06/05/2017
Comment ne pas reproduire l'éducation de ses parents?
Mme Nadine Coll dans le journal gratuit Version Fémina reprend l'essentiel de l'ouvrage de la romancière Cécile David-Weill, paru aux Editions Odile Jacob sous le titre "Parents sous influence". Cette mère de 3 enfants fait la synthèse de 15 ans d'entretiens avec des spécialistes (médecins et psychologues) et de beaucoup d'observations autour d'elle. Elle explique qu'au début elle pensait qu'il suffisait pour être une bonne mère de faire le contraire de nos propres parents. Car c'est un fait avéré: l'éducation que nous avons reçue nous marque profondément. Selon elle, que l'on agisse comme nos parents ou à l'opposé "toutes nos réactions venues de notre enfance sabotent nos choix éducatifs".
C'est en rompant avec nos automatismes éducatifs, écrit Mme David-Weill, que nous donnerons à nos enfants le sentiment d'être respecté dans ses choix. Alors, plus de "range ta chambre" ou de "je fais ça pour ton bien!", car ce sont des petites phrases toutes faites qui masquent souvent chez nous des désirs de revanche par rapport à l'attitude de nos parents. Apparemment, le meilleur moyen de rendre acceptable à nos yeux le comportement de nos géniteurs serait de le reproduire.
Selon l'écrivaine, pour sortir de ce cercle vicieux, il faut s'autoriser à lister symboliquement les torts que nos parents ont eu à nos yeux. Cela aiderait l'adulte que nous sommes à devenir le parent protecteur et bienveillant de l'enfant que nous avons été. On peut réécrire sa propre histoire ou mettre en scène un rôle qui nous a marqués. Sinon, de père en fils et de mère en fille par exemple, nous serions toujours en train de régler nos comptes avec nos parents qui nous ont fait souffrir, génération après génération!
Le chemin à prendre serait celui de "se poser en adulte qui a accepté de grandir". Le plus délicat est de se forger une idée de ce qui serait souhaitable pour notre enfant et non de "faire ce que je crois bon pour lui" en lui plaquant des références du passé. En nous dégageant de nos croyances éducatives, nous renonçons en fait à notre toute-puissance. Mme David-Weill affirme que si notre enfant va mal, par exemple, au lieu de le "perfuser aux compliments", il serait plus utile d'essayer de réunir les conditions pour qu'il résolve lui-même ses propres difficultés.
Franchise, écoute et affection, ne serait-ce pas le cocktail à essayer pour vraiment rassurer et encourager nos enfants à forger leur propre voie? Qui a envie de tenter l'expérience avec ses proches: enfants, petits-enfants, neveux et nièces, au lieu de continuer à projeter sur eux nos blessures d'enfant meurtri en croyant bien faire?
Lyliane
04:18 Publié dans ARTICLES ENGAGES, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LECTURES, QUESTIONNEMENTS | Tags : ne pas reproduire l'éducation de ses parents | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |