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04/10/2020

Parrainer des ruches pour sauver les abailles...

A Paris, un passionné fabrique du miel sans pesticides tout en sensibilisant ses concitoyens aux enjeux liés à la biodiversité et à la pollinisation. oilà quatre ans que cet ancien réparateur de moteurs dans l’aéronautique est devenu apiculteur. Son intérêt pour les abeilles date de son enfance, passée en Loir-et-Cher, au sein d’une famille propriétaire de ruches depuis des générations. Lionel Potron a fait le choix d’une apiculture urbaine. Il a installé une majorité de ses 400 ruches sur les toits de la capitale, pour éviter les vols et les dégradations. Il récolte 6 tonnes par an d’un miel labellisé Fabriqué à Paris, issu principalement des tilleuls, marronniers ou acacias parisiens, et garanti sans pesticides. «Depuis l’introduction des néonicotinoïdes, dans les années 1990, la mortalité annuelle des abeilles est passée de 5% à plus de 30%, constate Zakia Abarou, porte-parole du réseau Un toit pour les abeilles. Mais ces pesticides ne sont pas seuls en cause. La monoculture ne permet plus aux abeilles d’avoir une subsistance tout au long de l’année. Et elles doivent faire face aux attaques du frelon asiatique et du varroa, un parasite.»
Pour aider les apiculteurs à faire face à ces aléas, Régis Lippinois, installé en Charente-Maritime, a créé il y a dix ans Un toit pour les abeilles, qui emploie 10 personnes. «Un particulier peut parrainer une partie d’une ruche à partir de 4,50 euros par mois; c’est 90 euros pour une entreprise, détaille Zakia. En échange, l’apiculteur leur réserve des pots de miel. Le prix –entre 25 et 30 euros le kilo– est plus élevé que celui du marché afin de les aider à financer de nouvelles ruches et à faire face aux difficultés.» Depuis sa création, près de 68 000 particuliers et 2400 entreprises ont subventionné plus de 10 000 ruches.
N’étant pas dans une zone exposée aux pesticides, Lionel constate une mortalité de ses essaims inférieure à 10%. S’il a adhéré à Un toit pour des abeilles, c’est moins pour l’aide financière –en 2019, il a dégagé un bénéfice net de 10% de son chiffre d’affaires – que pour sensibiliser ses concitoyens à la cause de ces apidés. «Les parrains sont invités à visiter les ruches. On leur explique notre travail, le rôle de la pollinisation dans la protection de la biodiversité, l’importance de planter des fleurs mellifères, même dans un bac accroché à une fenêtre.»
La pollinisation, essentielle pour notre alimentation
Avec l’association Happyculteur, il s’occupe d’ailleurs d’un
e école qui forme chaque année une trentaine de personnes à l’apiculture. Dans l’espoir que ces apprentis augmentent le nombre de ruches pour pallier la surmortalité des abeilles. L’annonce de la réintroduction des néonicotinoïdes rend ce travail encore plus essentiel. En France, 35% de la quantité de notre alimentation et 65% de sa diversité dépendent de la pollinisation. Et donc des abeilles.
La protection des abeilles dans la loi:Le 31 juillet 2018, la France interdisait l’utilisation des néonicotinoïdes, ces insecticides tueurs d’abeilles. «La France se positionne plus que jamais en pointe sur l’interdiction des produits phytopharmaceutiques dangereux pour les pollinisateurs», se félicitait le ministère de l’Agriculture. Mais, face à la jaunisse de la betterave, le gouvernement vient d’annoncer la réautorisation pour cette filière des néonicotinoïdes pour 2021, entraînant une levée de boucliers des apiculteurs.

Selon Mme Caroline Fontaine - Paris Match - dimanche 30 août 2020

 

 

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