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04/09/2020

Nouvelle Guinée: réservoir de biodiversité...

Un réservoir sans fin. C'est un classement tout particulier dont la Nouvelle-Guinée vient de prendre la tête. Selon une étude publiée dans la revue Nature, détaillée par The Guardian, cette île située dans le Pacifique est désormais considérée comme l'archipel avec la plus grande diversité végétale. En Nouvelle-Guinée, on trouve plus de 13 500 espèces de plantes différentes. Elle devance de loin Madagascar, qui détenait le précédent record, avec plus de 19 % d'espèces en plus.
L'étude aura mobilisé 99 botanistes membres de 56 institutions différentes réparties dans 19 pays. Ils ont analysé des milliers d'échantillons, dont les plus anciens ont été récoltés dès le XVIIe siècle. Mais la Nouvelle-Guinée devrait encore donner du fil à retordre aux spécialistes du monde végétal. Selon les auteurs de l'étude, plus de 4 000 nouvelles espèces de plantes pourraient être découvertes dans les 50 prochaines années sur l'île. « C'est un paradis qui pullule de vie », se réjouit auprès du Guardian le biologiste Rodrigo Cámara-Leret de l'université de Zurich, l'un des principaux auteurs du papier.
Lire aussi Le tour du monde des dernières tribus : les Ankavé de Papouasie-Nouvelle-Guinée
Un environnement propice à la biodiversité
L'environnement de Nouvelle-Guinée est propice au développement de la biodiversité. C'est aussi la troisième plus grande île du monde en termes de superficie. Elle est divisée entre les provinces indonésiennes de Papouasie et de Papouasie occidentale, ainsi que l'État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée. « Cela permet le développement de plusieurs types d'habitats, comme les mangroves, les forêts marécageuses, les forêts tropicales mais aussi les forêts de montagne, qui ont des niveaux élevés d'endémisme », souligne Rodrigo Cámara-Leret. Des montagnes, dont l'altitude monte jusqu'à 5 000 mètres, parsèment également tout le territoire.
Lire aussi Le grand voyage des plantes
« Et puis tout au sommet, juste en dessous de la limite de croissance des plantes, on trouve ces prairies alpines. Cet habitat est tout simplement unique en Asie du Sud-Est et caractéristique de la Nouvelle-Guinée », poursuit le chercheur. La Nouvelle-Guinée est le terrain de jeu rêvé pour les botanistes du monde entier : un grand nombre d'espèces ne peuvent être observées que sur cette île. Cependant, les expéditions sur place sont trop sporadiques et il est presque impossible aujourd'hui d'évaluer annuellement le nombre de plantes qui poussent sur place. Avant l'étude publiée dans Nature, leur nombre était estimé entre 9 000 et 25 000.

Selon lepoint.fr- Le Point - mercredi 5 août 2020

02/09/2020

Au Cameroun, les ONG de protection de l'environnement ont eu gain de cause...

Les ONG de protection de l’environnement ont eu gain de cause : cette forêt, qui abrite des primates menacés d’extinction, ne sera pas exploitée, a annoncé le gouvernement camerounais mercredi 12 août.

Le gouvernement camerounais a annulé sa récente décision autorisant l’exploitation d’une forêt vierge, a annoncé mardi 11 août le Premier ministre Joseph Dion Ngute, un revirement souhaité par des ONG qui avaient notamment souligné la présence de primates menacés d’extinction dans cette zone.
Mi-juillet, le gouvernement camerounais avait décidé d’affecter à la production du bois d’œuvre plus de 68 000 hectares de la forêt d’Ebo, située au nord de Douala (sud), la capitale économique.
Les communautés locales et Greenpeace avaient dénoncé cette décision, des riverains promettant de tout mettre en œuvre pour obtenir l’annulation de cette mesure.
Joseph Dion Ngute a indiqué avoir procédé le 6 août au retrait du décret par lequel il avait autorisé le projet d’exploitation de cette forêt.
Le Premier ministre explique être revenu sur sa décision sur très hautes instructions du président de la République, Paul Biya.


Des primates menacés d’extinction dans cette forêt
La forêt d’Ebo accueille notamment des primates menacés d’extinction. Le gouvernement camerounais avait par le passé décidé de faire de cette forêt un parc national.
La forêt d’Ebo abrite des primates en danger critique d’extinction dont la condamnation à mort a été signée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, avec l’approbation de la présidence de la République du Cameroun, avait déploré Sylvie Djacbou, chargée de la forêt chez Greenpeace Afrique.
Alors que le Brésil a été pointé du doigt pour avoir atteint un niveau de déforestation record de l’Amazonie au premier semestre, la déforestation s’accélère également en Afrique, avait prévenu l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en mai.
La forêt tropicale du bassin du Congo couvre 200 millions d’hectares, et est la deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie.

Selon AFP. - Ouest-France - mercredi 12 août 2020

30/08/2020

Protéger Venise et sa lagune...

Venise, connue dans le monde entier pour la place Saint-Marc ou le pont des Soupirs, dispose d'une autre richesse souvent ignorée: sa lagune. Menacée par la hausse de sa salinité, elle fait l'objet d'un projet visant à accroître la présence de roseaux et attirer oiseaux et poissons.
"L'idée est de recréer un environnement perdu au fil du temps à cause des interventions humaines qui ont dérouté les cours d'eau hors de la lagune", explique à l'AFP Rossella Boscolo Brusà, chercheuse à l'Institut supérieur pour la protection et la recherche environnementale (Ispra) et responsable du projet.
Ces opérations, qui visaient à assainir certaines zones marécageuses et lutter contre la malaria, ont "conduit à une eau toujours plus salée et à la réduction de la cannaie (étendue de roseaux, ndlr), un habitat très précieux pour des espèces protégées ou d'intérêt commercial", souligne la chercheuse en regardant défiler, à bord d'une barque, cette végétation typique de 2-3 mètres de hauteur.

L'endroit est paisible, seulement perturbé de temps en temps par une embarcation de touristes. Avec un peu de chance, on peut y observer un vanneau huppé, un chevalier guignette ou une aigrette garzette.
Aujourd'hui "il ne reste plus que 34 hectares de cannaies, alors que par le passé au moins la moitié de la lagune était recouverte de cannaies et de lais (soit quelque 17.000 hectares, NDLR). A Venise, un quartier s'appelle Cannaregio parce que justement elle arrivait jusque-là", rappelle Adriano Sfriso, professeur à l'université Ca' Foscari de Venise.

Pour contenir l'eau douce dans la zone cible et servir de support à la cannaie, des "cordons" constitués de poteaux et coussinets biodégradables en fibre de coco ont été installés.
Si la végétation va se reconstituer naturellement, des opérations de re-plantage doivent accélérer le processus, afin de restaurer au total une vingtaine d'hectares de cannaie, résume le Pr Sfriso.
Régulièrement, Carlo Marchesi et son employé Adriano Croitoru extraient ainsi minutieusement de petites mottes qu'ils vont ensuite replanter, en barque, quelques kilomètres plus loin.
"Nous allons reconstruire la lagune que nos arrières-grands-pères ont connue, beaucoup plus riche en poissons et volatiles", se félicite M. Marchesi, 56 ans.
Des interventions similaires ont lieu avec des plantes aquatiques grâce à la participation de pêcheurs et chasseurs.
- "Notre monde" -
Pendant un an et demi, des discussions, parfois tendues, ont eu lieu entre toutes les parties prenantes pour parvenir à un accord, essentiel à la réussite du projet.
"Pour nous pêcheurs et chasseurs de Venise, la lagune représente la vie, notre monde. Si nous la préservons, nous pourrons en profiter le plus possible et la léguer à nos enfants", souligne Massimo Parravicini, président de la principale association locale de pêcheurs amateurs et chasseurs.
Ce passionné de 58 ans participe à des opérations de replantage de phanérogames, des "plantes fondamentales pour l'écosystème car elles apportent de l'oxygène aux bas-fonds et limitent l'impact des vagues créées par les embarcations". Une surveillance continue permet de mesurer les progrès, en termes de salinité, végétation ou faune, notamment via une "pêche à la senne", un grand filet tendu de part en part des canaux.
Les spécialistes vérifient ainsi l'évolution des espèces de poissons, à la fois celles spécifiques de l'habitat et protégées comme la gobie-lote, mais aussi des espèces importantes pour la pêche artisanale, comme la daurade, les mulets, le flet ou le loup, explique Luca Scapin, chercheur à l'Université de Venise.
Le projet, soutenu par la région Vénétie et la Commission européenne, vise aussi à favoriser la présence d'oiseaux comme le héron pourpré.
Cette expérience doit être partagée avec des sites aux problématiques similaires, comme Hyères en France, Albufera en Espagne et le delta du Nestos et Porto Lagos en Grèce.
Selon cco/glr/mp-AFP - AFP - mercredi 12 août 2020

29/08/2020

Réintroduction de 2 bélugas en Islande...

Deux bélugas provenant de l'aquarium chinois Changfeng Ocean World ont retrouvé l'eau de mer ce week-end dans un sanctuaire marin en Islande, a annoncé ce lundi l'association qui mène ce projet visant à accueillir des centaines de cétacés actuellement en captivité. C'est la première fois qu'elles retrouvent la mer depuis leur capture par un centre de recherche russe en 2011, a souligné Sea Life Trust.
"Petite Blanche" et "Petite Grise", deux femelles de 900 kilos chacune et quatre mètres de long, sont bien arrivées vendredi dans des piscines du sanctuaire marin de Klettsvik, au large de la côte sud de l'Islande, indique l'association de protection des animaux Sea Life Trust dans un communiqué, vidéos à l'appui. Les deux baleines, âgées de 13 ans, doivent y séjourner "quelques semaines" avant d'être relâchées en semi-liberté dans une réserve naturelle de 32.000 mètres carrés bordant les îles Vestmann.
Après avoir si longtemps été prises en charge par des êtres humains, il est peu probable que les bélugas survivent dans leur habitat naturel en pleine liberté. Par conséquent, des filets cernent le sanctuaire où les animaux seront relâchés.
En captivité depuis 2011
Originaires des eaux arctiques russes, les deux bélugas avaient été capturés vers l'âge de deux ou trois ans. En 2011, les baleines avaient été transférées depuis un centre de recherche russe vers l'aquarium chinois Changfeng Ocean World. L'idée de les relâcher est née l'année suivante, après le rachat de l'aquarium par Merlin Entertainments, une société hostile à la captivité des dauphins et des cétacés, rapporte CNN.
En juin 2019, elles avaient définitivement quitté leur ancienne vie, consistant à divertir les visiteurs de l'aquarium et avaient traversé les terres et les airs dans des conteneurs pour finalement arriver par avion en Islande, où leur immersion a pris du retard.
300 bélugas encore en captivité
La libération deux femelles bélugas, qui ont été entraînées en vue de leur remise à la mer, s'est faite de manière "aussi limpide que nous l'avions espéré et planifié", a déclaré Andy Bool, responsable de l'association Sea Life Trust. Celle-ci qualifie les deux cétacés d'"ambassadrices des 300 autres bélugas sous contrôle humain à travers le monde", a-t-il dit.
"Nous espérons montrer que Petite Blanche et Petite Grise vont s'épanouir dans cette baie", a expliqué le responsable.
Selon Sea Life Trust, la baie de Klettsvik est le premier sanctuaire marin en "pleine mer" au monde. C'est là-bas qu'avait également été transférée, en 1998, l'orque Keiko du film "Sauvez Willy" (1993). L'orque avait été complètement relâchée en 2002 mais n'avait pas su s'accommoder à la vie sauvage. Elle était morte 18 mois plus tard des suites d'une pneumonie dans un fjord norvégien.

Selon BFM TV-mardi 11 août 2020

21/08/2020

Greenpeace une ONG qui agit partout dans le monde...

L'association Greenpeace puise la richesse et la diversité de ses formes d'engagement dans ses multiples soutiens: bénévoles, militants, donateurs, actifs, experts, lanceurs d'alerte...Des campagnes se succèdent pour lutter contre le changement climatiqu, pour une justice sociale et environnementale, pour protéger notre planète en mobilisant les citoyens et pour s'imposer comme contre-pouvoir face aux institutions qui détruisent malheureusement notre écosystème. Les valeurs portées par l'ONG touchent autant à l'information du public, qu'à la diffusion de ses expertises et à la façon de montrer les alternatives possibles à la société de consommation.

Ses victoires sont nombreuses, grâce notamment aux 50 000 militants/bénévoles dans le monde dont 1 500 en France et à ses adhérents au nombre de 3 millions à l'échelle  mondiale. Ses navires, dont le célèbre Rainbow Warrior, sillonnent les mers du globe. L'action "La République des pollueurs" en avril 2019 à Paris a été très suivie. De même, le travail contre le tout nucléaire en France et pour une vraie démocratie citoyenne a motivé beaucoup de monde. Les actions contre le groupe Total qui fore dans les mers du globe, parfois au mépris de l'écologie (corail, algues, poissons, tortues...), a eu le mérite d'alerter l'opinion, tout comme les scandales de la déforestation en Indonésie et au Brésil.

Pour tout renseignement ou pour un don concernant Greenpeace, joindre sur Internet: www.greenpeace.org.

Lyliane

01/08/2020

Pour une cohabitation homme/animal...

Le WWF nous fait comprendre que" lorsqu'ils n'ont plus d'autres solutions, des animaux sauvages et des hommes entrent en conflit". En effet, la population mondiale ne cessant de croître, l'humain empiète chaque jour un peu plus sur la nature, privant les animaux sauvages de proies naturelles et d'habitat. Etres humains et animaux sauvages sont aujourd'hui contraints de partager leurs espaces vitaux, sous la pression de l'urbanisation, du dérèglement climatique et de la surconsommation.

Aidons le WWF à agir partout dans le monde pour un juste partage des territoires et des ressources. Il y a des solutions comme celle de protéger l'ours et d'accroître l'acceptation des plantigrades par les habitants, les élus et les bergers. En mer, on peut réglementer le trafic des bateaux de pêche en s'adaptant aux déplacements des cétacés pour limiter le risque d'incidents. De même, en créant des aires protégées pour les éléphants et en protégeant l'habitat de la panthère, il est possible de freiner l'extinction des espèces sauvages menacées.

Il faut savoir, en effet, que dans toute l'Asie, il reste 40 000 éléphants environ et que l'espèce a diminué d'au moins 50% sur les 3 dernières générations. En France il subsiste moins de 40 ours bruns dans les Pyrénées et moins de 200 lynx dans nos montagnes (Vosges, Alpes, Jura). Quant à la panthère des neiges, l'espèce a reculé de 20% en seulement 16 ans. Enfin, si nous n'y prenons pas garde, plusieurs espèces de dauphins par exemple pourraient disparaitre prochainement.

Pour tout renseignement sur le WWF ou pour effectuer des dons, contactez le site: www.wwf.fr.

Lyliane

20/07/2020

Ecologie pour le monde d'après...

