Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/07/2020

A la Martinique, beaucoup d'espèces sont menacées...

Tous les jours, retrouvez le Fil vert, le rendez-vous environnement de Libération.
Oiseaux, tortues marines, iguanes, mammifères marins, papillons… la faune de l’île de la Martinique, «point chaud de la biodiversité», a de quoi faire rêver. Et son état de santé de quoi faire pleurer. Car de nombreuses espèces sont aujourd’hui menacées par les activités humaines, constate l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Dans un état des lieux réalisé pour la Liste rouge des espèces menacées en France et rendu public le 22 avril, l’état de conservation de 427 espèces (excepté les poissons marins) a été passé au crible.
Résultat ? près de 15 % sont menacées et près de 4 % ont disparu à l’état sauvage. «15 espèces ont déjà disparu, 62 sont menacées et 56 autres sont quasi menacées», énumère précisément le Comité français de l’UICN, qui a travaillé main dans la main avec l’Office français de la biodiversité (OFB), le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), ainsi que des spécialistes de la faune martiniquaise. La liste rouge de l’UICN mesure le risque d’effondrement des espèces et des écosystèmes et fait référence mondialement.

Les espèces évaluées pour la première fois
Mammifères, reptiles, oiseaux, amphibiens, mollusques, poissons d’eau douce, libellules, papillons, phasmes, coléoptères… Les espèces observées sont soit endémiques – et n’existent spontanément que dans cette zone – soit régulièrement présentes en Martinique. Elles ont été classées par grandes familles, à l’exception des poissons marins. Par exemple, sur les 232 espèces d’oiseaux présentes sur l’île, un peu plus de la moitié a été évaluée, dont 6 sont éteintes, 4 en danger critique, 11 en danger, 11 vulnérables et 9 quasi-menacées. Pour 16 espèces d’oiseaux, les données ont été considérées comme insuffisantes. Une espèce animale sur cinq est considérée comme mal connue et n’a pas pu être évaluée faute d’informations et en dépit «des enjeux de conservation importants» qu’elles peuvent représenter. Certaines espèces sont quant à elles évaluées pour la première fois sur un territoire français, comme les coléoptères longicornes et scarabéoïdes, la mante ou les mollusques continentaux, précise sur son site l’Inventaire national du patrimoine naturel.
En cause : les activités humaines
Au premier rang des facteurs de fragilisation, on retrouve la destruction des habitats. Les menaces qui pèsent sur les milieux forestiers impactent par exemple le pleurodonte déprimé. Cet escargot, qui porte un peu trop bien son nom, est classé «en danger critique». «Toute perturbation du milieu pourrait être fatale à cette espèce à coquille extrêmement fragile», mettent en garde les auteurs de la liste rouge qui précisent qu’aucun outil de protection n’existe à ce jour.
La fragilité des zones humides, parfois polluées par les eaux usées ou les pesticides, et le comblement des mares font de Protoneura ailsa, une minuscule libellule endémique des îles de la Dominique, de la Martinique et de Sainte-Lucie, une espèce «quasi menacée». Ce statut signifie que la demoiselle est proche du seuil des espèces menacées ou qu’elle sera menacée sans mesures de conservation spécifiques.
«La chlordécone, une molécule insecticide persistante utilisée autrefois dans les bananeraies, a encore un impact sur la faune et affecte potentiellement de nombreuses espèces telles que la crevette transparente, classée "vulnérable", ou le martin-pêcheur à ventre roux, classé "en danger critique"», précise encore l’UICN. Autre danger pour la faune : la pollution lumineuse, liée à l’étalement urbain, qui nuit aux chauves-souris et aux coléoptères, de même qu’aux tortues marines venues pondre sur les plages.
La chasse (et le braconnage) est elle aussi repérée comme une pression supplémentaire sur les espèces d’oiseaux et «a probablement été l’une des causes de la disparition du rat musqué de la Martinique, autrefois endémique et désormais éteint», ajoutent les auteurs.
Des réponses à prendre en urgence: De côté de la faune marine, les cachalots sont classés «en danger» car leur taux de survie et leur taux de reproduction ont fortement baissé. A l’instar d’autres espèces marines, ces derniers peuvent notamment se retrouver empêtrés dans les filets de pêche. «En danger critique», la tortue verte subit quant à elle les conséquences des ancres de bateaux qui détruisent les herbiers où elle s’alimente. Le tourisme, en général, est néfaste au bon équilibre des milieux, perturbant par exemple la nidification de certains oiseaux tels que le pluvier de Wilson et l’huîtrier d’Amérique, tous deux «en danger critique». Sans parler des pollutions sonores et plastiques liées à l’activité humaine.
Une autre menace moins connu est liée à l’introduction sur l’île d’espèces exotiques. «Par leur prédation, le rat noir et la petite mangouste indienne sont devenus une menace majeure pour de nombreuses espèces indigènes, à l’exemple du moqueur gorge-blanche et de la couleuvre couresse, tous deux classés "en danger critique"», illustre la liste rouge.
Vertébrés ou non, à plumes ou à écailles, les exemples pourraient s’enchaîner sur des pages. Programmes de conservation, aires protégées, protections réglementaires… Les actions pour limiter les destructions d’espèces doivent être renforcées rapidement. «Cela est d’autant plus important qu’avec un taux d’endémisme de 13 %, de nombre uses espèces animales sont uniques et contribuent à la richesse biologique particulière de la Martinique», met en garde l’UICN. Car en s’appuyant sur des données scientifiques, les outils tels que les listes «rouges» permettent d’une part de sensibiliser le public mais également de soutenir des politiques publiques en faveur de la biodiversité et des ressources naturelles.

Selon Mme Aurélie Delmas, Christelle Perrin - Liberation - lundi 4 mai 2020

17/07/2020

La politique peut-elle décider la décroissance après le confinement?

Instauré le 17 mars, le confinement a mis sous cloche l'économie française, provoquant dans le pays une décroissance subie, avec ses bons et ses mauvais côtés. De quoi permettre aux adversaires de la croissance infinie de devenir audibles.
Ils étaient jusqu'ici considérés comme des marginaux. Aux yeux des politiques, ils étaient au mieux des idéalistes aux idées utopiques, au pire des illuminés ignorants du fonctionnement de l'économie. Mais à la lumière des conséquences du confinement imposé depuis le 17 mars pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les théoriciens de la décroissance deviennent audibles et leurs idées s'immiscent petit à petit dans le débat.
Dans une tribune publiée mardi 28 avril dans Libération et intitulée "Confinement : en demi-résonance avec notre décroissance", un collectif d'intellectuels dresse notamment la liste des conséquences sur nos vies de la situation actuelle subie.
"Moins de production, moins de consommation, et par conséquent moins d'extractions, moins de déchets, moins de pollutions, moins de déplacements, moins de bruit (…). Nous entendons parler relocalisation, circuits courts, ralentissement, renoncement. Nous participons ou assistons à des manifestations de solidarité, de créativité, nous contemplons l'éveil du printemps", écrivent ces tenants de la décroissance.
Pour autant, ceux-ci relèvent également que l'arrêt net de l'économie a également eu un impact négatif sur de nombreux citoyens, en particulier les plus pauvres et les plus précaires. "La décroissance que nous vivons actuellement est en réalité non souhaitable et non souhaitée car on subit quelque chose d'extrêmement violent", explique l'un des signataires, Vincent Liegey, porte-parole du Parti pour la décroissance, contacté par France 24. "Or, nous alertons depuis deux décennies déjà : nous avons le choix pour l'avenir entre une décroissance choisie ou une récession subie. Nous vivons en ce moment un aperçu de ce qui nous attend en pire si nous n'abandonnons pas la religion de la croissance infinie."La politique peut reprendre la main sur l'économie"
Pour les théoriciens de la décroissance, la poursuite effrénée de la croissance conduit à la destruction de la planète, l'accroissement des inégalités, des dérives démocratiques et le délitement des liens sociaux, la perte de sens.
Ils ne prônent pas une décroissance du PIB en tant que tel, mais veulent repenser nos sociétés et nos modes de vie. Pour cela, ils proposent notamment de mettre fin à la surconsommation et à l'utilisation des énergies fossiles, de miser sur la relocalisation économique et sur l'économie circulaire, de mettre en place une dotation inconditionnelle d'autonomie ou encore un revenu maximum.
De nombreuses propositions qui se retrouvent aujourd'hui dans le débat public et même, pour certaines, jusque dans les discours du président de la République. Emmanuel Macron a ainsi évoqué la nécessité de relocaliser en France la production des produits de santé comme les médicaments ou les masques.
"Alors qu'on nous expliquait qu'il était impossible de transformer notre économie ou de ralentir des secteurs toxiques et polluants, un simple virus nous a montré que la politique peut reprendre la main sur l'économie, souligne Vincent Liegey. Nous allons désormais assister à un rapport de force entre ceux qui voudront continuer comme avant et ceux qui veulent imaginer un modèle économique indépendant de la croissance."
La partie promet toutefois d'être relevée tant le gouvernement et l'immense majorité de la classe politique, à droite comme à gauche, ne jure que par la croissance pour améliorer la vie des citoyens. Car même les tenants de la transition écologique proposent une "croissance verte" pour remplacer la croissance existante.
La décroissance de plus en plus soutenue par les Français
Or, celle-ci repose sur le concept de "découplage", qui suppose de faire croître continuellement le PIB tout en réduisant de manière généralisée l'empreinte écologique liée aux activités économiques. "Mais toutes les études nous montrent que c'est
impossible. Le seul moment où on a des progrès pour l'environnement, c'est quand l'économie ralentit", affirme Vincent Liegey.
Des propos également tenus par l'ancienne ministre de l'Écologie et actuelle députée des Deux-Sèvres Delphine Batho, en novembre 2019, lors de l'examen de la loi antigaspillage en commission à l'Assemblée nationale. "Le découplage, ça n'existe pas. La croissance du PIB est fondée sur la consommation d'énergie et sur la consommation de matière. Et on explose les limites planétaires."
Si la présidente du parti Génération Écologie est esseulée parmi la classe politique, les études d'opinion montrent en revanche que la décroissance gagne du terrain au sein de la population.
Un sondage Odoxa, publié dans Challenges le 3 octobre 2019, montre en effet que 54 % des Français pensent que le moyen le plus efficace pour résoudre les problèmes écologiques et climatiques actuels et futurs est de "changer fondamentalement notre mode de vie, nos déplacements et réduire drastiquement notre consommation". À l'inverse, ils ne sont que 45 % à estimer qu'il faut "investir massivement pour développer des technologies plus propres et plus respectueuses de l'environnement".
"Une transformation silencieuse de la société opère depuis quelques années avec un soutien grandissant pour les idées de la décroissance, observe Vincent Liegey. L'enjeu désormais est de transformer le choc que nous vivons en projet politique."

Selon Mr Romain BRUNET - France 24 - mercredi 29 avril 2020

 

 

16/07/2020

Planter des milliards d'arbres, est-ce la solution?

Compenser un trajet en avion ou le pompage de pétrole en plantant des forêts à perte de vue. Cette idée en vogue cache de nombreux problèmes pour les écosystèmes comme pour les populations vivant sur les terres de plantations, selon le chercheur sud-africain William Bond.
Tous les jours, retrouvez le Fil vert, le rendez-vous environnement de Libération.

Restaurer 350 millions d’hectares de «terres déforestées ou dégradées» d’ici dix ans, afin d’améliorer le stockage du carbone et donc de lutter contre le dérèglement climatique. L’engagement international, pris par de nombreux pays dans le cadre du Challenge de Bonn lancé en 2011 par l’Allemagne et l’Union internationale pour la conservation de la nature, suscite l’enthousiasme de multiples entreprises qui y voient un moyen de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour le chercheur sud-africain William Bond, spécialiste des savanes à l’université du Cap, une grave erreur est en train d’être commise. Dans un article scientifique publié en novembre dans la revue Trends in Ecology and Evolution, il met en lumière plusieurs problèmes derrière ces ambitions.

Comment avez-vous mené vos travaux pour aboutir à cet article ?
J’étudie depuis une trentaine d’années le fonctionnement des savanes et prairies africaines. Mes travaux m’ont permis d’identifier comment sur certains sols, si on y plante des forêts et qu’on les coupe, les écosystèmes originaux ne reviendront jamais. Pourtant, ces prairies et savanes qui existent depuis des millénaires sont extrêmement riches en biodiversité, hébergent des plantes aux rares vertus médicinales et sont cruciales pour l’économie de certains pays africains.
J’ai appris l’existence du challenge de Bonn lors d’une étude de terrain à Madagascar. Cela m’a beaucoup inquiété. Avec d’autres collègues internationaux, nous avons alors décidé d’étudier la faisabilité et les possibles conséquences de projets d’afforestation [quand on plante des arbres là où il n’y en a jamais eu, ndlr] de telle ampleur. Nous n’avons abouti qu’à des bénéfices très faibles en termes de réduction de gaz à effet de serre.
Beaucoup d’entreprises disent être en mesure de respecter les engagements de l’accord de Paris en compensant leurs émissions via ces projets de plantation d’arbres. Qu’en pensez-vous ?

