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22/11/2020

Biomimétisme à la Cité des sciences à Paris et en livre...

Membre du commissariat de l'exposition «bio-inspirée» qui a ouvert ses portes mi-septembre à la Cité des sciences de Paris, Gauthier Chapelle revient sur la notion de «biomimétisme» et ses implications sur nos modes de vie et d'organisation.
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«Une incitation à sortir pour aller à la rencontre des autres espèces mais cette fois-ci en ne les regardant pas juste comme des curiosités ou du décor mais comme des anciens qui ont des choses à nous apprendre.» Voilà ce que Gauthier Chapelle, ingénieur agronome, docteur en biologie et membre du commissariat de l’exposition, voudrait que les gens retirent de leur visite à la Cité des sciences de Paris qui accueille pour trois ans l’exposition «bio-inspirée». Celui dont le livre le Vivant comme modèle : Pour un biomimétisme radical (1), a été une des inspirations de l’événement, revient pour Libé sur la notion de biomimétisme et ses implications pour nos sociétés industrielles.
«Biomimétisme», «bio-inspiration», de quoi s’agit-il ? C’est relativement synonyme. Le terme biomimétisme date des années 50. Au sens large, c’est s’inspirer du vivant pour des applications humaines. Donc, pour donner un exemple un peu provoquant, on peut parfaitement s’inspirer du vivant pour améliorer l’efficacité d’un sous-marin nucléaire.
L’exposition, elle, porte sur un bio-mimétisme qui s’en tient aux applications qui ont un intérêt pour la question de la durabilité et de l’environnement : le vivant maitrise sa propre durabilité depuis 3,8 milliards d’années, allons lui demander comment faire puisque nous sommes confrontés à ce problème. Ce biomimétisme-là, orienté durabilité, a démarré avec la publication d’un livre de Janine Benyus en 1997 (2).

Tout cela, c’est dans notre monde moderne. Mais s’inspirer du vivant, y compris pour la durabilité, les humains l’ont toujours fait : les igloos sont inspirés des tanières des ours polaires. Quand les humains étaient très proches des autres espèces c’était quasiment automatique, pour nous, il s’agit d’un réapprentissage après s’être séparé de la nature.


Concrètement, il y a les igloos, mais encore ?
Il y a le biomimétisme de forme, par exemple une pale d’éolienne qui a la même forme qu’un aileron de baleine à bosse pour être plus efficace. Au niveau des matériaux on va s’inspirer des coquillages pour fabriquer des céramiques sans chauffer à des températures infernales. De la même façon, on doit chauffer le silicium à plusieurs centaines de degrés pour fabriquer des fibres optiques, or il existe des éponges qui font cela à 2 degrés dans les océans, donc des chercheurs regardent comment, pour pouvoir reproduire le procédé en laboratoires puis en application. Et si je prends des exemples organisationnels, la permaculture dont on parle tant maintenant, est inspirée des principes de fonctionnement des écosystèmes : circularité, pas de déchets, entraide entre espèces…
Il y a donc une inspiration du vivant mais les applications qui en sont tirées, elles, ne sont pas nécessairement écologiques ?

Non en effet, le biomimétisme peut vraiment être dévoyé assez facilement. Ce n’est pas parce que vous vous inspirez de la nature pour la forme d’une pale d’éolienne que vous allez forcément avoir quelque chose de plus écologique car vous pourrez employer en même temps des terres rares, du béton et des fibres de carbone. C’est là qu’on peut avoir une critique plus fine et que les «principes du vivant» (circularité, sobriété énergétique, pas de déchets qui soient des poisons…) sont utiles. Pour arriver à quelque chose de durable il ne suffit pas d’en appliquer un, il faut les prendre de façon systémique. Ces principes servent de garde-fous, c’est une espèce de check-list qui permet de voir si on réalise quelque chose de plus durable ou si on fait du greenwashing.


En quoi le biomimétisme peut-il être bénéfique pour la nature ?Il y a une réduction des déchets, de la consommation énergétique, donc moins de retour aux combustibles fossiles, donc un ralentissement des changements climatiques. En même temps, il y a tout un apprentissage culturel qui se fait pour comprendre que l’on est inséré dans un milieu et on a intérêt à fonctionner comme lui fonctionne pour ne pas tout déséquilibrer. Le biomimétisme est aussi un cheval de Troie culturel, car d’autres voies amènent à reconsidérer notre lien au vivant mais celle-là est un boulevard pour les ingénieurs qui ne sont pas les clients les plus faciles sur ces questions. 
Le biomimétisme nous remet en humilité. Nous, les humains, faisons de la recherche en durabilité depuis quarante ou cinquante ans, le vivant fait de la recherche et développement en durabilité depuis qu’il est sur Terre. On n’est pas obligés de tout inventer par nous-même regardons un peu ceux qui nous ont précédés ils ont plein

d’idées pour nous.
Le biomimétisme c’est aussi de la coopération entre espèces, cela peut être une inspiration pour l’organisation de nos propres sociétés ?

Absolument. Dans l’Entraide, l’autre loi de la jungle (3), nous montrons que contrairement à ce qu’on a pu nous raconter, depuis le début dans le vivant il y a de l’entraide partout. Et on a des choses à en apprendre. La forêt est par exemple un ensemble d’assistance, c’est les allocations familiales et la sécurité sociale réunies, parce que les grands arbres nourrissent les petits, ils se nourrissent entre eux, ils nourrissent les champignons qui eux-mêmes nourrissent les arbres… C’est de la réciprocité, de la symbiose. Et, cerise sur le gâteau, tout cela se fait sans conseil d’administration ou ministre de la Santé. Peter Wohlleben dit que les arbres sont socialistes, moi je dis qu’ils sont anarchistes : ils pratiquent l’entraide sans pouvoir central et cela fonctionne très bien.

Pour être résilients dans les périodes de perturbation qui nous arrivent, employons du réseau non centralisé, le vivant n’a jamais fait autre chose. C’est une inspiration-clé. On voit bien que les grands systèmes centralisés, les grands Etats les multinationales, ont été incapables de répondre aux défis actuels. On émet 60% de gaz à effet de serre de plus qu’au début du processus de Kyoto.
En réalité, le progrès se mesure à l’aune de notre capacité à être compatible avec le reste du vivant et pas à l’aune du PIB, même si ce n’est pas nécessairement incompatible.

(1) Albin Michel, 2015
(2) Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables

(3) coécrit avec Pablo Servigne, Les Liens qui libèrent, 2017

 



La méthode japonaise Miyawaki, qu'est ce que c'est?

Dans le Jura, dans l’Oise, à Toulouse, aux portes de Paris… Un nombre croissant de projets de micro-forêts voient le jour ces dernières années. Tous se revendiquent de la méthode du biologiste japonais Akira Miyawaki. Mais c’est quoi, au juste ?

« Il y aura du hêtre, du chêne cécile, de l’érable champêtre, du charme, du noisetier… » Pour décrire la forêt qu’il souhaite créer sur un petit bout de terrain de ses grands-parents, près de Champagnole, dans le Jura, Xavier Dommange s’arrête aux cinq essences dominantes pour ne pas se lancer dans une interminable liste. « Il y en a vingt autres encore, prévient-il. Des buissons, des arbustes, des arbres afin de reconstituer les différents étages de la forêt. »
Le tout doit donner un joli concentré de biodiversité. Xavier Dommange prévoit de planter 900 arbres sur 300 m² seulement. « L’équivalent de vingt-quatre places de parking », lance-t-il pour nous aider à se faire une idée.
Le projet s’appelle « Jurassic Forest » et est toujours à la recherche de financements sur le Web. L’idée de Xavier Dommange est de créer la première forêt inspirée de la méthode du botaniste japonais Akira Miyawaki dans le Jura. « Avec l’espoir d'en insipirer d'autres, et moi d’en faire une activité professionnelle », glisse-t-il.
Les préceptes de Miyawaki sont en tout cas à la mode. C’est aussi de ce botaniste que s’inspire l’association Boomforest pour créer ses mini-forêts aux portes de Paris, de même que le « collectif Micro-forêt de Toulouse en transition » au cœur de la Ville rose, l’association Projet Sylva dans le Tarn depuis 2018, ou « Semeurs de forêts » à Juvignies, dans l’Oise…. 20 Minutes vous aide à y voir plus clair.

Qui est donc cet Akira Miyawaki ?Le Japonais cumule 92 printemps, dont près de 70 consacrés à l’étude des graines et de la naturalité des forêts, dont il est devenu un spécialiste mondial. Xavier Dommange s’attarde surtout sur les trois années qu’il a passées en Allemagne, entre 1958 et 1970, en tant que chercheur invité de l’Institut allemand pour la cartographie de la végétation [1958-1960]. « Avec d’autres botanistes, il a travaillé sur le potentiel végétal naturel, indique-t-il. Autrement dit, quelles sont, pour un endroit bien précis, en fonction de son terrain et de son climat, les plantes qui vont naturellement occuper le terrain de façon stable, dans la durée. »
De retour au Japon, Akira Miyawaki poursuit ses recherches. Il dresse ainsi le constat que l’immense majorité des forêts de l’archipel, constituées d’essences introduites à travers les siècles par les forestiers pour produire du bois d’œuvre, ne sont pas les plus résilientes [qui résistent au choc], ni les plus efficaces pour faire face au changement climatique. Au contraire des arbres que les Japonais laissent pousser traditionnellement autour des temples, des tombeaux et des cimetières. Des forêts modestes certes, mais composées d’espèces qui se seraient naturellement développées sur cette parcelle si l’Homme ne l’avait pas urbanisée, et qui forment alors un écosystème stable.
Il développe alors une méthode pour planter et restaurer des forêts plus naturelles, notamment sur les sols dégradés. Les sites industriels, les zones urbaines ou périurbaines… On prête ainsi à Akira Miyawaki la restauration de 1.300 sites au Japon et dans divers pays tropicaux depuis les années 1970.
Que dit la méthode Miyawaki ?

« L’idée générale est de se rapprocher autant que possible de ce que serait la forêt à cet endroit précis, si elle n’avait jamais été touchée par l’Homme », résume Xavier Dommange. D’où ce terme de forêt « native » [à distinguer de « primaire », non créée par l'Homme] qui revient souvent pour qualifier les projets inspirés par le botaniste japonais.
Une fois cela dit, la méthode se décline ensuite en trois grands principes, que résume Boomforest sur son site internet.Une attention particulière au sol, qui doit être suffisamment riche et meuble pour que les jeunes racines s’y implantent bien.Une plantation dense d’arbres, à trois arbres au m² sous nos latitudes, pour favoriser la communication racinaire et limiter la croissance d’herbes adventices et créer une situation de compétition vertueuse pour la lumière.Une sélection d’espèces d’arbres et d’arbustes adaptées au lieu. Ce qui revient à choisir des espèces locales.

David Buffault, vice-président des Semeurs de forêts, et Xavier Dommange en ajoutent ceci:

De nombreux projets de « tiny forest » (mini-forêt), inspirées de Miyawaki, ont vu le jour ces dernières années en zone urbaine. Parfois dans des mouchoirs de poche improbables. Boomforest en a ainsi planté une porte de Montreuil, en mars 2018, sur un talus de 400 m² qui jouxte le périphérique parisien. Puis une autre porte des Lilas, il y a un an.
C’est aussi dans cette logique que s’inscrit le « collectif Micro-forêt de Toulouse en transition », qui a déjà planté 1.200 arbres sur un terrain de 400 m2 en plein cœur de la Ville rose, en mars dernier, et en projette de nouveaux encore.
C’est également l’idée de Xavier Dommange, qui rappelle que sa mini-forêt dans le Jura est à voir comme un démonstrateur. « Je m’appuierai dessus pour convaincre des municipalités d’implanter des mini-forêts Miyawaki en cœur de ville ou à leurs périphéries », prévoit-il.
Avec plusieurs bienfaits à la clé. Ces forêts grandissent déjà jusqu’à dix fois plus vite que les plantations classiques, assure Boomforest. Elles contribuent aussi à rafraîchir les villes – problématique forte en ces temps de canicule répétées –, captent leur part de CO2, apportent de la biodiversité, ajoute Xavier Dommange.
Une méthode déclinable aussi en campagne ?

C’est la conviction de « Projet Sylva » et des « Semeurs de forêts ». La première association a planté 5.000 arbres de trente essences dans deux prairies d’environ 5.000 m² dans le Tarn. Quant aux Semeurs de forêts, ils ont acheté une pâture d’1,4 ha en octobre 2019, sur une partie de laquelle ils projettent de planter plus de 3.000 arbres, « en espérant que la Nature – le vent et les animaux – fera le reste du travail en essaimant les graines », explique David Buffault.
Travailler à cette échelle implique de prendre quelques libertés vis-à-vis de la méthode de Miyawaki. Notamment sur la règle des trois arbres au m², rapidement trop coûteuse. En revanche, pas question de tergiverser sur la nécessité de travailler sur un grand nombre d’essences – 30 pour les deux associations – et toutes indigènes. C’est le cœur même de la démarche des deux associations : rompre avec le manque de diversité des forêts françaises. Si celles-ci ont doublé de surface en deux cents ans pour recouvrir aujourd’hui un tiers de l’Hexagone, Yann Roques, fondateur de Projet Sylva, appelle à ne pas oublier que « 84 % de ces bois n’ont qu’une ou deux essences. L’exemple le plus marquant est la forêt des Landes, qui s’étend sur un million d’hectares, dont 950.000 de pins maritimes. »
« Ce manque de biodiversité végétale ne favorise pas la biodiversité animale, poursuivent Yann Roques et David Buffault. Il favorise aussi la propagation des maladies, qui s’attaquent généralement à une seule espèce et n’ont plus alors qu’à sauter d’un arbre à l’autre. » C’est un autre atout encore de la méthode Miyawaki, qui complique le parcours des ravageurs en faisant cohabiter les essences.
Sarah Katib, chargée de mission Forêt à France Nature environnement, tique un peu tout de même sur la déclinaison de la méthode Miyawaki en milieu rural. « Elle a été conçue et a fait ses preuves pour faire pousser des forêts en quelques années là où il ne peut pas y avoir de regénération naturelle car les sols sont trop dégradés, rappelle-t-elle. Ailleurs, la nature peut faire elle-même le travail et le fera mieux que quiconque », poursuit-elle. Et si à FNE, on est d’accord sur la nécessité d’introduire plus de diversité dans les forêts françaises, « il y a des des techniques largement connues des forestiers et moins coûteuses que celle de Miyawaki pour le faire à grande échelle », reprend Sarah Katib pour qui la méthode du botaniste japonais «n'a rien à faire en forêt».
Ce n’est pas non plus ce que veulent faire Yann Roques ou David Buffault. « L’idée est bien plus de créer par-ci par-là des oasis de biodiversité, résume le premier. Quitte même, un jour, à créer des corridors. »

Selon 20 Minutes

 

10/11/2020

Un site de production d'hydrogène en Vendée...

Dans la foulée du plan hydrogène gouvernemental présenté le 8 septembre dernier, un premier site de production de ce gaz à partir d'énergie renouvelable, va voir le jour.
La start-up nantaise Lhyfe (créée en 2017) et des représentants des collectivités locales, entreprises et industriels impliqués dans le projet, posent ensemble, ce samedi 26 septembre, la première pierre de ce site, situé en Vendée à Bouin.
Une fois achevé, il comprendra un bâtiment industriel de 700 mètres carrés dédié à la production d’hydrogène et 200 mètres carrés de bureaux qui hébergeront un centre de recherche dédié à la production d'hydrogène offshore.
La production d'hydrogène débutera en 2021
Pour produire de l'hydrogène "vert" issu de source d'électricité renouvelable par opposition à l'hydrogène "gris" issu des hydrocarbures, le bâtiment industriel sera directement relié au parc éolien de Bouin à proximité. Situé au bord de l’océan Atlantique et doté de 8 éoliennes, ce site a été mis en service en 2003.
L'unité industrielle utilisera le procédé de l'electrolyse (séparant les molécules d’eau pour obtenir de l’hydrogène et de l’oxygène) et doit produire ses premiers kilos d'hydrogène au printemps 2021. La start-up table sur une production journalière de 300 kg (pouvant monter à 1000 kg à terme) destinée à alimenter la demande locale, notamment une future station à hydrogène implantée dans la ville de La Roche-sur-Yon (préfecture de la Vendée).
Un partenariat a été noué avec le CEA
"Cette station a vocation à alimenter une première ligne de bus ainsi que des véhicules de la collectivité (bennes à ordures ménagères, etc.). Elle sera également ouverte au grand public", précise-t-on chez Lhyfe
Pour financer ses projets industriels et de recherche, la start-up a levé 8 millions d'euros en 2019. Plus de 2,8 millions d’euros vont être investis dans la création du centre de recherche et de développement qui jouxtera l'usine d'hydrogène vert.
Par ailleurs, Lhyfe a noué en juin 2020 des partenariat dans la recherche et développement avec le CEA, l’Alliance Marine Energy (Interreg North-West Europe) et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Les innovations développées dans le cadre du contrat avec le CEA Tech seront mises en application sur le site de production vendée d'hydrogène "vert" 

Selon BFM-TV

06/11/2020

Nicolat Hulot s'insurge contre la réintroduction des néonicotinoïdes...

L'Assemblée nationale s'empare lundi du projet de loi controversé permettant la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes pour préserver la filière betteraves, en dépit de la ferme opposition du camp écologiste et de certains dans la majorité. Jean-Charles Colas-Roy, le Monsieur environnement de La République en marche (LREM), a ainsi annoncé qu'il ne votera pas le texte lors du scrutin prévu mardi. Dans Le Journal du dimanche, Nicolas Hulot, l'ancien ministre de la Transition écologique d'Emmanuel Macron de 2017 à 2018, s'oppose à la prolongation de l'usage de ces pesticides.

Les députés voteront mardi une dérogation permettant l'usage des néonicotinoïdes, interdits en 2016. Que leur dites-vous?
J'appelle les députés à ne pas voter cette loi. Prolonger l'usage des néonicotinoïdes pour la filière de la betterave, alors que leur interdiction a été votée en 2016, ce n'est pas une solution, ce n'est pas constructif, ce n'est pas prospectif. Le secteur de la betterave est depuis longtemps en difficulté pour des raisons structurelles. On se retrouve dans une de ces situations où les perdants seront des deux côtés : abeilles et agriculteurs. C'était déjà pareil pour le glyphosate. L'État se fixe des objectifs ambitieux, mais ensui
te, il ne fait pas grand-chose pour les atteindre.
"

Le problème ne vient pas de chez Barbara Pompili, mais des autres ministères
"
Y compris vous-même, quand vous étiez ministre?
Le secteur de la recherche, notamment avec l'Inrae, comme le secteur agricole, n'ont pas bougé depuis que la loi a été votée. Si le ministère de l'Agriculture et celui de la Recherche ne donnent pas les moyens pour accompagner l'évolution en profondeur de l'agriculture et sortir de la dépendance aux pesticides, nous n'y arriverons pas.

 Réintroduction des néonicotinoïdes : la betterave est toujours un champ de bataille
Pourquoi refuser cette prolongation?
Les néonicotinoïdes sont des pesticides, dont certains sont 7.000 fois plus toxiques que le DDT. Toute la littérature scientifique le montre. On trouve des résidus dans les cours d'eau et dans les sols et cela détruit la biodiversité, en premier lieu les insectes et les abeilles. Or le travail de pollinisation des abeilles pour l'agriculture est absolument irremplaçable. À l'échelle du monde, la valeur écosystémique du travail des abeilles, c'est l'équivalent de 153 milliards d'euros par an.

Sans dérogation, 46 000 emplois seraient menacés. Que faire?
Réautoriser les néonicotinoïdes n'est pas la solution. Et on ne peut pas laisser ce secteur au bord de la route. Il faut donc les aider, tout en ayant une vision de plus long terme. Ma fondation a estimé les pertes pour cette année à 77 millions d'euros pour les betteraviers. Indemnisons-les en échange de la mise en place de pratiques : allongement des rotations, réintroduction des haies… Idem pour l'industrie sucrière : il faut fixer des contreparties en matière d'emploi et de transition pour un secteur qui va déjà mal. Nous ne nions pas le problème, mais on ne découvre pas non plus cette situation.

Barbara Pompili, qui vous ­succède, estime que cette dérogation est la seule solution 

pour sauver la filière… Barbara Pompili est confrontée à la complexité de la décision. Je ne lui jette pas la pierre. J'ai été dans des situations identiques en ayant à gérer des injonctions contradictoires. Je comprends tellement les difficultés qu'elle rencontre… Le problème ne vient pas de chez elle, mais des autres ministères. Y a-t-il, quelque part, une vision qui émerge sur une nouvelle politique agricole? Je la cherche désespérément. Pourtant, il n'y a jamais eu autant de paramètres réunis pour faire muter l'agriculture française : il y a une demande sociétale de produits de qualité et de proximité. Et nous avons aussi ce fantastique levier de la restauration collective. La politique agricole commune ­représente 50 milliards d'euros par an au niveau européen. C'est notre argent. Chaque euro doit faire jaillir le modèle de demain. Si le bio avait eu autant d'aides que l'agriculture conventionnelle, aujourd'hui, il serait accessible à tout le monde.
"

Y a-t-il ­besoin de se précipiter dans le "toujours plus", "toujours plus vite" au risque de ne plus savoir où l'on va?

Le plan de relance n'est-il pas une bonne nouvelle pour l'écologie?
Il y a du mieux. Les choses ne peuvent pas être pires que quand j'étais là… Il y a des avancées sur la rénovation des bâtiments, sur l'hydrogène, si toutefois il est produit à partir d'énergies renouvelables et utilisé pour certains secteurs. J'avais obtenu péniblement un plan hydrogène de 100 millions d'euros qui avait finalement été retoqué. Là, le plan se compte en milliards. Mais ce qui est prévu pour le modèle agricole n'est pas du tout suffisant. Dans ce plan de relance, il y a 30 milliards pour l'écologie, mais il faut aussi regarder comment seront dépensés les 70 autres milliards : est-ce que chaque euro est conditionné à des engagements des entreprises dans le domaine de la transition écologique? La question, c'est : est-ce qu'on en fait assez?
 Prix, mafia, faux certificats : enquête sur "les imposteurs du bio"
Êtes-vous favorable à la 5G?
Rien ne nous empêche de prendre le temps, d'évaluer les impacts et la nécessité d'aller plus vite dans le numérique. Y a-t-il ­besoin de se précipiter dans le "toujours plus", "toujours plus vite" au risque de ne plus savoir où l'on va? Par ailleurs, le monde numérique est excessivement toxique en matière d'impacts climatiques. Donc tout cela mérite un temps de pause. Ce serait le signe d'une démocratie saine.

Emmanuel Macron a comparé les opposants à la 5G à des Amish…
Cette formule n'était pas utile. Se moquer des écologistes et de l'écologie, c'est oublier que sur beaucoup de sujets, ils ont souvent eu raison. La modernité, ce n'est pas d'être aveuglé par le succès de la technologie. Reconnaissons que l'écologie est le sujet central du XXIe siècle. Au moment où l'Amazonie est en feu et où la banquise fond comme neige au soleil, un peu d'humilité ne ferait de mal à personne.

 Selon Arthur Nazaret - leJDD - samedi 3 octobre 2020

29/10/2020

Le "Mayflower" piloté par une I.A. va traverser l'Atlantique...

VEHICULE AUTONOME - Retardée en raison du coronavirus, la traversée de l’Atlantique par le Mayflower aura finalement bien lieu
Le Mayflower est un nom mondialement connu dans le domaine de la navigation. Outre un célèbre vaisseau marchand transportant les premiers colons vers les futurs Etats-Unis, il s’agit également d’un navire autonome. Comme son illustre prédécesseur, il va s’attaquer aux eaux profondes et tumultueuses de l’Atlantique.
L’idée initiale était de faire cette traversée le 16 septembre 2020, à l’occasion des 400 ans jour pour jour du départ des colons vers le Nouveau Monde. Le périple devait sensiblement être le même, avec un départ depuis l’Angleterre vers Cape Cod, entre Boston et New York.

Malheureusement, la crise du coronavirus est passée par là, avec pour conséquences de grands chamboulements, notamment sur l’agenda du Mayflower. Le voyage inaugural est finalement reporté à avril 2021, soit un report de sept mois. Avant de s’engager en hautes mers, le navire devra passer une série de tests, afin de s’assurer de sa conformité et de la sécurité du périple annoncé.
Une IA à la barre

Outre l’aspect commémoration derrière le voyage, l’intérêt est évidemment scientifique. En effet, le Mayflower sera entièrement piloté par une intelligence artificielle conçue par IBM. Captain Watson, c’est son nom, devra décider de la meilleure route à suivre en fonction de toute une série de paramètres : météo, courants, circuits des navires marchands,… Plusieurs capteurs, comme un radar et un système de positionnement des autres navires, viendront l’aider dans sa traversée. Une supervision humaine sera néanmoins présente sur le navire.
Le Mayflower est également destiné à observer les fonds marins et la biodiversité. Il observera régulièrement la faune, mais procédera également à plusieurs analyses de l’eau de mer, notamment en cherchant la présence de microplastiques.

Selon Mr des autres navires, viendront l’aider dans sa traversée. Une supervision humaine sera néanmoins présente sur le navire.
Le Mayflower est également destiné à observer les fonds marins et la biodiversité. Il observera régulièrement la faune, mais procédera également à plusieurs analyses de l’eau de mer, notamment en cherchant la présence de microplastiques.

Selon Mr Florent Erculisse pour 20 Minutes-samedi 19/9/2020

24/10/2020

L'aloe vera, un gel réparateur...

L'Aloe vera ou aloès est cultivé à grande échelle dans le monde, car des recherches ont prouvé ses nombreux bienfaits. Que ce soit en interne ou en externe, cette plante venue d'Amérique avec les conquistadors et décrite dans diverses pharmacopées était déja connue des sumériens, des égyptiens, des arabes et des indiens plus de 5000 ans avant notre ère. Son latex, pulpe transparente à l'intérieur des feuilles, était réputée soigner les brûlures.

Depuis 1912, un certain Johnson, écrit Mme Pierrette Nardo dans la revue Plantes et Santé, redécouvrit les vertus de son gel. A partir de 1930, ce gel fut utilisé pour soigner les lésions radiologiques. Dans les années 50, un procédé de stabilisation du gel fut mis au point. L'aloès de nos jours entre fréquemment dans la préparation de produits cosmétiques et dermatologiques.

L'aloès, qui supporte la culture en appartement, offre aussi l'avantage d'être une plante dépolluante. Elle absorbe en effet les formaldéhydes contenus dans les bois agglomérés et dans les vernis. "Ingéré, le jus d'aloe vera (pulpe additionnée d'eau) soulage les crampes d'estomac et aide les digestions difficiles, régule les fonctions hépatiques et, en facilitant l'élimination des toxines, participe au nettoyage des organes encombrés (foie, reins) tout en stimulant nos défenses immunitaires." Il est surtout cultivé dans les pays chauds comme les Canaries, mais il s'adapte à beaucoup de régions.

En externe, le gel sert pour divers soins dermatologiques: brûlures, ampoules,piqûres d'insectes,soins cosmétiques.Très riche, le gel contient des tanins, de nombreuses vitamines , des minéraux, des acides aminés, des enzymes, des acides gras essentiels. C'est pourquoi le jus de l'aloe vera est apprécié lors de fatigues, fragilités et carences. On le prescrit en cas de diabète, d'allergies,de constipation et de problèmes cardiaques.

Alors, achetons bouteilles de jus ou gel de pulpe et testons sur nous ces bienfaits!

Lyliane

23/10/2020

Préservation des espèces...

Une bien maigre consolation. Ce jeudi 10 septembre, un nouveau rapport publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF) montrait qu'entre 1970 et 2016, 68 % de la faune sauvage a disparu. Néanmoins, tout n'est pas perdu. D'après une étude de l'université de Newcastle et de l'ONG BirdLife international, publiée dansConservation Letters, reprise par The Guardian et Le Courrier international, les efforts mondiaux pour préserver la biodiversité depuis 1993 ont permis de sauver 48 oiseaux et mammifères parmi lesquelles le condor de Californie, le cochon pygmée et le lynx pardelle.
En 1993, la convention sur la diversité biologique (CDB) des Nations unies entrait en vigueur afin d'encourager les États à agir pour préserver toutes formes de vie sur terre. D'après l'étude en question, le taux d'extinction des oiseaux et mammifères aurait été trois à quatre fois supérieur en cas de non-action à l'échelle planétaire. « La disparition complète de certaines espèces peut être stoppée si nous en avons la volonté suffisante », s'enthousiasme Phil McGowan, coauteur de l'étude, dans The Guardian. Phil McGowan, qui est chef du groupe de travail de la commission de sauvegarde des espèces de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), et ses coauteurs préviennent néanmoins que bon nombre d'espèces sont encore en danger.

