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17/01/2021

Trente ans après avec le voeu de Mr Nicolas Hulot en ce début d'année 2021...

"J'ai une certaine aversion pour les anniversaires comme pour tout ce qui marque le temps qui passe. Ma Fondation pour la nature et l'homme a tout juste 30 ans ; trente ans d'engagement, presque une vie. Trente ans qu'avec son équipe, avec l'inestimable communauté scientifique qui nous a rejoints au fil de l'eau et les centaines de milliers de bénévoles qui nous ont soutenus, nous nous battons pour éviter le pire. Tout ça pour ça, pourrait-on dire si l'on regarde lucidement la situation d'aujourd'hui.

Comment des êtres dotés de capacités technologiques, intellectuelles, économiques sans précédent peuvent-ils assister à la gestation de leur plus grande tragédie?

Des phénomènes climatiques qui s'emballent et leur lot de souffrance, des pans entiers de biodiversité qui s'effondrent et, qui plus est, une humanité parfaitement informée qui s'engouffre dans des décennies sombres. Comment des êtres dotés de capacités technologiques, intellectuelles, économiques sans précédent peuvent-ils assister à la gestation de leur plus grande tragédie? Cette question me hante. Peut-être que, dans la confusion des maux, la vérité n'est pas audible, la réalité peu accessible? De plus, le faux fait de l'ombre au vrai et le futile submerge l'essentiel.
 
Trente ans qui donnent brutalement la mesure de l'effort déployé et d'une certaine manière mettent en exergue un bilan navrant : objectivement, nous avons à ce stade échoué! Echoué à nous épargner, à nous et à nos enfants, les affres mortifères de la crise écologique. Ce constat désolant ne laisse pas indemne. A défaut de résignation, la lassitude menace, la fatigue gagne ; demain, la honte peut-être, celle de ne pas avoir évité de déposséder les jeunes de leur avenir.Trente ans qu'avec d'autres, après bien d'autres, nous déployons tous les outils que nous offre la démocratie pour nous rassembler et nous mobiliser autour de la mère de toutes les causes. Sans relâche, en informant, en argumentant, en proposant, en innovant, en responsabilisant et sans jamais, je crois, céder à la facilité du verbe qui divise ou culpabilise, nous avons tenté de générer une énergie salvatrice et créatrice pour étreindre cette dure réalité. La conscience certes s'éveille, s'exprime même de plus en plus mais, je le crains, souvent pour mieux dissimuler la misère. Quand je vois les clichés, voire les anathèmes qui perdurent sur l'écologie et les écologistes, j'ai envie de hurler. Les mêmes qui ont nié les phénomènes pendant ces années précieuses où l'on pouvait agir plus calmement tournent en dérision les propositions que par exemple des citoyens consciencieux ont posées sur la table, sans jamais eux-mêmes proposer ou amender la moindre solution. Sans compter l'absence de leur part de la moindre expression d'un début de vision sur un modèle économique qui réconcilie environnement et social.
Quand certains nous rappellent que le chômage, la précarité sont d'autres urgences, comme si nous l'ignorions, là, j'ai envie de pleurer. Nous qui n'avons cessé de proclamer que l'écologie est un enjeu de justice et de dignité humaine. Quand certains défenseurs de l'environnement sont encore traités d'obscurantistes. Où est le progrès quand on sacrifie une génération à venir pour ne même pas sauver l'actuelle? En quoi un modèle économique qui génère et programme sa propre obsolescence en épuisant ses ressources vitales et sape jour après jour les équilibres subtils qui ont permis l'avènement de la vie sur Terre est-il un gage de progrès? Est-ce un indice même de civilisation quand nous sommes englués dans les filaments de nos propres découvertes ou technologies que parfois nous ne maîtrisons plus? En quoi ce mur entre nature et culture que nous érigeons chaque jour un peu plus nous émancipe-t-il? Un séparatisme tragique avant l'heure qui refuse d'admettre que nous sommes soumis aux mêmes lois biologiques que l'ensemble des êtres vivants.

Seul compte ce qui reste à faire et non ce que nous avons déjà fait ou pas
La crise sanitaire ne doit pas masquer la crise écologique, au contraire, elle doit l'éclairer. Les rudes épreuves subies et l'horizon trouble ne doivent pas nous livrer à la tentation d'ajourner encore nos efforts ou de les réduire. A l'inverse, l'expérience vécue, qui nous a brutalement confrontés à notre vulnérabilité et rappelé que la nature possède un pouvoir sur nous, nous enjoint et nous convainc d'agir avant la démonstration du pire et de tirer des leçons de nos atermoiements.
Si l'on veut conserver nos dernières chances, et choisir le jour plutôt que la nuit, l'heure n'est plus à la complaisance mais à l'exigence. Seul compte ce qui reste à faire et non ce que nous avons déjà fait ou pas. Nous avons désormais une obligation de moyens et de résultats. La situation est radicale et nous n'y ferons face qu'avec des instruments tout autant radicaux. Nous devons faire converger toutes nos forces et nos outils économiques, technologiques et juridiques pour organiser, planifier et opérer la mue d'un système périmé. Le 'coûte que coûte', version durable du 'quoi qu'il en coûte', s'impose pour éviter l'avalanche de souffrances humaines et d'externalités économiques négatives. L'écologie doit être le guide et le prisme de toutes les politiques publiques.

Ce n'est pas d'un peu plus d'agriculture biologique que nous avons besoin, c'est qu'à moyen terme elle devienne l'agriculture conventionnelle. Idem pour les énergies renouvelables. L'idée n'est pas de freiner l'artificialisation des sols mais bien d'en programmer le terme. Dans bien des domaines, l'effort n'est pas à la mesure. Un plan de relance dont seule une partie est affectée à la transition écologique sans se soucier de savoir si le reste des investissements converge et satisfait les mêmes objectifs n'est pas non plus à la bonne échelle. Nous sommes condamnés à un changement de matrice. 

C'est toute l'économie qui doit devenir sociale, solidaire et circulaire. Dans beaucoup de secteurs, c'est un changement de normes et de standards qu'il faut opérer avec le temps et surtout avec méthode. Y compris dans le domaine fiscal. Toute la fiscalité doit être écologique et encourager le vertueux et dissuader le toxique. Aucun euro public ne peut être détourné du bien commun. C'est à ce prix que nous pourrons reprendre en main notre destin et saisir aussi les opportunités de ce nouveau monde.
Je sais, à ce stade, comme j'y ai parfois prêté le flanc, qu'on me traitera une fois encore de naïf ou d'utopiste. Oui, mais c'est le temps des vœux et donc de rêver un peu. Mais l'utopie n'est-elle pas dans le camp des sceptiques et des esprits chagrins qui imaginent encore que la trajectoire actuelle a une issue heureuse? La naïveté est de croire que nous pouvons affronter une crise systémique en ordre dispersé, avec des moyens cosmétiques.
Puissent nos élites être en phase avec les aspirations de celles et ceux qui jamais ne se résignent
Nous avons besoin d'audace et d'ambition comme jamais. En démocratie, pour penser et agir haut, fort, loin et vite, il faut un minimum de concorde. Et j'observe notre pays se briser de l'intérieur, les colères s'agréger dangereusement, le débat et le dialogue se muer en affrontements, la haine et la violence s'immiscer dans tous les réseaux de communication comme un poison lent. J'observe, sur les plateaux et sur le Web, beaucoup de gens asséner leurs vérités et prendre leurs opinions comme un fait certifié. Dans la sphère politique, en même temps que la culture du ring prospère pour le bonheur de certains médias, je vois trop l'esprit partisan se perpétuer. Cette attitude stérile où l'on abdique sa conscience individuelle au profit d'une consigne collective. Peut-on suspendre ce théâtre des apparences et se concentrer sur l'essentiel en additionnant nos intelligences au service exclusif de la vertu pour affronter ce difficile passage de cap?
 
Peut-on simplement être en résonance avec une France peu visible, mais sans doute majoritaire, qui à l'écart du tumulte tisse le monde de demain? Une France discrète, socialement et culturellement diversifiée, bienveillante et tolérante, qui agit, invente, expérimente, partage, soulage, résout. On entend, à raison, la France qui souffre, qui 
gronde, qui réclame. Mais, à tort, on ignore ou l'on sous-estime la France des solidarités. Pour surmonter les logiques de méfiance qui minent notre démocratie, puissent nos élites être en phase avec les aspirations de celles et ceux qui jamais ne se résignent. Je veux entre autres parler de la France de l'engagement, ces plus de 13 millions de bénévoles qui œuvrent dans plus de 1 million d'associations comblant au quotidien toutes les promesses que la République ne tient pas. Mais je pense aussi aux PME et TPE, aux autoentrepreneurs, aux jeunes agriculteurs, aux collectivités, aux start-up qui innovent et prennent des risques pour faire jaillir les solutions et les pratiques de demain sans toujours avoir le soutien ou la reconnaissance qu'ils méritent. Là devraient se focaliser nos attentions et nos énergies, partout où fleurissent dans nos territoires les standards de demain. Définitivement, nous ne nous mobiliserons pas sur le seul constat mais bien sur un imaginaire palpable. Il faut réinventer le monde dans toutes ses dimensions. Une partie des pièces et des principes du nouveau modèle sont déjà là ; reste à les repérer et à les assembler pour faire société. Il faut favoriser l'alliance des bonnes volontés et créer l'archipel des communs cher au précieux Edgar Morin. Si la rage est parfois contagieuse, l'enthousiasme l'est systématiquement.
Au moment où le contexte restreint nos libertés, il est, que je sache, encore permis de rêver. Puisse 2021 être l'année du sursaut! Levons-nous enfin et que chacun fasse sa part!"

Selon le JDD - samedi 2 janvier 2021

Aires protégées, est ce la solution pour la biodiversité?

L'efficacité des politiques d'aires protégées dépend du type de zone concernée, de la manière dont elles sont mises en œuvre et de leur acceptabilité par les populations locales. Deux chercheurs appellent à mieux prendre ces éléments en considération.
Tribune. Le One Planet Summit, qui s’est ouvert lundi 11 janvier, s’est fixé pour objectif des avancées dans les domaines de la préservation de la biodiversité. Parmi les objectifs évoqués, celui de placer sous protection 30% de la surface du territoire terrestre est fréquemment mis en avant. Si l’augmentation des surfaces à protéger apparaît comme un outil essentiel pour participer à la conservation des espèces et des écosystèmes, la question de leur efficacité apparaît néanmoins cruciale, en particulier dans les régions tropicales des pays en développement où les niveaux de biodiversité sont les plus élevés. Ainsi, les politiques d’aires protégées sont un outil de politique environnementale fréquemment utilisé, en particulier pour préserver les zones forestières, et un certain nombre de travaux de recherche soulèvent des questions sur leur impact effectif.Tout d’abord, la question de leur localisation est cruciale : le rôle des zones protégées est de mettre à l’abri les écosystèmes menacés par l’activité humaine. On devrait donc s’attendre à ce que les zones choisies pour être protégées soient celles où les pressions économiques sont les plus importantes et menaçantes. Si l’on s’intéresse par exemple au problème de la déforestation au Brésil, les aires protégées, pour être effectives, devraient se situer au plus près des zones de déforestation afin de restreindre l’expansion agricole, qui en est majoritairement responsable. Or, il a été montré par de nombreux travaux que ces aires protégées sont plus souvent localisées dans des lieux faiblement menacés : plus loin des routes et autres moyens de communication ou des zones à forte expansion agricole. Ainsi, il a été montré que les aires protégées situées dans des zones à faible pression économique n’ont pas, ou n’ont que très peu d’impact en termes de réduction de la déforestation. Ce phénomène, appelé «biais de localisation», est fréquemment souligné par les travaux académiques, et interroge la capacité des aires protégées à être autre chose que des éléments de communication et de greenwashing de la part des Etats.


Accès des populations locales
 De plus, la question de la mise en œuvre de ces surfaces protégées est à questionner. Il ne suffit pas qu’une partie du territoire soit déclarée protégée pour que cette conservation entre en vigueur. La capacité des Etats à faire respecter la réglementation est ici centrale. Ainsi, si les aires protégées abritent des espèces animales ou végétales rares et convoitées, une protection faible ne suffira pas nécessairement à détourner les comportements de braconnage. On a encore vu récemment que six gardes d’un parc national de République démocratique du Congo ont été tués, probablement par des braconniers, dans une zone riche en gorilles et éléphants. Les études d’efficacité menées pour estimer la capacité de conservation des aires protégées montrent clairement que leur bonne mise en œuvre dépend fortement des moyens alloués à leur gestion. Par exemple, au Brésil, les aires protégées fédérales connaissent moins de déforestation que les aires protégées gérées par les Etats brésiliens, car celles-ci disposent de moyens plus importants, d’une gestion plus stricte et d’un cadre politique mieux construit. Ici aussi, il est donc nécessaire d’aller au-delà d’un affichage pour donner les moyens aux zones protégées d’être efficaces.
Enfin, les questions relatives aux droits d’accès des populations locales aux ressources des écosystèmes sont des éléments importants de décision. D’un côté, on peut considérer que les écosystèmes forestiers ou marins présentent des caractéristiques de bien global, tels que les réserves de carbone ou le maintien de la biodiversité ; ce qui justifie une démarche internationale pour leur protection. Cependant, il est aussi nécessaire de comprendre que ces ressources constituent pour des populations importantes des éléments essentiels à leurs moyens d’existence. On estime ainsi que plus d’un milliard de personnes dans le monde dépendent des forêts pour leur subsistance. Priver une partie de ces populations des ressources qui seront protégées apparaît donc comme injuste et potentiellement inefficace, voire apparenté à une forme de colonialisme vert. Il est donc crucial de réfléchir à la protection des espaces sensibles en impliquant fortement les personnes et communautés vivant à leur proximité.

Une inefficacité des aires protégées, ainsi que des conflits d’usage des terres, peut renforcer les hostilités quant à leur mise en place. Ainsi, des effacements d’aires protégées, et leur affaiblissement lié à l’autorisation d’activités extractive, ont été observés dans de nombreuses régions tropicales des pays en développement, notamment au Brésil. Localisation, moyens, concertation : au total, il est nécessaire de ne pas se contenter d’éléments d’affichage sur la quantité de surfaces à protéger, mais de réfléchir prudemment aux conditions de leur mise en œuvre, sans quoi nous continuerons à échouer dans la poursuite de nos objectifs de conservation des écosystèmes.
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11/01/2021

Animaux terrestres en danger...

Selon une nouvelle étude, près de 90% des animaux terrestres pourraient perdre une partie de leur habitat d'ici 2050 si l'agriculture telle qu'on la connaît ne change pas. En effet, sans modifier notre façon de cultiver les terres, notre planète pourrait faire face à des dommages écologiques extrêmement importants.
 
