Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/12/2020

Le pape François publie un nouveau livre...

Dans un nouveau livre intitulé « Un temps pour changer », le pape François fustige les opposants au port du masque et aux restrictions imposées pour lutter contre le coronavirus.

Le pape François a tancé, dans un livre dévoilé ce lundi 23 novembre, les opposants au port du masque et autres restrictions imposées pour endiguer la pandémie de coronavirus qui, selon lui, ne protesteraient « jamais » contre la mort de George Floyd.
« Certains groupes ont protesté, refusant de garder leurs distances, manifestant contre les restrictions de déplacements – comme si les mesures que les gouvernements doivent imposer pour le bien de leur peuple constituaient une sorte d’attaque politicienne contre leur liberté individuelle », déplore le pape dans Un temps pour changer, livre d’entretiens qui paraîtra en français le 2 décembre chez Flammarion.
Il a fustigé en particulier ceux qui s’insurgent « d’être obligé de porter un masque », obligation décrite comme « un abus de pouvoir de l’État », sans jamais se soucier de ceux qui ont perdu leur emploi ou n’ont pas de sécurité sociale.
Ces gens sont « incapables de sortir de leur propre monde »

« Tu ne verras jamais ces gens-là protester contre la mort de George Floyd […], ils sont incapables de sortir de leur propre petit monde d’intérêts », ajoute le pape argentin.
La mort brutale de George Floyd, un Afro-Américain étouffé sous le genou d’un policier blanc fin mai, avait déclenché une vague de manifestations aux États-Unis et dans le monde. Le pape avait à l’époque jugé « intolérable » toute forme de racisme.
Les anti-masques ne monteront pas au créneau non plus « contre des bidonvilles où les enfants manquent d’eau et d’instruction » ou pour que « les sommes faramineuses investies dans le commerce des armes servent à nourrir l’ensemble de la race humaine et à scolariser chaque enfant », estime le souverain pontife.
« La plupart des gouvernements ont agi de manière responsable »
François, 83 ans, s’en prend aussi longuement sans les nommer, « aux gouvernements qui ont ignoré les douloureuses preuves de l’augmentation du nombre de morts avec des conséquences inévitables et graves » pour privilégier l’économie. Tout en concédant que « la plupart des gouvernements ont agi de manière responsable, en imposant des mesures strictes pour contenir l’épidémie ».
Dans son nouvel opus écrit avec le journaliste britannique Austen Ivereigh, il se dit également opposé au déboulonnage des statues de personnages historiques associés notamment à l’esclavage ou à d’autres formes d’oppression.

« Pour qu’il y ait une véritable Histoire, il faut qu’il y ait une mémoire, ce qui exige que nous reconnaissions les chemins déjà parcourus, même s’ils sont honteux », juge-t-il.
« L’ignominie de notre passé, en d’autres termes, fait partie de qui et de ce que nous sommes. Je rappelle cette histoire non pas pour faire l’éloge des oppresseurs d’autrefois, mais pour honorer le témoignage et la grandeur d’âme de ceux qu’ils ont opprimés », ajoute-t-il.

Selon AFP. - Ouest-France - lundi 23 novembre 2020

Alexandre Jardin refuse la culture de la peur...

"Je viens d'enterrer mon Pierre, mon beau beau-père mort du Covid-19, ce grand amant? vidé de toutes mes larmes. Pierre Caro a mis trente ans à épouser ma mère impossible, polyandre, furieusement libre. Quel mec ! Il s'est donné le temps de réussir l'amour, leur grand amour fou. Sa mort est celle d'un victorieux. ?Après le cimetière, au contact avec le sublime et la tragédie car je sens bien que Juliette rejoindra vite Roméo, au contact avec la grandeur et la non-trouille, car Pierre ne fut jamais un homme de peur, je viens de relire un discours clé du pape Jean-Paul II. Et avec ce Polonais aux grands poumons, après mes larmes de ces derniers jours dus à Covid, j'ai envie de relancer son « N'ayez pas peur » ! Cet appel d'un homme qui roula pour l'homme, qui fit son petit séminaire sous l'occupation nazie et qui fut jeune prêtre sous Staline ? deux jougs nettement plus dangereux que le Covid. Ce grand vivant nous rappela à notre identité victorieuse. À qui nous devons être. Refusons à jamais d'entrer dans la culture de la peur. Dans cette obscurité.


Alexandre Jardin : « Personne ne se laissera enfermer à nouveau »
Assassiner le théâtre est inadmissible
La destruction de la culture n'est pas une option! Mes mots résonnent lourdement au moment où l'État, fou de peur, nous enfermera ce soir. Ce couvre-feu nous éteint. Il y a une perte de sens. Un oubli tragique de notre identité, de nos valeurs cardinales. L'aplatissement progressif de la vie face au Covid n'est pas une option. Le Covid peut tuer les fragiles, comme mon Pierre, mais ne doit pas vaincre nos valeurs. Sinon, pourquoi vivrons-nous ? Assassiner le théâtre est inadmissible. Liquider notre cinéma est inenvisageable. Aucun pouvoir n'est assez légitime pour attenter à la culture de la France. Pour désallumer à 21 heures la culture de la Ville Lumière. La soumission mentale au péril (bien réel pour les fragiles) est la vraie mort, bien plus grave que la mort physique. Churchill sous les bombardements sortait sur le toit de son QG pour regarder comment les pilotes allemands se comportaient, les yeux dans les yeux, au grand dam de tous les apeurés. C'est lui qui a gagné. Le risque est la vie, et mon Pierre l'a vécu. Toute sa vie. En risque total, il a produit Le Vieux Fusil, film génial. En risque, il a conquis ma mère pas simple. En risque, il meurt vivant à 89 ans. Apprenons tous à vivre dans le risque, en responsabilité pleine et entière de nos actes protecteurs pour les fragiles.

Alexandre Jardin : « Les masques ? On va les faire nous-mêmes ! »
C'est indigne de la France!
Nous sommes le pays de d'Artagnan, de Cyrano, de la plus grande énergie culturelle au monde qui fut bâtie par des fous de vie, des fous de courage, des fous d'artistes. Pas des fermeurs de théâtres ni des extincteurs de culture. Désobéissons à toute parole qui transmet une odieuse culture de la peur, qui distille ce poison létal. C'est indigne de la France. Nous ne devons pas élever nos enfants dans la culture de la pétoche face au danger réel. C'est mortifère. Nos jeunes ont le droit de vivre leur âge avec éclat, d'être estimés, respectés et entendus. Sommes-nous déjà la vieillesse du monde pour ne plus le voir ?? Nous ne devons pas accepter d'entrer dans la spirale de la pleutrerie. Nous ne sommes et ne serons vivants que de nos courages, et déjà morts de nos terreurs.
Ne laissons personne nous enfermer. Désobéissons. Restons français".

Selon Mr Alexandre Jardin - Le Point - samedi 17 octobre 2020

11/12/2020

Avion hybride pour relancer l'aéronautique...

Sera-t-il le sauveur du secteur aérien? C'est en tout cas ainsi que Didier Esteyne, pilote d'essai et co-fondateur de la start-up française VoltAero, a présenté l'avion hybride électrique qui a effectué son vol inaugural mercredi, à l'aérodrome de Royan-Medis (Charente-Maritime). Cité par l'AFP, l'ancien cadre d'Airbus a dit souhaiter "relancer une aviation française pour tout le monde, voyages d'affaires, de loisirs ou commerciale" grâce à cet avion d'un nouveau genre, doté d'un moteur thermique couplé à cinq moteurs électriques. "Une première mondiale", a estimé l'aviateur, pour un avion plus propre et moins bruyant, autonome pendant 1.200 kilomètres ou trois heures et demi de vol. L'avion présenté mercredi est le Cassio 1, un Cessna 337 de six places ; mais c'est le Cassio 2, un avion de dix places doté d'un moteur thermique et d'un seul moteur électrique qui sera commercialisé, "dans une fourchette de prix allant de 700.000 euros à 2,3 millions d'euros selon le modèle", a expliqué pour sa part Jean Botti, pilote et co-fondateur de la société, lui aussi venu d'Airbus.
Des usages particuliers envisagés comme le transport médical.
Ce modèle "nous permettra d'accéder au marché et de commercialiser notre avion hybride, pour le transport médical par exemple", a par ailleurs précisé Didier Esteyne, interrogé par L'Usine nouvelle.

Bientôt des robots pilotes dans les avions
Les appareils devraient être certifiés en 2023, avant le lancement de la production en série. VoltAero compte également ouvrir une école, afin de former pilotes et mécaniciens. Le Cassio 1 va maintenant se lancer dans un tour de France du 26 au 31 octobre : il partira de Vannes et fera étape à Tours, au Havre, à Toussus-le-Noble, près de Paris, à Troyes, à Dijon, à Annecy, à Aix-en-Provence, à Nîmes, à Toulouse et terminera sa tournée à Angoulême.

Selon Mr Louis de Briant - leJDD - vendredi 23 octobre 2020

10/12/2020

Transports lyonnais gratuits pour les plus démunis...

L'ensemble du réseau des transports en commun lyonnais (TCL) sera gratuit dès le 1er janvier 2021 pour l'ensemble des plus démunis, après un vote de l'autorité organisatrice.

Les élus du Sytral ont décidé ce lundi la création d'un "abonnement solidaire gratuit" à destination notamment des bénéficiaires du RSA, de l'allocation adulte handicapé, de l'allocation de solidarité aux personnes âgés. Les demandeurs d'asile ou de titre de séjour sont aussi concernés par la mesure.
Sur présentation de justificatifs, 130.000 personnes pourraient en bénéficier selon le Sytral pour un coût estimé entre 10 millions d'euros et 12 millions d'euros.

L'abonnement solidaire gratuit pour les personnes disposant des plus faibles ressources (bénéficiaires du RSA, de l'allocation adulte handicapé, de l'allocation de solidarité personnes âgées, etc.)
→ Environ 130 000 personnes pourraient bénéficier de la gratuité.

Bruno Bernard, président EELV de la Métropole de Lyon et également à la tête du Sytral, voit dans "le développement des transports en commun le moyen le plus efficace pour réduire les inégalités territoriales et sociales" et défend "l'accession de tous aux transports en commun".

Face à certains élus s'alarmant du coût pour la collectivité de cette nouvelle tarification, M. Bernard relativise en estimant que "la crise sanitaire en 2020 coûte déjà 136 millions d'euros (au Sytral). Le montant de la crise sanitaire 2020, c'est 10 ou 12 ans de gratuité."

Un abonnement "Solidaire Réduit" à 10 € par mois entrera également en vigueur au 1er janvier, pour une offre de tarifs à destination des usagers les plus modestes simplifiée. Il devrait lui bénéficier à 70 000 personnes.
Élu a la rentrée, M. Bernard a par ailleurs annoncé le gel de tous les autres tarifs d'abonnement ainsi que du ticket unitaire, qui restera à 1,90 euros en 2021.

Selon AFP - La Tribune - lundi 23 novembre 2020

Interrogations sur la pollution du transport aérien dans le monde...

Les pratiques d'un petit nombre affectent toute la planète. À l'heure où le transport aérien est pointé du doigt pour son impact sur l'environnement, une étude parue dans le journal Global Environmental Change, relayée par le quotidien britannique Guardian, dresse un constat implacable : en 2018, seulement 1 % de la population mondiale était à l'origine de la moitié de la pollution causée par les avions. En d'autres termes, selon les chercheurs, les voyageurs qui se déplacent très fréquemment avec ce mode de transport ont une incidence considérable sur le réchauffement climatique, qui touche toute la population mondiale.
Comme le souligne l'étude, seulement 11 % de la population mondiale a pris l'avion en 2018, et 4 % pour se rendre à l'étranger. Les mauvais élèves parmi les pays riches sont les passagers originaires des États-Unis. À eux seuls, ils ont une empreinte carbone égale à celle de ceux de dix territoires réunis, dont le Royaume-Uni, le Japon, l'Allemagne et l'Australie. En moyenne, les passagers nord-américains prennent l'avion cinquante fois plus que les voyageurs issus du continent africain et dix fois plus que ceux de la région Asie-Pacifique. De leur côté, les Européens se déplacent dix fois plus dans les airs que les Africains, et cinq fois plus que les Asiatiques.
« Une occasion de réduire le système de transport aérien »
D'après les chercheurs à l'origine de l'étude relayée par le Guardian, la chute du nombre de passagers durant l'année 2020, causée par la pandémie de coronavirus, pourrait servir d'opportunité au secteur aérien pour proposer des solutions plus durables et équitables. « Les riches ont eu beaucoup trop de liberté pour ajuster la planète selon leurs souhaits. Nous devrions voir la crise comme une occasion de réduire le système de transport aérien », affirme celui qui a dirigé l'étude, Stefan Gössling, chercheur à l'université de Linnaeurs, en Suède.
Lire aussi Avantages et inconvénients de l'hydrogène en avion
Pour atteindre la neutralité carbone, plusieurs compagnies aériennes, dont la populaire compagnie low cost easyJet, ont indiqué s'intéresser aux avions à hydrogène. En septembre dernier, Airbus avait notamment dévoilé trois concepts d'avions propulsés à l'hydrogène, en visant la mise en service d'un appareil commercial zéro émission en 2035.

Selon Journal Le Point Novembre 2020.

09/12/2020

A propos du glyphosate, les scientifiques concluent à sa dangerosité...

Trois ans après le tweet du président Emmanuel Macron promettant une interdiction de la substance polémique utilisée dans de nombreux herbicides, plusieurs études scientifiques apportent des éléments sur les pathologies potentiellement liées à ces produits.
Tous les jours, retrouvez le Fil vert, le rendez-vous environnement de Libération, ainsi que la newsletter «Fil vert».

Depuis 2017 et la décision par les Etats européens de renouveler l’autorisation de mise sur le marché du glyphosate, substance active la plus utilisée au monde dans des mélanges d’herbicides, la science a fait son chemin. Plusieurs études ont conforté la conclusion du Centre international de recherche sur le cancer (Circ) qui a catégorisé, dès mars 2015, le glyphosate comme «cancérogène probable pour les humains». Les scientifiques ont aussi avancé dans la recherche d’éventuels autres effets sur la santé humaine et sur l’aggravation des risques causés par l’effet cocktail dans ces produits. De quoi justifier une application rapide du principe de précaution ? Les Etats européens devront trancher en 2022.
Cancers : un risque «aggravé» de lymphome non hodgkinien

Bien que ses scientifiques aient subi les violentes tentatives de discrédit des industriels des pesticides, le Circ maintient sa position publiée en 2015. Dans une vidéo postée en mai 2019, Kathryn Guyton, à la tête du groupe Monographies (celui qui a rendu l’avis sur le glyphosate) a de nouveau martelé leur conclusion, que certains avaient remis en question au regard d’une étude internationale appelée Agricoh.
Publiée après la monographie, elle porte sur 316 270 agriculteurs en France, aux Etats-Unis et en Norvège. Et conclut en moyenne «aucune association» entre l’apparition de lymphome non hodgkinien (un type de cancer) et l’exposition aux pesticides… mais note tout de même un ratio de risque «modéré» pour le glyphosate et le développement de «lymphome diffus à grandes cellules B» qui est le type le plus courant de lymphome non hodgkinien dans le monde. «La classification du glyphosate par la monographie n’est pas changée par cette seule étude», rappelle tout de même Kathryn Guyton.