C’est promis, le monde d’après sera différent, plus soucieux de l’environnement. Si la France excelle dans les grand-messes, à l'instar de la Convention citoyenne pour le climat qui doit remettre ses conclusions dimanche à Emmanuel Macron, elle est en retard dans nombre de domaines. Or, des solutions existent -et marchent- ailleurs. Tous écolos! La crise du covid-19 les a tous contaminés. Partis politiques, syndicats, entreprises… ne jurent plus que par la transition énergétique et les vertus du développement durable. Un monde d’après axé sur "la sobriété carbone","la "résilience", "l’indépendance agricole", pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron. Conversions sincères ou effets d’annonce opportunistes? Les partisans de l’écologie espèrent voir le climat au cœur de la relance économique. Mais ils redoutent en même temps le traditionnel discours du business as usual. Un dilemme qu’EDF résume en deux phrases chocs dans une pub publiée dans tous les journaux: "On a tous envie de voir redémarrer les entreprises. Mais on a tous aimé voir baisser les émissions de CO." Impossible d’ignorer les conséquences du coronavirus. Dans les agglomérations, l’air est devenu plus respirable. Le confinement a eu pour effet de généraliser le télétravail. Et, surprise, ça fonctionne. Plus rien ne sera jamais comme avant?

Des initiatives à foison
La conscience écologique n’est pas née avec la crise sanitaire. Les récents incendies en Amazonie et en Australie ont éveillé les esprits. En octobre dernier, Emmanuel Macron initiait la Convention citoyenne pour le climat. Composée de 150 Français tirés au sort, l’instance a planché sur les moyens de lutter contre le réchauffement climatique. Ce dimanche 21 juin, elle remettra sa copie à l’exécutif. Rénovation de 20 millions de logements, développement des transports en commun et du vélo, déploiement de circuits courts pour l’alimentation, frein à la surconsommation… il y aurait une centaine de propositions (lire l'encadré ci-dessous). Emmanuel Macron a laissé entendre qu’il pourrait organiser un référendum sur la question.
Tout cela est bel et bon. Mais il faut aller plus loin. "La crise sanitaire a révélé la triste vérité, les dirigeants ne sont pas préparés au monde d’après, le modèle dominant ne fonctionne plus", note Anne-Catherine Husson, directrice générale de Novethic, entreprise spécialisée dans la finance durable. Ces dernières semaines, les initiatives écolos ont foisonné. Dans son Green Deal, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen promet un "futur vert, numérique et résilient". En mai, Nicolas Hulot lançait son manifeste Le temps est venu. Un mois plus tôt, l’ancien ministre Pascal Canfin, aujourd’hui président de la commission de l’Environnement au Parlement européen, proposait une alliance pour une relance verte. Ce mouvement qui regroupe 79 députés de tous bords, des think tanks, des ONG, a été rejoint par une trentaine de PDG (Ikea, Unilever, Danone, Saint-Gobain, H&M…).De l’incantation aux actes

La pression est montée d’un cran. Les entreprises ne peuvent plus faire l’autruche. Surtout les plus polluantes. En janvier, le PDG de Total Patrick Pouyanné affirmait que la transition écologique allait prendre du temps et qu’il ne verrait pas de son vivant un système énergétique basé sur les renouvelables. Deux mois plus tard, changement de cap. Pour les émissions de CO issues de ses installations, le pétrolier reprend désormais à son compte l’objectif de Bruxelles de parvenir à la neutralité carbone en 2050. Même un dirigeant productiviste comme Geoffroy Roux de Bézieux n’est pas insensible au vent nouveau. Au début du coronavirus, le patron du Medef appelait à un moratoire sur certaines règles environnementales pour mieux relancer la machine. Aujourd’hui, il évoque la nécessité d’aller vers une économie décarbonée et plaide pour "un bouclier écologique aux frontières de l’Europe".

Reste maintenant à passer de la parole aux actes. C’est là où le bât blesse. "Les objectifs écologiques sont régulièrement répétés mais pas mis en œuvre, déplore l’ancien ministre Brice Lalonde. On reste dans l’incantation." A l’occasion du plan de 7 milliards d’euros pour sauver Air France, Bruno Le Maire enjoignait à la compagnie aérienne de devenir la plus respectueuse de l’environnement de la planète sans préciser les pistes pour y arriver. Les entreprises peinent à se réinventer. "Dans l’automobile, on marche sur la tête, dit Anne-Catherine Husson. Alors qu’il y a 400.000 voitures invendues dans les concessions, le plan de relance de Renault se concentre sur la production de nouveaux modèles et n’évoque à aucun moment la mobilité, la durabilité, le car sharing."

Des signes positifs
Après la crise financière de 2008, les émissions de CO étaient reparties à la hausse. "L’environnement, ça commence à bien faire", avait dit Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, Donald Trump et le Brésilien Jair Bolsonaro mis à part, aucun dirigeant ne pourrait prononcer une telle phrase. Entre 2015 et 2018, les rejets de CO ont diminué de 1,1% par an alors qu’il faudrait qu’ils baissent de 1,9% pour être dans la trajectoire de l’Accord de Paris. Le tableau est sombre, mais quelques signes positifs émergent. Bruxelles travaille sur un projet appelé taxonomie afin de flécher les investissements verts et éviter le greenwashing. H&M vient de nommer à sa direction générale son ancienne responsable du développement durable. H&M est une des marques emblématiques de la Suède, pays en pointe en matière écologique. Mais la Suède n’est pas seule. La planète est mal en point. La voie est étroite, mais on peut encore la sauver.

Top départ pour les propositions citoyennes
Dimanche 21 juin, les 150 Français tirés au sort dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) rendront leurs conclusions à l’exécutif. Près d’une centaine de propositions devraient être présentées autour de cinq axes relatifs à la lutte contre le réchauffement climatique: produire et travailler, se loger, se nourrir, se déplacer, consommer.
Parmi les pistes privilégiées par le rapport, figure le logement avec l’éternel casse-tête des 5 millions de passoires thermiques. La CCC propose de rendre obligatoire d’ici à 2040 la rénovation énergétique des bâtiments afin de diviser par deux les émissions de CO. Sur les transports, le bonus pour les automobiles hybrides et électriques devrait être accru de 25%. Les acheteurs de véhicules propres pourraient bénéficier de prêts à taux zéro. Concernant les modèles les plus polluants, la CCC propose de renforcer très fortement le malus en prenant en compte un nouveau critère, le poids du véhicule. Elle suggère aussi de recourir massivement au transport ferroviaire via une réduction de la TVA sur les billets de train, qui pourrait passer de 10% à 5,5%.

La CCC mise également sur les deux-roues. Elle envisage de quadrupler le montant du fonds vélo à 200 millions d’euros par an, ce qui permettrait de financer des pistes cyclables. Reste la sobriété énergétique. La CCC évoque des pistes qui ne plairont pas aux productivistes: freiner la surconsommation, prohiber les panneaux publicitaires dans les espaces publics extérieurs, assortir les messages publicitaires d’une mention "En avez-vous vraiment besoin?" ou bien "La surconsommation nuit à la planète", etc. Une fois le rapport remis, ce sera à Emmanuel Macron de jouer. Le président, qui s’est rendu à deux reprises aux travaux de la Convention, s’est engagé à reprendre sans filtre ses propositions sous forme de référendum, de projet de loi ou de règlement.

Selon Mme Ghislaine Ottenheimer et Mr Nicolas Stiel - Challenges - samedi 20 juin 2020

18/07/2020

A la Martinique, beaucoup d'espèces sont menacées...

Tous les jours, retrouvez le Fil vert, le rendez-vous environnement de Libération.
Oiseaux, tortues marines, iguanes, mammifères marins, papillons… la faune de l’île de la Martinique, «point chaud de la biodiversité», a de quoi faire rêver. Et son état de santé de quoi faire pleurer. Car de nombreuses espèces sont aujourd’hui menacées par les activités humaines, constate l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Dans un état des lieux réalisé pour la Liste rouge des espèces menacées en France et rendu public le 22 avril, l’état de conservation de 427 espèces (excepté les poissons marins) a été passé au crible.
Résultat ? près de 15 % sont menacées et près de 4 % ont disparu à l’état sauvage. «15 espèces ont déjà disparu, 62 sont menacées et 56 autres sont quasi menacées», énumère précisément le Comité français de l’UICN, qui a travaillé main dans la main avec l’Office français de la biodiversité (OFB), le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), ainsi que des spécialistes de la faune martiniquaise. La liste rouge de l’UICN mesure le risque d’effondrement des espèces et des écosystèmes et fait référence mondialement.

Les espèces évaluées pour la première fois
Mammifères, reptiles, oiseaux, amphibiens, mollusques, poissons d’eau douce, libellules, papillons, phasmes, coléoptères… Les espèces observées sont soit endémiques – et n’existent spontanément que dans cette zone – soit régulièrement présentes en Martinique. Elles ont été classées par grandes familles, à l’exception des poissons marins. Par exemple, sur les 232 espèces d’oiseaux présentes sur l’île, un peu plus de la moitié a été évaluée, dont 6 sont éteintes, 4 en danger critique, 11 en danger, 11 vulnérables et 9 quasi-menacées. Pour 16 espèces d’oiseaux, les données ont été considérées comme insuffisantes. Une espèce animale sur cinq est considérée comme mal connue et n’a pas pu être évaluée faute d’informations et en dépit «des enjeux de conservation importants» qu’elles peuvent représenter. Certaines espèces sont quant à elles évaluées pour la première fois sur un territoire français, comme les coléoptères longicornes et scarabéoïdes, la mante ou les mollusques continentaux, précise sur son site l’Inventaire national du patrimoine naturel.
En cause : les activités humaines
Au premier rang des facteurs de fragilisation, on retrouve la destruction des habitats. Les menaces qui pèsent sur les milieux forestiers impactent par exemple le pleurodonte déprimé. Cet escargot, qui porte un peu trop bien son nom, est classé «en danger critique». «Toute perturbation du milieu pourrait être fatale à cette espèce à coquille extrêmement fragile», mettent en garde les auteurs de la liste rouge qui précisent qu’aucun outil de protection n’existe à ce jour.
La fragilité des zones humides, parfois polluées par les eaux usées ou les pesticides, et le comblement des mares font de Protoneura ailsa, une minuscule libellule endémique des îles de la Dominique, de la Martinique et de Sainte-Lucie, une espèce «quasi menacée». Ce statut signifie que la demoiselle est proche du seuil des espèces menacées ou qu’elle sera menacée sans mesures de conservation spécifiques.
«La chlordécone, une molécule insecticide persistante utilisée autrefois dans les bananeraies, a encore un impact sur la faune et affecte potentiellement de nombreuses espèces telles que la crevette transparente, classée "vulnérable", ou le martin-pêcheur à ventre roux, classé "en danger critique"», précise encore l’UICN. Autre danger pour la faune : la pollution lumineuse, liée à l’étalement urbain, qui nuit aux chauves-souris et aux coléoptères, de même qu’aux tortues marines venues pondre sur les plages.
La chasse (et le braconnage) est elle aussi repérée comme une pression supplémentaire sur les espèces d’oiseaux et «a probablement été l’une des causes de la disparition du rat musqué de la Martinique, autrefois endémique et désormais éteint», ajoutent les auteurs.
Des réponses à prendre en urgence: De côté de la faune marine, les cachalots sont classés «en danger» car leur taux de survie et leur taux de reproduction ont fortement baissé. A l’instar d’autres espèces marines, ces derniers peuvent notamment se retrouver empêtrés dans les filets de pêche. «En danger critique», la tortue verte subit quant à elle les conséquences des ancres de bateaux qui détruisent les herbiers où elle s’alimente. Le tourisme, en général, est néfaste au bon équilibre des milieux, perturbant par exemple la nidification de certains oiseaux tels que le pluvier de Wilson et l’huîtrier d’Amérique, tous deux «en danger critique». Sans parler des pollutions sonores et plastiques liées à l’activité humaine.
Une autre menace moins connu est liée à l’introduction sur l’île d’espèces exotiques. «Par leur prédation, le rat noir et la petite mangouste indienne sont devenus une menace majeure pour de nombreuses espèces indigènes, à l’exemple du moqueur gorge-blanche et de la couleuvre couresse, tous deux classés "en danger critique"», illustre la liste rouge.
Vertébrés ou non, à plumes ou à écailles, les exemples pourraient s’enchaîner sur des pages. Programmes de conservation, aires protégées, protections réglementaires… Les actions pour limiter les destructions d’espèces doivent être renforcées rapidement. «Cela est d’autant plus important qu’avec un taux d’endémisme de 13 %, de nombre uses espèces animales sont uniques et contribuent à la richesse biologique particulière de la Martinique», met en garde l’UICN. Car en s’appuyant sur des données scientifiques, les outils tels que les listes «rouges» permettent d’une part de sensibiliser le public mais également de soutenir des politiques publiques en faveur de la biodiversité et des ressources naturelles.

Selon Mme Aurélie Delmas, Christelle Perrin - Liberation - lundi 4 mai 2020

08/07/2020

Qui se cache derrière Mr Peter Wohlleben?

Mr Peter Wohlleben, 56 ans, d'après Mme Josselin qui écrit à son sujet un bref article dans Fémina Magazine, "serait devenu le garde-forestier le plus célèbre du monde". Pourtant, au départ, ce simple employé forestier de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) voyait la forêt comme un gagne-pain. Peu à peu, grâce à des rencontres, il apprend à regarder les arbres de la forêt de Hümmel, près de la frontière belge et il remet en question sa façon de travailler. En septembre 2006, il démissionne et envisage de partir en Suède. Finalement, la municipalité de sa ville met fin au contrat de gestion avec l'Office régional forestier et l'embauche comme "forestier alternatif". Depuis, il a remplacé les bulldozers par des chevaux, limite les coupes, élimine les insecticides et les tronçonneuses.

Son modèle fait école! En 2016, une maladie cardiaque l'oblige à renoncer au terrain. Avec l'argent gagné grâce à ses livres, il fonde en 2017 une Académie de la forêt. Il organise alors des actions pour protéger la forêt primitive, des randonnées, la construction de cabanes, des stages de survie, des formations pour la jeunesse. C'est un conteur né: il installe du merveilleux et du sensible dans un monde désincarné, matérialiste, ultra-rationnel,  tout en s'appuyant sur des données objectives. Sa gestion de la forêt correspond à la demande d'un nombre croissant de citoyens. N'a-t-il pas été au fond un "lanceur d'alerte"? Ses ouvrages, tous des best-sellers, ont été en 2017: La vie secrète des arbres, en 2018: La vie secrète des animaux et en 2019: le Réseau secret de la nature, tous édités aux éditions Arènes. Le dernier qui va sortir en juin 2020 s'intitule: L'Homme et la Nature.

Lyliane

04/07/2020

La crise pourrait aider à stopper le déclin de la biodiversité...

