi 16/11/2020
04:16 Publié dans ALIMENTATION ET SOLIDARITE, ARTICLES ENGAGES, ECONOMIE SOLIDAIRE, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, GESTION DES DECHETS, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, QUESTIONNEMENTS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : gaspillage alimentaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Prix Nobel de médecine 2020.
En pleine pandémie de Covid-19, le prix Nobel de médecine a été attribué lundi à trois virologues, le Britannique basé au Canada Michael Houghton et les Américains Harvey Alter et Charles Rice, pour leur rôle dans la découverte du virus responsable de l'hépatite C.
Le trio anglo-saxon est récompensé pour sa "contribution décisive", à des années d'écart, à "la découverte du virus de l'hépatite C", a indiqué le jury Nobel, dont le prix intervient en pleine course mondiale pour percer les secrets d'une autre pandémie, celle du Covid-19.
"J'espère que cette récompense, de même que la terrible épidémie de Covid, souligne très fortement l'importance de la virologie pour l'humanité", a souligné Michael Houghton. "Cela peut affecter tant d'entre nous", a dit le lauréat de 69 ans, lors d'une interview sur Zoom.
A la fin des années 70, Harvey Alter avait identifié qu'une contamination hépatique mystérieuse avait lieu lors de transfusions alors qu'elle n'était liée ni à l'hépatite A ni à l'hépatite B, ce qui a notamment contribué à réduire à quasi néant les transmissions par ce biais.Des années plus tard, en 1989, Michael Houghton et son équipe d'alors sont eux crédités pour la découverte de la séquence génétique du virus.
Quant à Charles Rice, 68 ans, "il a apporté la preuve finale que le virus de l'hépatite C pouvait provoquer à lui seul la maladie", a souligné Patrik Ernfors, le président du comité qui choisit les lauréats, en soulignant les enseignements pour la pandémie actuelle.
"La première chose à faire est d'identifier le virus en cause, et une fois que cela a été fait, c'est le point de départ au développement de traitements de la maladie, ainsi que de vaccins. Donc la découverte virale est un moment critique".
Charles Rice s'est lui dit "optimiste" sur l'avenir de la lutte contre les virus et le Covid-19.
"Je crois que ca nous a appris beaucoup de choses sur la science en général: quand il y a un problème pressant et qu'on mobilise les gens dans le monde entier pour travailler sur ces problèmes, on peut faire des progrès formidables", même si "ce n'est pas faisable" d'espérer "un traitement ou un vaccin dans la semaine", a-t-il dit.
- 400.000 décès par an -
L'Organisation mondiale de la santé estime à quelque 70 millions le nombre d'infections par l'hépatite C causant 400.000 décès chaque année, même si des traitements efficaces, quoique très coûteux, ont été développés ces dernières années.
Le prix est le premier directement lié à un virus depuis 2008. En 1976, le Nobel était déjà allé à des travaux sur l'hépatite B.
"C'est la meilleure alarme de réveil que j'aie jamais eue!", s'est réjoui le lauréat Harvey Alter, qui a raconté avoir été tiré du sommeil par des coups de fil de la Fondation Nobel aux alentours de 04H30 du matin, avant de finalement se décider à décrocher au troisième appel.
"C'est quelque chose dont on pense que ça ne va jamais arriver (...), et finalement ça arrive", a raconté à la Fondation celui qui devient à 85 ans un des lauréats les plus âgés du Nobel de médecine, sans battre le record (87 ans).
Ils sont désormais 210 hommes à s'être vus décerner le prix "de physiologie ou de médecine" depuis sa création en 1901, pour seulement 12 femmes.
De la découverte il y a plus d'un demi-siècle de deux types de lymphocytes, B et T, essentiels dans la compréhension de notre système immunitaire, jusqu'à la percée des "ciseaux moléculaires" en génétique dans les années 2010, en passant par des travaux sur le cancer du sein, plusieurs grandes avancées médicales étaient citées comme nobélisables cette année.
D'autres experts de l'hépatite C avaient été évoqués, comme l'Allemand Ralf Bartenschlager pour de la recherche fondamentale, et l'Américain Michael Sofia pour la mise au point du sofosbuvir, un traitement révolutionnaire de l'hépatite C désormais vendu à prix d'or par le laboratoire Gilead sous le nom de Sovaldi.
- Première depuis 1944 -
L'an dernier, le Nobel de médecine avait récompensé les Américains William Kaelin et Gregg Semenza, ainsi que le Britannique Peter Ratcliffe, spécialistes de l'impact de l'oxygène sur les cellules.
