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06/12/2020

Irene Frain: prix Interallié!

L’écrivaine lorientaise est récompensée pour son dernier livre, Un crime sans importance. « Un combat contre le silence », après l’assassinat de sa sœur aînée.
 
La voilà embarquée dans le sillage d’André Malraux, François Cavanna et Michel Houellebecq. À 70 ans, Irène Frain remporte à son tour le prestigieux Interallié pour son dernier ouvrage, Un crime sans importance, publié fin août.
« Ce livre n’a pas été écrit pour les prix littéraires », affirme pourtant cette « Bretonne de Paris », comme elle aime se définir. Ce sont ses éditeurs, dit-elle, qui l’ont poussé dans la course et elle avoue que ça « l’effrayait ». L’autrice est davantage habituée au succès de ses œuvres en librairie qu’aux distinctions littéraires parisiennes. Depuis son premier roman, LeNabab, publié en 1982, inspiré par la vie du breton René Madec, elle est suivie par un public fidèle, publiant avec une belle régularité.
Un « combat contre le silence »
Un crime sans importance se rapproche d’une enquête. L’écrivaine a entrepris ce récit après la mort de sa sœur aînée Denise, tuée à coups de couteau, dans son pavillon de banlieue de l’Essonne. C’était en 2018. Elle avait 79 ans.
La lenteur des autorités face à ce drame a rendu Irène Frain furieuse. Elle présente avec émotion l’ouvrage comme un « combat contre le silence », dans lequel sa famille et la justice se muraient. « L’affaire ressemble à un mauvais roman policier, pointe-t-elle. Le coupable court toujours. »
Irène Frain, née Le Pohon, à Lorient, en 1950, doit beaucoup à cette sœur aînée qui a veillé sur son enfance, au sein d’une famille très modeste dont elle est aujourd’hui éloignée. Denise, c’était « la fée marraine, la sœur souveraine », celle qui la protégeait. Jusqu’à ce que la vie les éloigne. Irène prenant la route de Rennes, puis Paris, pour devenir professeure de Lettres classiques…
« Comme un cormoran mazouté »
Délestée d’un poids incommensurable grâce à son livre, désormais couronné par l’Interallié, la marraine du salon littéraire Livr’à Vannes (Morbihan) s’enthousiasme : « Maintenant, je peux revivre et tourner la page. Avant l’écriture, depuis la mort de ma sœur, je me sentais comme un cormoran mazouté, après la marée noire Erika de décembre 1999. »
Dans son appartement, à Paris, près de la gare Montparnasse, « une annexe de la Bretagne », l’autrice pense déjà à son prochain livre. « J’ai trouvé l’idée. Mais avant d’écrire, je dois me reposer. » Une accalmie bien méritée avant de reprendre la mer et la route.
Un crime sans importance, 18 €, publié fin août 2020, édité au Seuil.

Selon Mr Valentin CHOMIENNE. - Ouest-France - jeudi 3 décembre 2020

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