C’est un désastre. Cette soi-disant solution n’en est pas une. Tout d’abord parce que la séquestration du carbone dans le sol par les arbres est un processus très lent, même si les plantations sont bien réalisées. Le seul véritable levier afin de lutter contre le changement climatique à court terme est la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Ce sont aux gouvernements, surtout en Europe et en Amérique du Nord, et aux grandes entreprises de le faire. Planter des milliards d’arbres n’est pas la solution, surtout en Afrique.

Le meilleur moyen de préserver la nature et aider à stocker du carbone est de restaurer les endroits qui ont hébergé des forêts auparavant et ont été déforestés. Il y a en a beaucoup. Dans les villes aussi, il est pertinent de planter des arbres pour enrichir la biodiversité, produire de l’ombre et contrer les îlots de chaleur. Une grande partie du problème est la volonté de fixer un objectif chiffré. Pourquoi 350 millions d’hectares ? C’est un objectif déconnecté des réalités biologiques et sociales de terrain. Il a été fixé à partir de la carte établie par le think-tank américain World Resources Institute. Mais plusieurs travaux scientifiques ont prouvé depuis que cette carte est erronée. On y trouve de nombreuses zones de savanes et prairies naturelles où il ne faut pas planter d’arbres.

Ces objectifs mirobolants sont aussi absurdes d’un point de vue économique. J’ai travaillé, par le passé, pour un organisme de gestion forestière. C’est une industrie qui est bénéfique pour les économies. Mais une fois qu’on aura planté ces millions d’hectares de forêt qui devront être renouvelés pour stocker toujours plus de carbone, que deviendra le bois? A-t-on réfléchi à ce que cela impliquera pour le prix de cette ressource et pour les entreprises qui en dépendent ?
Dans le cadre de la déclinaison africaine du challenge de Bonn, le Cameroun, par exemple, compte restaurer ou reforester l’équivalent d’un tiers de son territoire. Comment cela est-ce possible?


Ils ne peuvent pas le faire d’une manière correcte. Les personnes qui payent pour ces programmes le font avec pour but de séquestrer du carbone. Qui reçoit l’argent ? Qui va en bénéficier dans les pays en Afrique ? Ce sera des ministres, ainsi que les intermédiaires tout au long de la chaîne de commandement qui se réjouiront d’obtenir des dollars américains qui ont une grande valeur sur place. Comment cela se traduit-il pour les habitants sur le terrain qui ne peuvent plus cultiver ces terres, gérer les feux de forêts convenablement et élever leurs animaux dans ces zones maintenant réservées aux forêts ? Ces projets impliquent des transformations sociales massives. La grande majorité du temps, les habitants n’ont pas leur mot à dire. Un autre problème se pose : le choix des arbres plantés. A Madagascar, on voit se développer d’immenses plantations de pins et d’eucalyptus. Ce sont des espèces qui n’existent pas naturellement sur l’île. On ne mesure pas les risques de bouleversement pour les écosystèmes dont dépendent les populations.
Ces financements devraient plutôt chercher à aider l’Afrique à s’urbaniser de manière soutenable et éviter l’énorme pic d’émissions qu’on a vu lors du développement de la Chine par exemple. Cela créerait une réelle différence dans la vie des gens et pour le monde.

Selon Mme Aude Massiot - Liberation - lundi 15 juin 2020

15/07/2020

Une branche dépendance à la Sécurité Sociale...

FRANCE-SECURITE-SOCIALE-DEPENDANCE:Les députés instaurent une branche "dépendance" de la Sécurité sociale. PARIS (Reuters) - Les députés français ont approuvé lundi soir l'instauration d'une cinquième branche de la Sécurité sociale dédiée au grand âge, visant à prendre en charge les personnes en situation de dépendance.

Mesure phare des projets de loi organique et ordinaire relatifs à la dette sociale et à l'autonomie, elle vient en complément des quatre branches existantes de la "Sécu" que sont la maladie, les accidents du travail, la retraite et la famille.
La perte d'autonomie touche 10% à 15% de la population, a expliqué devant les députés le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a évoqué une création "historique".
"Tous ces sujets-là sont majeurs, ils sont devant nous", a-t-il dit la semaine dernière lors des questions d'actualité au gouvernement.

L'opposition a dénoncé pour sa part le flou qui entoure le financement de cette nouvelle branche, alors qu'un rapport signé Dominique Libault, président du Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFPS), a avancé le chiffre de neuf milliards d'euros par an à l'horizon 2030.
Cette nouvelle branche sera complétée par un projet de loi sur l'autonomie qui devrait être présenté en conseil des ministres avant la fin de l'année.
La prévision de déficit de la Sécurité sociale, malmenée par la crise liée à l'épidémie de coronavirus, s'est encore dégradée pour se creuser à 52,2 milliards d'euros, a déclaré début juin le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.

Dans un contexte très dégradé pour les finances publiques, le président Emmanuel Macron a déclaré dimanche que la relance économique post-pandémie se ferait sans hausse d'impôt.

Selon Reuters - mardi 16 juin 2020

14/07/2020

Parler aux arbres...pour se reconnecter à la nature.

Contactée pour parler du film Sol, désormais disponible en VOD, Chantal Lauby a rapidement transformé son intervention en véritable ode à la nature, vendredi sur Europe 1. Plus particulièrement une ode à ces arbres qu'elle avait pour habitude d'enlacer avant que la crise sanitaire ne s'en mêle.
"Oh, vous êtes de plus en plus beaux'"
"Je les embrasse moins en ce moment", regrette-t-elle. "Je vais moins sur les quais où il y a mon arbre, et la plupart des arbres que j'aime sont derrière les grilles du jardin de Notre-Dame." Si l'actrice et humoriste, membre du célèbre groupe "Les Nuls", ne peut plus s'approcher du saule pleureur dont elle avait pour habitude de toucher les branches, elle continue toutefois de lui parler. À lui, mais aussi à ses congénères. "À chaque fois que je passe, je leur dis : 'Oh, vous êtes de plus en plus beaux... La baisse de la pollution, ça vous a fait du bien !", raconte-t-elle.

Si la pratique de Chantal Lauby peut sembler loufoque, elle est pourtant de plus en plus prisée par les personnes en quête d'un reconnexion avec la nature. "Je leur parle, j'ai l'air ridicule mais je m'en fous, je les entends et je sais qu'ils m'entendent", assure l'actrice. "Je les ressens."
Proche de la nature et des animaux, Chanta Lauby espère que cette crise sanitaire accélèrera cette alliance entre l'homme et son environnement. "La nature, c'est très important", affirme-t-elle. "Il faut qu'on aille vers ça, quand on voit comme tout est beau quand on ne salit pas, quand on n'abîme pas... Je voudrais qu'on change", poursuit Chantal Lauby. "Que l'humanité, après ce qu'on est en train de vivre, ouvre ses yeux autrement."

Selon Mme Pauline Rouquette - Europe 1 - vendredi 22 mai 2020

13/07/2020

Modification des habitudes alimentaires des français pendant le confinement...

Grignotage et canapé ou petits plats diététiques : tous les Français n'ont pas vécu le confinement de la même façon, montre une étude qui souligne l'influence du niveau de revenus, de la présence d'enfants dans le foyer et des conditions de travail.
Au total, la restriction des déplacements, la fermeture des écoles et de nombreuses entreprises et parfois aussi l'anxiété liée à la crise sanitaire a modifié l'alimentation et le niveau d'activité physique de plus de la moitié des participants (57,2%), selon cette étude de l'Equipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren), mise en ligne le 5 juin mais pas encore publiée.
35% ont pris du poids
Chez un gros tiers des personnes interrogées (37,4%), "le confinement a suscité (...) des comportements nutritionnels peu favorables à la santé qui, si maintenus sur le long terme pourraient accroître le risque de pathologies chroniques", concluent ces hercheurs, d'après les réponses de 37 000 participants à la vaste étude de santé publique Nutrinet.
 Alcool, tabac, drogue... Le confinement, une fabrique à addictions
Dans le détail, 35% ont pris du poids (1,8 kg en moyenne entre mars et mai), 53% ont diminué leur activité physique, 23% ont augmenté leur apport énergétique et 21% ont augmenté leur grignotage. Ce groupe a aussi eu tendance à consommer plus de sucreries, de biscuits et d'alcool et moins de produits frais, fruits et poisson en particulier.
Les participants présentant ce profil étaient plus souvent âgés de moins de 50 ans, des femmes, avec de plus faibles revenus, avec des enfants présents à la maison, en télétravail pendant le confinement, observent les chercheurs. "Ces modifications semblent liées à la perte d'opportunités liée au confinement" : fermeture des salles de sport, des restaurants et lieux de travail, et "accès limité aux lieux d'approvisionnement alimentaire habituels", analysent les auteurs.
Pour d'autres, l'occasion d'améliorer leur alimentation
Pour un participant à l'étude sur cinq (19,8%) en revanche, "le confinement a créé l'opportunité (...) d'améliorer leurs comportements nutritionnels". 23% ont ainsi perdu du poids (2 kg en moyenne), 19% ont augmenté leur activité physique et 40% ont passé davantage de temps à cuisiner "maison".
Ce profil se retrouve davantage chez des personnes en chômage partiel ou télétravail, avec des revenus plus élevés, sans enfants à la maison, et chez les personnes en surpoids ou obèses ou avec une alimentation de moindre qualité nutritionnelle avant le confinement.
Les auteurs y voient "une adaptation favorable à la situation entreprise par des individus ayant davantage les moyens et/ou les opportunités, et avec plus de marge de progrès au niveau nutritionnel ou encore des individus préoccupés par leur santé et leurs risques face à la Covid-19".
Enfin, un troisième groupe (42% des participants) n'a pas changé de comportement alimentaire, le plus souvent des personnes plus âgées, ayant continué à travailler en dehors de leur domicile ou déjà sans emploi avant le confinement.

Selon lexpress.fr - L'Express - vendredi 12 juin 2020

12/07/2020

La Chine prend des mesures anti-pollution...

C'est vrai la Chine reste le premier pollueur de la planète et le premier émetteur de gaz à effet de serre. Et pourtant, le pays a fait de l'écologie et de l'environnement l'une de ses priorités. Un paradoxe quand on pause ces deux affirmations sur le papier.
Il y a quelques années le pays a pris conscience qu'il devait partir en guerre contre la pollution. « Nous devons établir fermement ce concept de civilisation écologique socialiste. Développer une relation harmonieuse entre l'Homme et la nature et tout faire pour protéger l'environnement pour les futures générations », avait alors déclaré le président chinois Xi Jinping.
Cette année, malgré la crise du coronavirus, le ministère chinois des Finances va affecter près de 52 milliards d'euros à l'écologie et la protection de l'environnement en 2020. Dans ce cadre, le pays vient de présenter un grand plan de protection écologique pour les quinze prochaines années.
60 % des zones humides sous protection
L'objectif est d'étendre sa couverture forestière à 26 % et de contrôler 75 % des terres sablonneuses récupérables. La superficie des forêts naturelles sera maintenue à 200 millions d'hectares et 60 % des zones humides seront sous protection. En outre, plus d'un tiers des côtes naturelles du pays seront intouchables.
D'après le ministère des Richesses naturelles, au cours des dernières décennies, la Chine a construit 2 750 réserves naturelles couvrant 1,47 million de kilomètres carrés, représentant 15 % de la superficie du pays. En août dernier, l'Administration nationale des forêts et prairies a annoncé que la couverture forestière de la Chine avait grimpé de 12 % dans les années 1980 à 22,9 % l'année dernière.
Neuf grands projets de protection écologique seront promus au cours des 15 prochaines années, couvrant de nombreuses régions du pays, notamment le fleuve Yangtsé, le fleuve Jaune, la zone forestière du nord-est de la Chine et le plateau Qinghai-Tibet, ainsi que la région de Greater Bay Area Guangdong-Hong Kong-Macao. Cependant, a noté Wu Xiao, directeur du département chargé de l'agriculture et de l'économie rurale à la Commission, les défis restent importants car certaines régions « sacrifient l'environnement pour stimuler la croissance économique à court terme ».
« Protéger les ressources en eau »
En réalité, le pays semble avoir pris conscience que les ressources comme l'eau doivent être maîtrisées. « Notre défi est de protéger les ressources en eau du pays. Un système à solutions multiples doit être construit avec une plus grande implication du nouveau support technologique », a ajouté Wu Xiao.
Aux termes du plan, la Chine affirme qu'elle possédera au moins 18 % de l'espace territorial du pays en tant que réserve naturelle d'ici 2035.
Malgré tout, la Chine reste avec sa base industrielle le plus gros pollueur de la planète. La crise du coronavirus en est une parfaite illustration.
Un rapport publié le 18 mai par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) montre que la pollution en Chine vient de remonter, quelque temps après le déconfinement et en pleine reprise des activités économiques. Et le constat est d'autant plus inquiétant que les niveaux sont plus élevés qu'avant le confinement.
Pollution actuellement plus élevée qu'en 2019
« Ces 30 derniers jours, les niveaux de polluants dangereux pour la santé en Chine ont excédé les concentrations enregistrées à la même époque l'année dernière, pour la première fois depuis le début de la crise Covid-19 », annonce le CREA. La pollution est donc actuellement plus élevée qu'à la même période en 2019.
Ce rebond des émissions provient essentiellement de l'industrie lourde. Ainsi, la fabrication de ciment a augmenté de 4 % par rapport à 2019, même constat et même chiffre pour la fabrication de métaux. La production d'acier est également significativement élevée. Ce regain de pollution qui n'avait pas été atteint depuis 2018 concerne moins des zones urbaines, pour l'instant, que des zones industrielles où l'on retrouve des centrales électriques et à charbon.
Enfin, ce rapport montre que si le volume global de transport reste plus faible que l'année précédente, les transports publics vont être délaissés, pendant quelque temps encore, au profit des voitures et deux-roues motorisés, en raison des risques de transmission du coronavirus. Ce changement de pratique pourrait se refléter dans la pollution des zones urbaines, indépendamment du problème de la reprise économique.
Selon Le Parisien - Le Parisien - samedi 13 juin 2020

11/07/2020

La décroissance va-t-elle devenir enfin audible?