De même, en février, Christopher Portier, expert en santé environnementale qui a participé à la monographie du Circ sur le glyphosate, a réalisé une nouvelle analyse sur la possible cancérogénicité de la substance polémique. Publié dans la revue Environmental Health, il y réanalyse les résultats de treize études sur les liens entre une exposition chronique au glyphosate et le déclenchement de cancer chez les animaux. Etudes réalisées autant par des autorités de régulation que des chercheurs de l’industrie. Mais surtout, Christopher Portier se base sur les rapports de laboratoire rendus publics exceptionnellement au cours d’un procès. «Il existe beaucoup de controverses sur l’interprétation de ces essais biologiques sur le cancer», souligne-t-il.
Sa conclusion : «Si les autorités réglementaires avaient conduit une réanalyse totale de toutes les preuves d

isponibles issues de ces treize études, comme réalisé ici, il est difficile de voir comment elles auraient pu conclure autre chose que : le glyphosate peut causer des cancers chez les animaux de laboratoire.»

En 2019 déjà, plusieurs chercheurs de l’université californienne de Berkeley concluaient dans une étude publiée dans Mutation Research/Reviews in Mutation Research : «Notre méta-analyse actuelle sur les études épidémiologiques humaines suggère un lien convaincant entre l’exposition aux herbicides à base de glyphosate et un risque aggravé de lymphome non hodgkinien.»
Même l’Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR), rattachée au département de la Santé américain, écrivait, dans un rapport publié en août : «De nombreuses études ont rapporté des ratios de risque supérieurs à 1 pour les associations entre l’exposition au glyphosate et le risque de lymphome non hodgkinien ou myélome multiple (1) ; cependant, les associations rapportées sont statistiquement importantes seulement dans quelques études.» Malgré cela, l’Agence pour l’environnement américaine maintenait, en janvier, que la substance en question «n’est pas dangereuse pour la santé humaine».
Perturbateurs endocriniens : «Les herbicides à base de glyphosate modifient les résultats de la reproduction»

Cet aspect a été beaucoup moins abordé jusqu’ici dans les ardents débats publics sur le glyphosate. Cependant, plusieurs études, et notamment deux publiées en cette fin d’année, se sont penchées sur les possibles dérèglements hormonaux provoqués par le glyphosate et les produits en contenant. La première, publiée le 19 octobre dans la revue Chemosphere par trois chercheurs chiliens de l’université de Tarapacá, passe en revue les principales études expérimentales sur le sujet. En se basant sur les dix caractéristiques permettant d’identifier des perturbateurs endocriniens, tels que définies par un groupe d’experts international dans la revue Nature fin 2019, les chercheurs chiliens estiment que le glyphosate possède huit de ces dix attributs. «Cependant, il est nécessaire de mener des études prospectives sur des cohortes pour élucider les réels effets sur le système endocrinien humain», soulignent les chercheurs.

La seconde étude, disponible dans l’édition de décembre de la revue Molecular and Cellular Endocrinology, a été conduite par quatre chercheurs argentins (pays où le glyphosate est utilisé massivement). Ils y décortiquent les effets d’une exposition au produit à des doses «faibles ou pertinentes environnementalement» dans les tissus reproductifs féminins. Conclusion : «Les herbicides à base de glyphosate modifient les résultats de la reproduction», et «l’exposition à de faibles doses de glyphosate peut altérer les fonctions ovariennes et utérines». Enfin, élément important : «Le potentiel oestrogénique [l’effet perturbant sur le fonctionnement de cette hormone, ndlr] de ces produits dépend du glyphosate pur et/ou de ses adjuvants.»
Troubles du spectre de l’autisme : «Un risque aggravé».
C’est un des potentiels effets sur la santé les moins étudiés. Mais après plusieurs clusters inquiétants d’enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme dans des régions du monde exposées à de fortes doses de pesticides, des équipes scientifiques se sont penchées sur le sujet.
Des chercheurs des universités de Californie et de Stanford ont ainsi établi, dans une étude publiée en février 2019, que «le risque de trouble du spectre de l’autisme est associé avec une exposition prénatale au glyphosate». Et «les résultats suggèrent que le risque d’un trouble du spectre de l’autisme pour la descendance augmente après une exposition prénatale à des pesticides ambiante dans un rayon de 2 000 mètres autour de la résidence de la mère pendant la grossesse, en comparant avec des enfants de femmes de même région agricole sans cette exposition. L’exposition infantile pourrait augmenter davantage ces risques […] avec une déficience intellectuelle comorbide.»

En France, plusieurs équipes de chercheurs travaillent aussi sur le sujet à partir de larges cohortes d’enfants. Dans une étude publiée en mai, l’équipe de Jeanne Ongono de l’université Paris-Saclay, conclut que «le glyphosate […] a rendu compte d’une association avec un risque aggravé de trouble du spectre de l’autisme chez les enfants et/ou dans des phénotypes de comportements chez les rongeurs».
(1) Un ratio de risque supérieur à 1 signifie que l’effet toxique peut se déclarer dans la population, sans qu’il soit possible d’estimer la probabilité exacte de survenue de cet événement.

Selon Mme Aude Massiot - Liberation - jeudi 26 novembre 2020

Nouveau bienfait du thé vert...

Pression sanguine, allergies, diabète, perte de poids... On prête déjà bien volontiers au thé vert des propriétés impressionnantes. En voici une nouvelle : grâce à un de ses composants naturels, le thé vert permettrait aussi d'améliorer l'efficacité des antibiotiques. C'est la conclusion d'une équipe de scientifiques britanniques (ça ne s'invente pas !) qui publient leurs conclusions dans la revue Journal of Medical Microbiology. En scrutant les feuilles de thé vert, les chercheurs ont en effet identifié un polyphénol appelé épigallocatéchine (EGCG), qui aurait des propriétés miraculeuses lorsqu'il est associé à de l'aztréonam, un antibiotique qui lutte contre la bactérie Pseudomonas aeruginosa. Celle-ci peut provoquer de graves infections, parfois mortelles.
Une arme contre l'antibiorésistance ?
D'après les scientifiques, c'est leur interaction qui produit l'effet tant attendu : en combinant l'EGCG et l'aztréonam, le traitement était beaucoup plus efficace pour détruire la bactérie Pseudomonas aeruginosa. Après l'avoir testé sur des chenilles et des cellules cutanées humaines, les chercheurs ont relevé un taux de survie significativement plus élevé grâce à cette combinaison que lorsque l'aztréonam était pris seul.
"Il est urgent de développer de nouveaux médicaments dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques", souligne Dr. Jonathan Betts, auteur principal de cette étude. Selon l'Inserm, 700.000 personnes, dont 25.000 en Europe, décèdent chaque année à cause d'infections dues à des bactéries résistantes.

Selon Mme Jeanne Travers - Gentside - mercredi 14 octobre 2020

08/12/2020

Des nanosatellites pour surveiller mers et océans...

TECHNOLOGIE - L’activité de ces petits satellites placés en orbite permettra de lutter contre la pêche illégale et contre la piraterie
Une PME française a mis ce lundi sur orbite deux nanosatellites capables de détecter la présence de navires non coopérants («dark ships »). L’activité de ces deux engins spatiaux permettra de lutter contre la pêche illégale, la pollution et la piraterie.
Baptisés BRO-2 et BRO-3 (pour « Breizh-Recon-Orbiter »), ces satellites appartiennent à l’entreprise rennaise Unseenlabs. Ils viendront en renfort de BRO-1, mis sur orbite à 550 km de la Terre en août 2019.
November 15, 2020


Repérer des bateaux depuis l’espace
Les trois engins recueilleront la « signature » des bateaux en captant les ondes électromagnétiques (ROEM) émises par les navires à la verticale. La technologie secrète d’Unseenlabs permet de désigner depuis l’espace un bateau avec une précision d’un à cinq kilomètres. Ces données ont vocation à « être intégrées dans un rapport de surveillance maritime », explique Clément Galic, cofondateur de la PME.
Au large du Pérou, BRO-1 a récemment repéré des dizaines de bateaux ayant franchi la limite des zones de pêche. « Comme par hasard tous ces bateaux ont coupé leur AIS (système d’identification automatique ou transpondeur) », explique Clément Galic, qui a créé l’entreprise avec son frère, Jonathan Galic.

Lutte contre le terrorisme et la piraterie
Les deux nouveaux nanosatellites ont été lancés depuis le pas de tir de la société Rocket Lab, sur la péninsule Mahia (Nouvelle-Zélande). D’ici 2024, Unseenlabs prévoit de déployer dans l’espace une « constellation » de 20 à 25 satellites capables de faire 10 à 20 acquisitions par jour, pour « construire de façon très précise la route des bateaux ».
L’activité se concentre aujourd’hui sur la lutte contre la pêche illégale. Unseenlabs compte parmi ses clients des organisations chargées de l’action des États en mer, des ministères de la pêche, des marines nationales. La PME emploie 16 salariés et compte des clients en France et à l’étranger. Elle réalise un chiffre d’affaires annuel de deux à quatre millions d’euros.

Pour Hervé Baudu, professeur à l’École nationale supérieure de la Marine (ENSM) c’est « une très belle performance ». « Ce qui est nouveau c’est l’utilisation de ces techniques sur des besoins civils », explique l’expert. La sécurité maritime est le principal enjeu mais « l’autre aspect est lié au terrorisme, à la piraterie, la pêche, ou un bateau qui serait en difficulté », poursuit Hervé Baudu.

Selon 20 Minutes avec agences - 20 Minutes - lundi 16 novembre 2020

Boom dans les transports internationaux avec OVRSEA...

Simplifier le transport de marchandises à l'international, c'est l'objectif de la start-up Ovrsea.
On permet à tous nos clients d’importer et d’exporter dans plus de 60 pays en 3 clics, résume Arthur Barillas, cofondateur et président d'Ovrsea ce mercredi sur BFM Business. Notre enjeu est d’utiliser la technologie pour simplifier ces démarches et apporter plus de fiabilité sur ce secteur".
Actuellement, les clients qui souhaitent importer ou exporter des marchandises doivent affronter un processus compliqué, avec de nombreuses démarches administratives et de multiples acteurs des secteurs aérien ou maritime, sans oublier la douane. Sur la plateforme d'Ovrsea, les clients pilotent tout en une seule opération. "Ovrsea est responsable depuis le pick-up jusqu’à la livraison de marchandises, on engage la responsabilité de l’entreprise, insiste le dirigeant. On sélectionne les transporteurs avec lesquels on travaille, on calibre les bons transporteurs avec les exigences et demandes du client".
Les vélos Cowboy et Angel font partie de ses clients
Ces services ont attiré de nouveaux clients pendant le confinement.
On a doublé le chiffre d'affaires. Les gens se sont tournés vers les structures agiles au moment où la structure de transports fonctionnait de manière dégradée", pointe du doigt Arthur Barillas.
L'entreprise compte actuellement 500 clients, dont 30% à l’étranger dans un quarantaine de pays. Il s'attend à un nouveau pic de demandes d'ici la fin de l'année, en raison de mesures de reconfinement instaurées dans certains pays mais aussi à cause de la consommation liées aux fêtes de fin d'année.
On va travailler sur beaucoup de produits qui sont très tendance en ce moment comme les vélos électriques, de Cowboy et d’Angel. On s’attend à un gros boom de l’activité", prévient Arthur Barillas
Et la demande pour les équipements de protections, tels que les masques, gants et lunettes ne va pas faiblir. Elle devrait continuer à assurer un fort taux d'activité pour Ovrsea.

Selon BFM Business - mercredi 21 octobre 2020

07/12/2020

Chefs d'oeuvre naturels et changement climatique...

La situation ne cesse de se détériorer. Ce sont désormais un tiers des 252 sites naturels classés au patrimoine mondial par l'Unesco qui sont menacés par le changement climatique, souligne dans son nouveau rapport, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui regroupe plus de 1400 organisations et gouvernements. Ce phénomène détrône les espèces invasives et exogènes en tête des dangers encourus par ces espaces naturels d'exception.

— IUCN (@IUCN) December 2, 2020

La Grande Barrière de corail, la plus grande structure créée par des organismes vivants sur Terre - menacée par le réchauffement de l'océan et son acidification - vient rejoindre la liste des sites classés « critiques », tout comme des zones protégées du Mexique dans le golfe de Californie, rapporte encore l'UICN.
Au total ce sont désormais 94 sites qui courent des risques significatifs ou critiques à cause d'un certain nombre de facteurs comme le tourisme, la chasse, le feu, la pollution aquatique, soit 32 de plus que lors de la publication du dernier rapport de ce genre en 2017.
Environ un tiers des sites courent des risques significatifs et 7 % sont désormais estimés être dans un état critique ce qui signifie « qu'ils requièrent d'urgence des mesures de conservation supplémentaires et à une grande échelle » pour pouvoir être sauvés. Le changement climatique constitue un risque très élevé ou élevé pour 83 de ces merveilles de la nature.
LIRE AUSSI > Climat : la France assignée devant la justice européenne
Ce rapport « révèle les transformations que provoque le changement climatique sur ces sites naturels classés, de la fonte des glaciers au blanchissement des corails en passant par des feux et des sécheresses plus fréquentes et plus graves », souligne le directeur général de l'UICN, Bruno Oberlé dans un communiqué.
Des feux gigantesques ravagent d'ailleurs actuellement l'île Fraser en Australie, classée au patrimoine mondial. « Ce rapport souligne l'urgence avec laquelle nous devons résoudre ces défis environnementaux ensemble à l'échelle de la planète », a alerté Bruno Oberlé.
Et d'invoquer la lutte contre la pandémie de Covid-19. Elle a montré qu'il faut que la communauté mondiale « se serre les coudes et travaille ensemble pour le bien commun », insiste le rapport.


L'impact du Covid-19
Les travaux pour réaliser le nouvel état des lieux ont commencé avant la pandémie de Covid-19, qui touche plus ou moins sévèrement la quasi-totalité de la planète, mais l'UICN a fait un inventaire systématique de son effet sur les sites naturels classés par l'Unesco. L'organisation estime que 50 d'entre eux sont touchés par la pandémie et les restrictions qui y sont associées, que ce soit en bien ou en mal.
Dans la colonne positive, « le plus notable c'est la baisse de la pression exercée par les visites des touristes sur ces écosystèmes naturels », explique l'UICN, soulignant toutefois que « les facteurs négatifs sont nombreux ».
La fermeture des sites provoque une chute importante des revenus mais les restrictions mises en place pour éviter les contagions ont aussi eu un effet sur les effectifs chargés d'assurer la surveillance, laissant la porte ouverte à des activités illégales.
« Ces facteurs accroissent le risque du braconnage des espèces sauvages et de l'usage illégal des ressources naturelles », explique le rapport. Malgré tous les dangers qui menacent ces sites d'exception, l'UICN a quand même trouvé que 8 d'entre eux ont vu une amélioration depuis 2017.

Selon J.M avec AFP. - Le Parisien - mercredi 2 décembre 2020

Astrologie évolutive pour 2021 selon l'interprétation de Mme Marie-Pierre Lecann...