Selon David R. Williams, l'un des auteurs de la récente étude publiée dans Nature Sustainability, «nous devons changer notre façon de manger et de produire de la nourriture si nous souhaitons sauver la faune et la flore à l'échelle mondiale».
En étudiant l'impact d'une baisse de la consommation de la viande et d'une réduction des déchets alimentaires, les scientifiques ont souhaité examiner la façon dont certains changements de nos habitudes de consommation pourraient avoir un effet sur les différents systèmes alimentaires. Pour ce faire, l'équipe de recherche, composée de scientifiques travaillant pour les universités d'Oxford et de Leeds, a imaginé un modèle géographique capable d'estimer de quelle manière l'expansion de l'agriculture contribuera à la perte de la biodiversité, ainsi qu'à l'extinction de certaines espèces avec les années. Les universitaires ont alors étudié les préférences d'habitat de près de 20.000 espèces d'animaux terrestres vertébrés.


Que deviendraient les animaux d’élevage si on arrêtait de les manger? 
D'après David R. Williams, «environ 1.300 espèces pourraient perdre au moins un quart de leur habitat, et des centaines pourraient en perdre au moins la moitié, ce qui pourrait mener à leur extinction.» Des scientifiques prédisent d'ailleurs que la majorité des espèces qui s'éteindront seront originaires d'Afrique subsaharienne, du cœur de la forêt atlantique du Brésil, de l'est de l'Argentine, ou encore du sud et du sud-est de l'Asie.
Le besoin d'une action rapide et mondiale
 
Les résultats de la nouvelle étude rappellent «l'importance de faire des efforts de façon proactive pour sauvegarder la biodiversité en réduisant la demande de terres agricoles», explique Michael Clark, un des auteurs de la recherche, avant d'ajouter que «la bonne nouvelle est que si nous procédons à des changements ambitieux dans le système alimentaire, nous pourrons empêcher presque toutes les pertes d'habitats».
«Grâce à une coordination mondiale et à une action rapide, il devrait être possible de fournir une alimentation saine à la population mondiale en 2050, sans souffrir de pertes importantes d'habitats», prévient Michael Clark. Alors que 75% des terres mondiales et 66% des océans ont été modifiés par les humains, et que près de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont produites par l'agriculture, la nouvelle étude rappelle le besoin urgent d'agir.

Selon Slate.fr - Slate - mardi 29 décembre 2020

10/01/2021

One Planet Summit à Paris...

La France organise lundi 10/1/2021 à Paris un "One Planet Summit" consacré à la biodiversité, avec pour objectif de relancer une diplomatie verte mise à l'arrêt par le Covid-19, pandémie qui illustre précisément les dangers des dérèglements environnementaux.
 
Une trentaine de personnalités doivent intervenir, principalement par visio en raison de la crise sanitaire. Parmi elles, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres,le président de la Banque mondiale David Malpass, l'héritier du trône britannique le prince Charles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel, les Premier ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau, le président du Costa Rica Carlos Alvarado, la présidente de la BCE Christine Lagarde ou le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Chacun devrait présenter des initiatives ou prendre des engagements concrets autour des quatre thèmes de la conférence: protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l'agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.
 
Un dernier thème brûlant alors que la pandémie de Covid-19 illustre l'inquiétante multiplication des zoonoses, maladies qui 
passent de l'animal à l'homme, notamment en raison des contacts plus fréquents entre espèces causés par la destruction des habitats sauvages.
Paris espère ainsi "faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes," explique une source à l'Elysée. Car face aux épidémies comme au réchauffement (l'année 2020 vient de se classer comme la plus chaude ex-aequo jamais enregistrée) "la préservation de la biodiversité est quelque part notre assurance vie collective".


Construire la mobilisation: Or, la diplomatie verte a pris du retard, avec une quasi année blanche en 2020. Côté biodiversité, le congrès de l'Union internationale de conservation de la nature et la COP15, qui a pour objectif d'établir un plan mondial pour protéger et restaurer d'ici 2050 les écosystèmes indispensables à l'humanité, ont dû être reportés à l'automne 2021. Côté climat, la COP26 prévue à Glasgow (Ecosse) a aussi été retardée d'un an, à novembre 2021 si tout va bien.
 
Le "One Planet" ambitionne donc de "participer à la construction de la mobilisation" pour réussir cette séquence diplomatique en "montrant qu'il est possible d'agir pour la préservation de la planète, de la biodiversité, de façon très concrète".
Concernant la protection des écosystèmes, le sommet veut relancer la "Coalition de la haute ambition pour la nature" - chapeautée par la France, la Grande-Bretagne et le Costa Rica -, avec pour objectif d'y intégrer une cinquantaine de pays, chacun s'engageant à placer 30% de son territoire en espaces protégés.
 
Sur la question des financements en faveur de la biodiversité, il ambitionne de porter une coalition visant à consacrer 30% des financements publics en faveur du climat à des "solutions basées sur la nature" (reboisement par exemple). La création d'une alliance d'investisseurs privés pourrait également être annoncée.
Dans le domaine de l'agroécologie, divers projets devraient être annoncés. Le "One Planet" sera également précédé d'un forum de l'investissement consacré au programme de "Grande muraille verte" de l'Union africaine, qui vise à lutter contre la désertification autour du Sahara. Forum qui a pour objectif d'obtenir des engagements atteignant au total 10 milliards de dollars. Un dispositif de suivi doit également être mis en place.
 
Et sur le dossier lien entre biodiversité et santé, le "One Planet" doit notamment lancer une alliance de recherche sur la "prévention de l'émergence de zoonoses" (Prezode), visant à fédérer divers programmes existants.

Selon AFP - La Tribune - samedi 9 janvier 2021

Biodiversité selon Mr Bruno David...

Il répond aux questions par téléphone depuis son bureau du Jardin des Plantes, à Paris, et décrit avec bonheur le platane d'Orient devant sa fenêtre, planté par le naturaliste Buffon en 1785. "Cet arbre est bien plus grand que moi, mais lui n'a pas bougé depuis 235 ans, explique Bruno David, le président du Muséum d'histoire naturelle. Il ne démultiplie pas son empreinte sur la planète, alors que moi, oui." Dans un livre à paraître le 6 janvier*, le paléontologue et biologiste marin interroge la réalité de la sixième extinction de biodiversité ; après la cinquième durant le Crétacé et la disparition des dinosaures il y a environ 66 millions d'années. "Nous sommes en réalité très loin des crises du passé, explique-t-il. Mais ce qui est inquiétant, c'est le rythme : on va cent à mille fois plus vite en direction d'une crise." A travers des exemples saisissants, l'ancien chercheur au CNRS décrit le drame silencieux qui se noue dans nos campagnes comme au bout du monde, et les différents moyens d'y remédier.
 
Pourquoi existe-t-il selon vous un "match déséquilibré" entre la lutte pour le climat et la préservation de la biodiversité?
Le climat peut être réduit à deux variables que tout le monde connaît : il fait froid ou chaud, il pleut ou il fait beau. Le modéliser n'est pas facile mais on y arrive. La biodiversité, c'est du vivant, des millions d'espèces, des milliers d'écosystèmes ; mais 
aussi une question d'abondance. Tout ça interagit, et il est difficile d'avoir une approche globale

Il est plus difficile de faire les gros titres avec les vers de terre et les collemboles qu'avec les pandas
"
Pourquoi est-il plus facile de préserver la biodiversité que le climat?
Notre effort pour le climat est dilué dans le climat mondial et l'inertie du système est considérable. Si on était tous vertueux en France, ça ne se verrait pas… avant trente ou quarante ans! La biodiversité, elle, est très résiliente et revient très vite : on l'a vu pendant le confinement ou après Tchernobyl. Le retour sur investissement est rapide et gratifiant.
 
Ne s'est-on pas trop préoccupé des pandas et pas assez de la biodiversité locale dont nous dépendons ?
Il faut se préoccuper des deux car il y changera totalement la planète!
 
Pourquoi faut-il davantage regarder le déclin des populations que l'extinction de certaines espèces?
Nous sommes très loin du seuil des grandes crises du passé. Mais des individus de moins en moins nombreux, in fine, ça se termine par une extinction. Or nous avons partout des signes de déclin : les oiseaux et les petits mammifères en France, les insectes en Allemagne, les mammifères en Afrique. C'est exactement ce qui s'est produit lors des précédentes crises.
 
Pourquoi parlez-vous de "crises silencieuses"?
Il n'y a pas d'extinction du jour au lendemain. La représentation romancée où un dinosaure regarde avec terreur une météorite fondre sur lui est totalement fausse. Ces déclins d'abondance étaient en cours depuis dix millions d'années. La météorite, c'est le coup de grâce, mais quand elle arrive, il reste déjà peu de dinosaures. Une lignée finit par s'éteindre quand le nombre de descendants diminue. Ce n'est pas une hécatombe avec des morts partout. Aujourd'hui, on ne marche pas sur des oiseaux morts le long des chemins. Les animaux se reproduisent moins, il y a de moins en moins d'œufs, de poussins, d'individus, et ça finit par affecter les espèces. Le rythme est inquiétant : cent à mille fois plus rapide que celui des crises du passé. C'est aussi la première crise de biodiversité induite par une espèce.
Une étude de 2015 du Muséum montre qu'au fil de soixante-dix ans de dessins animés Disney s'installe un déclin de la biodiversité
"
Vit-on une rupture de l'homme avec la nature?
Il s'est toujours pensé hors de la nature. Après la Seconde Guerre mondiale, avec les premiers écolos, on a eu un regard compatissant sur la nature. Mais, en réalité, nous n'avons à être ni contre elle ni à son chevet car nous sommes dedans. On fait partie du jeu. Il faut occuper notre place et rien que notre place. Et ne pas oublier qu'en la protégeant, nous nous protégeons nous-mêmes.
 
Vous trouvez même notre déconnexion avec la nature dans les films de Disney!
Une étude de 2015 du Muséum montre qu'au fil de soixante-dix ans de dessins animés Disney s'installe un déclin de la biodiversité. Blanche-Neige ou Pinocchio étaient entourés de plus de vingt espèces animales, Mulan n'en a eu droit qu'à six. La nature y est de plus en plus simplifiée ; ça traduit une forme de déconnexion, quand bien même les discours portent souvent sur la protection des espèces. C'est un signe culturel inquiétant.
 
Faut-il chiffrer les services rendus par la nature? 
S'il n'y avait plus d'insectes pollinisateurs, ça coûterait entre 2,3 et 5,3 milliards d'euros chaque année en France. Affecter un prix à ce qu'apporte la nature en matière de services de purification de l'air, d'oxygène, de filtrage des eaux, de nourriture, de médicaments, peut aider à une prise de conscience

Il n'y aurait rien de pire que de croire qu'il suffit de se débarrasser des bêtes sauvages pour se débarrasser des virus
"
La crise du Covid doit-elle nous inciter à repenser notre lien au monde sauvage?
Il n'y aurait rien de pire que de croire qu'il suffit de se débarrasser des bêtes sauvages pour se débarrasser des virus. Il y a une règle dans la nature : "Kill the winner" ["tuer le vainqueur"]. Les pathogènes vont toujours s'intéresser aux espèces dominantes. Donc supprimer les animaux sauvages, c'est se mettre une cible dans le dos.
 
Pourquoi prônez-vous une transformation lente de nos sociétés?
Je ne vois pas comment le faire brutalement. Quand on a voulu mettre en place une taxe de 6 centimes sur l'essence, les Gilets jaunes sont apparus. Le problème reste l'acceptabilité sociale. On ne peut pas demander à tout le monde le même effort. Ce dont je rêve, c'est que chacun en fasse un à sa mesure. Car il n'y a pas de planète B!

Selon le JDD.



08/01/2021

La pollution par le Lindane en Occitanie est contrée grâce à la chimie verte...

POLLUTION - Pourtant interdit depuis vingt ans, l’insecticide Lindane reste toujours présent dans l’air que respirent les habitants d’Occitanie. Une équipe de chercheurs toulousains tente de désactiver ce pesticide et de le rendre utile 

Le Lindane est un insecticide que les moins de 20 ans ne devraient pas connaître, vu qu’il a été interdit en France en 1998. Ils le respirent pourtant, tous les jours. Dans une étude récente, l’Observatoire régional de l’air en Occitanie (Atmo Occitanie), l’identifie comme le pesticide le plus fréquemment détecté dans la région.
Alors, y a-t-il du trafic, de l’épandage pirate de ce produit aussi un temps utilisé par l’industrie pharmaceutique pour tuer puces et poux ? C’est plus compliqué. « Le Lindane est un composé chimique persistant, dont la durée de vie dans l’environnement peut être de plusieurs décennies, souligne Daniel Pla, chargé de recherche au Laboratoire Hétérochimie fondamentale et appliquée de l’Université Toulouse 3- Paul-Sabatier à Toulouse (LHFA, UT3-CNRS). Il reste aussi des sites de stockage, comme la décharge de Bailín, en Aragón (Espagne), juste de l’autre côté des Pyrénées. On y trouve 65.000 tonnes de déchets purs issus de la production ancienne de Lindane, et 342.000 tonnes de sols contaminés ». Et si, forcément, l’insecticide voyage chez le voisin occitan, on le retrouve aussi jusqu’en Arctique. Tant qu’il y aura du Lindane, ses molécules se volatiliseront dans l’air, seront transportées dans les nuages, retomberont en pluies, polluant sols et rivières…
Une unité de dépollution mobile

« Mais ce n’est pas une fatalité. La recherche répond parfois à aux préoccupations très concrètes des habitants », explique Ekaterina Mamontova, autre chercheuse du labo toulousain. Ce dernier se penche en effet depuis plusieurs mois sur « des technologies innovantes basées sur l’utilisation de catalyseurs, permettant la transformation de pesticides persistants comme le Lindane, en produits à valeur ajoutée avec des applications dans le secteur des matériaux, pharmaceutique ou de la chimie médicinale », en molécules inoffensives. Les expériences ont commencé en laboratoire, avec gants et visières, dans le cadre du projet transpyrénéen TRIPyr, porté par le LHFA, qui s’intéresse à la valorisation des résidus industriels et réunit des laboratoires de recherche français et espagnols, des associations technologiques, et une PME tarnaise.

Et une fois les procédés de chimie verte mis au point, les chercheurs imaginent des solutions très pratiques pour « désamorcer » le Lindane. « L’objectif final est de développer une unité mobile pour transformer directement les déchets sur leur site de stockage », détaille Montserrat Gomez, professeure à l’université Toulouse 3 et membre de l’équipe. Ainsi, le Lindane pourrait être désactivé directement sur la décharge espagnole ou sur les autres sites de stockage où il est encore présent.
Ces processus de transformation de déchets peuvent aussi être utilisés pour la valorisation d’autres polluants dont on peine à se débarrasser.