Si les Nobel 2020 sont bien annoncés comme prévu cette semaine, le coronavirus a entraîné l'annulation de la cérémonie physique de remise des prix, le 10 décembre à Stockholm. Une première depuis 1944.
Les lauréats annoncés lundi, qui se partageront près d'un million d'euros, doivent recevoir leur prix dans leur pays de résidence.
Cette édition 2020 des Nobel, qui se poursuit mardi avec la physique et mercredi avec la chimie, est considérée comme particulièrement ouverte, y compris pour la littérature jeudi et la paix vendredi.
Selon l'AFP - AFP - lundi 5 octobre 2020
03:08 Publié dans CITOYENNETE, EVOLUTION PERSONNELLE, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, QUESTIONNEMENTS, SOINS ALTERNATIFS ET SANTE | Tags : nobel de médecine 2020 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
23/11/2020
L'autoacupuncture appelée aussi Qi Gong!
Selon Mme Jessica Agache-Gorse dans Version Fémina, le Qi Gong, pratique ancestrale chinoise, entretient en douceur notre énergie vitale et nous rend plus zen. Le mot, en effet, signifie "travail de l'énergie vitale" et le Qi Gong nous apprend à équilibrer et à fluidifier notre "chi". C'est une pratique millénaire de santé globale, qui engage autant le corps que l'esprit. Au quotidien, les chinois effectuent un mélange de qi gong et de tai chi. Si le Qi Gong semble proche du Tai-Chi, ses enchainements sont beaucoup moins longs, ses postures sont plus statiques, ce qui fait dire que cette discipline est plus thérapeutique.
Généralement, on pratique les exercices debout, vétu d'un pantalon confortable et de chaussures plates. En fait, le Qi Gong s'intéresse à nos deux enracinements: les pieds dans le sol et le sommet de la tête dans le ciel. Puis, prennent place la respiration abdominale et des mouvements lents avec les bras, les jambes, la tête. Tout cela s'effectue en pleine conscience et avec fluidité. On peut comparer également le Qi Gong avec le yoga. Il est cependant réputé plus accessible pour les seniors.
Le Qi Gong est majoritairement pratiqué par des femmes après 50 ans, nous dit Mr Pierrick Vallée, enseignant à Lannion. Selon lui il n'existe qu'une seule contre-indication: la fièvre. L'enseignement s'effectue en cours collectifs par niveau d'une heure environ. Il existe plusieurs types de Qi Gong de la femme selon son profil et son âge. Les enfants peuvent aussi s'y mettre, car cela ressemble à une méditation active. Certaines EHPAD et certains hôpitaux préconisent depuis peu cette pratique.
Actuellement, alors que nous sommes confinés, on pourrait ajouter que le Qi Gong renforce les défenses immunitaires et permet de juguler le stress. Il est possible de suivre des exercices de Qi Gong sur You Tube ou sur certains sites comme: www.atelier-qi-gong.com ou www.pratique-qigong.com ou même sante-autonome.fr. Toutefois, l'idéal reste de pouvoir suivre un enseignement en présentiel. Se renseigner auprès de la fédération Union pro Qi Gong dans sa propre région sur: www.unionproqigong.com.
Lyliane
04:22 Publié dans DES SOLUTIONS !, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LECTURES, SOINS ALTERNATIFS ET SANTE | Tags : qi gong, autoacupuncture | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Le tapir et le bousier, deux "sauveurs" inespérés pour la forêt amazonienne...
Dans le dossier médical du journal "La pharmacie secrète de dame nature", un article de Mr Didier Blonay a attiré mon attention. Il concerne, en effet, la découverte que vient de faire le Professeur Lucas Paolucci, chercheur à l'Université fédérale de Viçosa et membre de l'Amazon Environnemental Research Institute. Ce dernier travaille avec son équipe depuis 2016 sur les brûlis des zones dévastées en Amazonie. Or, il a repéré qu'un animal, mammifère ongulé qui pèse entre 150 et 300kg, le tapir, n'est pas pour rien appelé "le jardinier des forêts". Il mange fruits et graines de nombreuses espèces végétales et se soulage en pleine nature, de préférence dans les zones brûlées, des graines à travers ses excréments. Ainsi, ces graines sont dispersées et vont peu à peu servir à reboiser ces secteurs dévastés de manière volontaire ou accidentelle.
