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19/04/2021

A propos dess espèces envahissantes...

BIODIVERSITE - Des chercheurs français évaluent ce mercredi que les espèces envahissantes, introduites volontairement ou non par l’Homme dans un milieu qui n’étaient pas le leur, ont engendré 1.288 milliards de dollars de pertes économiques entre 1970 et 2017. Au bas mot 

Près de 163 milliards de dollars en 2017. Une somme vingt fois supérieure aux budgets annuels cumulés del'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’ONU. Et qui dépasse largement le PIB de 50 des 54 pays du continent africain.
Prenez le référentiel que vous voulez, la conclusion reste la même : le coût économique engendré par les espèces exotiques envahissantes, appelées aussi « espèces invasives », est gigantesque, pointent des scientifiques du CNRS, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Museum national d’Histoire naturelle dans une étude publiée ce mercredi dans Nature. Et ces 163 milliards ne sont que pour 2017. Depuis 1970, les pertes économiques liées aux espèces envahissantes s’élèvent à 1.288 milliards de dollars dans le monde.
5.000 espèces invasives rien qu’en Europe ?

Par espèces exotiques, « on entend toutes celles introduites par l’Homme, volontairement ou non, dans un milieu où elles n’avaient jamais vécu jusque-là, définit Franck Courchamp, directeur de recherches au CNRS et écologue, coauteur de l’étude. Leur nombre est estimé à 14.000 en Europe, certaines estimations hautes évoquant 20.000. » 

Beaucoup ne s’adaptent pas à leur nouveau milieu, d’autres le font sans faire de vague. D’autres encore deviennent des nuisibles au point d’entraîner des extinctions d’espèces et/ou de causer d’importants dégâts. Ce sont celles-ci que l’on qualifie d’espèces exotiques envahissantes. Le moustique tigre, venu d’Asie du sud-est et présent désormais dans une centaine de pays sur les cinq continents, est sans doute le cas le plus connu. Mais c’est aussi la fourmi de feu aux Etats-Unis, la moule zébrée dans les grands lacs canadiens, le serpent arboricole brun sur l’ île de Guam, le lapin en Australie, la jussie [une plante rampante] en Afrique, l’ambroisie en Europe de l’ouest… Ou même le chat sur de nombreuses îles.
On pourrait continuer la liste encore longtemps. « Ces espèces envahissantes proviennent de tous les groupes taxonomiques (plantes, champignons, invertébrés, vertébrés…) et de tous les environnements (aquatiques, terrestres…), rappelle Franck Courchamp. Rien qu’en Europe, on estime leur nombre à 5.000. »


Parler en dollars pour alerter le public ?

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN ) fait de ces invasions biologiques le deuxième facteur de perte de biodiversité dans le monde. Pour autant, elles restent méconnues du grand public et des décideurs. « L’une des raisons est que ces impacts sur la biodiversité sont difficilement mesurables par des indicateurs parlants », avance Franck Courchamp.
 
C’est tout l’objet de leurs travaux : montrer qu’au-delà des conséquences écologiques, ces espèces invasives génèrent aussi de lourdes pertes économiques chiffrables en dollars, qui parlent cette fois-ci à tout le monde. Pour arriver à leur estimation, présentée comme la plus complète à ce jour, ces chercheurs ont travaillé pendant cinq ans à partir de la base de données InvaCost*. Alimentée depuis 2014 par un réseau international d’économistes et d’écologues, Invacost compile les différents travaux estimant les coûts économiques engendrés par des espèces exotiques envahissantes.
« Pour cette étude, nous nous sommes focalisés sur les données les plus robustes enregistrées dans Invacost, soit 2.419 pour lesquelles nous avons mis au point un outil d’analyse permettant de les comparer et de les classer selon une quarantaine de variables (espèces, régions, type de milieu, secteur économique…) », explique Christophe Diagne, chercheur au  laboratoire Ecologie, Systémique et évolution, premier auteur de cette étude.


Santé, agriculture, tourisme, immobilier: Ces coûts sont déjà sanitaires. Les maladies létales portées par des insectes vecteurs, comme la dengue ou le chikungunya transmises par le moustique tigre, entraînent chaque année des dizaines de milliers de morts et des millions d’hospitalisations. Les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’exploitation forestière sont aussi touchés de plein fouet. « Rien que pour le longicorne asiatique, un coléoptère [originaire de Chine ou de Corée] qui détruit les forêts aux Etats-Unis et arrive en Europe, le coût s’élève à 40 milliards de dollars sur les vingt dernières années », illustre Franck Courchamp.
 
Ces espèces invasives peuvent aussi impacter le tourisme et déprécier des biens immobiliers. A l’instar de la grenouille coqui, arrivée sur l’île d’Hawaï et dont le chant perçant agace les riverains. D’autres causent d’importants dégâts sur les infrastructures. C’est le cas des moules zébrées dans les grands lacs canadiens, qui obstruent et endommagent les canalisations sous-marines.
1.288.milliards de dollars, « un chiffre très sous-estimé »
 
Encore nouvelle fois, on pourrait continuer longtemps la liste des dégâts. Même cette estimation de 1.288 milliards de dollars « reste très largement sous-estimée », prévient Christophe Diagne. « Nous n’avons déjà pris en compte qu’une partie des données InvaCost, rappelle-t-elle. Et il y a des biais. Seules certaines régions – l’Amérique du Nord, l’Océanie, un peu moins l’Europe – ont par exemple aujourd’hui des travaux de
recherche poussés sur les invasions biologiques et l’estimation de leurs coûts. »
Une certitude toutefois : ces coûts économiques vont croissant à mesure que les échanges internationaux et le réchauffement climatique [qui permet à des espèces de mieux s’acclimater aux milieux dans lesquels elles sont introduites] s’intensifient. « Le coût annuel moyen sur la période 1970-2017 que nous avons pris en compte est de 26,8 milliards de dollars, reprend Christophe Diagne. Mais il a triplé chaque décennie, pour atteindre donc 162,7 milliards de dollars pour la seule année 2017. »
Bientôt un focus sur la France ?

Autre certitude pointée pour les chercheurs : « Les montants investis dans la prévention, la surveillance et la lutte contre la propagation de ces espèces invasives restent marginaux en comparaison des dégâts qu’elles peuvent engendrer une fois parvenues à s’établir sur un territoire »
 
Un appel aux décideurs à agir le plus en amont possible, sachant que l’Union européenne peut faire mieux en la matière. « La liste noire des espèces exotiques envahissantes jugées préoccupantes par l’UE n’en compte que 66 à ce jour », indique Franck Courchamp. L’écologue annonce une suite à cette première estimation. Elle sera publiée dans les prochains mois, et qui fera un focus sur la France. « Les chiffres sont édifiants », annonce-t-il déjà

 Selon Mr Fabrice Pouliquen - 20 Minutes - mercredi 31 mars 2021

17/04/2021

Comment mieux rémunérer les agriculteurs?

Comment faire en sorte de mieux rémunérer les agriculteurs? Serge Papin s'est penché sur la question et a remis cette semaine son rapport à Julien Denormandie et Agnès Pannier-Runacher, respectivement ministre de l'Agriculture et ministre déléguée à l'Industrie.
Et parmi les pistes évoquées par l'ancien patron de Système U, il y a une remise à plat des contrats commerciaux entre les producteurs et les industriels transformateurs.
"Un contrat, ça a le mérite d’être clair, expliquait Serge Papin sur FranceInfo cette semaine. Je propose au passage qu’il soit pluriannuel. C’est du dialogue, alors que la négociation annuelle, c’est du rapport de force où on est menacé chaque année d’une remise en cause. Là, on est sur le temps long." 
Autrement dit au lieu de renégocier chaque année avec les industriels, les producteurs seraient assurés d'un prix fixe sur plusieurs années.
Or c'est exactement ainsi que fonctionnent certaines filières et notamment celle du cassis en Bourgogne. Une pratique très ancienne dans la région comme le rappelle le cahier des charges de l'IGP "Crème de cassis de Bourgogne" sur le site du ministère de l'Agriculture. 
"Les premiers contrats d’achats de baies de cassis entre producteurs et liquoristes, pour des baux allant de six à douze ans, sont apparus dès 1904. Cette pratique du contrat pluriannuel perdure aujourd’hui", peut-on lire dans le document.
S'il s'agissait d'une pratique coutumière durant longtemps, elle a depuis été institutionnalisée. L'interprofession Acteurs du cassis qui rassemble les producteurs et les liquoristes a créé il y a une quinzaine d'années des contrats de cinq ans. Durant cette période, les agriculteurs bénéficient du même prix d'achat de la part des liquoristes. Ces derniers disposent en retour de l'assurance d'avoir la matière première.
"C'est une garantie de débouchés, assure Jean-Dominique Caseau, l'ancien président du Syndicat des producteurs de cassis de Dijon qui a mis en place ces contrats. Un verger de cassis a une durée de vie de 15 ans mais il faut trois ans pour que ça produise. Avec ces contrats, le producteur est assuré de pouvoir vendre sa production ainsi que d'avoir des revenus garantis." Un système flexible qui s'adapte aux aléas de production. 
"Il y a des systèmes compensatoires de solidarité entre les bassins de production, détaille Jean-Dominique Caseau. Ainsi que des mécanismes exceptionnels d'augmentation de prix d'achat en cas de sécheresse par exemple." 
Autrement dit, si d'une année sur l'autre la production chute à cause des conditions climatiques, les transformateurs acceptent des augmentations de prix pour assurer des revenus aux producteurs.
Le cassis, une petite filière
Cette pratique a permis aux transformateurs de s'assurer un sourcing sûr et de ne pas importer du cassis de l'étranger. Et aux producteurs d'avoir des revenus assurés sur une longue période.
"Cela fait 15 ans que nous avons mis en place ces contrats, si les agriculteurs acceptent de signer à chaque fois c'est qu'ils s'y retrouvent", assure Jean-Dominique Caseau.
Reste que si cela fonctionne sur le cassis, il n'est pas assuré que ça puisse être adapté pour toutes les filières fruitières. Le cassis est une petite production de moins de 1500 tonnes par an (contre 1,5 million de tonnes pour la pomme par exemple) avec un nombre limité de producteurs et seulement sept transformateurs de crème de cassis. 
"Le cassis est un produit simple à traiter, explique Jean-Dominique Caseau, plus de 95% de la production part à la transformation. Ce n'est pas le cas d'autres filières comme la pomme, la pêche ou l'abricot par exemple."
L'autre difficulté est la négociation avec la grande distribution. En s'engageant sur un prix fixe sur plusieurs années, les industriels voient leur marge de manoeuvre limitée. Autrement dit si le distributeur revoit son prix d'achat à la baisse, il ne peut plus jouer sur la matière première pour baisser ses coûts. Ce qui s'est produit cette année d'ailleurs.
"Nous avons voulu augmenter nos tarifs car nos coûts de production ont augmenté avec la crise, mais la distribution n'a accepté que 50% de la hausse proposée, assure Jean-Dominique Caseau. Mais c'est aux industriels de faire en sorte d'équilibrer l'équation."
Des industriels sous pression plutôt que des agriculteurs. La mesure risque d'être difficile à faire accepter à l'industrie agroalimentaire.

Selon BFM-TV

15/04/2021

disparition d'espèces animalesQuelles sont les conséquences de la disparition de certaines espèces animales?

EFFET PAPILLON - Une étude vient de montrer que l’extinction des espèces en danger entraînera une réorganisation globale du rôle des espèces dans le fonctionnement des écosystèmes 
Un être vous manque et tout est dépeuplé. Ou plutôt, tout est chamboulé. C’est ce qui risque fort de se passer lorsque les espèces aujourd'hui menacées vont s’éteindre au cours des prochaines années. Pour des chercheurs, ces extinctions entraîneront une réorganisation globale du rôle des espèces dans le fonctionnement des écosystèmes, selon une étude publiée dans Science Advances.
Un groupe de scientifiques de l’université Paul-Sabatier et d’Estonie ont planché sur les caractéristiques fonctionnelles de 70.000 espèces, que ce soit leur taille, leur âge de première reproduction, leur longévité ou encore leur régime alimentaire. Parfois, les reptiles, les amphibiens, les oiseaux, les mammifères ou encore les poissons d’eau douce partagent des points communs.
 
Mais parfois, certaines fonctions sont uniques ou partagées par peu d’espèces. « On a par exemple très peu de très grands mammifères qui font plus d’une tonne et pourtant on va aller d’une à cinquante tonnes chez les baleines. On a une gamme de fonctions gigantesques qui n’est couverte que par très peu d’espèces », explique Sébastien Brosse, l’un des coauteurs de l’étude, membre du Laboratoire Evolution et diversite biologique de Toulouse.
Grâce à des modèles mathématiques, ils ont essayé de voir ce que cela donnerait si certains gorilles ou encore poissons en grand danger venaient à disparaître. « Globalement, si les extinctions sont conformes 

aux prédictions, les pertes de fonction dans 100 ans seraient relativement faibles. Elles seraient entre 0,3 % pour les reptiles et 5,1 % pour les poissons. Mais c’est un résultat en trompe-l’œil, on voit une perte faible mais on augmente considérablement la part d’espace fonctionnelle occupé par une seule espèce », poursuit le chercheur. Et une baisse dans la diversité des rôles joués par chacune.
Des rôles dans le grand scénario des écosystèmes

Or, si on prend les grands singes, ces derniers jouent un rôle dans la dissémination des graines, et l’on sait que les forêts tropicales sont ensemencées par leurs excréments. Si on regarde les éléphants, ils font aussi du transport de graines important. Les hippopotames, eux font du transfert de matière, ils vont brouter dans la savane et aller faire leurs cottes dans l’eau et entretiennent ainsi le milieu aquatique africain.
 
Du côté des oiseaux, les grands rapaces et charognards, comme le Condor des Andes ont un rôle d’épuration des écosystèmes en consommant les carcasses d’animaux morts. « Si on regarde les espèces de poissons, il y a des détritivores ou des prédateurs, qui vont contrôler un peu la chaîne alimentaire, le fait de perdre ces espèces peut perturber le fonctionnement des écosystèmes », assure Sébastien Brosse. Et les eaux limpides pourraient devenir troubles, ce qui serait une source de préoccupation aussi pour l’homme. Sans compter un autre impact direct. « Nous consommons souvent les grandes espèces, c’est le cas des poissons. Si elles disparaissent, cela peut entraîner des problèmes des malnutritions », conclut le scientifique.
Planète Seuls 14 % des cours d’eau du globe n’ont pas eu leur faune impactée par la main de l'homme.

Selon 

12/04/2021

A Rennes on s'occupe de la faune en danger...

Le projet Faune, est l’un des 270 projets soumis au vote du budget participatif de Rennes. Il est imaginé par l’artiste Nicolas Milhé, et met à l’honneur la préservation des espèces animales menacées en Bretagne. Il est soutenu par le centre d’art 40mcube.
Présenté par le centre d’art 40mcube dans le cadre du budget participatif de la ville de Rennes, Faune, des animaux dans la ville de l’artiste Nicolas Milhé prend la forme d’un ensemble de six mobiliers urbains originaux. Chacun d’eux sera surmonté d’une sculpture représentant un animal, un loup, un aigle botté, une grue cendrée, un thon rouge, une vipère péliade, un gypaète barbu, que des espèces disparues ou menacées vivant en Bretagne. Ces sculptures-mobiliers seront installées dans les différents quartiers rennais.

« L’artiste souhaite ainsi célébrer la diversité du vivant et rendre hommage aux animaux les plus fragiles, affirmant l’importance de la biodiversité, du sensible pour susciter une prise de conscience » explique Cyrille Guitard du centre d’art 40mcube. Les animaux seront réalisés en bronze, « matériau habituellement utilisé pour représenter les grands hommes. »
En Bretagne, une espèce sur cinq est menacée d’extinction, notamment un grand nombre d’oiseaux comme le busard cendré, le macareux moine, le pingouin torda, le grand corbeau et des poissons comme le thon rouge ou l’anguille européenne… Et si des plans d’action sont mis en œuvre en faveur de différentes espèces et fonctionnent parfois bien, il revient à chacun d’entre nous d’être vigilants.
Chaque animal surplombera une assise sur laquelle les Rennaises et rennais pourront se reposer à côté d’un animal, « majestueux, figure protectrice, totem bienveillant, symbolique, qui rappelle qu’il faut prendre soin du vivant, que les animaux sont importants dans la cité, sans être moralisateur. »
Dans le cadre du budget participatif, 270 projets sont soumis au vote des citoyens, du 2 au 18 avril 2021.

Selon Mme Agnès LE MORVAN. - Ouest-France - mardi 23 mars 2021

10/04/2021

AU Kenya les éléphants ont du mal à circuler librement...

C'est la dernière affaire en date au Kenya, qui oppose les défenseurs de la vie sauvage aux investisseurs du monde agricole. En jeu, la quiétude d'un groupe de 2 000 éléphants du parc national d'Amboseli, au pied du versant kényan du Kilimandjaro. Selon les défenseurs de l'environnement, ils sont menacés par une plantation de 73 hectares d'avocatiers installée à proximité de la réserve. Une production industrielle qui bloquerait la transhumance des pachydermes à la recherche d'eau et de nourriture.

"Combien d'éléphants vaut un avocat ?", alertent les opposants pour mettre en évidence le sort de la faune affectée négativement à leurs yeux par le projet agricole. L’agriculture commerciale au Kenya est devenue "beaucoup plus dangereuse pour les animaux que le braconnage", dénonce Paula Kahumbu, une militante qui dirige l'ONG Wildlife Direct.
L’Autorité nationale de gestion de l'environnement (Nema) avait donné son accord à l'exploitation. Mais sous la pression des écologistes, elle a finalement ordonné le gel de l'activité. L'affaire est désormais en cours d'instruction devant le tribunal environnemental du Kenya, mais l'activité se poursuit.
Investissement opportuniste

L'investissement est bien éloigné de l'image d'une agriculture raisonnée que prône le pays, activité qui permet la cohabitation de la population et des animaux sauvages. Dans cette affaire, le terrain acheté à des propriétaires massaïs a été défriché, puis clôturé de barrières électriques afin d’empêcher justement l'accès des éléphants.
Tracteurs, panneaux solaires, irrigation grâce au pompage dans la nappe phréatique, complètent le tableau. On est ici face à de l'agriculture industrielle et les initiateurs ne s'en cachent pas. Car l'avocat kényan a le vent en poupe. Déjà sixième fournisseur de l'Europe, le Kenya a vu ses exportations d'avocats augmenter d'un tiers pour atteindre 127 millions de dollars en octobre 2020, selon l'Association des exportateurs de produits frais du pays.
"Plus d'argent et moins de travail"

L'avocatier est un peu chez lui ici. Deux saisons des pluies et un ensoleillement régulier permettent deux récoltes annuelles. Les autorités ont même incité à sa culture qui offre de bons rapports sur des surfaces minimes. Au point de dispenser des cours pour parfaire la maîtrise de cette culture. "Avec le café, il y a beaucoup de travail de récolte et de préparation, mais avec les avocats c'est plus simple, c'est plus d'argent et moins de travail", se réjouissait un agriculteur à l'AFP en 2018.
Or, la survie de l'éléphant n'est pas forcément une préoccupation majeure des populations. Régulièrement, les petits agriculteurs se plaignent des dégradations des cultures qu'il provoque. Parfois, la vie des humains est même menacée, comme dans le village de Sangala, où un troupeau a tué une femme et ses trois enfants en détruisant sa maison.


Eléphants contre cultures: Le Kenya Wildlife Service (KWS) se retrouve entre le marteau et l'enclume, à devoir protéger la vie sauvage, mais aussi les populations. Alors, on multiplie les effarouchements, parfois par avion, pour déplacer un groupe trop proche des populations. On installe à grands frais des clôtures électriques pour protéger les cultures. Ainsi, il a fallu ériger une barrière de 60 kilomètres pour protéger les champs dans la région de Mucheege, au pied du mont Kenya.
Faire cohabiter la vie sauvage et l'activité humaine relève de la quadrature du cercle au Kenya. Le pays vit très largement d'un tourisme attiré par la faune sauvage. En 2019, il a généré plus d'un milliard et demi de dollars de recettes et fait vivre des milliers de Kényans. Au fil du temps, le pays s'est forgé une image de havre de paix pour les animaux menacés.


Tourisme en berne: Mais aujourd'hui, à l'heure du coronavirus, l'activité touristique n'est plus qu'une ombre."Nous avons vu les niveaux de pauvreté grimper en flèche dans les communautés rurales, en particulier celles qui vivent à proximité de zones protégées et qui dépendent de l'économie des espèces sauvages pour leur subsistance."
Cela donne du grain à moudre à ceux qui prônent le développement de l'agriculture intensive. Selon Jeremiah Shuaka Saalash, le propriétaire de la ferme incriminée d'Amboseli, il a donné du travail à ceux qui n'en avaient plus avec l'absence de touristes. "Je défends l'idée qu'on peut coexister avec la faune et avoir une autre source de revenus", plaide-t-il à l'AFP.
Dans la région, beaucoup de terres sont à vendre. Idéal pour y développer une agriculture d'exportation. D'autant que le thé, fleuron agricole du Kenya, s'essouffle. Le pays, premier exportateur mondial de thé noir, a du mal à écouler sa production, en raison d'une baisse de la qualité et de trop gros volumes. Si le rebond agricole passe par la culture de l'avocat, les éléphants risquent d'en payer le prix.

Selon Franceinfo - franceinfo - vendredi 19 mars 2021

02/04/2021

Les arbres et leur adaptation à l'aridité des sols...

Les arbres peuvent s'adapter à des climats arides sur un temps long, comme le montrent aux Etats-Unis des espèces de chênes plus résistantes qu'on ne l'imaginait, ou compenser partiellement de forts épisodes de sècheresse, selon une étude portant sur des pins écossais.
"On pensait que les chênes vivant dans un milieu très sec étaient ultra-vulnérables", explique à l'AFP Sylvain Delzon, chercheur à l'INRAE de l'Université de Bordeaux, qui a participé à une étude menée par des scientifiques américains et publiée dans la dernière édition des Proceedings de l'Académie nationale américaine des sciences. 
Elle a montré que 19 espèces de chênes, implantées dans l'Ouest américain depuis les forêts humides tempérées de l'Etat de Washington au nord, jusqu'aux déserts au sud de la Californie, étaient "extrêmement résistantes à la sècheresse", selon M. Delzon. 
Des chênes plus résistants à la sécheresse
Un épisode de canicule extrême peut être fatal à toute plante. En temps normal, l'eau qui l'alimente emprunte un circuit de vaisseaux allant des racines jusqu'aux feuilles, d'où elle s'évapore pour l'essentiel. Quand l'eau vient à manquer dans le sol et que la hausse des températures accélère son évaporation par les feuilles, la pression de la sève dans les vaisseaux chute. "Et arrivé à un certain seuil, on a l'apparition de bulles d'air" dans les vaisseaux, - autrement dit une embolie -, qui en bloquant la circulation de la sève, finit par tuer la plante, explique le chercheur de l'INRAE.

Les chercheurs ont établi que les espèces de chênes étudiées avaient une "large marge de sécurité contre l'embolie", en ayant notamment développé des vaisseaux très résistants. Pour mesurer cette marge, ils ont comparé le moment en laboratoire où apparaissent les bulles d'air dans les vaisseaux d'une branche, au stress que subissent sur le terrain les vaisseaux d'un arbre soumis à un fort épisode de sécheresse.
Les espèces étudiées, qui ont évolué sur des millions d'années, "sont en mesure de résister à un climat encore plus sec que l'actuel", selon Sylvain Delzon. En revanche, face à un changement climatique très rapide, "est-ce qu'elles sauront s'adapter aussi rapidement ? Rien n'est moins sûr", selon lui. 
Un déficit de croissance avant de retrouver un rythme normal
En Ecosse, une équipe de scientifiques menés par Thomas Ovenden, de l'Université de Sterling, a analysé la capacité de récupération d'un peuplement de pins sylvestres, appelés aussi pin du Nord, à la suite d'un épisode sévère de sècheresse.
En étendant leurs observations sur neuf ans après cet épisode, alors que la plupart des études portent sur deux ou trois ans, ils ont observé que si les arbres enregistraient initialement un déficit de croissance, la plupart retrouvaient un rythme normal quatre à cinq ans plus tard. 
Et surtout que certains enregistraient alors une "surcroissance" pendant quelques années, selon leur étude publiée dans le Journal of Ecology en janvier dernier. "Cela n'a jamais atteint le point où ils auraient retrouvé la taille (de tronc) qu'ils auraient dû atteindre sans épisode de sècheresse, mais cela leur a permis de réduire le déficit", a expliqué Thomas Ovenden à l'AFP. 
Il faut selon lui considérer les effets d'un épisode de sècheresse sur un temps long, et ne pas se focaliser sur le seul déficit de croissance qu'entraîne cet épisode. "Nous savons très peu de choses sur la façon dont l'arbre consacre ses ressources à ce moment", dit-il. Il est possible par exemple qu'il s'efforce d'abord de rétablir ses réseaux racinaire et foliaire, avant de se remettre à grossir. 
Ce qui fait dire à M. Ovenden que les études sur les arbres "nécessitent de prendre en compte la longue durée des processus à l'oeuvre pour qu'ils soient détectables". 

