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09/02/2021

Y aura-t-il en France un statut de "réfugié climatique?

Le statut de réfugié climatique n’existe pas dans le droit français, et ne peut donc pas justifier une demande d’asile. Cependant, les demandes de titres de séjour pour raisons médicales liées à la pollution atmosphérique sont possibles, et l’une d’elle a été acceptée à Bordeaux en décembre.
C’est une première en France : le 18 décembre 2020, la cour d’appel administrative (CAA) de Bordeaux a annulé l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) d’un Bangladais qui résidait en France depuis 2011 au motif, entre autres, de la situation environnementale dans son pays. L’un des motifs retenu par la Cour était en effet la pollution atmosphérique au Bangladesh, qui mettait sa santé en danger. Décryptage d’une décision qui pourrait avoir des suites juridiques.


Pourquoi ce cas est-il exceptionnel ? A son arrivée en France en 2011, «Sheel» (son prénom a été modifié) a fait une première demande d’asile politique, qui a été refusée. Il fait ensuite une demande de titre de séjour en raison de ses problèmes respiratoires, qui a été acceptée en 2015, et il bénéficiait donc depuis du statut «d’étranger malade», qui n’est pas un statut de réfugié. Mais malgré un avis médical favorable, fin 2019, la préfecture de Haute-Garonne ne renouvelle pas son titre de séjour et lui délivre une l’obligation de quitter le territoire français. Après plusieurs appels, la décision est remontée à la cour d’appel administrative (CAA) de Bordeaux qui a donc finalement annulé l’OQTF en décembre dernier. Dans les motifs retenus par la CAA, on trouve certes la très forte pollution atmosphérique du Bangladesh, mais pas seulement : l’accès aux soins, beaucoup plus difficile sur place, et les risques de coupures électriques qui arrêteraient l’appareil de respiration qu’il utilise la nuit sont tout aussi importants dans la décision.
 
Le côté «exceptionnel» de cette décision réside dans le fait qu’il s’agit de la première qui va dans le sens d’une reconnaissance de la pollution atmosphérique comme un facteur de risque. Mais l’avocat de Sheel n’est pas le premier a avancer cet argument : on trouve sur Légifrance plusieurs cas de demandes de titres de séjour en raison des risques de la pollution atmosphérique pour la santé des demandeurs, souvent asthmatiques, comme à Nantes en 2015 et 2018, ou à Paris en 2016. Toutes refusées, jusqu’au cas de Sheel. Reste à savoir si son cas fera jurisprudence.


Quelles sont les possibles conséquences de cette décision ?
Pour M Louis le Foyer de Costil, avocat au barreau de Paris et spécialisé en droit des étrangers, «rien ne fait obstacle à ce que les juges soient plus proactifs, et aillent dans le sens des avocats qui se saisissent de l’argument climatique, ou sanitaire», mais encore faut-il pouvoir prouver que la situation climatique met réellement en danger la santé du demandeur. «Les juges peuvent aussi refuser ces demandes parce que la pollution est 
forte dans les grandes villes, mais pas dans les campagnes, par exemple. C’est un cas très particulier, et une jurisprudence très fragile.»
Les demandes de titres de séjours pour raisons médicales sont pour certaines encadrées par le ministère de la Santé, mais les directives données n’évoquent pas les problèmes respiratoires. «C’est clair pour le VIH par exemple», explique Lise Faron, spécialiste des questions de droit au séjour pour la Cimade, une association d’aide aux migrants et aux réfugiés. «Toutes les personnes qui viennent d’un pays en développement n’ont pas accès aux soins nécessaires pour le VIH, donc la France les accueille.» Pour elle, la décision de la CAA de Bordeaux ne fera pas jurisprudence, car elle n’est pas suffisante. «Il faudrait une décision qui dit que la pollution atmosphérique doit être prise en compte de manière systématique pour l’appréciation de la prise en charge des pathologies respiratoires.» Et même dans ce cas, il faudrait, selon elle, batailler pour réussir à prouver qu’il s’agit du facteur de risques le plus important, et que c’est un risque généralisé à tout le territoire du pays d’origine de la personne.


Vers un statut de réfugié climatique ?

«Les déplacements et les migrations sont le résultat d’une multiplicité de facteurs qui s’entremêlent. Les facteurs environnementaux en ont toujours fait partie, mais ils augmentent fortement ces dernières années.» Au vu des évolutions annoncées du climat, la Cimade milite ainsi pour la création d’un statut de réfugié climatique, qui s’appliquerait à tous les changements environnementaux qui peuvent pousser des personnes au départ : «une grande sécheresse par exemple, ou au contraire une crue, sont des raisons de départ dues aux changements climatiques, mais ne seront pas reconnues comme telles au moment des demandes de titres de séjour» explique Lise Faron. Maitre le Foyer de Costil est lui aussi favorable à la création d’un tel statut : «Outre la pollution de l’air, si on reste en Asie du Sud-Est, la question de la montée des eaux est de plus en plus pressante, et va probablement mener à des déplacements massifs. Un statut de réfugié climatique faciliterait les procédures.» Pour le moment, aucun statut de ce genre n’est prévu, puisque le terme de réfugié, juridiquement du moins, s’applique seulement aux personnes risquant des persécutions selon la convention de Genève, et ne concerne donc pas les risques environnementaux.

Selon Mme Daphné Deschamps - Liberation - lundi 25 janvier 2021

08/02/2021

Rejets radioactifs: attention danger!

INFO 20 MINUTES - Selon un laboratoire indépendant de mesures de la radioactivité, deux substances radioactives retrouvées dans des plantes aquatiques de la Garonne affichent des taux trois fois et quatre fois plus élevés en aval, qu’en amont de la centrale de Golfech 
Il s’agit de tritium et de carbone 14. Le premier est de l’hydrogène radioactif, le second du carbone radioactif. 99,99 % des rejets radioactifs liquides émis dans la Garonne par  la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, contiennent ces deux radioéléments, lesquels sont particulièrement présents en aval de la centrale nucléaire, en direction d’Agen.
En effet, selon une étude rendue publique le 17 janvier, réalisée par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) à la demande de plusieurs associations environnementales (les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, VSDNG, Sepanlog…) des analyses réalisées en octobre 2019 sur des plantes aquatiques en aval et en amont des rejets de Golfech démontrent clairement qu’en aval l’activité du tritium et du carbone 14 est respectivement quatre fois et trois fois supérieure, à celle que l’on peut trouver en amont, c’est-à-dire avant les rejets radioactifs de la centrale.
Pas de problème selon EDF

Déjà en 2009, la Criirad avait, à la demande des mêmes associations, mené une campagne similaire qui avait produit quasiment les mêmes résultats : quatre fois plus de tritium dans la Garonne, après les rejets de la centrale, et deux fois (contre trois aujourd’hui) de carbone 14, là encore en aval.
 
Pour EDF, le gestionnaire de la centrale, ce n’est pas un problème. Selon la direction, pour le tritium, « aucune valeur n’a dépassé la limite réglementaire ». Quant au carbone 14, là aussi rien à signaler : « Au cours de ces dernières années, les mesures effectuées sur chacun des prélèvements n’ont montré aucun dépassement de la limite réglementaire annuelle ».
De son côté, l’Autorité de Sûreté Nucléaire, le gendarme du nucléaire, rappelle que « les rejets d’effluents radioactifs liquides de la centrale de Golfech, sont soumis à l’arrêté du 18 septembre 2006, autorisant EDF à poursuivre les prélèvements d’eau et les rejets d’effluents liquides et gazeux pour l’exploitation du site nucléaire de Golfech ».


Une accumulation de très, très long terme: Traduction : la centrale nucléaire de Golfech, comme toutes les centrales nucléaires françaises, est autorisée à rejeter des substances radioactives dans les rivières, à condition que ces radioéléments ne dépassent pas les normes sanitaires. Ce qui est le cas ici. Sauf que pour Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et directeur du laboratoire de la Criirad, il y a un gros hic : « Ces rejets sont certes légaux et en dessous des limites, mais au fil du temps, ces substances radioactives, rejetées en grande quantité dans la Garonne, s’accumulent du fait que le tritium a une période de vie de 12,3 ans et le Carbone 14, une période de 5.730 ans. On va du coup en retrouver dans les végétaux et dans l’eau potable. Est-ce que la population d’Agen sait qu’elle boit régulièrement de l’eau contenant du tritium, certes en dessous de la valeur de référence, mais qui provient du cœur de la centrale nucléaire de Golfech ? Je ne crois pas ».
 
Entre janvier et novembre 2019, l’agence régionale de Santé a procédé à sept contrôles du niveau de tritium dans l’eau distribuée aux plus de 35.000 habitants de l’agglomération d’Agen. Même si la valeur limite de référence de 100 becquerels par litre n’a jamais été atteinte, à deux reprises, le niveau de tritium a dépassé la limite de détection naturelle pour se situer autour des 50 becquerels par litre.

D'après 20 Minutes

04/02/2021

Un robot pour les fonds marins...

FONDS MARINS - Le petit robot, construit en partie avec des imprimantes 3D, devrait pouvoir transporter des substances capables de soigner des coraux 
Des scientifiques britanniques ont mis au point un robot en forme de méduse, qui imite non seulement la nage délicate de l’ animal mais aussi sa texture un peu molle, afin notamment de pouvoir explorer les récifs coralliens sans les endommager.

— Science Robotics (@SciRobotics) January 21, 2021


Huit tentacules en caoutchouc: Présenté ce mercredi dans la revue scientifique Science Robotics, il imite la façon de se mouvoir «des nageurs les plus efficaces qu’on trouve dans la nature, comme la méduse bleue», selon les chercheurs des universités de Southampton (sud de l’Angleterre) et d’Edimbourg (Ecosse).
 
Le robot, constitué d’une tête en caoutchouc qui surmonte huit tentacules réalisés par une imprimante 3D, utilise un système basé sur la résonance pour se propulser, devenant ainsi «le premier submersible à en démontrer les avantages».


Un système faible en énergie:
 Il fonctionne grâce à un piston qui vient frapper à la jonction de la tête et des tentacules. Si celui-ci frappe à la fréquence idéale – celle de la résonance naturelle des composants –, cela permet au robot de générer de grands jets d’eau avec très peu d’énergie, pour se propulser vers l’avant et d’être ainsi «dix à cinquante fois plus efficace que les petits véhicules sous-marins typiques à hélices».
«Cette efficacité accrue, associée aux avantages de l’extérieur souple et flexible du robot, le rendrait idéal pour opérer à proximité d’environnements sensibles comme un récif corallien, des sites archéologiques ou même dans des eaux encombrées de nageurs», est-il précisé dans le communiqué.


Testé en bassin: Le petit robot pourrait ainsi remplacer des plongeurs dans de nombreuses tâches où les véhicules sous-marins ne sont normalement pas utilisés, par peur de briser des objets fragiles ou coûteux, comme dans l’application de substances à même les coraux pour les soigner.
 
Déjà testé en bassin, le robot ne l’a pas encore été en conditions réelles, dans l’océan. L’Université de Southampton veut désormais utiliser ce concept pour assembler «un véhicule sous-marin entièrement manœuvrable et autonome».

 

03/02/2021

Tentative de création d'une plate-forme de solidarité avec SOS Méditerranée ...

À l’initiative du département de Loire-Atlantique, de la Région Occitanie et de la mairie de Paris, des collectivités territoriales lancent « La plateforme des collectivités solidaires avec SOS Méditerranée », afin de fédérer un maximum de communes, de départements et de régions autour de la mission de l’association qui vient en aide aux migrants qui tentent de traverser la Méditerranée.
 
« Plus de 20 000 personnes ont péri noyées ces 6 dernières années en tentant de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune. L’Organisation internationale des migrations a dénombré 1 224 morts sur la seule année 2020, dont 848 sur l’axe reliant la Libye à l’Europe. Faute de témoins, le nombre de naufrages et de victimes est en réalité bien plus élevé.
Ainsi, aux portes de l’Europe, la Méditerranée confirme son terrible statut de route migratoire la plus meurtrière au monde. Pourtant, l’assistance aux personnes en détresse en mer est non seulement une obligation morale, valeur cardinale chez les marins, mais aussi un devoir inscrit dans les textes internationaux et dans le corpus législatif français. Pourtant, l’Europe dispose de tous les moyens techniques, financiers et humains pour sauver ces vies.
Les États européens se sont progressivement soustraits à leur obligation de secours en mer.
Or, face à cette tragédie au long cours, les États européens se sont progressivement soustraits à leur obligation de secours en mer et de débarquement des rescapés en lieu sûr. Les navires de l’opération Mare Nostrum ont d’abord été retirés. Puis la coordination des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale a été déléguée à la Libye, un pays dont les garde-côtes ne disposent ni des moyens ni des compétences pour assumer une telle mission, et qui en aucun cas ne peut être considéré comme sûr pour le débarquement des personnes secourues.
Pour pallier cette défaillance des États, des citoyennes et des citoyens décidés à agir afin de ne plus laisser mourir des milliers de femmes, hommes et enfants affrètent des navires et leur portent secours. Ainsi a été créée en 2015 SOS Méditerranée. Bien implantée en France et labellisée en 2017 « Grande cause nationale » par l’État, l’association a, depuis 5 ans, sauvé 31 799 personnes, avec l’Aquarius les premières années, puis avec l’Ocean Viking à compter d’août 2019.
L’année 2020 aura été des plus éprouvantes:
Pour SOS Méditerranée comme pour toutes les ONG de sauvetage intervenant en Méditerranée centrale, l’année 2020 aura été des plus éprouvantes. Au printemps, les ports fermés d’une Europe confinée les ont amenées à suspendre leurs missions de sauvetage, tandis que les départs depuis la Libye se poursuivaient. Au déconfinement, à peine avaient-elles repris la mer qu’un véritable harcèlement administratif s’est abattu sur elles, aggravant là des pratiques observées depuis 2017 et avec pour seul résultat de les empêcher de rejoindre les zones de secours.
Les navires humanitaires ne sont d’ailleurs plus les seules cibles de ce cynisme depuis que, en août dernier, le pétrolier Maersk Etienne a été empêché par les autorités maltaises de débarquer les naufragés qu’il avait auparavant recueillis à la demande de ces mêmes autorités… De son côté, poursuivant son leitmotiv de respect du droit, qui est au fondement même de sa mission, il aura fallu cinq mois à SOS Méditerranée afin de satisfaire aux exigences zélées des autorités italiennes et lever la détention dont a été victime l’Ocean Viking pour, enfin, reprendre ses opérations en mer le 11 janvier dernier.
Le cap du refus de l’indifférence:
Parce qu’elle nous montre le cap du refus de l’indifférence et que nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas, en cohérence avec les actions déjà menées par nos collectivités pour l’accueil et l’intégration des personnes exilées, nous, élus, maires et présidents d’intercommunalités, de conseils départementaux et régionaux, avons décidé, avec nos assemblées locales, de soutenir SOS méditerranéen et d’affirmer collectivement l’inconditionnalité du sauvetage en mer.
Nous appelons aujourd’hui tous les Maires et Présidents des villes, Intercommunalités, départements et régions de France à rejoindre la plateforme des collectivités solidaires avec SOS Méditerranée, lancée ce 21 janvier 2021, et à apporter leur soutien moral et financier aux 3 missions poursuivies par cette association : Secourir les personnes en détresse en mer grâce à ses activités de recherche et de sauvetage ; Protéger les rescapés, à bord de son navire ambulance en leur prodiguant les soins nécessaires jusqu’à leur débarquement dans un lieu sûr ; Témoigner du drame humain qui se déroule en Méditerranée centrale.

Faire vivre la devise républicaine
De la plus petite à la plus grande, du littoral et de l’intérieur, du Centre, du Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest, toutes nos collectivités sont concernées, chacune à la mesure de ses moyens. Il s’agit de sauver des vies, sans distinction, et de faire vivre la devise républicaine qui fait battre le cœur de nos territoires : Liberté, Égalité, Fraternité. Il s’agit de sauver nos valeurs et d’assumer la part qui est la nôtre dans ce qui est l’honneur de notre pays.
Tant que les États européens se soustrairont à leurs devoirs, nous serons là pour nous mobiliser et les rappeler à leurs responsabilités, nous serons aux côtés des citoyennes et des citoyens de SOS Méditerranée pour faire vivre sa mission vitale de sauvetage en mer. »
Les signataires : Anne Hidalgo, maire de Paris : Philippe Grosvalet, président du Département de Loire-Atlantique ; Carole Delga, présidente de la Région Occitanie : Georges Méric, président du Département de Haute-Garonne, Michael Delafosse, maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole, Serge De Carli, Maire de Mont-Saint-Martin, Président de la Communauté d’Aggloméraion de Longwy ; Cédric Van Styvandael, maire de Villeurbanne ; Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne ; Nathalie Sarrabezolles, présidente du Département du Finistère, Bertrand Affile, maire de Saint-Herblain ; Jean-Luc Chenut, président du Département d’Ille-et-Vilaine ; Pierrick Spizak, maire de Villerupt ; David Samzun, Maire de Saint-Nazaire ; Thomas Dupont-Federici, maire de Bernières-sur-Mer ; Martine Aubry, maire de Lille ; Hermeline Malherbe, Présidente du Département des Pyrénées-Orientales ; Bertrand Kern, maire de Pantin ; Grégory Doucet, maire de Lyon, Pierre Hurmic, maire de Bordeaux ; Benoît Payan, Maire de Marseille ; Hélène Sandragne, présidente du Département de l’Aude.

Selon Ouest-France - jeudi 21 janvier 2021

02/02/2021

Pollution de l'air en Europe...

POLLUTION - Selon une étude, en moyenne, 84 % de la population dans les villes est exposée à des niveaux supérieurs à ceux préconisés par l’OMS 
Une nouvelle fois, une étude vient confirmer qu’une action rapide contre la pollution permettrait d’éviter des morts prématurés, et plus précisément plus de 50.000 par an en Europe. Selon celle publiée ce mercredi dans le Lancet Planetary Health journal, pour réduire la mortalité il faudrait réduire la pollution de l’air aux niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le seuil préconisé est, pour les particules fines PM2,5, de 10 microgrammes/m3 en moyenne annuelle et pour le dioxyde d’azote (NO2) de 40 mg/m3 également en moyenne annuelle.
Plus de sept millions de morts par an

L’étude, parue dans le Lancet, a calculé les morts prématurées liées à ces deux polluants dans 1.000 villes européennes. Respecter les recommandations de l’OMS permettrait d’éviter 51.213 morts prématurées par an, selon les chercheurs. L’OMS estime en outre que la pollution de l’air tue plus de sept millions de personnes par an dans le monde et provoque aussi maladies et absentéisme au travail.
 
En Europe, le nombre de morts liées à la pollution de l’air varie selon les villes, celles situées dans la plaine du Pô, en Italie, en Pologne et en République tchèque étant particulièrement touchées. A l’inverse, la capitale islandaise Reykjavik, Tromsø en Norvège, Umea en Suède et Oulu en Finlande sont moins exposées. En moyenne, 84 % de la population dans les villes est exposée à des niveaux supérieurs à ceux recommandés par l’OMS pour les PM2,5 et 9 % pour le NO2.
Pour Sasha Khomenko, coauteur de l’étude, il est donc important de mettre en place des mesures adaptées aux conditions locales, vu les variations dans les niveaux de pollution. Les changements à mener concernent le trafic routier, l’industrie, les aéroports, les ports, mais aussi le chauffage au bois et au charbon.

Selon 20 Minutes avec AFP - 20 Minutes - mercredi 20 janvier 2021

01/02/2021

Bégonia, bourrache... ces fleurs que l'on peut manger.

Des fleurs dans votre assiette, l’idée peut paraître surprenante au premier abord. Et pourtant, il existe plusieurs variétés comestibles, qu’il est possible d’agrémenter avec vos plats et salades. Si la tendance est encore relativement peu répandue, elle connaît une vraie croissance. Lynda Petitjean, productrice de fleurs comestibles et de plantes aromatiques près de Perpignan, a livré quelques conseils pour bien les apprécier dans l’émission La France Bouge sur Europe 1.
Une vingtaine de fleurs comestibles
"C’est grâce aux restaurateurs qui ont fait beaucoup de travail sur la décoration des assiettes. Ils ont choisi depuis quelques années de mettre en avant les fleurs, ce qui fait qu’on a pu développer une gamme", débute Lynda Petitjean. "Aujourd’hui on atteint un panel d’une vingtaine de fleurs comestibles, avec par exemple du bégonia ou du bleuet", a précisé la gérante du domaine des herbiers, qui cite également la bourrache, l’œillet ou la pensée.
Mais attention : toutes les fleurs ne peuvent pas être mangées. "Certaines fleurs sont très toxiques. Il faut faire attention si vous les achetez chez des pépiniéristes, puisqu’elles ont été traitées et ne sont pas bio. Depuis quelques mois nous sommes certifiés en agriculture biologique et on fait très attention aux produits qu’on utilise", prévient-elle.
Les fleurs comestibles s’achètent généralement dans les herboristeries, dans certaines épiceries bio ou encore directement chez des marchands de fruits et légumes.
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Une salade avec de la bourrache ou une salade de pissenlits
Si vous sautez le pas et que vous avez acheté des fleurs comestibles, Lynda Petitjean vous livre quelques idées de recettes. "Vous pouvez faire une petite salade verte et vous prenez des pétales de cosmos. Vous variez les couleurs avec plusieurs plantes différentes et ça vous fait une jolie salade", conseille-t-elle.
Autre possibilité : une salade de bourrache. "La bourrache a un goût très iodé, comme un goût d’huître. Vous pouvez la combiner avec de la feuille d’huître pour obtenir une salade très maritime."
Enfin, l’auteur de ces lignes vous conseille la salade de pissenlits, très répandue dans l’Est de la France, en Allemagne ou encore en Belgique. Ajoutez-y des lardons cuits, pourquoi pas un œuf mollet, le tout agrémenté d’une bonne vinaigrette : un vrai régal!

Selon Mr Julien Ricotta - Europe 1 - samedi 16 janvier 2021

31/01/2021

Pollution en France: "L'affaire du siècle" en bonne voie...

PROCES - Greenpeace, Notre Affaire à tous, la Fondation Nicolas Hulot et Oxfam attaquaient en justice l’État français pour inaction climatique il y a deux ans. L’audience a eu lieu ce jeudi et permet aux quatre ONG d’être optimistes dans l’attente du jugement 
L’Affaire du siècle se rapproche de son épilogue.  Le 13 mars 2019, quatre ONG environnementales – Notre Affaire à tous,Greenpeace France, Fondation Nicolas Hulot et Oxfam France- ont déposé un recours en justice, devant le tribunal administratif de Paris, contre l’État français. Le motif ? Son manque d’action au regard de ses engagements climatiques.
Cette Affaire du siècle a déjà fait beaucoup coulé d’encre. Déjà la pétition en ligne lancée par les quatre ONG pour adosser leur recours en justice. Elle a été signée par 2,3 millions de personnes, « un reccord », disent-elles. Surtout, si la décision de la justice leur est positive, cette « Affaire du siècle » pourrait « faire jurisprudence et ouvrir véritablement la voie à une justice climatique en France », assurent les quatre ONG.


« Une faute de l’Etat » pour la rapporteure publique. Jusque-là, cette « Affaire du siècle » s’est essentiellement résumée à des échanges de mémoires entre les deux parties. « L’État a répondu à notre requête l’été dernier et nous avons nous-même répondu à « ce mémoire de défense » le 4 septembre, indiquait à 20 Minutes Clément Capdebos, avocat de Greenpeace, le 19 novembre dernier. Puisqu’il n’y avait plus d’éléments nouveaux apportés au dossier, la juridiction a décidé de clore l’instruction en s’estimant suffisamment informée pour se prononcer sur l’affaire. »
 l ne restait plus qu’à attendre l’audience. Elle a eu lieu ce jeudi après-midi et a de quoi donner le sourire aux quatre ONG. La rapporteure publique, magistrate choisie pour analyser le litige, a estimé qu’« il y avait bien une faute de l’État à n’avoir pas respecté sa trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre ». Et a proposé au tribunal de reconnaître la « carence fautive de l’État ».
« Il y aura un avant et un après ce procès, réagit Emmanuel Daoud, avocat de Notre Affaire à Tous. De façon très nette, la rapporteure publique nous a donné raison. » « Entendre parler la rapporteure public pendant une heure et demie, avec des mots très forts, parfois même en reprenant quasi mot pour mot des passages de notre recours, forcément, cela nous a fait quelque chose, raconte Célia Gautier, responsable climat-énergie à la Fondation Nicolas Hulot. On se dit qu’on n’a pas fait ça pour rien, qu’on est en train de faire bouger le droit, de déplacer une montagne. »
 
Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, reste toutefois prudent. « Ce n’était que l’audience, on va attendre le jugement ». Il devrait tomber dans les quinze jours. Les recommandations de la rapporteure publique ne seront pas nécessairement suivies par le tribunal. « En général, c'est le cas », dit toutefois Emmanuel Daoud.


L’injonction à agir, la cerise sur le gâteau ?
Les quatre ONG et leurs avocats espèrent au minimum obtenir une reconnaissance de la faute de l’État pour les carences des politiques climatiques menées jusqu’à présent. Mais la cerise sur le gâteau serait aussi d'obtenir « l’injonction à agir ». « Autrement dit que le tribunal ordonne à l'Etat de prendre des mesures pour en
fin respecter ses engagements », reprend Célia Gautier. La raison d’être de l’Affaire du siècle ? « Notre volonté profonde n’est pas de faire condamner l’Etat, c’est que l’Etat agisse », répète Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France.


— L'affaire du siècle (@laffairedusiecl) January 14, 2021
 
Cette injonction à agir sera plus compliquée à obtenir dans le jugement du tribunal administratif de Paris. « Sur ce point, la rapporteure publique préconise au tribunal de remettre sa décision pour plus tard », explique Clémentine Baldon, avocate de la Fondation Nicolas Hulot. Il y a en effet tout un débat aujourd’hui pour savoir s’il appartient à une juridiction d’enjoindre à l’État de prendre des mesures climatiques en plus de ce qu’il a déjà prévu. » C’est l’une des questions soulevées par l’affaire de Grande-Synthe, dans laquelle l’État est là aussi attaqué pour inaction climatique [cette fois-ci par le maire de cette commune du Nord]. Le 11 novembre, le Conseil d’État avait rendu, dans cette affaire, une décision qualifiée d’historique en donnant trois mois à l’État pour démontrer qu’il prend bien les mesures pour parvenir à ses engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre. « En revanche, sur l’injonction à agir, le Conseil d’État n’a pas encore statué et le tribunal administratif de Paris devrait lui laisser le temps de le faire avant de se prononcer », reprend Clémentine Baldon.
Déjà un procès symbolique ?
 
Une autre inconnue dans l’Affaire du siècle sera la réaction de l’État au jugement, s’il lui est défavorable. En cas d'appel, l'épilogue pourrait être repousée de plusieurs années. « La procédure serait alors portée devant la cour d’appel administrative de Paris et nous repartirons à zéro avec de nouveaux juges, de nouveaux échanges de mémoires etc, explique Clément Capdebos. Et si la décision nous est à nouveau favorable, l’État aura encore la possibilité de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État… ». Au Pays-Bas, le combat mené par l’ONG Urgenda, l’une des principales inspirations de « l’Affaire du siècle », a duré six ans avant d’obtenir une condamnation de l’État pour inaction climatique.
Mais l’État français a-t-il intérêt à jouer les prolongations ? Un appel pourrait lui faire mauvaise presse. Les quatre ONG aiment rappeler à l’Etat que c’est « à 2,3 millions de Français » qu’il est opposé dans cette affaire. Cécile Duflot cite aussi ce jeudi soir les mots de la rapporteure publique : « Elle a parlé de l’Affaire du siècle comme du premier grand procès climatique en France ».