Selon Mme Hélène Ménal - 20 Minutes - mercredi 25 novembre 2020

05/01/2021

Maud Fontenoy voit l'océan comme un réservoir de ressources...

Pour Maud Fontenoy, il faut voir l'océan comme une immense bibliothèque, où les animaux et les plantes seraient des livres. "Si vous brûlez ces livres, vous obtenez un peu de feu et un peu d'énergie", explique-t-elle. "Mais vous ne saurez pas tout le potentiel que ces livres nous offrent."
Un ver au super sang:
Et parmi ces "livres de solutions", il en a un qui n'a l'air de rien: le ver arénicole. Ce petit asticot de plage pourrait pourtant révolutionner les transplantions d'organes. "Son hémoglobine transporte 40 fois plus d'oxygène que l'hémoglobine humaine, et transmissible à tous les groupes sanguins", explique Maud Fontenoy
Autre exploit du sang de l'animal : il peut être lyophilisé. Et donc conservé bien au-delà de 3 semaines, contrairement aux poches de sang humain. "On va pouvoir conserver nos greffons qui s'abîment souvent par manque d'oxygène". Pas étonnant donc que le ver arénicole passionne les chercheurs.
Une méduse immortelle
Dans la même veine, la médecine se penche sur une méduse qui mesure 5mm de long, la Turritopsis nutricula. "Elle très étudiée actuellement parce qu'elle est immortelle", indique Maud Fontenoy. "Quand elle vieillit, elle redevient un œuf. C'est un peu comme si on imaginait un vieillard qui reviendrait bébé ou un papillon qui reviendrait chenille."
De quoi fasciner la médecine, qui n'a cependant pas encore trouvé d'applications concrètes pour cette découverte. Mais le milieu de la cosmétique est évidemment très intéressé.


Maud Fontenoy appelle à agir pour la protection des mers et des océans, "la marmite de l'humanité"
Une éponge contre le cancer
De manière plus essentielle, les chercheurs dans la lutte contre le cancer trouvent aussi des solutions dans les océans. "En 1908, on a compris la prolifération des cellules cancérigènes grâce à l'étoile de mer, découverte qui a valu un prix Nobel", dévoile la navigatrice.
Et les avancées dans le domaine continuent aujourd'hui. "L'année dernière, on a découvert une molécule dans certaines éponges de mer qui, peut être, serait efficace dans la lutte contre le cancer", ajoute-t-elle. 
Vers, méduses, étoiles de mer et éponges de mer sont donc autant de raisons supplémentaires de protéger les océans. "Si tu les dégrades, tu pollues ta propre survie. Et tu écrases du pied les solutions en même temps", résume ainsi l'ambassadrice auprès du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse pour l’éducation à la Mer et les classes de Mer.

Selon Mr Alexis Patri - Europe 1 - vendredi 18 décembre 2020

04/01/2021

Une alternative au glyphosate à la SNCF...

"On a trouvé une solution!" Soulagement à la SNCF, qui cherchait depuis plusieurs années une alternative abordable au glyphosate, dont elle est une grande utilisatrice pour désherber ses voies et leurs abords immédiats.
Pour SNCF Réseau, désherber constitue un impératif de sécurité: la végétation pourrait retenir l'eau et déformer la plateforme (et donc les rails) de ses 30.000 kilomètres de lignes. Les touffes d'herbe pourraient en outre gêner les rayons laser vérifiant l'écartement des voies ou perturber les tournées d'inspection des cheminots.
Quant aux pistes longeant les voies, elles doivent impérativement être dégagées pour que les agents puissent se déplacer rapidement et le cas échéant évacuer les voyageurs en cas de problème.
Pour occire cette végétation indésirable, des "trains désherbeurs" passent au printemps. Ils aspergent les voies et les pistes d'une solution à base de glyphosate, un produit accusé de provoquer des cancers. La SNCF en utilise entre 35 à 38 tonnes par an, ce qui en fait la plus grande utilisatrice de France... avec 0,4% du total.
Un autre herbicide plus naturel
Le groupe public s'est lancé dans la recherche d'alternatives au glyphosate depuis 2016, dans la perspective d'une interdiction du produit. Et l'annonce de l'arrêt de son utilisation fin 2021 commençait à donner des sueurs froides à ses ingénieurs... et aux comptables, alors que SNCF Réseau manque de moyens pour entretenir le réseau.
On a trouvé une solution qui reste herbicide, explique Jean-Pierre Pujols, responsable de la maîtrise de la végétation chez SNCF Réseau. On va commencer à utiliser ce nouveau mélange l'année prochaine, et le généraliser en 2022".
Il s'agit d'un produit composé à plus de 95% d'acide pélargonique, un produit de biocontrôle (utilisant des produits naturels) et d'une molécule de synthèse de la famille des sulfonylurées, "puisque l'acide pélargonique seul ne fonctionne pas", détaille-t-il.
"Ca donne un mélange qui s'approche du glyphosate sans l'atteindre", ce qui imposera de passer deux fois par an avec des matériels plus précis.
110 millions d'euros de coûts supplémentaires
La nouvelle solution donne tout de même satisfaction, même si elle est beaucoup plus chère, plus visqueuse et exige d'embarquer de plus grands volumes. Mais elle ne suscite pour l'instant pas de polémique, indique le responsable.
Le mélange sera uniquement utilisé sur les voies et les pistes, mais pas sur leurs abords -à plus de 3 mètres, à proximité des habitations-, qu'il faudra faucher, conformément à la récente loi Egalim (pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous).
On estime notre surcoût de maintenance lié à la sortie du glyphosate et à la loi Egalim à environ 110 millions par an", avance Jean-Pierre Pujols. Bien moins que les 300 à 500 millions d'euros un temps avancés en l'absence de solution.Cette somme devrait s'ajouter aux 150 millions actuellement dépensés pour la maîtrise de la végétation, ce qui ferait passer l'enveloppe annuelle à quelque 260 millions d'euros.
Plan de relance
Pour couvrir la dépense, le plan de relance du gouvernement vient d'attribuer 1,5 milliard d'euros "pour sécuriser et rendre plus durables les activités du groupe SNCF", ce qui comprend la sortie du glyphosate, mais aussi l'entretien de ponts. "Les arbitrages ne sont pas totalement terminés", selon Jean-Pierre Pujols, qui note qu'il faudra acheter de nouveaux matériels, des machines intelligentes détectant automatiquement les plantes à asperger, notamment.
A plus long terme, "on essaie de trouver des solutions qui nous permettraient de sortir des produits phytosanitaires de synthèse", note Jean-Pierre Pujols.
SNCF Réseau "regarde", avec ses voisins européens, d'autres solutions: de nouveaux produits de biocontrôle qui pourraient être utilisés seuls pour détruire les plantes, le désherbage électrique, la vapeur d'eau, des robots faucheurs...
La société publique envisage aussi une étude de faisabilité sur les ondes électromagnétiques et songe à la pose de géotextiles, des matériaux synthétiques, sur les pistes, ou à l'ensemencement choisi de certaines voies de service, en laissant délibérément pousser des plantes que l'on maîtrise.

Selon BFM-TV

03/01/2021

Coût carbone et extraction des métaux...

Une récente étude tente d'évaluer l'impact et le coût carbone de l'extraction et du raffinage de 17 métaux employés notamment dans les technologies numériques et les énergies vertes.
Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Après la chasse, le ski, la biodiversité, la sobriété, le zèle de l’Etat face aux associations écolos, les manipulations du recyclage, cette semaine : les géants du numérique sont-ils aussi «verts» qu’ils le prétendent ?
 
On a tous en tête l’image, cliché, de ces mines à ciel ouvert avec des pelleteuses plantées au milieu d’énormes monticules de terres ocres à la recherche, on l’imagine, de métaux précieux. La consommation de ces ressources (tous types de métaux confondus), c’est désormais connu, explose avec le boom des technologies numériques et des énergies renouvelables : plus 250 % entre 1970 et 2017, d’après les chiffres de France Stratégie.
«A eux seuls, l’extraction et le raffinage des métaux sont à l’origine d’un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec toutefois des variations considérables», développe dans une étude l’institution gouvernementale. Elle a tâché d’évaluer la plus quantifiable des multiples conséquences négatives de ces activités d’extraction et de raffinage, à savoir l’impact carbone de 17 matières premières réparties en quatre catégories (métaux de base, d’alliage, précieux et high-tech). Cela s’inscrit dans le cadre d'«un objectif fixé par la Feuille de route pour l’économie circulaire initiée par le gouvernement en 2018». Des responsables des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont par ailleurs été récemment auditionnés par le Sénat dans le cadre de la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental du numérique.

Le numérique est un gros consommateur d’aluminium, de certains aciers et de cuivre qui sert notamment «dans les réseaux de télécommunications fixes (réseaux DSL et réseaux coaxiaux), et pour assurer des fonctions de connexion électrique au sein de certains composants des équipements électroniques tels que les ordinateurs, les téléphones mobiles et les tablettes». Sur les 24 millions de tonnes de cuivre consommées dans le monde en 2017, «la part liée à la conductivité électrique du cuivre atteint quasiment 60 %, soit environ 11 millions de tonnes pour la génération, la distribution et la transmission d’électricité, et 3 millions de tonnes pour le sous-ensemble des équipements électriques et électroniques auquel le numérique appartient», précise un autre rapport de France Stratégie.
Des émissions de CO importantes

Si on se penche sur le bilan carbone, on trouve que «20 600 tonnes de CO sont émises pour une tonne extraite et raffinée de platine, 5 100 tonnes de CO pour une tonne d’or, quand l’acier ne consomme que 2 tonnes de CO et l’aluminium 17». Cependant en volume, «deux métaux concentrent l’essentiel des émissions : l’acier et l’aluminium produisent à eux seuls près des neuf dixièmes des émissions de CO des métaux étudiés» dans la première note. 
 
A titre d’exemple, pour la fabrication d’un smartphone, «une cinquantaine de métaux sont nécessaires, soit deux fois plus que pour un téléphone portable ancienne génération», estime l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Ademe) Dans e détail de répartition, ça donne : 80 à 85 % de métaux ferreux et non ferreux (cuivre, aluminium, zinc, étain, chrome, nickel…), 0,5 % de métaux précieux (or, argent, platine, palladium…), 0,1 % de terres rares et métaux spéciaux (europium, yttrium, terbium, gallium, tungstène, indium, tantale…) et 15 à 20 % d’autres substances (magnésium, carbone, cobalt, lithium…). «Bien que consommés en très faibles quantités, ces petits métaux et métaux précieux sont vite devenus indispensables, par leurs caractéristiques exceptionnelles, pour amplifier les performances de nos équipements», est-il encore souligné. Difficile de ne pas songer aux dix milliards de smartphones vendus dans le monde entre 2007 et 2018, et à Apple qui commercialise chaque année plusieurs modèles d’iPhone notamment.
Taxe aux frontières
 
Pour estimer un tel coût métal par métal, il a donc fallu calculer (en gigajoules) la dépense énergétique nécessaire pour extraire et raffiner chacun d’entre eux. Pour ce faire, France Stratégie s’est servie des données disponibles dans la littérature scientifique. «On calcule d’abord le contenu carbone du mix énergétique d’un pays [c’est-à-dire à partir des différentes sources d’énergies primaires consommées, ndlr] qu’on multiplie par tonne de métaux extraits. Une fois cette pollution CO calculée, on peut valoriser cette externalité négative et la faire payer», dans le cadre d’une éventuelle taxe carbone, explique Julien Bueb, auteur de l’étude. Reste à savoir quel prix appliquer.
Mais avant, il convient de connaître l’origine du produit. Etant donné le peu d’activités d’extraction et de raffinage en Europe, il pourrait être plus judicieux d’établir un ajustement carbone aux frontière (sorte de taxe basée sur un prix élevé donné au CO2), en fonction de la taille et du secteur de l’entreprise, souligne le spécialiste en économie de l’environnement et des matières premières. Pour ce qui est du montant, l’étude soumet deux propositions : une taxe entre 38 et 76 euros la tonne de CO à l’horizon 2020 au niveau mondial, comme le préconise la Commission Stern-Stiglitz ou un coût carbone de l’ordre de 250 euros la tonne d’ici 2030 au niveau national, selon les travaux de la commission Quinet. De quoi inciter les pays extracteurs et raffineurs de métaux à investir dans des techniques moins énergivores afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur. Un tel mécanisme d'ajustement aux frontières fait son chemin au niveau européen et pourrait aboutir mi-2021.

Selon Mme Aurore Coulaud- Libération

02/01/2021

Décarbonation chez Bouygues....

Des chantiers "plus verts" ? Le BTP est aujourd'hui responsable de 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le groupe Bouygues, via ses filiales Bouygues Construction et Colas, a dévoilé un plan de "décarbonation" pour réduire les émissions de CO2 de ses activités. Son directeur général délégué, Olivier Roussat, était l'invité ce mercredi soir du Grand Journal de l'Eco sur BFM Business.
"On doit aller beaucoup plus vite dans la réduction des émissions de CO2, et les Etats ne sont peut-être pas suffisamment volontaristes. Ce sont les entreprises qui doivent d'elles-mêmes concevoir des solutions bas carbone, les vendre à leurs clients, les éduquer, pour qu'on soit capable d'avoir des choses qui sont beaucoup moins consommatrices de carbone", avance Olivier Roussat.
"Nos collaborateurs, et notamment les plus jeunes, ne veulent pas travailler dans une entreprise dont l'empreinte carbone ne réduit pas. Vous avez aussi des investisseurs qui mettent une pression très forte (…). Nous avions pris la décision en début d'année que nous utiliserions l'année 2020 pour bâtir un plan basé sur des solutions très concrètes qui nous permettent de nous engager et d'avoir des choses mesurables", explique le dirigeant.
Cela passera notamment "par les produits que nous utilisons pour fabriquer, très concrètement le béton chez Bouygues Construction ou le bitume chez Colas pour faire les routes", précise Olivier Roussat. 
D'ici 2023, l'empreinte carbone du béton "sera réduite de 40%" en utilisant "des bétons différents, des produits différents" et 50% des bitumes étalés pour faire des routes seront "des bitumes tièdes, c'est-à-dire qu'on a considérablement réduit l'énergie" nécessaire pour pouvoir les étaler.

Selon BFM TV

31/12/2020

Favoriser les produits locaux dans les grandes surfaces et les cantines...