À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement sur le thème de la biodiversité, RFI revient sur les conséquences de l'érosion de la biodiversité et sur le cadre mondial post-2020. Repoussé à cause de la pandémie de Covid-19, cet accord des pays onusiens vise à renforcer les efforts mondiaux en termes de protection de la biodiversité pour les années à venir.
Jean-François Silvain est ancien directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB). La FRB anime notamment le comité français pour l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), un groupe international d'experts sur la biodiversité chargé de conseiller les gouvernements. La FRB contribue aussi, au travers de sa participation à la task force mise en place par le gouvernement français pour la préparation de la COP 15 de la convention sur la diversité biologique (CDB), à l’élaboration du cadre mondial post-2020 pour la protection de la biodiversité. Il est également co-auteur du livre Sauvons la biodiversité ! Les 10 actions pour (ré)agir !.
RFI: Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’année 2020 est une « année décisive pour stopper le déclin de la biodiversité ». Pourquoi ?
Jean-François Silvain : L’année 2020 fait suite au premier rapport mondial de l’IPBES (surnommé le GIEC de la biodiversité) qui a rappelé de façon très synthétique, puis ante et forte ce que la communauté scientifique disait déjà depuis longtemps : nous sommes face à une érosion accélérée de la biodiversité. On voit que des écosystèmes sont de plus en plus impactés par les activités humaines, et comme l’a dit l’IPBES, c’est lié à des aspects démographiques, humains et à des pratiques socioéconomiques non durables.
C’est vrai que 2020 devait être une grande année à la fois grâce à la réunion du congrès mondial de l’UICN à Marseille et l’épisode 15 de la Convention sur la diversité biologique qui devait préparer son plan d’action post-2020. Les deux évènements sont décalés sur 2021 à cause de la pandémie, mais il n’empêche que cette année 2020 apparaissait déjà avant la crise actuelle comme une année clé pour la mise en place des décisions politiques et pour enfin faire monter les enjeux de biodiversité au plus haut niveau des préoccupations des gouvernants.
Le fait que le Covid-19 soit une zoonose, une maladie transmise à l’être humain par les animaux, et que le lien entre la pandémie et l’érosion de la biodiversité est fortement soupçonné ont-il eu un impact sur les ambitions des gouvernements ?
Pour nous, il est assez clair que l’anthropisation de la planète, la transformation de plus en plus grande de la Terre par les humains est à l’origine de la plupart des zoonoses qui ont provoqué des épidémies ces dernières années.
Les scientifiques et écologues essayent donc de rappeler que la crise actuelle doit être un moteur pour la protection de la biodiversité et pour une prise en compte réelle des enjeux de biodiversité. Nous avons travaillé à la demande d’un certain nombre de ministères qui souhaiteraient que ces enjeux environnementaux soient vraiment pris en compte dans les stratégies de sortie de crise de manière à ce que l’on essaye réellement de modifier les tendances futures qui sont aujourd’hui à l’accroissement de l’érosion de la biodiversité.
Ce qu’on constate pour l’instant, c’est qu’au moins une partie des décideurs nous a écouté et souhaite que cette dimension environnementale soit prise en compte. Après tout le monde ne met pas la même priorité sur ces questions-là.
On espère donc que nos travaux seront utilisés par un certain nombre de décideurs afin de modifier leurs orientations. Je pense qu’il faut être positif là-dessus, nous ce qu’on voit c’est qu’on est écouté par certains acteurs politiques et on a beaucoup été sollicité sur la question de la biodiversité. On voit également que des acteurs économiques aussi se préoccupent de ces questions de manières croissantes. Évidemment, ça ne va pas se faire en deux jours mais le système est enclenché. Il faut beaucoup de pédagogie.
Dans le cadre mondial post-2020 pour la protection de la biodiversité, l’objectif principal est d’arrivé à 30% d’aires protégées dans le monde. Dans quel but ?
Les aires protégées, ce sont des surfaces où l'on va donner la priorité au devenir de la vie sauvage au sens large. On va donc y permettre une libre évolution des non-humains. Il y a différents types d’aires protégées qui vont de la protection relativement faible à extrêmement forte, et même à l’exclusion complète des activités humaines. Aujourd’hui, ces aires protégées représentent un peu plus de 15% de la surface de la Terre mais on plaide pour une augmentation conséquente. L’objectif serait de 30%, donc de doubler la surface d’aires protégées.
Dans ces zones protégées, on va limiter en partie les activités humaines comme la déforestation, la construction de routes, d’infrastructures, etc. On redonne à la vie sauvage des espaces de liberté. C’est vrai autant au niveau terrestre qu’au niveau marin, car à ce niveau-là également il y a une forte pression pour que les aires protégées soient multipliées. Nos collègues qui travaillent sur les aires marines ont d'ailleurs clairement montré que plus une aire était protégée, plus elle jouait son rôle écologique. Ils ont montré qu’une aire protégée pouvait même réalimenter les zones environnantes en poisson, flore, etc.
Après, toute la difficulté c’est de combattre la dégradation ou la réduction de surface des aires protégées qui est une tendance assez forte au niveau mondial. Car bien entendu une aire protégée, à partir du moment où l’on y réduit les activités humaines, on y réduit aussi l’accès à certaines ressources. On sait que c’est difficile, car la tendance forte est aujourd’hui au développement systématique des activités humaines, mais on doit faire beaucoup de pédagogie pour expliquer et promouvoir l’objectif de 30%.
De nombreux pays font face à une crise économique provoquée par la lutte contre le coronavirus et tentent aujourd’hui de relancer leur économie. La relance économique est-elle un risque supplémentaire pour la protection de la biodiversité ?
C’est assez largement le message qu’on a transmis. On sait qu’il y a des activités humaines qui contribuent fortement à la dégradation de la biodiversité. C’est ce que l’IPBES appelle les pressions : changement d’usage des terres, exploitation et surexploitation des ressources, pollutions multiples (chimiques, plastiques, etc.) et puis les espèces exotiques envahissantes que les hommes transportent via le commerce mondial.
Et l’idée en sortie de crise c’est de dire, oui il faut relancer l’économie mais la relance économique doit être le moins dommageable possible pour la biodiversité et l’environnement. Et donc il faut prendre en compte ce que disent les scientifiques : réduire la déforestation importée par exemple. Il faut faire en sorte que nos activités impactent moins l’état de la biodiversité dans les pays du sud.
Maintenant, il faut aussi que les acteurs se posent la question : s’il faut redévelopper tel secteur économique quelles vont être les conséquences environnementales sur la biodiversité et comment peut-on les limiter ? Ça fait un peu fantasme mais c’est comme cela que nous portons notre message. En tout cas, il faut absolument prendre en compte ces dimensions là si l’on veut partir sur des activités économiques plus pérennes.
La dégradation de la biodiversité est un phénomène mondial, mais certaines zones géographiques sont davantage impactées que d’autres. Quelles sont aujourd’hui les régions qui requièrent le plus votre attention ?
Dans un certain nombre de pays du sud-est asiatique par exemple, où l’aspiration au développement économique et en même temps les demandes nationales et internationales ont conduit à une déforestation massive. Le résultat économique a été en général positif mais a été obtenu au travers d’une destruction massive de la biodiversité.
D’un autre côté, l’ensemble de l’Amérique du Sud, et pas seulement le Brésil, subit une colonisation de la zone forestière qui s’accroît. Donc, ils ont des pressions fortes sur la grande forêt amazonienne par exemple. Et puis en Afrique subsaharienne, les pressions démographiques très fortes et les tendances au développement économique font que même des pratiques traditionnelles comme des cultures sur brûlis vont avoir des effets considérables sur certaines zones comme la forêt du bassin du Congo.
Le dernier point, c’est l’urbanisation. Les plus grandes villes ne sont pas en Afrique mais c’est là qu’on a le plus fort taux d’urbanisation au monde. Donc il y a des tendances très fortes qui vont engendrer une augmentation des besoins considérables en alimentation avec un risque de faire disparaître des pans entiers de la faune, par exemple. Après, il faut aussi savoir faire le ménage chez nous. En Europe, nous ne sommes pas non plus des modèles en termes de préservation de la biodiversité.

Selon Mr Romain Philips - RFI - vendredi 5 juin 2020

01/07/2020

Programme de reboisement en Australie grâce au WWF...

Après l'Amazonie en 2019, c'est l'Australie  qui s'est mise à brûler dès l'automne dernier. Plus d'un cinquième des forêts australiennes c'est à dire quelques 10 millions d'hectares sont en effet parti en fumée. De plus, 33 personnes ont perdu la vie et plus d'un milliard d'animaux ont péri (koalas, cacatoès noirs, souris marsupiales...) sans oublier de nombreux animaux blessés pris en charge au sein des zoos de l'Etat de Victoria. Or, sur cette île-continent, 95% des koalas ont déjà disparu.

Un élan de générosité aux quatre coins de la planète, écrit un journaliste du WWF  dans la lettre "Sur les traces du Panda" a permis de récolter 1 million de dollars en dons. Aussi, le WWF a lancé un programme de reboisement ambitieux en finançant des actions urgentes sur le terrain. En fait, les experts se sont aperçus que le changement climatique et des cycles météorologiques défavorables avaient généré une sécheresse exceptionnelle, un faible taux d'humidité et des vents forts, propices aux feux de brousse.

Un plan de restauration ambitieux intitulé:"deux milliards d'arbres d'ici 2030" a été mis sur pied. Il s'agit non seulement de protéger les arbres existants, d'en planter des nouveaux, mais aussi de laisser les forêts défrichées se régénérer naturellement. L'objectif final est de parvenir à 2,42 milliards d'arbres en 10 ans. Grâce à ce programme ambitieux, l'Australie pourrait sauver 750 milliards d'animaux et réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays d'environ 9%.

Lyliane

28/06/2020

Risques sanitaires, recul de la biodiversité et maladies zoonotiques émergentes...

La pandémie de Covid-19 a ouvert une nouvelle ère dans la compréhension des maladies infectieuses et leur gestion à l’échelle mondiale. Une crise à laquelle nombre de pays ne s’étaient pas correctement préparés, se reposant sans doute sur les succès de l’antibiothérapie, de la vaccination de masse, de l’augmentation du niveau de vie et des systèmes de santé pour assurer la sécurité sanitaire de leurs concitoyens. Rappelons-nous qu’au début du XXe siècle, les maladies infectieuses représentaient encore la principale cause de mortalité dans le monde. Aux États-Unis, l’espérance de vie était alors de 47 ans, avec une très forte mortalité infantile due aux maladies infectieuses. Quelques décennies plus tard, ce fut au tour des maladies chroniques – comme le cancer ou les maladies cardiaques – de devenir les principales causes de mortalité dans les pays aux ressources économiques élevées, avec une espérance de vie de nos jours proche des 80 ans.
Mais, en ce début du XXIe siècle siècle, dérèglements climatiques et recul de la biodiversité redistribuent les cartes d’une santé mondialisée.
Des barrières qui se franchissent: La recherche sur les maladies infectieuses a changé de paradigme, prenant de mieux en mieux en compte les éléments pathogènes présents dans les écosystèmes. Les barrières entre santé animale et humaine s’atténuent face au constat que deux tiers des pathogènes humains sont aujourd’hui issus d’un transfert horizontal de l’animal (sauvage ou domestique) vers l’homme.
Ces maladies infectieuses, dites "zoonotiques", constituent un véritable fardeau pour plus de 1 milliard d’individus dans le monde ; elles se concentrent principalement dans les zones tropicales, notamment en Afrique et dans le Sud-Est asiatique.
Dans un monde de plus en plus connecté, physiquement et virtuellement, les maladies infectieuses zoonotiques ont pris une nouvelle dimension. La crise sanitaire du Covid-19, en modifiant profondément la perception du risque infectieux issu de l’animal, en constitue un exemple frappant.
D’une espèce à l’autre: Pour certaines de ces affections zoonotiques, les hommes représentent ce qu’on appelle un « cul-de-sac » épidémiologique. C’est le cas de la rage, dont le virus ne peut pas se transmettre d’humain à humain. Pour d’autres maladies, ils constituent des hôtes accidentels, pas assez compétents pour amplifier, transmettre le pathogène et créer une épidémie, comme dans le cas de l’encéphalite spongiforme bovine. Mais, dans de rares cas, les êtres humains constituent des hôtes offrant les conditions favorables à l’installation du pathogène. C’est vrai pour le virus Ebola et, ces derniers mois, le SARS-CoV 2.
Les maladies nouvellement apparues (dites "émergentes") – dont 75% sont zoonotiques – pouvaient jusqu’à présent faire relativement peu de victimes. Que ce soit le SRAS, la grippe influenza H5N1, le virus Nipah, la fièvre de la vallée du Rift ou le MERS-CoV, ces affections ont cumulé, à elles cinq, moins de 4.000 morts par an. Elles auront toutefois fortement déstabilisé les pays touchés et inquiété les autres.
Par son adaptation et sa diffusion rapide, la Covid-19 est en train d’écrire une nouvelle page de la gestion des maladies infectieuses émergentes, la quasi-totalité des pays du globe ayant été touchés, en une rapidité record. Selon un dernier bilan, consulté le 2 juin 2020, plus de 376.000 personnes sont mortes de ce coronavirus.
En opposition aux maladies zoonotiques émergentes, d’autres maladies infectieuses zoonotiques (comprendre celles impliquant l’animal dans sa chaîne de transmission) sont endémiques dans de nombreuses régions du monde.
Ces affections sont souvent négligées, malgré un nombre important de victimes (59.000 morts par an pour la rage et 30.000 pour la leishmaniose, par exemple) et intensifient souvent les cycles de pauvreté pour des populations déjà vulnérables.
Citons enfin ces maladies infectieuses, non zoonotiques (qui n’affectent pas l’homme), mais impliquant toutefois l’animal dans leur transmission ; celles-ci peuvent engendrer des pertes animales et économiques importantes. Ce fut le cas en Chine, début 2019, avec le virus de peste porcine africaine. Transmis par des suidés sauvages aux élevages de cochons, il a entraîné la mort de centaines de millions d’animaux.
Caractériser le "saut d’espèces": Face à toutes ces situations de saut de pathogène d’une espèce à l’autre, il est important de détailler les facteurs qui favorisent ces phénomènes et d’identifier les éléments inconnus à étudier. Le saut d’espèce, voilà un concept difficile à appréhender tant il désigne une multiplicité de situations. On peut toutefois distinguer deux grands types de sauts.
Il y a d’abord un saut d’espèces que l’on qualifiera d’"évolutif" : il correspond à l’émergence et à l’installation d’un pathogène au sein d’une nouvelle espèce (appelée
dans ce cas "réceptrice") à partir d’une espèce "émettrice" et après adaptation du pathogène à son nouvel hôte.Les exemples récents, et les plus dévastateurs, de ce  type de saut concernent, pour les hommes, la pandémie de sida ; et chez les non-humains, citons la décimation, au XXe siècle, de la population de lapins européens par la myxomatose ; et pour le XIXe, l’impact catastrophique de la peste bovine chez les ruminants africains. Si l’on remonte plus loin dans le temps, nombre de travaux indiquent que les maladies humaines majeures – rougeole, tuberculose ou variole notamment – sont issues d’un saut d’espèces (à partir d’animaux domestiques), il y de cela plus de 10.000 ans. De nombreuses questions entourent ce phénomène: En premier lieu, comment et pourquoi certains pathogènes sont capables d’infecter une nouvelle espèce et de s’y maintenir ? Pour le virologue Thijs Kuiken (Centre médical Erasme de Rotterdam), la probabilité qu’un virus devienne endémique dans une nouvelle population dépend de trois processus : les interactions interspécifiques entre hôtes émetteurs et récepteurs ; les interactions entre l’hôte et le virus chez l’espèce réceptrice ; les interactions entre individus chez l’espèce réceptrice. Si la transmission est possible, la connaissance du réseau de contacts est alors indispensable pour savoir si le virus va persister dans la population ou s’éteindre. Ce type de saut s’oppose à celui, plus "écologique", où le pathogène franchit fréquemment la barrière des espèces, mais sans endémisation dans la population réceptrice. Ou, autrement dit, sans que l’espèce réceptrice puisse maintenir le pathogène sans contamination extérieure ; c’est notamment le cas pour le virus de la rage, qui affecte régulièrement de nombreuses espèces animales.
Des stratégies d’infection variées: Les pathogènes adoptent différentes stratégies pour infecter leurs hôtes. Ils peuvent être spécialistes et n’infecter qu’une seule espèce, comme le Plasmodium falciparum (l’un des cinq parasites responsables du paludisme) chez l’homme, ou généralistes et infecter un large spectre d’hôtes de différents ordres taxonomiques – comme la rage ou le protozoaire Blastocystis hominis. Les raisons de cette variabilité sont encore largement méconnues, mais certains facteurs, telles les routes de transmission indirectes, sont identifiés comme étant associés à une grande variété d’hôtes sensibles.
Même s’ils peuvent infecter différents hôtes, les pathogènes dits "généralistes" sont habituellement, mais pas toujours, moins bien adaptés aux espèces colonisées le plus récemment. Par exemple, la dose requise pour le virus de la rage issu du renard pour infecter les chiens sera un million de fois supérieure à celle nécessaire pour infecter d’autres renards. Le saut d’espèces, qu’il soit plus "évolutif" ou "écologique", est encore un phénomène mal compris. En percevoir les mécanismes constitue une étape clé dans l’étude des maladies infectieuses humaines et animales.
Les facteurs aggravants: Depuis une cinquantaine d’années, on souligne le rôle des "écotones" – ces zones de transitions entre deux types d’habitats – dans l’émergence de maladies infectieuses et la transmission interspécifique. La multiplication d’activités d’élevage à la périphérie d’espaces dédiés à la protection de la nature augmenterait ainsi considérablement le contact entre animaux sauvages et domestiques. Parallèlement, la démographie humaine croissante génère une forte pression sur les milieux naturels. En Australie, l’émergence des virus Hendras et Menangle accompagne, par exemple, une déforestation massive et une agriculture en expansion modifiant l’habitat des chauves-souris, porteuses des virus, en les poussant à exploiter des arbres fruitiers en zones périurbaines.
L’intensification de l’élevage à proximité des zones urbaines a également considérablement réduit les obstacles à la transmission interspécifiques. Près de 50% de la population humaine vit désormais dans un environnement urbain, induisant une connectivité de plus en forte entre espaces ruraux dédiés à l’agriculture et zones citadines. Un cas d’école décrit ainsi l’expansion géographique du virus de l’encéphalite japonaise en Asie du Sud-Est en lien avec l’augmentation de l’irrigation des rizières, de l’élevage porcin et de la démographie humaine.
Le rôle de la biodiversité et de l’homme
Nombre de travaux scientifiques soulignent que l’altération de la biodiversité peut être responsable des évènements d’émergence des maladies.
Hormis le fait que la fragmentation de l’habitation, la déforestation, l’augmentation de l’agriculture et de l’élevage redistribuent totalement les contacts entre espèces, des mécanismes liés à l’épidémiologie du virus sont également en jeu.
En effet, la disparition d’espèces sauvages enlève du système des individus et des espèces qui pourraient jouer le rôle de "cul-de-sac" épidémiologique, car moins adapté et moins capable d’amplifier et de transmettre le pathogène.
Par leur présence, ces individus et ces espèces sauvages permettraient ainsi de "diluer" la transmission des pathogènes. Cette théorie de "l’effet dilution" suggère ainsi fortement que des stratégies de conservation pourraient avoir des effets bénéfiques sur la santé humaine et animale. Malgré l’intérêt d’aligner stratégies de santé publique, vétérinaire et environnementale, cette théorie reste fortement débattue, car extrêmement dépendante du contexte… davantage d’espèces entraînant également un plus large panel de pathogènes. En d’autres mots, la biodiversité des hôtes peut diminuer le risque comme augmenter la transmission de chaque pathogène. La compréhension des mécanismes de diffusion d’un pathogène nécessite souvent de se placer à l’échelle de la communauté d’hôtes. La notion de réservoir se complexifie pour les pathogènes généralistes, et souvent zoonotiques, nécessitant l’adoption d’un paradigme multispécifique. Les conditions du maintien de tels pathogènes dans un système dépendent de la présence ou de l’absence d’une ou de plusieurs espèces hôtes, de la densité de ces espèces et de la fréquence des interactions au sein et entre ces espèces.
Cependant peu d’études montrent à ce jour la part relative de chaque espèce dans les dynamiques spatio-temporelles des maladies infectieuses. De même, les comportements humains et les pratiques culturelles, favorisant l’exposition d’une population à un nouveau pathogène, sont rarement intégrés dans les modèles de diffusion malgré leur importance dans les dynamiques épidémiologiques. Par exemple, la consommation de viande de poulet crue a entraîné des cas mortels d’infection au H5N1 chez l’homme.
Il est temps désormais que la recherche traite sérieusement le rôle de la biodiversité et l’impact de sa détérioration sur nos sociétés, en lien notamment avec le risque infectieux dans le contexte de changement climatique. L’intégration des comportements humains (et de leur hétérogénéité) dans les modèles épidémiologiques est également un défi de recherche pour les années à venir. Pour tout cela, il s’avère capital d’investir dans la formation d’experts internationaux, de mettre en place des approches holistiques et pluridisciplinaires pour comprendre les dynamiques qui animent les hommes, les animaux d’élevage et les animaux sauvages au sein de leurs environnements respectifs.
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.