Selon 20 Minutes

30/01/2021

Oscillations quantiques dans un matériau isolant

PHYSIQUE - Des oscillations quantiques inattendues ont émané d’un matériau isolant 
L’existence d’un nouveau type de particules quantiques encore inconnues vient d’être suggéré à la suite d’observations menées par des physiciens de l’université de Princeton aux Etats-Unis, rapporte Numerama. L’équipe de scientifiques a observé un comportement quantique inattendu dans un isolant fabriqué à partir d’un matériau appelé ditellurure de tungstène, précise un article de l’université de Princeton sur le sujet.
Les physiciens ont été surpris par leurs observations, car elles remettent en cause une distinction quantique jusqu’à maintenant partagée sur les métaux et isolants. Dans les matériaux métalliques, les électrons sont très mobiles, compte tenu d’une faible résistance à la conduction. Des oscillations quantiques sont ainsi visibles. Dans les matériaux isolants, la résistance est telle que les électrons ne circulent plus et aucune oscillation quantique ne peut advenir.
Des oscillations quantiques inattendues

Pourtant, et c’est là l’intérêt de ces recherches qui ont fait l’objet d’une publication dans la revue Nature le 4 janvier dernier, les physiciens ont observé des oscillations quantiques au sein d’un matériau isolant. Il s’agit du tellurure de tungstène. Ce semi-métal devient conducteur quand il est épais et a une forte résistance quand il est fin. Les chercheurs ont soumis une version très fine de ce métal à un champ magnétique. C’est ainsi que, contre toute attente, ils ont observé des oscillations quantiques, précise Numerama.
 Difficile de savoir encore de quoi il s’agit. « Si nos interprétations sont correctes, nous sommes en train d’observer une forme fondamentalement nouvelle de matière quantique. Nous pouvons maintenant imaginer un tout nouveau monde quantique caché dans les isolants. C’est possible qu’on ne les ait simplement pas identifiées ces dernières décennies », a résumé l’auteur principal de l’étude, Sanfeng Wu. Il s’agit d’un premier pas. D’autres études, menées sur d’autres métaux par d’autres chercheurs devraient permettre d’en apprendre davantage sur cette « nouvelle forme de matière quantique ».

Selon 20 Minutes

 

29/01/2021

Délit d'écocide en débat animé en France...

"Bataille idéologique", "révolte" Le vocabulaire guerrier employé par ceux qui ont négocié le ­projet de loi issu des travaux de la convention citoyenne pour le climat ­témoigne de l'intensité des débats. Le texte, attendu en Conseil des ministres le 10 février et fin mars à l'Assemblée nationale, a été transmis ce week-end au Conseil d'État. Mais jusqu'au dernier moment, les dispositions relatives à l'écocide ont fait l'objet d'âpres discussions entre le ministère de la Transition écologique, soutenu par celui de la Justice, et celui de l'Économie. À tel point que dans une version intermédiaire ­diffusée vendredi ne figuraient pas les trois derniers articles du texte, qui traitent justement des nouvelles infractions en droit de ­l'environnement.
 
Pour ces nouveaux délits liés aux pollutions, "les ministères ont convergé vers une proposition commune", assure-t-on à ­Matignon. Mais si les services de Barbara Pompili ont fini par valider la copie, personne n'a sauté au plafond au ministère de la Transition écologique. Le débat parlementaire - et la promesse de ses amendements - y est d'ailleurs attendu avec impatience.
Bercy pousse derrière les organisations patronales Car depuis l'annonce par le ministre de la Justice Éric ­Dupond-Moretti et Barbara ­Pompili, le 22 novembre dans le JDD, de la création de deux délits sanctionnant la pollution et la mise en danger de l'environnement, les organisations patronales (Medef, France Industrie et l'Association française des entreprises privées pour l'essentiel) bataillent ferme, et ont alerté Bercy qui, selon une source, les a bien aidées.


 Barbara Pompili et Eric Dupond-Moretti : "Nous créons un délit d'écocide"
 Au ministère de l'Économie, on dit avoir simplement fait "remonter les inquiétudes" des acteurs économiques. "Surajouter un tel dispositif répressif serait une source d'insécurité juridique majeure et constituerait un signal contraire à la volonté de relance de l'économie et de réindustrialisation de notre pays", écrit le Medef dans un document transmis au gouvernement et daté du 16 décembre que s'est procuré le JDD. Et de ­proposer ses modifications, ­annotées en rouge, article après article. Tout y est revu à la baisse, notamment l'échelle des peines et le montant des amendes. L'organisation dit aussi sa crainte d'un "double encadrement des activités pour les entreprises soumises à la législation des installations classées ainsi que toutes les entreprises soumises à une réglementation spécifique de leurs activités : dans le nucléaire, les transports, l'agriculture […] qui pénaliseraient leur compétitivité".


La mise en danger délibérée de l'environnement dans le viseur
Ils ont été entendus. "Dans la version finale, la réglementation pour les installations classées ne change pas, assure un acteur des négociations. Seules sont renforcées les sanctions en cas de manquement." Les critères pour établir le caractère intentionnel de la pollution ont également été précisés. Pour les émissions et rejets entraînant des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune, la faute de "négligence" n'a pas été retenue.
Également dans le viseur des entreprises : la création du délit de mise en danger délibérée de l'environnement. Les industriels redoutent d'autant plus la multiplication des procédures depuis les propos tenus par Barbara Pompili : "On va être lourdement sanctionné quand on ne respecte pas un certain nombre d'obligations de sûreté, non seulement quand cela aura entraîné une pollution, mais aussi même si la pollution n'a pas lieu", avait-elle expliqué, y voyant un levier efficace pour empêcher les atteintes à la nature.
 
Le délit d'écocide, lui, sera bien conservé. Mais il ne concernera que les cas extrêmes : les faits intentionnels dont les conséquences sont durables ou irréversibles sur l'environnement. Ils pourront être punis jusqu'à dix ans de prison et 4,5 millions d'euros d'amende.

Selon le JDD

27/01/2021

Bonne nouvelle du côté de la Norvège en faveur du climat!

Le vendredi 8 janvier 2021, le gouvernement norvégien a dévoilé un éventail de mesures, allant de l'achat exclusif de véhicules électriques pour les services publics à un triplement de la taxe carbone, pour atteindre les objectifs climatiques du pays.
 
La Norvège, qui est le plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, ambitionne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 à 55% d'ici à 2030 en coopération avec l'Union européenne, à laquelle elle est étroitement associée sans en être membre. Cette réduction doit être de 90-95% d'ici à 2050. « Les changements climatiques dus à l'homme ont des conséquences graves pour les humains, les animaux et la nature dans le monde entier », a déclaré la Première ministre, Erna Solberg. La Norvège veut donc « faire sa part pour juguler ces changements climatiques », a-t-elle assuré lors d'une conférence de presse.

« Zéro émission »
Parmi toutes les mesures présentées, le gouvernement propose d'imposer à partir de 2022 le « zéro émission » pour les achats publics de voitures et de camionnettes. Idem pour les appels d'offres portant sur les liaisons de ferries à compter de 2023 et les bus urbains à partir de 2025. Oslo veut aussi promouvoir les biocarburants et plus que tripler sa taxe carbone d'ici à 2030 pour la faire passer d'environ 590 couronnes (57 euros) la tonne aujourd'hui à 2 000 couronnes.

Un tel relèvement devrait contribuer à encourager le captage et stockage de CO2 (CCS), domaine technologique dans lequel la Norvège a réalisé d'importants investissements, notamment pour la séquestration du carbone dans des couches géologiques sous la mer. « C'est extrêmement positif que le gouvernement veuille augmenter la taxe CO2 et introduire des budgets d'émissions », s'est félicitée la branche norvégienne des Amis de la Terre. « Mais ils évitent les grandes et difficiles questions sur la production de pétrole, la construction d'autoroutes, l'agrandissement d'aéroports et l'efficacité énergétique », a-t-elle ajouté.
54,3% des nouvelles immatriculations sont électriques.
 Alimentée quasi intégralement en électricité propre d'origine hydraulique, la Norvège est pionnière dans le transport « zéro émission », un domaine où elle est première dans le monde. Les voitures électriques y ont représenté plus de la moitié (54,3%) des nouvelles immatriculations l'an dernier. Mais ses dirigeants sont aussi accusés d'hypocrisie dans la mesure où ils continuent d'attribuer des licences d'exploration pétrolière, notamment dans les fragiles eaux arctiques de la mer de Barents. En décembre, la Cour suprême du pays a rejeté la demande de Greenpeace et d'une autre ONG de défense de l'environnement, qui réclamaient l'annulation de permis pétroliers dans l'Arctique, jugés anticonstitutionnels par les plaignants et contraires aux engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris.
 selon l'AFP le 8/1/2021)

26/01/2021

Mexique: bannissement annoncé du maïs OGM...

Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier, le gouvernement mexicain s'est engagé à bannir de son sol en trois ans le maïs génétiquement modifié ainsi que le très contesté herbicide glyphosate, des décisions saluées par les organisations environnementales et décriées par le secteur agro-industriel.
Dans un décret entré en vigueur le 1er janvier, le gouvernement du président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador a annoncé que les autorités "révoqueront et s'abstiendront d'accorder des permis pour la dissémination dans l'environnement de semences de maïs génétiquement modifié". Les importations de maïs transgénique seront graduellement réduites jusqu'à ce que plus aucun permis d'importation ne soit délivré d'ici trois ans. Selon le gouvernement, cette mesure vise à contribuer à la souveraineté alimentaire et à protéger le maïs indigène du Mexique.

Le pays est pourtant un grand importateur de la céréale et en a acheté 714 900 tonnes sur le marché mondial, le maïs étant un ingrédient de base de l'alimentation et est consommé quotidiennement dans les célèbres tortillas.
L'herbicide glyphosate, classé depuis mars 2015 comme "cancérigène probable" par le Centre national de recherche contre le cancer (CIRC), organe dépendant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sera progressivement éradiqué avec une interdiction totale au 31 janvier 2024.
Le décret indique que les organismes gouvernementaux doivent s'abstenir d'acquérir ou d'utiliser le glyphosate et que des alternatives durables doivent être recherchées par l'industrie agro-alimentaire.
Ainsi, "les produits agrochimiques, biologiques ou organiques de faible toxicité, les pratiques agro-écologiques ou celles nécessitant une utilisation intensive de main-d'œuvre" sont favorisées, note le décret.

Précurseur
L'organisation environnementale Greenpeace s'est félicitée "de l'interdiction du maïs génétiquement modifié et de l'interdiction progressive du glyphosate d'ici 2024, car ce sont des étapes importantes vers une production écologique qui préserve la biodiversité", a déclaré l'ONG dans un communiqué.
Selon Greenpeace, OGM et glyphosate mettent en danger "la diversité des variétés agricoles conservées dans les champs qui sont fondamentales pour la production alimentaire".Herbicide controversé à travers le monde, le glyphosate est commercialisé par la firme américaine Monsanto, filiale de la division agrochimie du groupe allemand Bayer qui a annoncé fin juin un accord de plus de dix milliards de dollars pour solder plus de cent mille litiges rien qu'aux Etats-Unis concernant le Round'Up, son herbicide à base de glyphosate accusé de provoquer le cancer.
Contrairement aux défenseurs de l'environnement, Proccyt, organisation représentative de l'industrie agro-alimentaire, a estimé que cette décision gouvernementale était un "pas en arrière".
"C'est un affront, manifeste et opportuniste, qui affecte toute la campagne mexicaine et met en danger la stabilité des prix et la disponibilité d'aliments stratégiques comme le maïs", a déclaré l'organisation dans un communiqué.
Proccyt a en outre averti que les agriculteurs mexicains allaient perdre en compétitivité face aux agriculteurs qui utilisent l'herbicide, notamment Américains. Avec ces engagements fermes, le Mexique s'impose en précurseur en Amérique latine et au-delà. En octobre dernier, l'Argentine est devenue le premier pays au monde à approuver la commercialisation de blé génétiquement modifié, tandis qu'en Colombie la pulvérisation en masse de glyphosate par le gouvernement pour détruire les cultures de coca clandestines commence à être remise en question.
En Europe, seul le Luxembourg s'est pour l'instant engagé à se passer du glyphosate dont l'autorisation de commercialisation dans l'Union européenne court jusqu'à fin 2022.

Selon GEO - vendredi 8 janvier 2021

24/01/2021

OGM épinglés dans notre alimentation par la répression des fraudes...

Un bilan de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) mis en ligne mardi révèle qu'« une centaine d’OGM » au total sont bien autorisés dans la consommation en France, notamment pour « l’alimentation humaine et animale ».
 
La mise en culture de semences comportant des OGM est interdite en France, mais « une centaine d’OGM » au total sont bien autorisés dans la consommation, notamment pour « l’alimentation humaine et animale », a indiqué mardi la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF).
Les autorisations « qui concernent le maïs, le colza, le coton, le soja et la betterave sucrière, permettent l’importation de graines et leur commercialisation à des fins de transformation, mais pas pour la mise en culture » précise la DGCCRF dans un bilan de « la recherche d’OGM dans les semences des grandes cultures » mis en ligne mardi.
Dans les produits alimentaires ou textiles, « le caractère OGM doit être indiqué », et « ils sont contrôlés par la DGCCRF », ajoute le texte, qui confirme ainsi au passage une situation dénoncée par nombre d’ONG sur l’importation légale d’OGM en France et  où le secteur des semences se situe en amont de la chaîne alimentaire « et compte tenu des conséquences économiques importantes qui peuvent découler de contaminations fortuites par les OGM (arrachage, retraits-rappels, etc.) », la DGCCRF « poursuivra les contrôles réguliers dans ce secteur » indique le texte.

