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26/01/2021

Mexique: bannissement annoncé du maïs OGM...

Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier, le gouvernement mexicain s'est engagé à bannir de son sol en trois ans le maïs génétiquement modifié ainsi que le très contesté herbicide glyphosate, des décisions saluées par les organisations environnementales et décriées par le secteur agro-industriel.
Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier, le gouvernement du président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador a annoncé que les autorités "révoqueront et s'abstiendront d'accorder des permis pour la dissémination dans l'environnement de semences de maïs génétiquement modifié". Les importations de maïs transgénique seront graduellement réduites jusqu'à ce que plus aucun permis d'importation ne soit délivré d'ici trois ans. Selon le gouvernement, cette mesure vise à contribuer à la souveraineté alimentaire et à protéger le maïs indigène du Mexique.

Le pays est pourtant un grand importateur de la céréale et en a acheté 714 900 tonnes sur le marché mondial, le maïs étant un ingrédient de base de l'alimentation et est consommé quotidiennement dans les célèbres tortillas.
L'herbicide glyphosate, classé depuis mars 2015 comme "cancérigène probable" par le Centre national de recherche contre le cancer (CIRC), organe dépendant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sera progressivement éradiqué avec une interdiction totale au 31 janvier 2024.
Le décret indique que les organismes gouvernementaux doivent s'abstenir d'acquérir ou d'utiliser le glyphosate et que des alternatives durables doivent être recherchées par l'industrie agro-alimentaire.
Ainsi, "les produits agrochimiques, biologiques ou organiques de faible toxicité, les pratiques agro-écologiques ou celles nécessitant une utilisation intensive de main-d'œuvre" sont favorisées, note le décret.

Précurseur
L'organisation environnementale Greenpeace s'est félicitée "de l'interdiction du maïs génétiquement modifié et de l'interdiction progressive du glyphosate d'ici 2024, car ce sont des étapes importantes vers une production écologique qui préserve la biodiversité", a déclaré l'ONG dans un communiqué.
Selon Greenpeace, OGM et glyphosate mettent en danger "la diversité des variétés agricoles conservées dans les champs qui sont fondamentales pour la production alimentaire".Herbicide controversé à travers le monde, le glyphosate est commercialisé par la firme américaine Monsanto, filiale de la division agrochimie du groupe allemand Bayer qui a annoncé fin juin un accord de plus de dix milliards de dollars pour solder plus de cent mille litiges rien qu'aux Etats-Unis concernant le Round'Up, son herbicide à base de glyphosate accusé de provoquer le cancer.
Contrairement aux défenseurs de l'environnement, Proccyt, organisation représentative de l'industrie agro-alimentaire, a estimé que cette décision gouvernementale était un "pas en arrière".
"C'est un affront, manifeste et opportuniste, qui affecte toute la campagne mexicaine et met en danger la stabilité des prix et la disponibilité d'aliments stratégiques comme le maïs", a déclaré l'organisation dans un communiqué.
Proccyt a en outre averti que les agriculteurs mexicains allaient perdre en compétitivité face aux agriculteurs qui utilisent l'herbicide, notamment Américains. Avec ces engagements fermes, le Mexique s'impose en précurseur en Amérique latine et au-delà. En octobre dernier, l'Argentine est devenue le premier pays au monde à approuver la commercialisation de blé génétiquement modifié, tandis qu'en Colombie la pulvérisation en masse de glyphosate par le gouvernement pour détruire les cultures de coca clandestines commence à être remise en question.
En Europe, seul le Luxembourg s'est pour l'instant engagé à se passer du glyphosate dont l'autorisation de commercialisation dans l'Union européenne court jusqu'à fin 2022.

Selon GEO - vendredi 8 janvier 2021

25/01/2021

Soutenons la laine française!

Dans Version Fémina, Mme Céline Cabourg attire notre attention sur la laine de nos moutons qui actuellement est exportée à 80% en Chine avant de nous revenir sous forme de vêtements tricotés. Il s'agit aujourd'huide relancer et de soutenir les savoir-faire locaux. La France a diverses sortes de moutons (53 races différentes)qui sont en majorité utilisés pour leur viande. La France a compté autrefois deux gros bassins d'industrie de la laine: Le Nord-Pas-de-Calais et dans le Tarn, autour de Mazamet.

Dans le Nord, la laine est peignée et elle sert plutôt à confectionner des costumes. Dans le Sud, on fabrique des vêtements plus épais de type caban. Selon Mr Pascal Gautrand, fondateur de Made in Town, après une chute des volumes dans les années 1980 et 1990, il reste dans la région de Castres encore deux filatures, quelques ateliers de tissage, de tricotage et un seul atelier pour l'apprêt. Ils emploient tout de même deux à 180 personnes. Le but de ce cabiner des filières de production est de "maintenir les savoir-faire dans les territoires enn évitant les fermetures".

Jusqu'ici,les éleveurs étaient obligés de stocker la laine à leurs frais ou de vendre à perte à la Chine (30 centimes d'euros le kilo). Heureusement, certains ont pu devenir distributeurs de produitstricotés comme la marque Laines paysannes en Ariège, mais ils écoulent des quantités limitées sur les marchés ou en ligne. En fait, actuellement seule 4% de la laine produite est transformée en France. Le cabinet  Made in Town et Made in France Première Vision ont lancé en 2018 le Collectif Tricolor, entraînant des marques comme Balzac Paris, Le Slip français, de Bonne Facture (mode masculineles matelas Tediber ou encore le groupe LVMH.

Il s'agit d'encourager la renaissance des filières lainières françaises et de faire progresser la recherche sur la fibre en améliorant sa douceur. Le but à terme est de parvenir à transformer 24% de la laine en France, d'ici à 2024. En novembre dernier, Balzac Paris lançait Laine Française, une mini collection de 5 modèles en laine dessinés à Paris mais sourcée à Arles, filé aux Filatures du Parc à Brassac. Les coutures sont faites à La Regrippière, près de Nantes, mais emballés à Troyes. Toutefois, cette laine mérinos de la région d'Arles, non teinte, se travaille en manquant d'audace. Aussi, des stylistes maille s'emploient à casser le côté brut et naturel.

Il y faut par contre, précise Mme Nathalie Lebas-Vautier, cofondatrice d'Ekyog, des moyens humains et économiques. Plusieurs acteurs de la filière se regroupent pour redonner vie à la filière laine. La France, avec ses élevages de petite taille préserve à la fois la biodiversité et la bientraitance animale. Autour de la laine, il semble possible de fédérer des marques, des éleveurs, mais aussi des ONG. Alors la France va-t-elle vraiment se lancer en s'unissant pour une conversion durable? Nous pouvons l'espérer. Pour tout renseignement, s'adresserpar exemple à Made in Town et à Made in France: www.made-in-town.com. et www.madefrance.fr.

Lyliane

21/01/2021

Où en est l'ascenseur social pour les banlieues?

Le patron de Publicis pendant trente ans, qui a laissé les rênes du troisième groupe publicitaire mondial à Arthur Sadoun en 2017, n'était pas du genre à cultiver ses rosiers. Maurice Lévy consacre l'essentiel de son temps depuis quelques mois à la mise en place de sa dernière création. Baptisé L'Elevator, cet incubateur est destiné "à celles et ceux qui ont l'esprit d'entreprendre, la volonté de réussir, de bonnes idées de start-up, mais manquent de contacts et de soutiens financiers", souligne cette figure emblématique de la pub et de la communication.
Ces 10 start-up françaises de la tech qui battent des records
"Le périphérique parisien ne doit pas être une frontière infranchissable, explique-t-il, installé dans son bureau des Champs-Elysées depuis les petites heures du matin, comme à son habitude. Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas autant de talents, d'envie d'entreprendre et d'idées dans le 93 que dans le 75." Son but consiste à faciliter à de jeunes entrepreneurs issus de quartiers défavorisés l'accès à tout ce qui peut leur paraître trop loin d'eux : financement, relations, conseils. "Il est difficile de savoir en qui on peut avoir confiance, à qui l'on peut s'adresser, ou comment élaborer un business plan ou présenter une idée en quelques minutes de façon percutante", ajoute Maurice Lévy. Celui qui a fait ses premières armes chez Publicis com
me informaticien – un métier à l'époque peu considéré – a décidé de jouer le jeu jusqu'au bout.


L'esprit start-upL'Escalator s'est installé dans des locaux parisiens ultra-modernes, avec des équipements technologiques dernier cri (cloud, serveurs, ordinateurs…), pour adopter ­délibérément les codes de l'univers des start-up. Ce programme ­d'accompagnement mélange ­coaching, mentorat et mises en relation. Il accueillera deux promotions par an, avec 15 projets prioritairement dans le secteur du numérique par promotion. Pour participer, le principe est simple et résumé par une formule dont cet homme de pub et de mots a le secret : "Vos idées avant votre CV." Arthur Sadoun, président de Publicis : "Il faut proposer une alternative aux Gafa"
Pour les heureux élus – le fondateur de l'incubateur a déjà sélectionné plus d'une centaine de dossiers en ce début de janvier, grâce entre autres à des vidéos de présentation de moins de deux minutes –, l'esprit des start-up ne se retrouvera pas uniquement dans le décor et les outils : "Nous serons très exigeants, promet Maurice Lévy, l'œil sévère. Nous suivrons chacun des candidats pas à pas pour vérifier l'état d'avancement des projets, le respect des plannings et la volonté de travail."
Grandes entreprises et vétérans du CAC 40:

A ses côtés pour l'accompagner dans le développement de ce projet, des grandes entreprises comme L'Oréal, Orange, Total ou ­Prodware, et des vétérans du CAC 40, dont Henri Lachmann (Schneider Electric) et Gérard Mestrallet (Suez). L'Escalator ­disposera même de son propre fonds d'amorçage pour permettre des projets de financement endogènes

Ceux qui peuvent y arriver sans nous ne feront pas partie des entrepreneurs de L'Escalator
Chaque futur entrepreneur dont le dossier sera retenu bénéficiera de douze mois d'accompagnement. "Parmi les recalés, une formule de rattrapage est prévue, avec un programme de trois mois, si l'idée de départ est jugée formidable", détaille le créateur. Pour dissiper tout malentendu, Maurice Lévy insiste : "Il ne s'agit pas de charité. Mais d'un contrat d'engagement mutuel, avec des règles à respecter. Les candidats doivent manifester leur envie de gagner. Même si cela s'inscrit dans un climat de bienveillance et de générosité." A tel point que le critère de sélection primant sur tous les autres concerne un vrai "besoin". "Ceux qui peuvent y arriver sans nous ne feront pas partie des entrepreneurs de L'Escalator."

Selon Mme Marie-Pierre Gröndahl - leJDD - lundi 4 janvier 2021

16/01/2021

En Allemagne les compteurs se mettent au vert!

Dès vendredi 1er janvier, le prix de la tonne de CO2 va coûter 25 euros, avant de passer à 30 euros en 2022, puis d'augmenter jusqu'à 55 euros en 2025. Les entreprises recourant aux combustibles fossiles - essence, diesel, fuel et chauffage au gaz - vont acheter des droits d'émission sous forme de certificats à prix fixe. Sur les quatre années à venir, le gouvernement table sur 56,2 milliards d'euros de recettes, a indiqué un porte-parole du ministère allemand de l'Environnement à l'AFP.
 
Côté charbon, c'est avec la mise hors service d'un premier bloc de 300 mégawatts de la centrale de lignite de Niederaußem (ouest), lancée en 1968, que la première économie européenne va inaugurer son ambitieux projet d'abandonner ce combustible polluant à l'horizon 2038.
Parallèlement, 4,7 gigawatts de capacité seront débranchés au 1er janvier sur plusieurs centrales à houille du pays. Approuvée au Parlement en juillet, la loi sur la fin du charbon indique que l'échéance de 2038 pourrait être avancée de trois ans en fonction de bilans d'étape.
Les exceptions

Pour l'ONG environnementale allemande "Alliance pour le climat", le prix du carbone fixé dans la loi "n'apporte pas la contribution nécessaire" à la réalisation des objectifs climatique, déclare sa directrice Christiane Averbeck. L'Allemagne a prévu dans le cadre de son paquet climat une baisse de 55% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, par rapport au niveau de 1990, et une production d'électricité couverte à 65% par des renouvelables.
 
Or l'outil de la taxe carbone est affaibli "par des exceptions de grande portée pour des branches entières de l'industrie", décidées afin de ne pas entraver leur compétitivité, déplore Mme Averbeck. Pour éviter que des entreprises ne délocalisent leur production dans des contrées aux normes moins exigeantes, mieux aurait valu "soutenir les investissements respectueux du climat", souligne une étude du think tank écologique FÖS.
Le chauffage plus cher
 
Dans l'immédiat, les consommateurs allemands vont subir la répercussion du prix du carbone sur les factures à la pompe et pour le chauffage. Le litre de diesel devrait se renchérir de huit centimes d'euro et de sept centimes pour le super E10 dès la première année, a calculé le club d'automobilistes ADAC.
Pour soulager les contribuables, Berlin a prévu une légère baisse de la taxe "EEG" de soutien aux énergies renouvelables, financée grâce aux recettes des certificats carbone. t l'allocation logement va être revue à la hausse de 10% en 2021 pour plus d'un million de bénéficiaires, selon le ministère de l'Intérieur.
 