Les aliments du terroir seront davantage mis en valeur au sein des grandes surfaces. Grâce à une charte solidaire dont il a annoncé la mise en place lundi sur Europe 1, Julien Denormandie, ​ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, veut promouvoir les produits "frais et locaux". Signée par "toutes les grandes enseignes", elle doit être adoptée dans la journée et être déployée "dès le début d'année". 
Un visuel "très clair" pour repérer les produits locaux
"Nous allons mettre en place un visuel très clair qui s'appellera 'A vos goûts, à vos territoires' qui permettra aux consommateurs de repérer rapidement les produits frais", détaille le ministre. Une "bannière commune" dont l'impression commence "dès maintenant" afin d'être déployée au plus vite dans les supermarchés. L'engagement des grandes surfaces est une marque de "solidarité", assure-t-il, ajoutant que celui-ci ne sera "pas coercitif". 
 
Autre engagement du ministre en faveur des produits locaux : les utiliser davantage au sein de la restauration collective. "Il faut les mettre à fond dans nos cantines", appuie Julien Denormandie. Dans le plan de relance, 50 millions d'euros seront d'ailleurs prévus pour "renforcer les cantines dans la promotion des produits frais". 

Selon Mme Laetitia Drevet - Europe 1 - lundi 9 novembre 2020

30/12/2020

Voilier Tara en mission scientifique...

"On va prélever de l'invisible". La goélette Tara a mis les voiles samedi depuis Lorient, cap vers l'hémisphère Sud, pour une nouvelle mission scientifique qui doit sonder les mystères des micro-organismes marins, et comprendre le rôle clé qu'ils jouent sur l'écosystème océanique.
Le célèbre voilier conçu par l'explorateur Jean-Louis Étienne s'est élancé en fin d'après-midi, par temps fais et sec, de son port d'attache breton, dont les quais étaient quasiment déserts, Covid oblige.
"C'est très bizarre, d'habitude notre départ est festif, il y a la foule, des animations...", a commenté Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara Océan, soulagé que le projet démarre enfin après maints reports liés à la crise sanitaire.
La date finalement arrêtée, samedi, est symbolique, puisque c'est le jour du 5e anniversaire de l'accord de Paris sur le climat. "Elle rappelle que le court terme, avec la crise du Covid, ne doit pas nous faire oublier les enjeux du long terme" du réchauffement climatique, dont l'océan est le "parent pauvre", selon Romain Troublé. Le navire - 36 mètres de long, 10 mètres de large - file droit vers Punta Arenas au sud du Chili, où les premiers scientifiques embarqueront en février. Il doit parcourir au total de près de 38.000 milles (70.000 km) en mer, avec 21 escales, pendant 21 mois.
Objectif: sonder le "microbiome", cette face cachée des océans constituée de millions d'espèces pour la plupart invisibles à l'oeil nu: virus - un simple sceau d'eau de mer en contient dix milliards - , bactéries et organismes unicellulaires ni plantes, ni animaux, comme les protistes ou les archées.
Ils peuvent vivre flottants, attachés aux autres organismes comme le zooplancton, ou à l'intérieur d'autres organismes, à l'instar du microbiote humain, ces milliards de micro-organismes vivant dans notre intestin. 
- "Boule de cristal" - Décrits dès la fin du XIXe siècle par biologiste allemand Ernst Haeckel, et largement répertoriés grâce à la précédente mission "Tara Océans", ces micro-organismes représentent "au moins deux tiers de toute la biomasse des océans", soit quatre fois plus que la biomasse cumulée de tous les insectes sur Terre, explique Chris Bowler, directeur scientifique du consortium Tara Océan. 
Mais de leur fonctionnement, on ignore tout. L'enjeu de "Tara Microbiome" est donc de sonder le "théâtre d'activité" de cette vie microbienne, essentielle à tout l'écosystème océanique, et qui constitue le premier maillon de la chaîne alimentaire.
Comment ce peuple invisible produit-il de l'oxygène ? Comment stocke-t-il le CO2 ? Comment réagit-il au réchauffement climatique, aux pollutions ?
"On va se mettre dans la peau d'un microbe pour comprendre", résume Colomban de Vargas, directeur de recherche au CNRS, co-directeur de la mission "Microbiomes".A bord, l'équipage sondera l'eau de mer jusqu'à 1.000 mètres de profondeur, collectera plusieurs dizaines de milliers d'échantillons, qui seront conservés à des températures de froid extrême dans de l'azote liquide. "On va prélever de l'invisible", ironise Romain Troublé.
Après le Chili, la goélette longera l'Amérique du Sud jusqu'au canal de Panama, transitera par les Antilles françaises, redescendra le long de l'Amazonie, de l'Argentine, puis mettra le cap sur la mer de Weddell, en Antarctique. 
De l'Antarctique, elle remontera en Afrique du Sud, en mars 2022, puis longera le continent africain, avec plusieurs escales, avant de rejoindre Lisbonne en septembre 2022 et de rentrer en France.
Ce trajet assez proche des côtes permettra d'échantillonner des "gradients", des paramètres environnementaux qui changent très rapidement dans un espace réduit du fait de l'interaction entre la Terre et la mer (différences de salinité et de température quand un glacier fond, de niveau pollution quand un fleuve se jette dans le mer, etc.).
"Ces gradients sont un résumé à une petite échelle d'une variation qui va se réaliser à l'échelle planétaire. C'est une boule de cristal", analyse Colomban de Vargas, directeur de recherche au CNRS.
Au total, quinze marins et 80 chercheurs se relaieront à bord, avec 42 institutions scientifiques impliquées dans 13 pays, dont la France, le Chili, le Brésil, l'Italie ou l'Afrique du Sud.
Après Tara Océans, Tara Pacific et Tara Microplastiques notamment, Tara Microbiomes est la 12e mission depuis le lancement, en 2003, de ces expéditions par Etienne Bourgois et Agnès b...

Selon GEO - samedi 12 décembre 2020

29/12/2020

Elevage de faisans pour la chasse dans la Drôme: est-ce de l'agribashing?

L’association One Voice a publié une vidéo, mercredi 2 décembre, tournée dans un élevage de faisans, à Parnans (Drôme). Elle dénonce dans ce clip les conditions de vie de ces animaux destinés à la chasse. L'association a porté plainte contre l'élevage. La propriétaire de l'exploitation pointe, elle, de l'« agribashing ». Le Syndicat des producteurs de gibier de chasse prévoit de porter plainte pour « intrusion illégale sur une propriété privée ».
 
Une nouvelle vidéo choc a été publiée mercredi 2 décembre par l’association One Voice. Elle dénonce les conditions d’élevage de faisans destinés à la chasse, à Parnans (Drôme). Les images montrent des animaux évoluant dans une volière, sur un terrain boueux et détrempé, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
« En attendant leur dernière heure, les faisans croupissent dans des conditions infâmes », fulmine l’association qui regrette l'absence d'herbe dans leur enclos. One Voice a également relevé que les faisans vivaient au milieu de cadavres de leurs congénères à moitié recouverts de boue.
Aucun problème constaté par la préfecture
La publication de ces images a fait réagir Jean-Christophe Chastang, président du Syndicat des producteurs de gibier de chasse (SNPGC). Selon lui, la vidéo a été tournée en septembre dernier, « avec de forts orages, ce qui explique la boue, et il y a eu une brusque chute des températures qui a pu conduire les faisans à subir un choc thermique ».
La préfecture de la Drôme a indiqué à nos confrères qu’aucune procédure n’avait été établie contre cet élevage et qu'elle n'avait jamais reçu d'alerte le concernant. Aucune anomalie n'est jamais apparue lors des différents contrôles. 
Une plainte déposée
L’association a déposé une plainte contre l’élevage, pour « mauvais traitements commis par un professionnel ». Le SNPGC a également indiqué qu’il comptait porter plainte, pour « intrusion illégale sur une propriété privée ».
Jean-Christophe Chastang a par ailleurs condamné le mode opératoire de One Voice. « Ils filment un moment précis et ils essaient d'en faire une généralité, mais ce n'est vraiment pas la réalité », assure-t-il à France 3. La propriétaire de l’élevage dénonce, elle, de « l’agribashing ». 

Selon NG. - Ouest-France - jeudi 10 décembre 2020

28/12/2020

Campagne "sémetazone" en faveur des pollinisateurs...

 

 
Une action concrète pour la biodiversité.
 
 
Voir la version en ligne
 
 
 
Chères amies, chers amis,
 
Alors que le gouvernement vient de réautoriser les insecticides "tueurs d'abeilles", nous ne devons pas rester sans réagir. Car depuis une trentaine d'années, nous assistons à un véritable écocide ! Près des 3/4 des insectes volants ont disparu, subissant les effets de l'agriculture chimique, de la monoculture, de l'arrachage des haies et de l'artificialisation des terres agricoles.
 
Nous avons le pouvoir d'agir individuellement et collectivement. Nous vous proposons aujourd'hui de soutenir le projet SEME TA ZONE en semant des arbres et arbustes pollinifères adaptés aux abeilles et aux insectes pollinisateurs.
 
En contribuant, vous nous aidez également à financer des actions de mobilisation citoyenne, des actions juridiques, la production de rapports approfondis dans le cadre de la lutte contre les pesticides. Et le lancement à venir d'une vaste campagne pour débitumer et végétaliser un maximum d'établisements scolaires.
 
 
Nous avons sélectionné quatre essences d'arbres et d'arbustes différentes, remarquables pour leurs qualités mellifères, que vous pouvez semer ou offrir.
 
 
 
En soutenant ce projet, vous recevrez des semences d'arbres et d'arbustes adaptées aux insectes pollinisateurs et vous nous donnerez les moyens d'agir.
 
Grâce à votre soutien :
  • nous lancerons une procédure contentieuse devant le Conseil d'Etat visant à empêcher la réautorisation des pesticides néonicotinoïdes.
  • nous mettrons également sous pression l'industrie agro-alimentaire afin qu'elle s'engage à ne pas utiliser de sucre issu de betteraves traitées aux néonicotinoïdes.
  • enfin, grâce à votre appui, nous lancerons dans les tous prochains mois une nouvelle campagne visant à encourager la végétalisation des cours d'écoles, de collèges et de lycées. A chaque fois que nous collectons 150 € supplémentaires dans le cadre de ce financement participatif, nous nous engageons à envoyer un arbre dans une nouvelle école.
 
Face à l'effondrement des écosystèmes, nous ne nous résignons pas à subir les évènements !
 
 
 
"Sème ta Zone"
mode d'emploi
 
 
Etape 1 : Je choisis ma contrepartie sur la page Ulule du projet SEME TA ZONE.

Etape 2 : Si j'ai commandé avant le 5 décembre, je reçois mon pack avant Noël, sinon les contreparties seront envoyées au fil de l'eau jusqu'à la fin de la collecte, le 31 Janvier 2021.

Etape 3 : Je reçois mon pack, je suis les indications de la fiche pratique correspondant à mon essence d'arbre et j'aide mes plantations à grandir, jour après jour !

Que vous ayez ou pas un espace dédié, vous avez la possibilité d’agir :
  • soit en profitant de la période de fête de fin d’année pour offrir un cadeau beau et utile à vos proches ;
  • soit en semant des graines d’arbres et d'arbustes mellifères dans un pot puis en pleine terre.
 
Quels que soient votre situation et le montant de votre contribution, vous nous permettez d’offrir un arbre à une école à chaque fois que nous collectons 150 euros.
Quatre essences d'arbres et d'arbustes mellifères
 
Févier d'Amérique
Arbre à feuillage fin doré, jaunissant à l'automne et fleurissant entre mai et juin en blanc crème. Il fructifie ensuite en gousses étonnantes de 30 cm, couleur acajou.
 
Acacia Mimosa
Arbuste à croissance rapide au feuillage très fin, persistant, et à la floraison parfumée de décembre à mars. Très résistant à la sécheresse il se portera mieux dans la moitié Sud de la France.
 
Arbre de Judée
Petit arbre à port étalé, ses fleurs rose pourpre éclosent à même le bois dès mi-avril. Elles persistent une partie de l'hiver, très appréciées des oiseaux.
 
Arbre aux Abeilles
Arbuste pionnier, à croissance rapide. Ses fleurs, très parfumées donnent un nectar particulièrement riche, très apprécié des abeilles entre juillet et août. 
 
 
★ Ne doutez jamais qu'un petit groupe de gens réfléchis et engagés puisse changer le monde. En fait, c'est toujours comme cela que ça s'est passé.★
- Margaret Mead (1901 - 1978) - Anthropologue.

Stéphen, Martin, Benjamin, Magali, Mathias, Michèle, Céline, Manon, Aurore, Alejandra, Benoît et toute l'équipe d'Agir pour l'Environnement.

27/12/2020

Phytostabilisation pour d'anciens sites miniers...

Imaginez un terrain à l’abandon, envahi par les mauvaises herbes… quoi de plus banal ? Mais c’est justement cette « banalité » qui est recherchée – et parfois difficile à obtenir – sur les sites d’anciennes mines. Car pour maîtriser les risques liés aux pollutions d’anciennes exploitations, micro-organismes et plantes sont mis à contribution. Ce « travail d’équipe » porte un nom : la phytostabilisation.
Le procédé a d’autant plus d’intérêt qu’il s’agit d’une technique écologique peu onéreuse, et que la France compte plus de 2000 dépôts de mines métalliques à traiter. Pour comprendre la pollution des sites miniers, il faut remonter à leur « genèse », l’activité minière. Afin d’accéder aux métaux intéressants, les mineurs doivent extraire de grandes quantités de roche. Puis, lorsque le filon concentré est atteint, il est nécessaire de broyer le minerai pour n’en retenir que la partie la plus concentrée en métal. Le résidu est généralement rejeté et déposé à proximité du site d’extraction.

En quoi ces résidus représentent-ils une source potentielle de pollution ? C’est qu’ils contiennent des éléments métalliques et d’autres substances toxiques, comme l’arsenic par exemple. Le hic étant que ces résidus, plages ou tas de sable, peuvent disséminer leurs poussières toxiques. Souvent, les minéraux économiquement intéressants correspondent aux sulfures métalliques, riches en soufre et en fer. Exposés à l’atmosphère et aux intempéries, ils sont dissous par des bactéries qui tirent leur énergie de leur oxydation. Cela peut produire des eaux acides polluées, généralement riches en fer et autres métaux. Or, les scientifiques ont découvert que des micro-organismes et des plantes pouvaient contribuer à piéger ces polluants.

