Plaidoyer pour
les pollinisateurs sauvages
Les mesures préconisées par les pouvoirs publics pour sauvegarder les pollinisateurs sauvages évitent le principal coupable : l'agriculture industrielle. (Photo : Un halicte sur knautia (c) L. Gilbaud)
POLLINIS EXISTE GRÂCE À VOUS
Merci pour vos dons, votre soutien et vos précieux messages :
Félix E., 87 ans, nous envoie des photos de pollinisateurs sauvages. Devant son chalet savoyard de Beaufort-sur-Doron, cet amoureux de la nature a constaté que tous les matins, entre 10h30 et 11h, un xylocope venait butiner ses épiaires :
« Je m'intéresse aux apoïdes solitaires et d'après les spécialistes, les listes rouges s'allongent dramatiquement. Le défrichage, l'usage des pesticides, la perte des habitats font que la situation va en se dégradant de manière accélérée. Je suis consterné par le statut désormais précaire de nos pollinisateurs ». Lucien M., Dracy le Fort.
« Voici un des abris que j'ai construit. Et j'en ai trois avec une quinzaine de nids chacun sur une fenêtre à l'étage. Les osmies ont déjà construit plus de 30 nids ! » Martine P. (Facebook)
Nos combats
dans les médias
► Ouest France (30 mars 2017) : La commune de Torcé, en Bretagne, qui venait d'installer quatre ruches, a aussi décidé d'accorder une subvention à POLLINIS pour son combat en faveur des abeilles lors de la dernière réunion du conseil municipal. Un grand merci !
L'élection présidentielle permet de rappeler aux candidats à quelles conditions les citoyens sont prêts à leur confier leurs voix. A l'automne dernier, la Charte 2017 de POLLINIS pour la Protection des Pollinisateurs a ainsi recueilli 200 000 signatures. Forts de ce chiffre impressionnant, l'association a contacté les équipes de campagne des candidats pour leur demander de s'engager clairement pour la protection des pollinisateurs. Yannick Jadot, le candidat écologiste d'EELV (il s'est depuis rallié au candidat PS Benoît Hamon), a immédiatement signé la Charte.
MOBILISATION = SIGNATURES !
Depuis un mois, pour faire monter la pression, nous avons mis en place un système qui permet à nos sympathisants d'envoyer directement un mail aux candidats pour qu'ils signent la Charte 2017 pour les pollinisateurs : 80 000 mails ont ainsi été envoyé aux 11 candidats ! En parallèle, plus de 5 000 tweets leur ont été adressés par nos membres !
Les prétendants à la présidence du pays ont pris la mesure de la mobilisation citoyenne autour des abeilles et des pollinisateurs.
Fin mars, Eric Andrieu, responsable agriculture de Benoît Hamon et Nicolas Thierry, responsable de son pôle biodiversité, ont signé la Charte au nom de leur candidat. L'équipe de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), rencontrée le 28 février dernier, devrait faire de même incessamment sous peu.
4 POINTS ESSENTIELS POUR LES ABEILLES
D'ici au 8 mai, date du deuxième tour, POLLINIS ne lâchera rien ! Nous continuons, portés par la vague massive de mails et tweets de nos sympathisants, à exiger :
Bien entendu, il ne s'agit pas de participer aux tentatives de « verdissement » sans lendemain de politiciens en mal de voix : nous veillerons à ce que les candidats signataires appliquent ces principes dans les votes et les décisions qu'ils prendront par la suite, en tant que président de la République, députés, sénateurs ou députés européens.
Les quatre points qui constituent le socle de la Charte 2017 pour la protection des pollinisateurs tracent les pistes à suivre pour contrecarrer le modèle agricole industriel actuel et préserver les véritables sentinelles de l'environnement que sont les insectes pollinisateurs. Car si les abeilles continuent de disparaître de nos campagnes, les conditions de notre indépendance alimentaire, la qualité, la diversité et la quantité de nos produits agricoles ne seront plus rassemblées. Sans parler de la beauté de nos paysages et de la variété des plantes à fleurs et de la faune sauvage.
NOUVEAU BOMBARDEMENT DE MAILS ET DE TWEETS !
A moins d'une semaine du premier tour du scrutin, il faut absolument poursuivre notre mobilisation. Tous ceux qui n'ont pas encore interpellé les candidats peuvent encore le faire en cliquant ICI. Les autres peuvent aussi inciter tous leurs amis, leur famille, leurs collègues à faire de même... Ensemble nous ferons avancer la cause des pollinisateurs !
En plus de l'abeille domestique, vedette des pollinisateurs, il existe de très nombreux pollinisateurs sauvages (papillons, bombyles, coléoptères, fourmis, etc.), et notamment toutes les abeilles sauvages : bourdons, halictes, xylocopes, colletes... Ces insectes, qui pollinisent plus de 80 % des plantes à fleur, étape nécessaire à la formation des fruits et des graines, sont essentiels à la qualité, la quantité et la diversité de notre alimentation. Leur disparition aurait aussi des conséquences désastreuses sur la faune et la flore sauvages.
DÉCLIN DRAMATIQUE
En 2015, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié une première évaluation alarmante : en l'absence de données disponibles, on ne connaît pas l'état des populations de 79% des abeilles sauvages. Parmi celles qui ont pu être étudiées, plus de 9% sont en voie d'extinction et 5% le seront dans un avenir proche. Les pollinisateurs sont victimes principalement de la disparition de leur habitat et de leurs sources d'alimentation, ainsi que de la pollution de l'environnement. Les causes de leur déclin sont multiples, mais en haut de la liste
on retrouve : l'agriculture industrielle. Pesticides, monoculture, disparition des fleurs sauvages, des bocages, des haies, des souches d'arbres...
LES LOBBIES TRÈS ACTIFS
L'année dernière, le Ministère de l'Écologie a lancé un plan national d'actions baptisé
« France Terre de pollinisateurs ». Il documente finement les diverses causes du déclin des pollinisateurs. En filigrane, on lit partout la responsabilité du modèle agricole actuel.
Pourtant, arrivé aux recommandations : surprise ! L'agriculture industrielle n'est jamais remise en cause. Au lieu d'une reforme profonde et ambitieuse de ce secteur, des petites mesures anecdotiques sont proposées, à l'image de ces bandes fleuries le long des champs traités, véritables pièges à pollinisateurs... Cet habile tour de passe-passe illustre une fois de plus la main-mise de l'agro-industrie sur les activités des agriculteurs, et celle des lobbies sur la plupart de représentants politiques. Un combat pour lequel POLLINIS va redoubler d'efforts.
Les abeilles sauvages vous remercient
Grâce à votre générosité, le réseau scientifique APIFORMES poursuit le recensement des abeilles sauvages. Dans les jours qui viennent, partout en France, les élèves des lycées agricoles volontaires vont récolter des spécimens au filet à papillons dans les champs cultivés de leurs fermes écoles.
Les pollinisateurs sauvages aussi disparaissent en silence, victimes méconnues de l'agro-industrie, des pesticides et de la disparition des haies et des ressources alimentaires. Avec le soutien des citoyens, POLLINIS vole à leur secours.
Recenser les abeilles sauvages tout en sensibilisant les futurs agriculteurs à leur importance cruciale pour l'agriculture : voilà le but du programme scientifique APIFORMES. Lancé par l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) et la Bergerie nationale en 2007, ce projet essentiel est régulièrement menacé, faute de moyens suffisants. Mais grâce aux dons de ses sympathisants, POLLINIS est parvenu à le soutenir depuis 2013.
DES DONS SALVATEURS
Cet hiver, l'association a organisé avec succès une seconde demande de dons pour permettre la poursuite d'APIFORMES, qui ne bénéficie plus du soutien financier du ministère de l'Écologie. Grâce à la mobilisation des citoyens, dans les semaines qui viennent, une étape cruciale va pouvoir débuter : les élèves agriculteurs des 23 lycées agricoles volontaires partout en France vont récolter à l'aide de filets à papillons les abeilles sauvages dans des champs cultivés. Elles seront ensuite envoyées à l'INRA d'Avignon pour identification.
A terme, ces captures devraient permettre d'analyser l'impact de chaque espèce sur la pollinisation des cultures.