Pour survivre, les oiseaux ont changé de corpulence. Marco Lambertini, le directeur mondial du WWF, attend d'ailleurs beaucoup de ces prochains mois. En effet, plusieurs grandes réunions internationales sur la biodiversité, reportées cette année en raison de la crise sanitaire, devraient être organisées en 2021. « Nous avons un devoir moral de coexistence avec la planète, mais maintenant il y a aussi cet élément nouveau, l'impact sur nos sociétés, notre économie et, bien sûr, notre santé », fait savoir Marco Lambertini. Tout reste encore à faire?

Selon Le Point-vendredi 11 septembre 2020

16/10/2020

Pas de forage pétrolier en Alaska pour préserver les caribous

Les Etats-Unis ont déjà signé des accords internationaux avec le Canada pour préserver cette réserve naturelle, sanctuaire de nombreuses espèces animales.

Le Canada a apporté ce jeudi son soutien aux groupes qui contestent les futurs forages pétroliers en Alaska. Le programme industriel menace, selon les défenseurs de l’environnement, la population de caribous dans la région.

En août dernier, le gouvernement américain a approuvé des forages pétroliers et gaziers dans la réserve naturelle de l’Arctique. La vente de concessions pétrolières dans cette zone pourrait commencer dès fin 2020, selon le ministre de l’Intérieur américain.

— Jonathan Wilkinson (@JonathanWNV) September 3, 2020

Une harde d’une « importance inestimable »

Des associations ont engagé fin août aux Etats-Unis deux actions en justice pour tenter de bloquer l’exploitation industrielle de la réserve. Le Canada s’oppose depuis longtemps à cette exploitation, qui pourrait avoir de graves répercussions sur la harde de caribous de Porcupine, une des rares encore en bonne santé, ainsi que les populations d’ours polaires et d’oiseaux migrateurs.

Ottawa et Washington ont déjà conclu des accords internationaux pour la préservation de cette harde. Le Canada a créé deux vastes parcs nationaux dans la plaine du Yukon, près de la réserve, pour protéger les caribous. Cette harde « est d’une importance inestimable pour la culture et la subsistance des Gwich’in et des Inuvialuits », a indiqué le ministre canadien de l’Environnement.

Le gouvernement canadien fait « front commun » avec le gouvernement du Yukon et les représentants autochtones « dans leur engagement pour la préservation de cette harde et de son habitat », a-t-il ajouté. « Le Canada va continuer d’exprimer ses inquiétudes aux Etats-Unis concernant une exploitation pouvant affecter » la harde, a-t-il conclu.
Selon 20 Minutes - vendredi 4 septembre 2020

 

15/10/2020

Que pouvons nous faire pour sauver les mers et les océans?

Chaque pays est responsable d’une partie de la mer qui est proche de lui, au moins sur les 200 premiers milles marins (370 kilomètres). Plus on s’éloigne des côtes, plus la mer devient une zone «très difficile à contrôler parce qu’elle appartient à tout le monde et donc à personne. Il n’y a pas de force internationale pour faire la police des mers donc il y a des activités illégales», explique Cristina Barreau, juriste maritimiste de l’association de protection des océans Surfrider. ors comment nettoyer les océans ? «On ne peut pas récupérer le plastique parce qu’il y en a trop, que c’est très dur de nettoyer les microplastiques et qu’il en arrive toujours plus, tranche Jean-François Ghiglione, directeur de recherche pour le CNRS à l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer. On fait quoi quand on a de l’eau du robinet qui coule au sol ? On éponge pendant toute sa vie ou on coupe le robinet ? La solution est de produire moins de déchets.» Il existe des matières qui peuvent remplacer le plastique, mais elles coûtent bien plus cher.

Si rien n’est fait d’ici à 2050, il y aura plus de déchets plastiques que de poissons dans les océans. Alors il faut agir. «Au départ, le plastique est fait pour durer. Il y a une grande différence entre un jouet en plastique et l’emballage plastique d’un paquet de gâteaux qui est tout de suite jeté», remarque Jean-François Ghiglione. En 2021, une dizaine de produits plastiques à usage unique, comme les pailles, les couverts jetables ou les tiges des ballons gonflables seront interdits dans l’Union européenne. C’est déjà le cas depuis janvier en France pour les assiettes, gobelets et cotons-tiges. Mais ce n’est pas suffisant, disent les associations de protection de l’environnement.

On peut agir !«Les premiers responsables ne sont pas les consommateurs mais l’agriculture industrielle et les industries. On a tout de même un certain pouvoir : si on arrête d’acheter du plastique à usage unique, les entreprises vont être obligées de changer leur production», conseille Cristina Barreau.

Selon Libération- jeudi 3 septembre 2020

14/10/2020

Poursuites en justice de l'Etat français à propos du climat...

La France en fait-elle assez pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES)? La réponse est non pour six jeunes Portugais qui attaquent ce jeudi 33 Etats, dont la France, afin de les inciter à en faire davantage. L'initiative de ces adolescents s'inscrit dans la démarche des associations écologistes Greenpeace, Oxfam, la Fondation pour la nature et l'homme de Nicolas Hulot et de l'ONG Notre affaire à tous, qui ont entamé une procédure contre l'Etat devant le tribunal administratif pour carence en matière de lutte contre le changement climatique. La justice devrait se prononcer à l'automne.
Pour appuyer ce recours, les associations écologistes ont obtenu la signature de plus de 2 millions de citoyens demandant au gouvernement de mettre un coup d'accélérateur. Pointé du doigt, l'Etat a répondu le 23 juin. Dans un mémoire de défense de 18 pages, la directrice des affaires juridiques du ministère de l'Ecologie souligne que « le Parlement a adopté trois lois renforçant les obligations de l'Etat en matière de lutte contre le changement climatique ».

Sécheresse : nos forêts sont à l’agonie
« On dispose effectivement de beaucoup de lois et la France a signé des traités s'engageant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, mais il est maintenant temps d'agir, estime Cécilia Rinaudo, coordinatrice générale de Notre Affaire à tous. Car aujourd'hui, nous sommes en retard dans tous les domaines : transport, agriculture, logement. »
Le gouvernement ne fait pas du tout le même constat. En matière de gaz à effet de serre, l'année 2020 s'est traduite par « une diminution significative des émissions par rapport à 2017 », selon le ministère de l'Ecologie, qui estime par ailleurs que l'Etat n'est pas seul responsable : « Il n'est pas en capacité d'empêcher l'intégralité des émissions […] sur le territoire français » du fait qu'une « part substantielle de cette pollution procède de la réalisation des activités industrielles et agricoles, mais également de choix et de décisions individuels sur lesquels il n'est pas toujours possible d'influer ».

Selon Mr Frédéric Mouchon - Le Parisien - jeudi 3 septembre 2020

13/10/2020

Pollution des mers et des océans...

Produits chimiques, déchets : tout ça fait forcément du mal aux poissons, aux crustacés et à tous les organismes vivants dans la mer. Beaucoup se retrouvent piégés dans des filets de pêche abandonnés par exemple. Ils peuvent alors se blesser, ne plus parvenir à se nourrir et mourir. Les tortues prennent les sacs plastiques pour des méduses et peuvent s’étouffer en les avalant. Les pailles en plastique terminent aussi dans leurs narines ou leur estomac. Photo Sergi Garcia Fernandez. Biosphoto

Le plastique, un produit toxique
Les animaux marins ingèrent les morceaux de plastique, qu’ils prennent pour de la nourriture. Au bout d’un moment, ils n’ont alors plus de place dans l’estomac pour manger et meurent de faim. En 2019, une baleine a par exemple été retrouvée morte avec 40 kilos de déchets en plastique dans l’estomac… 14 000 mammifères sont chaque année retrouvés morts sur les plages à cause de ça. Mais ils sont en réalité bien plus, puisque la grande majorité meurent en mer. L’ONG Greenpeace estime que c’est quasiment 10 fois plus.

Et ça ne concerne pas que les océans. Dans la mer Méditerranée, il y a autant de minuscules bouts de plastiques que de zooplanctons, qui sont la base de la chaîne alimentaire. Pas très appétissant pour les poissons… «Imaginez qu’à la cantine à midi on vous mette une moitié de crevettes et une moitié de plastique dans votre assiette !» lance Jean-François Ghiglione, directeur de recherche pour le CNRS à l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer.

Suite de relations alimentaires entre les êtres vivants : chacun mange celui qui le précède.Les humains mangent ensuite des poissons qui ont eux-mêmes avalé des morceaux de plastique. On ne peut pas en mourir mais ce n’est bon pour l’organisme. Le plastique est propre et brillant mais il contient tout un tas de produits toxiques. «Quand on absorbe du plastique, les polluants qui sont à l’intérieur se libèrent dans l’organisme, explique Jean-François Ghiglione. Or ce sont des perturbateurs endocriniens : ça veut dire qu’ils perturbent nos hormones et peuvent entraîner une puberté précoce, par exemple.»

Transformation physique du corps qui survient quand on grandit, comme l’arrivée des règles chez les filles. Si elle est précoce, ça veut dire qu’elle arrive plus tôt que d’habitude.

Enfin, les déchets plastiques qui bougent dans l’eau au fil des courants transportent avec eux, sur des milliers de kilomètres, des espèces invasives : ce sont le plus souvent des mollusques, des algues ou des microbes qui viennent perturber les écosystèmes.
Espèces animales ou végétales qui s’implantent dans un nouveau milieu naturel et le perturbent.
Systèmes formés par des espèces vivantes regroupées dans un même endroit qui s’organisent entre elles.

Selon Libération-jeudi 3 septembre 2020

09/10/2020

L'amer bilan politique de Mr Nicolas Hulot...

Deux ans après sa démission du gouvernement d’Emmanuel Macron, Nicolas Hulot n’a toujours pas digéré son expérience en politique. L’écologiste affiche sa déception dans un article publié par le magazine Paris-Match.

L’écologiste Nicolas Hulot tire, dans une interview jeudi à Paris-Match, un bilan amer de son bref passage au pouvoir en tant que ministre de la Transition écologique d’Emmanuel Macron (2017-2018), une année pendant laquelle il juge n’avoir été « qu’un exécutant, submergé ».
« À Matignon, les énarques autour (du Premier ministre Édouard Philippe) me regardaient comme l’écolo de service. Pour eux, les éoliennes, c’étaient des moulins à vent pour les bobos », rapporte-t-il à l’hebdomadaire, dans un long article accompagné de photos de l’ancien homme de télévision, 65 ans, dans sa propriété bretonne.
L’ex-ministre pointe un conservatisme et une sensibilité aux lobbies des conseillers du pouvoir : « Tous ces gens étaient bien plus jeunes que moi, mais leurs logiciels étaient parfois obsolètes. […] J’ai vu des conseillers à l’Agriculture plus rigides que la patronne de la FNSEA ».
Son passage au gouvernement, après avoir dit non successivement à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, s’est résumé selon lui à une succession d’arbitrages perdus : « Il faut le reconnaître, tout se joue à Matignon. Par contre, je suis responsable des non-décisions ou des mauvaises. Je n’étais qu’un exécutant, submergé. Au début, j’ai cru que je n’étais pas au niveau ou mal organisé, avant de réaliser qu’on était structurellement sous l’eau. »
Et de conclure : « Quand je parlais d’une mutation sociétale, eux pensaient adaptation, moi transformation du système. C’est là l’immense malentendu : ils voulaient soigner une bronchite, moi un cancer généralisé. »

Selon l' AFP - Ouest-France - jeudi 3 septembre 2020

05/10/2020

La mémoire des arbres...

Des chercheurs chiliens et argentins ont sondé la « mémoire » des arbres pour dater l’évolution du changement climatique des six derniers siècles. Ils confirment une méga-sécheresse en cours depuis onze années. Un, deux, trois, quatre… Enfant, qui ne s’est jamais amusé à estimer l’âge d’un arbre coupé en comptant ses cernes de croissance ? Cette méthode de datation est validée par une science : la dendrochronologie. L’absence de pluie, les avalanches ou encore les tremblements de terre altèrent la pousse des arbres, modifiant l’épaisseur des cernes. Ces variations constituent autant d’indices permettant de reconstruire le climat passé.

Un atlas de la sécheresse
Ce sont ces cicatrices accumulées au fil du temps qu’un groupe de chercheurs chiliens et argentins ont analysées pour élaborer le premier atlas de la sécheresse en Amérique du Sud, du XV siècle à nos jours. Pendant plus de dix ans, nous avons étudié 15 000 arbres, près de 300 espèces, de l’Amazonie méridionale à l’extrême sud de la Patagonie » , détaille Carlos Le Quesne, dendrochronologue à l’Université australe du Chili.
Les universitaires ont parcouru la Cordillère des Andes à la recherche d’arbres séculaires. La largeur des cernes reflète les changements annuels d’humidité, reprend Carlos Le Quesne. Nous avons choisi des arbres, parfois millénaires, sensibles au manque d’eau, tel l’araucaria dont l’espèce a cohabité avec les dinosaures. 
Méga-sécheresse en cours
Pour faire parler les vénérables cyprès de la Cordillère et autres alerces, une espèce endémique rare et qui dépasse les 4 000 ans, un simple carottage suffit. Sans conséquence pour l’arbre, le prélèvement consiste en l’extraction d’un échantillon de bois, long d’une dizaine de centimètres et large comme une paille.
 En croisant nos données avec les chroniques des conquistadores espagnols qui mentionnaient des famines ou de faibles récoltes, nous avons pu confirmer avec précision les années où la pluie a manqué ou, à l’inverse, était en excès » , explique Duncan Christie, paléoclimatologue à l’Université australe du Chili.
Les trente-huit chercheurs ont pu déterminer qu’entre 1400 et aujourd’hui, la fréquence et la durée des événements climatiques extrêmes se sont accrues. Avant, la sécheresse dans la zone centrale du Chili et les pluies torrentielles dans le bassin de la Plata [Argentine, Uruguay, Brésil et Paraguay] se produisaient tous les dix à quinze ans , note Duncan Christie.
La bascule s’opère dans les années 1960, lorsque la courbe des émissions de gaz à effet de serre s’embale au niveau mondial. Depuis, ces épisodes extrêmes se répètent tous les cinq ans. Les scientifiques ont aussi révélé que la méga sécheresse, en cours depuis onze ans dans la zone centrale du Chili, n’a pas de précédent lors des 600 dernières années.
Véritables salles d’archives à ciel ouvert, les forêts millénaires contribuent également à mieux anticiper le dérèglement climatique. Nos découvertes servent à affiner les modèles climatiques, confirme Duncan Christie. À ce rythme, l’automne austral pourrait disparaître à moyen terme. 