Selon GEO - jeudi 11 mars 2021

01/04/2021

Huile de palme et déforestation...

La compagnie pétrolière française Total doit étendre à l'Asie l'étude d'impact de sa raffinerie d'agrocarburants de La Mède, près de Marseille, responsable de plus de la moitié des importations d'huile de palme de France et de plus de 20% des importations européennes, a recommandé jeudi le rapporteur public au tribunal administratif.
Six associations écologistes, dont Greenpeace, avaient déposé un recours en juillet 2018 contre l'autorisation préfectorale d'exploitation accordée au projet de "bioraffinerie" de Total, dénonçant le recours à l'huile de palme importée car sa culture extensive alimente la déforestation et porte atteinte à l'environnement.
Elles demandaient notamment au tribunal d'invalider l'étude d'impact fournie par Total pour obtenir son autorisation, lui reprochant de ne prendre en compte les effets sur l'environnement qu'en France, autour du site de La Mède, à Chateauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône, sud-est).
"Sous son seul angle local, (le projet) est présenté sous son jour le plus favorable", a estimé le rapporteur public, Philippe Grimaud. "Or les biocarburants à base d'huile de palme sont  plus émetteurs de gaz à effet de serre que les carburants traditionnels", a-t-il rappelé, si l'on prend en compte leur production dans son ensemble.
"Si l’avis du Rapporteur public est suivi sur ce point par le tribunal administratif de Marseille (...) cela constituera une avancée majeure pour la prise en compte des impacts sur l'environnement", a estimé Greenpeace dans un communiqué.
Les associations ont toutefoisdemandé l'"annulation totale" de l'autorisation préfectorale "car à partir du moment où on ne connaît pas l'impact environnemental, on ne peut pas fixer un curseur sur une limitation quantitative".
La préfecture a pour sa part mis en avant "les difficultés pour les services de l'Etat d'effectuer leur contrôle au bout du monde", les importations de Total provenant de Malaisie et d'Indonésie.
La compagnie fait quant à elle valoir que les huiles achetées "répondent aux critères de durabilité fixés par l'Union européenne". 
Pour Greenpeace cependant, "le système de certification +mixte+ choisi par Total ne garantit pas une durabilité (car les huiles tracées sont mélangées à des huiles dotées d'aucune traçabilité)".
Total a lancé en 2015 la conversion de sa raffinerie de pétrole brut de La Mède, déficitaire, en raffinerie d'agrocarburants.
Mais depuis, le groupe a accumulé les déconvenues en France.
Les parlementaires ont ainsi voté la suppression progressive de l'incitation fiscale pour les produits à base d'huile de palme.
Le tribunal administratif de Marseille doit rendre sa décision dans trois semaines.
(jp/nth)-Selon AFP - AFP - jeudi 11 mars 2021

28/03/2021

Reprise de la production du lin dans le Nord.

Le producteur de lin Safilin a annoncé ce mardi la création d'une filature à l'été 2022 dans les Hauts-de-France, sa région historique, présentée comme la relocalisation d'une activité ayant "disparu" de France. Cette usine, dont l'implantation n'a pas été précisée, devrait employer une cinquantaine de personnes d'ici 2024. Elle nécessitera 5 millions d'euros d'investissement, "soutenu" par la BPI et la région Hauts-de-France. 
Se présentant comme le leader français du lin, Safilin (30 millions d'euros de chiffre d'affaires) possède déjà depuis 1995 deux usines de tissage en Pologne, où sont employés 480 de ses 500 salariés et d'où proviendront les métiers à filer. 
La France "a perdu toutes ses filatures"
Mais les "nombreuses sollicitations d'entreprises textiles françaises souhaitant disposer d'un fil français" et "la demande des consommateurs de l'Hexagone d'acheter des produits naturels et locaux", ont conduit l'entreprise à créer ce nouveau site, explique le PDG Olivier Guillaume dans un communiqué.
"Alors que 80 % de la production mondiale de lin se situe entre la Normandie et les Pays-Bas - dont 40% dans les Hauts-de-France", la France "a perdu toutes ses filatures", et, avec cette usine, "c'est aussi la filière linière française qui retrouve un outil de production local ouvrant la voie à une création 100% made in France, du champ au produit fini", poursuit Olivier Guillaume.
Safilin s'était résolue en 2005, année de la première levée des quotas limitant les importations textiles dans l'Union européenne, à délocaliser toute sa production en Pologne face à la pression sur la compétitivité.

Selon BFM-TV

25/03/2021

Les jardins ont la cote depuis 2020...

Un retour fulgurant au lopin de terre s’opère depuis le début des années 2000. Pourquoi le jardin et le jardinage ont-ils repris cette importance pour les Français d’aujourd’hui ?
La dernière étude sur notre rapport au jardin date de 2019. Quelques mois avant l’arrivée du Covid et de son long cortège de journées confinées, un sondage de l’Ifop montrait un retour victorieux des bêches et des binettes dans la vie et l’imaginaire des Français.
Sept personnes interrogées sur dix disposent d’un jardin, privé pour 58 %, parfois minuscule, où se relaxer, faire la fête, faire pousser fleurs, arbres fruitiers et de plus en plus de légumes. Manger sain et répondre à la crise climatique incitent, notamment les moins de 35 ans, à assigner une fonction nourricière à sa terre.
Au printemps 2020 se confirme cette tendance verte, renforcée après trois mois d’assignation à domicile, et qui ne se dément pas. Les ventes en jardinerie explosent et les maisons avec jardin s’arrachent. Trois-quarts des 18-24 ans souhaitent accorder plus de place à la nature ​dans leur vie, selon un sondage Opinion-Way de juin.
Les bienfaits physiques du jardinage sont attestés. Un individu peut brûler autant de calories en 45 minutes qu’en 30 minutes d’aérobic ​, assure Denis Richard, auteur de Quand jardiner soigne (Delachaux et Niestlé). Ratisser, tailler, tondre et planter améliore l‘équilibre et la souplesse, tonifie le corps, entretient la mobilité articulaire autant que l’éveil intellectuel. Les risques cardiovasculaires en seraient réduits de 27 %. Le jardinage sportif a même été inventé par les Anglais sous le nom de green gym !

« C’est mon élévation »
Mais l’engouement vert va plus loin. Jardiner permet de se retrouver en reliant la tête et le corps. On sort, on met les mains dans la terre et on se reconnecte avec quelque chose de réel, de plus grand que soi, un monde entièrement vivant ​, estime Abdu Gnaba, sociologue, auteur de Bricole-moi un mouton (L’Harmattan). Son Sociolab mène une étude sur le rapport des Français au jardinage pendant le Covid. Les gens nous disent c’est ma thérapie ou c’est mon élévation. ​Le jardin comme monde sensible, comme royaume du ressenti, où l’on comprend le monde avec le cœur ​, permet de sortir d’une société hypertechnique qui séquence, qui nous coupe du but final de nos actions et nous fait perdre le sens de ce que l’on fait ​. Un lieu d’aléas, de surprises, où la capacité d’émerveillement ​le dispute à la poésie : dans la crise respiratoire que nous vivons, on y accède à l’inspiration ​.
Stéphane Hugon, fondateur d’Eranos, cabinet de transformation sociétale, accorde même au jardinage une dimension spirituelle. Semer, voir pousser et mourir nous ré-enracine, nous redonne un rôle dans un espace plus large. Une forme d’animisme où les lieux et les objets sont aussi vivants que l’Homme. Le jardinage est le symptôme d’un grand malaise et d’une fin de cycle centrée sur l’humanisme ».
Ce sociologue date le début de notre ré-ensauvagement ​à la première décennie des années 2000, lorsque s’est opérée une redécouverte de la nature, tellement domestiquée depuis des siècles que nous en avons conçu une culpabilité avec le sentiment d’être allés trop loin dans la technique ​. En cultivant leur jardin, « les gens se découvrent capables de produire, d’être fructueux et retrouvent un cycle lent, une saisonnalité, sans tic-tac, dans un temps juste, synchronisé par rapport au soleil. C’est apaisant. »

Selon Mme Claire THÉVENOUX. - Ouest-France - dimanche 7 mars 2021

24/03/2021

Le cuivre dans la viticulture...

Le cuivre, c'est un peu le glyphosate des bios. Pas un jour sans qu'un vigneron labellisé AB ou autre ne s'entende dire : « Ah oui, le bio, c'est bien, mais tout de même il y a le cuivre. » Et ceux qui en parlent (mal) le plus sont soit des voisins qui préfèrent utiliser des produits dits « conventionnels », c'est-à-dire issus de l'industrie chimique, soit (comme pour le glyphosate) des gens qui n'y connaissent pas grand-chose, mais qui détiennent cependant la vraie vérité. Le sulfate de cuivre est utilisé depuis le XIX siècle pour lutter contre le mildiou, et c'est le seul vraiment efficace autorisé en culture biologique. Alors, une vingtaine de ces vignerons bio catégorie poids lourd (en termes de notoriété) se sont associés pour financer une étude qui pourrait s'intituler, façon Woody Allen, « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le cuivre sans jamais oser le demander ».
Ou, comme le dit Pierre de Benoist, qui dirige le domaine De Villaine à Bouzeron, en Bourgogne : « C'est important de montrer à ces bien-pensants environnementaux que le cuivre n'est pas ce qu'ils pensaient. »Dijon, a rassemblé un certain nombre d'experts, dont des directeurs de recherche à l'Inrae (Institut national de la recherche agronomique), « afin de garantir sa rigueur et son objectivité », et a procédé à une recherche bibliographique sur le sujet. En clair, Novasol Experts a procédé à l'examen de plus de 300 articles pour constater que « la littérature scientifique académique est peu fournie concernant l'impact du cuivre sur la biodiversité des sols viticoles (4 articles seulement répondent à la question) », écrit Battle Karimi, docteure en écologie microbienne, qui a rédigé le compte rendu de l'étude. Les experts se sont alors tournés vers d'autres secteurs agricoles, comme les vergers, etc.
« Finalement, la synthèse porte sur 19 articles scientifiques, 75 % d'entre eux apportant des résultats issus d'expérimentations en laboratoire, c'est-à-dire généralement menées sur un seul type de sol et dans des conditions découplées de tout contexte agroclimatique. Seulement 4 études apportent des résultats sur l'impact du cuivre accumulé dans le sol sur sa biodiversité. »


À 4 kilos par hectare, aucun danger
 Conclusion : en dessous de 200 kilos par hectare, le cuivre n'affecte pas la faune microbienne des sols. Les vers de terre seraient en diminution après des traitements trois années de suite de 40 kilos/ha. « D'après cette synthèse, la littérature scientifique académique actuellement disponible montre un impact écotoxicologique du cuivre sur la biodiversité du sol seulement à partir de 200 kg/ha/an apporté, et il est impossible de conclure objectivement à un quelconque impact à une dose de 4 kg Cu/ha/an », écrit en guise de conclusion Battle Karimi. La dose de 4 kilos par hectare représente la limite maximum autorisée aujourd'hui au niveau européen.

« Je ne suis pas surpris », commente Jean-Marie Bouldy, vigneron bio à Pomerol (Château Bellegrave), en découvrant l'étude de Novasol Experts. « Depuis longtemps, par mes lectures, par mes rencontres avec des gens comme Claude Bourguignon, j'ai compris que le cuivre n'était pas un métal lourd, car il est oxydable, contrairement au mercure, par exemple. C'est un oligo-élément nécessaire à la santé. On prend une pelle, on fait un trou dans nos vignes, on tombe sur les vers de terre? Je suis en bio depuis quinze ans. Si j'avais tué mes sols, on ne verrait pas les vers de terre. Les feuilles tombent, et deux mois après, tu ne les vois plus, elles se dégradent vite, car elles sont mangées par la microfaune sauvage, les micro-organismes et les vers de terre. On a des sols qui sont hypervivants. L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation), l'Europe sont sous le joug des chimiquiers. »
« Maintenant, poursuit-il, l'Anses veut nous interdire le lissage, ce qui signifie qu'une année où il y a une forte pression, on en met 5 kilos et l'année d'après, 2 kilos. Je ne comprends pas que le cuivre soit le bouc émissaire de la pollution agricole. Les CMR (substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), les SDHI (fongicides), on les laisse, ils ne sont pas interdits dans l'HVE (label Haute Valeur environnementale). Chaque organisme a besoin d'oligo-éléments et donc de cuivre pour vivre. »
Le seul remède contre le mildiou
 Thomas Duroux de Château Palmer, à Margaux, fait, lui, partie des commanditaires de l'étude. Il partage cet avis et se veut optimiste : « On vérifie que ce qu'on nous baratine est sans fondement scientifique. Ces résultats démentent totalement les normes qu'on veut nous faire avaler aujourd'hui. La lame de fond est puissante autour de ces questions environnementales. Je suis très confiant sur la prise de conscience de l'agriculture en général. » Même constat en Bourgogne, où, cependant, le mildiou fait ces dernières années moins de ravages que dans le bordelais, qui connaît une humidité plus importante.
« Qu'on soit en bio ou en conventionnel, le seul remède, c'est le cuivre », ajoute Pierre de Benoist. « Le soufre comme le cuivre, ce sont des dons de la terre. Quand j'étais petit, on voyait les vignes bleues, tant les doses étaient fortes : 30, 40 kilos l'hectare? Aujourd'hui, on utilise des doses qui n'ont rien à voir, un matériel qui a changé, une connaissance qui s'est accrue, la météo, des techniciens? Le cuivre permet de faire tourner une économie et de faire travailler des gens dans de bonnes conditions sanitaires. »

Selon Mr Jacques Dupont - Le Point - vendredi 12 février 2021

18/03/2021

1.000 m2 de micro-forêt vont être suivis de près par des scientifiques à Rangueil.