Parallèlement, Berlin subventionne le recours aux produits plus respectueux du climat Cela a conduit en 2020 à l'envolée des achats de voitures électriques ou hybrides consécutive au doublement de la prime à l'achat entré en vigueur en juillet.
"Le nombre de systèmes de chauffage et de pompes à chaleur sans CO2 a également augmenté de manière significative", a déclaré à l'AFP Oliver Krischer, député du parti des Verts.
 
Au troisième trimestres 2020, la première économie européenne a encore tiré un peu plus de la moitié de son électricité d'énergies fossiles, avec une part de 26% pour la houille et le lignite.
L'abandon du charbon, énergie bon marché à l'origine du développement industriel de l'Allemagne, est compliqué par le chantier de sortie du nucléaire à l'horizon 2022. Si l'exploitation de plusieurs mines de lignite à ciel s'arrêtera également, celle de Garzweiler, près de Cologne, une des plus grandes d'Europe, continuera de s'étendre, au grand dam des écologistes, en condamnant à la disparition plusieurs villages du bassin rhénan. Des indemnités de plusieurs milliards d'euros sont prévues pour les exploitants afin de compenser l'arrêt des centrales et 40 milliards d'euros iront aux régions minières pour les aider à rebondir.

Selon Mrs Jean-Philippe Lacour et Yann Schreiber, AFP - La Tribune - jeudi 31 décembre 2020
 

12/01/2021

Est ce la fin de l'obsolescence programmée?

Fabricants et distributeurs devront afficher les caractéristiques liées à la « réparabilité » de certains produits électroniques afin de lutter contre l’obsolescence programmée. Un étiquetage obligatoire dès le 1er janvier 2021.
 
Bientôt la fin de l’obsolescence programmée ? Avec la mise en place d’un « indice de réparabilité », la France fait en tout cas un pas dans cette direction. D’ici quelques jours, le 1er janvier, les consommateurs verront en effet apparaître une nouvelle mention sur les étiquettes des produits électroniques en vente sur Internet ou dans les rayons des distributeurs, indique Le Figaro.
Faciliter la réparation des produits
Il s’agira d’une note sur 10 indiquant le degré de « réparabilité » de ces objets allant du smartphone à l’ordinateur en passant par le lave-linge et la tondeuse à gazon électrique. Une évaluation permettant d’aider les consommateurs dans leurs choix.
Pour obtenir la note la plus haute, le fabricant doit rendre disponible pendant au moins sept ans la documentation nécessaire à la réparation de différents composants mais aussi faciliter le démontage des pièces et les rendre disponibles pendant la période concernée.


La France est pionnière dans l’UE: Le prix des pièces détachées entre aussi dans les critères d’évaluation. En effet, il ne suffit pas qu’une pièce de rechange soit disponible, encore faut-il qu’elle le soit à moindre coût et donc que son achat soit plus rentable que d’acheter un nouveau produit. Ainsi, selon les premières conclusions, les smartphones de la marque équitable Fairphone caracolent en tête avec une note de 10/10 tandis que les iPhone de chez Apple ne dépassent pas 7/10.
La France fait aujourd’hui figure de pionnière dans l’Union européenne et pourrait servir d’exemple avant l’extension de ce nouvel indice à l’ensemble des Vingt-Sept. Cet indice est mis en place dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire du 10 février 2020. En 2019, 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produites dans le monde.

Selon l'agence - Ouest-France - mardi 29 décembre 2020

11/01/2021

Animaux terrestres en danger...

Selon une nouvelle étude, près de 90% des animaux terrestres pourraient perdre une partie de leur habitat d'ici 2050 si l'agriculture telle qu'on la connaît ne change pas. En effet, sans modifier notre façon de cultiver les terres, notre planète pourrait faire face à des dommages écologiques extrêmement importants.
 
Selon David R. Williams, l'un des auteurs de la récente étude publiée dans Nature Sustainability, «nous devons changer notre façon de manger et de produire de la nourriture si nous souhaitons sauver la faune et la flore à l'échelle mondiale».
En étudiant l'impact d'une baisse de la consommation de la viande et d'une réduction des déchets alimentaires, les scientifiques ont souhaité examiner la façon dont certains changements de nos habitudes de consommation pourraient avoir un effet sur les différents systèmes alimentaires. Pour ce faire, l'équipe de recherche, composée de scientifiques travaillant pour les universités d'Oxford et de Leeds, a imaginé un modèle géographique capable d'estimer de quelle manière l'expansion de l'agriculture contribuera à la perte de la biodiversité, ainsi qu'à l'extinction de certaines espèces avec les années. Les universitaires ont alors étudié les préférences d'habitat de près de 20.000 espèces d'animaux terrestres vertébrés.


Que deviendraient les animaux d’élevage si on arrêtait de les manger? 
D'après David R. Williams, «environ 1.300 espèces pourraient perdre au moins un quart de leur habitat, et des centaines pourraient en perdre au moins la moitié, ce qui pourrait mener à leur extinction.» Des scientifiques prédisent d'ailleurs que la majorité des espèces qui s'éteindront seront originaires d'Afrique subsaharienne, du cœur de la forêt atlantique du Brésil, de l'est de l'Argentine, ou encore du sud et du sud-est de l'Asie.
Le besoin d'une action rapide et mondiale
 
Les résultats de la nouvelle étude rappellent «l'importance de faire des efforts de façon proactive pour sauvegarder la biodiversité en réduisant la demande de terres agricoles», explique Michael Clark, un des auteurs de la recherche, avant d'ajouter que «la bonne nouvelle est que si nous procédons à des changements ambitieux dans le système alimentaire, nous pourrons empêcher presque toutes les pertes d'habitats».
«Grâce à une coordination mondiale et à une action rapide, il devrait être possible de fournir une alimentation saine à la population mondiale en 2050, sans souffrir de pertes importantes d'habitats», prévient Michael Clark. Alors que 75% des terres mondiales et 66% des océans ont été modifiés par les humains, et que près de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont produites par l'agriculture, la nouvelle étude rappelle le besoin urgent d'agir.

Selon Slate.fr - Slate - mardi 29 décembre 2020

10/01/2021

One Planet Summit à Paris...

La France organise lundi 10/1/2021 à Paris un "One Planet Summit" consacré à la biodiversité, avec pour objectif de relancer une diplomatie verte mise à l'arrêt par le Covid-19, pandémie qui illustre précisément les dangers des dérèglements environnementaux.
 
Une trentaine de personnalités doivent intervenir, principalement par visio en raison de la crise sanitaire. Parmi elles, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres,le président de la Banque mondiale David Malpass, l'héritier du trône britannique le prince Charles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel, les Premier ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau, le président du Costa Rica Carlos Alvarado, la présidente de la BCE Christine Lagarde ou le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Chacun devrait présenter des initiatives ou prendre des engagements concrets autour des quatre thèmes de la conférence: protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l'agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.
 
Un dernier thème brûlant alors que la pandémie de Covid-19 illustre l'inquiétante multiplication des zoonoses, maladies qui 
passent de l'animal à l'homme, notamment en raison des contacts plus fréquents entre espèces causés par la destruction des habitats sauvages.
Paris espère ainsi "faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes," explique une source à l'Elysée. Car face aux épidémies comme au réchauffement (l'année 2020 vient de se classer comme la plus chaude ex-aequo jamais enregistrée) "la préservation de la biodiversité est quelque part notre assurance vie collective".


Construire la mobilisation: Or, la diplomatie verte a pris du retard, avec une quasi année blanche en 2020. Côté biodiversité, le congrès de l'Union internationale de conservation de la nature et la COP15, qui a pour objectif d'établir un plan mondial pour protéger et restaurer d'ici 2050 les écosystèmes indispensables à l'humanité, ont dû être reportés à l'automne 2021. Côté climat, la COP26 prévue à Glasgow (Ecosse) a aussi été retardée d'un an, à novembre 2021 si tout va bien.
 
Le "One Planet" ambitionne donc de "participer à la construction de la mobilisation" pour réussir cette séquence diplomatique en "montrant qu'il est possible d'agir pour la préservation de la planète, de la biodiversité, de façon très concrète".
Concernant la protection des écosystèmes, le sommet veut relancer la "Coalition de la haute ambition pour la nature" - chapeautée par la France, la Grande-Bretagne et le Costa Rica -, avec pour objectif d'y intégrer une cinquantaine de pays, chacun s'engageant à placer 30% de son territoire en espaces protégés.
 
Sur la question des financements en faveur de la biodiversité, il ambitionne de porter une coalition visant à consacrer 30% des financements publics en faveur du climat à des "solutions basées sur la nature" (reboisement par exemple). La création d'une alliance d'investisseurs privés pourrait également être annoncée.
Dans le domaine de l'agroécologie, divers projets devraient être annoncés. Le "One Planet" sera également précédé d'un forum de l'investissement consacré au programme de "Grande muraille verte" de l'Union africaine, qui vise à lutter contre la désertification autour du Sahara. Forum qui a pour objectif d'obtenir des engagements atteignant au total 10 milliards de dollars. Un dispositif de suivi doit également être mis en place.
 
Et sur le dossier lien entre biodiversité et santé, le "One Planet" doit notamment lancer une alliance de recherche sur la "prévention de l'émergence de zoonoses" (Prezode), visant à fédérer divers programmes existants.

Selon AFP - La Tribune - samedi 9 janvier 2021

Biodiversité selon Mr Bruno David...

Il répond aux questions par téléphone depuis son bureau du Jardin des Plantes, à Paris, et décrit avec bonheur le platane d'Orient devant sa fenêtre, planté par le naturaliste Buffon en 1785. "Cet arbre est bien plus grand que moi, mais lui n'a pas bougé depuis 235 ans, explique Bruno David, le président du Muséum d'histoire naturelle. Il ne démultiplie pas son empreinte sur la planète, alors que moi, oui." Dans un livre à paraître le 6 janvier*, le paléontologue et biologiste marin interroge la réalité de la sixième extinction de biodiversité ; après la cinquième durant le Crétacé et la disparition des dinosaures il y a environ 66 millions d'années. "Nous sommes en réalité très loin des crises du passé, explique-t-il. Mais ce qui est inquiétant, c'est le rythme : on va cent à mille fois plus vite en direction d'une crise." A travers des exemples saisissants, l'ancien chercheur au CNRS décrit le drame silencieux qui se noue dans nos campagnes comme au bout du monde, et les différents moyens d'y remédier.
 
Pourquoi existe-t-il selon vous un "match déséquilibré" entre la lutte pour le climat et la préservation de la biodiversité?
Le climat peut être réduit à deux variables que tout le monde connaît : il fait froid ou chaud, il pleut ou il fait beau. Le modéliser n'est pas facile mais on y arrive. La biodiversité, c'est du vivant, des millions d'espèces, des milliers d'écosystèmes ; mais 
aussi une question d'abondance. Tout ça interagit, et il est difficile d'avoir une approche globale

Il est plus difficile de faire les gros titres avec les vers de terre et les collemboles qu'avec les pandas
"
Pourquoi est-il plus facile de préserver la biodiversité que le climat?
Notre effort pour le climat est dilué dans le climat mondial et l'inertie du système est considérable. Si on était tous vertueux en France, ça ne se verrait pas… avant trente ou quarante ans! La biodiversité, elle, est très résiliente et revient très vite : on l'a vu pendant le confinement ou après Tchernobyl. Le retour sur investissement est rapide et gratifiant.
 
Ne s'est-on pas trop préoccupé des pandas et pas assez de la biodiversité locale dont nous dépendons ?
Il faut se préoccuper des deux car il y changera totalement la planète!
 
Pourquoi faut-il davantage regarder le déclin des populations que l'extinction de certaines espèces?
Nous sommes très loin du seuil des grandes crises du passé. Mais des individus de moins en moins nombreux, in fine, ça se termine par une extinction. Or nous avons partout des signes de déclin : les oiseaux et les petits mammifères en France, les insectes en Allemagne, les mammifères en Afrique. C'est exactement ce qui s'est produit lors des précédentes crises.
 