Instauré le 17 mars, le confinement a mis sous cloche l'économie française, provoquant dans le pays une décroissance subie, avec ses bons et ses mauvais côtés. De quoi permettre aux adversaires de la croissance infinie de devenir audibles.
Ils étaient jusqu'ici considérés comme des marginaux. Aux yeux des politiques, ils étaient au mieux des idéalistes aux idées utopiques, au pire des illuminés ignorants du fonctionnement de l'économie. Mais à la lumière des conséquences du confinement imposé depuis le 17 mars pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les théoriciens de la décroissance deviennent audibles et leurs idées s'immiscent petit à petit dans le débat.
Dans une tribune publiée mardi 28 avril dans Libération et intitulée "Confinement : en demi-résonance avec notre décroissance", un collectif d'intellectuels dresse notamment la liste des conséquences sur nos vies de la situation actuelle subie.
"Moins de production, moins de consommation, et par conséquent moins d'extractions, moins de déchets, moins de pollutions, moins de déplacements, moins de bruit (…). Nous entendons parler relocalisation, circuits courts, ralentissement, renoncement. Nous participons ou assistons à des manifestations de solidarité, de créativité, nous contemplons l'éveil du printemps", écrivent ces tenants de la décroissance.
Pour autant, ceux-ci relèvent également que l'arrêt net de l'économie a également eu un impact négatif sur de nombreux citoyens, en particulier les plus pauvres et les plus précaires. "La décroissance que nous vivons actuellement est en réalité non souhaitable et non souhaitée car on subit quelque chose d'extrêmement violent", explique l'un des signataires, Vincent Liegey, porte-parole du Parti pour la décroissance, contacté par France 24. "Or, nous alertons depuis deux décennies déjà : nous avons le choix pour l'avenir entre une décroissance choisie ou une récession subie. Nous vivons en ce moment un aperçu de ce qui nous attend en pire si nous n'abandonnons pas la religion de la croissance infinie."

Selon RFI - vendredi 5 juin 2020

10/07/2020

A propos du jour d'après...

Dans la lettre du SEL, un article de Mme claire Balverde pose la question: "Le jour d'après?" Il est clair, en effet, que la pandémie de Covid-19 a interrompu la vie des français. Si quelques-uns semblent rêver au retour du"jour d'avant", d'autres cherchent à imaginer "le jour d'après". Et si cette interruption était plutôt l'occasion de réfléchir à nos priorités? A la lumière des Evangiles, voyons pourquoi le jour d'après ne sera pas un retour au jour d'avant...

Dans l'Evangile de Luc, en effet, après la chute de la tour de Siloé, Jésus n'a-t-il pas expliqué que c'était un avertissement et que si personne ne changeait d'attitude, tous allaient périr. L'article rappelle que toute tragédie est là pour nous faire prendre conscience de la fragilité de la vie. Le changement d'attitude en question vise une repentance et une conversion. Aussi, réalisons qu'une nouvelle chance  nous a été donnée d'être compatissants envers nos parents, amis, voisins et de devenir différents d'avant la crise sanitaire.

Trois questions nous sont posées en finale: "Qu'est-ce que je souhaite cesser de faire? Qu'est-ce que je souhaite continuer à faire? Qu'est-ce que je souhaite commencer à faire?" Notre vie alors pourrait de tourner vers des priorités de partage, de soutien et d'aide dans le monde en détresse qui règne autour de nous. Pour tout renseignement: rejoindre:www.selfrance.org.

Lyliane

09/07/2020

Stop au travail des enfants...

Dans le bulletin SEL information, un article de Mme Claire Balverde a retenu mon attention. Il rappelait qu'aujourd'hui encore 152 millions d'enfants sont victimes du travail forcé. Selon l'Organisation Internationale du Travail (OIT), "seul le travail qui nuit au développement physique et mental des enfants et qui les prive de leur dignité, de leur potentiel et de leur enfance est considéré comme du travail des enfants". En 2016, cette situation affectait 88 millions de garçons et 64 millions de filles entre 5 et 17 ans dans le monde, dont 73 millions étaient victimes des pires formes de travail (esclavage, prostitution, tri des déchets, utilisation dans les conflits armés, travail dans les mines...) selon le Bureau International du Travail en 2017.

La pandémie du Covid-19 illustre les liens entre économie et travail des enfants, comme l'a montré l'UNICEF en raison de la perte des revenus familiaux et de la fermeture des établissements scolaires. Dans les pays à faible revenu national, ce travail est proportionnellement plus important du fait de l'exclusion sociale des familles pauvres. L'ONU a pourtant adopté en novembre 1989 la Convention internationale des droits de l'enfant et en 2015, les objectifs de développement durable ont renouvelé cet engagement. Si tous les adultes recevaient une rémunération équitable et satisfaisante, il est clair que leurs enfants pourraient suivre une scolarité et être protégés socialement. Investissons-nous dans des politiques d'éducation et de protection sociale partout dans lez monde pour faire cesser le fléau du travail des enfants.

Lyliane

08/07/2020

Un ouvrage à lire pour préparer la construction du monde de demain...

 

Renaissance écologique ; 24 chantiers pour construire le monde de demain (Préface Rob Hopkins)

Julien DossierJohan Ertrand D'HyAmbrogio Lorenzetti

e book à 15,99 euros chez Actes Sud
 

À propos

À quoi ressemble un monde qui a réussi à rester sous 1,5ºC, et comment pourrions-nous y parvenir ? Julien Dossier propose de relever un tel défi en adaptant l'Allégorie des Effets du Bon Gouvernement, une fresque peinte par Ambroggio Lorenzetti à Sienne en 1338. La version contemporaine qu'il a conçue se décompose en 24 chantiers, et donne les clés de la Renaissance Écologique.

A commander, lire et méditer!

Lyliane

Qui se cache derrière Mr Peter Wohlleben?

Mr Peter Wohlleben, 56 ans, d'après Mme Josselin qui écrit à son sujet un bref article dans Fémina Magazine, "serait devenu le garde-forestier le plus célèbre du monde". Pourtant, au départ, ce simple employé forestier de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) voyait la forêt comme un gagne-pain. Peu à peu, grâce à des rencontres, il apprend à regarder les arbres de la forêt de Hümmel, près de la frontière belge et il remet en question sa façon de travailler. En septembre 2006, il démissionne et envisage de partir en Suède. Finalement, la municipalité de sa ville met fin au contrat de gestion avec l'Office régional forestier et l'embauche comme "forestier alternatif". Depuis, il a remplacé les bulldozers par des chevaux, limite les coupes, élimine les insecticides et les tronçonneuses.

Son modèle fait école! En 2016, une maladie cardiaque l'oblige à renoncer au terrain. Avec l'argent gagné grâce à ses livres, il fonde en 2017 une Académie de la forêt. Il organise alors des actions pour protéger la forêt primitive, des randonnées, la construction de cabanes, des stages de survie, des formations pour la jeunesse. C'est un conteur né: il installe du merveilleux et du sensible dans un monde désincarné, matérialiste, ultra-rationnel,  tout en s'appuyant sur des données objectives. Sa gestion de la forêt correspond à la demande d'un nombre croissant de citoyens. N'a-t-il pas été au fond un "lanceur d'alerte"? Ses ouvrages, tous des best-sellers, ont été en 2017: La vie secrète des arbres, en 2018: La vie secrète des animaux et en 2019: le Réseau secret de la nature, tous édités aux éditions Arènes. Le dernier qui va sortir en juin 2020 s'intitule: L'Homme et la Nature.

Lyliane

07/07/2020

Les 5 R de la consommation responsable selon Maïf Mag...

1- Réduire ses achats  en allant à l'essentiel (sobriété)

2- Réparer les objets poour allonger leur durée de vie (lutte contre l'obsolescence   programmée)

3- Réemployer, donner plutôt que jeter ou conserver (s'alléger et faire circuler livres, vêtements...)

4- Réutiliser, transformer les objets (customisation, créativité...)

5- Recycler quand il n'y a pas d'autre solution (tissus, chaussures, papier, verre...)

 

Des exemples concrets: 36 000 balles de tennis utilisées au tournoi de tennis de Wimbledon sont transformées chaque année en abris pour campagnols, l'utilisation de sa poche à eau ou de sa gourde personnelle au Marathon de Paris ferait économiser 435 000 bouteilles d'eau en plastique distribuées...sans oublier le covoiturage pour se rendre à des manifestations sportives, des ressourceries et des repair-cafés à créer ça et là...

Lyliane

06/07/2020

Observation des coraux constructeurs...

Pour la première fois, un panel de spécialistes a évalué l’ensemble des espèces de coraux constructeurs de récifs autour des îles françaises de l’océan Indien. Ce lundi 8 juin, pour la Journée mondiale des océans, les résultats de cette étude menée par le Muséum d’histoire naturelle, l’Office français de la biodiversité, l’IFRECOR – Initiative française pour les récifs coralliens - et l’UICN – Union internationale pour la conservation de la nature - sont inquiétants.

15% des espèces de coraux constructeurs sont menacées à La Réunion, 12% à Mayotte et 6% dans les îles Éparses. Les évaluations ont porté sur 301 espèces de coraux durs, de ceux qui forment les récifs, comme les coraux de feu ou le corail bleu.
Ces coraux sont des animaux dont le squelette externe construit les récifs. Ces récifs forment une barrière de protection des côtes contre l’érosion et les tempêtes, et ils ont aussi une importance économique inestimable pour les pays côtiers.
Les récifs coralliens sont riches en biodiversité, ils servent de pouponnière et de protection à de nombreuses espèces de poissons, mais ce sont des écosystèmes complexes, ce qui les rend très sensibles aux agressions.
À la Réunion et à Mayotte, la menace vient de l’urbanisation des bords de mer, qui conduit aux rejets d’eaux usées et de pollutions, et de la surpêche qui déséquilibre les écosystèmes. Les récifs des îles Eparses, inhabitées, subissent le réchauffement de l’eau causé par le changement climatique.
Ces agressions chassent les algues indispensables à la vie des coraux, c’est la raison pour laquelle ils blanchissent et finissent par mourir si les agressions persistent.
Selon RFI - RFI - lundi 8 juin 2020

05/07/2020

Changeons les règles du jeu dans l'économie de notre pays!

L'ONG Greenpeace dans un document percutant envoyé à ses donateurs en ce début juin 2020 nous suggère "d'exiger une relance plus juste et plus verte, afin qu'elle ne bénéficie pas pour l'essentiel aux entreprises polluantes et à leurs activités climaticides". En effet, les réponses à apporter à la crise sanitaire et économique ne doivent pas aggraver la crise climatique et notre vulnérabilité. De même, l'argent public ne doit pas servir à enrichir les actionnaires privés, ni les grands dirigeants  d'entreprise, mais à préserver l'emploi et à protéger les salarié-es. C'est pourquoi Greenpeace propose que chaque aide publique soit conditionnée par la mise en place d'un plan contraignant de respect de l'Accord de Paris.