Sur le campus de l’Université Paul-Sabatier de Toulouse, une micro-forêt est en train de voir le jour et fera l’objet d’un suivi, notamment pour évaluer son impact sur la fixation du dioxyde de carbone. Cette semaine, ils ont sorti les pelles et s’évertuent à répartir des dizaines de m3 de fumier, compost et broyat sur les quatre parcelles du campus de Rangueil destinées à accueillir d’ici peu 3.000 arbres et arbustes. De quoi amender les sols pour développer sur le site de l’Université Paul-Sabatier de Toulouse une micro-forêt urbaine plantée selon la méthode Miyawaki.
« Cette démarche consiste à accélérer la croissance des arbres en amendant les sols. On arrive en vingt ans à une forêt que l’on aurait normalement en 200 ans, il y a un facteur dix d’accélération car les arbres vont trouver un sol favorable pour se développer », explique Florent-Xavier Gadéa, chercheur en chimie moléculaire et responsable des jardins agroécologiques de l’université.
 
C’est Eugénie Lacombe, animatrice au sein des jardins et membre du collectif Micro-Forêts de Toulouse en Transition, qui a eu l’idée de ce projet. Pour y parvenir, l’équipe a candidaté au concours développement durable de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées et a été lauréate. Un moyen de semer les bases de la micro-forêt qui est venu s’enrichir au fil des semaines.
Fixer les émissions de carbone
 
Sa présence sur un site universitaire a logiquement fait appel aux ressources scientifiques locales, en associant trois laboratoires d’écologie et de biologie : le laboratoire Évolution et diversité biologique, celui d’Ecologie fonctionnelle et environnement ainsi que le laboratoire Géosciences environnement Toulouse.
« Ils ont accepté de faire le suivi de trois points. Ils vont chaque année vérifier le développement de la biodiversité sur le sol et en dessous. Ils vont aussi regarder combien de carbone fixe cette micro-forêt par an et installer une mini-station pour voir si cela régule le taux d’humidité et de température », poursuit Florent-Xavier Gadéa. Un moyen de valider les bienfaits mis en valeur depuis plusieurs années par la méthode Miyawaki, et notamment le rôle des micro-forêts dans la captation du CO2 et des particules fines produites pas la circulation de proximité.
 
Pour y parvenir, les chercheurs ont eu quelques exigences, notamment la séparation en quatre parcelles, chacune étant bordée par une zone témoin pour voir comment la nature évolue librement comparée à la micro-forêt. A raison de trois arbres par m2, elles seront plantées de 22 essences endémiques non loin du canal du Midi, qui est déjà un réservoir de biodiversité. « Le problème de la fixation du carbone est un des gros problèmes à venir. Si on veut compenser les émissions, il faut savoir si les micro-forêts sont une solution et grâce au suivi scientifique on pourra le déterminer. En plantant, on met de la biodiversité sur le campus et on a l’impression d’être utile », conclut Florent-Xavier Gadéa.
Planète Seuls 14 % des cours d’eau du globe n’ont pas eu leur faune impactée par la main de l’Homme.
Selon Mme Béatrice Colin - 20 Minutes - jeudi 25 février 2021

16/03/2021

Créer un lien avec un agriculteur...

Après la mise en place d’un numéro vert, le collectif Ici la Terre lance une nouvelle opération, demain mardi 23 février 2021, pour mettre en relation directe les Français et les agriculteurs. Et retisser des liens.
« Des questions sur l’agriculture et l’alimentation ? Demandez à être rappelé par un agriculteur ! » Après avoir lancé le premier numéro vert en France dédié à l’agriculture, le collectif « Ici la Terre » lance, ce mardi 23 février 2021, une nouvelle initiative destinée au grand public : « Un agriculteur dans son répertoire téléphonique ».
« Nous voulons créer une passerelle directe de communication entre les consommateurs et les agriculteurs », souligne Jérôme Regnault, 44 ans, producteur dans les Yvelines et cofondateur du collectif. « Il existe des craintes sur l’agriculture. Avec nos voisins, nous avons remarqué que la réflexion est beaucoup plus constructive s’il y a un lien direct avec un agriculteur. »
Créer des binômes
Concrètement, une personne qui se pose des questions sur le métier d’agriculteur et ses pratiques est invitée à laisser son numéro sur le site collectif-icilaterre.fr ou sur les réseaux sociaux du collectif. Ce dernier la mettra en relation avec un agriculteur, si possible de sa région, pour créer un binôme. « L’objectif est d’avoir une réponse personnalisée, voire des échanges réguliers. »
Le collectif indépendant, financé par une cagnotte en ligne, compte une centaine d’agriculteurs représentants tous les modes de production et espère voir grossir ses rangs à travers la France. « On ne demande que deux critères aux professionnels : être sincères et passionnés. Nous ne voulons pas prendre position mais expliquer notre quotidien. »
Plus de 900 appels au numéro vert
En parallèle, le numéro vert (0 805 382 382) reste accessible du lundi au samedi, de 10 h à 18 h. Depuis son lancement fin 2019, les 75 agriculteurs qui ont assuré les permanences ont reçu plus de 900 appels, pour 83 heures de conversations cumulées. Deux sujets ont suscité le plus d’interrogations : le bien-être animal et les pesticides. « Chaque coup de fil était encourageant, même si nous n’étions pas d’accord. C’est aussi à nous de porter un regard critique sur notre profession et d’être à l’écoute. »
Emmanuel Macron en Bourgogne
Ce lancement intervient alors que le Salon de l’agriculture de Paris aurait dû accueillir plus de 600 000 visiteurs du 27 février au 7 mars. Pour compenser ce temps fort du secteur agricole, annulé en raison du Covid, les professionnels et les politiques multiplient les initiatives. Emmanuel Macron est ainsi attendu dans une ferme de Bourgogne, ce mardi 23 février 2021, pour montrer « son intérêt et son attachement » à l’agriculture.

Selon Mme Fanette BON. - Ouest-France - lundi 22 février 2021

28/02/2021

Réduction des pesticides: où en est-on?

Seul 1% des financements publics à destination des secteurs agricoles et de l'alimentation s'avérerait efficace pour contribuer à l'objectif de réduction des pesticides. C'est ce qui ressort du dernier rapport de la Fondation Nicolas Hulot. 
"Est-ce que chaque euro d'argent public que l'on met participe au bien public?" Dans la question de l'ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, se lit la critique de la politique de réduction des pesticides qui émerge du dernier rapport du think tank de sa fondation. Car pour comprendre les raisons d'un "échec qui ne dit pas son nom" selon les mots employés par le think tank –un objectif français de réduction des pesticides de 50% d'ici à 2025 mais une utilisation en hausse de 25% entre 2009 et 2018, rappelle-t-il-, il s'est penché sur la question des financements publics et privés à destination des secteurs agricoles et de l'alimentation. Résultats? Seul 1% des financements publics s'avérerait efficace pour contribuer à cette réduction des pesticides.

Du côté des financements privés –évalués à 19,5 milliards d'euros, quasiment autant que les financements publics-, le think tank de la Fondation Nicolas Hulot estime qu'ils ont tendance à "conforter le système en place". Exemple? Les exploitations agricoles qui sont les plus utilisatrices de pesticides mobilisent "60% d'emprunts de plus que les exploitations les moins intensives en pesticides". De quoi accentuer un tiraillement du monde agricole entre deux chemins: réduire l'utilisation des pesticides… ou non. Et la FNH de préciser que les exploitations les plus utilisatrices des produits phytosanitaires -9% des exploitations françaises- ont augmenté leur consommation de 55% en dix ans quand les moins utilisatrices ont baissé la leur de 1% sur la même période. Entre les deux, 57% des exploitations seraient dans la moyenne de l'utilisation des pesticides.


Utiliser la PAC comme levier: Face à la situation, la FNH recommande de mobiliser deux leviers pour "accompagner les agriculteurs, renouveler les générations et responsabiliser les acteurs": la PAC mais aussi la fiscalité via la mise en place d'un système de bonus-malus sur le principe du pollueur-payeur. Une suggestion fort à propos puisque les discussions sur la future PAC et sa déclinaison nationale devraient s'achever cette année. Sans oublier que le contexte est porteur aussi du côté des consommateurs: la tendance des consommateurs à aller vers plus de produits de qualité. 62% des Français indiquent être plus attentifs à l'impact environnemental des produits qu'ils achètent depuis la crise sanitaire, selon une récente étude de l'ObSoCo. Et la consommation de produits bio se porte bien. Mais l'impact environnemental n'est malgré tout que le 5 critère d'achat de produits alimentaires selon cette même étude, loin derrière le prix qui continue d'être le premier motif d'achat (devant des produits sûrs, sans ingrédients controversés cependant).

Ce que cache l'explosion des ventes de pesticides en 2018
220 millions d'euros d'aides publiques efficaces:
PAC, aides nationales, allégements fiscaux… au total ce serait 23,2 milliards de financements publics qui seraient versés chaque année aux acteurs de l'alimentation, dont 73% aux agriculteurs. Mais seuls 11% de cette somme auraient pour intention de contribuer à la baisse des pesticides et seul 1% y contribuerait effectivement selon le think tank: les soutiens à l'agriculture bio et quelques mesures agro-environnementales et climatiques. Soit 220 millions d'euros sur l'enveloppe de 23,2 milliards. "Au-delà des intentions, on ne se donne pas les moyens", regrette Nicolas Hulot qui estime que le "gap" qui peut exister dans les politiques publiques entre "les promesses de l'Etat et la réalisation participe à la défiance entre la population et les politiques".
Du côté des financements privés –évalués à 19,5 milliards d'euros, quasiment autant que  
PAC, aides nationales, allégements fiscaux… au total ce serait 23,2 milliards de financements publics qui seraient versés chaque année aux acteurs de l'alimentation, dont 73% aux agriculteurs. Mais seuls 11% de cette somme auraient pour intention de contribuer à la baisse des pesticides et seul 1% y contribuerait effectivement selon le think tank: les soutiens à l'agriculture bio et quelques mesures agro-environnementales et climatiques. Soit 220 millions d'euros sur l'enveloppe de 23,2 milliards. "Au-delà des intentions, on ne se donne pas les moyens", regrette Nicolas Hulot qui estime que le "gap" qui peut exister dans les politiques publiques entre "les promesses de l'Etat et la réalisation participe à la défiance entre la population et les politiques"

Accompagner les agriculteurs, c'est aussi le leitmotiv du gouvernement. C'est ce qu'a d'ailleurs redit le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, interrogé devant l'Assemblée nationale début décembre sur la question du glyphosate. Il annonçait alors l'instauration d'un crédit d'impôt et 80 millions d'euros supplémentaires dans le plan de relance pour porter à 215 millions la somme allouée à la transition agro-écologique. Suffisant pour impulser un mouvement durable à la baisse de l'usage des pesticides? Le gouvernement s'était félicité dès juin d'une forte chute, chiffres provisoires des ventes de l'année 2019 à la clé (l'étude du think tank de la FNH s'arrête à 2018): les quantités de substances actives vendues en usage agricole ont ainsi fondu de 44% sur un an, celles de glyphosate de 35%. Rappelons tout de même que 2018 avait au contraire connu une forte hausse des ventes de pesticides. Reste à savoir comment évoluera la tendance dans les prochaines années. Sur la question du glyphosate, le sujet reste étroitement lié à l'existence d'alternatives viables économiquement –ce qui bloque encore dans certaines situations-, ainsi qu'au niveau européen puisque la réautorisation de ce produit sera débattue en 2022.