Pourquoi parlez-vous de "crises silencieuses"?
Il n'y a pas d'extinction du jour au lendemain. La représentation romancée où un dinosaure regarde avec terreur une météorite fondre sur lui est totalement fausse. Ces déclins d'abondance étaient en cours depuis dix millions d'années. La météorite, c'est le coup de grâce, mais quand elle arrive, il reste déjà peu de dinosaures. Une lignée finit par s'éteindre quand le nombre de descendants diminue. Ce n'est pas une hécatombe avec des morts partout. Aujourd'hui, on ne marche pas sur des oiseaux morts le long des chemins. Les animaux se reproduisent moins, il y a de moins en moins d'œufs, de poussins, d'individus, et ça finit par affecter les espèces. Le rythme est inquiétant : cent à mille fois plus rapide que celui des crises du passé. C'est aussi la première crise de biodiversité induite par une espèce.
Une étude de 2015 du Muséum montre qu'au fil de soixante-dix ans de dessins animés Disney s'installe un déclin de la biodiversité
"
Vit-on une rupture de l'homme avec la nature?
Il s'est toujours pensé hors de la nature. Après la Seconde Guerre mondiale, avec les premiers écolos, on a eu un regard compatissant sur la nature. Mais, en réalité, nous n'avons à être ni contre elle ni à son chevet car nous sommes dedans. On fait partie du jeu. Il faut occuper notre place et rien que notre place. Et ne pas oublier qu'en la protégeant, nous nous protégeons nous-mêmes.
 
Vous trouvez même notre déconnexion avec la nature dans les films de Disney!
Une étude de 2015 du Muséum montre qu'au fil de soixante-dix ans de dessins animés Disney s'installe un déclin de la biodiversité. Blanche-Neige ou Pinocchio étaient entourés de plus de vingt espèces animales, Mulan n'en a eu droit qu'à six. La nature y est de plus en plus simplifiée ; ça traduit une forme de déconnexion, quand bien même les discours portent souvent sur la protection des espèces. C'est un signe culturel inquiétant.
 
Faut-il chiffrer les services rendus par la nature? 
S'il n'y avait plus d'insectes pollinisateurs, ça coûterait entre 2,3 et 5,3 milliards d'euros chaque année en France. Affecter un prix à ce qu'apporte la nature en matière de services de purification de l'air, d'oxygène, de filtrage des eaux, de nourriture, de médicaments, peut aider à une prise de conscience

Il n'y aurait rien de pire que de croire qu'il suffit de se débarrasser des bêtes sauvages pour se débarrasser des virus
"
La crise du Covid doit-elle nous inciter à repenser notre lien au monde sauvage?
Il n'y aurait rien de pire que de croire qu'il suffit de se débarrasser des bêtes sauvages pour se débarrasser des virus. Il y a une règle dans la nature : "Kill the winner" ["tuer le vainqueur"]. Les pathogènes vont toujours s'intéresser aux espèces dominantes. Donc supprimer les animaux sauvages, c'est se mettre une cible dans le dos.
 
Pourquoi prônez-vous une transformation lente de nos sociétés?
Je ne vois pas comment le faire brutalement. Quand on a voulu mettre en place une taxe de 6 centimes sur l'essence, les Gilets jaunes sont apparus. Le problème reste l'acceptabilité sociale. On ne peut pas demander à tout le monde le même effort. Ce dont je rêve, c'est que chacun en fasse un à sa mesure. Car il n'y a pas de planète B!

Selon le JDD.



08/01/2021

La pollution par le Lindane en Occitanie est contrée grâce à la chimie verte...

POLLUTION - Pourtant interdit depuis vingt ans, l’insecticide Lindane reste toujours présent dans l’air que respirent les habitants d’Occitanie. Une équipe de chercheurs toulousains tente de désactiver ce pesticide et de le rendre utile 

Le Lindane est un insecticide que les moins de 20 ans ne devraient pas connaître, vu qu’il a été interdit en France en 1998. Ils le respirent pourtant, tous les jours. Dans une étude récente, l’Observatoire régional de l’air en Occitanie (Atmo Occitanie), l’identifie comme le pesticide le plus fréquemment détecté dans la région.
Alors, y a-t-il du trafic, de l’épandage pirate de ce produit aussi un temps utilisé par l’industrie pharmaceutique pour tuer puces et poux ? C’est plus compliqué. « Le Lindane est un composé chimique persistant, dont la durée de vie dans l’environnement peut être de plusieurs décennies, souligne Daniel Pla, chargé de recherche au Laboratoire Hétérochimie fondamentale et appliquée de l’Université Toulouse 3- Paul-Sabatier à Toulouse (LHFA, UT3-CNRS). Il reste aussi des sites de stockage, comme la décharge de Bailín, en Aragón (Espagne), juste de l’autre côté des Pyrénées. On y trouve 65.000 tonnes de déchets purs issus de la production ancienne de Lindane, et 342.000 tonnes de sols contaminés ». Et si, forcément, l’insecticide voyage chez le voisin occitan, on le retrouve aussi jusqu’en Arctique. Tant qu’il y aura du Lindane, ses molécules se volatiliseront dans l’air, seront transportées dans les nuages, retomberont en pluies, polluant sols et rivières…
Une unité de dépollution mobile

« Mais ce n’est pas une fatalité. La recherche répond parfois à aux préoccupations très concrètes des habitants », explique Ekaterina Mamontova, autre chercheuse du labo toulousain. Ce dernier se penche en effet depuis plusieurs mois sur « des technologies innovantes basées sur l’utilisation de catalyseurs, permettant la transformation de pesticides persistants comme le Lindane, en produits à valeur ajoutée avec des applications dans le secteur des matériaux, pharmaceutique ou de la chimie médicinale », en molécules inoffensives. Les expériences ont commencé en laboratoire, avec gants et visières, dans le cadre du projet transpyrénéen TRIPyr, porté par le LHFA, qui s’intéresse à la valorisation des résidus industriels et réunit des laboratoires de recherche français et espagnols, des associations technologiques, et une PME tarnaise.

Et une fois les procédés de chimie verte mis au point, les chercheurs imaginent des solutions très pratiques pour « désamorcer » le Lindane. « L’objectif final est de développer une unité mobile pour transformer directement les déchets sur leur site de stockage », détaille Montserrat Gomez, professeure à l’université Toulouse 3 et membre de l’équipe. Ainsi, le Lindane pourrait être désactivé directement sur la décharge espagnole ou sur les autres sites de stockage où il est encore présent.
Ces processus de transformation de déchets peuvent aussi être utilisés pour la valorisation d’autres polluants dont on peine à se débarrasser.

Selon Mme Hélène Ménal - 20 Minutes - mercredi 25 novembre 2020

07/01/2021

Déchets plastiques à valoriser...

Pendant de nombreuses années, la civilisation humaine a été habituée à vivre selon un modèle « fabriquer, prendre, jeter ». Une conséquence de ce mode de vie est la production à grande échelle de déchets plastiques. Au cours des cinq dernières décennies, la production mondiale de plastiques a augmenté régulièrement, atteignant une production annuelle globale de 359 millions de tonnes en 2018 ; on estime que ces chiffres continueront à augmenter dans les années à venir.
En raison de cette production élevée, l’un des grands défis à relever est la gestion de ces déchets. Dans le passé, en raison des coûts élevés, les matières plastiques n’étaient pas recyclées. Cependant, avec la mise en œuvre de nouvelles lois et règlements, il devient de plus en plus urgent de développer de nouvelles technologies efficaces, non polluantes et qui s’adaptent facilement à différents types de plastiques ; l’objectif étant de recycler 50 % de déchets plastiques en 2025 en 55 % en 2030, contre environ 35 % actuellement en France et en Belgique.
 Une façon de gérer ces résidus plastiques est l’incinération. Dans ce cas de figure, il est possible de tirer profit du potentiel énergétique de ces plastiques pouvant ainsi générer de l’électricité. Les déchets plastiques ont un haut pouvoir calorifique. Leur combustion permet de chauffer l’eau et de générer la vapeur. La vapeur met en rotation la turbine, dont l’énergie mécanique est convertie en électricité à l’aide d’un alternateur. Cependant, cette méthode présente l’inconvénient d’émettre des gaz à effet de serre, en particulier du dioxyde de carbone (CO2) et parfois de produits toxiques, tels que les gaz acides (HCl, SO2, HF), les dioxines, les furannes, les métaux lourds, les composés polychlorés…


Comment recycle-t-on le plastique aujourd’hui ? 

Au fil des ans, plusieurs méthodes de recyclage ont été développées, comme le « recyclage primaire », où les plastiques usagés sont valorisés par « extrusion », générant des matériaux similaires aux matériaux initiaux. Toutefois, ce type de processus nécessite une collecte des déchets plastiques sélective et séparée pour chaque type de plastique : polyéthylène, polypropylène, etc., ce qui pose un problème de coûts d’exploitation importants. Le plus souvent, les déchets plastiques « triés » sont en effet des mélanges de différents types de matières plastiques.
Le recyclage mécanique « secondaire » comprend la collecte, le tri et le lavage des déchets. Ensuite, les plastiques sont directement fondus et moulés dans une nouvelle forme, ou transformés en granulés. Le recyclage secondaire n’est possible que lorsque les déchets plastiques sont constitués de polymères simples, car plus les déchets sont complexes et contaminés, plus il est difficile de les trier et recycler par cette technique.
En plus du recyclage primaire et secondaire, le « recyclage tertiaire » est un recyclage chimique. Dans ce type de recyclage, on convertit des matières plastiques en molécules plus petites, généralement des liquides ou des gaz, comme l’huile de pyrolyse ou le gaz de synthèse, qui sont couramment utilisées comme matière première pour obtenir de nouveaux carburants (kérosène, diméthyléther, gasoil) et des produits chimiques (par exemple méthanol, oléfines, alcools, engrais, insecticides, fongicides).
 
Parmi toutes les méthodes de recyclage, le « recyclage chimique » a récemment attiré l’attention, en particulier les méthodes de pyrolyse, d’ hydrocraquage où les plastiques sont mélangés avec des produits pétroliers et traités simultanément avec eux dans les unités existantes de raffinage, ainsi que la gazéification.
Parmi ces trois méthodes de recyclage chimique, la gazéification est particulièrement intéressante, car elle présente le grand avantage de traiter des polymères hétérogènes et contaminés tout en nécessitant peu de prétraitements. Elle permet aussi d’obtenir le « gaz de synthèse », mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone, qui est utilisé dans diverses applications comme carburant gazeux ou intermédiaire chimique, par exemple, pour la synthèse des carburants liquides et du méthanol.


De nouvelles méthodes de valorisation des déchets pour l’échelle industrielle: Avec des acteurs industriels du secteur, nous avons identifié des flux de déchets plastiques présentant un intérêt pour la gazéification, c’est-à-dire ceux composés de déchets de polyéthylène, polypropylène, polystyrène, de mousses de polyuréthane rigides et flexibles, d’emballages multicouches, ou encore de composites renforcés par des fibres de carbone ou de carbure de tungstène, qui ont trouvé des applications dans l’industrie aérospatiale, automobile et maritime. L’idée est de produire des produits chimiques de base à partir de déchets plastiques, en vue de leur réutilisation dans l’industrie. Notre projet européen Interreg Psyche porte sur la gazéification des déchets plastiques en gaz de synthèse et ensuite, sur la conversion du gaz de synthèse en oléfines légères. Un gazéificateur pilote fondé sur la technologie Vortex élaborée par l’université de Gand, est en cours de dimensionnement à l’université catholique de Louvain. Ce gazéificateur est fondé sur le mouvement rotatif des gaz et des particules solides, qui permet de mélanger mieux les réactifs et d’obtenir un meilleur transfert de chaleur par rapport aux technologies de gazéification classiques. Le dimensionnement d’un réacteur implique le calcul de son volume et du débit des matières premières nécessaires pour obtenir la productivité souhaitée. 

Ensuite, nous souhaitons produire, à partir de gaz de synthèse, des produits chimiques de base pour l’industrie, en l’occurrence des « oléfines légères » : éthylène, propylène et butylène. Les oléfines sont des blocs synthétiques essentiels dans l’industrie chimique, très utilisés dans la synthèse de divers produits tels que les polymères, les peintures et les solvants. Traditionnellement, les oléfines légères sont obtenues par pyrolyse, vapocraquage ou par craquage catalytique fluide du pétrole, mais ces procédés génèrent beaucoup de sous-produits et ils ont un coût élevé. C’est pourquoi des voies alternatives pour l’obtention d’oléfines légères sont à l’étude.