Différents mécanismes contribuent à réduire la mobilité de ces polluants : les plantes peuvent retenir les particules de résidu dans leurs racines, modifier ou empêcher la circulation d’eau à travers le résidu, et les métaux sont piégés autour des racines par des processus pouvant associer plantes et micro-organismes.
Une ancienne mine d’argent du Massif central

Dans le cadre du projet scientifique Phytoselect – soutenu par la région Centre-Val-de-Loire et coordonné par l’Institut des sciences de la Terre d’Orléans avec la participation du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) – ce procédé de phytostabilisation a fait l’objet d’une évaluation approfondie.
Un résidu sableux et acide, riche en plomb et arsenic, a été prélevé sur le site de l’ancienne mine d’argent de Pontgibaud, dans le Puy-de-Dôme. Des expériences de laboratoire à petite échelle ont tout d’abord permis de choisir les meilleurs ingrédients qui seront mélangés à ce sol toxique et pauvre en nutriments pour permettre aux plantes de pousser et neutraliser les effets de la pollution.

Puis, plutôt que de passer directement des résultats de laboratoire « en pot » au test sur site, une phase intermédiaire a été réalisée dans un mésocosme métrique, soit une reproduction maîtrisée d’un petit morceau, à peu près d’un m3, du site réel. Ce dernier permet ainsi d’étudier, dans les conditions contrôlées du laboratoire, le comportement des polluants sur un profil de dépôt de résidu, de sa surface à la nappe souterraine. Le mésocosme est équipé de l’éclairage nécessaire pour la croissance des plantes et d’un système d’arrosage contrôlé, ainsi que de systèmes de mesure et de prélèvement d’eau à chaque profondeur.

L’expérimentation en mésocosme fournit de la sorte une image complète de ce qui se passe à l’intérieur du massif de résidus miniers lorsque les plantes se développent à sa surface.
Un an après l’amendement de surface et le semis des plants d’Agrostis, une herbacée dont les graines ont été collectées sur le site d’étude, les racines se sont bien développées et ont efficacement piégé les particules polluantes. Le flux d’eau percolant à travers les résidus a été diminué par rapport à l’état initial, probablement grâce à l’amélioration de la capacité du système à retenir de l’eau interstitielle, mais également en raison de la quantité d’eau absorbée et « transpirée » par les plantes.
Quels rôles jouent les micro-organismes au cours du processus de phytostabilisation ? Si certains contribuent à la dissémination des polluants par oxydation des sulfures présents dans les déchets, d’autres représentent des alliés précieux. Par exemple, des bactéries oxydent l’arsenic, le manganèse ou le fer, ce qui permet de piéger l’arsenic à la surface de particules, formées au cours des réactions d’oxydation. Au niveau des racines, des bactéries et champignons ont une action bénéfique sur la croissance des plantes. Plus profondément dans le massif de résidu, d’autres bactéries, appartenant au groupe des sulfato-réductrices pourraient se développer en absence d’oxygène. Ces micro-organismes, lorsqu’on leur fournit une source d’énergie organique, font précipiter sous forme de sulfures divers métaux ainsi que l’arsenic ou l’antimoine.

Ainsi, des mécanismes microbiens, lorsqu’ils sont judicieusement maîtrisés, permettent de piéger sous forme de phases solides les polluants initialement dissous. Pour cette raison, l’évolution des populations de micro-organismes au cours de la mise en place du procédé de phytostabilisation, à différentes profondeurs, est très attentivement examinée.
En conclusion, les plantes et les micro-organismes peuvent contribuer à piéger les polluants d’origine minière, tels que les métaux et les métalloïdes. L’ingénierie inspirée par la nature peut contribuer de façon non négligeable à la réduction des risques autour des anciennes mines, à travers des procédés nécessairement adaptés aux conditions particulières de chaque site (minéralogie, topologie, hydrologie, biodiversité).
Selon 20 Minutes avec The Conversation - 20 Minutes - mercredi 4 novembre 2020

25/12/2020

Les solutions du WWF pour lutter contre la déforestation...

Le WWF mobilise en ce moment l'ensemble des décideurs européens, afin que la Commission propose en 2021 une loi ambitieuse qui offre la garantie aux citoyens européens que leur consommation ne contribue pas à la déforestation. Du reste, une consultation publique organisée par la Commission européenne nous permet nous aussi de participer: wwf.fr/sengager-ensemble/une-loi-contre-la- deforestation.

Par ailleurs, un effort sur l'approvisionnement en huile de palme durable se doit d'être rapide et audacieux pour atteindre l'arrêt de la déforestation dans les forêts d'Asie du Sud-Est. En effet, il faut savoir que la production mondiale de matières premières à fort impact comme le soja  et l'huile de palme affecte plus de 193 espèces menacées sur la liste rouge de l'IUCN...soit respectivement 54% et 64% des espèces de mammifères et d'oiseaux menacées.

Pour nous consommateurs il y a plusieurs façons de lutter contre la déforestation notamment par l'adoption de pratiques de consommation durables et engagées. Par exemple il suffit de boycotter l'huile de palme, de ne manger que de la viande locale et d'arrêter de manger du poulet nourri au soja. Il est bien entendu nécessaire de mettre en place également une réglementation stricte sur les chaînes d'approvisionnement alimentaires. Les entreprises et les gouvernements sont donc invités à s'engager à favoriser cette mise en place.

Lyliane

20/12/2020

Le programme de recherche Mistrals en Méditerranée et l'environnement...

La Méditerranée, berceau de nos civilisations modernes et sujet d’enjeux géopolitiques croissants, est aussi l'une des régions les plus sensibles aux pollutions de tous types et au changement climatique en cours. Plus de 1 000 scientifiques de 23 pays ont participé au programme de recherche Mistrals (Mediterranean Integrated STudies at Regional And Local Scales), coordonné par le CNRS, et rendent les premiers résultats de 10 ans d’étude de l’environnement et des changements globaux autour de la Méditerranée. Pour pouvoir envisager l’avenir, les géographes ont d’abord étudié le passé. 

Les civilisations qui nous ont précédé se sont-elles effondrées pendant les périodes de réchauffement ? Les analyses des géographes montrent que la complexité des systèmes agricoles a permis la survie. Mais les réchauffements auraient conduit à l’effondrement des systèmes politiques, comme la fin de l’empire hittite en 1170 avant notre ère, en Anatolie.

Analyser le passé pour mieux anticiper l'avenir
À une période plus récente, les études sur la pollution de l’air montrent qu’entre 2010 et 2015, l’exposition chronique aux particules fines et au dioxyde d’azote, dans les grandes villes de Méditerranée orientale, a généré respectivement 11% et 8% de mortalité chez les moins de 30 ans.
Concernant l’état des forêts, sentinelles du changement climatique, elles sont, depuis 10 ans, en pleine expansion sur la rive nord du bassin méditerranéen, mais de plus en plus dégradées sur la rive sud. Si les sécheresses à répétition font diminuer fortement la microfaune qui joue le rôle d’éboueur des sols, les scientifiques constatent que plus une forêt est peuplée d’essences d’arbres différentes, meilleure est la santé de cette microfaune ; et plus résistante sera la forêt.
Mais les quantités de données récoltées pendant 10 ans n’ont pas fini de livrer leurs secrets. Elles vont maintenant aider à anticiper l’avenir.

Selon RFI - RFI - mardi 3 novembre 2020

17/12/2020

Des micro-forêts en ville...

En deux jours, aidés par 65 volontaires, ils ont planté 600 arbres sur une parcelle de 200 mètres carrés, coincée entre un immeuble d’habitation et le périphérique, en face du nouveau palais de justice parisien. « Dans vingt ans, cette micro-forêt aura l’allure d’une forêt naturelle centenaire », promet Enrico Fusto, un ingénieur informaticien de 39 ans, cofondateur avec Damien Saraceni de l’association Boomforest. Ils ont découvert un peu par hasard la méthode imaginée par le botaniste japonais Akira Miyawaki dans les années 1970 avant d’aller rencontrer ses équipes fin 2017. « Il s’agit de créer ou de restaurer des forêts en plantant de manière dense des espèces végétales locales représentatives de la forêt spontanée, ce qui leur permet de se développer très vite », décrit Enrico. Sur ce terrain jusqu’alors laissé à l’abandon, il a d’abord fallu nettoyer, puis amender le sol. « On a mis du fumier, du broyat de branches coupées, des écorces et du terreau de feuilles mortes », énumère Damien. Puis ils ont planté des arbres âgés de 2 ou 3 ans et d’à peine 50 centimètres. Une trentaine d’espèces : chêne, orme, charme, érable, etc. Toutes natives d’Ile-de-France. Financée en grande partie par le budget participatif de la ville de Paris, l’association a déjà créé trois micro-forêts dans la capitale.
Partout en France, des projets de ce type sont lancés, dans des métropoles mais aussi en milieu rural. Dans le Tarn, à 15 kilomètres d’Albi, 5 000 arbres ont été plantés dans une clairière dans le cadre du projet Silva. Une initiative lancée par un historien et financée par une cagnotte Leetchi. A Lyon, l’Office national des forêts (ONF), missionné par la municipalité, s’apprête à planter une mini-forêt de 1 000 mètres carrés dans le quartier de La Duchère, avec la société Forestor. « Avec cette méthode, on plante 30 à 40 fois plus d’arbres que sur une plantation classique, accélérant ainsi la mise en place du processus naturel de succession végétale », précise Yves-Marie Gardette, responsable développement de l’ONF Ain-Loire-Rhône. Régulation du climat, effet stockage de carbone, développement de la biodiversité, fertilisation du sol, les atouts sont nombreux. « Ce sont aussi des barrières vertes à la pollution et au bruit », insiste Enrico Fusto. Le biologiste et naturaliste Nicolas de Brabandère, qui a créé Urban Forests, une société qui accompagne particuliers, entreprises ou collectivités dans cette aventure, pointe l’autre avantage de cette technique : l’absence d’entretien, hormis pendant les deux premières années, durant lesquelles il faut arracher les plantes invasives qui peuvent empêcher les arbustes de se développer.

Selon Paris-Match

16/12/2020

Commerce d'animaux sauvages... un facteur d'érosion de la biodiversité.

La vente d’animaux sauvages – en tant que nourriture, ingrédients pour la médecine traditionnelle ou animaux de compagnie – est aujourd’hui reconnue comme un facteur majeur de l’érosion de la biodiversité.
La surexploitation de ces animaux, associée à la dégradation et à la fragmentation de leurs habitats, a ramené les effectifs de nombreuses espèces dans la nature à des nombres très réduits. Pis : elle compromet la survie de nombreuses espèces à court, moyen et long terme. Les grands mammifères (tigres, éléphants, lions, etc.), plus connus du grand public parce que plus médiatisés, en sont une parfaite illustration. Néanmoins, cette menace pèse d’une manière plus sournoise et plus silencieuse sur un grand nombre d’espèces moins connues.

Une étude publiée en 2019 dans la revue Science estime que sur plus de 31.500 espèces animales terrestres (oiseaux, mammifères et reptiles), près de 18 %, soit 5.579 espèces, sont sujettes au commerce. Selon l’étude, dans les années à venir, ce sont pas moins de 8.775 espèces qui seront menacées d’extinction du fait des activités commerciales.
Le commerce du perroquet en Algérie

Jusqu’ici, les études scientifiques documentant le commerce légal et illégal d’animaux sauvages se sont principalement focalisées sur certaines régions, en particulier les grands pays importateurs et exportateurs de faune et de flore sauvage et des produits
qui en sont issus (Chine, Indonésie, Malaisie, Singapour, Brésil, États-Unis…). En revanche, ces études n’accordaient qu’une attention réduite aux pays d’Afrique du Nord, en dépit du fait que leur position géographique leur confère un statut de porte d’entrée vers les pays consommateurs (Europe et Amérique du Nord). Ce sont ces raisons qui nous ont poussés à démarrer en 2017 une étude sur la portée du commerce d’espèces animales sauvages en Algérie.
Une partie de nos résultats publiés dans la revue Ostrich traite du commerce du perroquet gris du Gabon « Psittacus erithacus » et du perroquet Timneh « Psittacus Timneh » en Algérie. Ces deux espèces vivent principalement dans une bande étroite de l’Afrique centrale, allant de la Côte d’Ivoire à l’ouest jusqu’au Kenya à l’est. Ce qui veut dire que l’ensemble des spécimens observés en vente a été importé. Ces deux espèces sont aussi considérées par l’ Union internationale de la conservation de la nature (UICN) comme menacées d’extinction, du fait de la fragmentation de leur habitat naturel et surtout à cause de la surexploitation dont elles font l’objet afin d’alimenter la demande locale et internationale d’animaux de compagnie.


Nos résultats indiquent que malgré l’interdiction du commerce international de ces espèces suite à leur classement dans l’annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, des quantités assez importantes sont commercialisées. Durant la période d’étude, qui a duré de juillet 2017 à mars 2019 pour l’enquête en ligne, et d’août à septembre pour les marchés de rues et les animaleries, nous avions estimé que plus de 600 spécimens ont été mis en vente sur l’ensemble de l’Algérie. Les perroquets sont acheminés et vendus illégalement, dans les marchés de rue, dans les animaleries, et surtout sur les plates-formes de vente en ligne. Ces ventes se font sans aucun contrôle apparent de la part des autorités, ce qui constitue un manquement aux lois en vigueur qui interdisent la vente d’animaux sauvages inscrits dans l’annexe I de la CITES.

Le perroquet brésilien et le gris d’Afrique sont tous les deux menacés d’extinction © Ahmad Al-Rubaye/AFP
Il est aussi important de signaler que le nombre élevé de spécimens vendus en ligne va dans le sens d’autres travaux qui indiquent un glissement des ventes d’animaux sauvages des marchés physiques vers les marchés en ligne. Ce qui souligne les nouveaux défis imposés par le développement technologique, en matière de conservation de la biodiversité. Le manque de littérature scientifique à ce sujet ne permet pas pour le moment de proposer des solutions tangibles permettant de renverser cette tendance, mais offre plutôt des pistes à explorer concernant l’étude des comportements des consommateurs, qui in fine pourraient servir à l’élaboration de stratégies de changement de ces comportements.
Quelques pistes pour renverser la tendance

Les entretiens que nous avons menés dans le cadre de notre enquête avec des vendeurs de perroquets gris indiquent que près de 50 % d’entre eux ignorent que ces oiseaux sont des espèces menacées et que leur vente en Algérie est illégale.

Les résultats mettent l’accent sur des points très importants pour la conservation de la faune sauvage. Tout d’abord, il est nécessaire de veiller à une meilleure application de la réglementation internationale et nationale en matière de commerce d’animaux sauvages. Il convient notamment pour cela d’adapter la réglementation régissant le commerce en ligne afin d’endiguer le trafic d’animaux et de plantes sauvages sur nternet.
Des actions concrètes devraient être entreprises par les agences gouvernementales, les organisations non gouvernementales et la communauté scientifique pour développer des stratégies permettant de diminuer le trafic d’animaux sauvages.