Le plan de relance à prévoir devrait être l'occasion de questionner notre modèle économique et d'engager nos industries et notre société vers davantage de sobriété. Greenpeace propose par exemple d'interdire la publicité pour les industries polluantes et supprimer les niches fiscales dont profitent jusqu'ici les industries fossiles. L'obsession de la croissance n'est plus de mise car elle se fait au détriment de la planète et de ses habitants. Nous devrions par contre bâtir ensemble un monde reposant sur des énergies propres, dans un système décentralisé et démocratique.

Il faut savoir notamment que des banques comme la BNP, le Crédit Agricole et la Société Générale contribuent largement à ralentir la transition énergétique via leurs investissements dans des hydrocarbures fossiles. Nos hommes politiques sont malheureusement soumis à la pression des lobbies, qui défendent les intérêts des pollueurs auprès des pouvoirs publics. en soutenant des ONG comme Greenpeace, le WWF ou d'autres, nous soutenons leur rôle de contre-pouvoir poussant le gouvernement à agir pour lutter activement contre le réchauffement climatique et à respecter les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris. Pour en savoir davantage, consulter le site Internet: www.greenpeace.org.

Lyliane

 

 

04/07/2020

La crise pourrait aider à stopper le déclin de la biodiversité...

À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement sur le thème de la biodiversité, RFI revient sur les conséquences de l'érosion de la biodiversité et sur le cadre mondial post-2020. Repoussé à cause de la pandémie de Covid-19, cet accord des pays onusiens vise à renforcer les efforts mondiaux en termes de protection de la biodiversité pour les années à venir.
Jean-François Silvain est ancien directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB). La FRB anime notamment le comité français pour l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), un groupe international d'experts sur la biodiversité chargé de conseiller les gouvernements. La FRB contribue aussi, au travers de sa participation à la task force mise en place par le gouvernement français pour la préparation de la COP 15 de la convention sur la diversité biologique (CDB), à l’élaboration du cadre mondial post-2020 pour la protection de la biodiversité. Il est également co-auteur du livre Sauvons la biodiversité ! Les 10 actions pour (ré)agir !.
RFI: Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’année 2020 est une « année décisive pour stopper le déclin de la biodiversité ». Pourquoi ?
Jean-François Silvain : L’année 2020 fait suite au premier rapport mondial de l’IPBES (surnommé le GIEC de la biodiversité) qui a rappelé de façon très synthétique, puis ante et forte ce que la communauté scientifique disait déjà depuis longtemps : nous sommes face à une érosion accélérée de la biodiversité. On voit que des écosystèmes sont de plus en plus impactés par les activités humaines, et comme l’a dit l’IPBES, c’est lié à des aspects démographiques, humains et à des pratiques socioéconomiques non durables.
C’est vrai que 2020 devait être une grande année à la fois grâce à la réunion du congrès mondial de l’UICN à Marseille et l’épisode 15 de la Convention sur la diversité biologique qui devait préparer son plan d’action post-2020. Les deux évènements sont décalés sur 2021 à cause de la pandémie, mais il n’empêche que cette année 2020 apparaissait déjà avant la crise actuelle comme une année clé pour la mise en place des décisions politiques et pour enfin faire monter les enjeux de biodiversité au plus haut niveau des préoccupations des gouvernants.
Le fait que le Covid-19 soit une zoonose, une maladie transmise à l’être humain par les animaux, et que le lien entre la pandémie et l’érosion de la biodiversité est fortement soupçonné ont-il eu un impact sur les ambitions des gouvernements ?
Pour nous, il est assez clair que l’anthropisation de la planète, la transformation de plus en plus grande de la Terre par les humains est à l’origine de la plupart des zoonoses qui ont provoqué des épidémies ces dernières années.
Les scientifiques et écologues essayent donc de rappeler que la crise actuelle doit être un moteur pour la protection de la biodiversité et pour une prise en compte réelle des enjeux de biodiversité. Nous avons travaillé à la demande d’un certain nombre de ministères qui souhaiteraient que ces enjeux environnementaux soient vraiment pris en compte dans les stratégies de sortie de crise de manière à ce que l’on essaye réellement de modifier les tendances futures qui sont aujourd’hui à l’accroissement de l’érosion de la biodiversité.
Ce qu’on constate pour l’instant, c’est qu’au moins une partie des décideurs nous a écouté et souhaite que cette dimension environnementale soit prise en compte. Après tout le monde ne met pas la même priorité sur ces questions-là.
On espère donc que nos travaux seront utilisés par un certain nombre de décideurs afin de modifier leurs orientations. Je pense qu’il faut être positif là-dessus, nous ce qu’on voit c’est qu’on est écouté par certains acteurs politiques et on a beaucoup été sollicité sur la question de la biodiversité. On voit également que des acteurs économiques aussi se préoccupent de ces questions de manières croissantes. Évidemment, ça ne va pas se faire en deux jours mais le système est enclenché. Il faut beaucoup de pédagogie.
Dans le cadre mondial post-2020 pour la protection de la biodiversité, l’objectif principal est d’arrivé à 30% d’aires protégées dans le monde. Dans quel but ?
Les aires protégées, ce sont des surfaces où l'on va donner la priorité au devenir de la vie sauvage au sens large. On va donc y permettre une libre évolution des non-humains. Il y a différents types d’aires protégées qui vont de la protection relativement faible à extrêmement forte, et même à l’exclusion complète des activités humaines. Aujourd’hui, ces aires protégées représentent un peu plus de 15% de la surface de la Terre mais on plaide pour une augmentation conséquente. L’objectif serait de 30%, donc de doubler la surface d’aires protégées.
Dans ces zones protégées, on va limiter en partie les activités humaines comme la déforestation, la construction de routes, d’infrastructures, etc. On redonne à la vie sauvage des espaces de liberté. C’est vrai autant au niveau terrestre qu’au niveau marin, car à ce niveau-là également il y a une forte pression pour que les aires protégées soient multipliées. Nos collègues qui travaillent sur les aires marines ont d'ailleurs clairement montré que plus une aire était protégée, plus elle jouait son rôle écologique. Ils ont montré qu’une aire protégée pouvait même réalimenter les zones environnantes en poisson, flore, etc.
Après, toute la difficulté c’est de combattre la dégradation ou la réduction de surface des aires protégées qui est une tendance assez forte au niveau mondial. Car bien entendu une aire protégée, à partir du moment où l’on y réduit les activités humaines, on y réduit aussi l’accès à certaines ressources. On sait que c’est difficile, car la tendance forte est aujourd’hui au développement systématique des activités humaines, mais on doit faire beaucoup de pédagogie pour expliquer et promouvoir l’objectif de 30%.
De nombreux pays font face à une crise économique provoquée par la lutte contre le coronavirus et tentent aujourd’hui de relancer leur économie. La relance économique est-elle un risque supplémentaire pour la protection de la biodiversité ?
C’est assez largement le message qu’on a transmis. On sait qu’il y a des activités humaines qui contribuent fortement à la dégradation de la biodiversité. C’est ce que l’IPBES appelle les pressions : changement d’usage des terres, exploitation et surexploitation des ressources, pollutions multiples (chimiques, plastiques, etc.) et puis les espèces exotiques envahissantes que les hommes transportent via le commerce mondial.
Et l’idée en sortie de crise c’est de dire, oui il faut relancer l’économie mais la relance économique doit être le moins dommageable possible pour la biodiversité et l’environnement. Et donc il faut prendre en compte ce que disent les scientifiques : réduire la déforestation importée par exemple. Il faut faire en sorte que nos activités impactent moins l’état de la biodiversité dans les pays du sud.
Maintenant, il faut aussi que les acteurs se posent la question : s’il faut redévelopper tel secteur économique quelles vont être les conséquences environnementales sur la biodiversité et comment peut-on les limiter ? Ça fait un peu fantasme mais c’est comme cela que nous portons notre message. En tout cas, il faut absolument prendre en compte ces dimensions là si l’on veut partir sur des activités économiques plus pérennes.
La dégradation de la biodiversité est un phénomène mondial, mais certaines zones géographiques sont davantage impactées que d’autres. Quelles sont aujourd’hui les régions qui requièrent le plus votre attention ?
Dans un certain nombre de pays du sud-est asiatique par exemple, où l’aspiration au développement économique et en même temps les demandes nationales et internationales ont conduit à une déforestation massive. Le résultat économique a été en général positif mais a été obtenu au travers d’une destruction massive de la biodiversité.
D’un autre côté, l’ensemble de l’Amérique du Sud, et pas seulement le Brésil, subit une colonisation de la zone forestière qui s’accroît. Donc, ils ont des pressions fortes sur la grande forêt amazonienne par exemple. Et puis en Afrique subsaharienne, les pressions démographiques très fortes et les tendances au développement économique font que même des pratiques traditionnelles comme des cultures sur brûlis vont avoir des effets considérables sur certaines zones comme la forêt du bassin du Congo.
Le dernier point, c’est l’urbanisation. Les plus grandes villes ne sont pas en Afrique mais c’est là qu’on a le plus fort taux d’urbanisation au monde. Donc il y a des tendances très fortes qui vont engendrer une augmentation des besoins considérables en alimentation avec un risque de faire disparaître des pans entiers de la faune, par exemple. Après, il faut aussi savoir faire le ménage chez nous. En Europe, nous ne sommes pas non plus des modèles en termes de préservation de la biodiversité.

Selon Mr Romain Philips - RFI - vendredi 5 juin 2020

02/07/2020

Projet ambitieux de reforestation en Ethiopie...

En juillet 2019, des centaines de paysans avaient passé une journée entière à planter 20 000 pousses d'acacia près de la ville de Buee, dans le sud de l'Éthiopie, répondant à l'appel du Premier ministre, Abiy Ahmed, à planter 200 millions d'arbres en un jour. Le record avait été repris par les journaux du monde entier.
Un an plus tard, et tandis que le monde célèbre, vendredi 5 juin, la journée de l'Environnement, les résultats ne sont pas à la hauteur de l'ardeur des paysans, admet Ewnatu Kornen, un responsable local. Plus d'un tiers de ces pousses ont été balayées par les pluies et les survivantes peinent à s'épanouir dans cette terre peu fertile.
Quatre milliards d'arbres plantés entre septembre et juin
La déconvenue des agriculteurs de Buee illustre les écueils de la campagne de reforestation éthiopienne, un axe pourtant clé du programme "Héritage vert" d'Abiy Ahmed, visant à développer l'écotourisme et à transformer le pays en une économie respectueuse de l'environnement. 
Quelque 353 millions de jeunes arbres - soit 153 millions de plus que l'objectif initial - ont été mis en terre à travers le pays ce jour-là, selon les chiffres officiels. Ces derniers estiment plus largement que quatre milliards d'arbres ont été plantés au long de la saison des pluies, entre juin et septembre en Éthiopie.
Même si la pandémie de coronavirus l'a contraint à imposer l'état d'urgence en avril, le Premier ministre éthiopien reste déterminé à atteindre l'objectif de planter cinq milliards d'arbres cette année, tout en "respectant les mesures de distanciation sociale".
Lors d'une cérémonie vendredi à Hawassa (sud), il a même affiché l'ambition d'en planter 20 milliards en quatre ans, allant ainsi au-delà des cinq milliards déjà prévus pour cette seule saison des pluies 2020.

Doutes quant à la crédibilité des chiffres: Ambitieux et séduisant, le programme de reforestation éthiopien fait aussi l'objet de critiques. 
À l'étranger, des doutes ont été émis quant à la crédibilité des chiffres impressionnants de l'année passée. Sur place, certains experts contestent d'ailleurs l'organisation et le suivi de cette campagne.
"L'essentiel ce n'est pas les chiffres (...) mais l'efficacité du programme de plantations", estime Negash Teklu, à la tête du Consortium éthiopien pour la population, la santé et l'environnement, un groupement d'ONG locales.
Celui-ci assure soutenir la politique de reforestation du Premier ministre, mais il suspecte que le taux de survie des arbres annoncé par Abiy Ahmed en mai - 84% des 4 milliards plantés - soit "hautement exagéré". Aucune étude indépendante n'a été  conduite.À l'avenir, estime Negash Teklu, les autorités devront mieux guider la répartition des pousses et mieux expliquer aux citoyens comment la reforestation peut améliorer leur vie.
"Unir notre peuple": Belaynesh Zewdie, experte forêt du Programme des Nations unies pour le développement, installée à Buee, fut aux premières loges pour observer comment de tels projets peuvent mal tourner sans soutien des communautés. 
À la fin des années 1980, sous le régime communiste du Derg, elle participa à la plantation d'un million d'acacias dans la région Amhara (nord). À la chute du Derg en 1991, des résidents en colère ont arraché les arbres de ce projet imposé par le pouvoir central, pour y cultiver la terre, se souvient-elle.
Au cours des dernières années, Belaynesh Zewdie a travaillé sur un projet qui tente, cette fois, d'apporter des bénéfices concrets aux populations locales. En plus d'employer 7 femmes des environs, ce programme inclut par exemple la construction de bassins destinés au bétail des éleveurs. Depuis, des hectares d'arbres ont poussé. "En peu de temps, vous pouvez changer beaucoup de choses", estime Belaynesh Zewdie. "Je suis moi-même impressionnée chaque fois que je viens ici. C'est incroyable". 
Dans la perspective des prochaines élections générales, dont la date n'est pas encore fixée, les autorités espèrent que l'initiative pourra aider à faire fi des clivages politiques et ethniques et à "unir notre peuple", souligne Sileshi Degefa, directeur du Jardin botanique Gullele d'Addis Abeba. 
Avec AFP-
Selon FRANCE 24 - France 24 - vendredi 5 juin 2020

01/07/2020

Programme de reboisement en Australie grâce au WWF...

