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04/01/2021

Une alternative au glyphosate à la SNCF...

"On a trouvé une solution!" Soulagement à la SNCF, qui cherchait depuis plusieurs années une alternative abordable au glyphosate, dont elle est une grande utilisatrice pour désherber ses voies et leurs abords immédiats.
Pour SNCF Réseau, désherber constitue un impératif de sécurité: la végétation pourrait retenir l'eau et déformer la plateforme (et donc les rails) de ses 30.000 kilomètres de lignes. Les touffes d'herbe pourraient en outre gêner les rayons laser vérifiant l'écartement des voies ou perturber les tournées d'inspection des cheminots.
Quant aux pistes longeant les voies, elles doivent impérativement être dégagées pour que les agents puissent se déplacer rapidement et le cas échéant évacuer les voyageurs en cas de problème.
Pour occire cette végétation indésirable, des "trains désherbeurs" passent au printemps. Ils aspergent les voies et les pistes d'une solution à base de glyphosate, un produit accusé de provoquer des cancers. La SNCF en utilise entre 35 à 38 tonnes par an, ce qui en fait la plus grande utilisatrice de France... avec 0,4% du total.
Un autre herbicide plus naturel
Le groupe public s'est lancé dans la recherche d'alternatives au glyphosate depuis 2016, dans la perspective d'une interdiction du produit. Et l'annonce de l'arrêt de son utilisation fin 2021 commençait à donner des sueurs froides à ses ingénieurs... et aux comptables, alors que SNCF Réseau manque de moyens pour entretenir le réseau.
On a trouvé une solution qui reste herbicide, explique Jean-Pierre Pujols, responsable de la maîtrise de la végétation chez SNCF Réseau. On va commencer à utiliser ce nouveau mélange l'année prochaine, et le généraliser en 2022".
Il s'agit d'un produit composé à plus de 95% d'acide pélargonique, un produit de biocontrôle (utilisant des produits naturels) et d'une molécule de synthèse de la famille des sulfonylurées, "puisque l'acide pélargonique seul ne fonctionne pas", détaille-t-il.
"Ca donne un mélange qui s'approche du glyphosate sans l'atteindre", ce qui imposera de passer deux fois par an avec des matériels plus précis.
110 millions d'euros de coûts supplémentaires
La nouvelle solution donne tout de même satisfaction, même si elle est beaucoup plus chère, plus visqueuse et exige d'embarquer de plus grands volumes. Mais elle ne suscite pour l'instant pas de polémique, indique le responsable.
Le mélange sera uniquement utilisé sur les voies et les pistes, mais pas sur leurs abords -à plus de 3 mètres, à proximité des habitations-, qu'il faudra faucher, conformément à la récente loi Egalim (pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous).
On estime notre surcoût de maintenance lié à la sortie du glyphosate et à la loi Egalim à environ 110 millions par an", avance Jean-Pierre Pujols. Bien moins que les 300 à 500 millions d'euros un temps avancés en l'absence de solution.Cette somme devrait s'ajouter aux 150 millions actuellement dépensés pour la maîtrise de la végétation, ce qui ferait passer l'enveloppe annuelle à quelque 260 millions d'euros.
Plan de relance
Pour couvrir la dépense, le plan de relance du gouvernement vient d'attribuer 1,5 milliard d'euros "pour sécuriser et rendre plus durables les activités du groupe SNCF", ce qui comprend la sortie du glyphosate, mais aussi l'entretien de ponts. "Les arbitrages ne sont pas totalement terminés", selon Jean-Pierre Pujols, qui note qu'il faudra acheter de nouveaux matériels, des machines intelligentes détectant automatiquement les plantes à asperger, notamment.
A plus long terme, "on essaie de trouver des solutions qui nous permettraient de sortir des produits phytosanitaires de synthèse", note Jean-Pierre Pujols.
SNCF Réseau "regarde", avec ses voisins européens, d'autres solutions: de nouveaux produits de biocontrôle qui pourraient être utilisés seuls pour détruire les plantes, le désherbage électrique, la vapeur d'eau, des robots faucheurs...
La société publique envisage aussi une étude de faisabilité sur les ondes électromagnétiques et songe à la pose de géotextiles, des matériaux synthétiques, sur les pistes, ou à l'ensemencement choisi de certaines voies de service, en laissant délibérément pousser des plantes que l'on maîtrise.

Selon BFM-TV

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