Une première étape serait d’inviter les compagnies de vente en ligne qui ne l’ont pas encore fait à ajouter l’interdiction de la vente d’animaux sauvages à leurs conditions d’utilisation. Il faut aussi essayer de mettre en place des filtres permettant de détecter toute annonce frauduleuse. Ces filtres consisteraient en des programmes capables de détecter et de signaler les annonces comportant les noms des espèces inscrites à l’annexe I de la CITES ou interdites à la vente dans le cadre des législations locales. Bien sûr, l’élaboration de ces filtres nécessiterait une collaboration des différents acteurs agissant dans le domaine de la conservation pour mettre en place une telle base de données. Il faut surtout réussir à l’actualiser chaque fois que les vendeurs changent les qualificatifs qu’ils utilisent pour décrire leurs produits, ce qui constitue un défi considérable.
Une seconde requiert l’organisation de campagnes de sensibilisation visant à informer non seulement le grand public mais surtout les consommateurs de ces produits. Cette démarche aurait pour objectif de réduire la demande en expliquant l’impact de ces activités sur la biodiversité, mais aussi l’éventuelle implication de ces consommateurs dans des activités illégales, ce qui pourrait les amener à changer de comportement.

Enfin, une réflexion plus globale sur les sanctions pénales liées au trafic d’animaux sauvages devrait être entreprise. De l’avis de nombreux experts, les sanctions liées à ce genre de crime sont dans de nombreuses régions du monde en inadéquation non seulement avec les dégâts causés à la nature, mais aussi avec les profits générés par ce trafic dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à plus de 20 milliards de dollars.


Cette analyse a été rédigée par Sadek Atoussi, Maitre de conférences en écologie à l'Université 8 Mai 1945 (Guelma, Algérie). L’article original a été publié sur le site de The Conversation.



15/12/2020

Mademoiselle Greta Thunberg s'intéresse à la PAC et la critique car elle la juge "insuffisante"...

La militante écologiste Greta Thunberg a dénoncé vendredi soir au côté d'autres militantes pour le climat la nouvelle politique agricole commune (PAC) adoptée plus tôt par le Parlement européen, qui "alimente la destruction écologique". "Onze mois après que le Parlement européen a déclaré l'urgence climatique, ce même parlement a voté la poursuite d'une politique agricole qui - en résumé - alimente la destruction écologique avec près de 400 milliards d'euros", a-t-elle écrit sur Facebook, dans un message co-signé avec quatre autres militantes écologistes.
"Sommes-nous déçues ? Non. Parce que cela voudrait dire que nous nous attendions à un miracle. Pourtant, cette journée a montré une fois de plus l'ampleur du fossé qui existe entre les politiques actuelles et ce qu'il faudrait faire pour être en conformité avec l'accord de Paris", a-t-elle poursuivi. Le Parlement européen a adopté vendredi une nouvelle PAC plus "verte" pour l'UE, qu'il doit désormais négocier avec les Etats, mais que les ONG et nombre d'eurodéputés jugent très insuffisante pour répondre aux enjeux environnementaux et climatiques. Certains parlementaires et nombre d'ONG affichaient déception et colère face à des subventions soutenant toujours une agriculture intensive et encourageant insuffisamment selon eux des modèles plus durables et respectueux de l'environnement.
Selon BFM-TV

14/12/2020

Retour prometteur de la baleine bleue...

Des chercheurs ont mené une vaste analyse sur la distributions des baleines dans les eaux de Géorgie du Sud, au nord de l'Antarctique. Ils ont constaté que l'espèce connaissait un retour prometteur plus de 50 ans après l'interdiction de la chasse.
Après le rétablissement exceptionnel observé chez des baleines à bosse, c'est au tour d'un autre cétacé de faire son grand retour : la baleine bleue. Selon une récente étude publiée dans la revue Endangered Species Research, l'espèce a montré une abondance inattendue dans les eaux entourant la Géorgie du Sud.
Cette île du Royaume-Uni est située au sud de l'océan Atlantique, à quelque 4.000 kilomètres au nord des côtes de l'Antarctique. Etendue sur 3.700 kilomètres carrés, elle ne compte aujourd'hui que très peu d'habitants - moins d'une cinquantaine - mais elle a autrefois joué un rôle crucial dans l'industrie de la chasse à la baleine.
Plus de 175.000 baleines tuées en 60 ans
La première station baleinière de Géorgie du Sud s'est installée dès le début du XXe siècle. Et les activités de pêche se sont rapidement intensifiées. Durant la saison 1925-1926, quelque 7.800 cétacés ont été tués dont 1.855 baleines bleues (Balaenoptera musculus), selon des données du Committee for Whaling Statistics.
Entre 1904 et 1965, ce sont plus de 175.000 spécimens qui sont passés par les stations de l'île, d'après le South Georgie Heritage Trust. Les dernières décennies, les cétacés se sont toutefois faits de plus en plus rares dans les eaux environnantes, provoquant un déclin de l'industrie.L'une des premières et principales stations baleinières de Géorgie du Sud étaient installées dans la baie de Grytviken (ici en photo). © Jens Bludau/CC BY-SA 3.0
"Au début des années 1900, les eaux de la Géorgie du Sud étaient remplies de baleines bleues. En un peu plus de trente années, elles avaient toutes disparu", expliquent les auteurs dans leur étude. Cette chute dramatique de l'espèce a poussé la Commission baleinière internationale (CBI) à interdire sa chasse en 1967.
Mais le mal était fait. L'espèce avait disparu pour de bon de la région. "L'absence continue des baleines bleues en Géorgie du Sud a été considérée comme un exemple iconique d'une population exploitée au-delà de sa capacité à se rétablir", a expliqué Susannah Calderan de la Scottish Association for Marine Science (SAMS).
Des observations inattendues
Quarante après, les effets de la chasse intensive se faisaient encore sentir. Entre 1998 et 2018, des études menées par bateau au large des côtes de l'île avaient dénombré à peine une observation de baleine bleue. De récentes recherches suggéraient toutefois de meilleures nouvelles.
"Ces quelques dernières années où nous avons travaillé en Géorgie du Sud, nous sommes devenus assez optimistes quant aux nombres de baleines bleues observées et entendues autour de l'île", a poursuivi la chercheuse et principale auteure du rapport dans un communiqué. Mais ils ne s'attendaient pas à obtenir de tels résultats.
En plus de partir à la recherche des cétacés, les scientifiques ont collecté des données du South Georgia Museum issus de navigateurs et de navires touristiques ainsi que des photographes des spécimens. Ils ont également utilisé des dispositifs d'enregistrement pour détecter les sons émis par les mammifères marins.
A terme, les résultats ont permis le recensement de 58 baleines sur un e distance de 2.430 kilomètres et à la photo-identification de 23 individus. Avec les autres données, ce sont au total 41 individus qui ont pu être photo-identifiés entre 2011 et 2020 dont aucun ne correspondait aux 517 spécimens du catalogue des baleines bleues de l'Antarctique.
Une avancée "vraiment positive"
"Cette année a été particulièrement enthousiasmante, avec plus d'observations de baleines bleues que nous n'aurions jamais pu imaginer", a confié Susannah Calderan. Pour les chercheurs, ces effectifs laissent présager un retour progressif de l'espèce dans les eaux entourant la Géorgie du Sud.L'étude menée par les chercheurs a abouti au recensement de 58 baleines bleues en 2020 dans les eaux de Géorgie du Sud.© NOAA
Bien que les études doivent se poursuivre pour suivre l'évolution de l'espèce, "c'est une formidable découverte et une avancée vraiment positive pour la conservation des baleines bleues de l'Antarctique", a renchéri le Dr. Jennifer Jackson, écologue de la British Antarctic Survey qui a dirigé les expéditions et co-auteure de l'étude.
On ignore pourquoi il a fallu plusieurs décennies aux cétacés pour revenir dans ses eaux pourtant riches en krill, ces petits crustacés qui constituent leur principale nourriture. Au sein d'une population, les baleines se transmettent diverses pratiques telles que les vocalisations, les techniques de chasse mais aussi leurs zones d'alimentation.
Selon Susannah Calderan, il est ainsi possible "qu'il y ait eu tant de baleines tuées en Géorgie du Sud que cela ait provoqué une perte de mémoire culturelle dans la population". Autrement dit, qu'elles aient oublié que la région était une zone d'alimentation et qu'elles viennent seulement de la redécouvrir.
Des eaux désormais protégées
Si tel est le cas, les baleines bleues pourraient bel et bien y faire leur retour comme elles l'ont déjà fait en Antarctique. D'autant plus que le gouvernement de l'archipel de Géorgie du Sud-et-les îles Sandwich du Sud a récemment transformé ses eaux en un vaste sanctuaire marin étendu sur 1,2 million de kilomètres carrés.
Avec la création de cette nouvelle aire marine protégée, "nous espérons que cette hausse d'effectifs des baleines bleues est un signe des choses à venir et que notre recherche peuvent continuer à contribuer à une gestion efficace de la zone", a conclu le Dr. Jennifer Jackson.
La sous-espèce des baleines bleues de l'Antarctique est aujourd'hui classée en danger critique d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Selon  GEO - mercredi 25 novembre 2020

09/12/2020

A propos du glyphosate, les scientifiques concluent à sa dangerosité...

Trois ans après le tweet du président Emmanuel Macron promettant une interdiction de la substance polémique utilisée dans de nombreux herbicides, plusieurs études scientifiques apportent des éléments sur les pathologies potentiellement liées à ces produits.
Tous les jours, retrouvez le Fil vert, le rendez-vous environnement de Libération, ainsi que la newsletter «Fil vert».

Depuis 2017 et la décision par les Etats européens de renouveler l’autorisation de mise sur le marché du glyphosate, substance active la plus utilisée au monde dans des mélanges d’herbicides, la science a fait son chemin. Plusieurs études ont conforté la conclusion du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) qui a catégorisé, dès mars 2015, le glyphosate comme «cancérogène probable pour les humains». Les scientifiques ont aussi avancé dans la recherche d’éventuels autres effets sur la santé humaine et sur l’aggravation des risques causés par l’effet cocktail dans ces produits. De quoi justifier une application rapide du principe de précaution ? Les Etats européens devront trancher en 2022.
Cancers : un risque «aggravé» de lymphome non hodgkinien

Bien que ses scientifiques aient subi les violentes tentatives de discrédit des industriels des pesticides, le Circ maintient sa position publiée en 2015. Dans une vidéo postée en mai 2019, Kathryn Guyton, à la tête du groupe Monographies (celui qui a rendu l’avis sur le glyphosate) a de nouveau martelé leur conclusion, que certains avaient remis en question au regard d’une étude internationale appelée Agricoh.
Publiée après la monographie, elle porte sur 316 270 agriculteurs en France, aux Etats-Unis et en Norvège. Et conclut en moyenne «aucune association» entre l’apparition de lymphome non hodgkinien (un type de cancer) et l’exposition aux pesticides… mais note tout de même un ratio de risque «modéré» pour le glyphosate et le développement de «lymphome diffus à grandes cellules B» qui est le type le plus courant de lymphome non hodgkinien dans le monde. «La classification du glyphosate par la monographie n’est pas changée par cette seule étude», rappelle tout de même Kathryn Guyton.

De même, en février, Christopher Portier, expert en santé environnementale qui a participé à la monographie du Circ sur le glyphosate, a réalisé une nouvelle analyse sur la possible cancérogénicité de la substance polémique. Publié dans la revue Environmental Health, il y réanalyse les résultats de treize études sur les liens entre une exposition chronique au glyphosate et le déclenchement de cancer chez les animaux. Etudes réalisées autant par des autorités de régulation que des chercheurs de l’industrie. Mais surtout, Christopher Portier se base sur les rapports de laboratoire rendus publics exceptionnellement au cours d’un procès. «Il existe beaucoup de controverses sur l’interprétation de ces essais biologiques sur le cancer», souligne-t-il.
Sa conclusion : «Si les autorités réglementaires avaient conduit une réanalyse totale de toutes les preuves d

isponibles issues de ces treize études, comme réalisé ici, il est difficile de voir comment elles auraient pu conclure autre chose que : le glyphosate peut causer des cancers chez les animaux de laboratoire.»

En 2019 déjà, plusieurs chercheurs de l’université californienne de Berkeley concluaient dans une étude publiée dans Mutation Research/Reviews in Mutation Research : «Notre méta-analyse actuelle sur les études épidémiologiques humaines suggère un lien convaincant entre l’exposition aux herbicides à base de glyphosate et un risque aggravé de lymphome non hodgkinien.»
Même l’Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR), rattachée au département de la Santé américain, écrivait, dans un rapport publié en août : «De nombreuses études ont rapporté des ratios de risque supérieurs à 1 pour les associations entre l’exposition au glyphosate et le risque de lymphome non hodgkinien ou myélome multiple (1) ; cependant, les associations rapportées sont statistiquement importantes seulement dans quelques études.» Malgré cela, l’Agence pour l’environnement américaine maintenait, en janvier, que la substance en question «n’est pas dangereuse pour la santé humaine».
Perturbateurs endocriniens : «Les herbicides à base de glyphosate modifient les résultats de la reproduction»

Cet aspect a été beaucoup moins abordé jusqu’ici dans les ardents débats publics sur le glyphosate. Cependant, plusieurs études, et notamment deux publiées en cette fin d’année, se sont penchées sur les possibles dérèglements hormonaux provoqués par le glyphosate et les produits en contenant. La première, publiée le 19 octobre dans la revue Chemosphere par trois chercheurs chiliens de l’université de Tarapacá, passe en revue les principales études expérimentales sur le sujet. En se basant sur les dix caractéristiques permettant d’identifier des perturbateurs endocriniens, tels que définies par un groupe d’experts international dans la revue Nature fin 2019, les chercheurs chiliens estiment que le glyphosate possède huit de ces dix attributs. «Cependant, il est nécessaire de mener des études prospectives sur des cohortes pour élucider les réels effets sur le système endocrinien humain», soulignent les chercheurs.