Selon Mr Alan LOQUET. Santiago du Chili, - Ouest-France - lundi 31 août 2020

04/10/2020

Parrainer des ruches pour sauver les abailles...

A Paris, un passionné fabrique du miel sans pesticides tout en sensibilisant ses concitoyens aux enjeux liés à la biodiversité et à la pollinisation. oilà quatre ans que cet ancien réparateur de moteurs dans l’aéronautique est devenu apiculteur. Son intérêt pour les abeilles date de son enfance, passée en Loir-et-Cher, au sein d’une famille propriétaire de ruches depuis des générations. Lionel Potron a fait le choix d’une apiculture urbaine. Il a installé une majorité de ses 400 ruches sur les toits de la capitale, pour éviter les vols et les dégradations. Il récolte 6 tonnes par an d’un miel labellisé Fabriqué à Paris, issu principalement des tilleuls, marronniers ou acacias parisiens, et garanti sans pesticides. «Depuis l’introduction des néonicotinoïdes, dans les années 1990, la mortalité annuelle des abeilles est passée de 5% à plus de 30%, constate Zakia Abarou, porte-parole du réseau Un toit pour les abeilles. Mais ces pesticides ne sont pas seuls en cause. La monoculture ne permet plus aux abeilles d’avoir une subsistance tout au long de l’année. Et elles doivent faire face aux attaques du frelon asiatique et du varroa, un parasite.»
Pour aider les apiculteurs à faire face à ces aléas, Régis Lippinois, installé en Charente-Maritime, a créé il y a dix ans Un toit pour les abeilles, qui emploie 10 personnes. «Un particulier peut parrainer une partie d’une ruche à partir de 4,50 euros par mois; c’est 90 euros pour une entreprise, détaille Zakia. En échange, l’apiculteur leur réserve des pots de miel. Le prix –entre 25 et 30 euros le kilo– est plus élevé que celui du marché afin de les aider à financer de nouvelles ruches et à faire face aux difficultés.» Depuis sa création, près de 68 000 particuliers et 2400 entreprises ont subventionné plus de 10 000 ruches.
N’étant pas dans une zone exposée aux pesticides, Lionel constate une mortalité de ses essaims inférieure à 10%. S’il a adhéré à Un toit pour des abeilles, c’est moins pour l’aide financière –en 2019, il a dégagé un bénéfice net de 10% de son chiffre d’affaires – que pour sensibiliser ses concitoyens à la cause de ces apidés. «Les parrains sont invités à visiter les ruches. On leur explique notre travail, le rôle de la pollinisation dans la protection de la biodiversité, l’importance de planter des fleurs mellifères, même dans un bac accroché à une fenêtre.»
La pollinisation, essentielle pour notre alimentation
Avec l’association Happyculteur, il s’occupe d’ailleurs d’un
e école qui forme chaque année une trentaine de personnes à l’apiculture. Dans l’espoir que ces apprentis augmentent le nombre de ruches pour pallier la surmortalité des abeilles. L’annonce de la réintroduction des néonicotinoïdes rend ce travail encore plus essentiel. En France, 35% de la quantité de notre alimentation et 65% de sa diversité dépendent de la pollinisation. Et donc des abeilles.
La protection des abeilles dans la loi:Le 31 juillet 2018, la France interdisait l’utilisation des néonicotinoïdes, ces insecticides tueurs d’abeilles. «La France se positionne plus que jamais en pointe sur l’interdiction des produits phytopharmaceutiques dangereux pour les pollinisateurs», se félicitait le ministère de l’Agriculture. Mais, face à la jaunisse de la betterave, le gouvernement vient d’annoncer la réautorisation pour cette filière des néonicotinoïdes pour 2021, entraînant une levée de boucliers des apiculteurs.

Selon Mme Caroline Fontaine - Paris Match - dimanche 30 août 2020

 

 

02/10/2020

Strasbourg: Plan Canopée pour des arbres en ville...

Il s’agit de planter 10 000 arbres au plus tard en dix ans », mais « aussi de sauvegarder et protéger les arbres » déjà présents dans la ville, a déclaré la première maire écologiste de Strasbourg (Bas-Rhin) Jeanne Barseghian, en présentant, samedi 29 août, un programme de « végétalisation » de la capitale alsacienne.

La nouvelle municipalité écologiste de Strasbourg a présenté samedi 29 août un programme de « végétalisation » de la capitale alsacienne, qui doit passer par la plantation de 10 000 arbres afin de mieux adapter la ville au changement climatique.
« C’est un enjeu de confort, un enjeu climatique, un enjeu pour la biodiversité, pour le bien-être et pour l’adaptation de notre ville aux changements en cours, que ce soit les canicules mais aussi les inondations », a expliqué lors d’une conférence de presse Jeanne Barseghian, première maire écologiste de Strasbourg.
Celle-ci avait signé, dès son arrivée à la mairie, une déclaration d'« état d’urgence climatique » pour la ville.
« Il s’agit de planter de manière massive 10 000 arbres (hors forêts) au plus tard en dix ans », mais « aussi de sauvegarder et protéger les arbres » déjà présents dans la ville, a poursuivi Jeanne Barseghian.
« À terme, on redonnera 300 hectares à la nature »
La ville compte actuellement plus de 40 000 arbres dans les parcs, jardins et espaces verts d’équipements publics.

« À terme, on redonnera 300 hectares à la nature », a-t-elle résumé soulignant vouloir que cette « végétalisation » intervienne « de manière équitable sur l’ensemble du territoire strasbourgeois » et « pas seulement sur le centre-ville ».
« Notre objectif est d’atteindre un indice de Canopée (pourcentage de l’espace urbain couvert par des arbres d’au moins trois mètres de hauteur, N.D.L.R.) à hauteur de 30 % » d’ici 2050, contre 26 % actuellement, a complété Suzanne Brolly, adjointe à la maire.
« On ne peut pas penser seulement sur le temps d’un mandat quand on parle de nature, il faut anticiper », a-t-elle souligné, évoquant la possibilité de plantations sur les places, mais aussi sur les trottoirs, les cours d’écoles, les cimetières, les terrains de sport etc.
Le projet, baptisé plan Canopée et doté pour la première année d’un budget d’un million d’euros, doit faire l’objet d’une délibération lundi au conseil municipal.
En juillet, des arbres ont provisoirement été installés sur plusieurs places de Strasbourg pour atténuer les îlots de chaleur urbains pendant l’été avant que des plantations durables puissent débuter à l’automne.

Selon AFP. - Ouest-France - samedi 29 août 2020

30/09/2020

Ne plus rien jeter dans la nature...

Lors d’une balade en pleine nature, vous avez l’habitude de vous débarrasser de vos déchets organiques. Bien que ce geste puisse paraître anodin, il a des conséquences… Découvrez lesquelles.
A priori, une peau de banane se dégrade naturellement et un trognon de pomme peut même donner un petit pommier, non ? Contrairement aux idées reçues, jeter ses déchets biodégradables, du type noyau ou épluchures de fruits, peut avoir un impact environnemental. C’est d’ailleurs ce que rappellent des gardes forestiers américains du parc national de Glacier dans le Montana sur eur page Facebook. "Ces aliments ‘naturels’ ne se décomposeront pas rapidement", expliquent-ils avant d’inviter les visiteurs à emporter leurs déchets avec eux.

Deux ans pour éliminer une peau de banane
Si les animaux ne sont pas friands de votre goûter laissé dans la nature, la décomposition de vos noyaux et épluchures de fruits demandera bien plus de temps que vous ne le pensez. "Cela peut prendre plusieurs années pour certains fruits en fonction de l’environnement", soulignent les rangers de cette réserve de biosphère inscrite au patrimoine de l’Unesco. Dans le parc de Glacier, où ils officient, le processus de décomposition d’une peau de banane, pourtant biodégradable et naturel, peut mettre jusqu’à deux ans. Pour un trognon de pomme, il faudra tout de même attendre huit semaines. "Qu’elle soit bio ou pas bio, la peau de banane met beaucoup de temps à se décomposer, parce que c’est une peau, une chapelure, très fibreuse. Et surtout, on n’a pas les insectes de son pays d’origine ici. Des insectes aptes à la manger et la décomposer rapidement", confirme un éco-garde du parc national des Calanques de France au site Alternativi.fr.

Des animaux mis en danger
Et si nos fruits peuvent rester longtemps sur le sol, ce n’est pas le seul et unique risque. Les déchets que nous déposons dans la nature peuvent aussi mettre en danger certains animaux en cas d’ingestion. "Si la faune sauvage les mange, ils ne seront probablement pas bien digérés car ces animaux ne sont pas accoutumés à cette nourriture", ajoutent les gardes forestiers américains.
Un impact sur la flore
Troisième conséquence, et pas des moindres, nos déchets peuvent aussi perturber notre écosystème. Bien qu’ils soient naturels et biodégradables, des fruits comme les bananes ne poussent pas habituellement dans certains environnements comme les calanques marseillaises. Résultat, leurs peaux peuvent bousculer la croissances des arbres et des plantes environnantes.
Pour être sûr de ne pas perturber la faune et la flore, il est donc préférable de garder ses déchets avec soi et de les jeter dans une poubelle à votre retour.

Selon Mme Anissa Nassr - Femme Actuelle - mardi 25 août 2020

27/09/2020

Agriculture: il faut changer de modèle agricole...

Plusieurs associations et collectifs lancent un mouvement citoyen le samedi 17 octobre pour changer de modèle agricole. Pour garantir à tous une alimentation saine, ils appellent notamment à revoir la politique agricole commune pour qu'elle soutienne des exploitations à taille humaine.
Tribune. Manger est un besoin quotidien vital si essentiel qu’on oublie parfois combien le satisfaire peut devenir difficile au moindre grain de sable dans les rouages. Un grain aussi petit qu’un virus, par exemple.

La crise sanitaire a mis en exergue la vulnérabilité de notre système agricole et alimentaire. Le nombre de demandeur·euse·s de l’aide alimentaire, au nombre de 5,5 millions avant la crise, est passé à environ 8 millions de personnes : l’accès à une alimentation de qualité pour tou·te·s est encore loin d’être garanti. Les agriculteur·rice·s et éleveur·ses qui ont continué à travailler pour nous nourrir, souffrent souvent d’une grande précarité, près d’un quart d’entre eux vivant sous le seuil de pauvreté. En 2019, on comptait plus d’un suicide d’agriculteur·rice par jour, soit 20 % de plus que dans le reste de la population.
L’impact du changement climatique:

Parallèlement, alors que l’agriculture mondiale est à l’origine de 24 % des émissions de gaz à effet de serre, le changement climatique touche déjà durement celle-ci, et va marquer encore plus fortement les pratiques et rendements agricoles. Pourtant, les politiques actuelles ne prennent pas en compte ces bouleversements qui sont appelés à s’intensifier, comme peut en témoigner la récente décision du gouvernement de réintroduire pour les cultures betteravières des pesticides dangereux (néonicotinoïdes), interdits en 2018.
Nous devons changer de paradigme, à tous les échelons possibles : européens, nationaux, mais aussi territoriaux. D’ici fin 2021, la Politique agricole commune (PAC) sera renégociée à la fois au niveau européen et au niveau national. C’est l’occasion ou jamais d’exiger qu’une autre agriculture soit mise en place. Le samedi 17 octobre, lendemain de la journée mondiale de l’Alimentation, est le moment idéal pour lancer un vaste mouvement citoyen exigeant un changement du modèle agricole.

L’agriculture que nous appelons de nos vœux est au service d’une alimentation de qualité, saine et accessible à toutes et tous. Elle rémunère correctement les travailleur·ses et revalorise ses métiers. Cette agriculture paysanne écologique, dont fait partie l’agriculture biologique, répond aux enjeux de santé, d’environnement et de biodiversité. Elle permet à chacun·e de consommer local, de saison, et construit notre résilience alimentaire face aux crises.
Notre organisation sociale doit également changer fondamentalement pour recréer un équilibre territorial propice à une société plus juste, durable et humaine. L’agriculture telle que nous la promouvons pourra créer plus d’un million d’emplois pérennes, non délocalisables, désengorger le 
milieu urbain et dynamiser des zones rurales à ce jour abandonnées par l’État.
Des revendications pour une transition agricole et alimentaire

Pour cela, nous appelons les pouvoirs publics, à tous les échelons, à suivre nos propositions comme un ensemble cohérent pour la transition agricole et alimentaire. Des revendications déjà portées par de nombreux collectifs et associations, comme la plateforme Pour une autre PAC, ou encore la Convention citoyenne pour le climat. Ainsi, nous demandons :

- l’abandon des accords internationaux de libre-échange tels que le Ceta et le Mercosur ;
- la revalorisation du travail des agriculteur·rice·s afin qu’il·elles puissent privilégier la qualité à la quantité, tout en vivant dignement de leur activité, par une régulation des marchés (quotas laitiers par exemple) et des relations commerciales assurant des prix agricoles stables et rémunérateurs couvrant les coûts de production ;
- la priorisation d’une agriculture paysanne avec des parcelles à taille humaine, notamment par le remplacement, dans le cadre de la PAC, des aides à l’hectare par des aides à l’actif plafonnées par exploitation, pour soutenir l’emploi et l’installation, et non encourager l’agrandissement et l’industrialisation des structures agricoles ;
- l’accompagnement immédiat par l’Etat des agriculteur·rice·s vers des pratiques relevant de l’agroécologie paysanne dont l’agriculture biologique, via des enseignements et formations rénovées et un soutien financier, y compris pour la labellisation en bio des structures agricoles ;- la relocalisation de l’alimentation des animaux d’élevage (application réelle du plan protéines végétales, zéro déforestation importée, lien au sol obligatoire) ;
- la création d’une sécurité sociale de l’alimentation permettant à tous les citoyen·ne·s d’accéder à une alimentation de qualité, diminuant les risques de maladies induites par une alimentation industrielle, ultra-transformée et déséquilibrée et part la dégradation de l’environnement liée à l’agriculture intensive ;
- la reprise par les communes des terres agricoles abandonnées pour une conversion à l’agriculture biologique et un moratoire sur les projets imposés et polluants entraînant l’artificialisation des terres agricoles et forestières sur les territoires ;
- la réévaluation des critères des commandes publiques afin de favoriser les circuits courts, les produits saisonniers et bio et une alimentation équilibrée donnant plus de place aux protéines végétales, notamment dans la restauration collective ;
- l’interdiction effective de production et importation de produits issus du brevetage du vivant (OGM) ;
- l’interdiction immédiate des pesticides les plus dangereux pour la santé (CMR et perturbateurs endocriniens) et pour les pollinisateurs, un soutien massif aux paysan·ne·s pour les accompagner dans la transition et l’affranchissement des pesticides de synthèse à courte échéance, avec notamment le développement d’alternatives naturelles à ces produits ;
- la reconnaissance et la prise en charge des victimes des pesticides de synthèse et autres produits toxiques utilisés dans le milieu agricole ;
- l’introduction de règles ambitieuses améliorant la bientraitance animale en  concertation entre monde paysan, consommateur·rice·s et associations de bien-être animal (abattage de proximité, accès à l’extérieur, etc.).