Selon AFP. - Ouest-France - mardi 5 janvier 2021

Il y a lieu toutefois d'être inquiets de ces demi-mesures françaises assez hypocrites, qui nuiront je le crains à notre santé directement ou indirectement.

Lyliane

23/01/2021

Des brosses à dents made in France rechargeables, locales et écolos...

Fondée en 2013, la marque de brosse à dents rechargeables et made in France Caliquo est installée depuis septembre 2020 à Cherbourg-en-Cotentin (Manche). Un produit dans l’air du temps.
 
Mille deux cents tonnes de déchets plastiques. C’est ce que représentent, chaque année les brosses à dents jetées en France. Un triste constat qui émeut Grégoire Le Lanchon depuis longtemps déjà.
C’est en fouillant dans le grenier familial à Fermanville (Manche), il y a quelques années, qu’il tombe sur une vieille brosse à dents datée du XIX siècle. Manche en ivoire, poils en crin d’animal… L’idée germe. Et s’il remettait ce type de brosse à dents au goût du jour ? Nous sommes en 2013, lorsque le jeune ingénieur se lance dans l’aventure et créé la marque Caliquo. Il est alors le premier sur le marché français. « Je voulais construire un produit durable, qui n’a pas vocation à être jeté. »
100 000 brosses à dents vendues par mois
Il invente une brosse à dents « rechargeable » : la tête, recyclable, composée de poils en nylon, se clipse et se déclipse. Un produit entièrement fabriqué en France. Au fil du temps, l’entreprise évolue. Sa femme, Marthe, rejoint l’aventure.
Avec 1 000 points de vente en France et en Europe et 100 000 produits écoulés par mois, le succès est au rendez-vous. La petite entreprise familiale est portée par l’engouement grandissant pour les produits responsables et made in France. La gamme s’étend, à des prix allant de 2,95 € à 27,50 € la brosse à dents. Très vite, le catalogue s’étoffe : cure-oreilles, rasoirs, fils dentaires, gratte langues… En mars 2020, la première brosse à dents pour enfant est commercialisée. Une première mondiale.
Retour aux sources
Mais pas question d’en rester là. Le couple, désormais épaulé d’une commerciale, a un autre projet : créer une savonnerie. Pour cela, le Manchot d’origine, alors installé à Paris, décide de revenir aux sources. En septembre 2020, le siège de l’entreprise est délocalisé à Cherbourg-en-Cotentin. « Tout est plus facile ici, concède Marthe Le Lanchon. On se rapproche de nos partenaires locaux et on a plus de place pour créer les produits. L’idée c’est de tout faire nous-mêmes. »
La jeune femme change alors de casquette. Commerciale, elle devient chargée de projet cosmétique. Savon, shampoing, dentifrice ou encore déodorant sont le fruit de son imagination. « On veut être aux manettes de A à Z. Il n’y a pas d’intermédiaire. » Le meilleur moyen de garder le contrôle intégral.
Des recettes créées dans sa cuisine
Elle effectue des recherches, formule des hypothèses et multiplie les tests depuis sa cuisine. « J’y suis allée à tâtons, avoue-t-elle. Il y a forcément eu des loupés mais on apprend sur le tas. » Lorsque les recettes sont approuvées par les autorités compétentes, la petite équipe de trois personnes confie la réalisation et la distribution de ses produits aux travailleurs handicapés de trois Esat (Établissement et service d’aide par le travail), dont celui de Cherbourg.
« Travailler avec des personnes vulnérables nous tient vraiment à cœur, assure la cheffe d’entreprise. En plus du circuit court, il y a une démarche d’insertion solidaire en intégrant ceux qui sont laissés de côtés. Ces personnes ont des compétences propres comme la minutie, la sensibilité et l’acuité visuelle. Il faut les valoriser. »

Selon Mme Noémie BAUDOUIN. - Ouest-France - mardi 5 janvier 2021

22/01/2021

La Start-up Follow devrait pouvoir aider les médecins...

2021 A DU TALENT - L’année 2021 a débuté et « 20 Minutes » vous présente celles et ceux qui vont l’animer par leur créativité, leur performance ou leur bienveillance. A Rennes, Roman Collin a lancé Follow, une start-up en plein développement grâce à son logiciel médical 
Une mère médecin nutritionniste et un père chirurgien orthopédiste. Roman Collin a baigné pendant toute son enfance dans l’univers médical. Ce n’est donc pas une surprise de le voir évoluer aujourd’hui dans le domaine de la santé. Mais contrairement à ses parents, ce n’est pas en blouse blanche qu’il exerce. Plutôt avec un jean et des baskets derrière son ordinateur.
Il y a cinq ans, alors qu’il s’ennuyait un peu dans son école de commerce, le jeune homme de 27 ans a lancé la start-up Follow. A l’époque, Roman Collin avait observé que les logiciels utilisés par les médecins étaient quelque peu archaïques. Il a alors eu l’idée de développer une solution pour leur faire gagner du temps en les délestant de certaines tâches administratives. Des tâches non médicales dont le traitement nécessite environ 13 heures de travail par semaine selon une récente étude. « Il vaut mieux que les médecins se concentrent sur leurs patients, c’est là qu’est leur valeur ajoutée », souligne le jeune homme.
Les patients doivent remplir un formulaire en salle d’attente Avec son application Follow, les patients sont mis à contribution en salle d’attente. Plutôt que de feuilleter des magazines, ils sont invités à remplir sur une tablette un questionnaire pour détailler le motif de leur visite, leurs symptômes ou leurs antécédents médicaux. « Les médecins généralistes connaissent bien leurs patients mais ce n’est pas forcément le cas pour les médecins spécialisés », précise le jeune entrepreneur. Munis de ces informations, les professionnels de santé peuvent ainsi passer directement à la consultation et gagner du temps.
 
Après des débuts timides, la start-up a vraiment décollé en 2018 avec une première levée de fonds d’un million d’euros auprès notamment de Xavier Niel et de MBA Mutuelle. Une cinquantaine de médecins ont également investi dans le capital de la société, qui compte 20 salariés répartis entre Rennes et Paris. « C’est un outil conçu pour eux et il était donc important de les impliquer dans le projet », souligne Roman Collin.


Un partenariat avec la plateforme Doctolib
Au fil des mois, l’application, qui compte aujourd’hui environ 700 utilisateurs, s’est enrichie de nouvelles fonctionnalités. Elle permet désormais aux médecins de créer un dossier médical à chacun de leurs patients et d’y accéder de partout d’un simple clic sur son ordinateur ou son téléphone. « On recueille des données très sensibles donc tout est bien sûr très sécurisé », rassure le fondateur de Follow.
Pour accélérer son développement, la start-up a noué en fin d’année un partenariat avec Doctolib, la plateforme permettant aux patients de prendre rendez-vous en ligne. « On va croiser nos données afin d’éviter notamment la double saisie », souligne Roman Collin, plein d’ambitions pour 2021. « On devrait doubler la taille de la société d’ici l’an prochain avec le recrutement d’une vingtaine de personnes », indique le jeune entrepreneur, qui se fixe l’objectif d’équiper « 15.000 médecins en 2025 ».
Selon 20 Minutes

21/01/2021

Où en est l'ascenseur social pour les banlieues?

Le patron de Publicis pendant trente ans, qui a laissé les rênes du troisième groupe publicitaire mondial à Arthur Sadoun en 2017, n'était pas du genre à cultiver ses rosiers. Maurice Lévy consacre l'essentiel de son temps depuis quelques mois à la mise en place de sa dernière création. Baptisé L'Elevator, cet incubateur est destiné "à celles et ceux qui ont l'esprit d'entreprendre, la volonté de réussir, de bonnes idées de start-up, mais manquent de contacts et de soutiens financiers", souligne cette figure emblématique de la pub et de la communication.
Ces 10 start-up françaises de la tech qui battent des records
"Le périphérique parisien ne doit pas être une frontière infranchissable, explique-t-il, installé dans son bureau des Champs-Elysées depuis les petites heures du matin, comme à son habitude. Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas autant de talents, d'envie d'entreprendre et d'idées dans le 93 que dans le 75." Son but consiste à faciliter à de jeunes entrepreneurs issus de quartiers défavorisés l'accès à tout ce qui peut leur paraître trop loin d'eux : financement, relations, conseils. "Il est difficile de savoir en qui on peut avoir confiance, à qui l'on peut s'adresser, ou comment élaborer un business plan ou présenter une idée en quelques minutes de façon percutante", ajoute Maurice Lévy. Celui qui a fait ses premières armes chez Publicis com
me informaticien – un métier à l'époque peu considéré – a décidé de jouer le jeu jusqu'au bout.


L'esprit start-upL'Escalator s'est installé dans des locaux parisiens ultra-modernes, avec des équipements technologiques dernier cri (cloud, serveurs, ordinateurs…), pour adopter ­délibérément les codes de l'univers des start-up. Ce programme ­d'accompagnement mélange ­coaching, mentorat et mises en relation. Il accueillera deux promotions par an, avec 15 projets prioritairement dans le secteur du numérique par promotion. Pour participer, le principe est simple et résumé par une formule dont cet homme de pub et de mots a le secret : "Vos idées avant votre CV." Arthur Sadoun, président de Publicis : "Il faut proposer une alternative aux Gafa"
Pour les heureux élus – le fondateur de l'incubateur a déjà sélectionné plus d'une centaine de dossiers en ce début de janvier, grâce entre autres à des vidéos de présentation de moins de deux minutes –, l'esprit des start-up ne se retrouvera pas uniquement dans le décor et les outils : "Nous serons très exigeants, promet Maurice Lévy, l'œil sévère. Nous suivrons chacun des candidats pas à pas pour vérifier l'état d'avancement des projets, le respect des plannings et la volonté de travail."
Grandes entreprises et vétérans du CAC 40:

A ses côtés pour l'accompagner dans le développement de ce projet, des grandes entreprises comme L'Oréal, Orange, Total ou ­Prodware, et des vétérans du CAC 40, dont Henri Lachmann (Schneider Electric) et Gérard Mestrallet (Suez). L'Escalator ­disposera même de son propre fonds d'amorçage pour permettre des projets de financement endogènes

Ceux qui peuvent y arriver sans nous ne feront pas partie des entrepreneurs de L'Escalator
Chaque futur entrepreneur dont le dossier sera retenu bénéficiera de douze mois d'accompagnement. "Parmi les recalés, une formule de rattrapage est prévue, avec un programme de trois mois, si l'idée de départ est jugée formidable", détaille le créateur. Pour dissiper tout malentendu, Maurice Lévy insiste : "Il ne s'agit pas de charité. Mais d'un contrat d'engagement mutuel, avec des règles à respecter. Les candidats doivent manifester leur envie de gagner. Même si cela s'inscrit dans un climat de bienveillance et de générosité." A tel point que le critère de sélection primant sur tous les autres concerne un vrai "besoin". "Ceux qui peuvent y arriver sans nous ne feront pas partie des entrepreneurs de L'Escalator."

Selon Mme Marie-Pierre Gröndahl - leJDD - lundi 4 janvier 2021

20/01/2021

Juridictions: du renfort annoncé!

Vols dans les transports en communs, tapage nocturne, rassemblements dans les halls d'immeubles, intrusions dans les établissements scolaires, menaces, injures, dégradations, rodéos urbains… Pour lutter plus efficacement et plus rapidement contre ces actes de petite délinquance qui pourrissent la vie quotidienne et qui restent souvent impunis, de nouveaux postes ont été créés au tribunal de Paris.
33 postes à Paris pour un total de 154 en Ile-de-France
Dix-neuf postes de juristes assistants et de renforts de greffe ont été affectés au siège et quatorze au parquet. En Ile-de-France, ce sont 154 emplois au total qui ont été créés et 914 sur l'ensemble du territoire national. Ces nouvelles recrues - qui représentent en moyenne 5 % des effectifs dans les juridictions - ont pris leurs fonctions.

« C'est le plus grand plan de recrutement dans les juridictions depuis 25 ans. Un tiers des recrues sont des agents de catégorie A et les deux autres tiers sont des agents de catégorie B. Sur un échantillon de 100 recrues au niveau national, l'âge moyen s'établit à 31 ans », précise Emmanuelle Masson, porte-parole de la chancellerie.
Raccourcir les délais de traitement des dossiers
Ces nouvelles recrues ont pour mission « d'aider les magistrats et les greffiers pour leur permettre de se dédier davantage à la justice de proximité et aux audiences spécialisées qui se tiennent dans les tribunaux judiciaires ou de proximité. Et notamment de diminuer les délais des réponses apportées à chaque affaire et au plus proche des personnes concernées », détaille la Chancellerie.
Ainsi, en 2019, hors comparutions immédiates, les délais moyens de jugement devant le tribunal correctionnel à Paris, Bobigny et Créteil après convocation par officiers de police judiciaire étaient de 7,6 mois en moyenne pour des vols dans les transports (8,4 mois en moyenne sur l'ensemble du territoire), 10,6 mois en moyenne pour des dégradations (11,8 mois en moyenne sur l'ensemble du territoire) et 7 mois en moyenne pour les rodéos urbains (idem sur l'ensemble du territoire).
Des indicateurs de performance mis en place
Pour mesurer l'efficacité de la mesure, la chancellerie a mis en place des « indicateurs de performance » qui doivent faire l'objet depuis le 1 janvier 2021 d'une remontée des parquets du nombre « de réponses judiciaires pénales traitées en proximité, des recrutements opérés dans le cadre des moyens débloqués et du taux de mesures alternatives aux poursuites dites réparatrices mises en œuvre pour les infractions ».