Comme le professeur Paolucci l'a publié dans la revue américaine "Biotropica", les tapirs passent beaucoup plus de temps dans ces zones endommagées par les incendies et "ils sont de ce fait des auxiliaires précieux pour réensemencer, régénérer et restaurer les parties de forêt en souffrance". Malheureusement, ce mammifère est mal protégé et au Brésil, il est de plus en plus menacé par la chasse et la déforestation. Un autre animal contribue plus modestement à ce travail de reboisement salvateur. Il s'agit du bousier, une sorte de scarabée coléoptère coprophage. Il se nourrit, en effet, des excréments de mammifères (bouses, crottins...), dont les crottes de tapir, et il enterre celles-ci avec les graines contenues, favorisant ainsi leur germination.
Ainsi, sur place, des solutions de longue haleine mais néanmoins encourageantes sont à l'oeuvre! Espérons que les êtres humains sauront protéger la faune et la flore de leurs régions, car ce sont finalement des alliés de choix pour notre propre survie et celle de nos descendants.
Lyliane
04:13 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ARTICLES ENGAGES, DES SOLUTIONS !, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, GESTION DES DECHETS, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LA FORET, LECTURES, MONDE ANIMAL, NATURE ET ENVIRONNEMENT, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : tapir et bousiers viennent en aide au reboisement de l'amazonie | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
22/11/2020
Rennes: des repas partagés à distance...
La bonne nouvelle. La compagnie Mirelaridaine et le tiers lieu La Basse cour invitent des habitants du Grand Bleu, à Rennes, à partager un repas chacun chez soi, mais en communiquant.
La compagnie Mirelaridaine propose du théâtre culinaire, avec des scénographies gustatives où la convivialité tient une place importante. La Basse Cour est un tiers lieu autour de l’agriculture durable et de l’alimentation. Ensemble, elles ont proposé des repas partagés à des habitants du quartier de Cleunay, à Rennes, « pour être ensemble tout en sensibilisant à l’agriculture urbaine et en invitant les habitants à se rendre à la Prévalaye », explique Delphine Bailleul, metteur en scène.
Quand le confinement est arrivé, « je me suis dit : j’arrête. Puis j’ai réfléchi à comment trouver un espace de convivialité, malgré la distance. » Est alors imaginé un repas chacun chez soi mais ensemble, en lien avec les autres. « On a pensé à une radio, puis finalement à un système de conférence téléphonique. »
Vendredi 20 novembre, Delphine Bailleul va concocter un dîner « bleu » à base de produits de saison (chou rouge, confiture de myrtille, mais aussi spiruline pour obtenir une couleur bleue), qu’elle va livrer chez les dix foyers participants. Tous habitent le Grand Bleu, le bâtiment emblématique du quartier, construit par Maillols en 1954 : 144 logements sur neuf étages, inspirés de Le Corbusier et qui sera bientôt rénové. Il est immédiatement repérable avec sa grande fresque réalisée par le street artist Héol sur la façade.
À 19 h 30, chacun aura un numéro à joindre, des consignes à suivre délivrées dans une enveloppe. « Un artiste interviendra, on parlera souvenirs, chacun pourra décrire son environnement, il y aura des chansons et même une boom à la fin. L’idée est de s’amuser et d’enregistrer pour ensuite faire une émission de radio qui pourrait être diffusée sur Canal B. »
En début de semaine, en prélude à la soirée, une flûtiste est venue jouer sous les fenêtres des habitants. « C’était très émouvant. Notre souhait est de nourrir les gens de différentes manières. Si l’art n’apporte plus ces moments de poésie, on ne sert à rien. »
Selon Mme Agnès LE MORVAN. Ouest France le 18/11/2020
06:46 Publié dans ALIMENTATION ET SOLIDARITE, ARTICLES ENGAGES, CITOYENNETE, DES SOLUTIONS !, ECONOMIE SOLIDAIRE, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : des repas partagés à distance | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Biomimétisme à la Cité des sciences à Paris et en livre...
Membre du commissariat de l'exposition «bio-inspirée» qui a ouvert ses portes mi-septembre à la Cité des sciences de Paris, Gauthier Chapelle revient sur la notion de «biomimétisme» et ses implications sur nos modes de vie et d'organisation.