Selon Mme Eve Miguel et Mr Franck Prugnolle - leJDD - mercredi 3 juin 2020

15/06/2020

Lien entre recul de la biodiversité et hausse des pandémies selon des scientifiques...

Un panel d’experts a fait la synthèse des connaissances sur les corrélations entre le recul de la biodiversité et la hausse du nombre d'épidémies comme celle du Covid-19.
C’est un document précieux, qui fait le point sur les liens entre la pandémie du Covid-19 et la crise de la biodiversité. Rédigé par un large panel d’experts de l’environnement et de la santé (du Museum d’Histoire naturelle, du CNRS, de l’INRAE, de l’Institut Pasteur, de l’Anses, de l’OFB, etc.) à la demande de l’ambassadeur à l’environnement, Yann Wehrling, il permet aux pouvoirs publics français de disposer d’un avis scientifique sur le sujet. Mis en ligne le 15 mai sur le site de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), il se présente sous la forme de 22 fiches répondant chacune à des questions précises, cherchant à expliquer les phénomènes de zoonoses (les maladies et infections dont les agents pathogènes se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’homme) et à établir des recommandations face aux risques de celles-ci. Chacune des fiches, dont le contenu se base sur les travaux publiés dans des revues internationales à comité de lecture, expose quels sont les éléments de consensus et de dissensus scientifique sur la question, quels sont le s manques de connaissances ou les biais analytiques, les besoins de recherche et explore le cas particulier du Covid-19.

Plus d’épidémies: Le rapport permet ainsi d’établir qu’on observe une augmentation du nombre d’épidémies chez l’humain depuis cinquante ans, en particulier d’origine animale, «avec une mortalité très variable entre elles (quelques dizaines de cas pour SRAS-CoV-1 et de 12 000 à 20 000 morts pour les maladies à virus Ebola)». Cette hausse du nombre d’épidémies d’origine zoonotique «peut, pour partie, s’expliquer par la multiplication des contacts entre les humains et la faune sauvage». Certains groupes d’animaux sont plus fréquemment que d’autres à l’origine de zoonoses : ceux présentant une forte proximité génétique et physiologique avec l’espèce humaine (mammifères – primates tout particulièrement –, mais aussi d’autres vertébrés comme les oiseaux) et les espèces à longue cohabitation avec l’espèce humaine : animaux domestiques (suidés notamment), commensaux (ceux qui vivent proches des humains, comme les rats ou certains insectes) et gibier. La présence d’un hôte intermédiaire permettant à l’agent infectieux de devenir pathogène pour l’espèce humaine est possible mais pas obligatoire. Certaines maladies zoonotiques peuvent en effet se transmettre directement de l’animal «réservoir» aux humains (rage, brucellose, tuberculose, Ebola, fièvres à hantavirus, leptospirose).

Lien avec la déforestation:La science «met en évidence de façon croissante des corrélations entre changements environnementaux globaux, perte de biodiversité et des services de régulation associés et émergence ou augmentation de la prévalence de maladies infectieuses», établit le rapport. «Il existe ainsi un fort consensus en faveur d’un lien entre déforestation, dans ses différentes dimensions, et multiplication des zoonoses, en Asie, Afrique et Amérique du Sud», indiquent les scientifiques.
Le développement des infrastructures humaines, et notamment des voies de communication, agit aussi comme un «facilitateur de zoonoses et contribue à les transformer en épidémies et pandémies». Idem pour le développement urbain, qui accroît les risques sanitaires en favorisant les contacts avec certains éléments de la faune sauvage, notamment dans les zones périurbaines. Le lien entre consommation de viande de brousse et maladies infectieuses émergentes «a été établi dans plusieurs cas», constate le rapport. Les risques d’infection sont amplifiés par une méconnaissance des risques sanitaires par les populations, et la demande croissante, en volume et en espèces, pour nourrir un marché de faune sauvage devenu urbain et global. Certes, «les élevages industriels permettent la mise en place de mesures de biosécurité, les risques d’émergence de maladies y sont donc moins fréquents, mais quand l’émergence se produit, une maladie peut s’y propager rapidement et gagner, via les échanges commerciaux, toute une filière de production, comme l’ont montré les épidémies de grippe aviaire».

Aires protégées: ôté solutions, les experts évoquent la tentation que pourraient avoir certains d’éliminer purement et simplement les espèces susceptibles d’être à l’origine de zoonoses. Mais «au-delà des problèmes éthiques qu’elle soulève», cette tentation apparaît «comme une gageure et surtout peut se révéler totalement contre-productive au regard de l’objectif sanitaire recherché et extrêmement coûteuse». Plutôt que d’envisager des éradications, populations humaines, animaux d’élevage et animaux de compagnie «doivent se tenir à distance des hôtes potentiels de pathogènes pouvant être à l’origine de zoonoses». Et quand c’est possible, la vaccination des humains, animaux domestiques ou d’élevage et des hôtes sauvages «constitue une solution éprouvée». Il est aussi nécessaire de «mieux comprendre les relations complexes et très diversifiées que les humains entretiennent avec la faune sauvage» et d’investir «dans la sensibilisation, dans l’éducation», notamment des enfants, afin de réduire les risques d’interactions directes avec la faune sauvage. Les scientifiques estiment par ailleurs qu’il faut développer les aires protégées pour préserver les habitats de la faune sauvage et réduire ses contacts avec les humains. Cette stratégie de développement des aires protégées devrait favoriser le dialogue avec les populations locales, «qui peuvent être des acteurs de la protection de la biodiversité».

Le document identifie un certain nombre de lacunes et de manques de connaissances, et les experts comptent donc poursuivre leurs travaux et enrichir ceux-ci au fur et à mesure des apports de la communauté scientifique. Mais il constitue déjà un état des lieux complet des recherches actuelles, permettant d’aider à analyser les causes de la pandémie de Covid-19, d’en tirer les enseignements et de prendre des mesures préventives pour réduire les risques de survenue d’une nouvelle pandémie. «Référence»: Le but étant, in fine, que ce document «serve de référence pour des travaux qui se poursuivront à l’échelle internationale», avance Yann Wehrling. La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, un groupe international d’experts sur la biodiversité équivalent à celui du Giec pour le climat), planche en ce moment sur le même sujet «pandémies et biodiversité», dans le but de rendre une copie aux Etats en septembre, date à laquelle doit avoir lieu à New York un sommet de l’ONU sur la biodiversité. Dans cette optique, et à la lumière du rapport des experts français, Yann Wehrling a transmis ce vendredi une série de recommandations aux sept ministères concernés (Environnement, Affaires étrangères, Agriculture, Santé, Recherche, Outre-Mer, et Economie), qu’il espère voir portées à l’échelle internationale. Parmi les chantiers qu’il souhaite voir ouvrir, figurent le renforcement de la recherche en santé-environnement, une «régulation voire une interdiction des marchés, commerces, et consommations d’animaux sauvages vivants, ou du moins des espèces les plus probablement vectrices de maladies infectieuses», le renforcement de la protection des habitats naturels notamment en zone intertropicale afin de réduire au maximum les brassages homme-faune sauvage et une prudence sur les élevages et les transports d’animaux. Dans tous les cas, si la France venait à adopter et défendre ce type de mesures, elle devrait peser de tout son poids face aux administrations de Donald Trump aux Etats-Unis et de Jair Bolsonaro au Brésil, hostiles à la protection de la biodiversité.
Selon Mme Coralie Schaub - Liberation - dimanche 24 mai 2020

09/06/2020

Journée mondiale des abeilles, il est urgent d'agir ...

       
 
 
Une action concrète
Zone de BZZZ logo
 
A l'occasion de
la journée mondiale des abeilles
 
semons des graines mellifères
 
 
Chères amies, chers amis.
Plus de 7 500 personnes ont déjà créé une Zone de BZZZ en semant des graines spécialement sélectionnées par un semencier bio pour nourrir les insectes pollinisateurs.
Sans les insectes pollinisateurs, la plupart de nos fruits et légumes ne pourraient pas être cultivés. 80% des espèces végétales et 84 % des espèces cultivées en Europe dépendent directement de la pollinisation.
En dix ans, les ventes d’insecticides ont augmenté de 350% en France ! Triste record qui place la France dans le peloton de tête des plus gros utilisateurs de pesticides !!! En 2018, ce sont 76 701 tonnes de substances actives qui ont été achetées. Or, chacun sait désormais que ces produits toxiques ont un impact significatif sur les habitats naturels, les populations d’abeilles et insectes pollinisateurs.
IL Y A URGENCE

Les Nations Unies ont créé cette journée mondiale des abeilles pour attirer l’attention sur l’effondrement des populations d’abeilles ! Nous pouvons agir concrètement en offrant aux pollinisateurs des espaces de fleurs source de biodiversité.
 
Créez une Zone de BZZZ
Ou cliquez sur le lien : https://fr.ulule.

08/06/2020

Journée mondiale de l'océan selon Greenpeace...

 

Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de l’océan. À cette occasion, nous voudrions partager une bonne nouvelle avec vous : le nombre de baleines à bosse augmente ! L’une des populations de l'Atlantique Sud a, par exemple, retrouvé 93 % de ses effectifs recensés au 19e siècle. C’est ce que révèle l’étude que décrypte le Dr Kirsten Thompson, scientifique spécialiste de la faune marine de l'université d'Exeter au Royaume-Uni, dans un article publié dans le Time Magazine. Le Dr Thompson faisait partie des scientifiques qui étaient à bord de nos bateaux l’année passée, pour notre expédition de l’Arctique à l’Antarctique.

