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24/12/2020

Des chercheurs à l'Université de Versailles- St Quentin en Yvelines créent un "nanosatellite" pour suivre le climat.

Un peu des Yvelines dans la stratosphère. À l' université de Versailles-Saint-Quentin (UVSQ), une équipe d'une dizaine de chercheurs du Latmos - le laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales - achève actuellement la construction d'un « nanosatellite » baptisé UVSQ-SAT. Le but du projet : réussir à mesurer avec plus de précision le réchauffement climatique et son évolution.
Contrairement aux milliers de satellites classiques qui encombrent le ciel et qui peuvent mesurer plusieurs mètres, cet engin cubique d'1,6 kg ne dépasse pas les dix centimètres de haut. C'est justement ce petit gabarit qui fait sa force. « Le projet n'a coûté qu'un million d'euros, c'est bien moins que les dizaines et même centaines de millions d'euros qu'il faut normalement pour construire et lancer un satellite », explique Mustapha Meftah, chercheur en astrophysique et responsable du projet.
Depuis quelques années, les nanosatellites connaissent un vrai engouement de la part des scientifiques. Moins chers, ils prennent également beaucoup moins de temps à être développés. « Avant il fallait plus de 10 ans, sans compter les retards, pour qu'un satellite soit conçu et envoyé dans l'espace, indique Philippe Keckhut, vice-président de l'université en charge de l'innovation des partenariats industriels. Un chercheur devait presque attendre la fin de sa carrière pour voir son projet se concrétiser. »
Une année de construction, une autre de tests Après avoir rassemblé les fonds, Les chercheurs de l'université ont pu commencer la construction de leur engin à la fin de l'année 2018. Un an plus tard l'engin est achevé. « C'est l'avantage d'un petit laboratoire comme le nôtre, explique Mustapha Meftah. Il n'y a pas de lourdeurs comme dans une grande entreprise. Chacun de nous a sa spécialité, ça nous a fait gagner du temps. » Depuis le début de l'année, l'UVSQS-SAT enchaîne les essais sans avoir le droit à l'erreur. Pas de prototype, le nanosatellite est unique. Il doit supporter tous les tests de fiabilité avant de s'envoler.
Sur ses faces, des panneaux solaires lui fourniront l'énergie nécessaire à son autonomie. Il n'aura besoin que de 3 watts pour fonctionner, l'équivalent d'une petite ampoule basse consommation.
Un outil capable d'élaborer des prévisions sur 10 ans ?
Mais comment fonctionne précisément ce petit cube, et que peut-on en attendre ? « On veut en fait savoir si l'océan absorbe efficacement la chaleur que nous envoie le soleil, explique Mustapha Meftah. Les résultats pourraient nous permettre de connaître plus précisément le climat pour les dix ans à venir. » L'UVSQ-SAT s'intéressera aussi à la concentration d'ozone et la température dans l'atmosphère. Deux autres indicateurs cruciaux.
Partenaire du projet, la société de microconnectique Carta-Rouxel, basée à Aubergenville, a placé un capteur sur le satellite. Celui-ci servira à développer un vêtement de nouvelle génération pour les spationautes, capable notamment de récolter des informations sur leur santé.
Le lancement prévu en décembre
Programmé pour le 18 décembre, le lancement de l'UVSQ-SAT se fera depuis la base aérienne de Vandenberg en Californie (Etats-Unis). L'équipe a en effet choisi une fusée américaine, la Falcone Nine développée par l'entreprise SpaceX pour accompagner le bijou. En attendant, la salle de contrôle est déjà prête. Installée dans l'un des bureaux du laboratoire, elle permettra à la fois de contrôler la trajectoire du nanosatellite et de recevoir les informations que celui-ci récoltera une fois dans l'espace.
À terme, les chercheurs du Latmos espèrent pouvoir envoyer plusieurs autres nanosatellites du même type en orbite autour de la Terre, et ce dans le but de créer un maillage inédit qui permettrait alors une mesure beaucoup plus précise encore du réchauffement climatique.

Selon Mr Thibaut Chéreau - Le Parisien - mercredi 4 novembre 2020