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«Une incitation à sortir pour aller à la rencontre des autres espèces mais cette fois-ci en ne les regardant pas juste comme des curiosités ou du décor mais comme des anciens qui ont des choses à nous apprendre.» Voilà ce que Gauthier Chapelle, ingénieur agronome, docteur en biologie et membre du commissariat de l’exposition, voudrait que les gens retirent de leur visite à la Cité des sciences de Paris qui accueille pour trois ans l’exposition «bio-inspirée». Celui dont le livre le Vivant comme modèle : Pour un biomimétisme radical (1), a été une des inspirations de l’événement, revient pour Libé sur la notion de biomimétisme et ses implications pour nos sociétés industrielles.
«Biomimétisme», «bio-inspiration», de quoi s’agit-il ? C’est relativement synonyme. Le terme biomimétisme date des années 50. Au sens large, c’est s’inspirer du vivant pour des applications humaines. Donc, pour donner un exemple un peu provoquant, on peut parfaitement s’inspirer du vivant pour améliorer l’efficacité d’un sous-marin nucléaire.
L’exposition, elle, porte sur un bio-mimétisme qui s’en tient aux applications qui ont un intérêt pour la question de la durabilité et de l’environnement : le vivant maitrise sa propre durabilité depuis 3,8 milliards d’années, allons lui demander comment faire puisque nous sommes confrontés à ce problème. Ce biomimétisme-là, orienté durabilité, a démarré avec la publication d’un livre de Janine Benyus en 1997 (2).
Tout cela, c’est dans notre monde moderne. Mais s’inspirer du vivant, y compris pour la durabilité, les humains l’ont toujours fait : les igloos sont inspirés des tanières des ours polaires. Quand les humains étaient très proches des autres espèces c’était quasiment automatique, pour nous, il s’agit d’un réapprentissage après s’être séparé de la nature.
Concrètement, il y a les igloos, mais encore ?
Il y a le biomimétisme de forme, par exemple une pale d’éolienne qui a la même forme qu’un aileron de baleine à bosse pour être plus efficace. Au niveau des matériaux on va s’inspirer des coquillages pour fabriquer des céramiques sans chauffer à des températures infernales. De la même façon, on doit chauffer le silicium à plusieurs centaines de degrés pour fabriquer des fibres optiques, or il existe des éponges qui font cela à 2 degrés dans les océans, donc des chercheurs regardent comment, pour pouvoir reproduire le procédé en laboratoires puis en application. Et si je prends des exemples organisationnels, la permaculture dont on parle tant maintenant, est inspirée des principes de fonctionnement des écosystèmes : circularité, pas de déchets, entraide entre espèces…
Il y a donc une inspiration du vivant mais les applications qui en sont tirées, elles, ne sont pas nécessairement écologiques ?
Non en effet, le biomimétisme peut vraiment être dévoyé assez facilement. Ce n’est pas parce que vous vous inspirez de la nature pour la forme d’une pale d’éolienne que vous allez forcément avoir quelque chose de plus écologique car vous pourrez employer en même temps des terres rares, du béton et des fibres de carbone. C’est là qu’on peut avoir une critique plus fine et que les «principes du vivant» (circularité, sobriété énergétique, pas de déchets qui soient des poisons…) sont utiles. Pour arriver à quelque chose de durable il ne suffit pas d’en appliquer un, il faut les prendre de façon systémique. Ces principes servent de garde-fous, c’est une espèce de check-list qui permet de voir si on réalise quelque chose de plus durable ou si on fait du greenwashing.
En quoi le biomimétisme peut-il être bénéfique pour la nature ?Il y a une réduction des déchets, de la consommation énergétique, donc moins de retour aux combustibles fossiles, donc un ralentissement des changements climatiques. En même temps, il y a tout un apprentissage culturel qui se fait pour comprendre que l’on est inséré dans un milieu et on a intérêt à fonctionner comme lui fonctionne pour ne pas tout déséquilibrer. Le biomimétisme est aussi un cheval de Troie culturel, car d’autres voies amènent à reconsidérer notre lien au vivant mais celle-là est un boulevard pour les ingénieurs qui ne sont pas les clients les plus faciles sur ces questions.
Le biomimétisme nous remet en humilité. Nous, les humains, faisons de la recherche en durabilité depuis quarante ou cinquante ans, le vivant fait de la recherche et développement en durabilité depuis qu’il est sur Terre. On n’est pas obligés de tout inventer par nous-même regardons un peu ceux qui nous ont précédés ils ont plein
d’idées pour nous.
Le biomimétisme c’est aussi de la coopération entre espèces, cela peut être une inspiration pour l’organisation de nos propres sociétés ?
Absolument. Dans l’Entraide, l’autre loi de la jungle (3), nous montrons que contrairement à ce qu’on a pu nous raconter, depuis le début dans le vivant il y a de l’entraide partout. Et on a des choses à en apprendre. La forêt est par exemple un ensemble d’assistance, c’est les allocations familiales et la sécurité sociale réunies, parce que les grands arbres nourrissent les petits, ils se nourrissent entre eux, ils nourrissent les champignons qui eux-mêmes nourrissent les arbres… C’est de la réciprocité, de la symbiose. Et, cerise sur le gâteau, tout cela se fait sans conseil d’administration ou ministre de la Santé. Peter Wohlleben dit que les arbres sont socialistes, moi je dis qu’ils sont anarchistes : ils pratiquent l’entraide sans pouvoir central et cela fonctionne très bien.
Pour être résilients dans les périodes de perturbation qui nous arrivent, employons du réseau non centralisé, le vivant n’a jamais fait autre chose. C’est une inspiration-clé. On voit bien que les grands systèmes centralisés, les grands Etats les multinationales, ont été incapables de répondre aux défis actuels. On émet 60% de gaz à effet de serre de plus qu’au début du processus de Kyoto.
En réalité, le progrès se mesure à l’aune de notre capacité à être compatible avec le reste du vivant et pas à l’aune du PIB, même si ce n’est pas nécessairement incompatible.
(1) Albin Michel, 2015
(2) Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables
(3) coécrit avec Pablo Servigne, Les Liens qui libèrent, 2017
05:42 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ARTICLES ENGAGES, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LA FORET, MEDIAS, NATURE ET ENVIRONNEMENT, QUESTIONNEMENTS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : biomimétisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
La méthode japonaise Miyawaki, qu'est ce que c'est?
Dans le Jura, dans l’Oise, à Toulouse, aux portes de Paris… Un nombre croissant de projets de micro-forêts voient le jour ces dernières années. Tous se revendiquent de la méthode du biologiste japonais Akira Miyawaki. Mais c’est quoi, au juste ?
« Il y aura du hêtre, du chêne cécile, de l’érable champêtre, du charme, du noisetier… » Pour décrire la forêt qu’il souhaite créer sur un petit bout de terrain de ses grands-parents, près de Champagnole, dans le Jura, Xavier Dommange s’arrête aux cinq essences dominantes pour ne pas se lancer dans une interminable liste. « Il y en a vingt autres encore, prévient-il. Des buissons, des arbustes, des arbres afin de reconstituer les différents étages de la forêt. »
Le tout doit donner un joli concentré de biodiversité. Xavier Dommange prévoit de planter 900 arbres sur 300 m² seulement. « L’équivalent de vingt-quatre places de parking », lance-t-il pour nous aider à se faire une idée.
Le projet s’appelle « Jurassic Forest » et est toujours à la recherche de financements sur le Web. L’idée de Xavier Dommange est de créer la première forêt inspirée de la méthode du botaniste japonais Akira Miyawaki dans le Jura. « Avec l’espoir d'en insipirer d'autres, et moi d’en faire une activité professionnelle », glisse-t-il.
Les préceptes de Miyawaki sont en tout cas à la mode. C’est aussi de ce botaniste que s’inspire l’association Boomforest pour créer ses mini-forêts aux portes de Paris, de même que le « collectif Micro-forêt de Toulouse en transition » au cœur de la Ville rose, l’association Projet Sylva dans le Tarn depuis 2018, ou « Semeurs de forêts » à Juvignies, dans l’Oise…. 20 Minutes vous aide à y voir plus clair.
Qui est donc cet Akira Miyawaki ?Le Japonais cumule 92 printemps, dont près de 70 consacrés à l’étude des graines et de la naturalité des forêts, dont il est devenu un spécialiste mondial. Xavier Dommange s’attarde surtout sur les trois années qu’il a passées en Allemagne, entre 1958 et 1970, en tant que chercheur invité de l’Institut allemand pour la cartographie de la végétation [1958-1960]. « Avec d’autres botanistes, il a travaillé sur le potentiel végétal naturel, indique-t-il. Autrement dit, quelles sont, pour un endroit bien précis, en fonction de son terrain et de son climat, les plantes qui vont naturellement occuper le terrain de façon stable, dans la durée. »
De retour au Japon, Akira Miyawaki poursuit ses recherches. Il dresse ainsi le constat que l’immense majorité des forêts de l’archipel, constituées d’essences introduites à travers les siècles par les forestiers pour produire du bois d’œuvre, ne sont pas les plus résilientes [qui résistent au choc], ni les plus efficaces pour faire face au changement climatique. Au contraire des arbres que les Japonais laissent pousser traditionnellement autour des temples, des tombeaux et des cimetières. Des forêts modestes certes, mais composées d’espèces qui se seraient naturellement développées sur cette parcelle si l’Homme ne l’avait pas urbanisée, et qui forment alors un écosystème stable.