Développer de nouveaux catalyseurs:Le plus grand défi est le développement de catalyseurs, substances qui augmentent la vitesse d’une réaction chimique sans paraître participer à cette réaction, sélectifs et stables lors leur fonctionnement pendant plusieurs mois. Ces catalyseurs permettent d’obtenir le rendement important en oléfines légères et évitent la formation des sous-produits dans un procédé Fischer-Tropsch qui convertit le gaz de synthèse issu de la gazéification en hydrocarbures. Notre équipe lilloise développe des catalyseurs à haute performance pour la production d’oléfines à partir de gaz de synthèse. Le gaz de synthèse issu de la gazéification des plastiques contient des impuretés nocives pour les catalyseurs. L’épuration de gaz dans le cadre du projet Psyche est réalisée par le Centre de Ressources Technologiques en Chimie (CERTECH).Dans le cadre du projet PSYCHE, nous avons découvert de nouveaux promoteurs extrêmement efficaces pour les catalyseurs à base de fer. Ces promoteurs améliorent la productivité de catalyseurs et réduisent la formation des sous-produits de réaction. Ils sont à base des métaux utilisés habituellement pour la soudure tels que le bismuth, l’étain et l’antimoine, qui sont mobiles à la surface extrêmement élevée et forment des nanoparticules de type coquille d’œuf.
Forts d’une compréhension fondamentale du mécanisme de la synthèse Fischer-Tropsch, de la structure du catalyseur et de la modélisation de la cinétique de réaction en collaboration avec l’université de Gand, nous avons réussi à augmenter 10 fois le rendement en oléfines légères. Les catalyseurs nouvellement développés dans le cadre de ce projet présentent une stabilité accrue contre le frittage et le dépôt de carbone, ce qui permettrait leur utilisation éventuelle dans la synthèse industrielle des oléfines légères à partir du gaz de synthèse généré par la gazéification des déchets plastiques. L’efficacité carbone de synthèse d’oléfines légères à partir de déchets plastiques par cette nouvelle technologie atteint 35-40 %. Cette technologie offre une solution durable à la combustion des déchets plastiques spécifiques. L’utilisation du gaz de synthèse obtenu par la gazéification des déchets plastiques pour la production de produits chimiques crée aussi une réutilisation ce qui permet de réduire l’utilisation des matières premières fossiles.

Cette analyse a été rédigée par Andrei Khodakov, directeur de recherche au CNRS, Deizi Peron, post-doctorante (tous deux à l’Université de Lille) et Alan Barrios, doctorant à l’École Centrale de Lille. L’article original a été publié sur le site de The Conversation. Selon 20 Minutes.

 

04/01/2021

Une alternative au glyphosate à la SNCF...

"On a trouvé une solution!" Soulagement à la SNCF, qui cherchait depuis plusieurs années une alternative abordable au glyphosate, dont elle est une grande utilisatrice pour désherber ses voies et leurs abords immédiats.
Pour SNCF Réseau, désherber constitue un impératif de sécurité: la végétation pourrait retenir l'eau et déformer la plateforme (et donc les rails) de ses 30.000 kilomètres de lignes. Les touffes d'herbe pourraient en outre gêner les rayons laser vérifiant l'écartement des voies ou perturber les tournées d'inspection des cheminots.
Quant aux pistes longeant les voies, elles doivent impérativement être dégagées pour que les agents puissent se déplacer rapidement et le cas échéant évacuer les voyageurs en cas de problème.
Pour occire cette végétation indésirable, des "trains désherbeurs" passent au printemps. Ils aspergent les voies et les pistes d'une solution à base de glyphosate, un produit accusé de provoquer des cancers. La SNCF en utilise entre 35 à 38 tonnes par an, ce qui en fait la plus grande utilisatrice de France... avec 0,4% du total.
Un autre herbicide plus naturel
Le groupe public s'est lancé dans la recherche d'alternatives au glyphosate depuis 2016, dans la perspective d'une interdiction du produit. Et l'annonce de l'arrêt de son utilisation fin 2021 commençait à donner des sueurs froides à ses ingénieurs... et aux comptables, alors que SNCF Réseau manque de moyens pour entretenir le réseau.
On a trouvé une solution qui reste herbicide, explique Jean-Pierre Pujols, responsable de la maîtrise de la végétation chez SNCF Réseau. On va commencer à utiliser ce nouveau mélange l'année prochaine, et le généraliser en 2022".
Il s'agit d'un produit composé à plus de 95% d'acide pélargonique, un produit de biocontrôle (utilisant des produits naturels) et d'une molécule de synthèse de la famille des sulfonylurées, "puisque l'acide pélargonique seul ne fonctionne pas", détaille-t-il.
"Ca donne un mélange qui s'approche du glyphosate sans l'atteindre", ce qui imposera de passer deux fois par an avec des matériels plus précis.
110 millions d'euros de coûts supplémentaires
La nouvelle solution donne tout de même satisfaction, même si elle est beaucoup plus chère, plus visqueuse et exige d'embarquer de plus grands volumes. Mais elle ne suscite pour l'instant pas de polémique, indique le responsable.
Le mélange sera uniquement utilisé sur les voies et les pistes, mais pas sur leurs abords -à plus de 3 mètres, à proximité des habitations-, qu'il faudra faucher, conformément à la récente loi Egalim (pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous).
On estime notre surcoût de maintenance lié à la sortie du glyphosate et à la loi Egalim à environ 110 millions par an", avance Jean-Pierre Pujols. Bien moins que les 300 à 500 millions d'euros un temps avancés en l'absence de solution.Cette somme devrait s'ajouter aux 150 millions actuellement dépensés pour la maîtrise de la végétation, ce qui ferait passer l'enveloppe annuelle à quelque 260 millions d'euros.
Plan de relance
Pour couvrir la dépense, le plan de relance du gouvernement vient d'attribuer 1,5 milliard d'euros "pour sécuriser et rendre plus durables les activités du groupe SNCF", ce qui comprend la sortie du glyphosate, mais aussi l'entretien de ponts. "Les arbitrages ne sont pas totalement terminés", selon Jean-Pierre Pujols, qui note qu'il faudra acheter de nouveaux matériels, des machines intelligentes détectant automatiquement les plantes à asperger, notamment.
A plus long terme, "on essaie de trouver des solutions qui nous permettraient de sortir des produits phytosanitaires de synthèse", note Jean-Pierre Pujols.
SNCF Réseau "regarde", avec ses voisins européens, d'autres solutions: de nouveaux produits de biocontrôle qui pourraient être utilisés seuls pour détruire les plantes, le désherbage électrique, la vapeur d'eau, des robots faucheurs...
La société publique envisage aussi une étude de faisabilité sur les ondes électromagnétiques et songe à la pose de géotextiles, des matériaux synthétiques, sur les pistes, ou à l'ensemencement choisi de certaines voies de service, en laissant délibérément pousser des plantes que l'on maîtrise.

Selon BFM-TV

03/01/2021

Coût carbone et extraction des métaux...

Une récente étude tente d'évaluer l'impact et le coût carbone de l'extraction et du raffinage de 17 métaux employés notamment dans les technologies numériques et les énergies vertes.
Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Après la chasse, le ski, la biodiversité, la sobriété, le zèle de l’Etat face aux associations écolos, les manipulations du recyclage, cette semaine : les géants du numérique sont-ils aussi «verts» qu’ils le prétendent ?
 
On a tous en tête l’image, cliché, de ces mines à ciel ouvert avec des pelleteuses plantées au milieu d’énormes monticules de terres ocres à la recherche, on l’imagine, de métaux précieux. La consommation de ces ressources (tous types de métaux confondus), c’est désormais connu, explose avec le boom des technologies numériques et des énergies renouvelables : plus 250 % entre 1970 et 2017, d’après les chiffres de France Stratégie.
«A eux seuls, l’extraction et le raffinage des métaux sont à l’origine d’un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec toutefois des variations considérables», développe dans une étude l’institution gouvernementale. Elle a tâché d’évaluer la plus quantifiable des multiples conséquences négatives de ces activités d’extraction et de raffinage, à savoir l’impact carbone de 17 matières premières réparties en quatre catégories (métaux de base, d’alliage, précieux et high-tech). Cela s’inscrit dans le cadre d'«un objectif fixé par la Feuille de route pour l’économie circulaire initiée par le gouvernement en 2018». Des responsables des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont par ailleurs été récemment auditionnés par le Sénat dans le cadre de la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental du numérique.

Le numérique est un gros consommateur d’aluminium, de certains aciers et de cuivre qui sert notamment «dans les réseaux de télécommunications fixes (réseaux DSL et réseaux coaxiaux), et pour assurer des fonctions de connexion électrique au sein de certains composants des équipements électroniques tels que les ordinateurs, les téléphones mobiles et les tablettes». Sur les 24 millions de tonnes de cuivre consommées dans le monde en 2017, «la part liée à la conductivité électrique du cuivre atteint quasiment 60 %, soit environ 11 millions de tonnes pour la génération, la distribution et la transmission d’électricité, et 3 millions de tonnes pour le sous-ensemble des équipements électriques et électroniques auquel le numérique appartient», précise un autre rapport de France Stratégie.
Des émissions de CO importantes

Si on se penche sur le bilan carbone, on trouve que «20 600 tonnes de CO sont émises pour une tonne extraite et raffinée de platine, 5 100 tonnes de CO pour une tonne d’or, quand l’acier ne consomme que 2 tonnes de CO et l’aluminium 17». Cependant en volume, «deux métaux concentrent l’essentiel des émissions : l’acier et l’aluminium produisent à eux seuls près des neuf dixièmes des émissions de CO des métaux étudiés» dans la première note. 
 
A titre d’exemple, pour la fabrication d’un smartphone, «une cinquantaine de métaux sont nécessaires, soit deux fois plus que pour un téléphone portable ancienne génération», estime l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Ademe) Dans e détail de répartition, ça donne : 80 à 85 % de métaux ferreux et non ferreux (cuivre, aluminium, zinc, étain, chrome, nickel…), 0,5 % de métaux précieux (or, argent, platine, palladium…), 0,1 % de terres rares et métaux spéciaux (europium, yttrium, terbium, gallium, tungstène, indium, tantale…) et 15 à 20 % d’autres substances (magnésium, carbone, cobalt, lithium…). «Bien que consommés en très faibles quantités, ces petits métaux et métaux précieux sont vite devenus indispensables, par leurs caractéristiques exceptionnelles, pour amplifier les performances de nos équipements», est-il encore souligné. Difficile de ne pas songer aux dix milliards de smartphones vendus dans le monde entre 2007 et 2018, et à Apple qui commercialise chaque année plusieurs modèles d’iPhone notamment.
Taxe aux frontières
 
Pour estimer un tel coût métal par métal, il a donc fallu calculer (en gigajoules) la dépense énergétique nécessaire pour extraire et raffiner chacun d’entre eux. Pour ce faire, France Stratégie s’est servie des données disponibles dans la littérature scientifique. «On calcule d’abord le contenu carbone du mix énergétique d’un pays [c’est-à-dire à partir des différentes sources d’énergies primaires consommées, ndlr] qu’on multiplie par tonne de métaux extraits. Une fois cette pollution CO calculée, on peut valoriser cette externalité négative et la faire payer», dans le cadre d’une éventuelle taxe carbone, explique Julien Bueb, auteur de l’étude. Reste à savoir quel prix appliquer.
Mais avant, il convient de connaître l’origine du produit. Etant donné le peu d’activités d’extraction et de raffinage en Europe, il pourrait être plus judicieux d’établir un ajustement carbone aux frontière (sorte de taxe basée sur un prix élevé donné au CO2), en fonction de la taille et du secteur de l’entreprise, souligne le spécialiste en économie de l’environnement et des matières premières. Pour ce qui est du montant, l’étude soumet deux propositions : une taxe entre 38 et 76 euros la tonne de CO à l’horizon 2020 au niveau mondial, comme le préconise la Commission Stern-Stiglitz ou un coût carbone de l’ordre de 250 euros la tonne d’ici 2030 au niveau national, selon les travaux de la commission Quinet. De quoi inciter les pays extracteurs et raffineurs de métaux à investir dans des techniques moins énergivores afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur. Un tel mécanisme d'ajustement aux frontières fait son chemin au niveau européen et pourrait aboutir mi-2021.

Selon Mme Aurore Coulaud- Libération

01/01/2021

Aides au logement...

Mme Laurence Ollivier dans Version Fémina nous expose les différents dispositifs de l'ANIL ou Agence nationale pour l'information sur le logement que ce soit pour acheter ou pour louer un logement.

Pour acheter tout d'abord:

- Le PTZ ou prêt à taux zéro. Il est aidé par l'Etat  et attribué sous certaines conditions (revenus, premier achat....). Il permet de financer jusqu'à 40% du coût d'achat dans le neuf ou l'ancien avec travaux. Se renseigner auprès de sa banque.

- Le Prêt Action Logement. Il est accordé au taux de 1% pour la construction ou l'acquisition dans le neuf ou l'ancien aux salariés d'une entreprise du secteur privé non agricole de 10 salariés et plus. Il représente environ 30% du coût total et oscille entre 7 000 et 25 000 euros selon la zone géographique. Se renseigner sur actionlogement .fr

-Autres. Certaines municipalités (Nantes, Marseille, Paris...) mettent aussi en place des aides pour faciliter l'accession à la propriété. Se renseigner auprès de votre ADIL (coordonnées  sur anil.org /lanil-et-les-adil/votre-adil)

 

Pour louer ensuite:

- APL ou aide personnalisée au logement, ALF (allocation de logement familiale), ALS (Allocation de logement sociale). Elles sont versées par la CAF ou Caisse d'Allocation Familiale pour vous aider à payer votre loyer. Leur montant varie selon vos ressources, le loyer et la localisation de votre logement. L'estimation peut être faite sur caf.fr.