L'année 2020 a été passablement troublée par la triple conjonction Jupiter/ Saturne/Pluton dans le signe du Capricorne, c'est à dire dans un signe de terre. On peut considérer, dit Mme Lecann, que c'était la fin d'un cycle de 200 ans. En effet, Jupiter et Saturne se sont retrouvés tous les 20 ans environ à l'intérieur de ce grand cycle et c'était à chaque fois en signe de terre: tantôt en Taureau, tantôt en Vierge et tantôt en Capricorne. En fait, aujourd'hui c'est l'occasion d'effectuer le bilan pour évaluer ce qui s'est passé pendant tout ce cycle: concentration des pouvoirs entre les mains d'une élite s'appuyant notamment sur l'argent, le matérialisme, structure pyramidale à tous les niveaux, inégalités criantes entre les hommes et les femmes, les pays du Nord et ceux du Sud, perte de la biodiversité, excès de prédation sur le vivant et mise en sommeil de nombreuses valeurs humaines comme la bienveillance, la solidarité au bénéfice d'une forme de sécurité et d'assistanat...

Cette année 2020 en a constitué l'apothéose avec un pouvoir hégémonique et un peuple apeuré, prêt à sacrifier sa liberté pour sauvegarder un semblant de confort matériel. Il faut reconnaître que le virus de la Covid 19 a été un aiguillon puissant pour faire changer quelques mentalités... Le développement personnel avait préparé ce nouveau cycle qui lui sera en signe d'air et se voudra plus collectif. En tout état de cause, dès la fin de l'année 2020, les nostalgiques du passé vont devoir lâcher-prise à tout désir de retrouver le monde d'avant, car ils devront réaliser que nous allons vers d'autres structures, où l'on n'attend plus rien des élites, mais tout de soi-même. Nous chercherons dorénavant une structure horizontale, une collégialité, afin de construire ensemble un nouveau paradigme. Ceux qui avaient le pouvoir dans le monde sont déja en bout de course. Partout où l'autorité n'est plus au service de l'humain, en effet, des remises en question vont se produire. Il s'agit de remettre du vivant un peu partout, en nous responsabilisant au sein de petits groupes.C'est une révolution, certes, mais fort différente de toutes celles que nous connaissions.

Cela se fera, toutefois, par étapes, car n'oublions pas que Pluton est toujours en Capricorne (jusqu'en 2023) et va continuer son travail de déconstruction. Aussi, dans un premier temps, une cohabitation de l'ancien système et du nouveau sera probable et provoquera quelques remous, du chaos et peut-être obligera à des négociations. Le Verseau est sous la double maîtrise de Saturne et d'Uranus et de plus, le signe en face est le Lion, qui propose de construire son identité, de mettre ses talents au service du collectif sans plus se reposer sur des leaders. Uranus en Taureau (signe de terre) va nous obliger à voir comment dans la matière mettre la technologie au service de l'humain. Le bon sens terrien du Taureau va en effet confronter le "tout virtuel". Se cramponner à ses habitudes ne sera plus de mise, du moins pour les être éveillés qui ont au coeur un idéal d'une nouvelle terre. Le premier élément à mettre en lumière sera le besoin de créer partout du lien, car la pandémie notamment a abîmé cette notion, affirme Mme Marie Pierre Lecann. De même, les valeurs spirituelles seront peu à peu retrouvées en chacun de nous.

Nous bénéficierons pour traverser 2021 et concrétiser nos élans d'aides précieuses: Mars en Taureau fera un trigone à Pluton fin février 2021. Puis Neptune en Poissons va nous soutenir dans notre vision holistique, d'autant que Jupiter, maître des Poissons avec Neptune, va entrer en Poissons de mai à juillet 2021. Ce sera un rappel puissant à nos valeurs profondes. Il n'en reste pas moins que nous devrons veiller à ne pas nous laisser embarquer par un quodidien chaotique en gardant à l'esprit notre vision humaine du futur pour 2022 et 2023. Ce sera un peu comme une naissance avec des contractions douloureuses. Nous développerons notre discernement individuel face à des tentatives de récupération de l'ancien monde. Une organisation nouvelle sera à l'ordre du jour mais sans plus de majorité, de nivellement des particularités de chacun. Il ne devrait y avoir à terme plus de chef, mais des expérimentations ça et là, des initiatives posant les bases d'un nouveau monde. Donc à nous de nous responsabiliser et de cocréer!

On peut considérer d'ores et déja que le 25/12/2020 constituera le premier test: Jupiter et Saturne entreront ensemble dans le signe du Verseau, tandis que Mars en Bélier fera un carré exact à Pluton, d'où risque de fortes tensions autour de cette période. La seconde étape clé pourrait être février 2021, quand Jupiter fera un carré à Uranus, suivi de près par le carré Saturne/Uranus. Puis, en juin 2021, par le biais de sa rétrogradation, Saturne reformera un carré avec Uranus et un troisième aura lieu fin 2021. On peut donc dire que 2021 sera une année agitée mais fondatrice, car nous allons amorcer un changement radical. Apprenons donc dès aujourd'hui à penser différemment, à créer collectivement, à mettre en oeuvre la fraternité, là où avant nous nous sentions perdus, nous avions besoin d'être assistés et nous réclamions des actes de nos dirigeants. Face aux mensonges et aux manipulations des puissants, nos regards seront devenus lucides. On ne pourra plus désormais nous faire croire que l'écologie devra être sacrifiée au "tout économique". Nous saurons en effet poser les bonnes questions pour faire triompher le vivant sur toute la planète.

Dans cet espoir, mettons nous en chemin sans plus tarder!

Lyliane

06/12/2020

Ferme des 1000 vaches...

"Nous arrêtons la collecte du lait à partir du 1er janvier 2021", a déclaré à l'AFP ce vendredi 4 décembre un porte-parole de la ferme picarde dite "des 1000 vaches", confirmant une information du Courrier picard.
"Manque de visibilité" 
Avant d'être vendues ou "envoyées à l'abattoir" pour une partie, les quelque 800 vaches laitières du site vont entrer dans l'étape de "tarissement, c'est-à-dire la modification de leur alimentation pour qu'elles produisent moins de lait", a indiqué ce porte-parole. 
La ferme a justifié cette décision par un contexte défavorable et "le manque de visibilité", dû notamment à la réorientation de la coopérative belge chargé de la collecte. 
"Si nous avions eu 1000 vaches, le modèle était viable. Il était intéressant car il permettait aux éleveurs de se regrouper et aux équipes de tourner (...) Or, nous n'avons pas obtenu l'autorisation", a déploré la même source.
Une activité de culture maintenue
Les 1000 hectares de terres seront conservés pour y maintenir l'activité de culture, blé, lin, betteraves et pommes de terre.
Contacté par l'AFP, le porte-parole de l'association Novissen, farouchement opposé au projet, s'est dit "satisfait de constater que l'Etat de droit est enfin respecté". 
"C'est une page qui se tourne" après "un long combat de 10 ans", a réagi Francis Chastagner, saluant "une décision importante aussi pour tous les autres combats contre des projets industriels similaires actuellement en route", et qui va "encourager les collectifs et associations à ne pas désespérer".
La Confédération paysanne a elle aussi salué une "victoire majeure" contre "un symbole de l'industrialisation de l'agriculture". "Ce modèle économique destructeur pour les paysan.ne.s, la vie des territoires et la planète n'est pas viable", a-t-elle écrit sur Twitter.
Ouverte en septembre 2014 à Drucat, près d'Abeville (Somme), l'exploitation géante avait fait l'objet d'un long combat judiciaire. Fin 2019, la justice avait obligé le site à ramener son cheptel à 500 bovins et à payer des pénalités pour avoir dépassé "de 59%" l'effectif fixé par l'Etat.

Selon BFM-TV

Irene Frain: prix Interallié!

L’écrivaine lorientaise est récompensée pour son dernier livre, Un crime sans importance. « Un combat contre le silence », après l’assassinat de sa sœur aînée.
 
La voilà embarquée dans le sillage d’André Malraux, François Cavanna et Michel Houellebecq. À 70 ans, Irène Frain remporte à son tour le prestigieux Interallié pour son dernier ouvrage, Un crime sans importance, publié fin août.
« Ce livre n’a pas été écrit pour les prix littéraires », affirme pourtant cette « Bretonne de Paris », comme elle aime se définir. Ce sont ses éditeurs, dit-elle, qui l’ont poussé dans la course et elle avoue que ça « l’effrayait ». L’autrice est davantage habituée au succès de ses œuvres en librairie qu’aux distinctions littéraires parisiennes. Depuis son premier roman, LeNabab, publié en 1982, inspiré par la vie du breton René Madec, elle est suivie par un public fidèle, publiant avec une belle régularité.
Un « combat contre le silence »
Un crime sans importance se rapproche d’une enquête. L’écrivaine a entrepris ce récit après la mort de sa sœur aînée Denise, tuée à coups de couteau, dans son pavillon de banlieue de l’Essonne. C’était en 2018. Elle avait 79 ans.
La lenteur des autorités face à ce drame a rendu Irène Frain furieuse. Elle présente avec émotion l’ouvrage comme un « combat contre le silence », dans lequel sa famille et la justice se muraient. « L’affaire ressemble à un mauvais roman policier, pointe-t-elle. Le coupable court toujours. »
Irène Frain, née Le Pohon, à Lorient, en 1950, doit beaucoup à cette sœur aînée qui a veillé sur son enfance, au sein d’une famille très modeste dont elle est aujourd’hui éloignée. Denise, c’était « la fée marraine, la sœur souveraine », celle qui la protégeait. Jusqu’à ce que la vie les éloigne. Irène prenant la route de Rennes, puis Paris, pour devenir professeure de Lettres classiques…
« Comme un cormoran mazouté »
Délestée d’un poids incommensurable grâce à son livre, désormais couronné par l’Interallié, la marraine du salon littéraire Livr’à Vannes (Morbihan) s’enthousiasme : « Maintenant, je peux revivre et tourner la page. Avant l’écriture, depuis la mort de ma sœur, je me sentais comme un cormoran mazouté, après la marée noire Erika de décembre 1999. »
Dans son appartement, à Paris, près de la gare Montparnasse, « une annexe de la Bretagne », l’autrice pense déjà à son prochain livre. « J’ai trouvé l’idée. Mais avant d’écrire, je dois me reposer. » Une accalmie bien méritée avant de reprendre la mer et la route.
Un crime sans importance, 18 €, publié fin août 2020, édité au Seuil.

Selon Mr Valentin CHOMIENNE. - Ouest-France - jeudi 3 décembre 2020

05/12/2020

Conseils pour passer Noël en famille...

Les célébrations de Noël 2020 auront une saveur inédite. Le couvre-feu sera allégé les 24 et 31 décembre pour permettre aux familles de se réunir, a annoncé Emmanuel Macronmardi 24 novembre. Mais les "réunions privées devront être limitées au maximum" en raison de l'épidémie de Covid-19, a-t-il précisé. Lors de la conférence de presse sur la stratégie vaccinale, jeudi 3 décembre, Jean Castex a recommandé "une jauge de six adultes, sans compter les enfants", pour les repas de fêtes. 
A moins d'un mois des fêtes de fin d'année, les Français oscillent entre soulagement et appréhension à l'idée de se retrouver pour réveillonner. Nombreux sont ceux qui ont déjà prévu de changer leurs plans pour se réunir en plus petit comité cette année, pointe un sondage Ifop pour la plateforme médicale Odero, réalisé auprès de 1 549 personnes et publié mardi par Le Parisien. Peut-on organiser un Noël "Covid-compatible" ? Comment ? Franceinfo a posé la question à plusieurs spécialistes en infectiologie et santé publique.
1-Initier une discussion sur le sujet
Tous s'accordent à dire qu'aucune solution magique ne permettra de s'assurer un Noël "zéro risque". L'option la plus sûre serait de repousser les célébrations ou alors de se retrouver virtuellement. Mais l'envie de se réunir physiquement est compréhensible. Pour ceux qui prévoient de passer les fêtes de fin d'année en famille ou entre amis, avec des membres extérieurs à leur foyer, l'objectif sera donc de limiter au maximum les risques de contamination au Covid-19, sans dépasser la jauge de six personnes, indiquée par le gouvernement.
Pour ce faire, il faut en discuter en amont, préconise Didier Lepelletier,  professeur hygiéniste au CHU de Nantes et co-président du groupe de travail sur le Covid-19 du Haut Conseil de la santé publique. "Il faut que chaque famille ait une perception du risque et se retrouve pour en discuter. On peut imaginer se retrouver dans un conseil familial pour déterminer comment on peut se retrouver, décider de qui va cuisiner...", explique-t-il. La recommandation s'applique aux personnes qui ont l'intention de se retrouver et qui ne se sont pas confinées ensemble. Cette discussion permettrait d'évaluer les risques encourus, mais aussi de répondre aux angoisses de chacun, estime Emmanuel Rusch, président de la Société française de santé publique : "C'est important d'en parler avec les personnes avec qui on va être et de ne pas être dans les non-dits."
2-Prendre des précautions en amont
Les familles ou groupes d'amis qui souhaitent se retrouver pourraient ainsi décider de prendre des précautions en amont : "La semaine avant, je ne vais pas faire des fêtes par exemple", recommande Didier Lepelletier. "Je vais essayer de m'isoler, d'avoir peu de contacts, et si j'ai eu des contacts à risque, alors je ne vais pas au repas de Noël. Pareil si j'ai des symptômes". Objectif : éviter les contacts sans respect des gestes barrières avec des personnes extérieures dans la semaine qui précède les retrouvailles familiales ou amicales.
Quid de se faire tester en amont ? Les tests antigéniques, disponibles en pharmacie sans ordonnance et remboursés par l'Assurance-maladie, peuvent apparaître comme la solution idéale pour se faire tester en moins de 30 minutes et rejoindre ses grands-parents sans crainte. Il s'agit pourtant d'une mauvaise idée, estime Alexandre Bleibtreu, médecin infectiologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris : "Un résultat négatif ne garantit pas que la personne n'est pas asymptomatique ou en phase d'incubation", prévient-il. "Le risque, c'est que le test donne une fausse impression de sécurité". 
L'infectiologue recommande de se saisir d'un autre outil : "l'application Tous AntiCovid, qui permet de savoir si on a été en contact avec des personnes contagieuses", tout en la considérant avec précaution puisque son efficacité dépend du nombre d'utilisateurs de l'application. "La vraie question ce n'est pas comment on se complique la vie en construisant des stratégies qu'on pense sécures (...), mais comment on réduit le risque de transmission", poursuit-il.
3-Réfléchir à un plan de table adapté
Sachant qu'une jauge de six adultes maximum est recommandée, sans compter les enfants, il est aussi possible d'espacer au maximum les convives, réfléchir à un plan de table qui permet de distancier davantage les personnes présentant le plus de risques. Concernant les personnes dites à risque du fait de leur âge ou de comorbidité(s), elles pourront par exemple être 
davantage espacées.
Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP, avait déclaré fin novembre qu'il faudrait "couper la bûche de Noël en deux, et papi et mamie mangent dans la cuisine et nous dans la salle à manger". Une déclaration "maladroite", sur laquelle il est revenu par la suite. Les experts interrogés par franceinfo préfèrent conseiller un respect scrupuleux des gestes barrières s'il n'est pas envisageable pour les personnes concernées de ne pas retrouver leurs proches physiquement ou de ne pas partager un repas. 
4Respecter au maximum les gestes barrières pendant le repas et aérer
Le plus important sera de respecter au maximum les règles sanitaires déjà connues, assurent les spécialistes : se laver les mains régulièrement, garder le maximum de distance, porter le masque et nettoyer les surfaces touchées par tout le monde (meubles, poignées de portes, etc).
Concernant le repas de Noël, "il n'y a aucune donnée scientifique qui montre qu'on peut se contaminer par la nourriture", rassure Alexandre Bleibtreu. La contamination se fait par transmission aérienne ou manuportée, rappelle l'infectiologue. Il faudra donc faire attention à se laver les mains pendant les échanges de cadeaux, par exemple.