19/01/2021

Lutte contre la corruption aux Etats-Unis...

Une nouvelle loi américaine impose aux propriétaires de sociétés écrans de dévoiler leur identité au Département du Trésor, sous peine d'une amende de 10 000 dollars et de deux années de prison. Ce type de sociétés, largement répandues dans certains États américains comme dans les paradis fiscaux, permet à la fois l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent. Selon l'ONU, entre 800 et 2 000 milliards de dollars sont blanchis chaque année dans le monde. Très attendue par les organisations de lutte contre les crimes financiers, la mesure va permettre de mieux lutter contre la corruption.
 
La société écran est au système financier ce que la baguette est au magicien : un moyen de détourner l'attention et de dissimuler le tour de passe-passe. En gros, pour cacher une transaction financière et échapper aux yeux indiscrets du fisc ou de la police, il suffit souvent de transférer son argent dans une société écran, localisée soit dans un paradis fiscal soit dans un territoire à la fiscalité légère.
Évasion fiscale et blanchiment d'argent sont donc grandement facilités par ces sociétés. Les États-Unis, en raison de la taille énorme de leur économie, sont l'un des pays où cette pratique est la plus répandue. Le système fonctionne d'autant mieux que la société est anonyme.
Base de données pas rendue publique: Ce ne sera désormais plus le cas aux États-Unis où les propriétaires de sociétés écrans devront déposer leur identité au Trésor américain, autrement dit à l'administration fiscale. C'est une avancée majeure, se félicitent des ONG comme Transparency International. L'Amérique a en effet tendance a être privilégiée par les groupes criminels soucieux de blanchir les profits de leurs activités illicites.
En agissant ainsi, Washington fait un pas considérable vers une plus grande moralisation des flux financiers. Même si les ONG regrettent que la base de données ne soit pas disponible pour le grand public et les lanceurs d'alerte.

Selon RFI - RFI - dimanche 3 janvier 2021

18/01/2021

Espace: un projet de satellite en bois au Japon...

ESPACE - Un premier modèle pourrait voir le jour d’ici 2023 
Comment limiter la pollution dans l’espace face à la multiplication des satellites ? Pour répondre à cette question, l’entreprise japonaise Sumitomo Forestry et l’université de Kyoto ( Japon) ont lancé un partenariat.
Leur but : concevoir un satellite en bois à horizon 2023, rapporte la BBC. Ce matériau n’aurait que des avantages : il peut se désagréger dans l’atmosphère au moment de sa retombée sur Terre et sa combustion empêcherait ainsi tout débris d’atteindre la surface de la Terre.
Will it even work? https://t.co/GgIMhzET14
December 30, 2020
Un ciel saturé de satellites
 
Ce n’est pas le cas des satellites actuels. « Nous sommes très préoccupés par le fait que tous les satellites qui rentrent dans l’atmosphère terrestre brûlent et créent de minuscules particules qui flotteront dans la haute atmosphère pendant de nombreuses années », a ainsi déclaré Takao Doi, astronaute et professeur à l’université de Kyoto, au Guardian.
Selon le Forum Economique Mondial environ 6.000 satellites tournent actuellement autour de la Terre. Mais 60 % d’entre eux ne fonctionnent déjà plus et sont donc répertoriés comme débris spatiaux, rapporte Clubic. Ces objets peuvent être dangereux pour l’humain en cas de chute sur Terre mais cette menace ne ralentit en rien la création et l’envoi de nouveaux satellites.

En effet, 900 nouveaux engins devraient être envoyés dans l’espace chaque année au cours des dix prochaines années. D’où l’idée de créer une nouvelle génération de satellites sans danger pour l’humain ni pour l’environnement. Les chercheurs japonais vont commencer en testant la résistance de différents types de bois afin de choisir le plus adapté à un voyage dans l’espace.
  Selon 20 Minutes

17/01/2021

Trente ans après avec le voeu de Mr Nicolas Hulot en ce début d'année 2021...

"J'ai une certaine aversion pour les anniversaires comme pour tout ce qui marque le temps qui passe. Ma Fondation pour la nature et l'homme a tout juste 30 ans ; trente ans d'engagement, presque une vie. Trente ans qu'avec son équipe, avec l'inestimable communauté scientifique qui nous a rejoints au fil de l'eau et les centaines de milliers de bénévoles qui nous ont soutenus, nous nous battons pour éviter le pire. Tout ça pour ça, pourrait-on dire si l'on regarde lucidement la situation d'aujourd'hui.

Comment des êtres dotés de capacités technologiques, intellectuelles, économiques sans précédent peuvent-ils assister à la gestation de leur plus grande tragédie?

Des phénomènes climatiques qui s'emballent et leur lot de souffrance, des pans entiers de biodiversité qui s'effondrent et, qui plus est, une humanité parfaitement informée qui s'engouffre dans des décennies sombres. Comment des êtres dotés de capacités technologiques, intellectuelles, économiques sans précédent peuvent-ils assister à la gestation de leur plus grande tragédie? Cette question me hante. Peut-être que, dans la confusion des maux, la vérité n'est pas audible, la réalité peu accessible? De plus, le faux fait de l'ombre au vrai et le futile submerge l'essentiel.
 
Trente ans qui donnent brutalement la mesure de l'effort déployé et d'une certaine manière mettent en exergue un bilan navrant : objectivement, nous avons à ce stade échoué! Echoué à nous épargner, à nous et à nos enfants, les affres mortifères de la crise écologique. Ce constat désolant ne laisse pas indemne. A défaut de résignation, la lassitude menace, la fatigue gagne ; demain, la honte peut-être, celle de ne pas avoir évité de déposséder les jeunes de leur avenir.Trente ans qu'avec d'autres, après bien d'autres, nous déployons tous les outils que nous offre la démocratie pour nous rassembler et nous mobiliser autour de la mère de toutes les causes. Sans relâche, en informant, en argumentant, en proposant, en innovant, en responsabilisant et sans jamais, je crois, céder à la facilité du verbe qui divise ou culpabilise, nous avons tenté de générer une énergie salvatrice et créatrice pour étreindre cette dure réalité. La conscience certes s'éveille, s'exprime même de plus en plus mais, je le crains, souvent pour mieux dissimuler la misère. Quand je vois les clichés, voire les anathèmes qui perdurent sur l'écologie et les écologistes, j'ai envie de hurler. Les mêmes qui ont nié les phénomènes pendant ces années précieuses où l'on pouvait agir plus calmement tournent en dérision les propositions que par exemple des citoyens consciencieux ont posées sur la table, sans jamais eux-mêmes proposer ou amender la moindre solution. Sans compter l'absence de leur part de la moindre expression d'un début de vision sur un modèle économique qui réconcilie environnement et social.
Quand certains nous rappellent que le chômage, la précarité sont d'autres urgences, comme si nous l'ignorions, là, j'ai envie de pleurer. Nous qui n'avons cessé de proclamer que l'écologie est un enjeu de justice et de dignité humaine. Quand certains défenseurs de l'environnement sont encore traités d'obscurantistes. Où est le progrès quand on sacrifie une génération à venir pour ne même pas sauver l'actuelle? En quoi un modèle économique qui génère et programme sa propre obsolescence en épuisant ses ressources vitales et sape jour après jour les équilibres subtils qui ont permis l'avènement de la vie sur Terre est-il un gage de progrès? Est-ce un indice même de civilisation quand nous sommes englués dans les filaments de nos propres découvertes ou technologies que parfois nous ne maîtrisons plus? En quoi ce mur entre nature et culture que nous érigeons chaque jour un peu plus nous émancipe-t-il? Un séparatisme tragique avant l'heure qui refuse d'admettre que nous sommes soumis aux mêmes lois biologiques que l'ensemble des êtres vivants.

Seul compte ce qui reste à faire et non ce que nous avons déjà fait ou pas
La crise sanitaire ne doit pas masquer la crise écologique, au contraire, elle doit l'éclairer. Les rudes épreuves subies et l'horizon trouble ne doivent pas nous livrer à la tentation d'ajourner encore nos efforts ou de les réduire. A l'inverse, l'expérience vécue, qui nous a brutalement confrontés à notre vulnérabilité et rappelé que la nature possède un pouvoir sur nous, nous enjoint et nous convainc d'agir avant la démonstration du pire et de tirer des leçons de nos atermoiements.
Si l'on veut conserver nos dernières chances, et choisir le jour plutôt que la nuit, l'heure n'est plus à la complaisance mais à l'exigence. Seul compte ce qui reste à faire et non ce que nous avons déjà fait ou pas. Nous avons désormais une obligation de moyens et de résultats. La situation est radicale et nous n'y ferons face qu'avec des instruments tout autant radicaux. Nous devons faire converger toutes nos forces et nos outils économiques, technologiques et juridiques pour organiser, planifier et opérer la mue d'un système périmé. Le 'coûte que coûte', version durable du 'quoi qu'il en coûte', s'impose pour éviter l'avalanche de souffrances humaines et d'externalités économiques négatives. L'écologie doit être le guide et le prisme de toutes les politiques publiques.

Ce n'est pas d'un peu plus d'agriculture biologique que nous avons besoin, c'est qu'à moyen terme elle devienne l'agriculture conventionnelle. Idem pour les énergies renouvelables. L'idée n'est pas de freiner l'artificialisation des sols mais bien d'en programmer le terme. Dans bien des domaines, l'effort n'est pas à la mesure. Un plan de relance dont seule une partie est affectée à la transition écologique sans se soucier de savoir si le reste des investissements converge et satisfait les mêmes objectifs n'est pas non plus à la bonne échelle. Nous sommes condamnés à un changement de matrice. 

C'est toute l'économie qui doit devenir sociale, solidaire et circulaire. Dans beaucoup de secteurs, c'est un changement de normes et de standards qu'il faut opérer avec le temps et surtout avec méthode. Y compris dans le domaine fiscal. Toute la fiscalité doit être écologique et encourager le vertueux et dissuader le toxique. Aucun euro public ne peut être détourné du bien commun. C'est à ce prix que nous pourrons reprendre en main notre destin et saisir aussi les opportunités de ce nouveau monde.
Je sais, à ce stade, comme j'y ai parfois prêté le flanc, qu'on me traitera une fois encore de naïf ou d'utopiste. Oui, mais c'est le temps des vœux et donc de rêver un peu. Mais l'utopie n'est-elle pas dans le camp des sceptiques et des esprits chagrins qui imaginent encore que la trajectoire actuelle a une issue heureuse? La naïveté est de croire que nous pouvons affronter une crise systémique en ordre dispersé, avec des moyens cosmétiques.
Puissent nos élites être en phase avec les aspirations de celles et ceux qui jamais ne se résignent
Nous avons besoin d'audace et d'ambition comme jamais. En démocratie, pour penser et agir haut, fort, loin et vite, il faut un minimum de concorde. Et j'observe notre pays se briser de l'intérieur, les colères s'agréger dangereusement, le débat et le dialogue se muer en affrontements, la haine et la violence s'immiscer dans tous les réseaux de communication comme un poison lent. J'observe, sur les plateaux et sur le Web, beaucoup de gens asséner leurs vérités et prendre leurs opinions comme un fait certifié. Dans la sphère politique, en même temps que la culture du ring prospère pour le bonheur de certains médias, je vois trop l'esprit partisan se perpétuer. Cette attitude stérile où l'on abdique sa conscience individuelle au profit d'une consigne collective. Peut-on suspendre ce théâtre des apparences et se concentrer sur l'essentiel en additionnant nos intelligences au service exclusif de la vertu pour affronter ce difficile passage de cap?
 
Peut-on simplement être en résonance avec une France peu visible, mais sans doute majoritaire, qui à l'écart du tumulte tisse le monde de demain? Une France discrète, socialement et culturellement diversifiée, bienveillante et tolérante, qui agit, invente, expérimente, partage, soulage, résout. On entend, à raison, la France qui souffre, qui 
gronde, qui réclame. Mais, à tort, on ignore ou l'on sous-estime la France des solidarités. Pour surmonter les logiques de méfiance qui minent notre démocratie, puissent nos élites être en phase avec les aspirations de celles et ceux qui jamais ne se résignent. Je veux entre autres parler de la France de l'engagement, ces plus de 13 millions de bénévoles qui œuvrent dans plus de 1 million d'associations comblant au quotidien toutes les promesses que la République ne tient pas. Mais je pense aussi aux PME et TPE, aux autoentrepreneurs, aux jeunes agriculteurs, aux collectivités, aux start-up qui innovent et prennent des risques pour faire jaillir les solutions et les pratiques de demain sans toujours avoir le soutien ou la reconnaissance qu'ils méritent. Là devraient se focaliser nos attentions et nos énergies, partout où fleurissent dans nos territoires les standards de demain. Définitivement, nous ne nous mobiliserons pas sur le seul constat mais bien sur un imaginaire palpable. Il faut réinventer le monde dans toutes ses dimensions. Une partie des pièces et des principes du nouveau modèle sont déjà là ; reste à les repérer et à les assembler pour faire société. Il faut favoriser l'alliance des bonnes volontés et créer l'archipel des communs cher au précieux Edgar Morin. Si la rage est parfois contagieuse, l'enthousiasme l'est systématiquement.
Au moment où le contexte restreint nos libertés, il est, que je sache, encore permis de rêver. Puisse 2021 être l'année du sursaut! Levons-nous enfin et que chacun fasse sa part!"

Selon le JDD - samedi 2 janvier 2021

Aires protégées, est ce la solution pour la biodiversité?