Garantie Visale: C'est une caution gratuite accordée par l'Etat à certains locataires (jeunes, salariés du secteur privé en mobilité professionnelle...) qui couvre jusqu'à 36 impayés de loyers et de charges. Se renseigner sur visale.fr.

Avance Loca-Pass: Ce prêt à 0% plafonné à 1 200 euros et attribué par Action Logement peut aider à financer un dépôt de garantie. Voir les conditions d'éligibilité sur locapass-actionlogement.fr.

Aide Mobili-Jeune: Cette subvention est destinée aux moins de 30 ans. Elle peut aller de 10 à 100 euros par mois pour alléger les charges du loyer. Pour info, voir sur actionlogement.fr.

FSL (fonds de solidarité pour le logement): Dans chaque département, il accompagne les personnes en difficulté. Il peut au cas par cas attribuer prêts et subventions pour régler dettes locatives, factures d'énergie... Se renseigner auprès de votre ADIL et de SOS loyers impayés au numéro vert gratuit: 0805 160075.

Lyliane

 

 

31/12/2020

Favoriser les produits locaux dans les grandes surfaces et les cantines...

Les aliments du terroir seront davantage mis en valeur au sein des grandes surfaces. Grâce à une charte solidaire dont il a annoncé la mise en place lundi sur Europe 1, Julien Denormandie, ​ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, veut promouvoir les produits "frais et locaux". Signée par "toutes les grandes enseignes", elle doit être adoptée dans la journée et être déployée "dès le début d'année". 
Un visuel "très clair" pour repérer les produits locaux
"Nous allons mettre en place un visuel très clair qui s'appellera 'A vos goûts, à vos territoires' qui permettra aux consommateurs de repérer rapidement les produits frais", détaille le ministre. Une "bannière commune" dont l'impression commence "dès maintenant" afin d'être déployée au plus vite dans les supermarchés. L'engagement des grandes surfaces est une marque de "solidarité", assure-t-il, ajoutant que celui-ci ne sera "pas coercitif". 
 
Autre engagement du ministre en faveur des produits locaux : les utiliser davantage au sein de la restauration collective. "Il faut les mettre à fond dans nos cantines", appuie Julien Denormandie. Dans le plan de relance, 50 millions d'euros seront d'ailleurs prévus pour "renforcer les cantines dans la promotion des produits frais". 

Selon Mme Laetitia Drevet - Europe 1 - lundi 9 novembre 2020

30/12/2020

Voilier Tara en mission scientifique...

"On va prélever de l'invisible". La goélette Tara a mis les voiles samedi depuis Lorient, cap vers l'hémisphère Sud, pour une nouvelle mission scientifique qui doit sonder les mystères des micro-organismes marins, et comprendre le rôle clé qu'ils jouent sur l'écosystème océanique.
Le célèbre voilier conçu par l'explorateur Jean-Louis Étienne s'est élancé en fin d'après-midi, par temps fais et sec, de son port d'attache breton, dont les quais étaient quasiment déserts, Covid oblige.
"C'est très bizarre, d'habitude notre départ est festif, il y a la foule, des animations...", a commenté Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara Océan, soulagé que le projet démarre enfin après maints reports liés à la crise sanitaire.
La date finalement arrêtée, samedi, est symbolique, puisque c'est le jour du 5e anniversaire de l'accord de Paris sur le climat. "Elle rappelle que le court terme, avec la crise du Covid, ne doit pas nous faire oublier les enjeux du long terme" du réchauffement climatique, dont l'océan est le "parent pauvre", selon Romain Troublé. Le navire - 36 mètres de long, 10 mètres de large - file droit vers Punta Arenas au sud du Chili, où les premiers scientifiques embarqueront en février. Il doit parcourir au total de près de 38.000 milles (70.000 km) en mer, avec 21 escales, pendant 21 mois.
Objectif: sonder le "microbiome", cette face cachée des océans constituée de millions d'espèces pour la plupart invisibles à l'oeil nu: virus - un simple sceau d'eau de mer en contient dix milliards - , bactéries et organismes unicellulaires ni plantes, ni animaux, comme les protistes ou les archées.
Ils peuvent vivre flottants, attachés aux autres organismes comme le zooplancton, ou à l'intérieur d'autres organismes, à l'instar du microbiote humain, ces milliards de micro-organismes vivant dans notre intestin. 
- "Boule de cristal" - Décrits dès la fin du XIXe siècle par biologiste allemand Ernst Haeckel, et largement répertoriés grâce à la précédente mission "Tara Océans", ces micro-organismes représentent "au moins deux tiers de toute la biomasse des océans", soit quatre fois plus que la biomasse cumulée de tous les insectes sur Terre, explique Chris Bowler, directeur scientifique du consortium Tara Océan. 
Mais de leur fonctionnement, on ignore tout. L'enjeu de "Tara Microbiome" est donc de sonder le "théâtre d'activité" de cette vie microbienne, essentielle à tout l'écosystème océanique, et qui constitue le premier maillon de la chaîne alimentaire.
Comment ce peuple invisible produit-il de l'oxygène ? Comment stocke-t-il le CO2 ? Comment réagit-il au réchauffement climatique, aux pollutions ?
"On va se mettre dans la peau d'un microbe pour comprendre", résume Colomban de Vargas, directeur de recherche au CNRS, co-directeur de la mission "Microbiomes".A bord, l'équipage sondera l'eau de mer jusqu'à 1.000 mètres de profondeur, collectera plusieurs dizaines de milliers d'échantillons, qui seront conservés à des températures de froid extrême dans de l'azote liquide. "On va prélever de l'invisible", ironise Romain Troublé.
Après le Chili, la goélette longera l'Amérique du Sud jusqu'au canal de Panama, transitera par les Antilles françaises, redescendra le long de l'Amazonie, de l'Argentine, puis mettra le cap sur la mer de Weddell, en Antarctique. 
De l'Antarctique, elle remontera en Afrique du Sud, en mars 2022, puis longera le continent africain, avec plusieurs escales, avant de rejoindre Lisbonne en septembre 2022 et de rentrer en France.
Ce trajet assez proche des côtes permettra d'échantillonner des "gradients", des paramètres environnementaux qui changent très rapidement dans un espace réduit du fait de l'interaction entre la Terre et la mer (différences de salinité et de température quand un glacier fond, de niveau pollution quand un fleuve se jette dans le mer, etc.).
"Ces gradients sont un résumé à une petite échelle d'une variation qui va se réaliser à l'échelle planétaire. C'est une boule de cristal", analyse Colomban de Vargas, directeur de recherche au CNRS.
Au total, quinze marins et 80 chercheurs se relaieront à bord, avec 42 institutions scientifiques impliquées dans 13 pays, dont la France, le Chili, le Brésil, l'Italie ou l'Afrique du Sud.
Après Tara Océans, Tara Pacific et Tara Microplastiques notamment, Tara Microbiomes est la 12e mission depuis le lancement, en 2003, de ces expéditions par Etienne Bourgois et Agnès b...

Selon GEO - samedi 12 décembre 2020

29/12/2020

Un moteur propulsé à l'iode pour l'envoi des satellites mis au point en France...

Lorsque nous l'avions rencontrée à l'automne 2019, la fondatrice de ThrustMe, Ane Aanesland, était formelle : elle pouvait diviser par deux le prix d'un propulseur pour nanosatellite, tout en le rendant plus durable et écolo. Sa solution ? Un moteur électrique qui propulse l'engin miniature non pas avec du gaz xénon, rare, cher et compliqué à stocker, mais avec de l'iode, un ergol (le « carburant ») bon marché qui peut se stocker sous forme solide dans le satellite. Son rêve s'est réalisé le 6 novembre 2020, avec la mise en orbite du prototype depuis la base chinoise de Taiyuan.
La pandémie mondiale de Covid-19 leur a mis quelques bâtons dans les réacteurs, mais le nanosatellite s'est bien envolé comme prévu. « Nous avons dû développer, tester et livrer notre moteur pendant la période où les voyages étaient limités », explique la Norvégienne installée en France, sur le site du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Notre portrait Ane Aanesland : des aurores boréales à la physique des plasmas
Une « solution élégante »
Issu de recherches menées au CNRS et à l'École polytechnique, le moteur inventé par ThrustMe est révolutionnaire. La propulsion chimique des satellites, ancien système consistant à embarquer puis à éjecter de la matière à haute pression pour générer un déplacement, a peu à peu laissé place, ces dernières années, à des systèmes hybrides, combinant ergol et électricité. Cette dernière étant fournie par les panneaux solaires, le poids au lancement est fortement réduit.Les quelques nanosatellites actuels dotés d'une propulsion électrique utilisent en majorité un gaz rare, le xénon, transformé en plasma grâce à un champ électrique. Mais cet ergol présente trois inconvénients majeurs : il nécessite un réservoir à haute pression, il est extrêmement cher et le système rejette un flux d'ions qui doivent être neutralisés (au sens électrique) par une cathode, sans laquelle le satellite se charge négativement et attire les ions qu'il expulse. « Cela peut créer de petits éclairs destructeurs pour le satellite », nous expliquait en 2019 Thomas Liénart, chef du service de propulsion spatiale au Centre national d'études spatiales (Cnes). Mais Ane Aanesland et Dmytro Rafalskyi, les deux fondateurs de ThrustMe, ont trouvé une « solution vraiment élégante : en appliquant une différence de potentiel électrique non pas fixe, mais variable entre les deux grilles [d'expulsion du plasma, NDLR], le moteur libère alternativement des ions et des électrons, ce qui neutralise le flux de plasma », poursuit Thomas Liénart.
Un marché prometteur
Pour son système qui combine l'iode avec l'électricité, Ane Aanesland a reçu la médaille de l'innovation du CNRS en 2019. Durable et bon marché, il peut permettre de démocratiser la propulsion pour les petits engins. « L'innovation de ThrustMe tient en deux axes : d'une part, l'utilisation de l'iode solide, plus dense que le xénon et qui ne nécessite pas de réservoir à haute pression, et, d'autre part, la suppression de la cathode, élément fragile et coûteux », résume Thomas Liénart.
Le marché des nanosatellites est en très forte progression, avec les nombreux projets de constellations comme Starlink, de SpaceX, ou OneWeb, qui comportent chacune plusieurs milliers d'engins. Trop petits pour être équipés de moteurs chimiques « à l'ancienne », lourds et chers, leur propulsion n'en est pas moins un enjeu majeur : sans elle, ils sont condamnés à sortir de leur orbite et à se consumer dans l'atmosphère. « Le marché pour la propulsion spatiale est aujourd'hui à 40 % en Chine, suivie par les États-Unis et, en plus faible proportion, l'Europe », explique Ane Aanesland pour justifier le recours au lanceur chinois de SpaceTy. ThrustMe a aussi signé en septembre 2020 un contrat avec l'Agence spatiale européenne (ESA), grâce au soutien de la France et de la Commission européenne, pour le développement de nouveaux systèmes de propulsion.

Selon Le Point

Elevage de faisans pour la chasse dans la Drôme: est-ce de l'agribashing?

L’association One Voice a publié une vidéo, mercredi 2 décembre, tournée dans un élevage de faisans, à Parnans (Drôme). Elle dénonce dans ce clip les conditions de vie de ces animaux destinés à la chasse. L'association a porté plainte contre l'élevage. La propriétaire de l'exploitation pointe, elle, de l'« agribashing ». Le Syndicat des producteurs de gibier de chasse prévoit de porter plainte pour « intrusion illégale sur une propriété privée ».
 
Une nouvelle vidéo choc a été publiée mercredi 2 décembre par l’association One Voice. Elle dénonce les conditions d’élevage de faisans destinés à la chasse, à Parnans (Drôme). Les images montrent des animaux évoluant dans une volière, sur un terrain boueux et détrempé, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
« En attendant leur dernière heure, les faisans croupissent dans des conditions infâmes », fulmine l’association qui regrette l'absence d'herbe dans leur enclos. One Voice a également relevé que les faisans vivaient au milieu de cadavres de leurs congénères à moitié recouverts de boue.
Aucun problème constaté par la préfecture
La publication de ces images a fait réagir Jean-Christophe Chastang, président du Syndicat des producteurs de gibier de chasse (SNPGC). Selon lui, la vidéo a été tournée en septembre dernier, « avec de forts orages, ce qui explique la boue, et il y a eu une brusque chute des températures qui a pu conduire les faisans à subir un choc thermique ».
La préfecture de la Drôme a indiqué à nos confrères qu’aucune procédure n’avait été établie contre cet élevage et qu'elle n'avait jamais reçu d'alerte le concernant. Aucune anomalie n'est jamais apparue lors des différents contrôles. 
Une plainte déposée
L’association a déposé une plainte contre l’élevage, pour « mauvais traitements commis par un professionnel ». Le SNPGC a également indiqué qu’il comptait porter plainte, pour « intrusion illégale sur une propriété privée ».
Jean-Christophe Chastang a par ailleurs condamné le mode opératoire de One Voice. « Ils filment un moment précis et ils essaient d'en faire une généralité, mais ce n'est vraiment pas la réalité », assure-t-il à France 3. La propriétaire de l’élevage dénonce, elle, de « l’agribashing ». 

Selon NG. - Ouest-France - jeudi 10 décembre 2020

27/12/2020

Dioxyde de titane: un additif dangereux à interdire définitivement...

Dans le Courrier du retraité comme dans la Lettre de l'association Agir pour l'Environnement, il est question d'une substance interdite depuis le 1er janvier 2020 en France pour un an concernant la mise sur le marché des denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane. Or, ce colorant référencé E 171 est utilisé à grande échelle nano dans les produits pharmaceutiques et cosmétiques, afin d'améliorer l'aspect des produits. L'ANSES fait état de plus de 10 000 tonnes de TiO2 produites et importées en France chaque année. Faute de renouvellement notifié à la Commission Européenne par le Ministre français de l'Economie, le dioxyde de titane pourrait revenir dans nos assiettes (plats cuisinés, confiseries, pâtisseries...) et dans notre environnement (peintures, articles de sport, crèmes solaires, eau de lavage des tissus...).

Il est pourtant recommandé par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de "limiter l'exposition des travailleurs, des consommateurs et de l'environnement en favorisant les produits dépourvus de nanoparticules". Les dimensions de ces particules (30 000 fois plus fines que l'épaisseur d'un cheveu) et leurs propriétés particulières leur permettent de pénétrer profondément les tissus physiologiques, les organes, y compris chez les nouveaux-nés et de s'y accumuler. Elles sont soupçonnées de générer des lésions précancéreuses. Agir pour l'Environnement a lancé une pétition, afin de maintenir la pression sur le gouvernement français. On peut la signer sur le site: www.stopdioxydedetitane.fr. Il est également possible de faire un don sur: https://soutenir.agirpourlenvironnement.org.

Lyliane

 

 

Phytostabilisation pour d'anciens sites miniers...

Imaginez un terrain à l’abandon, envahi par les mauvaises herbes… quoi de plus banal ? Mais c’est justement cette « banalité » qui est recherchée – et parfois difficile à obtenir – sur les sites d’anciennes mines. Car pour maîtriser les risques liés aux pollutions d’anciennes exploitations, micro-organismes et plantes sont mis à contribution. Ce « travail d’équipe » porte un nom : la phytostabilisation.
Le procédé a d’autant plus d’intérêt qu’il s’agit d’une technique écologique peu onéreuse, et que la France compte plus de 2000 dépôts de mines métalliques à traiter. Pour comprendre la pollution des sites miniers, il faut remonter à leur « genèse », l’activité minière. Afin d’accéder aux métaux intéressants, les mineurs doivent extraire de grandes quantités de roche. Puis, lorsque le filon concentré est atteint, il est nécessaire de broyer le minerai pour n’en retenir que la partie la plus concentrée en métal. Le résidu est généralement rejeté et déposé à proximité du site d’extraction.

En quoi ces résidus représentent-ils une source potentielle de pollution ? C’est qu’ils contiennent des éléments métalliques et d’autres substances toxiques, comme l’arsenic par exemple. Le hic étant que ces résidus, plages ou tas de sable, peuvent disséminer leurs poussières toxiques. Souvent, les minéraux économiquement intéressants correspondent aux sulfures métalliques, riches en soufre et en fer. Exposés à l’atmosphère et aux intempéries, ils sont dissous par des bactéries qui tirent leur énergie de leur oxydation. Cela peut produire des eaux acides polluées, généralement riches en fer et autres métaux. Or, les scientifiques ont découvert que des micro-organismes et des plantes pouvaient contribuer à piéger ces polluants.

Différents mécanismes contribuent à réduire la mobilité de ces polluants : les plantes peuvent retenir les particules de résidu dans leurs racines, modifier ou empêcher la circulation d’eau à travers le résidu, et les métaux sont piégés autour des racines par des processus pouvant associer plantes et micro-organismes.
Une ancienne mine d’argent du Massif central

Dans le cadre du projet scientifique Phytoselect – soutenu par la région Centre-Val-de-Loire et coordonné par l’Institut des sciences de la Terre d’Orléans avec la participation du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) – ce procédé de phytostabilisation a fait l’objet d’une évaluation approfondie.
Un résidu sableux et acide, riche en plomb et arsenic, a été prélevé sur le site de l’ancienne mine d’argent de Pontgibaud, dans le Puy-de-Dôme. Des expériences de laboratoire à petite échelle ont tout d’abord permis de choisir les meilleurs ingrédients qui seront mélangés à ce sol toxique et pauvre en nutriments pour permettre aux plantes de pousser et neutraliser les effets de la pollution.

Puis, plutôt que de passer directement des résultats de laboratoire « en pot » au test sur site, une phase intermédiaire a été réalisée dans un mésocosme métrique, soit une reproduction maîtrisée d’un petit morceau, à peu près d’un m3, du site réel. Ce dernier permet ainsi d’étudier, dans les conditions contrôlées du laboratoire, le comportement des polluants sur un profil de dépôt de résidu, de sa surface à la nappe souterraine. Le mésocosme est équipé de l’éclairage nécessaire pour la croissance des plantes et d’un système d’arrosage contrôlé, ainsi que de systèmes de mesure et de prélèvement d’eau à chaque profondeur.

L’expérimentation en mésocosme fournit de la sorte une image complète de ce qui se passe à l’intérieur du massif de résidus miniers lorsque les plantes se développent à sa surface.
Un an après l’amendement de surface et le semis des plants d’Agrostis, une herbacée dont les graines ont été collectées sur le site d’étude, les racines se sont bien développées et ont efficacement piégé les particules polluantes. Le flux d’eau percolant à travers les résidus a été diminué par rapport à l’état initial, probablement grâce à l’amélioration de la capacité du système à retenir de l’eau interstitielle, mais également en raison de la quantité d’eau absorbée et « transpirée » par les plantes.
Quels rôles jouent les micro-organismes au cours du processus de phytostabilisation ? Si certains contribuent à la dissémination des polluants par oxydation des sulfures présents dans les déchets, d’autres représentent des alliés précieux. Par exemple, des bactéries oxydent l’arsenic, le manganèse ou le fer, ce qui permet de piéger l’arsenic à la surface de particules, formées au cours des réactions d’oxydation. Au niveau des racines, des bactéries et champignons ont une action bénéfique sur la croissance des plantes. Plus profondément dans le massif de résidu, d’autres bactéries, appartenant au groupe des sulfato-réductrices pourraient se développer en absence d’oxygène. Ces micro-organismes, lorsqu’on leur fournit une source d’énergie organique, font précipiter sous forme de sulfures divers métaux ainsi que l’arsenic ou l’antimoine.

Ainsi, des mécanismes microbiens, lorsqu’ils sont judicieusement maîtrisés, permettent de piéger sous forme de phases solides les polluants initialement dissous. Pour cette raison, l’évolution des populations de micro-organismes au cours de la mise en place du procédé de phytostabilisation, à différentes profondeurs, est très attentivement examinée.
En conclusion, les plantes et les micro-organismes peuvent contribuer à piéger les polluants d’origine minière, tels que les métaux et les métalloïdes. L’ingénierie inspirée par la nature peut contribuer de façon non négligeable à la réduction des risques autour des anciennes mines, à travers des procédés nécessairement adaptés aux conditions particulières de chaque site (minéralogie, topologie, hydrologie, biodiversité).
Selon 20 Minutes avec The Conversation - 20 Minutes - mercredi 4 novembre 2020

25/12/2020

Les solutions du WWF pour lutter contre la déforestation...

Le WWF mobilise en ce moment l'ensemble des décideurs européens, afin que la Commission propose en 2021 une loi ambitieuse qui offre la garantie aux citoyens européens que leur consommation ne contribue pas à la déforestation. Du reste, une consultation publique organisée par la Commission européenne nous permet nous aussi de participer: wwf.fr/sengager-ensemble/une-loi-contre-la- deforestation.

Par ailleurs, un effort sur l'approvisionnement en huile de palme durable se doit d'être rapide et audacieux pour atteindre l'arrêt de la déforestation dans les forêts d'Asie du Sud-Est. En effet, il faut savoir que la production mondiale de matières premières à fort impact comme le soja  et l'huile de palme affecte plus de 193 espèces menacées sur la liste rouge de l'IUCN...soit respectivement 54% et 64% des espèces de mammifères et d'oiseaux menacées.

Pour nous consommateurs il y a plusieurs façons de lutter contre la déforestation notamment par l'adoption de pratiques de consommation durables et engagées. Par exemple il suffit de boycotter l'huile de palme, de ne manger que de la viande locale et d'arrêter de manger du poulet nourri au soja. Il est bien entendu nécessaire de mettre en place également une réglementation stricte sur les chaînes d'approvisionnement alimentaires. Les entreprises et les gouvernements sont donc invités à s'engager à favoriser cette mise en place.

Lyliane

24/12/2020

Des chercheurs à l'Université de Versailles- St Quentin en Yvelines créent un "nanosatellite" pour suivre le climat.

Un peu des Yvelines dans la stratosphère. À l' université de Versailles-Saint-Quentin (UVSQ), une équipe d'une dizaine de chercheurs du Latmos - le laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales - achève actuellement la construction d'un « nanosatellite » baptisé UVSQ-SAT. Le but du projet : réussir à mesurer avec plus de précision le réchauffement climatique et son évolution.
Contrairement aux milliers de satellites classiques qui encombrent le ciel et qui peuvent mesurer plusieurs mètres, cet engin cubique d'1,6 kg ne dépasse pas les dix centimètres de haut. C'est justement ce petit gabarit qui fait sa force. « Le projet n'a coûté qu'un million d'euros, c'est bien moins que les dizaines et même centaines de millions d'euros qu'il faut normalement pour construire et lancer un satellite », explique Mustapha Meftah, chercheur en astrophysique et responsable du projet.
Depuis quelques années, les nanosatellites connaissent un vrai engouement de la part des scientifiques. Moins chers, ils prennent également beaucoup moins de temps à être développés. « Avant il fallait plus de 10 ans, sans compter les retards, pour qu'un satellite soit conçu et envoyé dans l'espace, indique Philippe Keckhut, vice-président de l'université en charge de l'innovation des partenariats industriels. Un chercheur devait presque attendre la fin de sa carrière pour voir son projet se concrétiser. »
Une année de construction, une autre de tests Après avoir rassemblé les fonds, Les chercheurs de l'université ont pu commencer la construction de leur engin à la fin de l'année 2018. Un an plus tard l'engin est achevé. « C'est l'avantage d'un petit laboratoire comme le nôtre, explique Mustapha Meftah. Il n'y a pas de lourdeurs comme dans une grande entreprise. Chacun de nous a sa spécialité, ça nous a fait gagner du temps. » Depuis le début de l'année, l'UVSQS-SAT enchaîne les essais sans avoir le droit à l'erreur. Pas de prototype, le nanosatellite est unique. Il doit supporter tous les tests de fiabilité avant de s'envoler.
Sur ses faces, des panneaux solaires lui fourniront l'énergie nécessaire à son autonomie. Il n'aura besoin que de 3 watts pour fonctionner, l'équivalent d'une petite ampoule basse consommation.
Un outil capable d'élaborer des prévisions sur 10 ans ?
Mais comment fonctionne précisément ce petit cube, et que peut-on en attendre ? « On veut en fait savoir si l'océan absorbe efficacement la chaleur que nous envoie le soleil, explique Mustapha Meftah. Les résultats pourraient nous permettre de connaître plus précisément le climat pour les dix ans à venir. » L'UVSQ-SAT s'intéressera aussi à la concentration d'ozone et la température dans l'atmosphère. Deux autres indicateurs cruciaux.
Partenaire du projet, la société de microconnectique Carta-Rouxel, basée à Aubergenville, a placé un capteur sur le satellite. Celui-ci servira à développer un vêtement de nouvelle génération pour les spationautes, capable notamment de récolter des informations sur leur santé.
Le lancement prévu en décembre
Programmé pour le 18 décembre, le lancement de l'UVSQ-SAT se fera depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie (Etats-Unis). L'équipe a en effet choisi une fusée américaine, la Falcone Nine développée par l'entreprise SpaceX pour accompagner le bijou. En attendant, la salle de contrôle est déjà prête. Installée dans l'un des bureaux du laboratoire, elle permettra à la fois de contrôler la trajectoire du nanosatellite et de recevoir les informations que celui-ci récoltera une fois dans l'espace.
À terme, les chercheurs du Latmos espèrent pouvoir envoyer plusieurs autres nanosatellites du même type en orbite autour de la Terre, et ce dans le but de créer un maillage inédit qui permettrait alors une mesure beaucoup plus précise encore du réchauffement climatique.

Selon Mr Thibaut Chéreau - Le Parisien - mercredi 4 novembre 2020

Achats en ligne: mes recours en cas de problème de livraison ...

En cas de litige avec un e-marchand, écrit Mme Laurence Ollivier dans Version Fémina, ne pas se contenter d'un appel téléphonique. Il vaut mieux, en effet, écrire un mail ou une lettre recommandée avec A.R en exposant le problème et avec pièces jointes à l'appui. Si au bout de 3 à 4 semaines, rien n'a bougé, saisir gratuitement le médiateur de la consommation dont dépend le vendeur, par exemple pour le e-commerce: mediateurfevad.fr. Si la demande est jugée recevable, il a 3 mois pour vous répondre et pour trouver une solution à l'amiable  avec le professionnel. A tout moment, vous pouvez également saisir le tribunal judiciaire.

Si le délai de livraison d'un achat en ligne est dépassé, au bout de 30 jours suivant la commande, si vous n'avez reçu aucune explication, vous êtes en droit d'annuler la commande et le vendeur a 2 semaines pour vous rembourser. S'il fait durer le délai, des pénalités de 10 à 50 % s'appliquent automatiquement.  Si un colis ne vous a pas été livré et si le vendeur affirme qu'il l'a envoyé, c'est à lui de mener une enquête auprès du transporteur. En cas de vol en cours de route, vous pouvez porter plainte soit en ligne (www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr) soit auprès de la police.

En cas de livraison d'un objet endommagé, contactez vite le vendeur surtout si vous aviez noté des réserves lors du passage du livreur afin d'effectuer une réclamation (colis endommagé, à demi ouvert...). Tous les objets neufs ont une garantie légale de conformité. Aussi, vous bénéficiez normalement d'une garantie de remplacement en cas de problème dans les 2 ans. Le cas le plus épineux reste la faillite d'une société de vente en ligne, car vous ne serez sûrement pas un créancier prioritaire.

Pour toute question, télécharger le guide "Achats en ligne, suivez le guide" en le prenant sur le site de la Fevad (fevad.com) ou de l'INC (www.inc-conso.fr).

Lyliane

22/12/2020

St Gobain et la rénovation énergétique...

Le groupe de matériaux de construction Saint-Gobain a vu son chiffre d'affaires reculer de 6,2%, à 10,12 milliards d'euros, au troisième trimestre de son exercice 2020. En réalité, le recul est principalement dû aux cessions dans le cadre de son programme de transformation. Car, hors effet de périmètre et effets de change, le chiffre d'affaires progresse de 3,2% par rapport à 2019, a indiqué le groupe dans un communiqué. 
Le marché français a d'ailleurs été très performant : "8,7% au total" indique Pierre-André de Chalendar, PDG du groupe sur BFM Business. L'entreprise a ainsi profité de la relance mais devrait aussi bénéficier d'une accélération de la transition écologique dans le bâtiment. "La pandémie va accélérer la transition énergétique puisque l'opinion publique fait le lien entre santé environnement et protection de la planète" explique le patron qui parie donc sur de belles années à venir.
"Le profil de croissance de Saint-Gobain des années qui viennent sera meilleur" estime Pierre-André de Chalendar. "Tout ce qui va dans ce sens-là est positif pour la planète mais aussi positif pour Saint-Gobain dont la rénovation énergétique est le cœur de nos activités." 
Aujourd'hui, près de la moitié du chiffre d'affaires de Saint-Gobain est consacré à la rénovation. 

Selon BFM-TV

21/12/2020

Rouler à vélo en toute sécurité...

La prévention des accidents est essentielle lorsqu'on fait de la bicyclette. Mme Fabienne Colin a sélectionné dans la revue Version Fémina des accessoires malins et efficaces. Tout d'abord, un casque lumineux pour être vu de loin. Par exemple, le Matrix de Lumos doté à l'arrière d'un écran de 77 LED. Sur le front, le casque intègre aussi une bande de 22 LED blanches. Il est connecté à une appli et peut être équipé d'un système de protection contre les chocs. Actuellement, son prix est de 279 euros, mais une nouvelle version moins chère (moins de 100 euros) sera en prévente à partir de janvier 2021 sur bemojoo.com. Le casque connecté BH 51 Néo de Livall comporte un bouton SOS qui alerte un proche en cas de besoin. Il coûte tout de même 170 euros. Des modèles plus abordables existent comme le Torch T2 jaune avec écran avant et arrière (139,95 euros) ou l'Hyban 2.0 d'Abus avec un LED arrière et une visière à l'avant (109,99 euros).

Un rétroviseur est également recommandé pour voir derrière soi. Par exemple le Corky Urbain de The Beam comporte un mini miroir de 3,2 cm de diamètre. Il se pose sur le guidon et s'enlève facilement. De même, la marque Zéfal commercialise le Dooback II (10,99 euros) rabattable et l'Espion Z56 au bout d'une tige pour 19,95 euros. Un embout de guidon Bar'N de Topeak intègre un rétro à déployer, tandis que le rétroviseur Strida est pliable. Un Airbag placé autour du casque Hölvding 3 existe aussi pour amortir les chutes. Un gilet jaune fluo B'Safe d'Helite gonfle tel un gilet de sauvetage en cas de chute, mais il coûte 690 euros. Une sonnette tonique fait également partie d'organes de sécurité: on l'entend à 50 mètres!

On ne saurait trop conseiller de s'équiper de clignotants pour indiquer les mouvements. Le feu arrière Add-One  (24,90 euros) sert aussi de clignotant. Quant aux masques spécifiques, comme le Respro City en néoprene hypoallergénique (45 euros avec filtre), ils peuvent éviter de respirer poussières, particules polluantes et pollens. Il faut néanmoins savoir qu'il existe deux types de filtres:le Sports ou le City avec du charbon actif, qui dure de 4 à 6 mois. Enfin, des foulards lavables avec filtre intégrés HAD Smog Protection (35 euros) et Faceguard à 45 euros environ sont plus abordables. S'adresser à des enseignes spécialisées comme Mobility Urban,  et Ecolocomotion et Altermove.

Lyliane

20/12/2020

Le programme de recherche Mistrals en Méditerranée et l'environnement...

La Méditerranée, berceau de nos civilisations modernes et sujet d’enjeux géopolitiques croissants, est aussi l'une des régions les plus sensibles aux pollutions de tous types et au changement climatique en cours. Plus de 1 000 scientifiques de 23 pays ont participé au programme de recherche Mistrals (Mediterranean Integrated STudies at Regional And Local Scales), coordonné par le CNRS, et rendent les premiers résultats de 10 ans d’étude de l’environnement et des changements globaux autour de la Méditerranée. Pour pouvoir envisager l’avenir, les géographes ont d’abord étudié le passé. 

Les civilisations qui nous ont précédé se sont-elles effondrées pendant les périodes de réchauffement ? Les analyses des géographes montrent que la complexité des systèmes agricoles a permis la survie. Mais les réchauffements auraient conduit à l’effondrement des systèmes politiques, comme la fin de l’empire hittite en 1170 avant notre ère, en Anatolie.

Analyser le passé pour mieux anticiper l'avenir
À une période plus récente, les études sur la pollution de l’air montrent qu’entre 2010 et 2015, l’exposition chronique aux particules fines et au dioxyde d’azote, dans les grandes villes de Méditerranée orientale, a généré respectivement 11% et 8% de mortalité chez les moins de 30 ans.
Concernant l’état des forêts, sentinelles du changement climatique, elles sont, depuis 10 ans, en pleine expansion sur la rive nord du bassin méditerranéen, mais de plus en plus dégradées sur la rive sud. Si les sécheresses à répétition font diminuer fortement la microfaune qui joue le rôle d’éboueur des sols, les scientifiques constatent que plus une forêt est peuplée d’essences d’arbres différentes, meilleure est la santé de cette microfaune ; et plus résistante sera la forêt.
Mais les quantités de données récoltées pendant 10 ans n’ont pas fini de livrer leurs secrets. Elles vont maintenant aider à anticiper l’avenir.

Selon RFI - RFI - mardi 3 novembre 2020

18/12/2020

Sauvé du désespoir par la vie dans un arbre...

Il était au fond du trou, il décida de prendre de la hauteur. Entre six et dix mètres. A moins de 40 ans, Edouard Cortès, marié et père de famille, n’avait plus envie de vivre : « J’avais voulu attacher une corde pour mettre fin à mes jours. » Ecrasé par les dettes, oublié des subventions, acculé à la banqueroute, il venait de liquider sa ferme, de vendre son troupeau de brebis que, pendant sept années, il avait « guidées, soignées, agnelées, biberonnées, protégées », aimées à la folie, mais en pure perte.
Edouard Cortès n’était pourtant pas du genre à abdiquer. Auparavant, cet aventurier avait traversé le Caucase à pied, suivi la route de la soie, escaladé le mont Ararat pour y chercher une trace de l’Arche de Noé, péleriné de Compostelle à Jérusalem, et participé à un raid en 2 CV de Paris à Saigon. Les épreuves ne l’éprouvaient pas. Mais avec le dépôt de bilan, en 2018, de son exploitation agricole, le baroudeur devenu berger eut soudain le sentiment de mourir à lui-même.

Robinson d’altitude, Alceste enforesté
Frappé d’acédie, il eut le réflexe de se tourner vers l’arbre de vie. Seule manière, selon lui, de se relever. Dans une forêt du Périgord noir, il choisit un majestueux chêne centenaire, sous le houppier duquel il construisit une cabane en bois de 6 mètres carrés, augmentée de verrières, « offrant une vue à 360 degrés sur la sylve ». Il y installa un lit pour rêver à la belle étoile et une table pour écrire, se plaça sous un crucifix, stocka des pâtes, des fruits secs, un vade-mecum de Marc Aurèle et la « Divine comédie », de Dante. Il étreignit sa femme et ses enfants, supprima ses comptes et ses 1500 faux amis sur les réseaux sociaux, jeta son téléphone portable et son passé de failli. D’autrefois, il ne garda que son âne, vieux compagnon d’expéditions, qui porterait les jerricans d’eau, puisée à une source lointaine.
Dans « Par la force des arbres » (Equateurs, 18 euros), Edouard Cortès, ce Robinson d’altitude, cet Alceste enforesté, raconte les trois mois qu’il a passés entre terre et ciel, au milieu des branches, au-dessus des cerfs douze-cors, en compagnie des mésanges bleues, des pics épeiches, des geais, des palombes, des loriots et des chouettes. Son manuel de survie tient du précis ornithologique, du traité de la faune sylvestre, de l’herbier et même de l’abrégé de philosophie :
« Ma cabane,
écrit-il, est un avant-poste sur la beauté du monde. »
Si c’est au fruit qu’on connaît l’arbre, c’est à ce livre qu’on reconnaît Edouard Cortès, l’homme qui a brisé ses chaînes au sommet d’un chêne.
Par la force des arbres
, par Edouard Cortès, les Equateurs, 173 p., 18 euros

Selon Jérôme Garcin - L’Obs - lundi 2 novembre 2020

17/12/2020

Sylvain Tesson vole au secours des libraires...

