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17/12/2020

Des micro-forêts en ville...

En deux jours, aidés par 65 volontaires, ils ont planté 600 arbres sur une parcelle de 200 mètres carrés, coincée entre un immeuble d’habitation et le périphérique, en face du nouveau palais de justice parisien. « Dans vingt ans, cette micro-forêt aura l’allure d’une forêt naturelle centenaire », promet Enrico Fusto, un ingénieur informaticien de 39 ans, cofondateur avec Damien Saraceni de l’association Boomforest. Ils ont découvert un peu par hasard la méthode imaginée par le botaniste japonais Akira Miyawaki dans les années 1970 avant d’aller rencontrer ses équipes fin 2017. « Il s’agit de créer ou de restaurer des forêts en plantant de manière dense des espèces végétales locales représentatives de la forêt spontanée, ce qui leur permet de se développer très vite », décrit Enrico. Sur ce terrain jusqu’alors laissé à l’abandon, il a d’abord fallu nettoyer, puis amender le sol. « On a mis du fumier, du broyat de branches coupées, des écorces et du terreau de feuilles mortes », énumère Damien. Puis ils ont planté des arbres âgés de 2 ou 3 ans et d’à peine 50 centimètres. Une trentaine d’espèces : chêne, orme, charme, érable, etc. Toutes natives d’Ile-de-France. Financée en grande partie par le budget participatif de la ville de Paris, l’association a déjà créé trois micro-forêts dans la capitale.
Partout en France, des projets de ce type sont lancés, dans des métropoles mais aussi en milieu rural. Dans le Tarn, à 15 kilomètres d’Albi, 5 000 arbres ont été plantés dans une clairière dans le cadre du projet Silva. Une initiative lancée par un historien et financée par une cagnotte Leetchi. A Lyon, l’Office national des forêts (ONF), missionné par la municipalité, s’apprête à planter une mini-forêt de 1 000 mètres carrés dans le quartier de La Duchère, avec la société Forestor. « Avec cette méthode, on plante 30 à 40 fois plus d’arbres que sur une plantation classique, accélérant ainsi la mise en place du processus naturel de succession végétale », précise Yves-Marie Gardette, responsable développement de l’ONF Ain-Loire-Rhône. Régulation du climat, effet stockage de carbone, développement de la biodiversité, fertilisation du sol, les atouts sont nombreux. « Ce sont aussi des barrières vertes à la pollution et au bruit », insiste Enrico Fusto. Le biologiste et naturaliste Nicolas de Brabandère, qui a créé Urban Forests, une société qui accompagne particuliers, entreprises ou collectivités dans cette aventure, pointe l’autre avantage de cette technique : l’absence d’entretien, hormis pendant les deux premières années, durant lesquelles il faut arracher les plantes invasives qui peuvent empêcher les arbustes de se développer.

Selon Paris-Match