Selon Mme Valérie Xandry - Challenges - mardi 9 février 2021

26/02/2021

Quelles sont les vertus du gingembre?

Dans TV-Magazine, un article de Mme Sophie Lacoste nous présente toutes les vertus du gingembre. Originaire d'Inde ou de Chine, c'est une plante vivace aux racines irrégulières. On récolte les rhizomes après la floraison pour les consommer frais ou bien pour les faire sécher. C'est un condiment qui est réputé pour équilibrer la bile, calmer les nausées, prévenir le mal de mer et dissiper les ballonnements. En décoction, c'est un bon stimulant pour évacuer les sécrétions bronchiques. Depuis peu on l'utilise même à raison de 3g par jour pour faire baisser la glycémie en cas de diabète. On lui attribue aussi la prévention du vieillissement.

Le gingembre contient des gingérols qui lui donnent son goût prononcé. Il a des vertus anti-inflammatoires et antioxydantes. Il soulage l'arthrite surtout si on l'associe à de l'ail et de l'oignon. Dans les sauces, avec le poisson, la volaille, les légumes, on le consomme cuit. Sinon cru coupé en lamelles, il agrémente les salades. En poudre, on peut le mettre dans une boisson chaude ou dans un dessert. Confit ou en sirop, il devient après cuisson translucide.

Lyliane

24/02/2021

Des projections de Météo France pour le climat.

Météo-France a publié début février des projections qui montrent que la France est menacée par un fort réchauffement climatique si des mesures pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas renforcées. Selon le pire scénario, la France métropolitaine enregistrerait une hausse de 3,9 degrés par rapport à la température moyenne de référence à l'horizon 2040. Invité de Frédéric Taddeï dans C'est arrivé demain sur Europe 1, Patrick Josse, directeur de la climatologie à Météo-France explique qu'il est encore temps pour changer la donne. "On a encore les cartes en main", dit-il. 
"Les futurs à la fin du siècle peuvent être très différents"
Les projections de Météo-France, consultables en ligne sur le portail Drias, se basent sur trois scénarios en fonction des émissions de CO2 : si elles sont faibles, modérées, ou si elles augmentent de manière ininterrompue. Quel que soit le scénario, les émissions augmenteront jusqu'en 2050 : "C'est une sorte d'effet retard. Ce qui va se passer d'ici le milieu du siècle résulte d'émissions de gaz à effet de serre qui ont déjà été réalisées. En revanche, ce qu'on va émettre à partir de maintenant va conditionner l'évolution de la suite sur la deuxième partie du siècle", explique Patrick Josse.
"Ce que montre le rapport, c'est que les futurs à la fin du siècle peuvent être très différents", poursuit le climatologue. Ainsi, il sera peut-être possible d'éviter 30 jours de canicules en été, des nuits tropicales, sécheresses, inondations, tempêtes et autres événements climatiques majeurs à la fin du siècle. 
"On doit avoir conscience que certaines évolutions sont maintenant inéluctables"
"Dans cette histoire, il y a deux morales", dit Patrick Josse. "La première, elle est pour les décennies qui viennent : on doit avoir conscience que certaines évolutions sont maintenant inéluctables et qu'il faut s'y adapter", explique-t-il. Et l'adaptation passera par des choix dans l'organisation des villes, "de façon à ce que ça se passe le mieux possible." Le climatologue cite par exemple la réflexion sur "les îlots de fraîcheur" pour pouvoir se mettre à l'abri en situation de canicule.
"Donc là, on est sur de l'adaptation au changement climatique. Mais en même temps, il faut avoir conscience qu'on a encore les cartes mains pour que le futur se rapproche plus du scénario qualifié d'optimiste", indique Patrick Josse. Ce scénario "optimiste" se rapprocherait des accords de Paris, détaille le climatologue. Et pour y arriver, "ça passe par tout un ensemble de choses, du comportement individuel à l'évolution sociétale", conclut-il. 

Selon Ariel Guez - Europe 1 - dimanche 7 février 2021

22/02/2021

Ecody, une association pour sensibiliser à l'écologie...

En 2020, une vingtaine de jeunes du pays de Redon (Ille-et-Vilaine) se sont lancés dans la création d’une association à but non lucratif, dont l’objectif est de sensibiliser au développement durable et aux problématiques environnementales. Ecody, c’est son nom, espère bien capter l’attention de toutes les générations.
 
« Nous avons toujours eu une âme écologique. » Ils ont entre 19 et 20 ans et veulent faire évoluer les mentalités, à leur façon. Alors l’an dernier, cette vingtaine d’étudiants et de lycéens du pays de Redon (Ille-et-Vilaine) s’est lancée dans une nouvelle aventure : la création d’une association à visée environnementale.
« Nous nous connaissions tous, car nous allions régulièrement à l’Espace jeunes d’Allaire (Morbihan), raconte Enora, la présidente de l’association. L’animateur, Jean-François Lebel, nous a accompagnés dans notre projet. Sa mission est de développer la conscience écologique, en interpellant et sensibilisant les personnes qui sont indifférentes, en apparence, à ces questions. » L’idée aussi pour ces jeunes adultes était de discuter ensemble des questions environnementales et de lancer des actions.
Une première année perturbée:

Avec la crise sanitaire, cette première année d’existence a néanmoins été quelque peu perturbée. « Nous voulions organiser un grand rallye, à Allaire, autour du ramassage des déchets et des conseils écologiques. Cela n’a pas pu se faire, c’est frustrant, c’est sûr. Alors, nous voulions proposer une activité aux adolescents de l’Espace jeunes, aux vacances de la Toussaint. À cause du désistement de quelques participants, nous avons annulé, mais tout n’est pas perdu », ajoute Enora.
De plus, Valentine et Yuna ont aidé les bénévoles à remettre en état les chemins d’Allaire, après le passage de la tempête Alex. Un marché de producteurs locaux, une bourse aux jouets, et diverses animations lors de festivals, étaient aussi prévus, avec le soutien de la mairie. « Nous avons quand même réussi à créer des boîtes mobiles de mégots dans Redon, à la sortie des écoles. »
Des petites actions accessibles à tous
Pour le reste, tout est presque prêt à être lancé. « Nous avons effectué de nombreuses recherches en préparant le rallye, et nous essayons de sensibiliser sur les réseaux sociaux, notamment via notre compte Instagram. » Les jeunes poussent aussi les citoyens redonnais à utiliser Green R, une application créée par Ruben, un jeune de 16 ans, pour ramasser les déchets. « Elle n’est pas encore bien développée à Redon, mais elle ne peut que séduire. » Car pour ces jeunes, en « multipliant les petites actions », on prend soin de la planète.
Ecody, contact : ecody.asso@gmail.com, compte Instagram : @ecody.

Selon Mme Pauline BAUMER. - Ouest-France - samedi 6 février 2021

21/02/2021

Réduire les importations de soja...grâce à la luzerne.

Le constat a été rappelé, le 12 janvier dernier, par le Président de la République lors de sa venue dans la ferme des Ruelles, à Tilly (Eure). Les éleveurs français dépendent trop des protéines américaines pour nourrir leurs troupeaux. Du soja, presque exclusivement transgénique (OGM), rentre dans la ration des vaches laitières. Y compris dans la verte Normandie. Le gouvernement a lancé un plan « protéine » de 100 millions d’euros pour réduire cette dépendance protéique en développant des légumineuses « made in France ».Un séchoir collectif
Une « cagnotte » à laquelle devrait pouvoir prétendre une trentaine d’éleveurs et de céréaliers du Calvados réunis dans l’association SeCoPPA (Séchoir Collectif Plaine Pays d’Auge). Constitué en 2018, le groupe prévoit la construction, d’ici à 2022, d’un séchoir collectif d’une capacité cumulée de stockage d’environ 400 tonnes en vrac. De la luzerne à forte valeur alimentaire (taux de protéine de 22 %), très digestible pour les vaches, riches en oméga 3 et acides aminés. Coût de l’opération : 2 millions d’euros mais avec l’aide de la Normandie (400 000 €) et celle espérée du plan de relance pour l’agriculture (environ 600 000 €).
« C’est un projet à taille humaine de 120 hectares, animé par la fédération des Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole, N.D.L.R.) de Normandie », indique Vincent Barbot, céréalier à Sassy, dans la plaine sud de Caen et président de l’association SeCoppa.
Un projet gagnant-gagnant. « Les éleveurs du pays d’Auge souhaitent mettre de la luzerne dans la ration de leur vache pour remplacer le soja américain. » Et ainsi répondre à la demande, des consommateurs et des industriels, d’un lait garanti sans OGM. « Mais sur leurs terres hydromorphes, la luzerne est peu productive. Contrairement à la plaine sud de Caen (10 à 11 tonnes de matière sèche par hectare, N.D.L.R.) », rappelle Vincent Barbot.
Ça tombe bien les céréaliers souhaitent implanter des légumineuses pour des raisons agronomiques : allongement de la rotation, libération de l’azote, réduction des mauvaises herbes. « La luzerne nous fait économiser des phytos et des engrais. C’est une bonne tête d’assolement qui couvre les besoins en azote du blé, la culture suivante.
« Maître de nos assolements »
Des échanges ont déjà commencé. Les éleveurs fournissent le fumier aux céréaliers pour nourrir leurs champs. La contrepartie ? Une luzerne, sur 70 à 80 ha, livrée enrubannée ou en foin. « Mais le séchoir va nous permettre de récolter la luzerne encore verte et conserver au maximum les feuilles et les protéines, de réduire la durée d’assèchement au champ (1 à 2 jours contre 6 jours pour du foin), de maximiser le nombre de coupes. »
La luzerne serait livrée, dans un rayon de 30 kilomètres, en granulés. De quoi permettre aux dix-huit éleveurs actuellement engagés dans le projet, d’optimiser leurs coûts. La tonne est évaluée à « 235 € et sans doute 100 € de plus avec la presse à granulés ». Les éleveurs réduiraient leur « facture » avec le prix du fumier apporté et aussi la valorisation de leurs haies bocagères, source d’énergie complémentaire pour le séchoir. « J’ai déjà implanté 16 ha et je vais passer à 40 ha (sur 155 ha, NDLR) », indique Vincent Barbot, passé au bio après la fermeture de la sucrerie de Cagny (Calvados) en 2020. « Mieux vaut être maître de nos assolements, de nos projets, que de dépendre d’industriels comme Südzucker… »
Succès du plan protéines végétales
Après la fermeture du guichet le 20 janvier, FranceAgriMer a annoncé, le 27 janvier, la mise en place d’un « second dispositif exceptionnel » pour les aides aux équipements et semences du plan protéines, au vu du dépassement des 20 millions d’euros budgétés.
Des dossiers avaient été reçus pour l’équivalent de 60 millions, précise le ministère de l’Agriculture. Le second guichet, très prochainement ouvert avec un budget équivalent, sera réorienté vers les légumineuses car les dossiers acceptés pour les premiers 20 millions ont été majoritairement dédiés aux fourrages.
Le guichet des aides à la conversion des agroéquipements (215 M€) est aussi épuisé mais il n’est pas prévu que la mesure soit réabondée.

Selon Mr Guillaume LE DU. - Ouest-France - mercredi 3 février 2021

18/02/2021

Une prospérité acquise à un coût dévastateur pour la Nature...

La soif de développement de l'humanité se fait "à un coût dévastateur pour la Nature", avertit un nouveau rapport sur les aspects économiques, sanitaires et sociaux de la croissance écomique.
Le rapport de 600 pages, commissionné il y a deux ans par le gouvernement britannique, est le fruit du travail de spécialistes internationaux, coordonné par un professeur d'économie de l'université de Cambridge, Partha Dasgupta.
Selon leurs conclusions, si le PNB par habitant mondial a doublé depuis 1992, le "capital naturel", soit l'estimation des bénéfices tirés de services offerts par la Nature, a de son côté chuté de 40% par tête.
"Si l'humanité a immensément prospéré ces dernières décennies, la manière dont nous avons atteint cette prospérité fait qu'elle a été acquise à un coût dévastateur pour la Nature", écrivent les auteurs.

Ils appellent à un rééquilibrage du lien entre l'Homme et la Nature, rappelant sur la foi de nombreuses autres études les liens étroits entre la préservation de la biodiversité et les conditions de vie humaines, en matière de santé notamment.
L'extinction massive en cours d'espèces vivantes, "mine la productivité, la résilience et l'adaptabilité de la Nature", écrivent-ils encore.
Les conséquences déjà visibles de cette déperdition, comme l'actuelle pandémie de Covid-19, favorisée par les transformations de terres (déforestation pour l'agriculture notamment) et l’exploitation de certaines espèces sauvages, pourraient constituer "la partie émergée de l'iceberg" si le développement économique humain se poursuit sans changements.