Après l'Amazonie en 2019, c'est l'Australie  qui s'est mise à brûler dès l'automne dernier. Plus d'un cinquième des forêts australiennes c'est à dire quelques 10 millions d'hectares sont en effet parti en fumée. De plus, 33 personnes ont perdu la vie et plus d'un milliard d'animaux ont péri (koalas, cacatoès noirs, souris marsupiales...) sans oublier de nombreux animaux blessés pris en charge au sein des zoos de l'Etat de Victoria. Or, sur cette île-continent, 95% des koalas ont déjà disparu.

Un élan de générosité aux quatre coins de la planète, écrit un journaliste du WWF  dans la lettre "Sur les traces du Panda" a permis de récolter 1 million de dollars en dons. Aussi, le WWF a lancé un programme de reboisement ambitieux en finançant des actions urgentes sur le terrain. En fait, les experts se sont aperçus que le changement climatique et des cycles météorologiques défavorables avaient généré une sécheresse exceptionnelle, un faible taux d'humidité et des vents forts, propices aux feux de brousse.

Un plan de restauration ambitieux intitulé:"deux milliards d'arbres d'ici 2030" a été mis sur pied. Il s'agit non seulement de protéger les arbres existants, d'en planter des nouveaux, mais aussi de laisser les forêts défrichées se régénérer naturellement. L'objectif final est de parvenir à 2,42 milliards d'arbres en 10 ans. Grâce à ce programme ambitieux, l'Australie pourrait sauver 750 milliards d'animaux et réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays d'environ 9%.

Lyliane

30/06/2020

Les impacts environnementaux et sociaux de notre épargne...

Dans la lettre du WWF nommée "Sur les traces du Panda", Mr Hugo Bluet, expert Finance Verte, nous fait prendre conscience des liens existants entre notre épargne et la hausse des températures. A première vue, nous pourrions être tentés de dire: aucun! Pourtant, explique-t-il, "l'argent que nous plaçons sur nos comptes en banque ou dans d'autres produits d'épargne finance en majeure partie le secteur des énergies fossiles, contribuant ainsi à accélérer le réchauffement climatique".

En 2019, Axa, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel ont annoncé qu'ils n'investiraient plus dans le charbon. C'est un début, mais nous devons nous mobiliser également. Par  exemple en posant des questions à notre conseiller bancaire ou en lui parlant du label Greenfin, qui récompense les fonds qui investissent dans des entreprises et des projets engagés dans la transition écologique et énergétique.

Pour préparer le "monde d'après", il est grand temps de nous engager!

Lyliane

29/06/2020

Faut-il réinventer des modèles masculins et féminins?

L’écrivaine Amanda Sthers était l’invitée de l'émission L’Équipée sauvage, jeudi sur Europe 1, à l'occasion de la sortie de son nouveau roman, Lettre d’amour sans le dire (Grasset). Elle y raconte l’histoire d’une femme prisonnière d’elle-même, qui reprend peu à peu le contrôle de sa vie. L’occasion pour l'auteure de nous livrer son regard sur l’évolution de l’image des femmes, à travers les générations. 

"Il y a aujourd’hui une façon différente de voir les femmes. Ma génération est sacrifiée car c’est une génération qui prend le pouvoir", estime Amanda Sthers. Elle "prend le pouvoir" et commence à faire bouger les choses, pousse "la féminité et la masculinité" à se réinventer. Mais les progrès prendront du temps. "Il y a un vrai progrès, mais il a fallu un moment tampon et c’est maintenant", poursuit la romancière. "Mes fils par exemple (ils ont 17 et 15 ans), ne se posent pas la question de savoir si les femmes ont le droit d’être ici ou non."
"On continue à demander tout et son contraire aux hommes"
"On continue encore aujourd’hui à demander tout et son contraire aux hommes : on voudrait qu’ils soient forts, puissants et protecteurs et en même qu’ils changent les couches de leurs enfants. On veut qu’ils nous invitent au resto, mais aussi qu’ils respectent le fait qu’on gagne de l’argent", enchaîne l’écrivaine. Et de conclure : "On doit réinventer ce modèle-là. On est toujours sur le modèle ancien, en train de comprendre comment le nouvel homme et la nouvelle femme doivent fonctionner."

Selon Europe1 .fr - Europe 1 - jeudi 4 juin 2020

28/06/2020

Qu'est-ce que l'audio-description et comment la programmer?

Dans Télé-Loisirs, Mr Hugo de Saint-Phalle écrit un article présentant le procédé d'audio-description, qui permet aux personnes aveugles ou malvoyantes de suivre un programme, grâce à une voix décrivant ce qui se passe à l'écran et donnant des détails sur le cadre, les décors, le paysage. Comme le rappelle le Conseil supérieur de l'audiovisuel, la loi française fait obligation aux chaînes de télévision publiques et aux chaînes privées dont l'audience nationale dépasse 2,5% de l'audience totale des services de TV "de prévoir des proportions de programmes accessibles aux personnes aveugles ou malvoyantes, en particulier aux heures de grande écoute".

Hélas, en pratique, l'offre en audio-description reste faible. Et l'activation de celle-ci s'apparente à un vrai casse-tête. Pourtant, il est important de savoir paramétrer ce procédé sur les box et les décodeurs. Selon vos opérateurs Internet ou Canal Plus, les manipulations à effectuer ne sont pas les mêmes. Il y a heureusement des espaces d'assistance prévus. Les voici: pour Free (Freebox Revolution): https://free.fr/assistance. Pour SFR (Box très haut débit ou THD 4K): https://assistance.sfr.fr/television/ install. Pour Orange (Livebox Play): https://assistance.orange.fr/tv-decodeur/tous-les-decodeurs/installer-et-utiliser/parametrer-la-tv-d-orange/accessibilite.

Pour Bouygues (Box Miami ou 4K):https://www.assistance.bouyguestelecom.fr/tv-bbox et pour Canal Plus:https://assistance.canalplus.com/questions/1651807-audio-description. Le plus souvent, il faut agir pour les réglages depuis un programme en cours. Pour Canal Plus, on peut activer l'option à partir d'un décodeur Satellite HD Wifi et d'un Cube TNT. Sur Canal +, SFR, Orange et Bouygues, il est possible de cliquer pour obtenir une activation permanente. Pour Free, ce n'est pas possible. Ne pas hésiter à avoir recours à ce procédé, ni à réclamer davantage d'offres en auto-description!

Lyliane

Risques sanitaires, recul de la biodiversité et maladies zoonotiques émergentes...

La pandémie de Covid-19 a ouvert une nouvelle ère dans la compréhension des maladies infectieuses et leur gestion à l’échelle mondiale. Une crise à laquelle nombre de pays ne s’étaient pas correctement préparés, se reposant sans doute sur les succès de l’antibiothérapie, de la vaccination de masse, de l’augmentation du niveau de vie et des systèmes de santé pour assurer la sécurité sanitaire de leurs concitoyens. Rappelons-nous qu’au début du XXe siècle, les maladies infectieuses représentaient encore la principale cause de mortalité dans le monde. Aux États-Unis, l’espérance de vie était alors de 47 ans, avec une très forte mortalité infantile due aux maladies infectieuses. Quelques décennies plus tard, ce fut au tour des maladies chroniques – comme le cancer ou les maladies cardiaques – de devenir les principales causes de mortalité dans les pays aux ressources économiques élevées, avec une espérance de vie de nos jours proche des 80 ans.
Mais, en ce début du XXIe siècle siècle, dérèglements climatiques et recul de la biodiversité redistribuent les cartes d’une santé mondialisée.
Des barrières qui se franchissent: La recherche sur les maladies infectieuses a changé de paradigme, prenant de mieux en mieux en compte les éléments pathogènes présents dans les écosystèmes. Les barrières entre santé animale et humaine s’atténuent face au constat que deux tiers des pathogènes humains sont aujourd’hui issus d’un transfert horizontal de l’animal (sauvage ou domestique) vers l’homme.
Ces maladies infectieuses, dites "zoonotiques", constituent un véritable fardeau pour plus de 1 milliard d’individus dans le monde ; elles se concentrent principalement dans les zones tropicales, notamment en Afrique et dans le Sud-Est asiatique.
Dans un monde de plus en plus connecté, physiquement et virtuellement, les maladies infectieuses zoonotiques ont pris une nouvelle dimension. La crise sanitaire du Covid-19, en modifiant profondément la perception du risque infectieux issu de l’animal, en constitue un exemple frappant.
D’une espèce à l’autre: Pour certaines de ces affections zoonotiques, les hommes représentent ce qu’on appelle un « cul-de-sac » épidémiologique. C’est le cas de la rage, dont le virus ne peut pas se transmettre d’humain à humain. Pour d’autres maladies, ils constituent des hôtes accidentels, pas assez compétents pour amplifier, transmettre le pathogène et créer une épidémie, comme dans le cas de l’encéphalite spongiforme bovine. Mais, dans de rares cas, les êtres humains constituent des hôtes offrant les conditions favorables à l’installation du pathogène. C’est vrai pour le virus Ebola et, ces derniers mois, le SARS-CoV 2.
Les maladies nouvellement apparues (dites "émergentes") – dont 75% sont zoonotiques – pouvaient jusqu’à présent faire relativement peu de victimes. Que ce soit le SRAS, la grippe influenza H5N1, le virus Nipah, la fièvre de la vallée du Rift ou le MERS-CoV, ces affections ont cumulé, à elles cinq, moins de 4.000 morts par an. Elles auront toutefois fortement déstabilisé les pays touchés et inquiété les autres.
Par son adaptation et sa diffusion rapide, la Covid-19 est en train d’écrire une nouvelle page de la gestion des maladies infectieuses émergentes, la quasi-totalité des pays du globe ayant été touchés, en une rapidité record. Selon un dernier bilan, consulté le 2 juin 2020, plus de 376.000 personnes sont mortes de ce coronavirus.
En opposition aux maladies zoonotiques émergentes, d’autres maladies infectieuses zoonotiques (comprendre celles impliquant l’animal dans sa chaîne de transmission) sont endémiques dans de nombreuses régions du monde.
Ces affections sont souvent négligées, malgré un nombre important de victimes (59.000 morts par an pour la rage et 30.000 pour la leishmaniose, par exemple) et intensifient souvent les cycles de pauvreté pour des populations déjà vulnérables.
Citons enfin ces maladies infectieuses, non zoonotiques (qui n’affectent pas l’homme), mais impliquant toutefois l’animal dans leur transmission ; celles-ci peuvent engendrer des pertes animales et économiques importantes. Ce fut le cas en Chine, début 2019, avec le virus de peste porcine africaine. Transmis par des suidés sauvages aux élevages de cochons, il a entraîné la mort de centaines de millions d’animaux.
Caractériser le "saut d’espèces": Face à toutes ces situations de saut de pathogène d’une espèce à l’autre, il est important de détailler les facteurs qui favorisent ces phénomènes et d’identifier les éléments inconnus à étudier. Le saut d’espèce, voilà un concept difficile à appréhender tant il désigne une multiplicité de situations. On peut toutefois distinguer deux grands types de sauts.
Il y a d’abord un saut d’espèces que l’on qualifiera d’"évolutif" : il correspond à l’émergence et à l’installation d’un pathogène au sein d’une nouvelle espèce (appelée
dans ce cas "réceptrice") à partir d’une espèce "émettrice" et après adaptation du pathogène à son nouvel hôte.Les exemples récents, et les plus dévastateurs, de ce  type de saut concernent, pour les hommes, la pandémie de sida ; et chez les non-humains, citons la décimation, au XXe siècle, de la population de lapins européens par la myxomatose ; et pour le XIXe, l’impact catastrophique de la peste bovine chez les ruminants africains. Si l’on remonte plus loin dans le temps, nombre de travaux indiquent que les maladies humaines majeures – rougeole, tuberculose ou variole notamment – sont issues d’un saut d’espèces (à partir d’animaux domestiques), il y de cela plus de 10.000 ans. De nombreuses questions entourent ce phénomène: En premier lieu, comment et pourquoi certains pathogènes sont capables d’infecter une nouvelle espèce et de s’y maintenir ? Pour le virologue Thijs Kuiken (Centre médical Erasme de Rotterdam), la probabilité qu’un virus devienne endémique dans une nouvelle population dépend de trois processus : les interactions interspécifiques entre hôtes émetteurs et récepteurs ; les interactions entre l’hôte et le virus chez l’espèce réceptrice ; les interactions entre individus chez l’espèce réceptrice. Si la transmission est possible, la connaissance du réseau de contacts est alors indispensable pour savoir si le virus va persister dans la population ou s’éteindre. Ce type de saut s’oppose à celui, plus "écologique", où le pathogène franchit fréquemment la barrière des espèces, mais sans endémisation dans la population réceptrice. Ou, autrement dit, sans que l’espèce réceptrice puisse maintenir le pathogène sans contamination extérieure ; c’est notamment le cas pour le virus de la rage, qui affecte régulièrement de nombreuses espèces animales.
Des stratégies d’infection variées: Les pathogènes adoptent différentes stratégies pour infecter leurs hôtes. Ils peuvent être spécialistes et n’infecter qu’une seule espèce, comme le Plasmodium falciparum (l’un des cinq parasites responsables du paludisme) chez l’homme, ou généralistes et infecter un large spectre d’hôtes de différents ordres taxonomiques – comme la rage ou le protozoaire Blastocystis hominis. Les raisons de cette variabilité sont encore largement méconnues, mais certains facteurs, telles les routes de transmission indirectes, sont identifiés comme étant associés à une grande variété d’hôtes sensibles.
Même s’ils peuvent infecter différents hôtes, les pathogènes dits "généralistes" sont habituellement, mais pas toujours, moins bien adaptés aux espèces colonisées le plus récemment. Par exemple, la dose requise pour le virus de la rage issu du renard pour infecter les chiens sera un million de fois supérieure à celle nécessaire pour infecter d’autres renards. Le saut d’espèces, qu’il soit plus "évolutif" ou "écologique", est encore un phénomène mal compris. En percevoir les mécanismes constitue une étape clé dans l’étude des maladies infectieuses humaines et animales.
Les facteurs aggravants: Depuis une cinquantaine d’années, on souligne le rôle des "écotones" – ces zones de transitions entre deux types d’habitats – dans l’émergence de maladies infectieuses et la transmission interspécifique. La multiplication d’activités d’élevage à la périphérie d’espaces dédiés à la protection de la nature augmenterait ainsi considérablement le contact entre animaux sauvages et domestiques. Parallèlement, la démographie humaine croissante génère une forte pression sur les milieux naturels. En Australie, l’émergence des virus Hendras et Menangle accompagne, par exemple, une déforestation massive et une agriculture en expansion modifiant l’habitat des chauves-souris, porteuses des virus, en les poussant à exploiter des arbres fruitiers en zones périurbaines.
L’intensification de l’élevage à proximité des zones urbaines a également considérablement réduit les obstacles à la transmission interspécifiques. Près de 50% de la population humaine vit désormais dans un environnement urbain, induisant une connectivité de plus en forte entre espaces ruraux dédiés à l’agriculture et zones citadines. Un cas d’école décrit ainsi l’expansion géographique du virus de l’encéphalite japonaise en Asie du Sud-Est en lien avec l’augmentation de l’irrigation des rizières, de l’élevage porcin et de la démographie humaine.
Le rôle de la biodiversité et de l’homme
Nombre de travaux scientifiques soulignent que l’altération de la biodiversité peut être responsable des évènements d’émergence des maladies.
Hormis le fait que la fragmentation de l’habitation, la déforestation, l’augmentation de l’agriculture et de l’élevage redistribuent totalement les contacts entre espèces, des mécanismes liés à l’épidémiologie du virus sont également en jeu.
En effet, la disparition d’espèces sauvages enlève du système des individus et des espèces qui pourraient jouer le rôle de "cul-de-sac" épidémiologique, car moins adapté et moins capable d’amplifier et de transmettre le pathogène.
Par leur présence, ces individus et ces espèces sauvages permettraient ainsi de "diluer" la transmission des pathogènes. Cette théorie de "l’effet dilution" suggère ainsi fortement que des stratégies de conservation pourraient avoir des effets bénéfiques sur la santé humaine et animale. Malgré l’intérêt d’aligner stratégies de santé publique, vétérinaire et environnementale, cette théorie reste fortement débattue, car extrêmement dépendante du contexte… davantage d’espèces entraînant également un plus large panel de pathogènes. En d’autres mots, la biodiversité des hôtes peut diminuer le risque comme augmenter la transmission de chaque pathogène. La compréhension des mécanismes de diffusion d’un pathogène nécessite souvent de se placer à l’échelle de la communauté d’hôtes. La notion de réservoir se complexifie pour les pathogènes généralistes, et souvent zoonotiques, nécessitant l’adoption d’un paradigme multispécifique. Les conditions du maintien de tels pathogènes dans un système dépendent de la présence ou de l’absence d’une ou de plusieurs espèces hôtes, de la densité de ces espèces et de la fréquence des interactions au sein et entre ces espèces.
Cependant peu d’études montrent à ce jour la part relative de chaque espèce dans les dynamiques spatio-temporelles des maladies infectieuses. De même, les comportements humains et les pratiques culturelles, favorisant l’exposition d’une population à un nouveau pathogène, sont rarement intégrés dans les modèles de diffusion malgré leur importance dans les dynamiques épidémiologiques. Par exemple, la consommation de viande de poulet crue a entraîné des cas mortels d’infection au H5N1 chez l’homme.
Il est temps désormais que la recherche traite sérieusement le rôle de la biodiversité et l’impact de sa détérioration sur nos sociétés, en lien notamment avec le risque infectieux dans le contexte de changement climatique. L’intégration des comportements humains (et de leur hétérogénéité) dans les modèles épidémiologiques est également un défi de recherche pour les années à venir. Pour tout cela, il s’avère capital d’investir dans la formation d’experts internationaux, de mettre en place des approches holistiques et pluridisciplinaires pour comprendre les dynamiques qui animent les hommes, les animaux d’élevage et les animaux sauvages au sein de leurs environnements respectifs.
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.

Selon Mme Eve Miguel et Mr Franck Prugnolle - leJDD - mercredi 3 juin 2020

27/06/2020

Relance culturelle: oui mais pas à n'importe quel prix écologique!

A chaque moment décisif de la vie politique de notre pays, des voix s’élèvent pour défendre la culture. Le moment présent ne déroge pas à la règle. Au contraire : inédit et considérable dans sa forme comme dans sa portée, il donne lieu à une avalanche de plaidoyers et d’appels à un plan de relance ou une nouvelle donne – le fameux New Deal des années 30. L’ampleur de la réaction s’explique aisément : fondée pour une large part sur la sortie, le rassemblement et la mobilité, notre vie culturelle a été stoppée net par la crise sanitaire, entraînant la mise à l’arrêt de tout le secteur professionnel qui, de la création à la diffusion en passant par l’interprétation et la médiation, donne forme à cette vie.
S’il faut évidemment soutenir et relancer un secteur essentiel – et veiller à n’omettre aucune catégorie – reste à nous accorder sur le sens et l’ambition de la relance. Dans ce moment de suspension, qui nous donne une occasion unique de questionner nos modèles et nos formes de vie, nous aurions tort de ne pas inclure la culture dans la réflexion.
La culture fait en effet partie du régime même de la production, de la distribution et de la consommation qui doit aujourd’hui être réinterrogé. Le problème avec son industrialisation n’est pas seulement la standardisation de l’imaginaire (Adorno et Horkheimer) et le laminage de la subjectivité (Guattari), c’est aussi celui que pose désormais l’industrie en général.
Pollution de la vidéo en ligne
Comme les autres secteurs industriels, la culture a connu ces dernières décennies, sous l’effet conjugué de la révolution numérique, de la mondialisation et de l’accroissement exponentiel des échelles et des volumes, de grandes mutations qui accentuent considérablement son impact environnemental. Avec la multiplication des foires, des festivals, des biennales internationales et l’essor du tourisme afférent, avec l’explosion du streaming, du jeu vidéo et des superproductions de tous ordres, le secteur culturel est devenu un acteur non négligeable de la dégradation de notre environnement. Ainsi la vidéo en ligne polluerait-elle autant qu’un pays comme l’Espagne, tandis que l’empreinte carbone du jeu vidéo ne cesse de s’intensifier en raison non seulement du nombre croissant de joueurs, mais aussi des évolutions technologiques, qui conduisent à tout augmenter, de la taille de l’écran à la complexité graphique du jeu en passant par la définition de l’image.
A l’échelle de la planète, du fait de son faible poids démographique et de la spécificité de son histoire culturelle, la France ne joue certes qu’un rôle secondaire dans cette dégradation. Il reste que celui-ci n’est pas négligeable en termes de valeur absolue. Pour le seul secteur de l’audiovisuel, qui rassemble près de 200 000 salariés, on évaluait par exemple en 2010 le bilan carbone à plus d’un million de tonnes de CO, soit l’équivalent de 410 000 allers-retours Paris-New York (1). Parce qu’elle a par ailleurs toujours été aux avant-postes en matière de politique culturelle, la France se doit sur un tel sujet d’être exemplaire. Si l’exemplarité passe aujourd’hui par une politique de relance, ce n’est qu’à la condition d’assortir celle-ci d’un volet écologique.
Le monde a en effet changé depuis le New Deal. Face à l’urgence climatique et environnementale, la seule logique de la relance ne suffit plus : c’est au moins un tournant, si ce n’est une rupture, que le temps présent appelle. Où en êtes-vous avec la transition écologique ? Quelle est votre empreinte environnementale ? Avez-vous conscience de celle-ci ? Comment imagineriez-vous la réduire ? Une telle démarche aurait-elle un coût ? Pouvez-vous en estimer le montant ? Entrerait-elle en contradiction avec d’autres valeurs ? Telles sont quelques-unes des questions que, dans le sillage du questionnaire élaboré par Bruno Latour, le moment actuel donne l’occasion unique d’adresser au monde de la culture, à travers un plan de relance qui soit aussi un plan d’infléchissement et non de reconduction à l’identique.

De la «culture de la terre»
Un tel questionnement est d’autant plus fondé qu’il s’articule étroitement à l’origine même de la notion de «culture». Issue du latin cultura, qui vient lui-même de «colère», «habiter, cultiver, pratiquer, soigner, entretenir», la culture est au sens propre et premier agricultura, «culture de la terre». C’est en vertu d’une analogie qu’elle va devenir, avec Cicéron, cultura animi, «culture de l’esprit» : «Un champ, si fertile soit-il, écrit-il dans les Tusculanes, ne peut être productif sans culture – sine cultura –, c’est la même chose pour l’âme sans enseignement – sine doctrina.» Nous sommes loin d’avoir tiré toutes les leçons de cette histoire vieille de deux mille ans, qui nous rappelle que la notion de culture a été inventée dans une relation étroite à la nature, et sur une base lexicale qui implique les notions d’habitabilité, d’entretien et de soin. Le moment est venu de le faire : de mesurer que la culture n’est pas seulement un secteur mais qu’elle est aussi une pratique et une expérience qui modèlent notre milieu de vie – de se souvenir que la culture est originairement une écologie.(1) Etude menée par le collectif Ecoprod.

Selon Mr Emmanuel Tibloux - Liberation - mercredi 13 mai 2020

26/06/2020

Réduire le gaspillage alimentaire...

Les médias ont beaucoup parlé de gaspillage alimentaire, depuis que le gouvernement français a lancé un vaste programme de lutte contre le gaspillage alimentaire, fin 2012, avec pour objectif de le réduire de moitié d'ici 2025. Le gaspillage alimentaire n'est pas que de la responsabilité des consommateurs mais il intervient tout au long d'une chaine qui va du producteur au consommateur, en passant par les industries qui transforment, qui emballent, qui distribuent, les restaurants, les cantines, etc.
 
Quelques chiffres :
Le gaspillage alimentaire représente 150 kg par personne et par an, sur toute cette chaine, qui va de la production à la consommation. 
Nous jetons de 20 à 30 kg de nourriture par an et par personne, dont 7 kg sont encore emballés, le reste étant des restes de repas, des fruits et des légumes abimés, etc. Cela représente 400 euros par an pour une famille de 4 personnes. 
 
Comment réduire nos déchets à la maison ? Avant de faire mes courses:
J'inspecte le contenu de mes placards et surtout, je regarde ce que j'ai au frais et dans ma corbeille de fruits. Je fais une liste en fonction du nombre de repas que j'ai à préparer. Si je sais que je vais sortir le soir ou que l'un des membres de la famille ne prendra pas ses repas sur place, j'achète moins. En bref : le secret est de ne pas trop acheter car c'est ce qui représente la plus grosse source de gâchis. Quand je fais mes courses
Je raisonne en fonction du nombre de repas que j'ai à faire (cf. ma liste) et du nombre de personnes à table et je n'ai pas les yeux plus gros que le ventre.
Je résiste à la tentation. Si certaines promotions sont tentantes, demandez-vous toujours si vous allez avoir le temps de tout cuisiner avant la date de péremption. C'est le piège, par exemple, avec les fruits et les légumes, la viande, le fromage, etc. On pense faire des affaires et au final, on jette.
Je privilégie les achats en vrac car c'est moins cher, il y a moins d'emballage et donc moins de déchets.
J'évite d'acheter machinalement certains produits, surtout si je sais que je les ai gâchés par le passé. 
J'achète les contenants en fonction de mon utilisation (lait, crème, etc.). Si par exemple ma quiche chouchou réclame 20 cl de crème, j'arrête d'acheter les bouteilles de 25 cl et je me contente de celles de 20 cl.
 
A la maison: Je conserve de manière optimum mes produits frais (je ne mets pas un reste d'aliment au frais sans le couvrir) et je mets les produits à utiliser rapidement sur le devant de mon réfrigérateur. Si je suis une tête de linotte, je rajoute éventuellement une liste sur mon frigo avec les aliments à utiliser en priorité.
Si je ne suis pas à la maison, je pense à laisser des consignes aux autres sur ce qu'il faut utiliser en priorité.
Si je ne planifie pas mes repas, je fais le point avant chaque repas, afin d'utiliser les produits frais qui arrivent bientôt à leur date de péremption.
Je surveille ma corbeille de fruits pour éviter qu'un fruit abimé gâte les autres fruits.
Quand je pars en vacances, j'emporte les restes dans une glacière ou je donne les produits à mes voisins.
 
De temps en temps: Je fais le point sur mes stocks pour vérifier les dates de péremption, car même les produits secs se périment.
Je fais une pause courses et je cuisine avec mes stocks.
 
Et vous, quelles sont vos astuces pour réduire vos déchets ?

Selon Mme Pascale Weeks - 750 grammes - dimanche 31 mai 2020

25/06/2020

Des textiles qui soignent...

Selon Mme Cendrine Barruyer dans Version Fémina, l'ère du "traitement à porter" ne fait que commencer! En effet, tissus connectés, matériaux à mémoire de forme, fibres intelligentes sont d'actualité. Par exemple, il existe des tee-shirts qui évaluent notre état de santé. Lancé en janvier 2019, le tee-shirt Cardioskin, muni d'électrodes et prêté au patient par le cardiologue, permet de suivre l'activité cardiaque pendant un mois.Des anomalies qu'un examen classique n'aurait pas révélé peuvent ainsi être mises en évidence.

De même,le sous-vêtement Nexkin est doté de 10 capteurs pouvant analyser différents paramètres physiologiques: l'activité cardiaque, la respiration, la température corporelle, l'activité physique et pulmonaire. Il devrait pouvoir détecter en avance une crise d'épilepsie ou alerter en cas de décompensation une insuffisance cardiaque, indique le directeur technique de Chronolife, la société qui l'a mis au point. Demain, la start-up BioSerenity à l'origine du Cardioskin envisage des sous-vêtements connectés pour enregistrer le fonctionnement de l'appareil urinaire et le traitement de l'incontinence.

A l'Ensait (Ecole nationale supérieure des arts et des industries textiles), le Pr Xianyl Zeng et ses équipes développent une veste qui capte les mouvements du foetus dans le ventre de sa mère, afin de prévoir le moment de l'accouchement. De plus, il existe aujourd'hui des tissus qui, grâce à des microcapsules qui libèrent leur actif par friction,  diffusent des actifs appelés bioactifs, afin d'intégrer des médicaments résistant aux lessives. Des brevets pour des vêtements libérant des molécules antalgiques, anti-inflammatoires, antibiotiques ou des vitamines ont été déposés.

Le Shorty  Mixa Intensif Minceur, diffusant de la caféine ou la brassière raffermissante Lytess associant à des actifs tenseurs un tricotage spécial vont dans le même sens. C'est du côté des pansements que les réalisations sont les plus avancées: assistants de cicatrisation, pansements réparateurs... Des tricots de contention personnalisée ont vu le jour. Par exemple le tee-shirt Lyne Up en vente sur www.percko.com,oblige à se tenir droit. ll a été développé par des ostéopathes, tout comme des manchons et des bas anti-oedème tels Jobst Relax et Jobst Elvarex, vendus en pharmacie. Des corsets et des tricots anti-malaise et hypotension avec des puces électroniques ont été mis au point par Gemtex de l'Ensait. Enfin, depuis Saint-Etienne et Roubaix, les textiles intelligents rayonnent peu à peu dans toute l'Europe.

Lyliane

24/06/2020

Low Tech ou remettre les basses technologies au service des personnes...

Ce mouvement de promotion des basses technologies, qui a émergé il y a moins de dix ans, propose un nouveau modèle de production, plus local, et surtout plus sobre en ressources.
Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Après la chasse, le ski, et la biodiversité, quatrième épisode, la sobriété est-elle notre futur ?
La touffe de végétation qui occupe une grande partie de la pièce détonne dans le cockpit. Le voilier du projet «Nomades des mers» fait étape, ce jour-là, à Puerto Escondido, dans l’Etat d’Oaxaca, au Mexique. «Il commence à faire bien chaud ici», souffle Corentin de Chatelperron, un des fondateurs de l’association Low-tech lab, basée à Concarneau (Finistère). Avec d’autres passionnés, il s’est embarqué dans un tour du monde des innovations sobres. Malgré une connexion internet aléatoire, il nous fait découvrir les inventions «basse technologie» dont regorge l’embarcation et qui lui permette d’être presque autonome en ressources.

Ce qu’on a pris pour une plante d’intérieur luxuriante est en réalité un système d’hydroponie, hors sol, qui permet de faire pousser de la nourriture sans pollution ni engrais. «Nous avons trouvé ce système à Singapour, explique l’ingénieur de 35 ans, la peau hâlée. Les végétaux sont alimentés par les eaux grises du bateau. Ils consomment dix fois moins d’eau que des plantes en terre.» Sur la table de leur «salon» trône une machine à coudre. «Elle est actionnée par un pédalier qui permet aussi, par la force des jambes, de faire marcher un blender, un moulin et une perceuse-meuleuse-ponceuse, détaille Corentin. Cela ne demande pas tant de force motrice que ça, et on fait du sport en même temps.» La visite continue. Dehors, sur le pont du voilier, malgré la lumière aveuglante réfléchie par la mer, on aperçoit une grande cage où s’agitent des insectes. «Ce sont des mouches soldats noirs, reprend le maître des lieux. Leurs larves mangent rapidement les déchets organiques. L’engrais que produit leur digestion est utilisé comme fertilisant, et les larves servent ensuite d’aliments à notre élevage de grillons à bord qu’on utilise comme nourriture.» Cette idée improbable, mais pas moins ingénieuse, leur est venue lors de leur passage à Kuala Lumpur, en Malaisie, où une ferme géante élevant ces mouches a été installée par l’entreprise Entofood pour dégrader les déchets d’un quartier entier et transformer les insectes en aliments. «En France, ce serait tout à fait adaptable à l’échelle d’un quartier pour limiter l’amoncellement dans les décharges et les incinérateurs», assure le navigateur.

Un peu plus loin, on aperçoit une petite éolienne fabriquée à partir de moteurs d’imprimante, ainsi qu’un four solaire «hyperpuissant» qui leur permet de cuire toute leur nourriture. «Avec ce tour du monde, on a voulu redonner une image positive à l’écologie, explique Guénolé Conrad, autre membre actif du Low-tech lab, coincé en France par la pandémie de Covid-19. Si on veut parvenir à une société plus sobre, qui consomme moins de ressources, cela passera par un changement des imaginaires. On ne prône pas un retour à la bougie mais une réflexion sur nos besoins, pour parvenir à éliminer les usages inutiles.» Le carnet de croquis d’objets low-tech dessinés par Corentin de Chatelperron, sur son catamaran à Phuket, en Thaïlande, en 2017.
La low-tech, qui s’est d’abord fait connaître par des inventions «faites maison», comme la cabine de douche à réutilisation d’eau ou le chauffe-eau solaire basse technologie, embrasse aujourd’hui une conception bien plus large, au dire de nombreux acteurs de ce microcosme. Le pouvoir du local: «Il s’agit de remettre les technologies au service des gens et pas l’inverse, de faire sortir l’individu de son statut de consommateur ignorant pour lui redonner une maîtrise sur la technique et sur les externalités des produits qu’il achète, détaille Michel Foata-Prestavoine, ingénieur et membre du réseau OseOns de promotion de la low-tech. L’idée d’un projet low-tech ressemble à la permaculture, dont le but est de constituer un écosystème naturel autonome, mais appliquée aux technologies.» La low-tech, c’est donc autant des techniques, un savoir-faire, qu’une philosophie.Le concept pourrait-il être développé à grande échelle ? Peut-on imaginer de futures filières économiques s’ériger sur le territoire français, comme piliers du plan de sortie de la crise économique actuelle ? «Les initiatives fleurissent à l’échelle locale, assure Guénolé Conrad. Nous encourageons des micro-entrepreneurs à Développer la low-tech ne provoquerait-il pas une fragilisation de certaines filières industrielles et donc une perte d’emplois ? Au contraire, assure Florent Husson, membre du réseau Ingénieurs engagés et un des porteurs de la Semaine des alternatives et de la low-tech, organisée fin août : «Cela signifie plutôt une transformation de la nature des emplois pour les personnes, par exemple, qui travaillent dans la fabrication d’objets high-tech non essentiels. En parallèle, il faudrait revaloriser certains métiers manuels, dans l’agriculture ou l’artisanat.» Moins recourir à la robotisation et la mécanisation rendrait nécessaire la mobilisation de plus de travailleurs.

«Le low-tech est générateur de résilience et de lien social, renchérit Philippe Bihouix, ingénieur et auteur de l’Age des low-tech (Seuil, 2014), la bible des passionnés du sujet. Dans la transition écologique, il y aura des destructions d’emplois, nécessairement, mais pour que cela ne crée pas des souffrances sociales supplémentaires, il faut en anticiper le rythme et assurer la création d’emplois alternatifs. Dans l’agriculture, par exemple, faire évoluer les exploitations vers de la polyculture, sur des parcelles plus petites, développer les circuits courts et la production locale, permet de créer bien plus d’emplois que l’agriculture intensive. Ce sont des choix de société : en valorisant tel ou tel métier, en orientant les dépenses publiques, on peut faire en sorte que plus de Français soient musiciens ou artisans, et non experts en marketing ou en big data.» On verrait sortir du système éducatif plus de plombiers, chauffagistes, couvreurs ou électriciens, dont beaucoup sont actuellement surchargés de commandes. Sur cette lancée, les territoires deviendraient moins dépendants de l’extérieur, et donc plus à même de faire face aux chocs futurs, que ce soit une pandémie ou une crise environnementale.

Selon Mme Aude Massiot - Liberation - lundi 1 juin 2020

23/06/2020

Une plateforme en ligne tunisienne pour aider les enfants...

Agence Ecofin) - Hidayat Ayadi est la fondatrice de SgharToon, une plateforme en ligne consacrée à l’éducation d’enfants souffrant de troubles de l’apprentissage. Elle cible particulièrement les enfants de 4 à 11 ans atteints de dyslexie, une maladie caractérisée par des difficultés à reconnaître ou à reproduire le langage écrit. La plateforme utilise des dessins animés pour faciliter l’apprentissage.

Avec l’aide de leurs parents, les enfants sont accompagnés par des médecins spécialistes qui les suivent sur la plateforme. Le but est d’aider les parents à détecter les difficultés d’apprentissage de leurs enfants et de proposer un suivi personnalisé qui facilitera leur intégration à l’école.

SgharToon cible à la fois deux clientèles, les médecins et les parents. Elle permet aux médecins de digitaliser leur travail tout en offrant la possibilité aux parents de suivre les progrès réalisés par leurs enfants.

Grâce à la technologie, SgharToon a réussi à proposer une nouvelle solution qui permet aux enfants dyslexiques de se soigner à distance à l’aide de jeux éducatifs.

Aïsha Moyouzame

22/06/2020

Biomimétisme, des solutions dans la nature...

Depuis des millions d’années, le monde végétal et animal inspire à l’homme ses plus belles créations. Aujourd’hui, les industriels observent le vivant – formes, matières, énergies... – pour investir dans des innovations respectueuses de l’environnement.

Un bras bionique aussi souple qu’une trompe
L’organe phare de l’éléphant peut compter jusqu’à 150 000 muscles et se dis- tingue par sa flexibilité, sa polyvalence, sa précision... Autant de qualités recher- chées dans l’automatisation artificielle. Festo, le spécialiste allemand du secteur, a donc copié la trompe du pachyderme pour créer un bras robotisé, permettant de manipuler des objets grâce à une pince ou une main équipée de doigts adaptatifs. Plusieurs segments pneumatiques à soufflet sont associés, telles des chambres à air comprimé capables de s’allonger, de se rétracter et de se déformer. Le dernier modèle du genre peut mesurer plus de 1 mètre pour 8 centimètres de diamètre.

Le TGV au « bec » de martin-pêcheur
Vitrine roulante du biomimétisme, le Shinkansen japonais s’est inspiré du mar- tin-pêcheur pour optimiser ses propriétés aérodynamiques. Entre Tokyo et Fukuoka, au sud-ouest, le train voyait sa vitesse diminuer et son bruit augmenter au passage de nombreux tunnels. Comment minorer l’impact de ces change- ments de milieu, occasionnant nuisances sonores et déperdition énergétique ? En prenant pour modèle le bec et la ligne hyper fuselés du martin-pêcheur, conçus pour passer de l’air à l’eau le plus discrètement possible, sans bruit ni choc ni remous. Un design profilé, inventé par l’ingénieur et ornithologue Eiji Nakatsu, permet au TGV d’améliorer sa pénétration dans l’air. A la clef : plus de confort, plus de vitesse et une baisse de 15 % de la consommation électrique.
Une hydrolienne ondulant comme l’anguille
Afin d’évoluer rapidement dans un milieu aussi dense que l’eau, rien de tel que l’ondulation. Forte de ce constat, la start-up tricolore EEL Energy s’est inspirée de l’anguille pour concevoir une nouvelle génération d’hydroliennes sans hélice. Résultat : une membrane en fibre de verre et résine de 2 à 15 mètres de longueur. Elle est connectée à un générateur qui récupère l’énergie produite 24 h/24 grâce aux interactions avec les courants. La production d’électricité est de 10 kWh par jour, soit la consommation quotidienne de deux ou trois foyers. Le tout sans pol- lution sonore, sans émission de déchets et sans agression de la faune aquatique.

La chauve-souris, modèle des drones de demain
Malgré sa mauvaise réputation, elle possède de nombreuses qualités, dont la capacité de voler, exceptionnelle chez unmammifère. Des scientifiques américains ont donc planché sur les propriétés de ses ailes (dotées de 40 articulations), leur flexibilité et leur morphologie, pour créer un robot volant : le Bat Bot. Equipé d’ailes en membrane de silicone extrêmement fines et extensibles (56 micromètres d’épaisseur), ce drone pèse 93 grammes et présente une formidable agilité grâce à des capteurs sensoriels. Une source d’inspiration pour tout le secteur aérien.
Lire aussi.Spot, le nouveau gardien de square
"Répliquer le vivant, c'est une question de survie"
Kalina Raskin, directrice générale du Centre européen d’excellence en biomimétisme (Ceebios)
Paris Match. En quoi consiste exactement le biomimétisme ?
Kalina Raskin. Il s’agit de transférer les connaissances du vivant vers des applications humaines. Qu’elles soient technolo- giques, scientifiques, voire sociétales. Cela revient à se demander comment produire autrement. Et à repenser le monde, avec le vivant comme référence. Le biomimétisme a toujours existé, en témoignent les inventions de Léonard de Vinci, mais le phénomène s’est accéléré ces cinquante dernières années avec le développement des processus permettant d’étudier et de répliquer le vivant. C’est aujourd’hui une question de survie.
Quelles en sont les applications ?
Le champ des possibles est infini. Chaque problématique peut être analysée sous l’angle du vivant, qui est par définition extrêmement sophistiqué mais énergétiquement sobre, avec un recours à des matériaux durables et un très faible impact sur l’environnement.

Quels sont les freins à son développement ?
En premier lieu, l’accessibilité de la donnée, souvent décrite d’un point de vue biologique mais rarement sous l’angle de l’ingénierie. A l’avenir, l’idée est de favoriser la plu- ridisciplinarité en intégrant la biologie à la recherche et au développement (R&D) dans tous les secteurs, pour accélérer l’acquisition de connaissances. La mission du Ceebios est d’accompagner ce mouvement et de fédérer les différents acteurs, pour faire de la France un des chefs de file du biomimétisme. Avec les Dom-Tom, le pays concentre 10 % de la biodiversité mondiale. C’est un formidable trésor national.

Selon Mme Barbara Guicheteau - Paris Match - lundi 1 juin 2020

21/06/2020

Solidarité avec les sans papiers...

Malgré l'interdiction de la préfecture de police, les organisateurs de la manifestation ont maintenu leur appel à défiler dans la capitale, ce samedi 30/5/2020 comme dans plusieurs villes de France, dénonçant les effets de la crise sanitaire pour les migrants.
«Il faut régulariser les sans-papiers», crie François-Michel Lambert, député (Libertés et Territoires, ex-groupe LREM) des Bouches-du-Rhône. Ce samedi aux environs de 13 h 30, sur la place de la Madeleine à Paris, la «Marche des solidarités» débute à peine et des centaines de personnes sont déjà réunies. Malgré l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes en vigueur sous l’état d’urgence sanitaire, les 195 organisations – associations, syndicats, collectifs de sans-papiers – à l’origine de cette initiative ont maintenu leur appel, moyennant des consignes de port du masque et de maintien de la distanciation physique le long du parcours. Pour les migrants, «la crise sanitaire actuelle est en train de devenir une véritable bombe sanitaire», dénoncent-elles dans un communiqué commun, qui appelle notamment à régulariser tous les sans-papiers, à leur ouvrir le droit au chômage partiel, et à fermer les centres de rétention administrative (CRA). Masques sur le nez, les manifestants s’agglutinent pour écouter le discours du député Lambert. Chabane leur demande de «respecter les distances de sécurité». C’est la première fois que cet Algérien de 37 ans, arrivé en France il y a deux ans, se rend à une manifestation de ce genre. Avant le confinement, il vivait de petits boulots payés en liquide. Mais ces temps-ci, il n’a plus de revenus. C’est ce qui l’a décidé à venir défiler : «On veut juste vivre comme tout le monde, et qu’on nous respecte», revendique-t-il.

«On est bloqués»
Chabane n’est pas le seul sans-papiers à participer pour la première fois à une manifestation. Le cortège – dont une partie s’élançait aussi du quartier de l’Opéra, où les forces de l’ordre ont tenté d’empêcher le départ en usant de gaz lacrymogène – se déplace rapidement mais calmement vers la place de la République, et ne cesse de grossir. Selon la préfecture de police de Paris, la marche a rassemblé 5 500 personnes. «Je n’ai jamais vu autant de monde à une manifestation de soutien aux sans-papiers», compte Alhousseyni, un Sénégalais habitué, lui, de ce genre de rassemblement. «Sans chômage partiel, on est bloqués. On ne peut pas travailler», soupire celui qui, avant la crise sanitaire, nettoyait des vitres contre quelques euros.
Place de la République, les tracts d’Adoulayé partent comme des petits pains. Le jeune homme de 26 ans, venu du Mali, fait partie du collectif Baras, qui rassemble des sans-papiers de Bagnolet et Montreuil, en Seine-Saint-Denis, et est récemment devenu une association. «Ça me fait plaisir de voir du monde, glisse-t-il. Ça fait sept ans que je fais des démarches pour avoir des papiers. La préfecture m’a fait faire des va-et-vient pendant des années, pour finir par me dire que je ne les obtiendrais pas…» Il dénonce une situation critique depuis le début de la crise sanitaire : «La majorité des membres de notre association n’ont pas encore repris le travail.»

Première sommation: Pendant qu’il parle, la place de la République se remplit. Une cinquantaine de manifestants sont montés sur la statue et les forces de l’ordre ne tardent pas à donner leur première sommation. Un peu à l’écart, Sami, masque chirurgical sur le visage, résume les raisons qui ont poussé son association, AFD International, à organiser cette manifestation. «La Marche des solidarités existe depuis trois ans, elle rassemble beaucoup d’associations et de collectifs autour des questions de droits des migrants, de droit au logement, de lutte contre les violences policières», détaille-t-il. Cette année, les conséquences de la crise sanitaire ont poussé davantage de gens à battre le pavé. «Il y a beaucoup de nationalités différentes et beaucoup de familles», souligne Sami. Alors qu’il explique que la manifestation a été interdite par la préfecture de police deux jours plus tôt, il est interrompu par des tirs de gaz lacrymogène, suivis d’une charge de gendarmes mobiles. Les manifestants quittent la place rapidement. A 17 heures, les skateurs ont réinvesti l’esplanade. Un peu plus loin, boulevard Magenta, les forces de l’ordre interpellent les derniers manifestants. En fin de journée, la préfecture de police a fait état de 92 interpellations. Les organisateurs, eux, appellent à un nouveau défilé le 20 juin.

Selon Mme Philippine Kauffmann - Liberation - dimanche 31 mai 2020

20/06/2020

Repenser les formes de la mondialisation...

Mr Nicolas Vercken, directeur des campagnes et du plaidoyer à OXFAM France, explique dans le magazine US de la FSU ce qu'est OXFAM, cette ONG qui se bat "contre les injustices et la pauvreté". C'est l'une des organisations signataires de l'appel des 18 associations et syndicats "Plus jamais ça", qui développent des propositions pour le Monde d'après. OXFAM a imaginé, en effet, le monde de demain décliné en 34 mesures concrètes. Ce devrait être "un monde ouvert, multiculturel, où la mondialisation aura été repensée dans le sens d'une alimentation et d'une production en circuits plus courts".

Fin 2019, plusieurs syndicats et associations ont considéré "qu'il était grand temps de rassembler celles et ceux qui ne veulent plus opposer urgences environnementales et sociales". Pour sa part, OXFAM a dès le début des années 2020 lié les enjeux climatiques aux menaces sur les moyens de subsistance des populations du Sud. La crise que nous traversons actuellement posant la question du JOUR D'APRES, nos perspectives pour le moyen terme se sont accélérées. Que ce soit en Asie ou en Afrique (Sahel, Corne de l'Afrique...) la pauvreté guette, tout comme les aléas climatiques (criquets, ouragans, sècheresse...).

La France a mis en place des mesures de chômage partiel qui ont évité le pire grâce au maintien des mesures de protection sociale. Mais comme partout la crise frappe brutalement les plus vulnérables, les travailleurs précaires déjà fragiles avant la crise. L'impact économique est un peu partout désastreux. En effet, l'insécurité alimentaire va s'accroître dans les pays pauvres ou émergents. La spéculation notamment risque de réduire les filières d'approvisionnement. Ce n'est toutefois pas le moment de fermer les frontières, pense Mr Vercken, car le multilatéralisme, la libre circulation des personnes et les migrations sont indispensables et bénéfiques à l'humanité. Un consensus reste à trouver pour remplacer la société de consommation par un modèle plus équilibré et plus juste pour toute la planète.

Il conviendrait selon lui de tout repenser: de relocaliser certaines productions (médicaments, produits de première nécessité...), de promouvoir le bio dans les cantines, de favoriser les exploitations agricoles de taille moyenne et commercialisant des produits de qualité, de bannir tout gaspillage, de réduire les emballages, de vendre en circuits courts de proximité, réduisant ainsi l'empreinte carbone, de sortir des énergies fossiles, de faire mieux respecter les droits sociaux des salariés, en contrôlant par exemple les contrats de sous traitance, afin d'éviter que la plupart des grands groupes ne continuent à bafouer les règles et les pratiques du commerce équitable.

OXFAM appelle à un élargissement du cercle de ses militants et à un dialogue avec toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans les 34 mesures concrètes proposées. En se déclarant partie prenante de la démarche du Pacte pour le pouvoir de vivre, l'ONG rejoint la CFDT et la Fondation Nicolas Hulot et vise la complémentarité. II s'agit notamment de "fédérer" les forces pour que le monde d'Après ne ressemble pas à celui d'hier! Que la souveraineté alimentaire, les filières bio locales, le made in France, les hiérarchies de valeur favorisant les professions de service (préposés du courrier ou de nos déchets, soignants, paysans, éleveurs locaux...) trouvent enfin la place qui leur est due. En tant que citoyens, que consommateurs, notre rôle est essentiel et notre carte bleue peut compléter notre bulletin de vote!

Lyliane