Ces propositions vont dans le sens du changement de modèle agricole voulu par une très grande majorité des Français·es. Pour appuyer les revendications de cette tribune, une pétition a été lancée en parallèle. C’est le soutien massif des citoyen·ne·s qui permettra de peser sur les négociations de la PAC et pour la mise en place de ces mesures à différents niveaux par tous les acteurs. Rendez-vous samedi 17 octobre partout en France.
Parmi les signataires : José Bové, Cyril Dion, Marie-Monique Robin, Olivier de Schutter, Jean Ziegler, Alerte Médecins Pesticides, Alternatiba / ANV-COP21, ATTAC, Confédération Paysanne, Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Foodwatch, France Nature Environnement, Générations Futures, Greenpeace France, Les Amis de la Terre, Mouvement Inter-Régional des AMAP, Nature & Progrès, Notre Affaire à Tous, SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires, Terre de Liens… La liste de l’ensemble des organisations (58) et des personnalités (8) et la pétition.

Selon Libération

 

22/09/2020

Mr Boris Barré nous raconte les plantes à Botanica à Angers...

Mr Boris Barré, conte aux visiteurs la vertigineuse histoire des plantes au premier parc européen consacré aux végétaux, à Angers (Maine-et-Loire). Paysagiste de formation, il foisonne d’anecdotes pour le plaisir du public.

Dès le parking, une masse verte se dessine au-dessus des têtes. Crème solaire et gourdes pleines d’eau dans les sacs, les visiteurs commencent leur escapade. Pas à pas, ils avancent au cœur d’un jardin aux mille entrées. Bienvenue au parc Terra Botanica, installé à deux pas du centre d’Angers, dans le Maine-et-Loire.
Au milieu des premiers va-et-vient des vacanciers, petit chignon haut et barbe luxuriante, Boris Barré se faufile. Il est ici comme chez lui. À l’ombre d’une immense structure de bambou – une nouveauté du parc -, la discussion s’enclenche. Il est le chef de la médiation auprès des visiteurs. Et gère l’équipe d’animateurs du parc depuis plusieurs années.
« Les plantes cachent des récits d’explorateurs »
« Je vous préviens, je suis bavard », dit-il avec un large sourire. Boris passe facilement « de la grande Histoire des plantes aux petites histoires ». Les plantes ont tant à dire. Pour elles, il manie le verbe aussi bien que l’art de transmettre. « J’étais un extraterrestre du végétal, qui est différent du métier de paysagiste. Les plantes cachent énormément de récits d’explorateurs. Rien qu’en expliquant un nom, on peut remonter plein d’anecdotes. » Comme celle du mot « hortensia », cette fleur bleue, rose ou violette, qui doit son nom de l’histoire d’amour entre une astronome et un botaniste. Des récits comme celui-ci, le parc en fourmille.
Sur dix-huit hectares, plus de 500 000 espèces poussent, fleurissent et éclosent dans un immense écrin de verdure. La liste est longue : des fleurs, des arbustes, des plantes aquatiques et autres petites végétations y poussent depuis 2009.
Au fil des années, les animaux se sont mêlés à la partie – plutôt la nuit – : des renards, des chouettes, des rapaces et même des chevreuils. Signe que l’endroit est tranquille pour y vivre. « C’est la récompense des années de travail », souligne Boris Barré dans l’une des allées du parc. Arrivé en 2011 en stage à Terra Botanica, il cultive rapidement sa relation avec le visiteur pour cet homme qui dit « ne pas être introverti ».
Après quelques messages au talkie-walkie à Mélissa, son bras droit du jour à l’animation, il avance directement à l’endroit des « Racines de la vie ». Un jardin qui emonte le temps, jusqu’à 3,5 millions d’années dans le passé. Là, dans la brume épaisse formée artificiellement, des énormes fougères bordent l’allée.
En s’y arrêtant, Boris se livre : « Ce jardin, c’est mon coup de cœur à mon arrivée. J’ai retrouvé les forêts primaires que j’avais connues pendant ma vie en Nouvelle-Zélande. J’y suis resté un an. L’espèce qui m’a le plus marqué est le pin de Wollemi. C’est l’une des plantes les plus rares de Terra Botanica. » Car le parc se donne une mission : participer à la préservation des espèces et sensibiliser le public.
Plus loin, dans la serre tropicale, on rencontre les palmiers à échasses dit « arbres qui marchent ». « Quasiment tous les spécimens proviennent de pépinières françaises ou proches de la France »,précise Boris.
« On veut sensibiliser le public »
Cette année, le parc appuie sur ses ambitions écologiques. La déambulation continue jusqu’au « Jardin sans eau », une nouveauté. On se retrouve au cœur d’un paysage méditerranéen. Les 120 espèces de plantes cohabitent pour l’instant en harmonie. Lavandes, oliviers, fleurs exotiques résistantes aux fortes chaleurs se côtoient.
Le jardin répond au critère principal de demain : le réchauffement climatique. Il sera arrosé seulement la première année. « Ce lieu est complètement dans l’ADN du parc pour apprendre à gérer ses ressources en jardinant. On veut sensibiliser le public à l’économie d’eau. Dans 20 à 30 ans, les températures pourraient atteindre les 50 degrés, par pics », cadre Boris.
Le foisonnement intrigue les visiteurs. « Je reçois beaucoup de questions sur les méthodes de jardinage écologiques. On apprend par exemple à préférer une pelouse tapissante, moins gourmande en eau.  » Si le jardin est pensé selon un cahier des charges, il n’en reste pas moins redoutable de créativité. Tout comme le reste e foisonnement intrigue les visiteurs. « Je reçois beaucoup de questions sur les méthodes de jardinage écologiques. On apprend par exemple à préférer une pelouse tapissante, moins gourmande en eau.  » Si le jardin est pensé selon un cahier des charges, il n’en reste pas moins redoutable de créativité. Tout comme le reste du parc.
Les couleurs, les ambiances varient d’un espace à l’autre. Pour nous en convaincre, Boris continue vers les jardins romantiques jusqu’aux bayous de Louisiane, marécages au sud des États-Unis, en passant par le plus grand champ de dahlias ouvert au public. Dans tous les cas, le dépaysement est assuré.
Boris intervient ici et là pour partager les secrets du parc. Tel un livre ambulant. Au bout de deux heures, retour à la case départ. Il ne cache sa déception de n’avoir pu tout montrer. « Il faut six à huit heures pour faire le tour », lance-t-il. Il faudra donc revenir.
L’anecdote
Boris collectionne les belles histoires au parc. Il y a deux ans, une congrégation de Venosc de l’Oisans des Alpes est venue leur rendre visite. Ils se sont déplacés pour voir spécialement l’animation sur les colporteurs fleuristes, ces marchands qui vendaient des fleurs de villes en villes. Le groupe compte des descendants de ces hommes du XIXe siècle. Certains sont restés en montagne, d’autres se sont installés en Anjou. « Un de ces messieurs, déjà âgé, est passé une de nos illustrations où se trouvait Jean Rouard. » Surprise, cette photo représente son grand-père. « Il ne l’avait jamais vu en photo. Une surprise émouvante pour nous et pour lui. »
À voir tout près (brève de 12 lignes)
La tenture de l’Apocalypse à Angers, à dix minutes en voiture. Elle est définitivement le trésor bien gardé à l’intérieur du château d’Angers. À pas feutré, dans la quasi-obscurité, les guides vous font entrer dans l’histoire d’une partie de la Bible, qui montre la lutte entre le bien et le mal. Impressionnante par sa grandeur et son état de conservation, cette œuvre a de quoi fasciner.
Carnet pratique (brève photo 7 L)
Terra Botanica, parc du végétal, route d’Épinard, 49000 Angers. Tél. 02 41 25 00 00. Tarifs : adultes 21 €, enfants de 3 à 17 ans 15 €. Réservations à tarifs réduits en ligne, Site Internet : terrabotanica.fr.
Terra Botanica : une entrée offerte à tous les abonnés !
Pour ses 10 ans, Terra Botanica, en partenariat avec Ouest-France, est heureux de vous offrir une entrée pour le premier parc européen du végétal. (Re)découvrez les 500 000 végétaux venus du monde entier lors d’une journée inédite ! De jardins extraordinaires en serres tropicales, de Madagascar en Anjou, plongez dans un voyage pour petits et grands mêlant émotions et dépaysement.
Profitez d’une entrée offerte, valable à partir du 1 septembre. Un jour au choix aux dates d’ouverture du parc, soit :
– du jeudi au dimanche, du 1er au 30 septembre 2020

- les week-ends des 3-4 et 10 au 11 octobre 2020

Selon Mme Victoria GEFFARD. - Ouest-France - mardi 25 août 2020

14/09/2020

Comment réduire les emballages?

Pour sauvegarder la planète, il faut multiplier les mesures anti-pollution. L'une d'elle consiste à limiter les emballages qui finissent systématiquement à la poubelle. Comment faire pour en utiliser moins ?
Quatre-vingt-dix milliards d'emballages passent entre nos mains chaque année. Ils constituent désormais la part la plus importante du contenu de nos poubelles. Nous pouvons contribuer à réduire ce volume et à favoriser le recyclage. Comment ? On vous explique.Faites la guerre aux emballages
Pour réduire la quantité d'emballages que l'on jette à la poubelle tous les jours, la première mesure est plutôt simple : évitons d'aller dans les rayons les produits dits suremballés. C'est-à-dire ceux qui sont protégés par une barquette carton et un film plastique par exemple. Privilégions les emballages recyclables et le carton, recyclé à 56%, plutôt que le plastique. Et optons chaque fois que c’est possible, pour les produits vendus en vrac à ramener dans ses propres contenants réutilisables. De quoi limiter le volume des déchets qui finiront enfouis en décharge ou dans un incinérateur.
A savoir : les résidus de l’incinération des déchets ménagers sont utilisés dans les travaux publics, notamment pour la construction de route. Les métaux sont également récupérés.
Respectez les consignes de tri
Interrompue dans de nombreuses villes pendant la période de confinement, la collecte sélective des déchets est depuis redevenue à la normale. Il est donc essentiel de continuer à respecter les consignes de tri du verre, métal, papier-carton et des emballages plastiques. Celles-ci varient d’une région, voire d’une commune à l’autre, mais la loi pour la croissance verte adoptée en 2015 a pour objectif de les uniformiser d’ici 2022. C’est pourquoi, dans de nombreuses communes, les bacs jaunes accueillent d’ores et déjà tous les emballages plastique : pots de yaourts, barquettes en polystyrène, films alimentaires, sacs plastique (vides), etc. Si vous n’avez pas reçu récemment de nouvelles recommandations de la municipalité ou du syndicat intercommunal, renseignez-vous à la mairie pour savoir quand cette évolution est prévue chez vous.
A savoir : le taux de recyclage aujourd’hui est de 86,5% pour le verre domestique, 69% pour le papier-carton, 58% pour les bouteilles et flacons plastiques, 52,5% pour les briques alimentaires et 44% pour l'aluminium.
Pensez au compostage
Pour fabriquer du compost, il n’est pas nécessaire d'avoir un jardin : le compostage en pied d’immeuble ou de quartier est en plein développement. Avec un lombricomposteur placé sur le balcon ou dans la cuisine, il est également possible de traiter ses déchets en appartement. Presque tous les résidus organiques peuvent ainsi être éliminés. De quoi alléger la poubelle de 60 kg par an et par personne. Si vous avez un jardin, le paillage est une solution idéale pour valoriser vos déchets verts. Étalez vos feuilles mortes, tontes de pelouse, produits de tailles broyés, etc. au pied de vos plantations. Le sol sera protégé et les plantes nourries naturellement.
Selon Mr Théo Khorixas - Femme Actuelle - mercredi 19 août 2020

13/09/2020

Greta Thunberg récidive par courrier ...en faveur de l'écologie européenne.