 Plus qu'un plan Marshall -
"Nous sommes totalement dépendants de la Nature," avertit dans une préface au rapport le documentariste et militant écologique britannique David Attenborough. "Elle nous fournit l'air que nous respirons et tout ce que nous mangeons. Mais nous l’abîmons tellement que beaucoup de ses écosystèmes sont au bord de l'effondrement".
Or, souligne le rapport, les modèles économiques basés sur la seule croissance n'intègrent pas les bénéfices tirés de la biodiversité.
Les programmes de protection de la Nature sont en conséquence souvent sous-financés, alors que des secteurs comme les énergies fossiles ou l'agriculture intensive, dont les effets sur la biodiversité et le réchauffement climatique sont avérés, bénéficient de 4.000 à 6.000 milliards de dollars d’investissements annuels.
Ces modèles d'investissements, souvent soutenus par les Etats, "exacerbent le problème en payant plus les gens pour exploiter la Nature que pour la protéger", regrettent les auteurs.Ils appellent à remplacer la seule comptabilité traditionnelle de la croissance (PIB) par un calcul du bien-être économique prenant en compte les services rendus par la Nature.
Mais une telle réorientation vers une croissance plus soutenable nécessiterait des changements systémiques -notamment la "décarbonation" du système énergétique- portés par "une ambition, une coordination et une volonté politique semblable, voire supérieure, au plan Marshall" de reconstruction économique au sortir de la seconde guerre mondiale.
Les auteurs du rapport, comme nombre de responsables associatifs et politiques internationaux avant eux, appelle à faire de deux rendez-vous importants de la diplomatie verte, la COP 15 sur la biodiversité et la COP26 sur le climat, désormais prévus en 2021 après avoir été reportés en raison de la pandémie, des leviers pour lancer ces transformations.

Selon - AFP - mardi 2 février 2021

14/02/2021

Conséquence de la hausse des températures...

Vendanges précoces, taux d’alcool plus élevé… La filière du vin aussi est impactée par le changement climatique. Maximilien de Wazières, jeune exploitant agricole du nord de la Somme, dans les Hauts-de-France, a décidé de tirer parti de la hausse des températures. Il a planté plusieurs hectares de vignes, dans une région plus habituée aux betteraves et aux céréales. Cinquième et dernier volet de notre série consacrée aux villes et régions françaises déjà confrontées au changement climatique Depuis la route, il faut regarder avec attention pour repérer la parcelle, accessible uniquement en 4x4 par un chemin difficile. Pourtant, au milieu des champs de colza, de pommes de terre, de betteraves ou de céréales – des cultures classiques pour cette région du nord de la France – c’est bien une vigne qui se dessine sur 3,5 hectares, dans le nord de la Somme, à une trentaine de kilomètres d’Amiens.
« Nous voici dans la première culture viticole de la Somme ! », nous lance fièrement Maximilien de Wazières, exploitant agricole de 38 ans, depuis le bas du terrain en pente.
La présence de vignes est assez surprenante dans les Hauts-de-France, région qui n’en avait pas vu depuis plusieurs centaines d’années. Les vignes les plus proches sont situées à plus de 100 kilomètres, en Champagne. « Faire du vin ici sur ces terres, c’était un vrai challenge », reconnaît l’ex-céréalier et agriculteur. 

Selon Ouest-France - vendredi 29 janvier 2021

13/02/2021

Espoir aux Etats-Unis en faveur de la pollution et du climat

Joe Biden a annoncé, mercredi dernier, un moratoire sur les forages d'hydrocarbures sur les terres et les eaux fédérales ainsi qu'un sommet international sur le climat en avril, selon un communiqué de la Maison-Blanche. Le président démocrate américain doit signer plus tard dans la journée un décret détaillant ces mesures, dont l'organisation par les États-Unis d'un sommet de dirigeants sur le climat le 22 avril, le Jour de la Terre. Cette date correspond aussi au cinquième anniversaire de la signature de l'accord de Paris, que les États-Unis ont à nouveau rejoint quelques heures après l'entrée en fonction du nouveau président.
La pause sur l'octroi de nouvelles concessions pour des forages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux appartenant au gouvernement n'aura pas d'impact sur les concessions déjà accordées, mais elle permettra à Joe Biden de tenir une de ses promesses de campagne. Les États-Unis vont aussi s'engager à préserver l'intégrité de 30 % des terres et des eaux fédérales d'ici 2030, afin d'enrayer la perte de la biodiversité.
Un soutien aux populations particulièrement affectées par la crise climatique
Joe Biden a également annoncé que les considérations climatiques deviendraient un élément essentiel de la diplomatie et des politiques de sécurité américaines, et qu'il allait reconstituer un conseil scientifique composé d'experts. En outre, le président américain va ordonner aux agences fédérales d'investir dans les zones dépendantes économiquement des énergies fossiles, et le soutien aux populations particulièrement affectées par la crise climatique.


 Joe Biden et le fantôme de l'Occident
Près d'un quart des émissions de dioxyde de carbone aux États-Unis proviennent d'énergie produite sur des terrains fédéraux, note un rapport gouvernemental de 2018. Et l'octroi de concessions pétrolières, gazières ou d'extraction de charbon a généré près de 11,7 milliards de dollars de revenus pour le gouvernement américain en 2019, selon les chiffres du département de l'Intérieur. Avec cette série de mesures, Joe Biden se rapproche ainsi de manière concrète de son objectif d'abandon progressif des énergies fossiles, et d'une neutralité carbone dans le secteur énergétique d'ici à 2035 et dans l'ensemble de l'économie d'ici à 2050.

Selon un article du Journal Le Point

12/02/2021

La Mairie de Marseille veut stopper toute construction urbaine...

AGRICULTURE - La mairie de Marseille veut stopper toute construction urbaine sur les terrains encore libres pour développer l’agriculture urbaine et, à terme, alimenter les cantines 
Des champs, un âne et un cheval, au bout d’une impasse minuscule et tortueuse, dans le calme le plus absolu. Seules les barres d’immeubles et la Bonne Mère en arrière-plan rappellent que malgré les apparences, nous sommes bien dans les quartiers Nord de Marseille, dans le 14e arrondissement. Il y a six ans, quatre jeunes Marseillais ont décidé de s’installer sur ce petit lopin de terre dans le quartier de Sainte-Marthe pour y bâtir « Terre de Mars », une petite ferme urbaine de deux hectares cultivés qui produit désormais plus de 30 tonnes de fruits ​et de légumes par an, aux portes de Marseille.
Une ferme qui fait figure d’exception dans la deuxième ville de France où les constructions poussent en périphérie comme des champignons, et que le nouveau maire socialiste Benoît Payan veut développer. L’édile a ainsi convié la presse à une visite de cette ferme ce lundi, comme pour mieux acter une rupture avec son prédécesseur Jean-Claude Gaudin, accusé par ses opposants de souffrir d’une certaine fièvre bâtisseuse.


« Une vraie question autour du foncier »:« Les terres vierges à Château-Gombert ou à La Valentine ont été appelées des zones à urbaniser (Z.A.U), s’indigne Benoît Payan. C’est d’une violence inouïe. C’était des zones pour délivrer des permis de construire et massacrer avec la bétonisation. Je veux dire qu’on va passer toutes ces zones en zone agricole, il faut sanctuariser ses terres. » Le maire souhaite ainsi développer les circuits courts pour ensuite, fournir les cantines marseillaises en produits locaux, une fois le marché actuel avec la Sodexo achevé, soit à l’horizon 2023.
 
A quelques mètres de là, plusieurs immeubles flambant neufs viennent de sortir de terre. Selon l’adjointe à la ville de Marseille en charge de l’agriculture urbaine Aïcha Sif, « Marseille compte 239 hectares de terrains agricoles qu’on peut récupérer ». « Aujourd’hui, il y a une vraie question autour du foncier, estime Pablo Cano-Rozain, l’un des quatre cogérants de Terre de Mars. Si la métropole déclasse les zones naturelles habitables en zone agricole, cela fait plus de terre pour les agriculteurs.
Des modifications du PLUi: Car c’est bien la métropole, dirigée par l’ancienne candidate LR aux municipales Martine Vassal, qui est au cœur de ce dossier, en tant que collectivité qui dessine le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). « Nous allons demander des modifications du PLUi, affirme Mathilde Chaboche, adjointe à la mairie de Marseille en charge de l’urbanisme. La métropole n’a pas à dire ce que la ville doit faire en règle d’urbanisme. On commencera à tout mettre en place pour avril afin de pouvoir lancer l’enquête publique à l’automne pour un vote prévue entre fin 2021 et début 2022 en conseil municipal, puis territorial et métropolitain.
Contactée, la métropole affirme vouloir « faire basculer le foncier en zone agricole […] dès lors que le secteur géographique concerné possède un vrai potentiel en la matière en termes de qualité des sols, d’irrigation et de topographie, suite à des études préalables. Il est à noter que dans le cadre juridique de la modification du PLUi, une partie des zones à urbaniser doit rester dédiée à l’ouverture à l’urbanisation afin de rester conforme aux objectifs de production de logements ». Pour autant, la métropole affirme prôner « la sanctuarisation de zones vertes agricoles et durables », affirmant que « 201 hectares qui ont été basculés en terres agricoles dans le PLUi adopté le 19 décembre 2019 ».

Selon 20 Minutes

11/02/2021

L'association The SeaCleaner et Mr Yvan Bourgnon envisagent "de nettoyer les océans" dès 2024...

Le navigateur et président de l'association The SeaCleaners Yvan Bourgnon a annoncé mardi 26 janvier sur franceinfo qu'un catamaran géant "autonome à 75% au niveau énergetique ira dépolluer les océans dès 2024" et a appelé à aller au-delà "de sensibilisation, pas suffisante pour pouvoir éradiquer le problème" de la pollution des mers.
franceinfo : Dans quelle mesure votre navire est-il censé nettoyer les océans ?
Yvan Bourgnon : Le concept existe déjà depuis 2016, mais on est heureux d'annoncer aujourd'hui qu'on arrive au bout des 20 000 heures d'études, et qu'on est sûr de pouvoir réaliser ce catamaran géant qui ira dès 2024 dépolluer les océans. On avait des certitudes techniques et aujourd'hui, plus les années avancent, plus on arrive à conforter le projet. Et ce qui est formidable depuis deux ans, c'est qu'on a réussi non seulement à fabriquer un bateau qui est autonome au niveau énergétique à 75%, mais surtout, il arrive à traiter les déchets. On a une vraie usine embarquée à l'intérieur du bateau et ça, c'est vraiment la nouveauté, avant d'annoncer effectivement la fabrication de ce bateau qui va démarrer en 2022. Ce navire, c'est un géant des mers. Son moyen de propulsion est la voile principalement, c'est ce qui rend le projet assez vertueux. Le bateau mesure 56 mètres de long, a une capacité de collecte de 46 mètres de large, avec notamment l'aide de tapis roulants qui font remonter les déchets du bateau et des filets à l'extérieur de bateaux qui captent aussi les plastiques. On a une capacité de collecte de 5 à 10 000 tonnes de plastiques par an, soit environ une à trois tonnes par heure. C'est considérable, on arrive déjà à éliminer une bonne partie de la pollution avec quelques centaines de bateaux comme celui-ci.


C'est considérable, mais la pollution aux plastiques, cela représente des dizaines 
de millions de tonnes par an ?
Des détracteurs vous diront que c'est un puits sans fond et que la pollution va augmenter dans les prochaines années. Mais ce qui est sûr, c'est que les travaux qu'on fait de sensibilisation, d'actions sur le terrain ne sont pas suffisants pour pouvoir éradiquer le problème. Au contraire, en 2060, il y aura trois fois plus de plastiques dans les océans. On parle de 30 millions de tonnes de plastiques dans l'océan. C'est comme si aujourd'hui on disait qu'on arrête de trier, on arrête les camions poubelles, on arrête la collecte des déchets sur terre, on va éduquer les gens, et ils vont manger du compostable, ils vont arrêter de consommer du plastique, c'est une hérésie. Il faut agir sur terre et sur mer. Et de voir des gens encore aujourd'hui, qui renient ça, qui restent les bras croisés, qui laissent cette pollution aller dans les océans, c'est irresponsable. Il faut trouver des solutions pour ça.