Selon Mr Alexandre Bleibtreu- France Info

 

 

La thérapie du miroir pour récupérer des fonctions motrices...

Paris Match. Quel est le principe de cette thérapie ?
Pascal Giraux. Elle a été promue en 1995 par le docteur Vilayanur Ramachandran (San Diego, Californie) pour lutter contre les douleurs chroniques des membres fantômes chez les amputés. Il s’agit de donner l’illusion au cerveau que le membre disparu est toujours présent et fonctionnel (effet antalgique). On l’applique : 1. Aux douleurs post-traumatiques de membres devenues chroniques (3 % des cas). 2. Aux déficits moteurs des membres (paralysies et parésies) après un AVC, problème majeur qui touche près de 60 000 personnes en France par an. L’objectif est ici de récupérer une fonction.
Quelles sont ses bases physiologiques ?
Le cerveau a la capacité de créer de nouvelles connexions entre les neurones. La vision, par exemple, active l’ensemble des circuits sensitifs et moteurs au point que la perception optique d’un mouvement peut donner l’impression de le faire : 10 % environ des neurones dits « miroirs » (découverts en 1996) forment des circuits actifs qui sont à la fois aptes à percevoir et à générer un mouvement, ce que des études d’imagerie fonctionnelle ont prouvé. On peut donc exploiter l’enchaînement stimulation visuelle, perception de celle-ci et activation motrice.20 % de la capacité motrice est récupérée par le seul effet de cette technique.
Comment est-elle mise en oeuvre ?
La technique originelle utilise un miroir placé entre les membres (supérieurs ou inférieurs) de la personne. Celle-ci regarde les mouvements du membre valide et s’efforce de les suivre avec son membre déficient placé de l’autre côté du miroir. Nous avons perfectionné et simplifié cette technique avec des vidéos du membre sain qui est artificiellement latéralisé pour parfaitement mimer le membre malade en fonction. La synchronisation motrice entre l’image vue sur écran par le patient et son membre paralysé ou faible est alors facilitée. Comme le membre du côté sain tend naturellement à inhiber celui du côté lésé, il s’agit d’effacer cette inhibition par l’illusion visuelle et les nouveaux circuits de neurones qu’elle crée.
En quoi consiste la rééducation ?
Dans le cadre des AVC, les séances (en hôpital de jour ou non) sont quotidiennes pendant six semaines. Elles durent de deux à trois heures dont trente minutes de thérapie miroir (au-delà, c’est fatigant). Notre arme est l’IVS (Intensive Visual Simulation), un dispositif sophistiqué conçu par la société stéphanoise Dessintey, avec poste de travail, système informatique, caméra et un écran où le membre déficient apparaît sain. Quand le sujet travaille, la vidéo se superpose au membre malade et donne l’illusion visuelle que ce dernier fonctionne, même s’il ne bouge pas ou peu. Le patient doit seulement faire ce qu’il voit. Il a alors l’impression de visualiser sur écran ce qu’il fait. Pour les douleurs chroniques, on utilise le même dispositif mais l’intensité des mouvements suivis reste faible et lente car le fait de se voir bouger est douloureux. Un bouquet d’autres techniques complète l’IVS et maintient la motivation des patients : mobilisation manuelle par le thérapeute, entraînement électromécanique motorisé (robot), réalité virtuelle, etc.
Lire aussi.Cryothérapie : miracle ou mirage?
Quels sont les résultats ?
Ils varient avec l’importance des lésions, l’âge du sujet et les comorbidités. En moyenne, chez 200 patients que nous avons ainsi traités, 20 % de la capacité motrice est récupérée par le seul effet de l’IVS. Plus de 50 centres en sont maintenant équipés en France et ailleurs.
* Chef du service de rééducation adulte, CHU de Saint-Etienne, hôpital Bellevue."

Selon Paris-Match

 

02/12/2020

Eduquer et enseigner malgré tout...

« Près d’un million de jeunes de 16 à 25 ans sont sans études, ni emploi, ni formation et la situation risque de s’aggraver. On craint une remontée du décrochage scolaire alors qu’avant le confinement, déjà 80 000 jeunes sortaient chaque année du système scolaire sans diplôme », alerte Marc Vannesson, délégué général du think tank VersLeHaut, qui réclame une transformation en profondeur de l’Éducation.

La crise du coronavirus bouleverse nos vies, et les mesures sanitaires prises pour protéger les plus fragiles touchent de plein fouet les jeunes générations, pénalisant leur éducation comme leur insertion sociale et professionnelle. Près d’un million de jeunes de 16 à 25 ans sont sans études, ni emploi, ni formation et la situation risque de s’aggraver. On craint une remontée du décrochage scolaire alors qu’avant le confinement, déjà 80 000 jeunes sortaient chaque année du système scolaire sans diplôme. Cette situation touche particulièrement les milieux populaires : 25 % des enfants d’ouvriers sont décrocheurs, contre 3 % des enfants de cadres.
Malgré l’engagement des professionnels et des familles, en dépit des moyens budgétaires importants et de la bonne volonté des décideurs, les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux. Les réformes décidées depuis les bureaux parisiens ne suffisent pas et les acteurs de terrain risquent de se décourager si l’on ne propose pas un nouveau mode de fonctionnement pour relever les défis éducatifs. Dans un sondage OpinionWay pour VersLeHaut, 3/4 des jeunes et des parents considèrent d’ailleurs qu’ils ne sont pas suffisamment associés à la prise des grandes décisions éducatives.
L’affaire de tous
Il est temps de sortir des carcans idéologiques et des blocages institutionnels pour relancer un pacte éducatif associant largement les forces vives de notre pays. L’éducation n’est pas que l’affaire des familles ou de l’école. C’est l’affaire de tous. Cela rend indispensable une mobilisation générale de toute la société française en faveur de sa jeunesse, avec une attention particulière pour les plus fragiles. C’est dans cet esprit que se sont ouverts les États Généraux de l’Éducation. Citoyens, jeunes et familles, parents et grands-parents, professionnels et acteurs éducatifs, État et collectivités territoriales, entreprises et syndicats… Tous sont invités à participer à cette démarche inédite, portée par la société civile dans toute la France, avec des réunions ouvertes au public, des journées de co-construction, des ateliers participatifs, une plateforme numérique… De cette grande mobilisation vont naître une Charte de l’éducation et des propositions concrètes, qui seront remises aux pouvoirs publics le 12 juin 2021.
La prochaine étape des États Généraux de l’Éducation a lieu à Nantes, le 15 octobre. Au programme : comment adapter l’éducation au monde et aux métiers qui évoluent à toute allure ? Dans le champ professionnel, de nouveaux métiers émergent tandis que d’autres disparaissent. Les attentes des jeunes, des familles, de la société vis-à-vis de l’école et des acteurs éducatifs se modifient également. Comment mieux préparer les jeunes générations à un monde en transformation ? Comment proposer une éducation qui donne à chacun « des racines et des ailes », en répondant à la fois au besoin d’enracinement et à la nécessité de se projeter dans l’avenir ? Personne ne détient seul la solution. Comme citoyen, vous avez aussi une partie de la réponse. Avec les États Généraux de l’Éducation, c’est le moment de la partager, en puisant dans votre expérience. Le confinement a joué un rôle d’accélérateur ou de révélateur des grands problèmes éducatifs. Pour assurer la « continuité éducative » malgré les fermetures d’établissements, parents, enseignants, éducateurs, médias, entreprises… ont dû se mobiliser et inventer des solutions d’urgence. Et si on en tirait ensemble les leçons pour transformer l’éducation en profondeur ?

Selon Mr Marc Vannesson, délégué général du think tank VersLeHaut. - Ouest-France - mercredi 14 octobre 2020

Le Carrefour d'Ormesson met le client au centre...

En crise de croissance, le distributeur a sorti son joker : un directeur France obsédé par le consommateur et adepte d'une méthode éprouvée ailleurs.
Depuis quelque temps, il se passe des choses étranges au Carrefour d'Ormesson, dans le Val-de-Marne. A peine arrivé, le visiteur n'a pas le temps de sortir son désinfectant qu'un vigile lui en tend déjà. Et, à l'entrée, il croise le directeur qui y a installé son bureau avec, affichés en gros, son adresse mail et son numéro de téléphone. Quant aux caissières, à la moindre réclamation, elles dégainent un carnet pour les noter. Derrière ces changements se trouve un homme, costume cintré, regard d'un azur déterminé, qui arpente, ce 19 septembre, l'hypermarché d'un pas pressé : Rami Baitiéh, en juillet, il a été nommé directeur de Carrefour France. Dans la matinée, il diffusait son adresse mail sur le site de l'entreprise. Façon de dire aux clients : écrivez-moi. Et aux directeurs de magasins : faites comme moi. Trois semaines plus tard, le Carrefour d'Ormesson testait sa méthode centrée sur la satisfaction client, le « 555 ».

Avec ses vingt-cinq ans de maison, Rami Baitiéh est le dernier joker d'Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour depuis juillet 2017. Débauché de Fnac Darty par Bernard Arnault et la famille Moulin, actionnaires référents du distributeur, pour en doper le cours de Bourse, l'énarque a fixé un cap sur le mieux manger, redressé la rentabilité, rattrapé le retard dans le digital. Mais, malgré un repli à l'international, notamment en Chine, l'action ne redécolle pas. Car, en France, premier pays du groupe avec 34,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires, Carrefour souffre. En cinq ans, sa part de marché a chuté de 1 point, selon Kantar, soit 900 millions d'euros de ventes. Alexandre Bompard a beau rétorquer que le distributeur a « orchestré une partie de cette baisse en réduisant les surfaces et les assortiments, et en diminuant les prix » , il reste un problème à résoudre urgemment, celui des hypermarchés. « Quelle que soit l'enseigne, ce format est compliqué, car en perte de vitesse » , rappelle Frédéric Valette, directeur du département retail à Kantar Worldpanel. Or, à Carrefour France, ces grandes surfaces pèsent encore plus de la moitié des ventes. Alors, comment y attirer de nouveau les consommateurs ? Lancer une guerre des prix ? Casino s'y est cassé les dents dans le passé face à Leclerc, dont la structure coopérative est moins coûteuse et plus réactive. Non, Alexandre Bompard a un autre plan : celui de tout miser sur la satisfaction client.
Relances économes

Pour mener cette bataille, la méthode « 555 » développée par Rami Baitiéh offre plusieurs avantages. D'abord, elle a fait ses preuves dans plusieurs filiales. A son arrivée à Carrefour, Alexandre Bompard visite Taïwan. Il découvre, emballé, que le directeur Rami Baitiéh a relancé cette filiale composée à 95 % d'hypermarchés, en misant sur la sécurité alimentaire, cruciale dans ce pays. Il bombarde alors le Franco-Libanais à la tête de l'Argentine, pays en crise, où les pertes annuelles atteignent 100 millions d'euros. L'expatrié réduit les stocks, élimine les ruptures de produits. Les comptes repassent au vert. Le voilà nommé à la tête de l'Espagne, où il fait à nouveau des miracles. « A chaque fois, une croissance significative a été au rendez-vous » , se vante Rami Baitiéh. Sans faire exploser les dépenses. Car le « 555 » est aussi économe. Pas de grosse campagne marketing ni d'importants investissements. « A Taïwan, il avait transformé les hypers sans trop dépenser, en mettant du bio, un rayon papeterie qui était l'équivalent de Muji, et un rayon sport équivalent à celui de Decathlon » , applaudit Philippe Houzé, président du groupe Galeries Layette et administrateur à Carrefour. Enfin, la méthode est simple. Elle liste 15 préceptes adaptés à chaque territoire .
En France, le premier volet concerne la confiance, incarnée par des prix bien étiquetés, des promotions claires ou encore des marques propres irréprochables. Deuxième axe : le service, en chassant les irritants. Chaque jour, les réclamations notées par les caissières sont compilées. A 19 heures, le patron technophile convoque ses équipes sur WhatsApp pour examiner ces remontées du terrain, et les traiter. Troisième sujet :l'expérience. « Dès qu'un client porte plus de deux articles, il faut lui proposer un panier, rappelle-t-il . On peut aussi offrir des fruits aux enfants, installer un panier de basket pour les ados… Et toujours dire bonjour » , ajoute ce diplômé de l'ESC Compiègne aux salariés du magasin, réorganisés en trois équipes.

30 hypers en test

La première réceptionne et trie les palettes. La deuxième gère la réserve et les stocks pour éviter les ruptures. La troisième scrute, en rayon, les dates de péremption dépassées et les emplacements vides. Avantage de cette organisation ? Elle limite le nombre d'employés en réserve pour augmenter ceux à disposition des clients. Inconvénient ? La CGT y voit « un retour au taylorisme ». Rami Baitiéh, lui, assure, que « ce projet responsabilise les équipes et ne prévoit pas de diminutions d'emploi ». Pour embarquer les 105 000 collaborateurs de Carrefour France, ce manager iconoclaste prêche du matin au soir l'obsession du service, en magasin, au siège du groupe, sur WhatsApp, où il répond à chaque collaborateur, envoie des smileys, et encourage. En France, 30 hypers testent le « 555 ». « Les clients verront le changement en quelques mois » , assure Rami Baitiéh. A Ormesson, le taux de satisfaction a déjà bondi de 20 % à 50 %.
POIDS LOURD EN FRANCE:

34,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

5 278 magasins, dont 248 hypermarchés.
105 000 collaborateurs.

SOURCE : SOCIÉTÉ.
Les fondamentaux de la méthode « 555 » en France
LA CONFIANCE

1. Le prix est toujours clair, exact et bon.

2. Les fruits et légumes sont toujours frais et ont bon goût.
3. La marque propre Carrefour est mise en avant, étant la meilleure du marché.

4. Les promotions sont claires et il n'y a pas de rupture.
5. Les livraisons/retraits e-commerce sont complets et effectués rapidement.
LE SERVICE

1. Les réclamations sont toujours résolues.

2. L'équipe est toujours dans le magasin et au service du client

3. Pas d'attente en caisse, ni à l'accueil.

4. Le magasin est toujours entretenu et agréable.
5. Le client trouve toujours les produits dont il a besoin.
L'EXPÉRIENCE

1. Le client est la personne la plus importante de notre journée, lui dire toujours oui.

2. Le client circule facilement dans le magasin et trouve rapidement ses produits.
3. Les familles donnent leur préférence à Carrefour.

4. Les produits locaux et transition alimentaire sont disponibles et mis en avant.
5. Le client est reconnu et sa fidélité, récompensée.

Selon Mme Claire Bouleau - Challenges - dimanche 11 octobre 2020



01/12/2020

Convention climat en alerte...