Avant l’interdiction de la chasse à la baleine en 1986, de nombreuses populations de baleines avaient été pratiquement décimées. Ces découvertes réjouissantes nous montrent à quel point la mise en place de mesures de protection est vitale pour permettre à une espèce de se rétablir. La partie n’est pas encore totalement gagnée cependant, car de nombreuses menaces pèsent encore sur les océans : surpêche, forages en eaux profondes, pollution plastique mais aussi dérèglements climatiques, qui mettent en danger toute la biodiversité qu’ils abritent.

C’est pourquoi, comme vous le savez sans doute déjà, Greenpeace demande l’adoption par les Nations unies d’un traité ambitieux pour les océans, qui permettra la création d’aires marines protégées dans les eaux internationales. D’après les scientifiques, il est indispensable de protéger ainsi au moins 30 % des océans d’ici à 2030 pour garantir leur bonne santé globale sur le long terme.

Je soutiens Greenpeace
pour protéger les océans



est la preuve. Aussi, nous espérons pouvoir compter sur votre engagement .

Merci infiniment,

L’équipe Greenpeace

03/06/2020

Dresser des chiens à détecter le virus Covid 19...

Pour Mashable, le journaliste Emmet Smith a contacté un centre londonien consacré à des formations en hygiène et médecine tropicale. Il a interrogé le professeur James Logan, qui dirige le département de contrôle des maladies. L'équipe du professeur Logan entraîne actuellement un groupe de chiens à utiliser leur odorat dans le but de détecter les personnes positives au Covid-19.

Depuis des années, Logan et ses partenaires travaillent notamment sur la façon dont certaines infections modifient notre odeur corporelle, de manière à utiliser ce facteur pour diagnostiquer des maladies. Parmi leurs travaux précédents, on peut citer une découverte importante au sujet du changement d'odeur lié à la malaria, qui a pour effet de rendre les sujets plus attrayants pour les moustiques, mais qui présente également l'avantage de pouvoir être détectée par des chiens suffisamment entraînés.

«Ayant toutes les raisons de croire que le Covid-19 change lui aussi l'odeur corporelle, nous avons décidé de travailler là-dessus», affirme James Logan dans une vidéo publiée par Mashable. C'est ainsi que six chiens détecteurs de malaria sont actuellement formés à repérer les sujets porteurs du coronavirus. Une fois les tests suffisamment concluants, l'objectif est de commencer à entraîner d'autres animaux.

Selon le professeur Logan, un chien peut actuellement scanner jusqu'à 250 personnes par heure. L'idée est de les utiliser notamment dans des lieux-clés tels que les ports ou les aéroports.

James Logan tient à se montrer rassurant: non, ces chiens ne peuvent pas être contaminés par le Covid-19, contrairement aux chats; non, ils ne peuvent pas non plus être des porteurs sains. En revanche, puisque le virus peut se fixer sur eux «comme sur n'importe quelle surface», Logan certifie que des protocoles très stricts ont été mis en place afin d'éviter qu'ils ne contaminent les personnes suivantes après avoir été en présence d'un cas positif... et afin de «garantir le bien-être» des animaux, dont il affirme avec insistance que c'est l'une de ses priorités.

Selon Slate.fr - Slate - samedi 16 mai 2020

30/05/2020

Une décroissance bénéfique pour la planète?

Instauré le 17 mars, le confinement a mis sous cloche l'économie française, provoquant dans le pays une décroissance subie, avec ses bons et ses mauvais côtés. De quoi permettre aux adversaires de la croissance infinie de devenir audibles.
Ils étaient jusqu'ici considérés comme des marginaux. Aux yeux des politiques, ils étaient au mieux des idéalistes aux idées utopiques, au pire des illuminés ignorants du fonctionnement de l'économie. Mais à la lumière des conséquences du confinement imposé depuis le 17 mars pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les théoriciens de la décroissance deviennent audibles et leurs idées s'immiscent petit à petit dans le débat.
Dans une tribune publiée mardi 28 avril dans Libération et intitulée "Confinement : en demi-résonance avec notre décroissance", un collectif d'intellectuels dresse notamment la liste des conséquences sur nos vies de la situation actuelle subie.
"Moins de production, moins de consommation, et par conséquent moins d'extractions, moins de déchets, moins de pollutions, moins de déplacements, moins de bruit (…). Nous entendons parler relocalisation, circuits courts, ralentissement, renoncement. Nous participons ou assistons à des manifestations de solidarité, de créativité, nous contemplons l'éveil du printemps", écrivent ces tenants de la décroissance.
Pour autant, ceux-ci relèvent également que l'arrêt net de l'économie a également eu un impact négatif sur de nombreux citoyens, en particulier les plus pauvres et les plus précaires. "La décroissance que nous vivons actuellement est en réalité non souhaitable et non souhaitée car on subit quelque chose d'extrêmement violent", explique l'un des signataires, Vincent Liegey, porte-parole du Parti pour la décroissance, contacté par France 24. "Or, nous alertons depuis deux décennies déjà : nous avons le choix pour l'avenir entre une décroissance choisie ou une récession subie. Nous vivons en ce moment un aperçu de ce qui nous attend en pire si nous n'abandonnons pas la religion de la croissance infinie."
"La politique peut reprendre la main sur l'économie"
Pour les théoriciens de la décroissance, la poursuite effrénée de la croissance conduit à la destruction de la planète, l'accroissement des inégalités, des dérives démocratiques et le délitement des liens sociaux, la perte de sens.
Ils ne prônent pas une décroissance du PIB en tant que tel, mais veulent repenser nos sociétés et nos modes de vie. Pour cela, ils proposent notamment de mettre fin à la surconsommation et à l'utilisation des énergies fossiles, de miser sur la relocalisation économique et sur l'économie circulaire, de mettre en place une dotation inconditionnelle d'autonomie ou encore un revenu maximum.
De nombreuses propositions qui se retrouvent aujourd'hui dans le débat public et même, pour certaines, jusque dans les discours du président de la République. Emmanuel Macron a ainsi évoqué la nécessité de relocaliser en France la production des produits de santé comme les médicaments ou les masques.
"Alors qu'on nous expliquait qu'il était impossible de transformer notre économie ou de ralentir des secteurs toxiques et polluants, un simple virus nous a montré que la politique peut reprendre la main sur l'économie, souligne Vincent Liegey. Nous allons désormais assister à un rapport de force entre ceux qui voudront continuer comme avant et ceux qui veulent imaginer un modèle économique indépendant de la croissance.
La partie promet toutefois d'être relevée tant le gouvernement et l'immense majorité de la classe politique, à droite comme à gauche, ne jure que par la croissance pour  améliorer la vie des citoyens. Car même les tenants de la transition écologique proposent une "croissance verte" pour remplacer la croissance existante.
La décroissance de plus en plus soutenue par les Français
Or, celle-ci repose sur le concept de "découplage", qui suppose de faire croître continuellement le PIB tout en réduisant de manière généralisée l'empreinte écologique liée aux activités économiques. "Mais toutes les études nous montrent que c'est impossible. Le seul moment où on a des progrès pour l'environnement, c'est quand l'économie ralentit", affirme Vincent Liegey.
Des propos également tenus par l'ancienne ministre de l'Écologie et actuelle députée des Deux-Sèvres Delphine Batho, en novembre 2019, lors de l'examen de la loi antigaspillage en commission à l'Assemblée nationale. "Le découplage, ça n'existe pas. La croissance du PIB est fondée sur la consommation d'énergie et sur la consommation de matière. Et on explose les limites planétaires."
Si la présidente du parti Génération Écologie est esseulée parmi la classe politique, les études d'opinion montrent en revanche que la décroissance gagne du terrain au sein de la population.
Un sondage Odoxa, publié dans Challenges le 3 octobre 2019, montre en effet que 54 % des Français pensent que le moyen le plus efficace pour résoudre les problèmes écologiques et climatiques actuels et futurs est de "changer fondamentalement notre mode de vie, nos déplacements et réduire drastiquement notre consommation". À l'inverse, ils ne sont que 45 % à estimer qu'il faut "investir massivement pour développer des technologies plus propres et plus respectueuses de l'environnement".
"Une transformation silencieuse de la société opère depuis quelques années avec un soutien grandissant pour les idées de la décroissance, observe Vincent Liegey. L'enjeu désormais est de transformer le choc que nous vivons en projet politique."

Selon Mr Romain BRUNET - France 24 - mercredi 29 avril 2020

20/05/2020

Pourquoi préserver la biodiversité est bon pour notre santé?

Les scientifiques sont formels : si l’humanité veut se prémunir au maximum de l’apparition de nouvelles épidémies telles que le Covid-19, il lui faut absolument et de toute urgence préserver la biodiversité, c’est-à-dire la diversité du vivant sur Terre, la diversité au sein des espèces et entre espèces, ainsi que celle des écosystèmes.
Autrement dit, il lui faut bichonner, par exemple, les forêts et leurs habitants. Parce qu’en déforestant massivement, les animaux sauvages perdent leur habitat, ce qui favorise leurs contacts avec les animaux domestiques et les humains, augmentant les risques d’apparition de zoonoses comme le Covid-19, qui trouve son origine dans un coronavirus de chauve-souris.
A l’inverse, les milieux riches en biodiversité contribuent à «diluer» parmi de nombreuses espèces les agents infectieux de ces maladies transmises de l’animal à l’humain. Contre les maladies infectieuses, la biodiversité est donc un sacré antidote. Mais derrière ce mot apparemment abstrait, voire abscons, se cachent d’autres bienfaits très concrets pour notre santé et notre bien-être. Car la diversité du vivant, dont nous faisons partie, nous l’oublions trop souvent, permet aussi d’éviter les maladies chroniques et mentales ou de nous fournir des médicaments.C’est aussi tout simplement ce qui nous permet de vivre. La nature, dans toute sa richesse, purifie l’air que nous respirons et l’eau que nous buvons, elle nous assure une alimentation saine et diversifiée, un climat stable… Petit tour d’horizon de tous ces bénéfices et services que la nature nous offre gracieusement. De quoi comprendre, en creux, que nous paierons très cher, au propre comme au figuré, si nous continuons à la saccager.

La biodiversité, c’est l’eau potable: Sans eau, pas de vie, pas de santé. Une évidence. Et sans biodiversité, pas d’eau douce en quantité et qualité suffisantes. Un peu moins évident, a priori. Et pourtant, la biodiversité offre moult services liés à l’eau. Les écosystèmes de forêts, zones humides ou de montagne permettent de nous approvisionner en eau douce (réserves d’eau souterraine, d’eau pluviale et d’eau de surface, soutien au cycle de l’eau…) mais aussi de purifier l’eau (grâce notamment à la filtration et la décomposition des déchets organiques et des polluants dans l’eau, par des plantes ou des animaux comme les mollusques bivalves).

«La végétation capture l’eau, la retient, elle est récupérée par les sols, qui sont eux-mêmes entretenus par la végétation, et quand il y a évaporation à travers la respiration des plantes, cela crée de la pluviosité locale», explique Philippe Grandcolas, spécialiste de l’état de la biodiversité et directeur de recherche CNRS au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Qui poursuit : «Les plantes et tous les composants biologiques du sol absorbent aussi certains éléments de l’eau et la filtrent. C’est un système d’une complexité incroyable qu’on a du mal à reproduire. Quand on fait des centrales d’épuration des eaux, on essaie de faire des bassins avec des micro-organismes qui digèrent certains types de substances, on récolte des boues dans lesquelles certains polluants se sont fixés, mais on a du mal à atteindre l’efficacité des écosystèmes.» Et cette imitation imparfaite de la nature a un coût astronomique. En France, dépolluer l’eau des pesticides et nitrates déversés par l’agriculture intensive pour la rendre potable coûte environ 1,7 milliard d’euros par an. Et «le coût complet du traitement annuel de ces excédents d’agriculture et d’élevage dissous dans l’eau serait supérieur à 54 milliards d’euros par an».

Les milieux naturels tels que les forêts fournissent de l’air de bonne qualité, indispensable à notre santé. La végétation permet aussi de lutter contre la pollution atmosphérique. Ce qui est tout sauf anecdotique : selon une étude parue en 2019 dans l’European Heart Journal, celle-ci tue plus que le tabac, en étant responsable de 8,8 millions de morts prématurées par an dans le monde, dont 67 000 en France, en grande partie à cause de maladies cardiovasculaires. Pour échapper à ce sort funeste, mieux vaut bien sûr avant tout éviter de polluer. Mais en attendant, la biodiversité peut venir à notre rescousse en aidant à purifier l’air.

Les plantes, surtout les arbres à feuilles rugueuses, sont capables d’absorber certains gaz polluants, via leurs stomates et leurs feuilles. Les particules, elles, se déposent temporairement à la surface des feuilles. Au Royaume-Uni, les forêts permettent d’éviter de 5 à 7 morts prématurées et de 4 à 6 hospitalisations par an en réduisant la pollution au dioxyde de soufre (SO2) et aux particules fines inférieures à 10 microns (PM10), selon une étude de 2004. Une autre étude de 2011 estime que la canopée du grand Londres permet d’éliminer 0,7% à 1,4% de particules fines PM10 dans la ville. Ce qui peut paraître peu à l’échelle de l’agglomération mais est bien plus important proportionnellement dans les zones les plus polluées.
La quantité totale de particules fines inférieures à 2,5 microns (PM2,5, encore plus dangereuses pour la santé que les PM10) «nettoyées» chaque année par les arbres varie aux Etats-Unis selon les villes, allant de 4,7 tonnes à Syracuse à 64,5 tonnes à Atlanta, d’après une étude de 2013. Avec, à la clé, dans les dix villes étudiées, une mortalité évitée d’une personne par an et par ville en moyenne… mais de 7,6 personnes par an à New York.
 Selon  Libération le 30/4/2020.

12/05/2020

Un chien est-il capable de détecter le Covid 19?

Les chiens sont capables de prouesses inouïes. Capables de détecter des fuites de gaz, des traces d'explosifs, des victimes enfouies sous la neige, la présence de molécules propres à une maladie (cancers, diabète...)... C'est cette dernière capacité qui interroge les chercheurs.

"On a détecté le Covid-19 en moins de 25 minutes"
Pour appuyer cette théorie, voici le témoignage de Sidi Drici, un plombier à Melun interrogé par Europe 1. Le trentenaire explique avoir été contacté par une association britannique intéressée par son chien, un berger malinois capable de repérer des fuites de gaz. Il se rend alors à Londres pour des tests. Il y avait douze bocaux. Ils ont mis la molécule dans un des bocaux et la chienne l'a trouvé ! Il faut imaginer que c'est un laboratoire, mais au lieu d'avoir le résultat en trois semaines, vous l'avez en quelques secondes."Un exemple qui appuie un peu plus cette théorie. Nous le savons, un chien possède près de 300 millions de récepteurs olfactifs, soit près de soixante fois plus que l'homme. Ce qui lui permet d'avoir un "super-odorat".
Un essai en France avec des chiens de pompiers
Grâce à nos connaissances sur nos amis à quatre pattes et à ces différents exemples, Dominique Grandjean, professeur à l’École Vétérinaire de Maison Alfort et chef du service vétérinaire des Pompiers de Paris, a lancé un essai à Paris qui doit débuter la semaine prochaine.
Dans cet essai, quatre chiens de pompiers à Paris et quatre autres chiens de pompiers et de gendarmes en Corse vont être testés pour dépister la présence du Covid-19. Habitués à renifler des molécules bien précises, parfois plusieurs dizaines, leur apprentissage devrait être très rapide. Le professeur Grandjean explique le processus dans des propos relatés par France Inter.
"Un chien qui fait de la recherche d'explosifs est déjà initié à une quarantaine de molécules, si on rajoute le Covid, ça n'en fera finalement pour lui qu'une 41e à assimiler, c'est dans ses cordes, on n'a pas besoin de reprendre tout le travail de mémorisation depuis le début, sa formation Covid peut par conséquent être très rapide. Avec ces chiens, on gagne du temps."
Il faut être prudent car on ne sait pas encore officiellement si le coronavirus produit des molécules spécifiques et si les chiens sauront les détecter, même si cela paraît très probable. "On est vraiment dans le domaine de l’expérimental, mais je suis convaincu que ça va marcher" assure Dominique Grandjean.

Selon Mr Anthony Detrier - Gentside - jeudi 23 avril 2020

05/05/2020

Observations des oiseaux, papillons et insectes en hausse pendant le confinement...

Les observations réalisées par des naturalistes amateurs sont en forte hausse depuis le début du confinement.
Des merles, des moineaux, des mésanges bleues ou charbonnières, des pinsons des bois, des tourterelles… C’est un déluge de signalements qui s’abat cette année sur le site Oiseaux des jardins. Le programme de «science participative», créé en 2012 par le Muséum national d’histoire naturelle et la Ligue pour la protection des oiseaux, recueille tout au long de l’année les observations réalisées par des naturalistes amateurs depuis leur balcon, leur fenêtre ou leur jardin. Elles sont en forte hausse depuis le début du confinement - avec près de 14.000 nouveaux comptes créés sur la plateforme électronique. «Nous avons reçu 330.000 signalements depuis le 16 mars, un record! L’année se finira avec une masse de données exceptionnelle», se réjouit Frédéric Jiguet, chercheur au Muséum.
Ces observations, réalisées en ville ou à la campagne, vont rejoindre la base de données utilisée par les ornithologues pour mener à bien leurs recherches. De nombreuses études sur les oiseaux, les insectes pollinisateurs ou les papillons ont ainsi été menées grâce à la science participative. La dernière en date montre que les petits oiseaux agricoles comme le bruant ou le moineau friquet sont plus dépendants, en hiver, des mangeoires installées dans les jardins dans les régions où l’agriculture est intensive.
Une participation large du public est précieuse, précise Frédéric Jiguet: «Plus les données sont nombreuses, plus on pourra estimer avec précision la taille des populations d’oiseaux. Cela nous permettra par exemple de vérifier la présence du merle noir sur tout le territoire. Nous sommes inquiets de l’état de l’espèce dans certains départements où l’oiseau a été décimé il y a deux ans par un virus (non transmissible à l’homme).» Le décompte du grand public est d’autant plus attendu que les scientifiques sont confinés à domicile, et les campagnes de baguage des oisillons suspendues.
Aiguiser sa sensibilité
Nul besoin de connaître les oiseaux des jardins sur le bout des doigts pour participer au programme, il est accessible à tous. Sur le site internet, les espèces
à compter sont décrites et présentées sous forme de petites vignettes sur lesquelles il suffit de cliquer pour déclarer le nombre d’oiseaux repérés. Les signalements sont ensuite validés par des ornithologues expérimentés - submergés en ce printemps par la quantité de signalements reçus. Il n’est pas toujours facile de reconnaître le gobe-mouches gris ou de distinguer la mésange noire de sa cousine charbonnière, alors ils sont vigilants.
Au-delà de la hausse des signalements, cette pause forcée à nos balcons pourrait avoir d’autres vertus. «Prendre le temps d’observer la nature, même si ce n’est que quelques minutes par jour, est bon pour le moral, remarque Anne Dozières, directrice du programme de science participative du Muséum, Vigie-Nature. De nombreux participants nous disent que cela les aide à passer le cap du confinement.» Les défenseurs de la nature espèrent aussi que cette parenthèse permettra d’aiguiser la sensibilité écologique des nouveaux venus. C’est probable. Il a été observé que la participation à ces campagnes d’observation enrichit la connaissance des espèces, et conduit à l’adoption de comportements plus vertueux. Selon une étude, les participants à un programme d’observation des papillons ont ainsi tendance à changer leurs pratiques de jardinage au fil du temps, bannissant les pesticides et semant plus d’espèces riches en nectar.
Les données recueillies pendant le confinement devraient enfin aider à mieux appréhender les effets de cette période inédite sur la biodiversité. Quel sera l’impact à plus long terme de cette pause des activités humaines? Selon le président de la Ligue pour la protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg, certaines espèces animales auront profité d’un répit appréciable en pleine période de reproduction. «En l’absence de voitures, les hérissons, dont 1,8 million sont écrasés chaque année sur les routes, les reinettes, très sensibles à la pollution sonore, ou encore les crapauds, auront pu transhumer en sécurité, dit-il. Cette année aussi, les gravelots, ces petits oiseaux de bord de mer, pourront en Bretagne nidifier dans les cailloux sans être dérangés par la présence humaine.»

Il est possible d'approfondir le thème en se connectant sur  www.faune-france.org (Lyliane)

www.faune-france.org

Selon Mme Delphine Chayet - Le Figaro - jeudi 16 avril 2020

 

 

03/05/2020

Cantines scolaires avec moins de viande!

13 rue d'Enghien
75010 Paris

Agriculture

Je me mobilise pour des repas végétariens à la cantine

 EN SAVOIR PLUS
 
 

Moins de viande dans la restauration collective : à vous de jouer !

Agriculture

Déforestation, perte de biodiversité, changement climatique, pollution des eaux… Notre alimentation a un impact considérable sur l’état de notre planète. La surconsommation de certains produits, en particulier industriels, présente également de lourdes conséquences sur notre santé – adultes comme enfants.

Pourtant, la demande mondiale de viande et de produits laitiers continue de monter en flèche. Les Nations unies prévoient une augmentation de la consommation de viande de 76 % d’ici 2050. Rien qu’en 2018, 76 milliards d’animaux ont été abattus pour nourrir la population humaine (sans compter les poissons). Si on ne fait rien pour y remédier, l’agriculture pourrait ainsi être responsable de 52 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre dans les prochaines décennies, dont 70 % seront liées à la production de viande et de produits laitiers.

Ces perspectives ne sont guère réjouissantes, n’est-ce pas ? Cependant, tout n’est pas perdu ! Nous choisissons le contenu de nos assiettes ; nous pouvons donc participer grandement à la solution. Peut-être avez-vous déjà réduit votre consommation de viande (dans ce cas, bravo !), mais il est possible de faire plus. Depuis la promulgation de la loi Agriculture et Alimentation votée en octobre 2018, les cantines ont jusqu’à 2022 pour introduire au moins 50 % de produits dits “durables” (ce qui ne veut pas dire grand chose, soyons clairs), dont 20 % de produits bio. Elles ont également un an pour mettre en place des menus végétariens une fois par semaine. Ces menus peuvent être composés de protéines animales (fromage, œuf) ou végétales (légumineuses, céréales).

Nous avons besoin de votre aide pour que les collectivités et établissements scolaires concernés mettent en place ces mesures, sans attendre les délais proposés par la loi.

 

Surtout, nous avons besoin que ces mesures soient une véritable réussite. En effet, dans certains établissements, des menus végétariens industriels et peu goûteux ont été instaurés. Résultat, les parents ou les élèves se plaignent et militent pour un retour de la viande dans les assiettes…! Or, la mise en place de menus végétariens prévue par la loi est en fait une expérimentation de deux ans. A l’issue de ce délai, l’expérimentation sera évaluée (gaspillage alimentaire, taux de fréquentation, coût des repas...). Il est donc essentiel que les menus végétariens proposés soient de bonne qualité (cuisinés à partir de produits frais, bio et locaux, et en évitant les substituts ultra-transformés de type nuggets, remplis de sucre, de sel et d’additifs) et qu’ils soient véritablement savoureux.

Votre action s’inscrira ainsi dans le mouvement mondial des citoyen.ne.s engagé.e.s pour une alimentation plus saine et plus durable, dans toutes les villes et tous les pays du monde.

Selon Greenpeace

01/05/2020

Lundi vert: pourquoi ne pas prolonger l'expérience?

Le journal La Bannière de l'ONG Greenpeace fait le point concernant l'opération "lundi vert" qui était lancée il y a un an. Elle consiste à encourager le grand public à ne consommer ni viande ni poisson le lundi. Le bilan de cette année de test est encourageant: en effet, 87% des personnes interrogées ont déclaré vouloir poursuivre cette expérience. Gageons qu'elle portera des fruits à court terme et deviendra une habitude de vie!

C'est une bonne nouvelle certes car il s'agit de lutter contre la surproduction de soja pour nourrir les animaux et la surconsommation de viande par les habitants des pays développés. Ces excès ont une incidence catastrophique à la fois sur notre santé (obésité, cholestérol, maladies cardio-vasculaires) et sur l'environnement. Beaucoup de surfaces agricoles ont été, en effet, déforestées dans certains pays, afin de favoriser un élevage extensif. Quant à la surpêche, elle ne permet plus à la ressource de se régénérer; elle abîme les coraux et arrache les algues où vivent des colonies de petits poissons.

Pour s'informer à ce sujet, consulter le site Internet: www.greenpeace.bit.ly/lundi-vert.

Lyliane

30/04/2020

Propositions du parti socialiste pour l'économie du 21 ème siècle...

Plutôt que de réparer sans cesse des crises comme celle du Covid-19, la seule véritable assurance vie que l'on puisse transmettre aux prochaines générations est une politique de prévention en matière sanitaire et alimentaire.
Tribune. La pandémie de Covid-19 révèle l’extrême fragilité de nos sociétés et notre interdépendance planétaire, tragiquement dévoilées par la carence de biens essentiels en situation de crise. Nous redécouvrons par là même les enjeux stratégiques de l’agriculture et l’alimentation pour notre sécurité et notre souveraineté.

«Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner […] est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle.» Lorsqu’il annonce des «décisions de rupture» le 12 mars, Emmanuel Macron est-il réellement convaincu de la nécessité de revoir en profondeur notre modèle de développement ? Est-il réellement prêt à abandonner le modèle néolibéral avec son capitalisme financier et son dogme du libre-échange ? Il y a dix ans, Nicolas Sarkozy dénonçait lui aussi «les dérives du capitalisme financier». Puis, dès que la crise a été oubliée, tout – ou presque – a recommencé comme avant !

Pour nous, socialistes, la crise actuelle ne doit pas être une simple parenthèse dans un modèle de développement qui nous conduit dans une impasse. Le Covid-19 est une alerte qui annonce d’autres crises sanitaires ou environnementales, liées au dérèglement climatique ou à la dégradation des écosystèmes et de la biodiversité. Nous ne pouvons plus nous contenter d’essayer de réparer nos erreurs passées : une politique de prévention apparaît désormais comme le meilleur des investissements, la seule véritable assurance vie que nous pouvons transmettre à nos enfants. C’est en ce sens que nous devons transformer nos modes de production et de consommation, notre façon d’habiter la planète. Dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation, trois leçons peuvent d’ores et déjà être tirées de cette crise.

Une seule santé, une seule planète
Il n’y a pas de santé de l’être humain sans santé du monde animal, du monde végétal, et par conséquent des sols. C’est le sens de l’initiative One Health («Une seule santé»), lancée au début des années 2000, qui vise à mieux affronter les maladies émergentes à risque pandémique en associant la santé humaine à celle de son environnement. Du fait de leur impact sur les écosystèmes, certaines pratiques agricoles, comme nos habitudes alimentaires, contribuent au risque d’émergence de nouveaux agents infectieux. Il est devenu indispensable d’organiser la transition vers des modèles de production et de consommation qui soient, au long cours, générateurs de santé.

Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s’engager dans cette voie. Il s’agit d’accélérer ce mouvement en organisant la transition de nos modèles agricoles vers des systèmes agroécologiques plus diversifiés et une alimentation plus territorialisée. La crise que nous traversons doit permettre le développement d’une «nouvelle révolution verte». Ce projet implique de repenser les liens entre territoires urbains et ruraux et de permettre une nouvelle alliance entre agriculture et société civile. Le droit à la souveraineté alimentaire

La crise révèle que l’agriculture et l’alimentation, comme d’autres biens essentiels, sont au cœur de notre indépendance et de notre sécurité. La nourriture n’est pas une marchandise comme les autres. En ne préservant pas le droit à la souveraineté alimentaire, associé à une solidarité fondée sur la coopération entre les différentes régions du monde, une erreur a été commise lors de l’intégration de l’agriculture dans les règles du commerce international (création de l’OMC en 1994, aujourd’hui accords de libre-échange type Ceta et Mercosur).

Nous devons inventer une nouvelle génération de traités fondés sur des règles équitables et qui s’inscrivent dans un nouveau multilatéralisme. Dans ce «monde en commun», la sécurité alimentaire de 10 milliards d’êtres humains en 2050 passe par la justice, la dignité des travailleurs de la terre et le respect de la diversité des agricultures dans le monde. De la même façon que l’Unesco a adopté le 2 novembre 2001 une Déclaration universelle sur la diversité culturelle (sur la pression notamment de la France), notre pays doit défendre auprès des Nations unies la reconnaissance d’une exception agricole et alimentaire.
Ni nationalisme égoïste ni prédation mondialisée mais le droit pour chaque pays à contribuer à la sécurité alimentaire commune. Une nouvelle régulation des marchés agricoles, basée sur le «juste-échange», peut se substituer au dogme du libre-échange. Car, comme l’avait souligné Edgard Pisani, «le monde aura besoin de toutes les agricultures du monde pour nourrir le monde».

Le temps de l’Europe: La dernière leçon de la crise sanitaire dramatique que nous vivons en direct est que nous ne trouverons pas seuls de réponse aux enjeux sanitaires, sociaux et écologiques du XXI siècle. C’est notre Europe, aujourd’hui inachevée, qui, dans ce monde dangereux, peut faire de l’éthique de l’entreprise et de l’action publique une boussole dans la globalisation. Le Green Deal européen, qui a pour objectif la neutralité climatique en 2050 dans le cadre d’une transition juste et inclusive pour tous, ne doit pas trahir ce qui est un authentique espoir pour les citoyens européens. Une des bases de la fondation de la communauté européenne fut la modernisation de l’agriculture dans le traité de Rome en 1957. Convaincus que les espaces ruraux ne sont pas une périphérie mais au cœur des enjeux de la modernité, nous affirmons que le temps est venu de bâtir une politique agricole et alimentaire commune pour le XXI siècle.