Mobilisée depuis tout juste deux ans pour le climat, la militante suédoise Greta Thunberg a profité d'une rencontre jeudi avec Angela Merkel pour tenter face à "l'inaction politique" de donner un nouveau souffle à son mouvement freiné par l'épidémie de Covid-19.
La date du 20 août revêt une importance "symbolique" a-t-elle confié à la presse après sa rencontre avec la chancelière allemande à Berlin.
Greta Thunberg, alors âgée de 15 ans et encore inconnue, avait en effet entamé le 20 août 2018 une grève scolaire devant le parlement suédois à Stockholm.
Cette mobilisation s'est muée au fil des mois en mouvement, baptisé "Fridays for future", auquel ont participé chaque semaine des milliers de jeunes Européens.
"Déni"
Ce succès, combiné à une poussée du vote écologiste dans nombre de pays, ne semble cependant pas avoir fait avancer la cause climatique, regrette Greta Thunberg.
Dans une lettre au vitriol adressée aux dirigeants européens, elle dénonce ainsi jeudi "l'inaction politique" qui perdure selon elle au sujet de la protection climatique et le "déni" des gouvernements.
"L'UE doit enfin agir, l'Allemagne doit prendre l'initiative : les investissements dans les combustibles fossiles doivent cesser, l'écocide doit devenir une infraction punissable", demande-t-elle.
"Lorsqu'il s'agit d'agir, nous sommes toujours dans un état de déni. La crise climatique et écologique n'a jamais été traitée comme une crise", déplore Greta Thunberg.
La militante de 17 ans a été reçue pendant une heure et demi par Angela Merkel avec d'autres membres du mouvement, Luisa Neubauer (Allemagne), ainsi que Anuna de Wever et Adélaïde Charlier (Belgique).
L'Allemagne, qui assure actuellement la présidence de l'UE, a une "énorme responsabilité, nous voulions être sûre qu'elle porte haut les enjeux", a expliqué Anuna de Wever. "Angela Merkel semble être consciente des enjeux", a abondé Luisa Neubauer.
La chancelière, qui quittera le pouvoir fin 2021, et les quatre militantes, ont "convenu que le réchauffement climatique est un défi mondial et que les pays industrialisés ont une responsabilité particulière dans la lutte contre ce phénomène", a rapporté après la rencontre le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.
"Opportunité"
"La base en est la mise en oeuvre cohérente de l'accord de Paris sur le climat" qui vise à limiter le réchauffement de la planète à 2° par rapport à l'ère pré-industrielle, a-t-il précisé.
L'entrevue a en grande partie porté, selon la chancellerie, sur l'objectif de neutralité climatique de l'UE d'ici 2050, avec un éventuel objectif intermédiaire d'ici 2030, ainsi que sur la tarification du CO2.
"L'écart entre ce que nous devrions faire et ce qui est réellement fait se creuse de minute en minute", regrettaient cependant en amont de la rencontre les militantes climatiques.
Malgré la mobilisation "nous avons encore perdu deux années cruciales à cause de l'inaction politique", regrettent les militantes, appelant les pays à arrêter d'urgence tous les investissements dans les combustibles fossiles.
L'Allemagne elle-même est accusée de ne pas faire assez d'efforts. Elle reste fortement dépendante du charbon, exploité jusqu'en 2038, en raison de son abandon progressif du nucléaire après la catastrophe de Fukushima en 2011.
Le pays pourrait toutefois atteindre, grâce à la baisse d'activité liée au coronavirus, son objectif de réduire de 40 % par rapport au niveau des années 90 ses émissions.
"La pandémie de nouveau coronavirus offre une énorme opportunité de changer les choses", veut ainsi croire Adélaïde Charlier.
L'épidémie et le ralentissement économique mondial brutal qu'elle entraîne ont certes un effet temporaire positif sur les niveaux d'émission et de pollution. Mais ils compliquent toutefois la mobilisation pour le climat au moment où les craintes concernant l'emploi sont la priorité.
Fridays for future prévoit une journée mondiale de mobilisation le 25 septembre mais adaptée au contexte sanitaire, marqué dans nombre de pays européens par une hausse des cas.
"Nous prenons l'épidémie au sérieux, nous cherchons des moyens d'adapter (la mobilisation), avec par exemple moins de monde dans les rues", a indiqué Luisa Neubauer, figure du mouvement en Allemagne.
20/08/2020 15:57:48 - Berlin (AFP) - © 2020 AFP

10/09/2020

Demande de 18 ONG au gouvernement en faveur des abeilles...

Dix-huit associations ont demandé mardi au gouvernement de ne pas accorder de dérogations pour l'utilisation des néonicotinoïdes aux betteraviers, dénonçant un "recul important" dans la protection des abeilles. Dans un courrier adressé au ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, Générations futures, WWF, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), la Confédération paysanne, l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF) ou encore Stop pesticides, l'appellent à "ne pas déroger à l'interdiction des néonicotinoïdes".
Le ministère de l'Agriculture a annoncé début août vouloir permettre aux planteurs de betteraves à sucre d'employer, "dans des conditions strictement encadrées", un insecticide interdit depuis 2018 afin de protéger leurs cultures des pucerons verts, vecteurs du virus de la jaunisse, à la demande du syndicat spécialisé CGB, affilié à la FNSEA.
Persistance
Les néonicotinoïdes, qui s'attaquent au système nerveux des pollinisateurs comme les abeilles, essentiels à l'agriculture, ont été interdits de tout usage phytosanitaire en septembre 2018. Pour les ONG, les arguments avancés pour une telle dérogation - manque d'alternatives à cet insecticide, impact limité car il est utilisé en enrobage de semence pour les cultures de betterave, ne tiennent pas.
LIRE AUSSI >> Pesticides tueurs d'abeilles: que reproche-t-on exactement aux néonicotinoïdes?
"Les plantes se trouvant à proximité des cultures traitées aux néonicotinoïdes sont largement contaminées, conduisant à une contamination importante du pollen ramené dans les ruches", indiquent-elles. De plus, "les néonicotinoïdes sont persistants" et se retrouvent dans les sols, les cours d'eau, les nappes phréatiques, poursuivent-elles.
95 000 signatures pour une pétition
Le manque d'alternatives à l'usage de néonicotinoïdes pour lutter contre le virus de la jaunisse est démenti par l'exemple des betteraves cultivées en bio, peu touchées par cette maladie, poursuivent-elles. Elles déplorent l'ouverture de "cette boîte de Pandore", les producteurs de maïs ayant aussi demandé une dérogation. Une pétition demandant de ne pas accorder ces dérogations a déjà récolté 95 000 signatures, font-elles encore valoir.

Selon lexpress.fr - L'Express - mardi 18 août 2020

08/09/2020

Découverte aux Galapagos...

Ces découvertes sont le résultat d'explorations menées en 2015 et dont les résultats viennent d'être révélés. Trente nouvelles espèces marines, essentiellement des invertébrés, ont été découvertes dans les profondeurs de la réserve marine des îles Galápagos, a annoncé ce lundi la direction de cette réserve, l'une des plus vastes du monde.
Parmi les nouveaux invertébrés découverts figurent quatre espèces de langoustes okupa, une quinzaine d'espèces de corail, une espèce d'étoile de mer et onze espèces d'éponges, a indiqué dans un communiqué le Parc national Galápagos (PNG).
"Les profondeurs marines restent la dernière frontière sur la Terre, et cette étude permet de connaître de manière exhaustive" la faune qui y vit, a déclaré l'océanologue espagnol Pelayo Salinas de Leon, membre de la Fondation Charles Darwin (FCD) et du projet Pristine Seas de la chaîne de télévision spécialisée National Geographic, qui a dirigé l'étude.
Un environnement marin préservé
Les découvertes de ces nouvelles espèces ont été effectuées grâce à des appareils sous-marins téléguidés pouvant descendre jusqu'à une profondeur de 3400 mètres, a précisé le PNG. Les explorations, qui ont eu lieu en 2015 et dont les résultats viennent d'être révélés, ont été consacrées à trois montagnes sous-marines situées dans la réserve, aux abords des îles Darwin et Wolf.
"Ces montagnes sous-marines se trouvent dans la réserve marine des Galápagos et sont protégées des pratiques humaines destructrices comme la pêche au chalut de fond ou l'activité minière en eaux profondes, pratiques qui ont des effets catastrophiques sur ces communautés fragiles", a souligné Pelayo Salinas de Leon.
Un écosystème unique au monde
Avec 138.000 kilomètres carrés, la réserve marine des Galápagos est la deuxième plus vaste au monde. Ses profondeurs recèlent des habitats très divers qui nourrissent la biodiversité des îles, situées à quelque 1000 kilomètres de la côte équatorienne. l existe de plus entre les îles Darwin et Wolf, dans le nord de l'archipel, un sanctuaire naturel de 38.000 kilomètres carrés qui abrite la plus grande population de requins au monde.
Mais les Galápagos abritent l'un des écosystèmes les plus fragiles, avec une faune et une flore uniques au monde. Elles ont servi de terrain d'étude au naturaliste britannique Charles Darwin qui a ensuite élaboré sa théorie de l'évolution des espèces.

Selon BFM-TV-par MH- mardi 18 août 2020

06/09/2020

Le renouveau de la silphie, une plante écologique pour lutter contre la sécheresse...

"C'est un pari pour l'avenir !": dans les Vosges frappées par la sécheresse, Jean-Luc Bernard cultive sur une centaine d'hectares une plante prometteuse, la silphie, bien moins gourmande en eau et en produits phytosanitaires que le maïs ou le soja, pour l'alimentation de ses vaches et la méthanisation.
Sur un champ de la vallée de Dompaire, la silphie, plantée l'an dernier, affiche ses hautes tiges à côté d'une parcelle de maïs à la peine, écrasée par le soleil. "Le maïs est grillé...", soupire Amédée Perrein, gérant du négoce agricole vosgien HADN.
Plante vivace pouvant atteindre 3,50 m de hauteur et originaire d'Amérique du nord, la silphie poussait en France jusque dans les années 1960-1970, avant d'être progressivement délaissée. Surtout destinée à la méthanisation (un procédé de valorisation des effluents d'élevage qui, mélangés à des végétaux, produisent du biogaz puis de l'électricité), elle intègre aussi l'alimentation des ruminants.
C'est en Allemagne, qui compte 6.000 hectares de culture, que M. Perrein a déniché les semences de cette plante "aux avantages phare".
En 2019, 160 hectares ont été semés dans les Vosges, en Haute-Saône et Haute-Marne, puis 750 hectares cette année dans 29 départements. Unique distributeur en France des graines de silphie, propriétés de deux groupes agricoles allemands, le négoce de M. Perrein dispose de semences pour 3.000 hectares à mettre en terre l'année prochaine.
"C'est une plante écologique !", s'enthousiasme M. Perrein, rappelant qu'elle n'a pas besoin d'être irriguée grâce à ses racines qui se développent jusqu'à 2 m de profondeur, au plus près des nappes phréatiques.
Semée une seule fois, la plante aux grandes fleurs jaunes se développe chaque année entre le printemps et l'été et ne demande plus guère d'attention pendant au moins quinze ans. "C'est une économie de charge pour l'agriculteur", qui, outre une fertilisation annuelle, n'a plus ni semis, ni labour, ni traitements phytosanitaires à réaliser après la première année, souligne Noémie Choffel, conseillère en agronomie à la chambre d'agriculture des Vosges.
Pas une plante "miracle"
Jean-Luc Bernard, éleveur de bovins, a déjà planté 114 hectares de silphie et prévoit de la semer sur l'ensemble de ses parcelles d'ici à 2021. L'agriculteur de 52 ans a récemment installé un méthaniseur à Dompaire.
Le coût d'implantation de la silphie - 3.600 euros par hectare selon la chambre d'agriculture d'Alsace - ne l'a pas découragé. "Pour le prix d'un tracteur, on plante de la silphie sur plus de cinquante hectares !", s'exclame-t-il, énumérant les économies en temps de travail réalisées au fil des années.
"On ne peut pas présenter la silphie comme une culture de demain pour remplacer le maïs, elle reste sensible au manque d'eau", nuance Marielle Stimpfling, conseillère en grandes culture à la chambre d'agriculture d'Alsace, région où la plante s'épanouit sur une cinquantaine d'hectares.
Entre l'absence de pluie au printemps et la sécheresse estivale, un apport en eau est nécessaire, "sinon elle ne va rien donner", selon la conseillère.
"En période de sécheresse, la silphie fera moins de rendement qu'une belle année, mais elle fera du rendement par rapport aux autres" végétaux, rétorque M. Perrein.
"Ce n'est pas la plante miracle", reconnaît-il, mais une première coupe mi-juin "donne aux agriculteurs une sécurité de fourrage avant les gros coups" de sécheresse qui les contraignent à acheter de la paille, explique-t-il.
Pour les chambres d'agricultures des Vosges et d'Alsace, la teneur en protéines de la plante reste toutefois insuffisante pour remplacer le maïs ou même le soja.
"La silphie remplit la panse, fait ruminer les bêtes, mais ne leur donne pas beaucoup d'éléments énergétiques", prévient Mme Stimpfling, qui lui reconnaît cependant de nombreux avantages pour la méthanisation. "On a très peu de recul sur cette plante" dont la seule littérature à l'heure actuelle date des années 1970, rappelle-t-elle aussi.
Autour des grands pétales jaunes de la silphie bourdonnent les abeilles d'une quinzaine de ruches, installées par un apiculteur au bord de la parcelle ce qui réjouit M. Perrein: "C'est une plante très mellifère et un abreuvoir pour les insectes et les oiseaux avec ses feuilles en coupole qui retiennent l'eau."
Selon l'AFP-Le Point- 14/08/2020 14:14:56 - Dompaire (France) (AFP) - © 2020 AFP

05/09/2020

Sauvons les Koalas avec le WWF...

Il y a deux siècles, les koalas étaient 10 millions. Il en reste moins de 100 000 car l’homme dévaste le royaume de cet inoffensif petit prince des forêts. Au sud de l’Australie et au large d’Adélaïde, Kailas Wild, un arboriste de 35 ans, tente de sauver l’animal fétiche du pays.

Récit de Kai: Kai a beau être rentré depuis des semaines, il ne voit qu’eux quand il ferme les yeux. D’abord, le premier qu’il a sauvé. Un bébé perdu, tout seul, au sommet d’un arbre mort grignoté par les flammes. Viennent ensuite les images de son face-à-face, à 15 mètres du sol, avec cette femelle prostrée sur une branche, exsangue, privée de toute nourriture, dont seuls les gémissements laissaient à penser qu’elle gardait un souffle de vie. Pour lui donner sa chance, il devait coûte que coûte la faire descendre. Dans la mémoire de Kai, des dizaines d’autres images se bousculent : des regards étonnés entre de grandes oreilles poilues, et puis toutes ces plaies à vif qui ne cessent de hanter ses nuits.