«Nous avons le sentiment de manquer d’un soutien clair et défini de la part de l’exécutif dont les prises de positions nous apparaissent contradictoires», écrivent les 150 au président de la République, qui tarde à se saisir de leurs propositions.
Emmanuel Macron le jurait, mercredi dernier sur TF1 et France 2 : «Il n’y a pas de renoncement» à traduire les 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. L’association fondée par les 150 tirés au sort pour assurer le suivi de ce rapport remis fin juin à l’exécutif en est, elle, de moins en moins sûre. Dans un courrier de trois pages adressé ce lundi au président de la République, celle-ci lui demande de «réaffirmer [son] engagement formel et public en faveur de l’examen sans filtre des propositions» de la Convention citoyenne.
Trois «jokers»

Une promesse qu’Emmanuel Macron a faite à plusieurs reprises à ses membres, annonçant vouloir transmettre «sans filtre» leurs préconisations, soit à application réglementaire, soit au Parlement, soit à référendum. Réduction des voitures ou la contribution sur les billets d’avion. Ces «déclarations ministérielles viennent renforcer le trouble et obscurcir la parole présidentielle», dénonce l’association.
Un projet de loi en fin d’année

Par ailleurs, le projet de loi de finances, débattu à partir de ce lundi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, est théoriquement l’occasion de reprendre une série de propositions fiscales de la Convention. Mais peu ont des chances d’être votées. Et pas les plus structurantes. En commission des finances, la semaine dernière, la taxe sur les engrais azotés, la révision de l’indemnité kilométrique (pour ne pas favoriser les véhicules les plus émetteurs) ou la baisse de TVA sur le train ont ainsi été rejetées.

«On se pose beaucoup de questions, mais on veut rester dans un état d’esprit constructif», explique Grégoire Fraty, l’un des administrateurs de l’association, Les 150. D’autres citoyens ont tout de même prévu, de leur côté, de tenir une conférence de presse, mercredi devant l’Assemblée nationale, pour se rappeler au bon souvenir de l’exécutif et de sa majorité.
Un projet de loi spécifique, censé reprendre le gros du travail mené par la Convention citoyenne, est en cours de préparation au ministère de la Transition écologique. Une fois le texte présenté en Conseil des ministres en décembre, une ultime session de la Convention doit être programmée, faisant office de «droit de réponse» des citoyens à l’exécutif.

Selon Mme Laure Equy - Liberation - lundi 12 octobre 2020

Violences obstétricales faites aux femmes pour la naissance des bébés...

Un approche comptable aveugle s’applique à la suppression des maternités, aux naissances triées, parquées et standardisées, comme en usine, au détriment des besoins individuels fondamentaux des femmes, des bébés et de leur famille.
Tribune. En cette semaine internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, la pétition d’une sage-femme «Je suis maltraitante, je suis maltraitant», met à mal, à juste titre, l’image d’Epinal du plus beau métier du monde, et avec lui, celui du monde enchanté de la naissance. Son témoignage permet de jeter, à nouveau, une lumière crue sur la réalité des violences obstétricales, si tant est que la société, avec ses professionnel-le-s, aurait voulu y jeter un mouchoir pudique pour les oublier, après la déferlante de témoignages sur les réseaux sociaux de l’été 2017. La tempête avait pourtant été si rude qu’elle avait suscité, en 2018, un rapport national du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, sur les «actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical: reconnaître et mettre fin à des violences longtemps ignorées».

En ce qui concerne les violences obstétricales, il faut constater qu’aussitôt reconnues et dénoncées, aussitôt méconnues et ignorées. Pourtant une foule de professionnel·le·s de la naissance n’auront pas de mal à se reconnaître dans le miroir des faits relatés par ce témoignage précis et détaillé. Et d’y reconnaître leurs conditions de travail en milieu hospitalier, lieu contraint pour presque toutes les naissances en France, et spécificité nationale par ailleurs.
Le rôle des institutions de soins mis en cause

Au-delà de l’action de chaque soignant·e, le rôle essentiel joué par les institutions de soins et l’organisation de travail afférente, dans la maltraitance liée aux soins, a pourtant été clairement documenté par de sérieux travaux scientifiques. Jusqu’au Conseil de l’Europe lui-même puisque, dans son Assemblée parlementaire, sa résolution 2306, en octobre 2019, portant sur les «Violences obstétricales et gynécologiques», exhorte les États à faire de ce fléau une priorité de santé publique. Notamment, en garantissant «un financement adéquat aux établissements de santé afin d’assurer des conditions de travail dignes au personnel soignant, un accueil respectueux et bienveillant des patient·e·s et parturientes, et un accès aux traitements antidouleur» (Art. 8.7). Mais aussi, en s’assurant que la formation des médecins, des sages-femmes et des infirmier·ère·s accorde une place importante à la relation entre le personnel soignant et les patient·e·s […] et à la promotion d’une approche humaine des soins» (Art.8.9). Qui plus est, les travaux de cette résolution ont été portés par la France, pays qui se prévaut d’être la patrie des droits fondamentaux de tout être humain.
Mais en France, rien n’a changé! Car rien n’a freiné l’inhumanité, c’est-à-dire la culture du chiffre, les gestions comptables des actes de soin, la logique de l’occupation des lits à flux tendus et surtout la restriction des moyens humains. Faut-il souligner la triste perspective de la prochaine révision des décrets de périnatalité, datant de 1998, qui prétend maintenir dans la continuité le nombre insuffisant de sages-femmes auprès des femmes? Cette approche comptable aveugle s’applique à la suppression des maternités, leur fusion, aux naissances triées, parquées par milliers selon leur niveau de risques, et standardisées, comme en usine, grâce à des protocoles de soin généralistes, au détriment des besoins individuels fondamentaux des femmes, des bébés et de leur famille.

Il faut croire qu’en la matière, et bien avant l’épidémie de la Covid, le travail des sages-femmes, comme le travail de mise au monde des femmes, en toute réciprocité, souffrent du même classement entre choses «essentielles» et «inessentielles». Essentiels, les actes, d’autant plus nombreux et chers qu’ils concernent les soins et la pathologie; inessentiels en termes de présence, de sollicitude et d’accompagnement des femmes dans leur propre travail d’enfantement. On comprendra, au passage, que ni le travail des femmes dans la naissance, ni celui, mal payé des sages-femmes, ne méritent reconnaissance, à leur juste valeur, financière et symbolique. En toute comparaison, pas plus que celui, bien connu et déconsidéré, des tâches ménagères et domestiques, à charge surtout des femmes.
De la réalité des violences obstétricales

Pour elles, la situation contribue largement à la réalité des violences obstétricales. Pour les sages-femmes cette réalité n’est qu’une souffrance au travail supplémentaire, une «souffrance éthique» selon Christophe Dejours (1998), liée aux conditions de travail, orsque des comportements honteux, inhumains, indignes et maltraitants, sont commis à crève-cœur. Là où, dit-il, on ne trahit pas seulement son métier et les règles qu’il porte mais on se trahit aussi soi-même. Car les sages-femmes vivent, dans leur travail, au quotidien, des actes ordinaires contraints, sans cesse répétés, en totale contradiction avec leurs motivations et leur idéal professionnel, ses valeurs et leur engagement personnel auprès des femmes, voire avec leur code de déontologie.
Faut-il s’étonner, dès lors, que d’après une enquête 2020 de leur conseil de l’Ordre, 96% d’entre elles considèrent leur profession peu valorisée, 73% peu reconnue, et que 55% aient déjà pensé changer de métier? Sans compter la satisfaction toute relative du plaisir pris à travailler et le taux important d’épuisement professionnel.

Dans ces conditions, c’est pourtant simple, et facile à compter: une seule et unique sage-femme pour accompagner chaque femme dans la mise au monde d’un nouvel être humain, n’est-ce pas le minimum de ce qu’on peut réclamer? Et qui est réclamé depuis fort longtemps.
Un minimum pour l’humanité de la naissance et le travail des sages-femmes, et surtout le minimum pour l’humanité de chaque femme, parce que chacune d’elle le vaut bien.

Selon Mmes Claudine Schalck, Christine Morin - Liberation - vendredi 27 novembre 2020

30/11/2020

Les grandes banques publiques semblent prêtes à se mettre au vert...

Les Banques publiques de développement mondiales prêtes à se mettre au vert? C'est ce à quoi elles se sont engagées jeudi à l'issue du sommet "Finance en commun", organisé (virtuellement) cette semaine à Paris en marge de celui sur la paix. Dans une déclaration finale, leurs représentants prennent l'engagement "de réorienter leur stratégies, investissements et activités pour contribuer à la mise en place des objectifs de développement durable et climatiques" formulés lors de l'Accord de Paris en 2015. L'enjeu n'est pas mince puisque ces institutions représentent à elles seules 10% des investissements mondiaux, soit 2.300 milliards de dollars par an.
Au lendemain de cet événement, le premier du genre, son initiateur et par ailleurs directeur général de l'Agence française de développement (AFD) Rémy Rioux dévoile pour le JDD les enjeux de ces engagements nouveaux. Il revient aussi sur le rôle crucial que ces banques publiques sont amenées à jouer dans la crise causée par la pandémie.
Quels sont les acteurs qui ont accepté de signer la déclaration finale du Sommet?
Nous avons tenu à mettre en tête les grandes associations de banques publiques de développement nationales, de chacune des régions du monde, qui sont trop méconnues. Avec les banques multilatérales de développement et les grandes organisations internationales - FMI, OCDE ou Commission européenne. Quand vous additionnez tous ces acteurs, vous obtenez 450 banques publiques de développement. C'est comme si toutes les Caisses des dépôts du monde, que d'habitude nous n'arrivons jamais à atteindre, s'étaient réunies dans une même coalition. Cela manquait car ce sont ces institutions qui appuient les projets concrets pour la planète et nos populations.

La déclaration comporte un certain nombre de promesses relatives à l'environnement et aux droits humains. Comment s'assurer qu'elles ne restent pas des déclarations de bonnes intentions?
Ce ne sont pas des promesses mais des engagements qu'il va falloir mettre en œuvre! Il faut que chacun des membres de cette nouvelle coalition progresse dans sa façon d'investir et que nous l'aidions à y parvenir. L'année prochaine sera organisé un deuxième Sommet "Finance en commun". Nous allons nous revoir pour définir l'organisation, fixer le cadre de redevabilité. A dire vrai, nous avons déjà abordé un plan d'action pendant les débats qui ont eu lieu cette semaine. Un programme de travail a été évoqué, et des groupes de banques particulièrement engagées ont émergé dans certains domaines comme l'égalité femme-homme, la lutte contre le changement climatique, la biodiversité, les PME en Afrique… Ce plan n'est pas à écrire, il est à formaliser. Le mouvement est déjà lancé, avec force.L'attention de société civile et des médias sera précieuse pour aller dans la bonne direction
Comment s'assurer que les différentes banques publiques ne se livrent pas à une concurrence mais travaillent en coordination?
Notre monde est avant tout bâti sur la coopération. Nous ne sommes pas entre acteurs privés mais publics dont l'objectif n'est pas la rentabilité à court terme. Dans une maison comme l'Agence française de développement, nous n'avons pas l'œil rivé sur les résultats nets et les dividendes qui doivent être versés à la fin de l'année. Chaque année à l'AFD, nous faisons déjà deux milliards d'activité avec les autres banques publiques de développement et avons d'ores et déjà des centaines de cofinancements, d'investissements en commun. L'objectif de la coalition est d'en faire beaucoup plus et surtout de partager les méthodologies et les meilleures façons d'investir.
Un problème soulevé par l'ONG One Campaign ces derniers jours est le manque de transparence, autrement dit savoir où et à qui vont les financements. N'est-ce pas un réel problème?
L'ambition du texte de la déclaration finale, et c'est peu commun dans ce genre de négociations, n'a fait que se renforcer au fil des discussions. Les 450 institutions ont ainsi accepté que l'on se réfère aux normes internationales les plus exigeantes : celles de l'OIT, les principes de l'ONU sur les droits humains, le droit des indigènes, la soutenabilité de la dette... Ce n'est pas rien. C'est une direction claire qui est donnée. Et l'attention de société civile et des médias sera précieuse pour aller dans la bonne direction. Ce n'est qu'une étape, mais une étape suffisamment forte pour ouvrir un dialogue constructif avec les autres parties prenantes et notamment les ONG. Sur les énergies fossiles, les choses ne vont peut-être pas aussi loin que la société civile le voudrait. L'association Réseau Action climat, qui regroupe les organisations qui luttent contre le changement climatique, est elle aussi très critique sur ce thème de la transparence. Elle met notamment en cause l'AFD, qui via sa filiale privée Proparco, fait appel à des partenaires financiers dont l'action est plus ou moins opaque… L'AFD est une banque publique active et exemplaire et nous rendons publiques régulièrement les preuves de notre engagement pour le climat. Si nous nous sommes retrouvés au cœur de cet élan pour bâtir une coalition d'une telle taille, c'est bien parce que toutes les banques publiques qui cherchent des solutions pour lutter contre le changement climatique et les inégalités nous ont fait cette confiance. L'objectif de Réseau Action Climat, comme le nôtre, est de transformer le système financier dans son ensemble pour le rendre compatible avec la lutte contre le réchauffement climatique. Lutter uniquement avec des subventions et de l'aide publique au développement ne sera pas suffisant.
N'y-a-t-il pas une contradiction dans la politique publique française avec un discours très vertueux mais le maintien d'aides aux exportations d'énergies fossiles comme c'est le cas dans un projet de Total en Arctique?
Sur les énergies fossiles, les choses ne vont peut-être pas aussi loin que la société civile le voudrait. Je le comprends. Notre déclaration indique néanmoins une volonté très
claire et inédite d'arrêter le charbon dans la perspective de la COP26, et de réduire le plus vite possible la part de financement des énergies fossiles dans le portefeuille de toutes les banques publiques de développement. Les lignes sont en train de bouger. En Asie, le Président chinois ainsi que le Premier ministre japonais et le Président coréen ont pris l'engagement politique crucial d'atteindre la neutralité carbone d'ici au milieu de ce siècle. Dans la déclaration signée jeudi, les 450 institutions s'engagent à accélérer fortement le financement dans les énergies renouvelables, avec un effort particulier dans les pays pauvres. Il y a aussi la demande formulée par tous les acteurs financiers, y compris les banques commerciales, que les gouvernements définissent à Glasgow l'année prochaine des trajectoires de long terme de transformation de leur mix énergétique, précises et ambitieuses, pour arriver à la neutralité carbone. Quand ce sera fait, tous les acteurs financiers, les banques publiques en tête, s'aligneront et changeront leur façon d'investir.Dans les mois qui viennent, l'idée d'une banque publique fédérale, une sorte de Caisse des dépôts américaine, va forcément être sur la table
En 2009, engagement avait été pris d'aider les pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique à hauteur de 100 milliards d'euros d'ici à 2020. Or, cette somme est encore loin d'être atteinte. Comment l'expliquez-vous?
Vendredi dernier, l'OCDE a rendu son dernier rapport qui porte sur 2018 et nous sommes à 79 milliards de dollars. Or, il faut savoir qu'il y a toujours deux ans de retard dans la compilation des chiffres. Donc, nous verrons en 2022 si cet objectif de 100 milliards a été rempli. Pour l'atteindre, il va sans doute falloir accélérer un peu. Mais nous sommes tout de même sur une trajectoire de croissance. Et la France est au rendez-vous. A la Cop 21, avait été pris l'engagement de faire 5 milliards d'euros de finance climat chaque année à partir de 2020. Les derniers chiffres rendus publics par l'AFD fin 2019 montrent que nous sommes déjà à 6 milliards. Ici, nous parlons de flux du Nord vers le Sud. Mais désormais, le sujet est plus large puisqu'il s'agit de faire davantage de finance climat. C'est bien plus de 100 milliards dont nous avons besoin. Le Club IDFC que je préside, c'est déjà 200 milliards par an.
Quel rôle peuvent jouer les banques publiques dans la crise causée par le Covid-19?
Il est double. Par le passé, dans toutes les grandes crises ou à la sortie de celles-ci, les gouvernements ont eu besoin d'instruments financiers publics pour jouer un rôle contracyclique (qui va à l'inverse des tendances économiques conjoncturelles, ndlr). Regardez les années 1930 aux Etats-Unis : avait été créée une banque, la Reconstruction finance corporation, qui était le bras armé du New Deal de Roosevelt. Cela fait aujourd'hui forcément écho au Green new deal, l'engagement politique le plus fort pris par Joe Biden. Dans les mois qui viennent, l'idée d'une banque publique fédérale, une sorte de Caisse des dépôts américaine, va forcément être sur la table. Chez nous, il suffit de voir ce que fait Bpifrance en ce moment pour éviter que notre tissu de PME ne se déchire. Ça, c'est le rôle de court terme, l'urgence. Mais il ne faut pas perdre le fil du long terme. Les banques se demandent déjà comment relancer aujourd'hui tout en ne négligeant pas la crise environnementale et la lutte contre les inégalités. Mais face à l'ampleur de la crise, la priorité ne sera-t-elle pas de sauver l'économie plutôt que la planète?
C'est un risque sérieux. On estime aujourd'hui à 12 000 milliards de dollars l'argent qui n'était pas là au mois de mars et qui est en train d'être injecté dans l'économie mondiale. En France, sur les 100 milliards du plan de relance, 26 vont passer par la Caisse des dépôts. Si on renforce les banques publiques de développement, si elles ont les bonnes méthodologies, si elles se posent les bonnes questions et si elles coopèrent, alors la part des plans de relance qui passe par elles sera de bonne qualité. Ce que nous disons aux gouvernements, c'est : "Utilisez-nous massivement pour réconcilier le court et long terme, qui ne sont pas contradictoires."
L'élection de Joe Biden est-elle une bonne nouvelle?
Le Président Emmanuel Macron avait pris le soin d'organiser le Sommet très vite après l'élection américaine. Il avait vu juste car j'ai senti l'atmosphère changer dans notre grand réseau de partenaires. On a vu la Banque mondiale bouger, certains pays également. Tout le monde est si heureux. Chacun espère que le multilatéralisme puisse être vraiment de retour et se renouveler.
 Selon le JDD-13-11-2020

Une librairie un peu spéciale à la gare de St Denis...