Cette nouvelle PAAC doit faire de la santé des sols, du refus de l’accaparement des terres, du partage de la valeur ajoutée, de la fin du gaspillage alimentaire et du renouvellement des générations les conditions même d’une agriculture à hauteur d’homme, capable de produire une nourriture de qualité pour tous. La mondialisation n’est pas comme dans la fiction libérale, heureuse «par nature». Elle peut le devenir dans un nouveau pacte de respect de la nature et des droits humains. Lutte contre le changement climatique, protection de la biodiversité, prévention de la malnutrition et des pandémies sont un même et seul combat. Il passe par une puissance publique régulatrice, protectrice de nos communs et garante de la justice. Ce sont les principes directeurs d’une politique de gauche pour l’agriculture et l’alimentation.

Signataires : Dominique Potier secrétaire national du Parti socialiste et député de Meurthe-et-Moselle, Olivier Faure premier secrétaire du Parti socialiste et député de Seine-et-Marne, Valérie Rabault présidente du groupe socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale et députée de Tarn-et-Garonne, Patrick Kanner président du groupe socialiste et républicain au Sénat et sénateur du Nord, Eric Andrieu vice-président du groupe S&D au Parlement européen, Stéphane Le Foll maire du Mans 

16/04/2020

Prendre soin de la planète malgré le confinement....

Même depuis son canapé ou son bureau de télétravail, il est possible de poursuivre ses actions pour préserver notre environnement. Voici la seconde partie de la sélection (non exhaustive) de «Libération».
Retrouvez tous les samedis dans la chronique «Terre d’actions» des initiatives pratiques et écolos en France et dans le monde.
La première liste vous a plu ? Vous en voulez encore ? Vous avez peut-être lu, entre-temps, cette tribune ou encore cette interview qui expliquent pourquoi crise environnementale et sanitaire ne doivent pas être dissociées. Alors voici cinq autres idées de petits et grands gestes à faire en faveur de l’environnement, tout en restant chez soi.
N°1 : Apprendre à faire ses cosmétiques et produits ménagers
Découvrez le monde merveilleux des cosmétiques et produits ménagers faits maison. Moins chers, meilleurs pour l’environnement (moins de déchets) et pour la santé (moins de produits chimiques), ils durent aussi plus longtemps, et surtout, une fois terminés, rendent fiers. Sur Internet, de nombreux blogs offrent des recettes pour créer shampoings solides, déodorants, lessive ou même pastilles W.C. On recommande les bons plans du site et livre de «la Famille zéro déchet», ou encore le prolifique groupe Facebook "les Ecolos bio zéro déchet"Pour trouver les ingrédients, direction le site Aromazone. Pas convaincus ? Voici alors des conseils pour s’y retrouver dans la jungle des labels bio pour cosmétiques. 

N°2 : Changer de fournisseur d’électricité
Au premier abord, cela semble compliqué. Et puis, on ne sait pas chez qui aller. Pourtant, depuis l’ouverture du marché européen de l’électricité en 2007, bien choisir son fournisseur est devenu un acte citoyen. Pour aider à s’y retrouver, l’ONG Greenpeace, très engagée pour la sortie du nucléaire, a établi un classement des entreprises en fonction du pourcentage de renouvelables et de nucléaire dans leur approvisionnement. En tête de liste, on trouve Planète Oui, Enercoop, Plüm Energie, Urban Solar et Ilek. Et, en bas de classement, Engie happ-e, EDF Sowee et Total Spring, entre autres. A chacun ensuite de choisir le fournisseur qui lui convient le mieux. Cela ne prend, sur Internet, on l’a testé, que quelques minutes pour changer. Cela marche aussi pour le gaz renouvelable (et non naturel) avec des fournisseurs comme ekWateur.

N°3 : Faire un bilan de sa consommation d’électricité
Tant qu’on y est, pourquoi ne pas s’engager dans le gros chantier de la transition écologique : la baisse de la consommation d’énergie, et donc, la rénovation des bâtiments ? Pour poser les bases, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) propose un test intitulé «Maîtrisez-vous bien votre consommation d’électricité ?» Avec des bons plans pour réduire sa facture. Pour ceux qui veulent aller plus loin et se pencher sur la rénovation thermique de leur logis, l’agence publique Faire donne toutes les informations nécessaires et peut mettre en contact avec des conseillers gratuits. Et comme cela représente souvent d’importants investissements, le ministère de l’Economie rappelle toutes les aides financières publiques qui existent

N°4 : Se (re)mettre au tricot ou au crochet
En fonction de la météo, surtout pour les lecteurs ultramarins, certains préféreront le crochet au tricot. Pour d’abord faire des conceptions uniques à arborer fièrement, pour se relaxer et surtout pour reprendre le contrôle sur son placard face à la fast fashion, reprendre les aiguilles en main permet aussi de soutenir la filière laine française qui tente, tant bien que mal, de survivre face à la concurrence chinoise et turque. On trouve nos modèles sur Laines-Cheval-Blanc, Phildar ou Drops (pour les anglophones). Et notre laine française chez la Scop Ardelaine ou la filature Fonty.

N°5 : Compter les oiseaux et papillons dans son jardin
Tout en profitant du soleil, vous participerez à la marche de la science. Faire l’expérience de la nature, se reconnecter avec elle «non seulement avec sa tête, mais aussi avec son corps, ses émotions, ses affects» est «essentiel pour sauvegarder la biodiversité», expliquait Anne-Caroline Prévot, directrice de recherche CNRS au sein du MNHN, dans une précédente chronique du Fil vert. Les sciences participatives peuvent nous y aider. Il faut pour cela un jardin, quelques oiseaux qui s’y promènent, ou des fleurs qu’apprécient les insectes, un carnet pour écrire ou une application mobile comme Birdlab pour les bêtes à plumes. Pour aider les biologistes français dans leur inventaire de la biodiversité mal en point, retrouvez toutes les infos sur Vigie-Nature.

Selon Mme Aude Massiot - Liberation - samedi 28 mars 2020

08/04/2020

Circuits courts: le Val de Loire s'organise!

701 produits du territoire référencés et 60.000 visites sur le site Internet Produits-frais-locaux-centre-valdeloire.fr en trois jours. Le nouvel outil collaboratif, lancé par le Centre Val de Loire pour donner une bouffée d'oxygène aux producteurs et aux commerçants en période de confinement, bénéficie d'un démarrage allant au-delà des espérances de la collectivité. Le chiffre d'un millier de produits proposés, qui constituait l'objectif initial de la région présidée par François Bonneau, devrait être atteint dès le 10 avril. A la clé, une large palette de fruits, légumes, laits, œufs, viande et volailles accessibles en quelques clics. Réparties géographiquement, les denrées fraiches peuvent être livrées ou récupérées sur place.

Cet immense marché régional dématérialisé est encore enrichi par le référencement exhaustif des autres initiatives de circuits courts d'alimentation déjà existants à l'échelle des communes et des départements. Achats groupés, drives fermiers, paniers de producteurs : une cinquantaine de dispositifs fonctionnent déjà en Centre Val de Loire. Pour accroître la notoriété de sa plateforme, la région investira par ailleurs 70.000 euros en communication dans les médias locaux. Calendrier oblige, ces campagnes mettront notamment en valeur les produits consommés autour de Pâques, comme l'agneau du Berry. Les secteurs de production les plus touchés bénéficieront également d'un coup de pouce promotionnel.

Fleurs et formages de chèvres dans l'œil du cyclone:
Plusieurs filières agricoles du Centre Val de Loire sont plus particulièrement touchées par la baisse de clients résultant de l'épidémie de Covid 19. Il s'agit au premier chef de l'horticulture qui vient seulement de récupérer l'autorisation de vendre en GMS et ne peut plus écouler ses produits depuis la fermeture des fleuristes le 15 mars. D'après Philippe Noyau, président de la Chambre régionale d'agriculture, le manque à gagner pour les quelque 200 producteurs de fleurs du Centre Val de Loire avoisinerait 100 millions d'euros. Autres producteurs sinistrés les éleveurs caprins et les viticulteurs dont les débouchés à l'exportation se sont taris. Les exploitations de fraises et d'asperges de Sologne, pour lesquelles la saison de récolte approche, connaissent quant à elles une pénurie de main d'œuvre saisonnière qui menace une partie de la production.

Outil durable de consommation:
Pour le président de la région, cet accueil favorable des professionnels et des consommateurs valide la stratégie de la région en faveur des circuits cours et la pousse à enfoncer le clou. « Au même titre que la relocalisation de certaines entreprises, cette crise sanitaire aura après coup une incidence favorable sur l'écosystème agricole régional, assure François Bonneau. De fait, elle met en exergue le bien-fondé de manger des produits locaux, frais et sains, au détriment des marchandises issues de pays lointains ou consommées hors saison ». Conséquence, la plateforme ponctuelle Produits-frais-locaux-centre-valdeloire.fr sera adaptée et pérennisée dans la durée. Également au programme, le lancement, déjà dans les cartons mais désormais accéléré, d'une marque régionale autour de l'alimentation l'été prochain. Le nouveau label, dont l'identité n'a pas été révélé, mettra en relief la beauté et la grandeur du Centre Val de Loire, indique simplement François Bonneau.

Alors qu'attendent les autres régions françaises pour s'y mettre aussi? Et les Présidents des autres régions, les syndicats agricoles pour lancer des initiatives similaires, afin de préparer dès aujourd'hui le "monde d'après".(Lyliane)

Selon Mr Guillaume Fischer, à Tours - La Tribune - dimanche 5 avril 2020

06/04/2020

L'écologiste Yannick Jadot : "Organisons un Grenelle du monde d'après"!

Comment préparer la sortie de crise du coronavirus?
Quand on se sera enfin débarrassés de cette terrible épidémie, organisons un "Grenelle du monde d’après". Une grande négociation associant toutes les forces vives de notre pays, collectivités, entreprises, syndicats, associations, Etat. Le modèle néolibéral est une machine à broyer les plus modestes, un prédateur pour le climat et le vivant. Il est temps de dessiner un autre projet de civilisation.

La députée Paula Forteza : "La crise nous montre qu'on doit changer de modèle de société". Mais comment imaginer repenser l’hôpital public sans les soignants et les patients, l’école sans les enseignants et les parents?
Au sortir de la seconde guerre mondiale, le Conseil National de la Résistance a rassemblé les forces vives pour reconstruire notre pays et bâtir un modèle social qui fait toujours notre fierté. Cette ambition doit nous inspirer. Dans l’histoire d’un pays, il y a peu de moments où l’on peut choisir la société dans laquelle on veut vivre. Nous sommes aujourd’hui dans un de ces moment-là.

Pour vous, cette crise est-elle aussi une crise écologique?
Bien sûr. Aujourd’hui, 75% des maladies infectieuses émergentes viennent des animaux. La déforestation joue ici un rôle majeur en rapprochant des hommes les animaux sauvages et les virus qu’ils transportent. Nous aurons la même chose avec le dégel du permafrost, lié au réchauffement climatique, qui va libérer des virus oubliés. Stopper la prédation écologique, c’est aussi protéger notre santé.

Redoutez-vous que l'écologie soit sacrifiée sur l'autel de la compétitivité, de la relance économique?
Il serait criminel d’organiser le sauvetage du vieux monde et de reporter à plus tard - à "trop tard" - la survie sanitaire, écologique et sociale de l’humanité. Et quelle compétitivité? Celle de la recherche effrénée des salaires les plus bas, de la réglementation environnementale ou fiscale la plus laxiste? Celle qui nous fait dépendre de la Chine pour nos médicaments ou du Brésil pour nourrir nos élevages? Celle qui nous a rendus si vulnérables?
"Il y a un risque énorme au niveau européen et français que l’écologie soit sacrifiée sur l’autel des intérêts et des lobbys qui nous ont conduit dans le mur. Le lobby automobile demande de s’affranchir des normes de pollution, comme l’a décidé Trump aux Etats-Unis! Les banques veulent maintenir leurs investissements dans les énergies fossiles tout en bénéficiant des fonds européens. La Commission européenne continue les accords de libre-échange. Elle poursuit la révision de la politique agricole commune sans remettre en cause la mondialisation de l’agriculture et les dégâts qu’elle génère. L’agroécologie et la relocalisation de l’agriculture par exemple sont des réponses très efficaces à la propagation des virus, comme au dérèglement climatique, à l’effondrement de la biodiversité et à la disparition des paysans.

Que proposez-vous?
Les écologistes défendent la mise en œuvre d’un plan massif de transition. Des torrents d’argent public vont se déverser sur l’économie. Innovation, résilience, souveraineté, écologie et justice sociale doivent les guider. Le Japon a décidé de dépenser 2 milliards d’euros pour rapatrier ses entreprises de Chine. L’Europe et la France doivent également se doter d’un plan de relocalisation.
Nous devons particulièrement renforcer notre souveraineté dans la fabrication des médicaments, dans l’énergie, le numérique, les industries vitales. Pour ces secteurs stratégiques, la réglementation européenne en matière de marchés publics doit évoluer. C’est 14% du PIB! Les appels d’offre doivent pouvoir spécifiquement cibler des entreprises européennes et, au niveau local, privilégier les PME. Tous les pays le font, sauf nous. Nous proposons aussi mettre en place des "contrats territoriaux de transition" pour organiser, à l’échelle des régions, l’accompagnement des entreprises et des salariés vers un modèle dynamique, juste, créateur d’emplois de qualité, qui protège le climat et le vivant.Faudra-t-il faire un geste envers ceux qui se sont le plus mobilisés?
Nous voyons bien que celles et ceux qui nous permettent de vivre, de nous soigner, de nous nourrir sont des personnes dont les conditions de travail ont été précarisées, maltraitées. Une nouvelle hiérarchie de l’utilité sociale des métiers est apparue pendant cette crise. Les soignants, les caissières, les livreurs, les paysans, les ouvriers, les éboueurs et tant d’autres méritent de meilleurs salaires et des droits sociaux beaucoup plus protecteurs.

Edouard Philippe a ouvert la porte à l’enterrement de la réforme des retraites. Y êtes-vous favorable? Évidemment. Nous demandons au gouvernement de retirer définitivement la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage. Toutes deux précarisent, ignorent les enjeux de santé, attaquent la cohésion sociale. Au moment où notre pays doit se rassembler, il est dangereux de le diviser.
Êtes-vous pour des nationalisations?
Oui si nécessaire. De même faut-il pouvoir défendre des entreprises menacées par des tentatives hostiles de rachat. Mais je veux mettre en garde contre la tentation d’un dirigisme d’Etat, centralisé et technocratique, sous influence des lobbys. La puissance publique doit renforcer les services publics, promouvoir les biens communs, réguler l’économie et se substituer au marché si besoin. Mais elle doit accompagner -et non remplacer- les dynamiques territoriales et les forces vives qui innovent, expérimentent, oeuvrent déjà au "monde d’après".

Si l’Europe reste pilotée par des agents comptables, elle mourra!
Souhaitez-vous la fin de la règle des 3% concernant nos déficits?
Bien sûr. Si l’Europe reste pilotée par des agents comptables, elle mourra. Il faut emprunter collectivement pour investir sur l’essentiel.
Faut-il toucher aux impôts pour renflouer les caisses de l’Etat?
L’urgence, c’est de créer des dispositifs pour les plus fragiles qui ne sont pas ou sont mal couverts par les filets sociaux existants. Il nous faut remettre à l’ordre du jour la taxe sur les transactions financières alors que les marchés financiers regorgent de liquidités. Et intensifier la lutte contre l’évasion fiscale pour que tous, y compris les GAFA, contribuent à l’effort
collectif.