Votre bateau sera mis à l'eau en 2024, où sera-t-il construit et avez-vous besoin de financement ?
On a réalisé un tiers du chemin pour financer 30 millions que va coûter le premier catamaran. On a un deuxième tiers du chemin à faire avant le début de la construction, dans les deux prochaines années. Donc, c'est vrai qu'on appelle toutes les grandes entreprises et même les petites à se joindre à nous, il y a déjà 50 mécènes qui nous ont fait confiance alors que le projet n'était pas certain. On a une construction qui va se passer en Europe, certainement une coque en acier qui va se faire plutôt en Pologne ou en Turquie. Et on fait tout pour que toute l'intégration des technologies des énergies renouvelables se fasse en France. On est notamment en contact avec les chantiers de l'Atlantique. De toute façon, c'est un projet cocorico : toutes les études ont été menées en France. On a aujourd'hui 20 partenaires techniques, dont deux grandes écoles comme l'École Navale de Brest et Centrale Nantes, qui se sont impliquées dans le projet. On a vraiment réussi à utiliser toutes les technologies française et suisse pour pouvoir amener ce projet au bout.

Selon Franceinfo - Franceinfo - mardi 26 janvier 2021

08/02/2021

Rejets radioactifs: attention danger!

INFO 20 MINUTES - Selon un laboratoire indépendant de mesures de la radioactivité, deux substances radioactives retrouvées dans des plantes aquatiques de la Garonne affichent des taux trois fois et quatre fois plus élevés en aval, qu’en amont de la centrale de Golfech 
Il s’agit de tritium et de carbone 14. Le premier est de l’hydrogène radioactif, le second du carbone radioactif. 99,99 % des rejets radioactifs liquides émis dans la Garonne par  la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, contiennent ces deux radioéléments, lesquels sont particulièrement présents en aval de la centrale nucléaire, en direction d’Agen.
En effet, selon une étude rendue publique le 17 janvier, réalisée par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) à la demande de plusieurs associations environnementales (les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, VSDNG, Sepanlog…) des analyses réalisées en octobre 2019 sur des plantes aquatiques en aval et en amont des rejets de Golfech démontrent clairement qu’en aval l’activité du tritium et du carbone 14 est respectivement quatre fois et trois fois supérieure, à celle que l’on peut trouver en amont, c’est-à-dire avant les rejets radioactifs de la centrale.
Pas de problème selon EDF

Déjà en 2009, la Criirad avait, à la demande des mêmes associations, mené une campagne similaire qui avait produit quasiment les mêmes résultats : quatre fois plus de tritium dans la Garonne, après les rejets de la centrale, et deux fois (contre trois aujourd’hui) de carbone 14, là encore en aval.
 
Pour EDF, le gestionnaire de la centrale, ce n’est pas un problème. Selon la direction, pour le tritium, « aucune valeur n’a dépassé la limite réglementaire ». Quant au carbone 14, là aussi rien à signaler : « Au cours de ces dernières années, les mesures effectuées sur chacun des prélèvements n’ont montré aucun dépassement de la limite réglementaire annuelle ».
De son côté, l’Autorité de Sûreté Nucléaire, le gendarme du nucléaire, rappelle que « les rejets d’effluents radioactifs liquides de la centrale de Golfech, sont soumis à l’arrêté du 18 septembre 2006, autorisant EDF à poursuivre les prélèvements d’eau et les rejets d’effluents liquides et gazeux pour l’exploitation du site nucléaire de Golfech ».


Une accumulation de très, très long terme: Traduction : la centrale nucléaire de Golfech, comme toutes les centrales nucléaires françaises, est autorisée à rejeter des substances radioactives dans les rivières, à condition que ces radioéléments ne dépassent pas les normes sanitaires. Ce qui est le cas ici. Sauf que pour Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et directeur du laboratoire de la Criirad, il y a un gros hic : « Ces rejets sont certes légaux et en dessous des limites, mais au fil du temps, ces substances radioactives, rejetées en grande quantité dans la Garonne, s’accumulent du fait que le tritium a une période de vie de 12,3 ans et le Carbone 14, une période de 5.730 ans. On va du coup en retrouver dans les végétaux et dans l’eau potable. Est-ce que la population d’Agen sait qu’elle boit régulièrement de l’eau contenant du tritium, certes en dessous de la valeur de référence, mais qui provient du cœur de la centrale nucléaire de Golfech ? Je ne crois pas ».
 
Entre janvier et novembre 2019, l’agence régionale de Santé a procédé à sept contrôles du niveau de tritium dans l’eau distribuée aux plus de 35.000 habitants de l’agglomération d’Agen. Même si la valeur limite de référence de 100 becquerels par litre n’a jamais été atteinte, à deux reprises, le niveau de tritium a dépassé la limite de détection naturelle pour se situer autour des 50 becquerels par litre.

D'après 20 Minutes

05/02/2021

Du carburant sans pétrole pour Boeing...

Boeing s'est engagé vendredi à livrer des avions de transport de passagers pouvant voler avec du carburant sans pétrole d'ici 2030.
Les industriels travaillent depuis plusieurs années sur la réduction de leur impact environnemental pour développer des carburants moins polluants ou des moteurs d'avions moins gourmands.
Le premier vol d'un appareil utilisant un mélange de kérosène et de biocarburant a eu lieu en 2008.
Boeing a depuis effectué des tests avec des aéronefs fonctionnant à 100% avec du "carburant d'aviation durable" (SAF), indique le groupe dans un communiqué.
Ces combustibles sont produits à base de déchets végétaux, de déchets domestiques recyclés ou d'huile de cuisson usagés par exemple. 
Selon l'Association du transport aérien international (IATA), les SAF peuvent réduire les émissions de CO2 de 80% par rapport au kérosène conventionnel sur l'ensemble de leur cycle d'utilisation. 
Tout l'écosystème doit s'adapter
Les avions sont actuellement autorisés à voler avec un combustible contenant jusqu'à 50% de SAF. 

Mais pour "respecter l'engagement du secteur aérien à réduire ses émissions de carbone de 50% par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2050, les avions doivent pouvoir utiliser des carburants d'aviation 100% durables bien avant 2050", remarque Boeing. 
"Notre secteur et nos clients se sont engagés à lutter contre le changement climatique, et les carburants d'aviation durables sont la solution la plus sûre et la plus mesurable pour réduire les émissions de carbone de l'aviation dans les décennies à venir", a commenté le responsable des avions civils chez Boeing, Stan Deal.
Le constructeur prévoit de travailler avec les fabricants de moteurs, ses fournisseurs et les régulateurs sur les changements techniques à apporter pour permettre aux avions de voler uniquement avec des SAF. 
Et continue en parallèle à travailler sur des moteurs pouvant être propulsés à l'électricité ou à l'hydrogène.
L'association du transport aérien IATA a lancé l'été dernier un appel à une plus grande production de carburants d'aviation durable. 
"La production actuelle de SAF est de 50 millions de litres par année", faisait alors remarquer l'organisation. 
"Pour atteindre un point de bascule où l'ampleur de la production ferait baisser les coûts des SAF suffisamment pour concurrencer le carburéacteur, la production doit atteindre 7 milliards de litres ou 2% de la consommation de 2019."

Selon BFM TV

04/02/2021

Un robot pour les fonds marins...

FONDS MARINS - Le petit robot, construit en partie avec des imprimantes 3D, devrait pouvoir transporter des substances capables de soigner des coraux 
Des scientifiques britanniques ont mis au point un robot en forme de méduse, qui imite non seulement la nage délicate de l’ animal mais aussi sa texture un peu molle, afin notamment de pouvoir explorer les récifs coralliens sans les endommager.

— Science Robotics (@SciRobotics) January 21, 2021


Huit tentacules en caoutchouc: Présenté ce mercredi dans la revue scientifique Science Robotics, il imite la façon de se mouvoir «des nageurs les plus efficaces qu’on trouve dans la nature, comme la méduse bleue», selon les chercheurs des universités de Southampton (sud de l’Angleterre) et d’Edimbourg (Ecosse).
 
Le robot, constitué d’une tête en caoutchouc qui surmonte huit tentacules réalisés par une imprimante 3D, utilise un système basé sur la résonance pour se propulser, devenant ainsi «le premier submersible à en démontrer les avantages».


Un système faible en énergie:
 Il fonctionne grâce à un piston qui vient frapper à la jonction de la tête et des tentacules. Si celui-ci frappe à la fréquence idéale – celle de la résonance naturelle des composants –, cela permet au robot de générer de grands jets d’eau avec très peu d’énergie, pour se propulser vers l’avant et d’être ainsi «dix à cinquante fois plus efficace que les petits véhicules sous-marins typiques à hélices».
«Cette efficacité accrue, associée aux avantages de l’extérieur souple et flexible du robot, le rendrait idéal pour opérer à proximité d’environnements sensibles comme un récif corallien, des sites archéologiques ou même dans des eaux encombrées de nageurs», est-il précisé dans le communiqué.


Testé en bassin: Le petit robot pourrait ainsi remplacer des plongeurs dans de nombreuses tâches où les véhicules sous-marins ne sont normalement pas utilisés, par peur de briser des objets fragiles ou coûteux, comme dans l’application de substances à même les coraux pour les soigner.
 
Déjà testé en bassin, le robot ne l’a pas encore été en conditions réelles, dans l’océan. L’Université de Southampton veut désormais utiliser ce concept pour assembler «un véhicule sous-marin entièrement manœuvrable et autonome».

 

01/02/2021

Bégonia, bourrache... ces fleurs que l'on peut manger.

Des fleurs dans votre assiette, l’idée peut paraître surprenante au premier abord. Et pourtant, il existe plusieurs variétés comestibles, qu’il est possible d’agrémenter avec vos plats et salades. Si la tendance est encore relativement peu répandue, elle connaît une vraie croissance. Lynda Petitjean, productrice de fleurs comestibles et de plantes aromatiques près de Perpignan, a livré quelques conseils pour bien les apprécier dans l’émission La France Bouge sur Europe 1.
Une vingtaine de fleurs comestibles
"C’est grâce aux restaurateurs qui ont fait beaucoup de travail sur la décoration des assiettes. Ils ont choisi depuis quelques années de mettre en avant les fleurs, ce qui fait qu’on a pu développer une gamme", débute Lynda Petitjean. "Aujourd’hui on atteint un panel d’une vingtaine de fleurs comestibles, avec par exemple du bégonia ou du bleuet", a précisé la gérante du domaine des herbiers, qui cite également la bourrache, l’œillet ou la pensée.
Mais attention : toutes les fleurs ne peuvent pas être mangées. "Certaines fleurs sont très toxiques. Il faut faire attention si vous les achetez chez des pépiniéristes, puisqu’elles ont été traitées et ne sont pas bio. Depuis quelques mois nous sommes certifiés en agriculture biologique et on fait très attention aux produits qu’on utilise", prévient-elle.
Les fleurs comestibles s’achètent généralement dans les herboristeries, dans certaines épiceries bio ou encore directement chez des marchands de fruits et légumes.
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Une salade avec de la bourrache ou une salade de pissenlits
Si vous sautez le pas et que vous avez acheté des fleurs comestibles, Lynda Petitjean vous livre quelques idées de recettes. "Vous pouvez faire une petite salade verte et vous prenez des pétales de cosmos. Vous variez les couleurs avec plusieurs plantes différentes et ça vous fait une jolie salade", conseille-t-elle.
Autre possibilité : une salade de bourrache. "La bourrache a un goût très iodé, comme un goût d’huître. Vous pouvez la combiner avec de la feuille d’huître pour obtenir une salade très maritime."
Enfin, l’auteur de ces lignes vous conseille la salade de pissenlits, très répandue dans l’Est de la France, en Allemagne ou encore en Belgique. Ajoutez-y des lardons cuits, pourquoi pas un œuf mollet, le tout agrémenté d’une bonne vinaigrette : un vrai régal!

Selon Mr Julien Ricotta - Europe 1 - samedi 16 janvier 2021

31/01/2021

Pollution en France: "L'affaire du siècle" en bonne voie...

PROCES - Greenpeace, Notre Affaire à tous, la Fondation Nicolas Hulot et Oxfam attaquaient en justice l’État français pour inaction climatique il y a deux ans. L’audience a eu lieu ce jeudi et permet aux quatre ONG d’être optimistes dans l’attente du jugement 
L’Affaire du siècle se rapproche de son épilogue.  Le 13 mars 2019, quatre ONG environnementales – Notre Affaire à tous,Greenpeace France, Fondation Nicolas Hulot et Oxfam France- ont déposé un recours en justice, devant le tribunal administratif de Paris, contre l’État français. Le motif ? Son manque d’action au regard de ses engagements climatiques.
Cette Affaire du siècle a déjà fait beaucoup coulé d’encre. Déjà la pétition en ligne lancée par les quatre ONG pour adosser leur recours en justice. Elle a été signée par 2,3 millions de personnes, « un reccord », disent-elles. Surtout, si la décision de la justice leur est positive, cette « Affaire du siècle » pourrait « faire jurisprudence et ouvrir véritablement la voie à une justice climatique en France », assurent les quatre ONG.