L'efficacité des politiques d'aires protégées dépend du type de zone concernée, de la manière dont elles sont mises en œuvre et de leur acceptabilité par les populations locales. Deux chercheurs appellent à mieux prendre ces éléments en considération.
Tribune. Le One Planet Summit, qui s’est ouvert lundi 11 janvier, s’est fixé pour objectif des avancées dans les domaines de la préservation de la biodiversité. Parmi les objectifs évoqués, celui de placer sous protection 30% de la surface du territoire terrestre est fréquemment mis en avant. Si l’augmentation des surfaces à protéger apparaît comme un outil essentiel pour participer à la conservation des espèces et des écosystèmes, la question de leur efficacité apparaît néanmoins cruciale, en particulier dans les régions tropicales des pays en développement où les niveaux de biodiversité sont les plus élevés. Ainsi, les politiques d’aires protégées sont un outil de politique environnementale fréquemment utilisé, en particulier pour préserver les zones forestières, et un certain nombre de travaux de recherche soulèvent des questions sur leur impact effectif.Tout d’abord, la question de leur localisation est cruciale : le rôle des zones protégées est de mettre à l’abri les écosystèmes menacés par l’activité humaine. On devrait donc s’attendre à ce que les zones choisies pour être protégées soient celles où les pressions économiques sont les plus importantes et menaçantes. Si l’on s’intéresse par exemple au problème de la déforestation au Brésil, les aires protégées, pour être effectives, devraient se situer au plus près des zones de déforestation afin de restreindre l’expansion agricole, qui en est majoritairement responsable. Or, il a été montré par de nombreux travaux que ces aires protégées sont plus souvent localisées dans des lieux faiblement menacés : plus loin des routes et autres moyens de communication ou des zones à forte expansion agricole. Ainsi, il a été montré que les aires protégées situées dans des zones à faible pression économique n’ont pas, ou n’ont que très peu d’impact en termes de réduction de la déforestation. Ce phénomène, appelé «biais de localisation», est fréquemment souligné par les travaux académiques, et interroge la capacité des aires protégées à être autre chose que des éléments de communication et de greenwashing de la part des Etats.


Accès des populations locales
 De plus, la question de la mise en œuvre de ces surfaces protégées est à questionner. Il ne suffit pas qu’une partie du territoire soit déclarée protégée pour que cette conservation entre en vigueur. La capacité des Etats à faire respecter la réglementation est ici centrale. Ainsi, si les aires protégées abritent des espèces animales ou végétales rares et convoitées, une protection faible ne suffira pas nécessairement à détourner les comportements de braconnage. On a encore vu récemment que six gardes d’un parc national de République démocratique du Congo ont été tués, probablement par des braconniers, dans une zone riche en gorilles et éléphants. Les études d’efficacité menées pour estimer la capacité de conservation des aires protégées montrent clairement que leur bonne mise en œuvre dépend fortement des moyens alloués à leur gestion. Par exemple, au Brésil, les aires protégées fédérales connaissent moins de déforestation que les aires protégées gérées par les Etats brésiliens, car celles-ci disposent de moyens plus importants, d’une gestion plus stricte et d’un cadre politique mieux construit. Ici aussi, il est donc nécessaire d’aller au-delà d’un affichage pour donner les moyens aux zones protégées d’être efficaces.
Enfin, les questions relatives aux droits d’accès des populations locales aux ressources des écosystèmes sont des éléments importants de décision. D’un côté, on peut considérer que les écosystèmes forestiers ou marins présentent des caractéristiques de bien global, tels que les réserves de carbone ou le maintien de la biodiversité ; ce qui justifie une démarche internationale pour leur protection. Cependant, il est aussi nécessaire de comprendre que ces ressources constituent pour des populations importantes des éléments essentiels à leurs moyens d’existence. On estime ainsi que plus d’un milliard de personnes dans le monde dépendent des forêts pour leur subsistance. Priver une partie de ces populations des ressources qui seront protégées apparaît donc comme injuste et potentiellement inefficace, voire apparenté à une forme de colonialisme vert. Il est donc crucial de réfléchir à la protection des espaces sensibles en impliquant fortement les personnes et communautés vivant à leur proximité.

Une inefficacité des aires protégées, ainsi que des conflits d’usage des terres, peut renforcer les hostilités quant à leur mise en place. Ainsi, des effacements d’aires protégées, et leur affaiblissement lié à l’autorisation d’activités extractive, ont été observés dans de nombreuses régions tropicales des pays en développement, notamment au Brésil. Localisation, moyens, concertation : au total, il est nécessaire de ne pas se contenter d’éléments d’affichage sur la quantité de surfaces à protéger, mais de réfléchir prudemment aux conditions de leur mise en œuvre, sans quoi nous continuerons à échouer dans la poursuite de nos objectifs de conservation des écosystèmes.
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16/01/2021

En Allemagne les compteurs se mettent au vert!

Dès vendredi 1er janvier, le prix de la tonne de CO2 va coûter 25 euros, avant de passer à 30 euros en 2022, puis d'augmenter jusqu'à 55 euros en 2025. Les entreprises recourant aux combustibles fossiles - essence, diesel, fuel et chauffage au gaz - vont acheter des droits d'émission sous forme de certificats à prix fixe. Sur les quatre années à venir, le gouvernement table sur 56,2 milliards d'euros de recettes, a indiqué un porte-parole du ministère allemand de l'Environnement à l'AFP.
 
Côté charbon, c'est avec la mise hors service d'un premier bloc de 300 mégawatts de la centrale de lignite de Niederaußem (ouest), lancée en 1968, que la première économie européenne va inaugurer son ambitieux projet d'abandonner ce combustible polluant à l'horizon 2038.
Parallèlement, 4,7 gigawatts de capacité seront débranchés au 1er janvier sur plusieurs centrales à houille du pays. Approuvée au Parlement en juillet, la loi sur la fin du charbon indique que l'échéance de 2038 pourrait être avancée de trois ans en fonction de bilans d'étape.
Les exceptions

Pour l'ONG environnementale allemande "Alliance pour le climat", le prix du carbone fixé dans la loi "n'apporte pas la contribution nécessaire" à la réalisation des objectifs climatique, déclare sa directrice Christiane Averbeck. L'Allemagne a prévu dans le cadre de son paquet climat une baisse de 55% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, par rapport au niveau de 1990, et une production d'électricité couverte à 65% par des renouvelables.
 
Or l'outil de la taxe carbone est affaibli "par des exceptions de grande portée pour des branches entières de l'industrie", décidées afin de ne pas entraver leur compétitivité, déplore Mme Averbeck. Pour éviter que des entreprises ne délocalisent leur production dans des contrées aux normes moins exigeantes, mieux aurait valu "soutenir les investissements respectueux du climat", souligne une étude du think tank écologique FÖS.
Le chauffage plus cher
 
Dans l'immédiat, les consommateurs allemands vont subir la répercussion du prix du carbone sur les factures à la pompe et pour le chauffage. Le litre de diesel devrait se renchérir de huit centimes d'euro et de sept centimes pour le super E10 dès la première année, a calculé le club d'automobilistes ADAC.
Pour soulager les contribuables, Berlin a prévu une légère baisse de la taxe "EEG" de soutien aux énergies renouvelables, financée grâce aux recettes des certificats carbone. t l'allocation logement va être revue à la hausse de 10% en 2021 pour plus d'un million de bénéficiaires, selon le ministère de l'Intérieur.
 
Parallèlement, Berlin subventionne le recours aux produits plus respectueux du climat Cela a conduit en 2020 à l'envolée des achats de voitures électriques ou hybrides consécutive au doublement de la prime à l'achat entré en vigueur en juillet.
"Le nombre de systèmes de chauffage et de pompes à chaleur sans CO2 a également augmenté de manière significative", a déclaré à l'AFP Oliver Krischer, député du parti des Verts.
 
Au troisième trimestres 2020, la première économie européenne a encore tiré un peu plus de la moitié de son électricité d'énergies fossiles, avec une part de 26% pour la houille et le lignite.
L'abandon du charbon, énergie bon marché à l'origine du développement industriel de l'Allemagne, est compliqué par le chantier de sortie du nucléaire à l'horizon 2022. Si l'exploitation de plusieurs mines de lignite à ciel s'arrêtera également, celle de Garzweiler, près de Cologne, une des plus grandes d'Europe, continuera de s'étendre, au grand dam des écologistes, en condamnant à la disparition plusieurs villages du bassin rhénan. Des indemnités de plusieurs milliards d'euros sont prévues pour les exploitants afin de compenser l'arrêt des centrales et 40 milliards d'euros iront aux régions minières pour les aider à rebondir.

Selon Mrs Jean-Philippe Lacour et Yann Schreiber, AFP - La Tribune - jeudi 31 décembre 2020
 

15/01/2021

Comment rendre l'aviation moins polluante...

ENERGIE - Le processus devra encore être optimisé avant de pouvoir être intégré dans des avions 
Le transport est l’un des secteurs les plus polluants au monde. Or, la majorité des moyens de transport actuels utilisent encore des énergies fossiles pour se déplacer, c’est notamment le cas des avions. Aussi depuis plusieurs années, les chercheurs tentent-ils de trouver des solutions pour rendre l’aviation moins polluante et réduire son émission de gaz à effets de serre. C’est ainsi que des prototypes d’avions électriques ou de moteurs alternatifs voient le jour.
Une équipe de chercheurs de l’Université d’Oxford vient d’ailleurs de mettre au point un système qui permet de transformer le dioxyde de carbone émis par les avions en carburéacteur. Cette transformation peut se faire en plein vol ce qui permet à la fois de réduire l’émission de gaz à effets de serre des avions et de fournir du carburant aux engins.
 
Les scientifiques à l’origine du concept ont expliqué dans la revue Nature Communications que « ce dioxyde de carbone est extrait de l’air et réémis dans des carburéacteurs lorsqu’il est brûlé en vol, l’effet global est un carburant neutre en carbone. Cela contraste avec les carburants à réaction produits à partir de sources fossiles d’hydrocarbures où le processus de combustion libère le carbone fossile dans l’atmosphère sous forme de carbone aérien – le dioxyde de carbone ».
Des précédents: Ce n’est pas la première fois qu’une telle solution est envisagée. Une entreprise canadienne avait déjà eu une idée similaire en 2018 et avait mis au point une machine capable de convertir le CO2 en combustible synthétique. Des chercheurs du MIT avaient également inventé un système permettant de capturer le CO2 de l’air. Si les idées ne manquent pas, les solutions pour lutter contre les gaz à effets de serre sortent difficilement des laboratoires scientifiques.
D’ailleurs, le système élaboré par les chercheurs de l’Université d’Oxford a été uniquement testé en laboratoire. Difficile de savoir si le concept pourrait être efficace en conditions réelles. L’un des chercheurs a tout de même indiqué être en discussion avec plusieurs partenaires industriels pour intégrer cette méthode de conversion du dioxyde de carbone en carburéacteur dans des avions. « Il n’y a pas de grands défis, mais nous devons optimiser le processus et le rendre plus efficace », a-t-il précisé.
 
Le projet est donc prometteur, mais devrait demander plusieurs années de développement supplémentaires pour être véritablement efficace.

 

14/01/2021

L'arrondi à la caisse a apporté des fonds aux associations...

Centime après centime, l'arrondi à la caisse semble séduire de plus en plus les Français !... En 2020, ces dons que font les Français en arrondissant le prix de leurs achats à l'euro supérieur ont permis de réunir près de 8 millions d'euros pour les associations en 2020, soit une hausse de 15% par rapport à l'an passé, selon une information du 'Figaro' ce mercredi.
Cette progression intervient "après une année 2019 en forte croissance et dans un contexte où les deux confinements ont maintenu des magasins fermés pendant plusieurs mois, privant ainsi les clients de pouvoir faire des petits dons", souligne au quotidien Pierre-Emmanuel Grange, fondateur de MicroDON, qui a lancé ce système de dons en 2013.
"L'arrondi en caisse est un dispositif solidaire basé sur le volontariat qui vous est proposé au moment de régler vos achats", notamment directement sur le terminal de paiement électronique, explique l'association sur son site...
Simplicité du geste
Les clients doivent ensuite accepter sur le terminal de paiement d'effectuer un micro-don de quelques centimes. Selon l'association, le succès de la collecte s'explique en grande partie par la simplicité de ce geste...
Par ailleurs, dans un contexte d'épidémie de Covid-19, les paiements par carte ont augmenté, multipliant ainsi les opportunités pour les clients de faire l'arrondi à la caisse.
8.000 magasins mobilisés
Le concept d'arrondi compte déjà un grand nombre de magasins partenaires. Cette année, 8.000 magasins participent à l'opération micro-dons, et quelque 1.300 associations en bénéficient.
"Malgré le contexte, deux nouvelles enseignes ont choisi de démarrer un partenariat avec nous, Picard et Cora dont la campagne a permis de lever 550.000 euros en deux mois pour le Programme Alimentaire Mondial", a fait remarquer au 'Figaro' Olivier Cueille, cofondateur de MicroDON.

Selon Boursier.com - Boursier - mercredi 30 décembre 2020

12/01/2021

Est ce la fin de l'obsolescence programmée?

Fabricants et distributeurs devront afficher les caractéristiques liées à la « réparabilité » de certains produits électroniques afin de lutter contre l’obsolescence programmée. Un étiquetage obligatoire dès le 1er janvier 2021.
 
Bientôt la fin de l’obsolescence programmée ? Avec la mise en place d’un « indice de réparabilité », la France fait en tout cas un pas dans cette direction. D’ici quelques jours, le 1er janvier, les consommateurs verront en effet apparaître une nouvelle mention sur les étiquettes des produits électroniques en vente sur Internet ou dans les rayons des distributeurs, indique Le Figaro.
Faciliter la réparation des produits
Il s’agira d’une note sur 10 indiquant le degré de « réparabilité » de ces objets allant du smartphone à l’ordinateur en passant par le lave-linge et la tondeuse à gazon électrique. Une évaluation permettant d’aider les consommateurs dans leurs choix.
Pour obtenir la note la plus haute, le fabricant doit rendre disponible pendant au moins sept ans la documentation nécessaire à la réparation de différents composants mais aussi faciliter le démontage des pièces et les rendre disponibles pendant la période concernée.


La France est pionnière dans l’UE: Le prix des pièces détachées entre aussi dans les critères d’évaluation. En effet, il ne suffit pas qu’une pièce de rechange soit disponible, encore faut-il qu’elle le soit à moindre coût et donc que son achat soit plus rentable que d’acheter un nouveau produit. Ainsi, selon les premières conclusions, les smartphones de la marque équitable Fairphone caracolent en tête avec une note de 10/10 tandis que les iPhone de chez Apple ne dépassent pas 7/10.
La France fait aujourd’hui figure de pionnière dans l’Union européenne et pourrait servir d’exemple avant l’extension de ce nouvel indice à l’ensemble des Vingt-Sept. Cet indice est mis en place dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire du 10 février 2020. En 2019, 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produites dans le monde.

Selon l'agence - Ouest-France - mardi 29 décembre 2020

11/01/2021

Animaux terrestres en danger...

Selon une nouvelle étude, près de 90% des animaux terrestres pourraient perdre une partie de leur habitat d'ici 2050 si l'agriculture telle qu'on la connaît ne change pas. En effet, sans modifier notre façon de cultiver les terres, notre planète pourrait faire face à des dommages écologiques extrêmement importants.
 
Selon David R. Williams, l'un des auteurs de la récente étude publiée dans Nature Sustainability, «nous devons changer notre façon de manger et de produire de la nourriture si nous souhaitons sauver la faune et la flore à l'échelle mondiale».
En étudiant l'impact d'une baisse de la consommation de la viande et d'une réduction des déchets alimentaires, les scientifiques ont souhaité examiner la façon dont certains changements de nos habitudes de consommation pourraient avoir un effet sur les différents systèmes alimentaires. Pour ce faire, l'équipe de recherche, composée de scientifiques travaillant pour les universités d'Oxford et de Leeds, a imaginé un modèle géographique capable d'estimer de quelle manière l'expansion de l'agriculture contribuera à la perte de la biodiversité, ainsi qu'à l'extinction de certaines espèces avec les années. Les universitaires ont alors étudié les préférences d'habitat de près de 20.000 espèces d'animaux terrestres vertébrés.


Que deviendraient les animaux d’élevage si on arrêtait de les manger? 
D'après David R. Williams, «environ 1.300 espèces pourraient perdre au moins un quart de leur habitat, et des centaines pourraient en perdre au moins la moitié, ce qui pourrait mener à leur extinction.» Des scientifiques prédisent d'ailleurs que la majorité des espèces qui s'éteindront seront originaires d'Afrique subsaharienne, du cœur de la forêt atlantique du Brésil, de l'est de l'Argentine, ou encore du sud et du sud-est de l'Asie.
Le besoin d'une action rapide et mondiale
 
Les résultats de la nouvelle étude rappellent «l'importance de faire des efforts de façon proactive pour sauvegarder la biodiversité en réduisant la demande de terres agricoles», explique Michael Clark, un des auteurs de la recherche, avant d'ajouter que «la bonne nouvelle est que si nous procédons à des changements ambitieux dans le système alimentaire, nous pourrons empêcher presque toutes les pertes d'habitats».
«Grâce à une coordination mondiale et à une action rapide, il devrait être possible de fournir une alimentation saine à la population mondiale en 2050, sans souffrir de pertes importantes d'habitats», prévient Michael Clark. Alors que 75% des terres mondiales et 66% des océans ont été modifiés par les humains, et que près de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont produites par l'agriculture, la nouvelle étude rappelle le besoin urgent d'agir.

Selon Slate.fr - Slate - mardi 29 décembre 2020

10/01/2021

One Planet Summit à Paris...

La France organise lundi 10/1/2021 à Paris un "One Planet Summit" consacré à la biodiversité, avec pour objectif de relancer une diplomatie verte mise à l'arrêt par le Covid-19, pandémie qui illustre précisément les dangers des dérèglements environnementaux.
 
Une trentaine de personnalités doivent intervenir, principalement par visio en raison de la crise sanitaire. Parmi elles, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres,le président de la Banque mondiale David Malpass, l'héritier du trône britannique le prince Charles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel, les Premier ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau, le président du Costa Rica Carlos Alvarado, la présidente de la BCE Christine Lagarde ou le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Chacun devrait présenter des initiatives ou prendre des engagements concrets autour des quatre thèmes de la conférence: protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l'agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.
 
Un dernier thème brûlant alors que la pandémie de Covid-19 illustre l'inquiétante multiplication des zoonoses, maladies qui 
passent de l'animal à l'homme, notamment en raison des contacts plus fréquents entre espèces causés par la destruction des habitats sauvages.
Paris espère ainsi "faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes," explique une source à l'Elysée. Car face aux épidémies comme au réchauffement (l'année 2020 vient de se classer comme la plus chaude ex-aequo jamais enregistrée) "la préservation de la biodiversité est quelque part notre assurance vie collective".


Construire la mobilisation: Or, la diplomatie verte a pris du retard, avec une quasi année blanche en 2020. Côté biodiversité, le congrès de l'Union internationale de conservation de la nature et la COP15, qui a pour objectif d'établir un plan mondial pour protéger et restaurer d'ici 2050 les écosystèmes indispensables à l'humanité, ont dû être reportés à l'automne 2021. Côté climat, la COP26 prévue à Glasgow (Ecosse) a aussi été retardée d'un an, à novembre 2021 si tout va bien.
 
Le "One Planet" ambitionne donc de "participer à la construction de la mobilisation" pour réussir cette séquence diplomatique en "montrant qu'il est possible d'agir pour la préservation de la planète, de la biodiversité, de façon très concrète".
Concernant la protection des écosystèmes, le sommet veut relancer la "Coalition de la haute ambition pour la nature" - chapeautée par la France, la Grande-Bretagne et le Costa Rica -, avec pour objectif d'y intégrer une cinquantaine de pays, chacun s'engageant à placer 30% de son territoire en espaces protégés.
 
Sur la question des financements en faveur de la biodiversité, il ambitionne de porter une coalition visant à consacrer 30% des financements publics en faveur du climat à des "solutions basées sur la nature" (reboisement par exemple). La création d'une alliance d'investisseurs privés pourrait également être annoncée.
Dans le domaine de l'agroécologie, divers projets devraient être annoncés. Le "One Planet" sera également précédé d'un forum de l'investissement consacré au programme de "Grande muraille verte" de l'Union africaine, qui vise à lutter contre la désertification autour du Sahara. Forum qui a pour objectif d'obtenir des engagements atteignant au total 10 milliards de dollars. Un dispositif de suivi doit également être mis en place.
 
Et sur le dossier lien entre biodiversité et santé, le "One Planet" doit notamment lancer une alliance de recherche sur la "prévention de l'émergence de zoonoses" (Prezode), visant à fédérer divers programmes existants.

Selon AFP - La Tribune - samedi 9 janvier 2021

Biodiversité selon Mr Bruno David...

Il répond aux questions par téléphone depuis son bureau du Jardin des Plantes, à Paris, et décrit avec bonheur le platane d'Orient devant sa fenêtre, planté par le naturaliste Buffon en 1785. "Cet arbre est bien plus grand que moi, mais lui n'a pas bougé depuis 235 ans, explique Bruno David, le président du Muséum d'histoire naturelle. Il ne démultiplie pas son empreinte sur la planète, alors que moi, oui." Dans un livre à paraître le 6 janvier*, le paléontologue et biologiste marin interroge la réalité de la sixième extinction de biodiversité ; après la cinquième durant le Crétacé et la disparition des dinosaures il y a environ 66 millions d'années. "Nous sommes en réalité très loin des crises du passé, explique-t-il. Mais ce qui est inquiétant, c'est le rythme : on va cent à mille fois plus vite en direction d'une crise." A travers des exemples saisissants, l'ancien chercheur au CNRS décrit le drame silencieux qui se noue dans nos campagnes comme au bout du monde, et les différents moyens d'y remédier.
 
Pourquoi existe-t-il selon vous un "match déséquilibré" entre la lutte pour le climat et la préservation de la biodiversité?
Le climat peut être réduit à deux variables que tout le monde connaît : il fait froid ou chaud, il pleut ou il fait beau. Le modéliser n'est pas facile mais on y arrive. La biodiversité, c'est du vivant, des millions d'espèces, des milliers d'écosystèmes ; mais 
aussi une question d'abondance. Tout ça interagit, et il est difficile d'avoir une approche globale

Il est plus difficile de faire les gros titres avec les vers de terre et les collemboles qu'avec les pandas
"
Pourquoi est-il plus facile de préserver la biodiversité que le climat?
Notre effort pour le climat est dilué dans le climat mondial et l'inertie du système est considérable. Si on était tous vertueux en France, ça ne se verrait pas… avant trente ou quarante ans! La biodiversité, elle, est très résiliente et revient très vite : on l'a vu pendant le confinement ou après Tchernobyl. Le retour sur investissement est rapide et gratifiant.
 
Ne s'est-on pas trop préoccupé des pandas et pas assez de la biodiversité locale dont nous dépendons ?
Il faut se préoccuper des deux car il y changera totalement la planète!
 
Pourquoi faut-il davantage regarder le déclin des populations que l'extinction de certaines espèces?
Nous sommes très loin du seuil des grandes crises du passé. Mais des individus de moins en moins nombreux, in fine, ça se termine par une extinction. Or nous avons partout des signes de déclin : les oiseaux et les petits mammifères en France, les insectes en Allemagne, les mammifères en Afrique. C'est exactement ce qui s'est produit lors des précédentes crises.
 
Pourquoi parlez-vous de "crises silencieuses"?
Il n'y a pas d'extinction du jour au lendemain. La représentation romancée où un dinosaure regarde avec terreur une météorite fondre sur lui est totalement fausse. Ces déclins d'abondance étaient en cours depuis dix millions d'années. La météorite, c'est le coup de grâce, mais quand elle arrive, il reste déjà peu de dinosaures. Une lignée finit par s'éteindre quand le nombre de descendants diminue. Ce n'est pas une hécatombe avec des morts partout. Aujourd'hui, on ne marche pas sur des oiseaux morts le long des chemins. Les animaux se reproduisent moins, il y a de moins en moins d'œufs, de poussins, d'individus, et ça finit par affecter les espèces. Le rythme est inquiétant : cent à mille fois plus rapide que celui des crises du passé. C'est aussi la première crise de biodiversité induite par une espèce.
Une étude de 2015 du Muséum montre qu'au fil de soixante-dix ans de dessins animés Disney s'installe un déclin de la biodiversité
"
Vit-on une rupture de l'homme avec la nature?
Il s'est toujours pensé hors de la nature. Après la Seconde Guerre mondiale, avec les premiers écolos, on a eu un regard compatissant sur la nature. Mais, en réalité, nous n'avons à être ni contre elle ni à son chevet car nous sommes dedans. On fait partie du jeu. Il faut occuper notre place et rien que notre place. Et ne pas oublier qu'en la protégeant, nous nous protégeons nous-mêmes.
 
Vous trouvez même notre déconnexion avec la nature dans les films de Disney!
Une étude de 2015 du Muséum montre qu'au fil de soixante-dix ans de dessins animés Disney s'installe un déclin de la biodiversité. Blanche-Neige ou Pinocchio étaient entourés de plus de vingt espèces animales, Mulan n'en a eu droit qu'à six. La nature y est de plus en plus simplifiée ; ça traduit une forme de déconnexion, quand bien même les discours portent souvent sur la protection des espèces. C'est un signe culturel inquiétant.
 
Faut-il chiffrer les services rendus par la nature? 
S'il n'y avait plus d'insectes pollinisateurs, ça coûterait entre 2,3 et 5,3 milliards d'euros chaque année en France. Affecter un prix à ce qu'apporte la nature en matière de services de purification de l'air, d'oxygène, de filtrage des eaux, de nourriture, de médicaments, peut aider à une prise de conscience

Il n'y aurait rien de pire que de croire qu'il suffit de se débarrasser des bêtes sauvages pour se débarrasser des virus
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La crise du Covid doit-elle nous inciter à repenser notre lien au monde sauvage?
Il n'y aurait rien de pire que de croire qu'il suffit de se débarrasser des bêtes sauvages pour se débarrasser des virus. Il y a une règle dans la nature : "Kill the winner" ["tuer le vainqueur"]. Les pathogènes vont toujours s'intéresser aux espèces dominantes. Donc supprimer les animaux sauvages, c'est se mettre une cible dans le dos.
 
Pourquoi prônez-vous une transformation lente de nos sociétés?
Je ne vois pas comment le faire brutalement. Quand on a voulu mettre en place une taxe de 6 centimes sur l'essence, les Gilets jaunes sont apparus. Le problème reste l'acceptabilité sociale. On ne peut pas demander à tout le monde le même effort. Ce dont je rêve, c'est que chacun en fasse un à sa mesure. Car il n'y a pas de planète B!

Selon le JDD.



08/01/2021

La pollution par le Lindane en Occitanie est contrée grâce à la chimie verte...