L'Australie en larmes devant ses koalas tués dans les flammes:
Kai, 35 ans, a grandi à Sydney. Puis il est devenu élagueur et bénévole dans une association de protection de la vie sauvage. C’était il y a une dizaine d’années. Tout, pour lui, a basculé ce dernier jour de janvier : « J’ai reçu un coup de fil d’un contact, à l’autre bout du pays. Sur l’île Kangaroo, ils avaient besoin d’un arboriste pour grimper dans les arbres au secours des koalas qui n’avaient pas péri dans les incendies. J’ai sauté dans mon “ute” [pick-up] et, après dix-neuf heures de route et une traversée en ferry depuis Adélaïde, j’étais à mon poste. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais vivre. » Depuis plus d’un mois déjà, la moitié de Kangaroo est ravagée par les méga-feux de brousse de l’été austral. L’île, qui compte désormais la plus grande population de koalas d’Australie, est en alerte maximale. Au plus fort des incendies, plusieurs centaines d’entre eux, brûlés ou désorientés, ont déjà été ramassés sur les routes. Avec d’autres animaux, ils ont été amenés à l’hôpital improvisé de Sam et Dana Mitchell, au Wildlife Park, véritable « hub » de vétérinaires, où bénévoles et vacanciers se sont vite transformés en infirmiers. Kai arrive au moment où il est possible de retourner dans certaines zones. Là où le brasier n’a laissé que dévastation et silence, on peut commencer à évaluer les dégâts, et même porter secours aux survivants.
Bienvenue au Koala Hospital, le centre qui sauve les koalas des flammes en Australie
« Dans ces immensités noircies, tout se confond. Lorsqu’on marche, il faut conditionner son cerveau à repérer sur les branches ces formes indistinctes qui, en fait, sont des koalas. Avec l’habitude, ils sont assez facilement repérables d’en bas. Certains font appel à un drone ; moi, je les vois. Si je pense que l’animal a besoin d’aide et que les arbres alentour semblent assez solides, je choisis le plus proche pour y grimper. La meilleure méthode consiste à aller le plus haut possible, puis à se balancer jusqu’à la cime de l’arbre où s’accroche le koala. Il faut se poser au-dessus de lui pour qu’il n’ait pas envie de se réfugier plus haut. Alors, avec une perche, je le pousse à descendre et on le récupère en bas. J’ai trouvé comme ça pas mal de “joeys”, des bébés, onze en tout. Eux se tiennent assez bas et il est facile de les attraper.
Australie : reportage sur l'île-refuge des koalas
Il n’y a plus qu’à les glisser dans un sac pour redescendre avec eux. Dans d’autres cas, c’est plus sportif : on est obligé de les surprendre, en les empoignant par-derrière. Sachant qu’on a déjà affaire à un animal en souffrance, il faut éviter que la descente dure trop longtemps, car le stress les épuise encore plus. Et puis il faut faire attention : sous ses airs endormis, le koala peut vite vous mordre. Il ne faut surtout pas mettre la main devant son visage, sinon il peut vous envoyer à l’hosto. J’ai eu pas mal de morsures, heureusement pas trop graves. » Lui, l’amoureux des arbres, a été frappé par l’agilité des koalas mais aussi par leur vulnérabilité une fois au sol, où leurs griffes et leurs longs doigts sont inadaptés au déplacement à quatre pattes.

A la fin de sa mission de quelques semaines, Kai avait secouru plus de cent koalas. Il n’y a pas que dans les arbres qu’il est passé par des hauts et par des bas… Moralement aussi. Dans son journal de bord, il écrit un soir de la première semaine : « Aujourd’hui, ça a été foutrement intense et j’ai pleuré deux fois. » Puis, quelques jours plus tard : « La journée a été lourde en émotions. Parler et pleurer est la seule manière de récupérer. » Bien sûr, il y a des moments de joie, comme celui où il apprend qu’une petite orpheline, la première qu’il a trouvée, celle à qui il a donné son prénom, et qui était si salement brûlée au nez, aux oreilles et aux joues, allait s’en tirer. Mais, pour Kai et pour ceux qui sont spontanément venus à la rescousse des animaux, il n’y a pas que de belles histoires. On n’échappe pas à la détresse. Ainsi pour cette femelle dont les coussinets sont brûlés et les griffes arrachées, infectées ; quelques jours après son sauvetage, les vétérinaires devront se résoudre à l’euthanasier.
Les images d’animaux pris au piège des incendies en Australie ont bouleversé le monde entier. Difficile d’oublier la vidéo d’un koala déshydraté qui, agrippé au cadre d’un vélo, se désaltère à la gourde que lui tend une cycliste. Effarant, quand on sait que ces marsupiaux ne boivent que très rarement de l’eau et qu’ils s’hydratent avec les feuilles d’eucalyptus ! Le 1er février dernier, des photos difficilement supportables de dizaines de koalas morts, broyés par des bulldozers dans une plantation de gommiers, ont provoqué l’ouverture d’une enquête des autorités de l’Etat de Victoria. Pour les militants de la cause animale, ces images ne sont que le reflet de la tragédie, prévisible, écrite par l’homme et infligée à la faune australienne. Le koala en est la partie la plus visible, une icône aux allures de peluche.
Il y a un an, déjà, avant même les terribles feux de brousse, la branche australienne du WWF lançait un cri d’alarme et lâchait une échéance butoir : 2050. A cette date, si la destruction de leur habitat se poursuit, les koalas seront en voie d’extinction. Cinquante ans plus tard, ils auront disparu… Début avril, dans un communiqué, plusieurs associations de protection animale ont demandé que, inscrit depuis 2012 sur la liste des animaux vulnérables, il passe au statut d’espèce en danger. Un premier pas mais qui, selon le conservationniste de la WWF Stuart Blanch, ne suffira pas : « Remonter le statut de protection du koala n’a de sens que si une politique stricte de protection de son habitat est appliquée parallèlement. Si on continue de détruire son domaine vital en rasant des arbres au bulldozer, sans lui assurer le moindre sanctuaire, il disparaîtra. L’Australie doit prendre le lead des pays du monde qui mettent en place une transition vers les énergies renouvelables, afin de créer un climat stable et sûr pour ces marsupiaux et leurs forêts. »
Chaque Etat disposant de sa propre législation, l’Australia Koala Foundation estime qu’aucune loi fédérale ne pourra, sur le territoire australien, le protéger de façon efficace
Jointe début avril dans sa maison du bush, près de Brisbane, Deborah Tabart, ex-reine de beauté devenue l’égérie des koalas, ne décolère pas. Présidente de l’ONG Australian Koala Foundation (AKF) depuis 1988, elle en est à son quatorzième ministre de l’Environnement. C’est dire si les éditos de son journal de bord sont virulents envers Canberra et sa politique de protection de l’environnement. Déjà, en 2015, son ONG avait publié un passionnant rapport intitulé « Imaginez une Australie sans koalas » : « Les choses sont assez simples. Si notre pays n’arrive pas à protéger cet adorable animal, aimé de tous, qui ne tue personne et fait venir des millions de touristes – c’est-à-dire entrer des milliards de dollars dans les caisses de l’Etat –, alors on n’arrivera à rien. Sauver cet animal craquant, totalement inoffensif, permettrait de protéger tous les autres qui vivent dans son environnement et sont moins aimés. » En 2000, partant du slogan très efficace du « No Tree, No Me » (« Pas d’arbres, pas de moi »), l’ONG a proposé de faire passer un Koala Protection Act inspiré de la loi adoptée par les Etats-Unis pour défendre leur emblème : l’aigle à tête blanche.
Chaque Etat disposant de sa propre législation, l’Australia Koala Foundation estime qu’aucune loi fédérale ne pourra, sur le territoire australien, le protéger de façon efficace. L’idée serait donc de ne pas se focaliser sur la protection de l’animal lui-même, mais d’empêcher la destruction de son habitat. L’AKF a ainsi cartographié et listé à travers le pays les arbres qui forment son « home range », son domaine vital ; aussi bien pour se nourrir (environ 40 sortes d’eucalyptus sur les 700 espèces existantes) que pour s’abriter du froid ou de la chaleur. La loi de protection des koalas (KPA) interdirait, entre autres, que l’on puisse toucher à un arbre de cette liste sans avoir d’abord prouvé que ni le marsupial ni son habitat ne seront impactés.
Depuis son retour chez lui, à Sydney, Kai, l’arboriste-sauveteur, est devenu une petite célébrité des réseaux sociaux. Chaque jour, confinement oblige, il partage sur Instagram et Twitter des photos de ceux qu’il a secourus, et donne de leurs nouvelles. On apprend ainsi que certains ont pu regagner le bush. Pour le reste, Kai en est sûr, pas besoin de leur enseigner les gestes barrière… Il écrit : « Juste pour vous rappeler que les koalas sont des animaux solitaires qui pratiquent naturellement la distanciation sociale… »

Selon notre envoyée spéciale sur l’île de Kangaroo Marion Mertens - Paris Match - samedi 15 août 2020

03/09/2020

Intérêt de l'urine humaine en agriculture...

L’urine contient des nutriments utiles aux plantes et pourrait réduire l’usage d’engrais chimiques. Reportage auprès d’agriculteurs et de chercheurs qui testent cet « engrais du futur ».
Et si l’urine des Européens remplaçait les engrais industriels d’origine minérale ? Connue depuis des siècles, mais abandonnée en Europe pendant la révolution industrielle, l’urine humaine est à nouveau considérée comme une alternative crédible aux engrais chimiques dans l’agriculture.

Outre la création d’engrais, recycler les urines permettrait aussi de limiter la pollution des eaux. Reste à construire les outils pour les récolter massivement, ce à quoi s’emploient déjà des entrepreneurs et inventeurs français. « Le Monde » est parti à leur rencontre.

Sources : Le système alimentation/excrétion des territoires urbains : régimes et transitions socioécologiques (Thèse de doctorat de Fabien Esculier)

Optimisation des cycles carbone, azote, phosphore en ville (Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbains).uelle quantité d’urine utiliser pour fertiliser vos cultures de légumes ? (Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbains)

Caractérisation des pratiques et des impacts de la gestion des matières de Toilettes Sèches Mobiles (Etude coordonnée par Toilettes du monde)

Etudes sur les risques et les règles d’utilisation des toilettes à séparation (OMS - en anglais)

Utilisation sans risque des eaux usées, des excreta et des eaux ménagères (OMS)

Protocole Toopi à Bordeaux

Entreprise Ecosec selon Le Monde

02/09/2020

Au Cameroun, les ONG de protection de l'environnement ont eu gain de cause...

Les ONG de protection de l’environnement ont eu gain de cause : cette forêt, qui abrite des primates menacés d’extinction, ne sera pas exploitée, a annoncé le gouvernement camerounais mercredi 12 août.

Le gouvernement camerounais a annulé sa récente décision autorisant l’exploitation d’une forêt vierge, a annoncé mardi 11 août le Premier ministre Joseph Dion Ngute, un revirement souhaité par des ONG qui avaient notamment souligné la présence de primates menacés d’extinction dans cette zone.
Mi-juillet, le gouvernement camerounais avait décidé d’affecter à la production du bois d’œuvre plus de 68 000 hectares de la forêt d’Ebo, située au nord de Douala (sud), la capitale économique.
Les communautés locales et Greenpeace avaient dénoncé cette décision, des riverains promettant de tout mettre en œuvre pour obtenir l’annulation de cette mesure.
Joseph Dion Ngute a indiqué avoir procédé le 6 août au retrait du décret par lequel il avait autorisé le projet d’exploitation de cette forêt.
Le Premier ministre explique être revenu sur sa décision sur très hautes instructions du président de la République, Paul Biya.


Des primates menacés d’extinction dans cette forêt
La forêt d’Ebo accueille notamment des primates menacés d’extinction. Le gouvernement camerounais avait par le passé décidé de faire de cette forêt un parc national.
La forêt d’Ebo abrite des primates en danger critique d’extinction dont la condamnation à mort a été signée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, avec l’approbation de la présidence de la République du Cameroun, avait déploré Sylvie Djacbou, chargée de la forêt chez Greenpeace Afrique.
Alors que le Brésil a été pointé du doigt pour avoir atteint un niveau de déforestation record de l’Amazonie au premier semestre, la déforestation s’accélère également en Afrique, avait prévenu l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en mai.
La forêt tropicale du bassin du Congo couvre 200 millions d’hectares, et est la deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie.

Selon AFP. - Ouest-France - mercredi 12 août 2020

30/08/2020

Protéger Venise et sa lagune...

Venise, connue dans le monde entier pour la place Saint-Marc ou le pont des Soupirs, dispose d'une autre richesse souvent ignorée: sa lagune. Menacée par la hausse de sa salinité, elle fait l'objet d'un projet visant à accroître la présence de roseaux et attirer oiseaux et poissons.
"L'idée est de recréer un environnement perdu au fil du temps à cause des interventions humaines qui ont dérouté les cours d'eau hors de la lagune", explique à l'AFP Rossella Boscolo Brusà, chercheuse à l'Institut supérieur pour la protection et la recherche environnementale (Ispra) et responsable du projet.
Ces opérations, qui visaient à assainir certaines zones marécageuses et lutter contre la malaria, ont "conduit à une eau toujours plus salée et à la réduction de la cannaie (étendue de roseaux, ndlr), un habitat très précieux pour des espèces protégées ou d'intérêt commercial", souligne la chercheuse en regardant défiler, à bord d'une barque, cette végétation typique de 2-3 mètres de hauteur.

L'endroit est paisible, seulement perturbé de temps en temps par une embarcation de touristes. Avec un peu de chance, on peut y observer un vanneau huppé, un chevalier guignette ou une aigrette garzette.
Aujourd'hui "il ne reste plus que 34 hectares de cannaies, alors que par le passé au moins la moitié de la lagune était recouverte de cannaies et de lais (soit quelque 17.000 hectares, NDLR). A Venise, un quartier s'appelle Cannaregio parce que justement elle arrivait jusque-là", rappelle Adriano Sfriso, professeur à l'université Ca' Foscari de Venise.