« Une faute de l’Etat » pour la rapporteure publique. Jusque-là, cette « Affaire du siècle » s’est essentiellement résumée à des échanges de mémoires entre les deux parties. « L’État a répondu à notre requête l’été dernier et nous avons nous-même répondu à « ce mémoire de défense » le 4 septembre, indiquait à 20 Minutes Clément Capdebos, avocat de Greenpeace, le 19 novembre dernier. Puisqu’il n’y avait plus d’éléments nouveaux apportés au dossier, la juridiction a décidé de clore l’instruction en s’estimant suffisamment informée pour se prononcer sur l’affaire. »
 l ne restait plus qu’à attendre l’audience. Elle a eu lieu ce jeudi après-midi et a de quoi donner le sourire aux quatre ONG. La rapporteure publique, magistrate choisie pour analyser le litige, a estimé qu’« il y avait bien une faute de l’État à n’avoir pas respecté sa trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre ». Et a proposé au tribunal de reconnaître la « carence fautive de l’État ».
« Il y aura un avant et un après ce procès, réagit Emmanuel Daoud, avocat de Notre Affaire à Tous. De façon très nette, la rapporteure publique nous a donné raison. » « Entendre parler la rapporteure public pendant une heure et demie, avec des mots très forts, parfois même en reprenant quasi mot pour mot des passages de notre recours, forcément, cela nous a fait quelque chose, raconte Célia Gautier, responsable climat-énergie à la Fondation Nicolas Hulot. On se dit qu’on n’a pas fait ça pour rien, qu’on est en train de faire bouger le droit, de déplacer une montagne. »
 
Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, reste toutefois prudent. « Ce n’était que l’audience, on va attendre le jugement ». Il devrait tomber dans les quinze jours. Les recommandations de la rapporteure publique ne seront pas nécessairement suivies par le tribunal. « En général, c'est le cas », dit toutefois Emmanuel Daoud.


L’injonction à agir, la cerise sur le gâteau ?
Les quatre ONG et leurs avocats espèrent au minimum obtenir une reconnaissance de la faute de l’État pour les carences des politiques climatiques menées jusqu’à présent. Mais la cerise sur le gâteau serait aussi d'obtenir « l’injonction à agir ». « Autrement dit que le tribunal ordonne à l'Etat de prendre des mesures pour en
fin respecter ses engagements », reprend Célia Gautier. La raison d’être de l’Affaire du siècle ? « Notre volonté profonde n’est pas de faire condamner l’Etat, c’est que l’Etat agisse », répète Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France.


— L'affaire du siècle (@laffairedusiecl) January 14, 2021
 
Cette injonction à agir sera plus compliquée à obtenir dans le jugement du tribunal administratif de Paris. « Sur ce point, la rapporteure publique préconise au tribunal de remettre sa décision pour plus tard », explique Clémentine Baldon, avocate de la Fondation Nicolas Hulot. Il y a en effet tout un débat aujourd’hui pour savoir s’il appartient à une juridiction d’enjoindre à l’État de prendre des mesures climatiques en plus de ce qu’il a déjà prévu. » C’est l’une des questions soulevées par l’affaire de Grande-Synthe, dans laquelle l’État est là aussi attaqué pour inaction climatique [cette fois-ci par le maire de cette commune du Nord]. Le 11 novembre, le Conseil d’État avait rendu, dans cette affaire, une décision qualifiée d’historique en donnant trois mois à l’État pour démontrer qu’il prend bien les mesures pour parvenir à ses engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre. « En revanche, sur l’injonction à agir, le Conseil d’État n’a pas encore statué et le tribunal administratif de Paris devrait lui laisser le temps de le faire avant de se prononcer », reprend Clémentine Baldon.
Déjà un procès symbolique ?
 
Une autre inconnue dans l’Affaire du siècle sera la réaction de l’État au jugement, s’il lui est défavorable. En cas d'appel, l'épilogue pourrait être repousée de plusieurs années. « La procédure serait alors portée devant la cour d’appel administrative de Paris et nous repartirons à zéro avec de nouveaux juges, de nouveaux échanges de mémoires etc, explique Clément Capdebos. Et si la décision nous est à nouveau favorable, l’État aura encore la possibilité de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État… ». Au Pays-Bas, le combat mené par l’ONG Urgenda, l’une des principales inspirations de « l’Affaire du siècle », a duré six ans avant d’obtenir une condamnation de l’État pour inaction climatique.
Mais l’État français a-t-il intérêt à jouer les prolongations ? Un appel pourrait lui faire mauvaise presse. Les quatre ONG aiment rappeler à l’Etat que c’est « à 2,3 millions de Français » qu’il est opposé dans cette affaire. Cécile Duflot cite aussi ce jeudi soir les mots de la rapporteure publique : « Elle a parlé de l’Affaire du siècle comme du premier grand procès climatique en France ».

Selon 20 Minutes

29/01/2021

Délit d'écocide en débat animé en France...

"Bataille idéologique", "révolte" Le vocabulaire guerrier employé par ceux qui ont négocié le ­projet de loi issu des travaux de la convention citoyenne pour le climat ­témoigne de l'intensité des débats. Le texte, attendu en Conseil des ministres le 10 février et fin mars à l'Assemblée nationale, a été transmis ce week-end au Conseil d'État. Mais jusqu'au dernier moment, les dispositions relatives à l'écocide ont fait l'objet d'âpres discussions entre le ministère de la Transition écologique, soutenu par celui de la Justice, et celui de l'Économie. À tel point que dans une version intermédiaire ­diffusée vendredi ne figuraient pas les trois derniers articles du texte, qui traitent justement des nouvelles infractions en droit de ­l'environnement.
 
Pour ces nouveaux délits liés aux pollutions, "les ministères ont convergé vers une proposition commune", assure-t-on à ­Matignon. Mais si les services de Barbara Pompili ont fini par valider la copie, personne n'a sauté au plafond au ministère de la Transition écologique. Le débat parlementaire - et la promesse de ses amendements - y est d'ailleurs attendu avec impatience.
Bercy pousse derrière les organisations patronales Car depuis l'annonce par le ministre de la Justice Éric ­Dupond-Moretti et Barbara ­Pompili, le 22 novembre dans le JDD, de la création de deux délits sanctionnant la pollution et la mise en danger de l'environnement, les organisations patronales (Medef, France Industrie et l'Association française des entreprises privées pour l'essentiel) bataillent ferme, et ont alerté Bercy qui, selon une source, les a bien aidées.


 Barbara Pompili et Eric Dupond-Moretti : "Nous créons un délit d'écocide"
 Au ministère de l'Économie, on dit avoir simplement fait "remonter les inquiétudes" des acteurs économiques. "Surajouter un tel dispositif répressif serait une source d'insécurité juridique majeure et constituerait un signal contraire à la volonté de relance de l'économie et de réindustrialisation de notre pays", écrit le Medef dans un document transmis au gouvernement et daté du 16 décembre que s'est procuré le JDD. Et de ­proposer ses modifications, ­annotées en rouge, article après article. Tout y est revu à la baisse, notamment l'échelle des peines et le montant des amendes. L'organisation dit aussi sa crainte d'un "double encadrement des activités pour les entreprises soumises à la législation des installations classées ainsi que toutes les entreprises soumises à une réglementation spécifique de leurs activités : dans le nucléaire, les transports, l'agriculture […] qui pénaliseraient leur compétitivité".


La mise en danger délibérée de l'environnement dans le viseur
Ils ont été entendus. "Dans la version finale, la réglementation pour les installations classées ne change pas, assure un acteur des négociations. Seules sont renforcées les sanctions en cas de manquement." Les critères pour établir le caractère intentionnel de la pollution ont également été précisés. Pour les émissions et rejets entraînant des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune, la faute de "négligence" n'a pas été retenue.
Également dans le viseur des entreprises : la création du délit de mise en danger délibérée de l'environnement. Les industriels redoutent d'autant plus la multiplication des procédures depuis les propos tenus par Barbara Pompili : "On va être lourdement sanctionné quand on ne respecte pas un certain nombre d'obligations de sûreté, non seulement quand cela aura entraîné une pollution, mais aussi même si la pollution n'a pas lieu", avait-elle expliqué, y voyant un levier efficace pour empêcher les atteintes à la nature.
 
Le délit d'écocide, lui, sera bien conservé. Mais il ne concernera que les cas extrêmes : les faits intentionnels dont les conséquences sont durables ou irréversibles sur l'environnement. Ils pourront être punis jusqu'à dix ans de prison et 4,5 millions d'euros d'amende.

Selon le JDD

26/01/2021

Mexique: bannissement annoncé du maïs OGM...

Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier, le gouvernement mexicain s'est engagé à bannir de son sol en trois ans le maïs génétiquement modifié ainsi que le très contesté herbicide glyphosate, des décisions saluées par les organisations environnementales et décriées par le secteur agro-industriel.
Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier, le gouvernement du président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador a annoncé que les autorités "révoqueront et s'abstiendront d'accorder des permis pour la dissémination dans l'environnement de semences de maïs génétiquement modifié". Les importations de maïs transgénique seront graduellement réduites jusqu'à ce que plus aucun permis d'importation ne soit délivré d'ici trois ans. Selon le gouvernement, cette mesure vise à contribuer à la souveraineté alimentaire et à protéger le maïs indigène du Mexique.

Le pays est pourtant un grand importateur de la céréale et en a acheté 714 900 tonnes sur le marché mondial, le maïs étant un ingrédient de base de l'alimentation et est consommé quotidiennement dans les célèbres tortillas.
L'herbicide glyphosate, classé depuis mars 2015 comme "cancérigène probable" par le Centre national de recherche contre le cancer (CIRC), organe dépendant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sera progressivement éradiqué avec une interdiction totale au 31 janvier 2024.
Le décret indique que les organismes gouvernementaux doivent s'abstenir d'acquérir ou d'utiliser le glyphosate et que des alternatives durables doivent être recherchées par l'industrie agro-alimentaire.
Ainsi, "les produits agrochimiques, biologiques ou organiques de faible toxicité, les pratiques agro-écologiques ou celles nécessitant une utilisation intensive de main-d'œuvre" sont favorisées, note le décret.

Précurseur
L'organisation environnementale Greenpeace s'est félicitée "de l'interdiction du maïs génétiquement modifié et de l'interdiction progressive du glyphosate d'ici 2024, car ce sont des étapes importantes vers une production écologique qui préserve la biodiversité", a déclaré l'ONG dans un communiqué.
Selon Greenpeace, OGM et glyphosate mettent en danger "la diversité des variétés agricoles conservées dans les champs qui sont fondamentales pour la production alimentaire".Herbicide controversé à travers le monde, le glyphosate est commercialisé par la firme américaine Monsanto, filiale de la division agrochimie du groupe allemand Bayer qui a annoncé fin juin un accord de plus de dix milliards de dollars pour solder plus de cent mille litiges rien qu'aux Etats-Unis concernant le Round'Up, son herbicide à base de glyphosate accusé de provoquer le cancer.
Contrairement aux défenseurs de l'environnement, Proccyt, organisation représentative de l'industrie agro-alimentaire, a estimé que cette décision gouvernementale était un "pas en arrière".
"C'est un affront, manifeste et opportuniste, qui affecte toute la campagne mexicaine et met en danger la stabilité des prix et la disponibilité d'aliments stratégiques comme le maïs", a déclaré l'organisation dans un communiqué.
Proccyt a en outre averti que les agriculteurs mexicains allaient perdre en compétitivité face aux agriculteurs qui utilisent l'herbicide, notamment Américains. Avec ces engagements fermes, le Mexique s'impose en précurseur en Amérique latine et au-delà. En octobre dernier, l'Argentine est devenue le premier pays au monde à approuver la commercialisation de blé génétiquement modifié, tandis qu'en Colombie la pulvérisation en masse de glyphosate par le gouvernement pour détruire les cultures de coca clandestines commence à être remise en question.
En Europe, seul le Luxembourg s'est pour l'instant engagé à se passer du glyphosate dont l'autorisation de commercialisation dans l'Union européenne court jusqu'à fin 2022.

Selon GEO - vendredi 8 janvier 2021

Legacy, notre héritage...

Près de 12 ans après "HOME", Mr Yann Arthus-Bertrand présente "Légacy, notre héritage", un documentaire dans lequel il mêle sa propre histoire à celle de la nature et de l'homme. Les images ont été prises au Kenya il y a 40 ans. Le message lui est clair: la catastrophe écologique est en cours. Pour lui,"le déni n'est plus une option".

Ce film projeté le mardi 26 Janvier à 21h05 sur M6 pendant "La semaine Green de M6" sera suivi à 22H55 d'un débat animé par Mme Ophelie Meunier. Il me semble qu'il serait utile de regarder ce documentaire en cette période où l'écologie passe un peu à l'arrière-plan.

Lyliane