POLLUTION - Pourtant interdit depuis vingt ans, l’insecticide Lindane reste toujours présent dans l’air que respirent les habitants d’Occitanie. Une équipe de chercheurs toulousains tente de désactiver ce pesticide et de le rendre utile 

Le Lindane est un insecticide que les moins de 20 ans ne devraient pas connaître, vu qu’il a été interdit en France en 1998. Ils le respirent pourtant, tous les jours. Dans une étude récente, l’Observatoire régional de l’air en Occitanie (Atmo Occitanie), l’identifie comme le pesticide le plus fréquemment détecté dans la région.
Alors, y a-t-il du trafic, de l’épandage pirate de ce produit aussi un temps utilisé par l’industrie pharmaceutique pour tuer puces et poux ? C’est plus compliqué. « Le Lindane est un composé chimique persistant, dont la durée de vie dans l’environnement peut être de plusieurs décennies, souligne Daniel Pla, chargé de recherche au Laboratoire Hétérochimie fondamentale et appliquée de l’Université Toulouse 3- Paul-Sabatier à Toulouse (LHFA, UT3-CNRS). Il reste aussi des sites de stockage, comme la décharge de Bailín, en Aragón (Espagne), juste de l’autre côté des Pyrénées. On y trouve 65.000 tonnes de déchets purs issus de la production ancienne de Lindane, et 342.000 tonnes de sols contaminés ». Et si, forcément, l’insecticide voyage chez le voisin occitan, on le retrouve aussi jusqu’en Arctique. Tant qu’il y aura du Lindane, ses molécules se volatiliseront dans l’air, seront transportées dans les nuages, retomberont en pluies, polluant sols et rivières…
Une unité de dépollution mobile

« Mais ce n’est pas une fatalité. La recherche répond parfois à aux préoccupations très concrètes des habitants », explique Ekaterina Mamontova, autre chercheuse du labo toulousain. Ce dernier se penche en effet depuis plusieurs mois sur « des technologies innovantes basées sur l’utilisation de catalyseurs, permettant la transformation de pesticides persistants comme le Lindane, en produits à valeur ajoutée avec des applications dans le secteur des matériaux, pharmaceutique ou de la chimie médicinale », en molécules inoffensives. Les expériences ont commencé en laboratoire, avec gants et visières, dans le cadre du projet transpyrénéen TRIPyr, porté par le LHFA, qui s’intéresse à la valorisation des résidus industriels et réunit des laboratoires de recherche français et espagnols, des associations technologiques, et une PME tarnaise.

Et une fois les procédés de chimie verte mis au point, les chercheurs imaginent des solutions très pratiques pour « désamorcer » le Lindane. « L’objectif final est de développer une unité mobile pour transformer directement les déchets sur leur site de stockage », détaille Montserrat Gomez, professeure à l’université Toulouse 3 et membre de l’équipe. Ainsi, le Lindane pourrait être désactivé directement sur la décharge espagnole ou sur les autres sites de stockage où il est encore présent.
Ces processus de transformation de déchets peuvent aussi être utilisés pour la valorisation d’autres polluants dont on peine à se débarrasser.

Selon Mme Hélène Ménal - 20 Minutes - mercredi 25 novembre 2020

07/01/2021

Déchets plastiques à valoriser...

Pendant de nombreuses années, la civilisation humaine a été habituée à vivre selon un modèle « fabriquer, prendre, jeter ». Une conséquence de ce mode de vie est la production à grande échelle de déchets plastiques. Au cours des cinq dernières décennies, la production mondiale de plastiques a augmenté régulièrement, atteignant une production annuelle globale de 359 millions de tonnes en 2018 ; on estime que ces chiffres continueront à augmenter dans les années à venir.
En raison de cette production élevée, l’un des grands défis à relever est la gestion de ces déchets. Dans le passé, en raison des coûts élevés, les matières plastiques n’étaient pas recyclées. Cependant, avec la mise en œuvre de nouvelles lois et règlements, il devient de plus en plus urgent de développer de nouvelles technologies efficaces, non polluantes et qui s’adaptent facilement à différents types de plastiques ; l’objectif étant de recycler 50 % de déchets plastiques en 2025 en 55 % en 2030, contre environ 35 % actuellement en France et en Belgique.
 Une façon de gérer ces résidus plastiques est l’incinération. Dans ce cas de figure, il est possible de tirer profit du potentiel énergétique de ces plastiques pouvant ainsi générer de l’électricité. Les déchets plastiques ont un haut pouvoir calorifique. Leur combustion permet de chauffer l’eau et de générer la vapeur. La vapeur met en rotation la turbine, dont l’énergie mécanique est convertie en électricité à l’aide d’un alternateur. Cependant, cette méthode présente l’inconvénient d’émettre des gaz à effet de serre, en particulier du dioxyde de carbone (CO2) et parfois de produits toxiques, tels que les gaz acides (HCl, SO2, HF), les dioxines, les furannes, les métaux lourds, les composés polychlorés…


Comment recycle-t-on le plastique aujourd’hui ? 

Au fil des ans, plusieurs méthodes de recyclage ont été développées, comme le « recyclage primaire », où les plastiques usagés sont valorisés par « extrusion », générant des matériaux similaires aux matériaux initiaux. Toutefois, ce type de processus nécessite une collecte des déchets plastiques sélective et séparée pour chaque type de plastique : polyéthylène, polypropylène, etc., ce qui pose un problème de coûts d’exploitation importants. Le plus souvent, les déchets plastiques « triés » sont en effet des mélanges de différents types de matières plastiques.
Le recyclage mécanique « secondaire » comprend la collecte, le tri et le lavage des déchets. Ensuite, les plastiques sont directement fondus et moulés dans une nouvelle forme, ou transformés en granulés. Le recyclage secondaire n’est possible que lorsque les déchets plastiques sont constitués de polymères simples, car plus les déchets sont complexes et contaminés, plus il est difficile de les trier et recycler par cette technique.
En plus du recyclage primaire et secondaire, le « recyclage tertiaire » est un recyclage chimique. Dans ce type de recyclage, on convertit des matières plastiques en molécules plus petites, généralement des liquides ou des gaz, comme l’huile de pyrolyse ou le gaz de synthèse, qui sont couramment utilisées comme matière première pour obtenir de nouveaux carburants (kérosène, diméthyléther, gasoil) et des produits chimiques (par exemple méthanol, oléfines, alcools, engrais, insecticides, fongicides).
 
Parmi toutes les méthodes de recyclage, le « recyclage chimique » a récemment attiré l’attention, en particulier les méthodes de pyrolyse, d’ hydrocraquage où les plastiques sont mélangés avec des produits pétroliers et traités simultanément avec eux dans les unités existantes de raffinage, ainsi que la gazéification.
Parmi ces trois méthodes de recyclage chimique, la gazéification est particulièrement intéressante, car elle présente le grand avantage de traiter des polymères hétérogènes et contaminés tout en nécessitant peu de prétraitements. Elle permet aussi d’obtenir le « gaz de synthèse », mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone, qui est utilisé dans diverses applications comme carburant gazeux ou intermédiaire chimique, par exemple, pour la synthèse des carburants liquides et du méthanol.


De nouvelles méthodes de valorisation des déchets pour l’échelle industrielle: Avec des acteurs industriels du secteur, nous avons identifié des flux de déchets plastiques présentant un intérêt pour la gazéification, c’est-à-dire ceux composés de déchets de polyéthylène, polypropylène, polystyrène, de mousses de polyuréthane rigides et flexibles, d’emballages multicouches, ou encore de composites renforcés par des fibres de carbone ou de carbure de tungstène, qui ont trouvé des applications dans l’industrie aérospatiale, automobile et maritime. L’idée est de produire des produits chimiques de base à partir de déchets plastiques, en vue de leur réutilisation dans l’industrie. Notre projet européen Interreg Psyche porte sur la gazéification des déchets plastiques en gaz de synthèse et ensuite, sur la conversion du gaz de synthèse en oléfines légères. Un gazéificateur pilote fondé sur la technologie Vortex élaborée par l’université de Gand, est en cours de dimensionnement à l’université catholique de Louvain. Ce gazéificateur est fondé sur le mouvement rotatif des gaz et des particules solides, qui permet de mélanger mieux les réactifs et d’obtenir un meilleur transfert de chaleur par rapport aux technologies de gazéification classiques. Le dimensionnement d’un réacteur implique le calcul de son volume et du débit des matières premières nécessaires pour obtenir la productivité souhaitée. 

Ensuite, nous souhaitons produire, à partir de gaz de synthèse, des produits chimiques de base pour l’industrie, en l’occurrence des « oléfines légères » : éthylène, propylène et butylène. Les oléfines sont des blocs synthétiques essentiels dans l’industrie chimique, très utilisés dans la synthèse de divers produits tels que les polymères, les peintures et les solvants. Traditionnellement, les oléfines légères sont obtenues par pyrolyse, vapocraquage ou par craquage catalytique fluide du pétrole, mais ces procédés génèrent beaucoup de sous-produits et ils ont un coût élevé. C’est pourquoi des voies alternatives pour l’obtention d’oléfines légères sont à l’étude.


Développer de nouveaux catalyseurs:Le plus grand défi est le développement de catalyseurs, substances qui augmentent la vitesse d’une réaction chimique sans paraître participer à cette réaction, sélectifs et stables lors leur fonctionnement pendant plusieurs mois. Ces catalyseurs permettent d’obtenir le rendement important en oléfines légères et évitent la formation des sous-produits dans un procédé Fischer-Tropsch qui convertit le gaz de synthèse issu de la gazéification en hydrocarbures. Notre équipe lilloise développe des catalyseurs à haute performance pour la production d’oléfines à partir de gaz de synthèse. Le gaz de synthèse issu de la gazéification des plastiques contient des impuretés nocives pour les catalyseurs. L’épuration de gaz dans le cadre du projet Psyche est réalisée par le Centre de Ressources Technologiques en Chimie (CERTECH).Dans le cadre du projet PSYCHE, nous avons découvert de nouveaux promoteurs extrêmement efficaces pour les catalyseurs à base de fer. Ces promoteurs améliorent la productivité de catalyseurs et réduisent la formation des sous-produits de réaction. Ils sont à base des métaux utilisés habituellement pour la soudure tels que le bismuth, l’étain et l’antimoine, qui sont mobiles à la surface extrêmement élevée et forment des nanoparticules de type coquille d’œuf.
Forts d’une compréhension fondamentale du mécanisme de la synthèse Fischer-Tropsch, de la structure du catalyseur et de la modélisation de la cinétique de réaction en collaboration avec l’université de Gand, nous avons réussi à augmenter 10 fois le rendement en oléfines légères. Les catalyseurs nouvellement développés dans le cadre de ce projet présentent une stabilité accrue contre le frittage et le dépôt de carbone, ce qui permettrait leur utilisation éventuelle dans la synthèse industrielle des oléfines légères à partir du gaz de synthèse généré par la gazéification des déchets plastiques. L’efficacité carbone de synthèse d’oléfines légères à partir de déchets plastiques par cette nouvelle technologie atteint 35-40 %. Cette technologie offre une solution durable à la combustion des déchets plastiques spécifiques. L’utilisation du gaz de synthèse obtenu par la gazéification des déchets plastiques pour la production de produits chimiques crée aussi une réutilisation ce qui permet de réduire l’utilisation des matières premières fossiles.

Cette analyse a été rédigée par Andrei Khodakov, directeur de recherche au CNRS, Deizi Peron, post-doctorante (tous deux à l’Université de Lille) et Alan Barrios, doctorant à l’École Centrale de Lille. L’article original a été publié sur le site de The Conversation. Selon 20 Minutes.

 

05/01/2021

Maud Fontenoy voit l'océan comme un réservoir de ressources...

Pour Maud Fontenoy, il faut voir l'océan comme une immense bibliothèque, où les animaux et les plantes seraient des livres. "Si vous brûlez ces livres, vous obtenez un peu de feu et un peu d'énergie", explique-t-elle. "Mais vous ne saurez pas tout le potentiel que ces livres nous offrent."
Un ver au super sang:
Et parmi ces "livres de solutions", il en a un qui n'a l'air de rien: le ver arénicole. Ce petit asticot de plage pourrait pourtant révolutionner les transplantions d'organes. "Son hémoglobine transporte 40 fois plus d'oxygène que l'hémoglobine humaine, et transmissible à tous les groupes sanguins", explique Maud Fontenoy
Autre exploit du sang de l'animal : il peut être lyophilisé. Et donc conservé bien au-delà de 3 semaines, contrairement aux poches de sang humain. "On va pouvoir conserver nos greffons qui s'abîment souvent par manque d'oxygène". Pas étonnant donc que le ver arénicole passionne les chercheurs.
Une méduse immortelle
Dans la même veine, la médecine se penche sur une méduse qui mesure 5mm de long, la Turritopsis nutricula. "Elle très étudiée actuellement parce qu'elle est immortelle", indique Maud Fontenoy. "Quand elle vieillit, elle redevient un œuf. C'est un peu comme si on imaginait un vieillard qui reviendrait bébé ou un papillon qui reviendrait chenille."
De quoi fasciner la médecine, qui n'a cependant pas encore trouvé d'applications concrètes pour cette découverte. Mais le milieu de la cosmétique est évidemment très intéressé.


Maud Fontenoy appelle à agir pour la protection des mers et des océans, "la marmite de l'humanité"
Une éponge contre le cancer
De manière plus essentielle, les chercheurs dans la lutte contre le cancer trouvent aussi des solutions dans les océans. "En 1908, on a compris la prolifération des cellules cancérigènes grâce à l'étoile de mer, découverte qui a valu un prix Nobel", dévoile la navigatrice.
Et les avancées dans le domaine continuent aujourd'hui. "L'année dernière, on a découvert une molécule dans certaines éponges de mer qui, peut être, serait efficace dans la lutte contre le cancer", ajoute-t-elle. 
Vers, méduses, étoiles de mer et éponges de mer sont donc autant de raisons supplémentaires de protéger les océans. "Si tu les dégrades, tu pollues ta propre survie. Et tu écrases du pied les solutions en même temps", résume ainsi l'ambassadrice auprès du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse pour l’éducation à la Mer et les classes de Mer.

Selon Mr Alexis Patri - Europe 1 - vendredi 18 décembre 2020