La librairie "conteneur" de Luc Pinto Barreto a été inaugurée il y a trois semaines devant la gare de Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, un département qui manque cruellement de librairies.

Il a installé ses livres sur le parvis de la gare de Saint-Denis, l'autodidacte Luc Pinto Barreto, réinvente la librairie pour "ceux qui n'osent pas franchir la porte". Le "dealer de livres" de Seine-Saint-Denis milite pour la lecture dans un département en manque de libraires.
Entre l'étal de fruits et le vendeur de brochettes, un conteneur couvert de graffitis porte l'inscription en anglais: "Lis plus, apprends plus et change le monde". Lorsque l'on s'approche d'un peu plus près du caisson métallique coloré, on découvre des portes vitrées au travers desquelles on aperçoit sur des étagères la biographie de Frantz Fanon, une BD sur la Commune de Paris ou encore des ouvrages féministes.
Autodidacte

Cette librairie-conteneur appartient à Luc Pinto Barreto, 34 ans. En l'inaugurant il y a trois semaines, il a tourné la page de son quotidien "déprimant" et "frustrant" d'agent de maintenance dans les palaces parisiens.
Son aventure littéraire débute en 2015 avec sa chaîne Youtube sur laquelle il anime une chronique littéraire. Il se présente comme le "dealer de livres", "un nom accrocheur, aux influences hip-hop".
"De fil en aiguille, l'idée de devenir libraire prend forme mais mon CV ne parlait pas en ma faveur", confie le jeune père de famille ne pouvant se permettre d'entamer une formation sans rémunération. "Le seul moyen d'être libraire était d'ouvrir ma propre librairie".
Luc Pinto Barreto apprend le métier seul puis effectue un stage à la libraire Folies d'Encre, l'unique de Saint-Denis pourtant troisième commune d'Ile-de-France avec plus de 111.000 habitants.
"Une librairie pour ceux qui n'osent pas franchir la porte"

"L'idée était d'être dans l'espace public, comme les food-truck. Je voulais faire une librairie pour les gens qui ne vont pas en librairie, ceux qui n'osent pas franchir la porte", explique Luc Pinto Barreto.
Le Dyonisien a "un coup de coeur" pour le parvis de la gare fréquenté par plus de 90.000 personnes par jour où "la vie et l'énergie débordent". Il obtient une autorisation précaire de la mairie pour installer sa table pliante et cohabite avec les vendeurs à la sauvette.
"Surpris" par cette librairie de rue, les passagers et riverains s'arrêtent devant son stand qui affiche en toutes lettres "dealer de livres". Sur son présentoir, il met en avant des livres "qui nous aide à réfléchir sur la société ou nous-même". De parents Cap-Verdien et Martiniquais, il "défend" aussi une sélection afro-caribéenne.
Quand le froid arrive, il imagine son concept de librairie-conteneur qu'il finance avec ses économies, une cagnotte lancée en ligne et deux subventions pour un coût avoisinant les 33.000 euros. "Pour aller vers le public, je vais mettre en place des événements pour ne pas être qu'un point de vente mais un lieu de vie, même pour les personnes qui n'achèteraient pas de livres, qu'elles puissent identifier le lieu", expose le libraire.
12 librairies pour 1,6 million d'habitants

La municipalité socialiste "salue sa démarche exemplaire" et l'aarreto apprend le métier seul puis effectue un stage à la libraire Folies d'Encre, l'unique de Saint-Denis pourtant troisième commune d'Ile-de-France avec plus de 111.000 habitants.
"Une librairie pour ceux qui n'osent pas franchir la porte"

"L'idée était d'être dans l'espace public, comme les food-truck. Je voulais faire une librairie pour les gens qui ne vont pas en librairie, ceux qui n'osent pas franchir la porte", explique Luc Pinto Barreto.
Le Dyonisien a "un coup de coeur" pour le parvis de la gare fréquenté par plus de 90.000 personnes par jour où "la vie et l'énergie débordent". Il obtient une autorisation précaire de la mairie pour installer sa table pliante et cohabite avec les vendeurs à la sauvette.
"Surpris" par cette librairie de rue, les passagers et riverains s'arrêtent devant son stand qui affiche en toutes lettres "dealer de livres". Sur son présentoir, il met en avant des livres "qui nous aide à réfléchir sur la société ou nous-même". De parents Cap-Verdien et Martiniquais, il "défend" aussi une sélection afro-caribéenne.
Quand le froid arrive, il imagine son concept de librairie-conteneur qu'il finance avec ses économies, une cagnotte lancée en ligne et deux subventions pour un coût avoisinant les 33.000 euros. "Pour aller vers le public, je vais mettre en place des événements pour ne pas être qu'un point de vente mais un lieu de vie, même pour les personnes qui n'achèteraient pas de livres, qu'elles puissent identifier le lieu", expose le libraire.
12 librairies pour 1,6 million d'habitants

La municipalité socialiste "salue sa démarche exempté de loyer pendant trois ans. "Le conteneur-librairie est un format très créatif" et l'installer "sur la place de la gare est un pas vers la population, pour les habitants de Saint-Denis qui pour une grande partie ne serait pas prête à passer le seuil d'une librairie", affirme Nadège Grosbois, adjointe à la Culture. "J'espère que cela donnera d'autres idées ailleurs en Seine-Saint-Denis", poursuit l'élue.
Car le département avec ses 12 librairies pour 1,6 million d'habitants est le moins bien pourvu de France. Lucide, Luc Pinto Barreto ne se pose pas en "sauveur" mais en militant de la lecture pour tous. "Je n'ai pas la prétention de dire que si j'ouvre une libraire je vais faire changer les choses mais je n'ai pas envie d'être dans la plainte, j'essaye de faire un petit truc pour améliorer le quotidien des gens", résume le trentenaire.
Sur le parvis de la gare, le libraire assiste fréquemment aux bagarres sans "jamais" avoir eu de désagrément. "Je suis identifié, on me laisse faire", explique Luc Pinto Barreto. Bien au contraire, il reçoit "des encouragements", "on me dit 'ça fait du bien de voir des livres'".
Pour Abdoul Hadi Konaté, agent de sécurité à la gare et père de famille, c'était "une première". "Il m'a conseillé et j'ai pris des bouquins pour mes trois enfants et moi, pourtant ce n'est pas dans mes habitudes!".

Selon Franceinfo - Franceinfo - dimanche 11 octobre 2020

29/11/2020

Cyril Dion interpelle le Président de la République française...

En février 2019, dans la foulée de la pétition de "l'Affaire du siècle" et durant le grand débat national, Cyril Dion a, avec Marion Cotillard notamment, suggéré à Emmanuel Macron d'organiser une assemblée citoyenne sur le climat. Plus d'un an après, les 150 citoyens tirés au sort ont élaboré 150 propositions destinées à "réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030 dans un esprit de justice sociale". Ils voteront ce lundi les mesures qu'ils souhaiteraient voir proposées aux Français lors d'un référendum. Si le réalisateur et écrivain craint qu'une telle perspective ne se transforme en vote sur la politique d'Emmanuel Macron, il considère aussi que c'est l'opportunité, pour la société, de s'emparer de ces sujets.
Vous avez suggéré la création de cette Convention citoyenne à Emmanuel Macron. Quel est votre sentiment au moment où les citoyens présentent leurs 150 propositions pour le climat?
Je ressens beaucoup d'émotion. C'est assez incroyable de voir que ce qu'on imaginait impossible est devenu possible. Avec Marion Cotillard, quand on est sorti du bureau d'Emma
nuel Macron qui venait de nous dire de lui donner 8 jours pour réfléchir, on s'est retrouvé dans la cour de l'Elysée, on ne se faisait pas d'illusion. Quatorze mois plus tard, les 150 citoyens sont en train de voter le plan le plus ambitieux d'un Etat contre le changement climatique. C'est assez impressionnant de se dire que quand on donne à des citoyens - qui ne connaissent pas ce sujet et qui ne sont pas forcément convaincus de son importance – l'information nécessaire et la possibilité de délibérer, ils parviennent à des résultats extraordinairement ambitieux. Le tirage au sort assure leur représentativité. Cela veut dire que les gens sont prêts.L'étape suivante est que cette délibération se poursuive au Parlement et auprès de tous les Français à travers des mécanismes référendaires
Plus que les politiques?
Les politiques sont entre le marteau et l'enclume. Si vous mettez un élu avec d'un côté des intérêts économiques qui vont à l'inverse de ce qu'il faudrait faire pour le climat, avec tous les lobbies, le chantage à l'emploi, les difficultés de transformer un modèle économique alors qu'il continue à être le même dans d'autres pays et de l'autre, la contrainte électoraliste qui suppose de plaire à tout le monde pour se faire réélire, c'est illusoire de penser que des responsables politiques peuvent le faire s'ils ne sont pas portés par un élan de la population. L'alternative est donc de permettre la délibération, permettre aux Français de se poser la question, de s'entendre sur le constat, d'élaborer ensemble des solutions.
 "Nous créons un délit d'écocide" selon Mr Eric Dupond Moretti et Mme Barbara Pompili
De quelle façon les Français doivent-ils le faire?
Aujourd'hui, dans notre démocratie, il n'y a pas d'espace dans lequel on peut se mettre d'accord. On est sûrement face au plus grand péril que l'homme n'a jamais rencontré, et il n'y a aucun endroit où on peut se poser la question tous ensemble de ce qu'on peut faire pour y répondre. Aujourd'hui, dans cette convention, les 150 citoyens n'ont pas d'intérêt personnel ni financier. Leur seul intérêt est l'intérêt général. L'étape suivante est que cette délibération se poursuive au Parlement et auprès de tous les Français à travers des mécanismes référendaires. On attend que la promesse soit honorée.
Le recours au référendum n'est-il pas risqué? Il pourrait par exemple se transformer en référendum sur la politique du gouvernement.
C'est absolument un risque. Mais il est certain que si on n'accepte pas de prendre le risque d'aller au bout du processus démocratique de permettre aux Français de se prononcer sur un plan qui transformerait l'avenir de leur pays face à une telle menace qu'est le réchauffement climatique, on reste coincé dans notre paralysie actuelle. Si le référendum aujourd'hui est perçu comme un vote pour ou contre, ça tient aussi au fait que les citoyens ont tellement le sentiment qu'ils ne peuvent pas exprimer leur voix que quand on leur donne l'opportunité de le faire, ils la saisissent de façon grossière en disant qu'ils ne sont pas contents. Le gouvernement n'a rien eu à dire sur ce qu'il s'est passé à l'intérieur et la parole qui va s'exprimer est une parole indépendante
Emmanuel Macron pourrait décider de reprendre à son compte certaines propositions et les soumettre à référendum, voir soumettre d'autres questions.
C'est un risque inhérent au fait que c'est la prérogative du chef de l'Etat de déclencher un référendum. Il est donc nécessaire que la société française s'exprime le plus possible - par des pétitions pour soutenir les 150, des mobilisations prévues par les ONG, des marches, des tribunes - pour faire entendre sa voix et soutenir cet exercice démocratique inédit et ne pas laisser comme d'habitude l'arbitraire se faire dans les coulisses de l'Elysée. Tout l'enjeu est de décoller la perception que les Français vont avoir de cet exercice d'Emmanuel Macron. Ce n'est pas lui qui a eu cette idée. Le gouvernement n'a rien eu à dire sur ce qu'il s'est passé à l'intérieur et la parole qui va s'exprimer est une parole indépendante qui n'a rien à voir avec le gouvernement. Le gouvernement a juste donné la possibilité de le faire. La population française doit s'en saisir.
La Convention a été créée au sortir de la crise des Gilets jaunes, dont le mouvement est né contre la taxe carbone. Celle-ci n'apparaît pas dans le rapport final de la Convention, sauf pour la mentionner aux frontières de l'
Union européenne. Regrettez-vous ce choix alors que la fiscalité écologique est un levier important?
Je comprends très bien que les citoyens n'aient pas voulu remettre le sujet sur la table car c'est un sujet sensible qui a été abordé de façon inéquitable quand le mouvement des Gilets jaunes s'est déclenché. Mais les 150 citoyens ont voté par exemple la nécessité de légiférer sur le crime d'écocide et sur l'installation d'une haute autorité chargée de vérifier que les lois françaises respectent les neuf limites planétaires reconnues par l'ONU. C'est quelque chose d'éminemment plus vaste qu'une taxe carbone. C'est une transformation de la vision de la société car c'est se donner la garantie qu'on puisse habiter sur une planète vivable.Même si je ne suis absolument pas fan et en désaccord avec lui énormément de sujets, je reconnais à Macron une certaine forme d'audace
Certains dénoncent une écologie radicale, d'autres des mesures "catalogue" qui existent depuis 20 ans. Quel est votre avis?
Ce débat, c'est la politique d'opinion telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui. On a besoin de passer à une politique de l'action. C'est ce que j'ai dit à beaucoup d'ONG qui me demandaient à quoi servait la Convention quand on connait déjà les solutions et que les lois ne sont pas appliquées. Mais le problème justement vient du fait qu'on connaisse les solutions et le problème depuis plus de 40 ans. Quelle est donc la bonne modalité démocratique qui nous permet de mettre en œuvre les solutions que nous connaissons déjà? C'est pour ça qu'il fallait tenter cette expérience de délibération et mettre les responsables politiques au pied du mur. D'autres expériences de ce type, en Irlande par exemple sur le mariage pour tous ou le droit à l'avortement, montrent que ce processus délibératif fonctionne. En France, ça va dépendre. Nous sommes un pays très particulier focalisé sur la figure tutélaire du président de la République. Emmanuel Macron aime bien ça. Il a même théorisé que les Français veulent un roi. C'est une maladie dont il faut sortir. La démocratie doit se pratiquer beaucoup plus au quotidien. La population doit participer. La démocratie, ça s'apprend. C'est pourquoi je souhaite que ce genre de système se pérennise car cela permet de responsabiliser les citoyens.
Etes-vous toujours en contact avec Emmanuel Macron?
Je ne lui ai pas parlé depuis que j'ai refusé l'ordre du mérite pour protester contre les violences policières en juin 2019. Mais je sais qu'il a besoin de montrer qu'il fait quelque chose sur le terrain de l'écologie car ce sujet monte fort dans l'opinion. Même si je ne suis absolument pas fan et en désaccord avec lui énormément de sujets, je lui reconnais une certaine forme d'audace. Il a envie de sortir des sentiers battus. Comme plein de chefs d'Etat, il a cette maladie de vouloir rentrer dans l'Histoire. C'est pour ça que le processus de la Convention citoyenne lui a plu. Il a envie d'en faire quelque chose mais de l'autre côté, il y a des pressions fortes qui s'exercent pour amoindrir un certain nombre de sujets vus comme une menace à l'ordre établi. On va entrer dans une forme de rapport de force politique. La société française a besoin de s'exprimer, d'arrêter d'être spectatrice. La situation est trop grave pour laisser les responsables politiques se débrouiller seuls. Chacun de nous doit agir.

Selon Mme Marianne Enault -le JDD-lundi 23 novembre 2020

 

Le climatologue Jean Jouzel ouvrira le festival de la Solidarité Internationale à Rennes...

Du 13 au 2 décembre, Festisol, festival de la solidarité internationale et à la diversité culturelle à Rennes, proposera des conférences et des ateliers en ligne.

Du 13 novembre au 2 décembre 2020, le Festival des Solidarités Festisol est organisé par la Maison internationale de Rennes autour de rencontres consacrées à la solidarité internationale et à la diversité culturelle. En raison du confinement, il sera possible de le suivre à distance, depuis chez soi, en ligne sur internet. L’édition 2020 est dédiée aux questions de « justice climatique ». De nombreux événements gratuits, en ligne, seront proposés aux Rennais et Rennaises : ateliers, conférences, podcasts, émissions de radio…
C’est le climatologue Jean Jouzel qui ouvrira le festival, ce vendredi 13 novembre 2020, à 17 h 45, en visioconférence, en partenariat avec l’Université de Rennes1 (inscription en ligne) : quelle est la réalité du réchauffement climatique aujourd’hui par rapport aux prévisions des scientifiques ? Quelles en seront les conséquences en fonction des différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre ? Où en sommes-nous par rapport aux accords pour le climat ? Ce sont certaines des questions qui seront soulevées dans cette conférence.
Programme à retrouver sir le site internet www.festivaldessolidarites.org.

Selon Ouest-France - jeudi 12 novembre 2020

28/11/2020

Ernest Pignon-Ernest, le street-art et le social

Pionnier français de l'art urbain depuis les années 60, Ernest Pignon-Ernest reste à 78 ans infatigable dans sa boulimie de dessiner sur les murs des rues "les violences qu'on inflige aux hommes".
Cet homme de petite taille (1,64 mètre), vêtu de noir, qui a travaillé à 15 ans et n'a que son "certif", a gardé quelque chose du gamin niçois. Pétillant, en alerte permanente. Homme d'amitiés. Passant d'une cause à l'autre, faisant, déchirant, refaisant.
En témoigne le charmant bazar qui règne dans son atelier d'Ivry, non loin du périph: partout des dessins qu'il a tracés à grands traits vigoureux et contrastés sur des chutes de rotatives, puis accrochés au hasard. Et tout autour, des livres, beaucoup de livres.
- Dès l'âge de 15 ans -
"Ici, je ne travaille presqu'avec le fusain et la pierre noire. Le noir m'envahit. Ma compagne me dit: tu as l'air d'un mineur", confie celui qui réside à l'emblématique cité d'artistes de la Ruche dans le XIVe arrondissement - il est vice-président de sa fondation - mais vient s'immerger chaque jour dans la quiétude de son atelier.
"Je vis du dessin depuis que j'ai 15 ans", explique celui dont la célébrité a décollé en 1979 grâce à une exposition au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.
Il sera identifié mondialement par son portrait du "jeune homme qui marche", Rimbaud: "Rimbaud, s'amuse-t-il, c'est mon tube".
Questionné sur son oeuvre, il répond modestement: "si on peut parler d'oeuvre. Car l'oeuvre, c'est ce que provoque le dessin dans un lieu".
Avant d'aller coller un dessin, "j'étudie, en peintre et sculpteur, l'espace, la lumière. J'appréhende aussi ce qui ne se voit pas: la symbolique, l'histoire". "L'image que je réalise naît du lieu lui-même. Ma palette, c'est l'espace et aussi le temps".
Inspiré par les Italiens Pasolini et Caravage, il a été très marqué par Naples, sa "ville d'adoption", en raison de "la relation très profonde qu'elle entretient avec la mort". Avant d'aller y coller entre 1988 et 1995 300 sérigraphies et dessins originaux dont "aucun, relève-t-il fièrement, n'a été déchiré", il dit avoir lu 98 livres pour la comprendre.
- "Mes images suintent des murs" -
Quant au caractère éphémère de ses oeuvres réalisées sur du papier dégradable, il le revendique: "la fragilité fait partie de ma proposition. Mes images suintent des murs, elles n'ont pas disparu mais sont retournées dans les murs".
La poésie remplace chez lui le sentiment religieux: "Je suis athée, je n'ai pas de saints".
Parmi ses amis, il y a eu Cabu, Wolinski et Reiser, de Charlie Hebdo, et il y a notamment Christian Boltanski. Avec eux, il "partage le même regard aigu sur une société tombée dans le consumérisme".
"Je ne veux pas d'un art qui s'interroge sur lui-même" comme le fait une partie de l'art contemporain, ajoute-t-il. Son message reste dans la rue, même s'il expose dans les musées, comme en 2019 pour la grande exposition "Ecce Homo" (450.000 visiteurs) au Palais des papes d'Avignon.

Ce fils d'un employé des abattoirs de Nice a eu "dès douze ans" le déclic artistique avec Picasso: "Je dois beaucoup à Paris-Match: en 1954, j'y découvrais les 40 portraits de Sylvette par Picasso!"
Soldat en Algérie, "la guerre coloniale le politise" et il épouse les idées du Parti communiste, mais jamais aveuglément.
Arme nucléaire, avortement, apartheid, sida, expulsés... Ces multiples causes dénoncées par l'oeuvre d'une vie sont sociales plus que politiques pour lui.
"Je n'ai jamais fait de peintures Mao, avec des drapeaux rouges. J'ai toujours refusé d'aller en Union Soviétique". Il salue son "très grand ami Jean Ferrat qui a su dénoncer l'intervention à Prague".
Lui qui a collé dans Paris des images aux victimes de la "Semaine sanglante" de la Commune, illustre aussi les "Extases" des femmes mystiques dans plusieurs églises de Nice, Naples et Avignon.
A la fin de l'entretien, Ernest Pignon-Ernest tient à témoigner des lettres d'encouragement reçues de Francis Bacon, un de ses peintres préférés: "si j'ai raté Picasso, j'ai eu Bacon!"

Selon AFP - Relaxnews (AFP) - samedi 10 octobre 2020

Avec Epopia, les enfants se prennent au jeu: ils lisent et écrivent volontiers des lettres...

Une histoire au long cours (entre six mois et un an) basée sur l'échange de courriers. Chez Epopia, la lettre détrône le texto ! Quand Madeleine, 8 ans, a reçu une grande enveloppe à son nom la désignant comme reine du royaume de Mad, la fillette est restée interloquée. Impressionnée d'être désignée souveraine. Depuis presque un an, elle aide des personnages à accomplir une mission. Elle lit leurs périples, coche des options, donne son avis sur une potion magique, la façon de libérer un héros kidnappé.
« Quand elle poste sa lettre, elle demande dès le lendemain si elle a une réponse », s'amuse Charlotte, sa maman. Mais le courrier n'a pas la vitesse d'un SMS. Au rythme environ d'une lettre par mois (tout dépend si l'enfant répond vite), l'histoire se tisse. Les familles qui ont choisi une histoire à 12 correspondances reçoivent à la fin toutes les lettres imprimées dans un livre.
«Ecrire n'est plus une corvée pour lui»
Léo, lui, est le directeur d'une réserve naturelle dont la directrice a été transformée en éléphant. Le garçon de presque 10 ans porte secours à des animaux, propose les prénoms de personnages, découvre un ornithorynque, un dodo. « Cette aventure lui a donné confiance dans l'écriture. Au début, il se contentait de cocher les cases pour répondre. Maintenant, il argumente. Ecrire n'est plus une corvée pour lui, se réjouit sa maman. Il a raconté ses vacances, son confinement. Il est toujours heureux quand une lettre arrive. »
Derrière cette idée folle de réhabiliter les échanges épistolaires se cache Rémy Perla. Cet ancien dyslexique a pris sa revanche. Il s'est souvenu de l'excitation procurée par une lettre reçue à son nom, quand il avait 8 ans. Une pub de concessionnaire avec une clé dans l'enveloppe. Bien sûr, Rémy n'a pas gagné de voiture, mais il s'est fendu d'une lettre au concessionnaire. Il n'a pas oublié cette émotion qui a donné des ailes à son stylo. Adulte, il a voulu créer ce jeu de rôle pour enfants sur le long cours, avec cinq univers au choix. Au royaume et à la réserve naturelle s'ajoutent un retour au temps des dinosaures, un coup de main aux Schtroumpfs pour sauver la forêt du nuage toxique de Gargamel, et un autre aux Miraculous pour sauver Paris. Rien que ça. « Les enfants prennent les drames de notre société en pleine figure. On les aide à mettre de la magie dans ce monde qui en manque cruellement », se réjouit Rémy Perla.
Les joueurs reçoivent des activités à réaliser, des bracelets de l'amitié, des colliers, des badges, des diplômes. En six ans d'activité, Epopia a séduit plus de 50 000 enfants et traité 200 000 courriers. Pour les fêtes de fin d'année, le défi s'annonce plus excitant que les lettres de cadeaux envoyées à La Poste. Il faudra aider le Père Noël, au fil d'une histoire en deux lettres, à sauver le réveillon!
Epopia, de 5 à 10 ans, à partir de 10,99 euros par mois. Histoires en six ou douze lettres.

Selon Mme Valentine Rousseau - Le Parisien - mercredi 11 novembre 2020

27/11/2020

Energie hydro-électrique: centrale de Romanche/Gavet

D’une pierre cinq coups : dans l’Isère, un barrage et des turbines souterraines remplacent cinq ouvrages de la vallée de la Romanche qui seront déconstruits. La nouvelle installation, plus puissante, a nécessité dix ans de travaux. Elle a été inaugurée vendredi 9 octobre.

« Le plus grand barrage de France » ne mesure que douze mètres de haut. Mais il produit plus d’électricité que les cinq autres ouvrages de la vallée de la Romanche (Isère) qu’il remplace. Et pour cause : les eaux qu’il capte à près de 700 m d’altitude sont envoyées dans les turbines d’une usine hydroélectrique inaugurée vendredi 9 octobre et située 280 mètres plus bas.
La vraie prouesse de ce projet, dont la construction a duré plus de dix ans, n’est donc pas sa retenue d’eau. Son originalité, et la principale difficulté pour l’entreprise Vinci qui l’a réalisé, se situe à l’intérieur de la montagne : pour amener l’eau depuis le barrage jusqu’à la centrale, des tunneliers ont percé le massif de Belledonne sur plus de 9 km. Presque horizontalement, d’abord, puis verticalement à l’aplomb de l’usine qui elle-même enterrée.
Inauguration de la centrale #hydroélectrique#EDF de Romanche Gavet. Un ouvrage exceptionnel avec une production électrique équivalent à la conso moyenne d’électricité de #Grenoble et #Chambéry. L’#hydroélectricité, énergie renouvelable a de l’avenir.L’intérêt : obtenir une pression maximale dans les deux turbines qui entraînent les générateurs d’électricité. La puissance obtenue, 97 mégawatts, est certes modeste – c’est le dixième d’un réacteur nucléaire – mais elle dépasse celle cumulée des anciens ouvrages qu’elle remplace. D’après EDF, la production annuelle attendue (560 gigawattheures) correspond à la consommation de 230 000 personnes : « De quoi alimenter Grenoble et Chambéry. »
Un différend entre la France et Bruxelles
Outre son efficacité, la nouvelle centrale présente l’avantage d’être discrète : pas de muraille de béton de plusieurs dizaines de mètres de hauteur pour retenir l’eau et, à l’aval, turbines et transformateurs sont cachés dans la montagne. Des avantages qu’il faut ajouter à ceux de l’hydroélectricité : renouvelable, décarbonée et stockable sans batteries car il suffit de conserver l’eau dans le barrage aux heures creuses pour la libérer aux heures de pointe.
Malgré cela, la plupart des autres projets hydroélectriques sont au point mort depuis plusieurs années. En cause, un différend entre la France et l’Union européenne qui souhaite que les concessions d’EDF qui arrivent à expiration – et elles sont nombreuses actuellement – soient ouvertes à la concurrence. « Si nous n’avions pas ce problème juridique, nous pourrions développer plusieurs ouvrages en France pouvant représenter plusieurs gigawatts », a déclaré Yves Giraud, à l’occasion de l’inauguration de la centrale de Romanche-Gavet, vendredi.
Le directeur des activités hydrauliques d’EDF pense en particulier à la vallée de la Truyère, entre Cantal, Aveyron et Lozère, où l’entreprise publique envisage des installations pouvant produire jusqu’à un gigawatt de puissance supplémentaire et un milliard d’euros d’investissements dans le cadre d’une prolongation de concession des quelque vingt barrages qu’elle y exploite. Un projet retoqué par Bruxelles.
« Il y a des négociations en cours [avec Bruxelles] sur l’avenir des concessions hydros et l’objectif est d’aboutir dans les prochains mois », confirme de source gouvernementale. Un déblocage dont auraient bien besoin, à la fois la relance économique et la transition écologique.

Selon Mr Stéphane GALLOIS. - Ouest-France - samedi 10 octobre 2020

Un prix Gingko à Mr J.P. Dubois...

Ce prix, décerné pour la toute première fois, sera remis le 12 septembre à Jean-Paul Dubois, déjà auréolé du Goncourt, dans le cadre du salon littéraire "Le livre sur la place" à Nancy.