POLLINISATION ET AGRICULTURE
Ces données sont primordiales car les abeilles sauvages, championnes de la pollinisation, sont aujourd'hui menacées par les pratiques agricoles (pesticides
Nicolas BLANCHARD a rejoint le pôle « Pollinisateurs sauvages » de POLLINIS début avril pour un stage de trois mois. Ses missions : aider l'équipe à rassembler et populariser les connaissances sur les pollinisateurs, alerter le public sur les espèces en danger en France et construire des argumentaires pour mieux les défendre auprès des élus. Nicolas est en troisième année de mastère à l'Institut supérieur de l'environnement (ISE) pour devenir ingénieur-juriste de l'environnement.
Jérémy PEPIN a rejoint le projet « Anti-frelon asiatique » de POLLINIS dans le cadre d'un stage de 6 mois. Etudiant depuis plus d'un an à « 42 », une nouvelle école d'informatique gratuite au fonctionnement participatif, Jérémy contribue à la mise en place des solutions techniques, électroniques et informatiques. Il poursuit également des missions de Recherche & Développement et service informatique au sein de l'association.
POLLINIS forme les futurs ingénieurs agronomes au « plaidoyer ».
Sans votre soutien nous ne pourrions pas lutter à Bruxelles et à Paris pour sauver les abeilles et les pollinisateurs sauvages ; nous ne pourrions pas passer aux cribles les règlementations ou commander des études scientifiques ; nous n'aurions pas les moyens d'alerter le public et de monter des dossiers de contre-lobbying citoyen pour aller défendre l'intérêt général au cœur des institutions.
Vos signatures aux pétitions nous confèrent une légitimité indispensable qui nous ouvre les portes des représentants politiques. Vos dons donnent à POLLINIS la totale liberté d'action et de parole dont nous avons besoin pour faire pression efficacement sur les décideurs politiques.
Dans les mois qui viennent, grâce à vous, POLLINIS va mener de front plusieurs combats pour :
-
inscrire nos luttes à l'agenda des candidats à l'élection présidentielle française et aux imminentes élections législatives ;
-
obtenir une interdiction réelle de tous les pesticides tueurs d'abeilles en France;
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contrer les lobbies à Bruxelles pour y faire interdire les pesticides néonicotinoïdes partout en Europe ;
-
publier une étude sur les autorisations de mise sur le marché (AMM) des pesticides pour reformer le système d'homologation européen ;
-
accélérer la transition vers une agriculture respectueuse de la nature et des pollinisateurs dont elle dépend ;
-
poursuivre notre combat pour les pollinisateurs sauvages ;
-
protéger notre abeille locale, l'abeille noire.
Pour mener tous ces combats de front, nous avons besoin de votre aide.
Merci à nos 20 000 précieux donateurs réguliers et au million de citoyens qui nous soutiennent.
Toutes les informations nécessaires pour permettre la transaction ne vous seront demandées qu'à la fin, sur le serveur ultra-sécurisé de la banque. POLLINIS vous garantit une totale confidentialité de vos données personnelles.
L'interdiction des tueurs d'abeilles votée par la France en juillet dernier ressemblait à une étape prometteuse. Mais en France comme à Bruxelles, il ne faut pas baisser la garde !
Ce sont les agrochimistes qui déterminent la classification des substances dont ils souhaitent l'homologation, sur la base d'études qu'ils commanditent eux-mêmes...
Le long combat des citoyens et des associations environnementales ont permis l'été dernier le vote par l'Assemblée nationale de l'interdiction des néonicotinoïdes. Pour rappel, ces insecticides tueurs d'abeilles, utilisés en Europe sur les grandes cultures (maïs, colza, tournesol, betteraves, pommes de terre, etc.), sont la pierre angulaire du système agricole actuel et le symbole de ses pratiques délétères et mortifères pour les pollinisateurs.
Mais comme l'a tout de suite souligné POLLINIS, cette interdiction pose de nombreux problèmes. D'abord, les néonicotinoïdes ne seront véritablement interdits en France qu'en 2020 (il est possible d'obtenir des dérogations jusqu'à cette date). Ensuite, la loi ne stipule pas qu'ils doivent être remplacés par des méthodes écologiques, laissant la porte ouverte
à la substitution de ces molécules par d'autres tout aussi toxiques !