Seriez-vous opposé à ce que les municipales soient reportées en octobre et que l’on refasse le premier tour?
Je ne vois pas comment on pourrait supprimer le bac en juin tout en maintenant une campagne électorale et un vote. Je suis donc pour le report de cette élection à l’automne. A nous de contrer les tentations régressives et nationalistes de l’extrême droite. Quand le présent est dramatique, que l’avenir est angoissant, le risque d’un repli identitaire dans un passé mythifié est réel. Quant au pôle techno-libéral, il a contribué à désosser l’hôpital public et l’école, à nier les enjeux écologiques, à fragiliser l’économie. Il est discrédité. Mais il reste puissant. Et c’est lui qui est au pouvoir. Le pôle écologiste est le seul qui soit porteur d’espoir et de respect. Respect de la nature, des hommes et des femmes, des animaux, des territoires, des citoyens acteurs d’une démocratie dense et riche. A nous d’ouvrir un chemin d’espérance.

Selon Mr Arthur Nazaret - leJDD - samedi 4 avril 2020

 

03/04/2020

Scrutez les étiquettes avant d'acheter des poulets...

C'est le conseil prodigué par Mr B. Valotto dans Version Fémina en s'appuyant sur un sondage Statista réalisé en 2015. En effet, l'étiquette du poulet peut révéler la façon dont l'animal a été traité. De A pour les volailles les plus heureuses jusqu'à E pour celles qui n'auront jamais connu le soleil. Depuis un certain temps, les poules sont placées sous haute surveillance, car une caméra est obligatoire dans les abattoirs et signalent celles étiquetées A et B.

Il faut savoir que ce nouvel étiquetage prend en compte la condition de l'animal tout au long de sa vie jusqu'à l'abattage avec des obligations de moyens (un cahier des  charges avec 230 critères, validés par 5 associations de défense du bien-être animal et de son comportement). Cet étiquetage a été lancé il y a  un an par le groupe Casino et contrôlé par des organismes indépendants. Il est en train de se généraliser.

En effet, les volailles de Loué, puis récemment système U et Galliance l'ont adopté. De ce fait, 80 millions de poulets (10% de la production totale annuelle) sont concernés. Alors, écrit le journaliste, "si  comme 98% des Français, vous considérez le bien-être des animaux d'élevage comme important, voire très important, choisissez les étiquettes A ou B. Pour obtenir davantage d'informations, consultez sur Internet le site:www.etiquettebienetreanimal.fr.

Lyliane

16/03/2020

Des chercheurs imaginent les bioplastiques de demain...

De pansements "intelligents" à base de carapaces de crevettes à des matériaux d'isolation issus de micro-algues, des chercheurs planchent sur les bioplastiques de demain dans des laboratoires de Strasbourg, la "Mecque des polymères" aujourd'hui en pointe sur ces matériaux qui ont le vent en poupe.
"Pendant très longtemps, on a été pris pour des écologistes retardés, jusqu'à ce que ce champ de recherche explose et maintenant tout le monde trouve cela normal. Mais on a été très seuls pendant longtemps à travailler là-dessus", s'amuse le Pr Luc Avérous, coordinateur des recherches sur les bioplastiques au sein de l'Institut de chimie et procédés pour l'énergie, l'environnement et la santé de Strasbourg. Les yeux du chercheur brillent quand il évoque la quête des bioplastiques du futur, s'emparant au fil de la conversation de barquettes de fast-food ou autres petits objets omniprésents dans son bureau, dont les matériaux ressemblent à s'y méprendre à des plastiques classiques. Mais tous sont issus de la biomasse.
Lignine du bois, tanins, acides gras de micro-algues: le vivant regorge de produits ou sous-produits pleins de promesses pour ses équipes.
- Marché naissant -
Après la Seconde Guerre mondiale, Strasbourg s'est affirmée, à travers l'Institut Charles Sadron, comme la "Mecque" de la recherche mondiale sur les polymères, ces grosses molécules constituées de la répétition d'un même motif.
Du polyéthylène au polystyrène, les polymères issus du pétrole, dont l'industrie était alors en plein essor, sont vite devenus omniprésents, mais 70 ans plus tard, les industriels comme les consommateurs sont demandeurs de matériaux plus verts.
"Autour de 2008, nous avons pris conscience de notre vulnérabilité aux ressources issues du pétrole", explique Rémi Perrin, directeur Recherche et Développement du groupe Soprema, l'un des leaders mondiaux de l'étanchéité. L'entreprise investit massivement dans la recherche sur les bioplastiques, via le laboratoire Mutaxio, lancé en 2017 avec les équipes du Pr Avérous.
"Il y a pour des matériaux totalement - ou presque totalement - biosourcés un marché qui est en train de naître et qui se développe énormément", estime M. Perrin. Mais attention, "si le taux de substitution est bas, c'est plus considéré comme du +green washing+ que comme de la révolution environnementale", tempère-t-il.
Il souligne que Soprema a déjà breveté 10 technologies grâce à ce partenariat avec le CNRS, pour des produits qui devraient être mis sur le marché d'ici à 18 ou 36 mois.
La production des bioplastiques, c'est à dire des plastiques biosourcés, biodégradables ou les deux, ne représente aujourd'hui qu'environ 1% des quelque 360 millions de tonnes de plastiques produites chaque année dans le monde, selon la fédération European Bioplastics.
- Propriétés inédites -
Pourtant, "on est capable de faire en biosourcé tous les principaux polymères de grande consommation", explique Luc Avérous, dont les équipes travaillent aussi avec Peugeot-Citroën, Tereos ou encore Veolia.
Alors que du biomédical à l'industrie automobile, les débouchés sont multiples, les chercheurs ne se contentent pas de reproduire des matériaux existants à partir de la biomasse mais créent aussi de nouveaux matériaux, aux propriétés parfois inédites, justifiant des prix éventuellement supérieurs aux plastiques tirés du pétrole.
En 2019, une équipe a réussi à créer un vitrimère biosourcé, soit un matériau qui marie les avantage des deux grandes familles de plastiques, les thermoplastiques, qui sont recyclables, et les thermodurcissables, plus résistants mais qui une fois devenus solides, ne peuvent pas redevenir liquides.
Des chercheurs travaillent aussi sur des pansements dérivés de carapaces de crevettes, qui contiennent de la chitine, une substance qui, une fois transformée, devient souple et bactéricide.
"Pour l'instant, on n'affame pas la planète en faisant du biosourcé: tous les grands projets industriels s'intéressent principalement à des coproduits de l'industrie, qui ne sont pas valorisés", souligne le Pr Avérous.
Pour autant, pas question de jeter le bébé avec l'eau du bain en voulant faire disparaître tous les plastiques issus du pétrole.
"Les plastiques de demain seront biosourcés mais ils seront aussi issus du recyclage du plastique existant: il va falloir trouver des polymères qu'on ne jette plus, plus à usage unique, qu'on puisse réutiliser en ayant les mêmes propriétés", insiste le directeur de l'Institut Charles Sadron, Christian Gauthier. 

Selon AFP - AFP - dimanche 8 mars 2020

14/03/2020

Faut-il bannir toute forme d'élevage?

INTERVIEW Le Salon de l'agriculture prend fin aujourd'hui le 1er mars. Arnaud Gauffier, le directeur des programmes du WWF, appelle à une évolution des pratiques dans des conditions économiques acceptables par les agriculteurs.
Alors que le salon de l'agriculture se termine aujourd'hui, Arnaud Gauffier directeur des programmes du WWF France revient sur les polémiques liés à l'élevage et l'environnement.
Challenges - Faut-il éradiquer l’élevage français pour favoriser l’écologie ?
Arnaud Gauffier. Non, l’idée n’est pas de bannir toute forme d’élevage mais d’élever moins d’animaux dans de meilleures conditions. Les herbivores par exemple valorisent des prairies que nul autre être vivant ne peut consommer. Cette herbe, ils la transforment en lait et en viande. Par ailleurs, certaines régions sont contraintes par la géographie. Les zones de montagne, les terres pauvres du centre de la France, les zones humides, les marais comme le Marais poitevin ont une productivité faible. Et l’élevage favorise la biodiversité. Ces régions utilisent peu de pesticides et d’engrais. Enfin, il faut rappeler que le fumier issu de l’élevage est le seul engrais naturel et que l’alimentation des ruminants n’est pas en concurrence avec l’alimentation humaine.
D’où viennent ces polémiques contre l’élevage ?
On assiste à une radicalisation de la société civile. La société est de plus en plus urbaine, elle s’est éloignée de ses racines paysannes. Elle n’a plus l’idée de la manière dont on produit son alimentation. Il y a beaucoup de bon sens paysan, mais on le perd de deux manières : dans les régions d’élevage hors sol comme la Bretagne et en spécialisant les productions par zone, en tout culture ou en tout élevage. Il faut revenir sur cette évolution. En Beauce, traditionnellement, les moutons venaient pâturer les champs après les moissons. On gardait quelques prairies pour nourrir le troupeau le reste de l’année. C’était très vertueux.
A l’échelle française, l’agriculture doit-elle d’urgence devenir biologique ?
Il faut encourager le développement du bio mais une production agricole 100% bio serait insuffisante pour répondre à la consommation actuelle de viande en France (c'est déjà le cas même avec une production industrielle puisque nous importons 70 à 80% des volailles consommées en restauration collective et fast-food, principalement depuis la Belgique et la Pologne). Et si on basculait la production mondiale en bio sans diminuer fortement la consommation de viande des pays développés, ce serait une catastrophe. Elle serait très insuffisante pour nourrir les populations et il faudrait avoir recours à plus de surface, entraînant de la déforestation. En occident, la seule solution consiste à manger moins de viande. On mange trop en quantité, l’apport calorique est trop important ce qui provoque surpoids, diabète etc. Par ailleurs, trop d’aliments génèrent une empreinte carbone très forte, comme la viande. Il faut rééquilibrer tout cela. Le WWF France et l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) ont publié récemment des scenarii pour y parvenir. La France doit diminuer sa consommation de volailles et de porcs dont l’élevage est presque totalement industriel. L’élevage de bovins doit aussi diminuer en basculant sur des races qui permettent de valoriser les zones difficiles. La race Holstein a besoin d’ensilage et de soja alors que les vieilles races à viande comme la Ferrandaise sont plus rustiques. Quand on remet les vaches à l’herbe, la production laitière baisse et le chiffre d’affaires de l’exploitation agricole aussi. Mais le revenu agricole progresse, car l’agriculteur a moins de charges, notamment de charges vétérinaires.
Les agriculteurs peuvent-ils changer seuls ?
On ne changera les modes de production qu’à condition de modifier la consommation dans les pays développés. Le risque, c’est que les friches agricoles augmentent en France et qu’on soit contraint d’importer des produits, entrant ainsi dans des phénomènes de dépendance qui sont des spirales infernales et dans lesquelles on ne contrôle plus rien.

Selon Mr Marc Baudriller - Challenges - dimanche 1 mars 2020

07/03/2020

Empreinte carbone des laits animaux et végétaux...

Vache, amande, brebis ou avoine, on fait le tri entre lait animal et végétal. En termes d'émission de CO2, les différentes boissons pèsent plus ou moins lourd sur le climat.
Retrouvez tous les samedis dans la chronique «Terre d’actions» des initiatives pratiques et écolos en France et dans le monde.
Même si la consommation est en baisse, un Français boit en moyenne 60 litres de lait par an selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Réduire les produits laitiers, c’est bon pour la planète. Mais lorsqu’on a envie d’un petit verre, quoi boire ?
Parmi les laits d’origine animale, celui de vache reste le plus répandu, son bilan carbone figure en milieu de classement pour sa catégorie selon la base de données Agribalyse constituée par l’Ademe. L’agence compare l’équivalent de CO généré pour un kilo de produit. Le lait de chèvre (0,80 kg eq CO) serait le plus léger en termes d’émissions, suivi de près par le lait de vache (0,94 kg eq CO) et enfin le lait de brebis (1,54 kg eq CO).

Projet de fermes bas carbone.
Le calcul s’intéresse uniquement au stade de la production, le plus gros pôle d’émission au cours du cycle de vie du produit. Pour chaque produit, il s’agit de moyennes, qui prennent en compte les différentes pratiques de l’agriculture conventionnelle et intègrent la part qu’elles représentent en France. Elles comptabilisent à la fois les systèmes conventionnels, de ceux basés sur le maïs à ceux dits «de montagne» avec 100% d’herbe, et le bio. L’Ademe est en train d’actualiser ses chiffres et prépare une version plus poussée qui inclura la transformation, la logistique ou encore le transport. Cependant, les ordres de grandeur restent les mêmes.
«La conduite du troupeau, l’alimentation animale, la gestion des déjections et les rendements – puisque les impacts sont ramenés au kg de produit – sont déterminants», précise Audrey Rimbaud, ingénieur à l’Ademe. L’élevage de brebis est
par exemple considéré comme plus polluant car les rendements en lait sont moins importants. Le bio, lui, ne relâche pas forcément moins de CO. «Il y a une variabilité des pratiques énorme. Cela dépend beaucoup de l’alimentation et de la manière dont le troupeau est conduit», poursuit Audrey Rimbaud.
De manière générale, les élevages de ruminants produisent surtout du méthane, gaz à effet de serre encore plus puissant inclus dans le calcul. Les émissions proviennent des rots et flatulences des animaux pendant la phase que l’on appelle la fermentation entérique. Le type d’alimentation et sa provenance jouent : si les animaux sont nourris avec du soja, majoritairement importé du Brésil, la facture pour le climat augmente. En France, le secteur de l’élevage laitier travaille sur des projets de fermes bas carbone. Les vaches y pâturent davantage, pas que de l’herbe mais aussi des légumineuses et des trèfles riches en protéines, et les installations sont pensées pour être moins énergivores.

L'avoine, option la moins néfaste
Pour les boissons végétales, les études comparatives sont plus récentes et discordantes. Mais une chose est établie : leur bilan carbone est moins élevé que pour le lait animal. Précisons qu’elles sont souvent présentées comme des alternatives, mais ce ne sont pas des substituts sur le plan nutritionnel. Selon l’étude de deux chercheurs d’Oxford, un verre de lait de vache libère presque trois fois plus de CO qu’une boisson préparée à partir de végétaux.

Et dans le détail ? Selon les nouveaux calculs de l’Ademe, en cours de vérification, l’avoine est l’option la moins néfaste pour les émissions. Le soja est sur ses talons et se démarque grâce à ses bons rendements. Suivent le riz et l’amande, au coude à coude. Là aussi, les calculs se calquent sur ce qui est d’habitude consommé en France.

Comme bon nombre des fruits à coque, le bilan carbone de l’amande est surtout plombé par les émissions liées aux intrants (fertilisants, produits phytosanitaires). En plus de la production de CO, la graine pompe de grandes quantités d’eau. Les nappes phréatiques en souffrent particulièrement en Californie, qui inonde le marché mondial, dont la France, avec ses amandes. On y va donc mollo. Et pourquoi pas faire soi-même son breuvage pour choisir des cultures locales, éviter les circuits industriels, le sucre ajouté et les emballages ?