La seconde étude, disponible dans l’édition de décembre de la revue Molecular and Cellular Endocrinology, a été conduite par quatre chercheurs argentins (pays où le glyphosate est utilisé massivement). Ils y décortiquent les effets d’une exposition au produit à des doses «faibles ou pertinentes environnementalement» dans les tissus reproductifs féminins. Conclusion : «Les herbicides à base de glyphosate modifient les résultats de la reproduction», et «l’exposition à de faibles doses de glyphosate peut altérer les fonctions ovariennes et utérines». Enfin, élément important : «Le potentiel oestrogénique [l’effet perturbant sur le fonctionnement de cette hormone, ndlr] de ces produits dépend du glyphosate pur et/ou de ses adjuvants.»
Troubles du spectre de l’autisme : «Un risque aggravé».
C’est un des potentiels effets sur la santé les moins étudiés. Mais après plusieurs clusters inquiétants d’enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme dans des régions du monde exposées à de fortes doses de pesticides, des équipes scientifiques se sont penchées sur le sujet.
Des chercheurs des universités de Californie et de Stanford ont ainsi établi, dans une étude publiée en février 2019, que «le risque de trouble du spectre de l’autisme est associé avec une exposition prénatale au glyphosate». Et «les résultats suggèrent que le risque d’un trouble du spectre de l’autisme pour la descendance augmente après une exposition prénatale à des pesticides ambiante dans un rayon de 2 000 mètres autour de la résidence de la mère pendant la grossesse, en comparant avec des enfants de femmes de même région agricole sans cette exposition. L’exposition infantile pourrait augmenter davantage ces risques […] avec une déficience intellectuelle comorbide.»

En France, plusieurs équipes de chercheurs travaillent aussi sur le sujet à partir de larges cohortes d’enfants. Dans une étude publiée en mai, l’équipe de Jeanne Ongono de l’université Paris-Saclay, conclut que «le glyphosate […] a rendu compte d’une association avec un risque aggravé de trouble du spectre de l’autisme chez les enfants et/ou dans des phénotypes de comportements chez les rongeurs».
(1) Un ratio de risque supérieur à 1 signifie que l’effet toxique peut se déclarer dans la population, sans qu’il soit possible d’estimer la probabilité exacte de survenue de cet événement.

Selon Mme Aude Massiot - Liberation - jeudi 26 novembre 2020

Nouveau bienfait du thé vert...

Pression sanguine, allergies, diabète, perte de poids... On prête déjà bien volontiers au thé vert des propriétés impressionnantes. En voici une nouvelle : grâce à un de ses composants naturels, le thé vert permettrait aussi d'améliorer l'efficacité des antibiotiques. C'est la conclusion d'une équipe de scientifiques britanniques (ça ne s'invente pas !) qui publient leurs conclusions dans la revue Journal of Medical Microbiology. En scrutant les feuilles de thé vert, les chercheurs ont en effet identifié un polyphénol appelé épigallocatéchine (EGCG), qui aurait des propriétés miraculeuses lorsqu'il est associé à de l'aztréonam, un antibiotique qui lutte contre la bactérie Pseudomonas aeruginosa. Celle-ci peut provoquer de graves infections, parfois mortelles.
Une arme contre l'antibiorésistance ?
D'après les scientifiques, c'est leur interaction qui produit l'effet tant attendu : en combinant l'EGCG et l'aztréonam, le traitement était beaucoup plus efficace pour détruire la bactérie Pseudomonas aeruginosa. Après l'avoir testé sur des chenilles et des cellules cutanées humaines, les chercheurs ont relevé un taux de survie significativement plus élevé grâce à cette combinaison que lorsque l'aztréonam était pris seul.
"Il est urgent de développer de nouveaux médicaments dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques", souligne Dr. Jonathan Betts, auteur principal de cette étude. Selon l'Inserm, 700.000 personnes, dont 25.000 en Europe, décèdent chaque année à cause d'infections dues à des bactéries résistantes.

Selon Mme Jeanne Travers - Gentside - mercredi 14 octobre 2020

04/12/2020

Trois huiles essentielles pour les enfants...

Mme Lise Bouilly dans Version Fémina s'intéresse à l'aromathérapie que nos enfants et petits-enfants seraient susceptibles de prendre. Elle s'appuie dans cet article sur les conseils donnés par Mme Virginie Brevard, docteure en pharmacie et aromathérapeute. En effet, les huiles essentielles sont composées de molécules souvent très puissantes, qui doivent être utilisées avec précaution et précision. Dès 3 mois, par exemple, un bébé peut en bénéficier à condition de respecter les doses, la fréquence d'application par voie cutanée sur la peau, toujours diluée dans une huile végétale ou dans un bain aromatique. On peut même utiliser la voie olfactive en diffusion atmosphérique ou en inhalation sèche (1 à 2 gouttes d'H.E. sur un mouchoir ou sur l'oreiller). Jusqu'à 6 ans, la voie orale est interdite à l'exception des H.E. d'agrumes.

Cependant, "anti-infectieuses, immunostimulantes, digestives, antispasmodiques, calmantes...les huiles essentielles peuvent soulager et prévenir bien des maux chez les enfants et ce, dès leur plus jeune âge". Ainsi, les parents peuvent renforcer leurs défenses naturelles, apaiser leur anxiété et répondre aux premiers symptômes: nez qui coule, piqûre de moustiques... Les odeurs activent dans notre cerveau le système limbique, siège des émotions. Or, les pensées positives renforcent la résistance aux infections, alors que le stress et l'anxiété vont exercer un effet contraire. De toute façon, une application cutanée des H.E. par le massage crée du lien entre parent et enfant, notamment le soir lors d'une sorte de rituel apaisant.

Tout d'abord, l'huile essentielle de bois de rose (aniba rosaedora) est utilisable dès 3 mois. Elle est anti-infectieuse, immunostimulante, cicatrisante , réparatrice et calmante. Pour soutenir le système immunitaire, diluer 1 goutte d'H.E.dans 9 gouttes d'huile végétale comme amande douce, jojoba ou macadamia et masser la plante des pieds ou l'avant-bras de l'enfant 2 fois par jour matin et soir. En cas de rhume, verser 1 goutte d'H.E. dans une cuillère à café de miel et avaler 2 fois par jour à partir de 6 ans. Un diffuseur humidificateur peut également servir à assainir les pièces (dedans 2 gouttes de palmarosa et 3 gouttes de bois de rose dans l'eau) en diffusion quelques 30 minutes avant de mettre l'enfant dans la chambre.

De même 5 gouttes d'H.E. de petit grain bigarade (citrus aurantium) peuvent aider à calmer les angoisses et à préparer le sommeil (bain aromatique le soir dès 1 an). Enfin, 1 goutte d'H.E. de camomille noble ou romaine dans 9 gouttes d'huile végétale est souveraine pour masser le ventre des nourrissons en cas de coliques. Sur les plaques d'eczéma qui démangent, répartir 4 gouttes d'H.E. de camomille dans 1 cuillère à café d'huile végétale de rose musquée 3 fois par jour. Pour les écoliers émotifs, masser le ventre matin et soir avec 1 goutte de camomille et 2 gouttes d'H.E. de mandarine dans 7 gouttes d'huile végétale. Mais attention, ne pas s'exposer au soleil ensuite pendant au moins 6h car l'H.E. de mandarine est photosensibilisante.

Pour en savoir davantage sur le sujet, lire l'ouvrage de Mme Brevard publié chez Eyrolles ayant pour titre "Soigner ses enfants efficacement et sans danger grâce aux huiles essentielles et aux hydrolats".

Lyliane

01/12/2020

Convention climat en alerte...

«Nous avons le sentiment de manquer d’un soutien clair et défini de la part de l’exécutif dont les prises de positions nous apparaissent contradictoires», écrivent les 150 au président de la République, qui tarde à se saisir de leurs propositions.
Emmanuel Macron le jurait, mercredi dernier sur TF1 et France 2 : «Il n’y a pas de renoncement» à traduire les 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. L’association fondée par les 150 tirés au sort pour assurer le suivi de ce rapport remis fin juin à l’exécutif en est, elle, de moins en moins sûre. Dans un courrier de trois pages adressé ce lundi au président de la République, celle-ci lui demande de «réaffirmer [son] engagement formel et public en faveur de l’examen sans filtre des propositions» de la Convention citoyenne.
Trois «jokers»

Une promesse qu’Emmanuel Macron a faite à plusieurs reprises à ses membres, annonçant vouloir transmettre «sans filtre» leurs préconisations, soit à application réglementaire, soit au Parlement, soit à référendum. Réduction des voitures ou la contribution sur les billets d’avion. Ces «déclarations ministérielles viennent renforcer le trouble et obscurcir la parole présidentielle», dénonce l’association.
Un projet de loi en fin d’année

Par ailleurs, le projet de loi de finances, débattu à partir de ce lundi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, est théoriquement l’occasion de reprendre une série de propositions fiscales de la Convention. Mais peu ont des chances d’être votées. Et pas les plus structurantes. En commission des finances, la semaine dernière, la taxe sur les engrais azotés, la révision de l’indemnité kilométrique (pour ne pas favoriser les véhicules les plus émetteurs) ou la baisse de TVA sur le train ont ainsi été rejetées.

«On se pose beaucoup de questions, mais on veut rester dans un état d’esprit constructif», explique Grégoire Fraty, l’un des administrateurs de l’association, Les 150. D’autres citoyens ont tout de même prévu, de leur côté, de tenir une conférence de presse, mercredi devant l’Assemblée nationale, pour se rappeler au bon souvenir de l’exécutif et de sa majorité.
Un projet de loi spécifique, censé reprendre le gros du travail mené par la Convention citoyenne, est en cours de préparation au ministère de la Transition écologique. Une fois le texte présenté en Conseil des ministres en décembre, une ultime session de la Convention doit être programmée, faisant office de «droit de réponse» des citoyens à l’exécutif.

Selon Mme Laure Equy - Liberation - lundi 12 octobre 2020

29/11/2020

Cyril Dion interpelle le Président de la République française...

En février 2019, dans la foulée de la pétition de "l'Affaire du siècle" et durant le grand débat national, Cyril Dion a, avec Marion Cotillard notamment, suggéré à Emmanuel Macron d'organiser une assemblée citoyenne sur le climat. Plus d'un an après, les 150 citoyens tirés au sort ont élaboré 150 propositions destinées à "réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030 dans un esprit de justice sociale". Ils voteront ce lundi les mesures qu'ils souhaiteraient voir proposées aux Français lors d'un référendum. Si le réalisateur et écrivain craint qu'une telle perspective ne se transforme en vote sur la politique d'Emmanuel Macron, il considère aussi que c'est l'opportunité, pour la société, de s'emparer de ces sujets.
Vous avez suggéré la création de cette Convention citoyenne à Emmanuel Macron. Quel est votre sentiment au moment où les citoyens présentent leurs 150 propositions pour le climat?
Je ressens beaucoup d'émotion. C'est assez incroyable de voir que ce qu'on imaginait impossible est devenu possible. Avec Marion Cotillard, quand on est sorti du bureau d'Emma
nuel Macron qui venait de nous dire de lui donner 8 jours pour réfléchir, on s'est retrouvé dans la cour de l'Elysée, on ne se faisait pas d'illusion. Quatorze mois plus tard, les 150 citoyens sont en train de voter le plan le plus ambitieux d'un Etat contre le changement climatique. C'est assez impressionnant de se dire que quand on donne à des citoyens - qui ne connaissent pas ce sujet et qui ne sont pas forcément convaincus de son importance – l'information nécessaire et la possibilité de délibérer, ils parviennent à des résultats extraordinairement ambitieux. Le tirage au sort assure leur représentativité. Cela veut dire que les gens sont prêts.L'étape suivante est que cette délibération se poursuive au Parlement et auprès de tous les Français à travers des mécanismes référendaires
Plus que les politiques?
Les politiques sont entre le marteau et l'enclume. Si vous mettez un élu avec d'un côté des intérêts économiques qui vont à l'inverse de ce qu'il faudrait faire pour le climat, avec tous les lobbies, le chantage à l'emploi, les difficultés de transformer un modèle économique alors qu'il continue à être le même dans d'autres pays et de l'autre, la contrainte électoraliste qui suppose de plaire à tout le monde pour se faire réélire, c'est illusoire de penser que des responsables politiques peuvent le faire s'ils ne sont pas portés par un élan de la population. L'alternative est donc de permettre la délibération, permettre aux Français de se poser la question, de s'entendre sur le constat, d'élaborer ensemble des solutions.
 "Nous créons un délit d'écocide" selon Mr Eric Dupond Moretti et Mme Barbara Pompili
De quelle façon les Français doivent-ils le faire?
Aujourd'hui, dans notre démocratie, il n'y a pas d'espace dans lequel on peut se mettre d'accord. On est sûrement face au plus grand péril que l'homme n'a jamais rencontré, et il n'y a aucun endroit où on peut se poser la question tous ensemble de ce qu'on peut faire pour y répondre. Aujourd'hui, dans cette convention, les 150 citoyens n'ont pas d'intérêt personnel ni financier. Leur seul intérêt est l'intérêt général. L'étape suivante est que cette délibération se poursuive au Parlement et auprès de tous les Français à travers des mécanismes référendaires. On attend que la promesse soit honorée.
Le recours au référendum n'est-il pas risqué? Il pourrait par exemple se transformer en référendum sur la politique du gouvernement.
C'est absolument un risque. Mais il est certain que si on n'accepte pas de prendre le risque d'aller au bout du processus démocratique de permettre aux Français de se prononcer sur un plan qui transformerait l'avenir de leur pays face à une telle menace qu'est le réchauffement climatique, on reste coincé dans notre paralysie actuelle. Si le référendum aujourd'hui est perçu comme un vote pour ou contre, ça tient aussi au fait que les citoyens ont tellement le sentiment qu'ils ne peuvent pas exprimer leur voix que quand on leur donne l'opportunité de le faire, ils la saisissent de façon grossière en disant qu'ils ne sont pas contents. Le gouvernement n'a rien eu à dire sur ce qu'il s'est passé à l'intérieur et la parole qui va s'exprimer est une parole indépendante
Emmanuel Macron pourrait décider de reprendre à son compte certaines propositions et les soumettre à référendum, voir soumettre d'autres questions.
C'est un risque inhérent au fait que c'est la prérogative du chef de l'Etat de déclencher un référendum. Il est donc nécessaire que la société française s'exprime le plus possible - par des pétitions pour soutenir les 150, des mobilisations prévues par les ONG, des marches, des tribunes - pour faire entendre sa voix et soutenir cet exercice démocratique inédit et ne pas laisser comme d'habitude l'arbitraire se faire dans les coulisses de l'Elysée. Tout l'enjeu est de décoller la perception que les Français vont avoir de cet exercice d'Emmanuel Macron. Ce n'est pas lui qui a eu cette idée. Le gouvernement n'a rien eu à dire sur ce qu'il s'est passé à l'intérieur et la parole qui va s'exprimer est une parole indépendante qui n'a rien à voir avec le gouvernement. Le gouvernement a juste donné la possibilité de le faire. La population française doit s'en saisir.
La Convention a été créée au sortir de la crise des Gilets jaunes, dont le mouvement est né contre la taxe carbone. Celle-ci n'apparaît pas dans le rapport final de la Convention, sauf pour la mentionner aux frontières de l'
Union européenne. Regrettez-vous ce choix alors que la fiscalité écologique est un levier important?
Je comprends très bien que les citoyens n'aient pas voulu remettre le sujet sur la table car c'est un sujet sensible qui a été abordé de façon inéquitable quand le mouvement des Gilets jaunes s'est déclenché. Mais les 150 citoyens ont voté par exemple la nécessité de légiférer sur le crime d'écocide et sur l'installation d'une haute autorité chargée de vérifier que les lois françaises respectent les neuf limites planétaires reconnues par l'ONU. C'est quelque chose d'éminemment plus vaste qu'une taxe carbone. C'est une transformation de la vision de la société car c'est se donner la garantie qu'on puisse habiter sur une planète vivable.Même si je ne suis absolument pas fan et en désaccord avec lui énormément de sujets, je reconnais à Macron une certaine forme d'audace
Certains dénoncent une écologie radicale, d'autres des mesures "catalogue" qui existent depuis 20 ans. Quel est votre avis?
Ce débat, c'est la politique d'opinion telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui. On a besoin de passer à une politique de l'action. C'est ce que j'ai dit à beaucoup d'ONG qui me demandaient à quoi servait la Convention quand on connait déjà les solutions et que les lois ne sont pas appliquées. Mais le problème justement vient du fait qu'on connaisse les solutions et le problème depuis plus de 40 ans. Quelle est donc la bonne modalité démocratique qui nous permet de mettre en œuvre les solutions que nous connaissons déjà? C'est pour ça qu'il fallait tenter cette expérience de délibération et mettre les responsables politiques au pied du mur. D'autres expériences de ce type, en Irlande par exemple sur le mariage pour tous ou le droit à l'avortement, montrent que ce processus délibératif fonctionne. En France, ça va dépendre. Nous sommes un pays très particulier focalisé sur la figure tutélaire du président de la République. Emmanuel Macron aime bien ça. Il a même théorisé que les Français veulent un roi. C'est une maladie dont il faut sortir. La démocratie doit se pratiquer beaucoup plus au quotidien. La population doit participer. La démocratie, ça s'apprend. C'est pourquoi je souhaite que ce genre de système se pérennise car cela permet de responsabiliser les citoyens.
Etes-vous toujours en contact avec Emmanuel Macron?
Je ne lui ai pas parlé depuis que j'ai refusé l'ordre du mérite pour protester contre les violences policières en juin 2019. Mais je sais qu'il a besoin de montrer qu'il fait quelque chose sur le terrain de l'écologie car ce sujet monte fort dans l'opinion. Même si je ne suis absolument pas fan et en désaccord avec lui énormément de sujets, je lui reconnais une certaine forme d'audace. Il a envie de sortir des sentiers battus. Comme plein de chefs d'Etat, il a cette maladie de vouloir rentrer dans l'Histoire. C'est pour ça que le processus de la Convention citoyenne lui a plu. Il a envie d'en faire quelque chose mais de l'autre côté, il y a des pressions fortes qui s'exercent pour amoindrir un certain nombre de sujets vus comme une menace à l'ordre établi. On va entrer dans une forme de rapport de force politique. La société française a besoin de s'exprimer, d'arrêter d'être spectatrice. La situation est trop grave pour laisser les responsables politiques se débrouiller seuls. Chacun de nous doit agir.