DES NÉONICOTINOÏDES
« CACHÉS »
D'ailleurs, Bruxelles, avec un sens du timing impressionnant, a déjà autorisé deux molécules – le sulfoxaflor et le flupyradifurone – qui n'ont pas été classées comme néonicotinoïdes alors que selon plusieurs spécialistes, dont le Dr Jean-Marc Bonmatin chargé de recherche au CNRS et spécialiste en toxicologie, ces substances actives « présentent des caractéristiques moléculaires qui leur permettraient d'être classées dans la catégorie des néonicotinoïdes ». Il faut savoir que ce sont les agrochimistes qui déterminent la classification des substances dont ils souhaitent l'homologation,
sur la base d'études qu'ils commanditent eux-mêmes... POLLINIS va donc se battre pour que les « néonics cachés » soient inclus dans le processus d'interdiction des néonicotinoïdes.
L'association est aussi en train de finaliser une grande étude sur cette question des autorisations de mise sur le marché des pesticides au niveau européen, afin de proposer des réformes précises vers plus de transparence et de sécurité.
DEMAIN BRUXELLES
Par ailleurs, POLLINIS s'inquiète de ce que le décret d'application de l'amendement à la
« Loi biodiversité » portant sur l'interdiction des néonics n'ait toujours pas été signé par le gouvernement sortant. L'association s'est engagée dans une veille minutieuse pour saisir les ficelles de ce retard et s'assurer que les choses avancent bien dans le bon sens...
Cette bataille a lieu en France, mais la guerre se mène aussi à Bruxelles où les lobbies sont particulièrement actifs en ce moment : en effet, le moratoire sur trois néonicotinoïdes voté en 2013 doit être réévalué d'ici à la fin de l'année. Il est crucial de l'étendre enfin à l'ensemble des tueurs d'abeilles, anciennes et nouvelles générations. Nous allons avoir besoin de votre aide.
notamment) et la destruction de leurs habitats. Or leur disparition aurait non seulement un impact considérable sur la biodiversité animale et végétale, mais aussi sur la disponibilité et la diversité alimentaires, avec des conséquences néfastes sur la santé humaine... Il est donc urgent de connaître les abeilles sauvages pour pouvoir les sauvegarder.
Le plaidoyer est le pendant associatif du lobbying, sauf que le premier se préoccupe de l'intérêt général quand ce dernier défend uniquement les intérêts privés. Lorine et Matthieu, deux ingénieurs agronomes de POLLINIS, sont intervenus pour animer un cours intitulé « Le plaidoyer comme outil d'interpellation du politique » dans le cadre de la formation des futurs ingénieurs agronomes en deuxième année à l'école AgroParisTech.
Après une présentation des actions de l'association POLLINIS et de ses outils pour défendre ses combats (pétitions, partenariats, actions de terrain, études, événements...), l'équipe a proposé un jeu de rôle : les étudiants pouvaient se glisser dans la peau d'un chargé de plaidoyer et proposer des stratégies et des actions pour interdire les pesticides de synthèse, introduire du bio, de l'équitable et du local dans les cantines françaises, empêcher l'adoption du traité de libre-échange CETA en France...
NOUVELLE GÉNÉRATION
Les campagnes de plaidoyer imaginées par les étudiants ont ensuite été analysées et commentées. A l'issue de l'après-midi, les étudiants étaient visiblement ravis. Nos ingénieurs agronomes – qui ont aussi beaucoup appris à leur contact – envisagent donc de pérenniser ce type de formation afin de sensibiliser un public de futurs ingénieurs amenés à influencer la politique agricole de notre pays.
CONTRECARRER LE MODÈLE AGRICOLE INDUSTRIEL ACTUEL
INTÉRÊTS PRIVÉS
VS INTÉRÊT GÉNÉRAL
► Le 23 février dernier, POLLINIS était à la conférence "L'agriculture dans la campagne présidentielle de 2017", organisée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po. (Cevipof) à Paris. L'équipe y a interpellé les représentants des candidats pour qu'ils s'engagent à signer notre Charte 2017 pour les pollinisateurs.
- un coup d'arrêt d'urgence au déclin dramatique des pollinisateurs ;
- la protection des droits des citoyens contre les abus de l'industrie agrochimique qui décime les abeilles ;
- la garantie que de nouvelles substances toxiques pour les abeilles et les pollinisateurs sauvages ne seront plus mises sur le marché ;
- l'accélération de la transition vers une agriculture respectueuse des pollinisateurs dont elle dépend.
Matthieu et Lorine à AgroParisTech.