Sur les pentes de Montmartre, blouson de cuir et casquette de Rouletabille, il est arrivé à 15 heures pile, ce lundi, sur son vélo à pignon fixe qui date des années 1950 et dont le cadre a conservé sous un voile de vernis sa rouille d'origine. C'est avec cet engin propre à se faufiler partout que l'écrivain Sylvain Tesson se propose de livrer les ouvrages que les clients commanderont à Marie-Rose Guarnieri, patronne de la librairie des Abbesses dans le 18e arrondissement, via le « click and collect ».
L'écrivain aventurier, récompensé l'année dernière du prix Renaudot pour sa « Panthère des Neiges », a accepté, à la demande de cette figure de la librairie parisienne, de parrainer en compagnie de l'académicien Erik Orsenna un mouvement qui couvre toute la France et réclame la réouverture des librairies. Détournée d'une phrase de Victor Hugo – « La lumière est dans le livre […] laissez-le rayonner! - cette opération porte un titre accents puissamment symboliques : « Rallumez les feux de nos librairies ».
Le principe est simple : ses initiateurs invitent chaque jour des écrivains, des illustrateurs, des dessinateurs, à se présenter à 15 heures dans une librairie de leur choix, et inaugurer une séance de « click and collect » en allumant les lumières de la boutique. Il s'agit de « dire, dans cette période crépusculaire et mélancolique, leur attachement à la vie de l'esprit et la libre circulation des idées », martèle Marie-Rose. Le tout, cela va de soi, « en respectant strictement les règles sanitaires et jusqu'à ce qu'on nous rouvre nos librairies. »
La lecture, « le meilleur ornement contre la folie en réalité »
Tandis qu'un vent de résistance se levait dans la rue, Tesson, debout près de sa bicyclette, enveloppé d'une nuée de micros et de caméras, y est allé de sa harangue. « Les libraires n'étaient jusqu'ici pas vraiment un foyer d'infection putride. Il a fallu le confinement et les attentats pour que l'on s'aperçoive que la lecture, la littérature, la poésie, étaient le meilleur ornement contre la détestation, contre la haine, l'enfermement en soi-même, contre la folie en réalité ! Les librairies, ce sont des endroits qui proposent des grilles de lecture par milliers, il n'y a que les livres qui savent vivre ensemble. J'appelle mes confrères à venir assurer une présence amicale, à tenir une espèce de flamme et éventuellement à prêter main-forte. »


De son côté, Anne Hidalgo venue soutenir cette initiative avec Vincent Montagne, président du Syndicat de l'édition (SNE), a d'abord rappelé que Paris comptait 750 libraires dont 550 indépendants, avant d'appeler à ce qu'elles « rouvrent le plus vite possible », tant dans la capitale qu'en France. « Le gouvernement a fixé un cap : le 12 novembre. Il faut absolument que d'ici là nos libraires puissent rouvrir. » Puis elle a eu ce cri du cœur : « N'achetez pas sur Amazon. Amazon, c'est la mort de nos librairies et de notre vie de quartiers. »

Selon Pierre Vavasseur - Le Parisien - lundi 2 novembre 2020

Des micro-forêts en ville...

En deux jours, aidés par 65 volontaires, ils ont planté 600 arbres sur une parcelle de 200 mètres carrés, coincée entre un immeuble d’habitation et le périphérique, en face du nouveau palais de justice parisien. « Dans vingt ans, cette micro-forêt aura l’allure d’une forêt naturelle centenaire », promet Enrico Fusto, un ingénieur informaticien de 39 ans, cofondateur avec Damien Saraceni de l’association Boomforest. Ils ont découvert un peu par hasard la méthode imaginée par le botaniste japonais Akira Miyawaki dans les années 1970 avant d’aller rencontrer ses équipes fin 2017. « Il s’agit de créer ou de restaurer des forêts en plantant de manière dense des espèces végétales locales représentatives de la forêt spontanée, ce qui leur permet de se développer très vite », décrit Enrico. Sur ce terrain jusqu’alors laissé à l’abandon, il a d’abord fallu nettoyer, puis amender le sol. « On a mis du fumier, du broyat de branches coupées, des écorces et du terreau de feuilles mortes », énumère Damien. Puis ils ont planté des arbres âgés de 2 ou 3 ans et d’à peine 50 centimètres. Une trentaine d’espèces : chêne, orme, charme, érable, etc. Toutes natives d’Ile-de-France. Financée en grande partie par le budget participatif de la ville de Paris, l’association a déjà créé trois micro-forêts dans la capitale.
Partout en France, des projets de ce type sont lancés, dans des métropoles mais aussi en milieu rural. Dans le Tarn, à 15 kilomètres d’Albi, 5 000 arbres ont été plantés dans une clairière dans le cadre du projet Silva. Une initiative lancée par un historien et financée par une cagnotte Leetchi. A Lyon, l’Office national des forêts (ONF), missionné par la municipalité, s’apprête à planter une mini-forêt de 1 000 mètres carrés dans le quartier de La Duchère, avec la société Forestor. « Avec cette méthode, on plante 30 à 40 fois plus d’arbres que sur une plantation classique, accélérant ainsi la mise en place du processus naturel de succession végétale », précise Yves-Marie Gardette, responsable développement de l’ONF Ain-Loire-Rhône. Régulation du climat, effet stockage de carbone, développement de la biodiversité, fertilisation du sol, les atouts sont nombreux. « Ce sont aussi des barrières vertes à la pollution et au bruit », insiste Enrico Fusto. Le biologiste et naturaliste Nicolas de Brabandère, qui a créé Urban Forests, une société qui accompagne particuliers, entreprises ou collectivités dans cette aventure, pointe l’autre avantage de cette technique : l’absence d’entretien, hormis pendant les deux premières années, durant lesquelles il faut arracher les plantes invasives qui peuvent empêcher les arbustes de se développer.

Selon Paris-Match

16/12/2020

Comment récupérer un dépôt de garantie?

Dans Version Fémina, Mme Laurence Ollivier s'intéresse à un des litiges majeurs qui opposent propriétaires et locataires en fin de bail: la restitution du dépôt de garantie. La loi, en effet, prévoit qu'en l'absence de dégâts, ce dépôt doit être restitué dans le mois suivant la remise des clés. En copropriété, une retenue maximale de 20% de son montant peut être opérée à titre de provision sur les charges récupérables. Le versement du solde devra alors intervenir dans le mois suivant l'approbation définitive des comptes de l'immeuble.

Par contre, en présence de dégâts, la restitution devra avoir lieu dans les 2 mois suivant la remise des clés. Le propriétaire toutefois peut disposer d'un mois supplémentaire - le temps de faire faire des devis - pour vous restituer le montant de votre dépôt, déduction faite des éventuels frais de réparation. On ne compte pas par exemple l'usure normale de la moquette et de toute manière les frais doivent être justifiés (facture, devis). L'article signale que l'association de consommateurs :www.ufc.quechoisir.org est de bon conseil.

En cas de non restitution dans les délais, vous pouvez le mettre en demeure de s'exécuter sous 15 jours. Bien noter que chaque mois de retard commencé entraîne une majoration égale à 10% du loyer mensuel de départ, soit 50 euros pour un loyer de 500 euros. En cas de litige persistant, tentez un recours amiable et gratuit en saisissant la Commission départementale de conciliation du lieu de la location (www.conciliateurs.fr). Si le désaccord persiste, vous pouvez en dernier recours saisir le tribunal judiciaire ( soit par injonction de payer soit par saisine simplifiée).

Lyliane

Commerce d'animaux sauvages... un facteur d'érosion de la biodiversité.

La vente d’animaux sauvages – en tant que nourriture, ingrédients pour la médecine traditionnelle ou animaux de compagnie – est aujourd’hui reconnue comme un facteur majeur de l’érosion de la biodiversité.
La surexploitation de ces animaux, associée à la dégradation et à la fragmentation de leurs habitats, a ramené les effectifs de nombreuses espèces dans la nature à des nombres très réduits. Pis : elle compromet la survie de nombreuses espèces à court, moyen et long terme. Les grands mammifères (tigres, éléphants, lions, etc.), plus connus du grand public parce que plus médiatisés, en sont une parfaite illustration. Néanmoins, cette menace pèse d’une manière plus sournoise et plus silencieuse sur un grand nombre d’espèces moins connues.

Une étude publiée en 2019 dans la revue Science estime que sur plus de 31.500 espèces animales terrestres (oiseaux, mammifères et reptiles), près de 18 %, soit 5.579 espèces, sont sujettes au commerce. Selon l’étude, dans les années à venir, ce sont pas moins de 8.775 espèces qui seront menacées d’extinction du fait des activités commerciales.
Le commerce du perroquet en Algérie

Jusqu’ici, les études scientifiques documentant le commerce légal et illégal d’animaux sauvages se sont principalement focalisées sur certaines régions, en particulier les grands pays importateurs et exportateurs de faune et de flore sauvage et des produits
qui en sont issus (Chine, Indonésie, Malaisie, Singapour, Brésil, États-Unis…). En revanche, ces études n’accordaient qu’une attention réduite aux pays d’Afrique du Nord, en dépit du fait que leur position géographique leur confère un statut de porte d’entrée vers les pays consommateurs (Europe et Amérique du Nord). Ce sont ces raisons qui nous ont poussés à démarrer en 2017 une étude sur la portée du commerce d’espèces animales sauvages en Algérie.
Une partie de nos résultats publiés dans la revue Ostrich traite du commerce du perroquet gris du Gabon « Psittacus erithacus » et du perroquet Timneh « Psittacus Timneh » en Algérie. Ces deux espèces vivent principalement dans une bande étroite de l’Afrique centrale, allant de la Côte d’Ivoire à l’ouest jusqu’au Kenya à l’est. Ce qui veut dire que l’ensemble des spécimens observés en vente a été importé. Ces deux espèces sont aussi considérées par l’ Union internationale de la conservation de la nature (UICN) comme menacées d’extinction, du fait de la fragmentation de leur habitat naturel et surtout à cause de la surexploitation dont elles font l’objet afin d’alimenter la demande locale et internationale d’animaux de compagnie.


Nos résultats indiquent que malgré l’interdiction du commerce international de ces espèces suite à leur classement dans l’annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, des quantités assez importantes sont commercialisées. Durant la période d’étude, qui a duré de juillet 2017 à mars 2019 pour l’enquête en ligne, et d’août à septembre pour les marchés de rues et les animaleries, nous avions estimé que plus de 600 spécimens ont été mis en vente sur l’ensemble de l’Algérie. Les perroquets sont acheminés et vendus illégalement, dans les marchés de rue, dans les animaleries, et surtout sur les plates-formes de vente en ligne. Ces ventes se font sans aucun contrôle apparent de la part des autorités, ce qui constitue un manquement aux lois en vigueur qui interdisent la vente d’animaux sauvages inscrits dans l’annexe I de la CITES.

Le perroquet brésilien et le gris d’Afrique sont tous les deux menacés d’extinction © Ahmad Al-Rubaye/AFP
Il est aussi important de signaler que le nombre élevé de spécimens vendus en ligne va dans le sens d’autres travaux qui indiquent un glissement des ventes d’animaux sauvages des marchés physiques vers les marchés en ligne. Ce qui souligne les nouveaux défis imposés par le développement technologique, en matière de conservation de la biodiversité. Le manque de littérature scientifique à ce sujet ne permet pas pour le moment de proposer des solutions tangibles permettant de renverser cette tendance, mais offre plutôt des pistes à explorer concernant l’étude des comportements des consommateurs, qui in fine pourraient servir à l’élaboration de stratégies de changement de ces comportements.
Quelques pistes pour renverser la tendance

Les entretiens que nous avons menés dans le cadre de notre enquête avec des vendeurs de perroquets gris indiquent que près de 50 % d’entre eux ignorent que ces oiseaux sont des espèces menacées et que leur vente en Algérie est illégale.

Les résultats mettent l’accent sur des points très importants pour la conservation de la faune sauvage. Tout d’abord, il est nécessaire de veiller à une meilleure application de la réglementation internationale et nationale en matière de commerce d’animaux sauvages. Il convient notamment pour cela d’adapter la réglementation régissant le commerce en ligne afin d’endiguer le trafic d’animaux et de plantes sauvages sur nternet.
Des actions concrètes devraient être entreprises par les agences gouvernementales, les organisations non gouvernementales et la communauté scientifique pour développer des stratégies permettant de diminuer le trafic d’animaux sauvages.

Une première étape serait d’inviter les compagnies de vente en ligne qui ne l’ont pas encore fait à ajouter l’interdiction de la vente d’animaux sauvages à leurs conditions d’utilisation. Il faut aussi essayer de mettre en place des filtres permettant de détecter toute annonce frauduleuse. Ces filtres consisteraient en des programmes capables de détecter et de signaler les annonces comportant les noms des espèces inscrites à l’annexe I de la CITES ou interdites à la vente dans le cadre des législations locales. Bien sûr, l’élaboration de ces filtres nécessiterait une collaboration des différents acteurs agissant dans le domaine de la conservation pour mettre en place une telle base de données. Il faut surtout réussir à l’actualiser chaque fois que les vendeurs changent les qualificatifs qu’ils utilisent pour décrire leurs produits, ce qui constitue un défi considérable.
Une seconde requiert l’organisation de campagnes de sensibilisation visant à informer non seulement le grand public mais surtout les consommateurs de ces produits. Cette démarche aurait pour objectif de réduire la demande en expliquant l’impact de ces activités sur la biodiversité, mais aussi l’éventuelle implication de ces consommateurs dans des activités illégales, ce qui pourrait les amener à changer de comportement.

Enfin, une réflexion plus globale sur les sanctions pénales liées au trafic d’animaux sauvages devrait être entreprise. De l’avis de nombreux experts, les sanctions liées à ce genre de crime sont dans de nombreuses régions du monde en inadéquation non seulement avec les dégâts causés à la nature, mais aussi avec les profits générés par ce trafic dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à plus de 20 milliards de dollars.


Cette analyse a été rédigée par Sadek Atoussi, Maitre de conférences en écologie à l'Université 8 Mai 1945 (Guelma, Algérie). L’article original a été publié sur le site de The Conversation.