Selon Mme Marianne Enault -le JDD-lundi 23 novembre 2020

 

Le climatologue Jean Jouzel ouvrira le festival de la Solidarité Internationale à Rennes...

Du 13 au 2 décembre, Festisol, festival de la solidarité internationale et à la diversité culturelle à Rennes, proposera des conférences et des ateliers en ligne.

Du 13 novembre au 2 décembre 2020, le Festival des Solidarités Festisol est organisé par la Maison internationale de Rennes autour de rencontres consacrées à la solidarité internationale et à la diversité culturelle. En raison du confinement, il sera possible de le suivre à distance, depuis chez soi, en ligne sur internet. L’édition 2020 est dédiée aux questions de « justice climatique ». De nombreux événements gratuits, en ligne, seront proposés aux Rennais et Rennaises : ateliers, conférences, podcasts, émissions de radio…
C’est le climatologue Jean Jouzel qui ouvrira le festival, ce vendredi 13 novembre 2020, à 17 h 45, en visioconférence, en partenariat avec l’Université de Rennes1 (inscription en ligne) : quelle est la réalité du réchauffement climatique aujourd’hui par rapport aux prévisions des scientifiques ? Quelles en seront les conséquences en fonction des différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre ? Où en sommes-nous par rapport aux accords pour le climat ? Ce sont certaines des questions qui seront soulevées dans cette conférence.
Programme à retrouver sir le site internet www.festivaldessolidarites.org.

Selon Ouest-France - jeudi 12 novembre 2020

26/11/2020

Ruralité: Eleveurs bio contestés par leurs voisins...

C'est un peu l'histoire du pot de terre contre le pot de fer. À Adainville, village de 760 âmes situé aux confins du département, la tension est à son comble.
D'un côté, un couple d'éleveurs qui souhaite installer un haras et un petit cheptel de vaches, en agriculture biologique. De l'autre, une poignée de riverains, dont l'éditrice Odile Jacob, qui tient à conserver une certaine quiétude dans ce petit coin de campagne. L'histoire pourrait bien devenir l'un des symboles de la dualité d'une certaine ruralité francilienne.
Fabien Le Coidic et sa compagne Agathe Guérin louent actuellement une ferme sur la commune voisine de Poigny-la-Forêt. Problème : les deux quadragénaires doivent quitter les lieux d'ici le mois de mars au risque de se voir infliger de lourdes pénalités. Or voilà près de dix ans qu'ils sont à la recherche de nouvelles terres
43 ha à Adainville, une opportunité en or
Alors quand la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer), qui aide les professionnels à s'installer, leur délivre récemment le droit d'acheter 43 ha à Adainville, le couple saute logiquement sur l'occasion.
« On était dans les clous pour le permis de construire. On a fait en sorte que notre projet colle avec le plan local d'urbanisme », raconte Agathe. Entre des terrains a chetés 300 000 euros et un projet d'urbanisme à 700 000 euros, l'enjeu financier est de taille pour le couple. Mais rapidement, les deux agriculteurs doivent faire face à une opposition farouche en provenance de trois maisons voisines.
L'éditrice Odile Jacob au premier rang des opposants
« Ce n'est pas une exploitation agricole comme une autre. On parle d'un haras où il va y avoir beaucoup de passages, des constructions. Cela suppose une profonde transformation des lieux », argumente l'avocate Corinne Lepage, qui représente Odile Jacob et son mari Bernard Goetlieb dans cette affaire. « Quand on dit que Madame Jacob a un problème avec le monde agricole, ce n'est pas vrai », assure l'ancienne ministre.
La municipalité a bien tenté de calmer le jeu en évoquant « un projet à taille humaine ». En vain. « Il faut se rendre compte qu'on a reçu des présentations de projets qui auraient pu être moins confortables pour les habitants du village, explique le maire Jean-Marc Raimondo (SE). Demain, si le projet est rejeté, la préfecture peut très bien décider d'installer une aire de grand passage. On n'aura pas notre mot à dire ».
Fabien et Agathe ont de leur côté fait certifier leur cheptel et leurs terres en bio. Ils élèvent une douzaine de vaches issues d'une race menacée, la « Bretagne Pie Noire ». « Je suis loin de l'élevage intensif, c'est d'ailleurs tout le contraire, assure Fabien. Je ne pensais pas être accueilli comme ça, surtout en arrivant avec un projet bio et écolo ».
Une tentative vaine de consensus
Une réunion de concertation a été organisée entre les différentes parties sous la houlette de la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie. Là encore, sans résultat.

« On a été tous extrêmement déçus et surpris par l'absence de prise de conscience de la part des opposants, confie l'élu. Ils jouent sur leur position intouchable et sur leurs relations pour faire fléchir un pauvre petit maire de village ».
Bruno Millienne, le député MoDem de la circonscription, présent ce jour-là autour de la table, dit lui aussi son agacement : « On parle d'un élevage bio d'une race bovine en voie de disparition. Le projet est légal de A à Z. Une partie des opposants n'est sur place que 150 jours par an, essentiellement le week-end. Il faut qu'ils comprennent qu'ils sont dans un milieu rural et agricole, ce sont à eux de s'adapter à l'environnement ».
Dans un souci d'esthétique et d'apaisement, le projet a légèrement été modifié. Les bâtiments vont être construits en bois, à l'opposé des habitations. Précisément à 450 m de la première maison.
Toujours insuffisant pour les voisins. Il y a une semaine, les deux recours gracieux déposés contre le permis de construire sont tombés à échéance. « On n'a eu aucune réponse du maire, ce qui équivaut à un refus », précise Corinne Lepage qui s'apprête à déposer un autre recours dans les prochains jours.
Deux visions de la ruralité opposées
Pour le monde agricole, les péripéties du couple d'éleveurs relève de « l'incompréhension ». « Finalement ce sont deux visions de la ruralité qui s'opposent frontalement, estime Thomas Robin, vice-président de la chambre d'agriculture d'Ile-de-France en charge des Yvelines. Certains considèrent la campagne comme un lieu de villégiature où il fait bon se reposer. Il va un jour falloir une cohérence entre les attentes des consommateurs qui veulent des produits locaux issus du circuit court et la réalité pour les mettre en œuvre ».
« Il y a un vrai message à faire passer, conclut le maire d'Adainville. Il faut soutenir ce genre de projet si on ne veut pas voir mourir nos villages dans les années futures ». On dénombre actuellement quatorze élevages de bovins bio en Ile-de-France, dont quatre dans les Yvelines.

Selon Mme Virginie Wéber - Le Parisien - jeudi 8 octobre 2020

24/11/2020

ISF et Greenpeace: vers une taxe carbone climatique?

Voici la tribune de Clément Sénéchal, chargé de campagne politique climatique à Greenpeace France, en faveur d'un "ISF climatique". "Cette année encore, le bloc majoritaire a systématiquement balayé tout débat sur le rétablissement de l'ISF dans le projet de loi de finances. Alors même que notre capacité à faire face aux crises en dépend, l'équation du partage de l'effort est constamment escamotée

L'acceptabilité sociale de la transition écologique se joue ici

Ce faisant, c'est le chantier de la transition juste que le gouvernement refuse de démarrer, soit la définition d'un partage de l'effort qui, pour être efficace, doit être cohérent : effort de sobriété nécessaire pour infléchir le niveau de nos émissions de CO2, effort de solidarité pour accompagner les conversions industrielles nécessaires. L'acceptabilité sociale de la transition écologique se joue ici ; elle impose de réinventer notre pacte fiscal.

En effet, la taxe carbone, contestée par les Gilets jaunes en 2018, est frappée deux fois d'injustice. Régressive, elle pèse plus lourd sur les ménages les plus modestes alors qu'ils polluent moins que les plus riches, l'empreinte carbone étant fonction croissante du revenu. Elle est également partiale puisqu'elle ne couvre qu'une partie des émissions associées aux ménages : assise sur la consommation, elle ne prend pas en considération l'empreinte carbone associée au capital.

Greenpeace France s'est ainsi intéressée à l'empreinte carbone du patrimoine financier, c'est-à-dire par exemple aux avoirs détenus sous forme d'actions, d'obligations, comptes épargne, lesquels financent des activités économiques plus ou moins émettrices. Résultat : les disparités entre ménages explosent. Le patrimoine financier des 1% les plus riches est en effet lié à 66 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre que celui des 10% les plus modestes.
Il faut donc repenser notre fiscalité de toute urgence. L'instauration d'un ISF climatique constituerait un premier pas en ce sens. Il s'agirait de rétablir l'ISF et de lui adjoindre une composante carbone, assise sur l'empreinte carbone du patrimoine financier des foyers et indexée à la composante carbone de la TICPE (44,6 euros la tonne d'équivalent CO2 aujourd'hui). Celle-ci rapporterait autour de 4,3 milliards à l'Etat. Ajoutée au rétablissement de l'ISF, ce sont 9 à 10 milliards d'euros supplémentaires par an pour le budget. Trois vertus, donc : nourrir la cohésion sociale et politique par plus de justice, garantir de nouvelles recettes à l'Etat pour engager les dépenses requises par la crise climatique, inciter les ménages les plus riches à décarboner leurs placements. Par les temps qui courent, le besoin d'une telle réforme se fait impérieux. D'ailleurs, des voix se sont fait entendre récemment sur ce thème, pour enjoindre aux gouvernements de mettre les plus riches à contribution afin de faire face à la crise économique. Des Amish éclairés à la lampe à huile? Non, le Fonds monétaire international. Seul le dogmatisme idéologique déraisonnable d'Emmanuel Macron empêche aujourd'hui l'avènement de ces réformes pragmatiques. 

Selon le JDD

 

23/11/2020

Le tapir et le bousier, deux "sauveurs" inespérés pour la forêt amazonienne...

Dans le dossier médical du journal "La pharmacie secrète de dame nature", un article de Mr Didier Blonay a attiré mon attention. Il concerne, en effet, la découverte que vient de faire le Professeur Lucas Paolucci, chercheur à l'Université fédérale de Viçosa et membre de l'Amazon Environnemental Research Institute. Ce dernier travaille avec son équipe  depuis 2016 sur les brûlis des zones dévastées en Amazonie. Or, il a repéré qu'un animal, mammifère ongulé qui pèse entre 150 et 300kg, le tapir, n'est pas pour rien appelé "le jardinier des forêts". Il mange fruits et graines de nombreuses espèces végétales et se soulage en pleine nature, de préférence dans les zones brûlées, des graines à travers ses excréments. Ainsi, ces graines sont dispersées et vont peu à peu servir à reboiser ces secteurs dévastés de manière volontaire ou accidentelle.

Comme le professeur Paolucci l'a publié dans la revue américaine "Biotropica", les tapirs passent beaucoup plus de temps dans ces zones endommagées par les incendies et "ils sont de ce fait des auxiliaires précieux pour réensemencer, régénérer et restaurer les parties de forêt en souffrance". Malheureusement, ce mammifère est mal protégé et au Brésil, il est de plus en plus menacé par la chasse et la déforestation. Un autre animal contribue plus modestement à ce travail de reboisement salvateur. Il s'agit du bousier, une sorte de scarabée coléoptère coprophage. Il se nourrit, en effet, des excréments de mammifères (bouses, crottins...), dont les crottes de tapir, et il enterre celles-ci avec les graines contenues, favorisant ainsi leur germination.

Ainsi, sur place, des solutions de longue haleine mais néanmoins encourageantes sont à l'oeuvre! Espérons que les êtres humains sauront protéger la faune et la flore de leurs régions, car ce sont finalement des alliés de choix pour notre propre survie et celle de nos descendants.

Lyliane