Pour contenir l'eau douce dans la zone cible et servir de support à la cannaie, des "cordons" constitués de poteaux et coussinets biodégradables en fibre de coco ont été installés.
Si la végétation va se reconstituer naturellement, des opérations de re-plantage doivent accélérer le processus, afin de restaurer au total une vingtaine d'hectares de cannaie, résume le Pr Sfriso.
Régulièrement, Carlo Marchesi et son employé Adriano Croitoru extraient ainsi minutieusement de petites mottes qu'ils vont ensuite replanter, en barque, quelques kilomètres plus loin.
"Nous allons reconstruire la lagune que nos arrières-grands-pères ont connue, beaucoup plus riche en poissons et volatiles", se félicite M. Marchesi, 56 ans.
Des interventions similaires ont lieu avec des plantes aquatiques grâce à la participation de pêcheurs et chasseurs.
- "Notre monde" -
Pendant un an et demi, des discussions, parfois tendues, ont eu lieu entre toutes les parties prenantes pour parvenir à un accord, essentiel à la réussite du projet.
"Pour nous pêcheurs et chasseurs de Venise, la lagune représente la vie, notre monde. Si nous la préservons, nous pourrons en profiter le plus possible et la léguer à nos enfants", souligne Massimo Parravicini, président de la principale association locale de pêcheurs amateurs et chasseurs.
Ce passionné de 58 ans participe à des opérations de replantage de phanérogames, des "plantes fondamentales pour l'écosystème car elles apportent de l'oxygène aux bas-fonds et limitent l'impact des vagues créées par les embarcations". Une surveillance continue permet de mesurer les progrès, en termes de salinité, végétation ou faune, notamment via une "pêche à la senne", un grand filet tendu de part en part des canaux.
Les spécialistes vérifient ainsi l'évolution des espèces de poissons, à la fois celles spécifiques de l'habitat et protégées comme la gobie-lote, mais aussi des espèces importantes pour la pêche artisanale, comme la daurade, les mulets, le flet ou le loup, explique Luca Scapin, chercheur à l'Université de Venise.
Le projet, soutenu par la région Vénétie et la Commission européenne, vise aussi à favoriser la présence d'oiseaux comme le héron pourpré.
Cette expérience doit être partagée avec des sites aux problématiques similaires, comme Hyères en France, Albufera en Espagne et le delta du Nestos et Porto Lagos en Grèce.
Selon cco/glr/mp-AFP - AFP - mercredi 12 août 2020

28/08/2020

Viticulture et environnement...

Dans cet article, nous allons vous présenter les stratégies d'atténuation en viticulture et en oenologie que nous avons observées sur le terrain. Mais, avant d'attaquer le vif du sujet, un petit rappel s'impose ! L'atténuation doit bien être différenciée de l'adaptation. Derrière le terme « atténuation » se cachent les stratégies qui ont pour objectif d'améliorer l'efficience environnementale d'une structure afin de limiter son empreinte carbone et de contribuer le moins possible à l'aggravation des changements climatiques. L'adaptation, quant à elle, vise à modifier ses pratiques agricoles pour rendre son système de production plus résilient face aux dérèglements climatiques sans obligatoirement réduire son impact environnemental.

Selon une étude de l'Ademe, 46 % des émissions de CO associées à la production d'une bouteille de vin sont liées à la fabrication et au transport de la bouteille en verre. Face à ce constat, l'association Écoscience Provence a souhaité remettre en place le système de consigne de bouteille au sein de la filière vinicole provençale. Augmenter la durée de vie d'une bouteille en verre et réduire les transports associés à sa production et à sa livraison permettraient d'avoir un impact considérable sur l'empreinte carbone du secteur vinicole. La Consigne de Provence, structure créée par Écoscience, joue le rôle d'intermédiaire entre les domaines viticoles pratiquant la consigne et les laveries de bouteilles. Cet organisme se charge de transporter les bouteilles, de tester l'efficacité des lavages et de les ramener ensuite chez les vignerons.
Selon Bastien Vigneron, chef de projet à Écoscience, la consigne permettrait de réutiliser 10 fois une même bouteille en verre. Cela implique une légère adaptation pour le vigneron. Les étiquettes doivent être collées avec une colle spécifique qui se détache facilement au lavage, et l'usage de bouteilles épaisses est recommandé pour qu'elles supportent les chocs lors du transport et du lavage. Enfin, le vigneron doit également expliquer sa démarche aux consommateurs, la consigne peut ainsi permettre de développer une relation de fidélité et de confiance entre les vignerons et les consommateurs.
Matériaux biosourcés, l'isolation naturelle des caves: Robert Eden, vigneron propriétaire du domaine Château Maris dans le Minervois (Languedoc-Roussillon) .
La conception des caves est également une stratégie d'atténuation que nous avons pu observer chez différents vignerons au cours de notre périple. Choisir l'emplacement, l'exposition, les matériaux de construction et d'isolation ou encore la structure des caves participe à l'amélioration de l'efficience environnementale de sa production en réduisant notamment les consommations énergétiques. Robert Eden, vigneron propriétaire du domaine Château Maris dans le Minervois (Languedoc-Roussillon) a construit son chai en briques de chanvre (valorisation de la paille de chanvre qui est normalement considérée comme un déchet), empilées sur une structure en bois, le tout recouvert de chaux.
En plus d'être biosourcée, la brique de chanvre a l'avantage de réguler naturellement la température de la cave. Cela lui permet d'avoir peu de variations de température dans son chai sans avoir à utiliser de climatisation. Selon lui, cela n'a pas uniquement un intérêt environnemental et économique, c'est aussi bon pour ses contenants en bois. Il explique : « C'est important pour nous d'avoir une bonne qualité de l'air naturellement pour faire nos vinifications et nos élevages. [?] Le bois va sécher et va absorber plus de vin si la qualité de l'air est modifiée par une climatisation. Il s'agit donc de rétablir un équilibre naturel entre le bois, le vin et l'air du chai. »
Le coût énergétique le plus bas du marché: Nous avons aussi rencontré Stéphane Saurel, vigneron propriétaire du domaine Les Terrasses d'Éole dans l'appellation Ventoux. Il recherche et développe constamment des innovations pour améliorer l'efficience environnementale de son domaine. Son objectif est clair : « avoir un vin avec le coût énergétique le plus bas du marché ». Il a décidé d'enterrer son chai pour ne pas climatiser le bâtiment et pour bénéficier de la gravité afin de ne plus utiliser de pompe à vendange pour l'encuvage. Ensuite, il a fait un forage à 100 mètres de profondeur pour bénéficier de la géothermie (à cette profondeur, la température est constante : 15 °C) et il a installé un récupérateur de chaleur afin d'utiliser l'énergie thermique produite lors de la fermentation pendant les vinifications. Il récupère donc des frigories grâce à la géothermie pour refroidir ses blancs et des calories grâce à la vinothermie pour maintenir les rouges à température. « Avec ces installations, j'ai réduit les consommations énergétiques de ma cave de 30 % ». L'objectif est donc atteint. Et ce n'est pas tout ! Il a créé un outil qui lui permet d'avoir trois fonctions en un seul passage de tracteur. En effet, il peut écimer, passer l'intercep et travailler le sol de l'inter-rang (charrue ou herse rotative ou tondeuse) en même temps. L'intérêt d'un tel outil ? Utiliser trois fois moins de carburant et tripler l'efficacité de son temps de travail sur le tracteur.

Bruno Maillard, directeur général des Grands Vignobles du littoral, propriétés du groupe Vranken Pommery, mise sur la réduction des traitements phytosanitaires pour atténuer l'impact environnemental de sa production. Nous l'avons rencontré au Château la Gordonne, où ils ont planté des variétés résistantes aux maladies dans le but de réduire considérablement les passages en tracteur pour traiter et les volumes de produits phytosanitaires. Ils ont également rénové l'isolation de leur chai pour réduire leurs consommations énergétiques. Enfin, ils ont optimisé la logistique de leurs exportations aux États-Unis en utilisant le vrac. Le vin arrive aux États-Unis en vrac et il est ensuite mis en bouteille et conditionné dans une de leurs filiales sur place. Ils ont ainsi divisé par deux l'empreinte carbone de leurs échanges commerciaux par voie maritime avec les États-Unis. « Ce sont de petites solutions individuelles, chacun dans son domaine, qui permettront d'éviter des changements climatiques et des cataclysmes qui ont des conséquences dramatiques sur la filière », affirme Bruno Maillard.
Il est possible d'agir à toutes les étapes de la production: L'objectif principal est d'ssayer d'assurer la pérennité des vignobles pour les générations futures. ©
L'atténuation prend donc différentes formes en fonction des systèmes de production, des types de structure et de la philosophie des vignerons. La diversité des stratégies rencontrées nous montre qu'il est possible d'agir, à différentes échelles et au cours des différentes étapes de la production vitivinicole ; le but étant toujours de retarder l'aggravation des changements climatiques. Certes, il est clair qu'il faudrait que la mobilisation soit générale et que l'ensemble de la filière adopte ce genre de pratiques pour obtenir de réels effets systémiques. Cependant, la démarche individuelle prend son sens sur le long terme, l'objectif principal est avant tout d'essayer d'assurer la pérennité des vignobles pour les générations futures.
Dans cette logique, un mode de viticulture a particulièrement retenu notre attention pour son intérêt sur le long terme : la viti-foresterie. En dehors des intérêts agronomiques que nous aborderons dans un prochain article, associer la culture arboricole à la viticulture est une stratégie d'atténuation à part entière où les arbres vont fixer du carbone et ainsi contribuer à la réduction de l'empreinte carbone du domaine. Nous clôturons cet article avec une photo de parcelle du domaine Gauby à Calce (Pyrénées-Orientales) où les arbres côtoient les vignes depuis plus de vingt ans. « L'arbre, c'est la vie » affirme Gérard Gauby, convaincu que la viti-foresterie est une stratégie d'atténuation et d'adaptation durable pour assurer la pérennité des vignobles face aux changements climatiques.

Selon Par Le Point Vin - Le Point - mardi 11 août 2020

21/08/2020

Greenpeace une ONG qui agit partout dans le monde...

L'association Greenpeace puise la richesse et la diversité de ses formes d'engagement dans ses multiples soutiens: bénévoles, militants, donateurs, actifs, experts, lanceurs d'alerte...Des campagnes se succèdent pour lutter contre le changement climatiqu, pour une justice sociale et environnementale, pour protéger notre planète en mobilisant les citoyens et pour s'imposer comme contre-pouvoir face aux institutions qui détruisent malheureusement notre écosystème. Les valeurs portées par l'ONG touchent autant à l'information du public, qu'à la diffusion de ses expertises et à la façon de montrer les alternatives possibles à la société de consommation.

Ses victoires sont nombreuses, grâce notamment aux 50 000 militants/bénévoles dans le monde dont 1 500 en France et à ses adhérents au nombre de 3 millions à l'échelle  mondiale. Ses navires, dont le célèbre Rainbow Warrior, sillonnent les mers du globe. L'action "La République des pollueurs" en avril 2019 à Paris a été très suivie. De même, le travail contre le tout nucléaire en France et pour une vraie démocratie citoyenne a motivé beaucoup de monde. Les actions contre le groupe Total qui fore dans les mers du globe, parfois au mépris de l'écologie (corail, algues, poissons, tortues...), a eu le mérite d'alerter l'opinion, tout comme les scandales de la déforestation en Indonésie et au Brésil.

Pour tout renseignement ou pour un don concernant Greenpeace, joindre sur Internet: www.greenpeace.org.

Lyliane

19/08/2020

Du sable vert sur nos côtes pour capturer le carbone selon une ONG?

Capturer et stocker la totalité des émissions humaines annuelles en CO2 : c'est le défi ambitieux que s'est lancé Project Vesta, une ONG créée en avril 2019 et dont l'objectif est de trouver des solutions au réchauffement climatique. Mais comment l'organisation compte-t-elle s'y prendre ? Grâce à un minerai connu sous le nom d'olivine. Une fois réduit en poudre, ce dernier peut tout simplement remplacer le sable présent sur nos plages, d'où il pourra capturer le carbone et le transformer... en minuscules pierres.
"Si nous versons de l’olivine sur 2% des côtes du monde entier, ce sera suffisant pour stocker 100% des émissions de carbone des êtres humains", avance même Tom Green, le directeur de Project Vesta. L'olivine, que l'on trouve notamment sur des îles volcaniques telles que La Réunion ou Hawaï, s'altère au contact de l'eau de mer et du carbone transporté dans l'air, transformant le CO2 en coraux ou en rochers calcaires. Ces derniers finissent par la suite au fond de l'océan, où ils sont définitivement "stockés".
"renverser le changement climatique"
D'après une étude pilotée par le MIT Technology Review, cette "altération forcée", qui n'est en fait que l'accélération par l'homme d'un phénomène naturel, permettrait de stocker au fond de l'océan "bien plus que ce que les êtres humains ont rejeté depuis la révolution industrielle". "Notre vision consiste à aider à renverser le changement climatique en transformant 1000 milliards de tonnes de CO2 en rocher", expliquent sur ce point les fondateurs de Project Vesta.
Mieux : cette absorption du carbone pourrait ne pas coûter les yeux de la tête. Pour une tonne d'olivine utilisée dans ce processus, l'ONG assure pouvoir débarrasser d'1,25 tonne de CO2, soit un coût d'environ 10 dollars par tonne absorbée. "Il reste beaucoup de choses à tester", tempère toutefois Phil Renforth, professeur à l’Université Heriot-Watt, spécialiste du processus de l’altération forcée, auprès du MIT Technology Review.
Un test grandeur nature dans les Caraïbes
En premier lieu, l'olivine est un minerai qui est souvent contenu dans d'autres roches, dont il faut l'extraire. Se posent ensuite les questions de l'acheminement de la pierre, et de la difficulté de la mise en place de cette altération forcée, qui peut parfois prendre des années, le temps que la mer ne transforme le minerai en sable fin. Enfin, on peut imaginer que si le procédé est adopté à grande échelle, les touristes feront grise mine lorsqu'ils se trouveront contraints de poser leur serviette sur un sable vert.
Mais ces obstacles ne semblent pas décourager Project Vesta, qui a signé en mai un accord avec l'entreprise de paiement en ligne Stripe pour "nettoyer" 3,33 tonnes de CO2 au prix de 75 dollars la tonne, soit bien plus que le coût ambitionné par l'ONG. Un test grandeur nature lancé sur deux plages des Caraïbes, et qui devrait confirmer l'intérêt du "sable vert" dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Selon Mr Tanguy Vallée - Gentside - vendredi 3 juillet 2020