Le prix Ginkgo : un nouveau prix qui récompense la version audio d'un roman français contemporain. "Le Prix Ginkgo a à coeur de mettre à l'honneur une filière parfois méconnue du marché du livre (qui) participe depuis longtemps à un accès à la littérature pour tous, cheval de bataille du Livre sur la place, que ce soit par confort ou l'unique accès à la lecture pour un public hospitalisé ou handicapé", a précisé la Ville de Nancy, co-organisatrice du projet.
Le Goncourt 2019 lu par Jacques Gamblin

Réunis autour du président, le comédien et metteur en scène de théâtre, Thibault de Montalembert, les sept membres du jury, composé de personnalités du monde de la littérature, des arts et des médias, se sont enfermés à midi le 1er septembre dans un restaurant pour délibérer.
Le lauréat est la version audio du prix Goncourt 2019, Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, lu par l'acteur Jacques Gamblin (Lizzie). Quatre autres livres étaient en course : Vie de Gérard Fulmard, de Jean Echenoz, lu par Dominique Pinon (Audiolib) ; Encre sympathique, de Patrick Modiano, lu par Denis Podalydès (Gallimard-Écoutez Lire) ; La loi du rêveur, de Daniel Pennac, lu par l'auteur lui-même (Gallimard-Écoutez Lire) ; et La Panthère des neiges, de Sylvain Tesson, lu par Loïc Corbery (Gallimard-Écoutez Lire).
Dans le cadre du Livre sur la place de Nancy

Le Livre sur la place, premier salon de la rentrée littéraire organisé par la ville et l'association des libraires "Lire à Nancy", s'est associé au pôle médical lorrain Louis Pasteur Santé pour lancer ce tout nouveau prix littéraire.
Le prix Ginkgo sera remis le 12 septembre,lors de la 42e édition du Livre sur la Place, prévue autour de 180 auteurs du 11 au 20 septembre dans une forme inédite en raison de l'épidémie de coronavirus. Le prix des libraires, premier prix attendu par le monde des lettres, sera décerné le 11 septembre, en ouverture du festival.

Selon Franceinfo - Franceinfo - mardi 1 septembre 2020

 

Mineurs isolés:ils doivent être protégés quelle que soit leur origine.

A l’heure où des responsables politiques remettent en cause la prise en charge des mineur·e·s isolé·e·s étranger·e·s, Médecins du monde rappelle que chacun devrait bénéficier d'une protection immédiate, de l’hébergement à la formulation de ses droits.
Tribune. Un·e mineur·e non accompagné·e (MNA) est un·e mineur·e en danger. Un·e mineur·e en danger doit être protégé·e. C’est tout. Il y aurait 40 000 MNA en France ? Ces chiffres, repris par tous les médias, ne sont pas démontrés. Les seuls chiffres officiels font état de 16 760 MNA confié·e·s à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) par décision de justice en 2019. Entre janvier et septembre 2020, 6 816 MNA avaient été confié·e·s, annonçant une tendance à la baisse. En 2019, les équipes de Médecins du monde ont reçu plus de 1 300 mineur·e·s non accompagné·e·s, âgé·e·s de 14 à 17 ans, des garçons dans 95% des cas.

La plupart d’entre eux n’ont pas rencontré de médecin depuis leur arrivée en France et 95% n’ont aucune couverture maladie. Pourtant, ils/elles présentent tou·te·s un état de santé dégradé. Les MNA rencontré·e·s ont tou·te·s connu des trajectoires difficiles et violentes. Ils/elles racontent la grande précarité dans leur pays parfois le décès d’un ou de leurs deux parents avant le départ ou pendant le trajet migratoire, la déscolarisation et les violences, l’exploitation, l’abandon, l’excision ou le mariage forcé. Toutes ces violences accroissent leur vulnérabilité.
Troubles psychiques

Les parcours migratoires jusqu’en Europe sont aussi extrêmement dangereux, ils/elles y connaissent la faim et la soif, subissent des mauvais traitements et des agressions de plusieurs ordres (séquestré·e·s, battu·e·s, exploité·e·s, humilié·e·s, violé·e·s…). Selon nos constats, la grande majorité des MNA rencontré·e·s souffrent de troubles psychiques, tels que le stress post-traumatique, la dépression ou les troubles du sommeil.
Les situations sont encore exacerbées par des difficultés liées au logement : 36,7% des MNA rencontré·e·s sont sans domicile fixe et 18,5% vivent en squat ou bidonville. Celles et ceux qui ont la chance d’être hébergé·e·s le sont grâce à l’aide des associations, de la communauté ou des collectifs d’hébergement solidaire.

Chez Médecins du monde, nous rencontrons principalement des enfants et adolescents démuni·e·s, perdu·es, abîmé·e·s par leurs parcours de vie, leurs parcours migratoires et leurs conditions d’accueil à leur arrivée en France et le refus des autorités de croire leur parole et leurs papiers. Faute d’un véritable dispositif d’accueil, un·e mineur·e se présentant comme étant non accompagné·e ne bénéficie pas toujours des conditions nécessaires à sa protection immédiate : un hébergement, un accès à l’hygiène et à la nourriture, un temps de répit, une attention portée à sa santé et une information sur ses droits.
La présomption de minorité non respectée

Ce sont des enfants souvent traumatisé·e·s par ce qu’ils/elles ont vécu à qui l’on refuse une protection immédiate au prétexte qu’ils/elles ne seraient peut-être pas véritablement mineur·e·s ou isolé·e·s. Il faudrait revoir la présomption de minorité ? En réalité, cette présomption de minorité n’est pas respectée.
Pour être prise en charge, une personne se présentant comme mineure et non accompagnée doit traverser de nombreux obstacles et dans les faits, près de 80% d’entre elles sont écartées d’une protection à l’issue d’une évaluation expéditive, dans laquelle c’est en réalité une présomption de mensonge qui prévaut. Certaines évaluations décrètent, parfois en moins de quinze minutes, que des mineur·e·s seraient en réalité «manifestement majeur·es», sur la base d’une discrimination au faciès. Celles et ceux qui font l’objet d’une évaluation dite «sociale» rapportent des entretiens qui s’apparentent à de véritables interrogatoires de police, sans prise en compte de l’errance, des difficultés linguistiques, de l’état de santé, de la situation de danger ou des différences culturelles. Même lorsqu’ils/elles possèdent des documents d’identité, ceux-ci sont systématiquement remis en cause.

Enfin, les mineur·e·s peuvent également être soumis·e·s à des évaluations dites «médicales» – les fameux tests osseux, alors même qu’il n’existe aucune méthode scientifique fiable d’évaluation de l’âge. C’est ainsi qu’en France, on évalue l’âge d’enfants en danger. Lorsque un·e mineur·e non accompagné·e n’est pas reconnu·e comme tel·le par le conseil départemental à l’issue de cette évaluation, il/elle est exclu·e des dispositifs de protection de l’enfance, sans devenir majeur·e pour autant et pouvoir accéder aux dispositifs ou aux droits reconnus aux exilé·e·s adultes.
Sans protection, ces enfants sont exposé·e·s à tous les risques sur le territoire français : violences, trafics, exploitation, traite. Les MNA non reconnu·e·s peuvent saisir en recours le juge des enfants pour faire reconnaître leur situation de danger. Sans information sur leurs droits ou accompagnement pour les exercer et alors même que le recours n’est pas suspensif. Lorsque les mineur·e·s saisissent la justice, ils/elles doivent attendre plusieurs mois, voire jusqu’à une année avant de voir le juge, sans pour autant bénéficier d’une quelconque protection par les autorités. Pourtant, dans la moitié des cas, la minorité est reconnue et le mineur·e peut bénéficier, enfin, d’une prise en charge en tant enfant en danger.

C’est ainsi qu’en France, on laisse à la rue, livré·e·s à eux/elles-mêmes pendant de longs mois, des enfants. C’est ainsi qu’en France, on laisse des enfants particulièrement vulnérables sans protection. L’errance et l’abandon, les traumatismes multiples, la violence physique et psychologique auxquels ces enfants font face sont autant de facteurs de risque, affectant leurs compétences psychosociales et leur avenir, alors même qu’ils sont dans une période cruciale de construction de leur identité.
En leur refusant une protection, on laisse ainsi des enfants à la rue et aux mains de réseaux. Un·e enfant seul·e sur le territoire doit être protégé·e. Pas seulement parce que nous sommes signataires de la Convention internationale des droits de l’enfant, pas seulement parce que c’est écrit dans la loi française. Parce que c’est une question de dignité humaine. Un·e mineur·e non accompagné·e (MNA) est un·e mineur·e en danger. Un·e mineur·e en danger doit être protégé·e. Y compris de la haine et des propos discriminants. C’est tout.
Selon Dr Philippe de Botton , Clémentine Bret - Liberation - jeudi 8 octobre 2020

26/11/2020

Festival de Cannes en petite édition fin octobre 2020...

Cette petite "édition hors normes" comprendra la projection de quatre films de la "sélection officielle Cannes 2020".
Le Festival de Cannes, qui n'a pas pu avoir lieu au printemps en raison de la crise sanitaire, va tenir fin octobre une petite "édition hors normes", avec la projection de quatre films de la "sélection officielle Cannes 2020" qui seront ouvertes au public, entre le 27 et le 29 octobre.
Ouvert au public

Ce mini-festival s'ouvrira au Palais des festivals avec Un triomphe d'Emmanuel Courcol avec Kad Merad, en présence de l'équipe du film, et s'achèvera avec Les Deux Alfred de Bruno Podalydès, en présence du réalisateur et de l'actrice principale, Sandrine Kiberlain.
Asa Ga Kuru (True Mothers) de la Japonaise Naomi Kawase, ainsi qu'une premier film géorgien de Dea Kulumbegashvili, Beginning (Au commencement), tout juste couronné à San Sebastian (Espagne), seront également projetés lors de cet évènement ouvert au public, entre le 27 et le 29 octobre, indiquent les organisateurs dans un communiqué.
"Beau symbole"

"Un jury, dont la composition sera dévoilée prochainement, décernera la Palme d'or du court métrage et les prix de la Cinéfondation", spécialisée dans les nouveaux talents, précisent-ils. "C'est un condensé du bonheur d'être à Cannes que nous allons vivre tous ensemble en octobre", s'est réjoui le délégué général du festival Thierry Frémaux, saluant un "beau symbole", organisé en partenariat avec la mairie de Cannes. Faute d'avoir pu se tenir comme tous les ans en mai, le Festival de Cannes s'était résigné à publier une liste de 56 films faisant partie de sa "sélection officielle 2020".
Beaucoup ont pu être présentés dans d'autres festivals. Au prix d'importantes adaptations, d'autres festivals internationaux ont pu se tenir depuis, comme la Mostra de Venise début septembre. Cette dernière a constitué le premier test grandeur nature pour ces grands raoults du 7e art depuis le Covid, avec un protocole sanitaire très strict. A Cannes, le plus prestigieux des festivals de cinéma espère quant à lui reprendre le cours normal des choses l'an prochain, et se tenir du 11 au 22 mai pour sa 74e édition.

Selon Franceinfo - Franceinfo - lundi 28 septembre 2020

 

Ruralité: Eleveurs bio contestés par leurs voisins...

C'est un peu l'histoire du pot de terre contre le pot de fer. À Adainville, village de 760 âmes situé aux confins du département, la tension est à son comble.
D'un côté, un couple d'éleveurs qui souhaite installer un haras et un petit cheptel de vaches, en agriculture biologique. De l'autre, une poignée de riverains, dont l'éditrice Odile Jacob, qui tient à conserver une certaine quiétude dans ce petit coin de campagne. L'histoire pourrait bien devenir l'un des symboles de la dualité d'une certaine ruralité francilienne.
Fabien Le Coidic et sa compagne Agathe Guérin louent actuellement une ferme sur la commune voisine de Poigny-la-Forêt. Problème : les deux quadragénaires doivent quitter les lieux d'ici le mois de mars au risque de se voir infliger de lourdes pénalités. Or voilà près de dix ans qu'ils sont à la recherche de nouvelles terres
43 ha à Adainville, une opportunité en or
Alors quand la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer), qui aide les professionnels à s'installer, leur délivre récemment le droit d'acheter 43 ha à Adainville, le couple saute logiquement sur l'occasion.
« On était dans les clous pour le permis de construire. On a fait en sorte que notre projet colle avec le plan local d'urbanisme », raconte Agathe. Entre des terrains a chetés 300 000 euros et un projet d'urbanisme à 700 000 euros, l'enjeu financier est de taille pour le couple. Mais rapidement, les deux agriculteurs doivent faire face à une opposition farouche en provenance de trois maisons voisines.
L'éditrice Odile Jacob au premier rang des opposants
« Ce n'est pas une exploitation agricole comme une autre. On parle d'un haras où il va y avoir beaucoup de passages, des constructions. Cela suppose une profonde transformation des lieux », argumente l'avocate Corinne Lepage, qui représente Odile Jacob et son mari Bernard Goetlieb dans cette affaire. « Quand on dit que Madame Jacob a un problème avec le monde agricole, ce n'est pas vrai », assure l'ancienne ministre.
La municipalité a bien tenté de calmer le jeu en évoquant « un projet à taille humaine ». En vain. « Il faut se rendre compte qu'on a reçu des présentations de projets qui auraient pu être moins confortables pour les habitants du village, explique le maire Jean-Marc Raimondo (SE). Demain, si le projet est rejeté, la préfecture peut très bien décider d'installer une aire de grand passage. On n'aura pas notre mot à dire ».
Fabien et Agathe ont de leur côté fait certifier leur cheptel et leurs terres en bio. Ils élèvent une douzaine de vaches issues d'une race menacée, la « Bretagne Pie Noire ». « Je suis loin de l'élevage intensif, c'est d'ailleurs tout le contraire, assure Fabien. Je ne pensais pas être accueilli comme ça, surtout en arrivant avec un projet bio et écolo ».
Une tentative vaine de consensus
Une réunion de concertation a été organisée entre les différentes parties sous la houlette de la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie. Là encore, sans résultat.

« On a été tous extrêmement déçus et surpris par l'absence de prise de conscience de la part des opposants, confie l'élu. Ils jouent sur leur position intouchable et sur leurs relations pour faire fléchir un pauvre petit maire de village ».
Bruno Millienne, le député MoDem de la circonscription, présent ce jour-là autour de la table, dit lui aussi son agacement : « On parle d'un élevage bio d'une race bovine en voie de disparition. Le projet est légal de A à Z. Une partie des opposants n'est sur place que 150 jours par an, essentiellement le week-end. Il faut qu'ils comprennent qu'ils sont dans un milieu rural et agricole, ce sont à eux de s'adapter à l'environnement ».
Dans un souci d'esthétique et d'apaisement, le projet a légèrement été modifié. Les bâtiments vont être construits en bois, à l'opposé des habitations. Précisément à 450 m de la première maison.
Toujours insuffisant pour les voisins. Il y a une semaine, les deux recours gracieux déposés contre le permis de construire sont tombés à échéance. « On n'a eu aucune réponse du maire, ce qui équivaut à un refus », précise Corinne Lepage qui s'apprête à déposer un autre recours dans les prochains jours.
Deux visions de la ruralité opposées
Pour le monde agricole, les péripéties du couple d'éleveurs relève de « l'incompréhension ». « Finalement ce sont deux visions de la ruralité qui s'opposent frontalement, estime Thomas Robin, vice-président de la chambre d'agriculture d'Ile-de-France en charge des Yvelines. Certains considèrent la campagne comme un lieu de villégiature où il fait bon se reposer. Il va un jour falloir une cohérence entre les attentes des consommateurs qui veulent des produits locaux issus du circuit court et la réalité pour les mettre en œuvre ».
« Il y a un vrai message à faire passer, conclut le maire d'Adainville. Il faut soutenir ce genre de projet si on ne veut pas voir mourir nos villages dans les années futures ». On dénombre actuellement quatorze élevages de bovins bio en Ile-de-France, dont quatre dans les Yvelines.

Selon Mme Virginie Wéber - Le Parisien - jeudi 8 octobre 2020