Il développe alors une méthode pour planter et restaurer des forêts plus naturelles, notamment sur les sols dégradés. Les sites industriels, les zones urbaines ou périurbaines… On prête ainsi à Akira Miyawaki la restauration de 1.300 sites au Japon et dans divers pays tropicaux depuis les années 1970.
Que dit la méthode Miyawaki ?
« L’idée générale est de se rapprocher autant que possible de ce que serait la forêt à cet endroit précis, si elle n’avait jamais été touchée par l’Homme », résume Xavier Dommange. D’où ce terme de forêt « native » [à distinguer de « primaire », non créée par l'Homme] qui revient souvent pour qualifier les projets inspirés par le botaniste japonais.
Une fois cela dit, la méthode se décline ensuite en trois grands principes, que résume Boomforest sur son site internet.Une attention particulière au sol, qui doit être suffisamment riche et meuble pour que les jeunes racines s’y implantent bien.Une plantation dense d’arbres, à trois arbres au m² sous nos latitudes, pour favoriser la communication racinaire et limiter la croissance d’herbes adventices et créer une situation de compétition vertueuse pour la lumière.Une sélection d’espèces d’arbres et d’arbustes adaptées au lieu. Ce qui revient à choisir des espèces locales.
David Buffault, vice-président des Semeurs de forêts, et Xavier Dommange en ajoutent ceci:
De nombreux projets de « tiny forest » (mini-forêt), inspirées de Miyawaki, ont vu le jour ces dernières années en zone urbaine. Parfois dans des mouchoirs de poche improbables. Boomforest en a ainsi planté une porte de Montreuil, en mars 2018, sur un talus de 400 m² qui jouxte le périphérique parisien. Puis une autre porte des Lilas, il y a un an.
C’est aussi dans cette logique que s’inscrit le « collectif Micro-forêt de Toulouse en transition », qui a déjà planté 1.200 arbres sur un terrain de 400 m2 en plein cœur de la Ville rose, en mars dernier, et en projette de nouveaux encore.
C’est également l’idée de Xavier Dommange, qui rappelle que sa mini-forêt dans le Jura est à voir comme un démonstrateur. « Je m’appuierai dessus pour convaincre des municipalités d’implanter des mini-forêts Miyawaki en cœur de ville ou à leurs périphéries », prévoit-il.
Avec plusieurs bienfaits à la clé. Ces forêts grandissent déjà jusqu’à dix fois plus vite que les plantations classiques, assure Boomforest. Elles contribuent aussi à rafraîchir les villes – problématique forte en ces temps de canicule répétées –, captent leur part de CO2, apportent de la biodiversité, ajoute Xavier Dommange.
Une méthode déclinable aussi en campagne ?
C’est la conviction de « Projet Sylva » et des « Semeurs de forêts ». La première association a planté 5.000 arbres de trente essences dans deux prairies d’environ 5.000 m² dans le Tarn. Quant aux Semeurs de forêts, ils ont acheté une pâture d’1,4 ha en octobre 2019, sur une partie de laquelle ils projettent de planter plus de 3.000 arbres, « en espérant que la Nature – le vent et les animaux – fera le reste du travail en essaimant les graines », explique David Buffault.
Travailler à cette échelle implique de prendre quelques libertés vis-à-vis de la méthode de Miyawaki. Notamment sur la règle des trois arbres au m², rapidement trop coûteuse. En revanche, pas question de tergiverser sur la nécessité de travailler sur un grand nombre d’essences – 30 pour les deux associations – et toutes indigènes. C’est le cœur même de la démarche des deux associations : rompre avec le manque de diversité des forêts françaises. Si celles-ci ont doublé de surface en deux cents ans pour recouvrir aujourd’hui un tiers de l’Hexagone, Yann Roques, fondateur de Projet Sylva, appelle à ne pas oublier que « 84 % de ces bois n’ont qu’une ou deux essences. L’exemple le plus marquant est la forêt des Landes, qui s’étend sur un million d’hectares, dont 950.000 de pins maritimes. »
« Ce manque de biodiversité végétale ne favorise pas la biodiversité animale, poursuivent Yann Roques et David Buffault. Il favorise aussi la propagation des maladies, qui s’attaquent généralement à une seule espèce et n’ont plus alors qu’à sauter d’un arbre à l’autre. » C’est un autre atout encore de la méthode Miyawaki, qui complique le parcours des ravageurs en faisant cohabiter les essences.
Sarah Katib, chargée de mission Forêt à France Nature environnement, tique un peu tout de même sur la déclinaison de la méthode Miyawaki en milieu rural. « Elle a été conçue et a fait ses preuves pour faire pousser des forêts en quelques années là où il ne peut pas y avoir de regénération naturelle car les sols sont trop dégradés, rappelle-t-elle. Ailleurs, la nature peut faire elle-même le travail et le fera mieux que quiconque », poursuit-elle. Et si à FNE, on est d’accord sur la nécessité d’introduire plus de diversité dans les forêts françaises, « il y a des des techniques largement connues des forestiers et moins coûteuses que celle de Miyawaki pour le faire à grande échelle », reprend Sarah Katib pour qui la méthode du botaniste japonais «n'a rien à faire en forêt».
Ce n’est pas non plus ce que veulent faire Yann Roques ou David Buffault. « L’idée est bien plus de créer par-ci par-là des oasis de biodiversité, résume le premier. Quitte même, un jour, à créer des corridors. »
Selon 20 Minutes
05:19 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ARTICLES ENGAGES, ECONOMIE SOLIDAIRE, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LA FORET, MEDIAS, NATURE ET ENVIRONNEMENT | Tags : méthode japonaise pour les forêts, miyawaki | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
21/11/2020
Garder le moral en ces temps troublés...
VOUS TEMOIGNEZ - Les temps sont durs, mais vous avez des ressources insoupçonnées pour garder le sourire
Le rebond de l’épidémie du coronavirus, les nouvelles restrictions annoncées par le gouvernement, la vie sociale qui s’amoindrit, le sale temps, les perspectives économiques tendues pour la France… Des raisons de déprimer, il y en a plein en ce moment. Mais hors de question pour vous de vous laisser aller et de broyer du noir sur votre canapé.
Une séance de yoga quotidienne, une envie d’aider les autres qui vous donne des ailes, des balades de dingue avec votre chien au parc, des séances ciné exaltantes, les tubes de votre adolescence écoutés en boucle, des lectures qui aident à voir plus loin, un projet perso qui vous permet de vous projeter… Chacun de vous à sa solution pour garder le moral. Racontez-nous ce qui vous fait du bien.
Selon 20 minutes
13:53 Publié dans DES SOLUTIONS !, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, SOINS ALTERNATIFS ET SANTE | Tags : garder le moral | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
20/11/2020
Boiron n'a pas dit son dernier mot!
Nouveaux produits, repositionnement marketing, offensive commerciale… sans jamais abandonner le bras de fer juridique et scientifique. Analyse des antidotes du leader mondial de l’homéopathie pour survivre au déremboursement programmé des petites granules, le 1er janvier prochain.
"Boiron n’a pas dit son dernier mot". Toujours aussi combative, Valérie Lorentz-Poinsot, la directrice générale du leader mondial de l’homéopathie a déroulé ce 30 septembre sa prescription pour survivre au déremboursement programmé des fameuses petites granules, source de tous les combats et polémiques depuis près de deux ans. Actuellement à 15 % (contre 30 % auparavant), le déremboursement total doit entrer en vigueur le 1 janvier 2021 - sauf revirement surprise du Conseil d’Etat, chargé de se prononcer avant la fin de l’année, sur la forme et le fond de l’affaire. Un recours déposé l’an dernier par Boiron et son concurrent Lehning.
Valérie Lorentz-Poinsot, la directrice générale de Boiron
Deux ans de moratoire sur le remboursement à 15 %
Dans le doute – et la dernière ligne droite - le laboratoire dégaine donc d’ultimes armes : la référence à une étude indépendante du cabinet Asterès sur le coût réel de cette thérapeutique pour l’Assurance maladie – un coût nul en 2020 à en croire ces travaux –, doublée d’une expertise validant l’étude EPI 3 menée il y a quelques années par Boiron sur l’efficacité de l’homéopathie. Plus efficace? La directrice générale a surtout repris sa plume pour écrire à Emmanuel Macron, et lui réclamer un moratoire de deux ans sur le taux de remboursement à 15 %, car "le Covid nous a fait perdre six mois et repoussé de trois mois les négociations de notre plan de sauvegarde de l’emploi."
Au printemps, l’entreprise familiale avait annoncé la suppression du quart de ses effectifs tricolores (646 postes sur 2.500 dans l’hexagone et un effectif mondial de 3.500 personnes). "Les 18 mois que nous avons eus, surtout dans les circonstances actuelles, sont insuffisants pour minimiser le plan social et s’adapter à la nouvelle donne, en travaillant notamment avec les mutuelles."
De nouveaux médicaments... et un nouveau discours
Moratoire ou pas, Boiron contre-attaque aussi sur le terrain industriel. Sans surprise, l’artillerie lourde a été réservée à la France – 50 % de son chiffre d’affaires aujourd’hui (62 % en 2018), dont les deux-tiers sont concernés par le déremboursement. Mot d’ordre : compenser le manque à gagner par l’innovation. Nouveaux médicaments (exigeant des AMM), dans le pipeline depuis l’an dernier, l’un pour soigner les coliques du nourrisson (Cocyntal) ; l’autre pour les maux de gorge, Boceal.
Une offensive médicamenteuse que le Français accompagne d’un tout nouveau discours et dispositif marketing, nouvelle identité visuelle, site Internet – et formation des pharmaciens - à l’appui. Désormais, Boiron est un laboratoire qui "soigne sans nuire", ni à l’organisme, ni à la planète. "Une médecine zéro déchet ou effet polluant, y compris au niveau des résidus de médicaments que l’on peut trouver dans les eaux usagés, martèle la directrice générale. C’est ce qui nous rend unique et qui répond aussi aux valeurs écologiques que le consommateur demande."
Innover dans les compléments alimentaires
Ce concept "green", Boiron veut en faire une arme pour conquérir de nouveaux territoires. Fin octobre, il initiera dans six pays européens, dont la France, Osmobiotic, une nouvelle ligne de compléments alimentaires, pour les affections gynécologiques, dermatologiques et en gastroentérologie. Osé, le laboratoire démarre sur le marché ultra-concurrentiel des probiotiques – six milliards d’euros de ventes chaque année dans le monde, dont 230 millions en France - avec trois produits "green", vegan, sans gluten et sans lactose, pour adulte, enfant et bébé.
Une gamme dotée de prix plutôt compétitifs sur ce segment (13,95 euros prix conseillé pour la cure de 12 jours pour adulte) et issue d’un accord de licence avec l’italien Probiotical. En matière d’innovation, d’ailleurs, Boiron ne ferme aucune porte : partenariat, croissance interne… ou externe. L’entreprise, même très affaiblie (un résultat net part du groupe en chute de 148 % à 975.000 euros), disposait fin juin de quelque 200 millions d’euros de trésorerie.
Ainsi armé, le champion français espère progressivement redresser la barre. Et rééquilibrer son portefeuille vers davantage de produits non remboursables, et à plus fortes mages. D’ici trois à quatre ans, Boiron espère même y réaliser 70 % de ses ventes, versus la moitié aujourd’hui. Des spécialités qui l’aideront aussi à pousser ses pions à l’international, maillon indispensable du rebond, vers les Amériques et l’Asie. Des zones que Boiron investissait avec succès jusqu’au Covid. "On est résilients, mais il y a des limites, lâche Valérie Lorentz-Poinsot. Certains projets, comme la construction d’une usine en Inde, dont nous avions déjà trouvé l’implantation, ont été suspendus, en attendant de jours meilleurs." Et un possible revirement présidentiel ? Après les débrayages sur plusieurs sites et alors que les négociations avec les syndicats de Boiron reprennent ces jours-ci, la directrice générale l’a aussi clairement formulé dans sa lettre au président de la République : en cas de moratoire - ou, mieux, si le Conseil d’Etat venait à annuler le choix gouvernemental de dérembourser - Boiron "reverrait le plus possible" la jauge des suppressions d’emplois.
Selon Mr Thuy-Diep Nguyen - Challenges - mercredi 30 septembre 2020
08:37 Publié dans ARTICLES ENGAGES, ECONOMIE SOLIDAIRE, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, MEDIAS, QUESTIONNEMENTS, SOCIETE COLLABORATIVE, SOINS ALTERNATIFS ET SANTE | Tags : riposte des labos homéopathiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
Prix du reporter d'espoir...