Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/07/2020

La Chine prend des mesures anti-pollution...

C'est vrai la Chine reste le premier pollueur de la planète et le premier émetteur de gaz à effet de serre. Et pourtant, le pays a fait de l'écologie et de l'environnement l'une de ses priorités. Un paradoxe quand on pause ces deux affirmations sur le papier.
Il y a quelques années le pays a pris conscience qu'il devait partir en guerre contre la pollution. « Nous devons établir fermement ce concept de civilisation écologique socialiste. Développer une relation harmonieuse entre l'Homme et la nature et tout faire pour protéger l'environnement pour les futures générations », avait alors déclaré le président chinois Xi Jinping.
Cette année, malgré la crise du coronavirus, le ministère chinois des Finances va affecter près de 52 milliards d'euros à l'écologie et la protection de l'environnement en 2020. Dans ce cadre, le pays vient de présenter un grand plan de protection écologique pour les quinze prochaines années.
60 % des zones humides sous protection
L'objectif est d'étendre sa couverture forestière à 26 % et de contrôler 75 % des terres sablonneuses récupérables. La superficie des forêts naturelles sera maintenue à 200 millions d'hectares et 60 % des zones humides seront sous protection. En outre, plus d'un tiers des côtes naturelles du pays seront intouchables.
D'après le ministère des Richesses naturelles, au cours des dernières décennies, la Chine a construit 2 750 réserves naturelles couvrant 1,47 million de kilomètres carrés, représentant 15 % de la superficie du pays. En août dernier, l'Administration nationale des forêts et prairies a annoncé que la couverture forestière de la Chine avait grimpé de 12 % dans les années 1980 à 22,9 % l'année dernière.
Neuf grands projets de protection écologique seront promus au cours des 15 prochaines années, couvrant de nombreuses régions du pays, notamment le fleuve Yangtsé, le fleuve Jaune, la zone forestière du nord-est de la Chine et le plateau Qinghai-Tibet, ainsi que la région de Greater Bay Area Guangdong-Hong Kong-Macao. Cependant, a noté Wu Xiao, directeur du département chargé de l'agriculture et de l'économie rurale à la Commission, les défis restent importants car certaines régions « sacrifient l'environnement pour stimuler la croissance économique à court terme ».
« Protéger les ressources en eau »
En réalité, le pays semble avoir pris conscience que les ressources comme l'eau doivent être maîtrisées. « Notre défi est de protéger les ressources en eau du pays. Un système à solutions multiples doit être construit avec une plus grande implication du nouveau support technologique », a ajouté Wu Xiao.
Aux termes du plan, la Chine affirme qu'elle possédera au moins 18 % de l'espace territorial du pays en tant que réserve naturelle d'ici 2035.
Malgré tout, la Chine reste avec sa base industrielle le plus gros pollueur de la planète. La crise du coronavirus en est une parfaite illustration.
Un rapport publié le 18 mai par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) montre que la pollution en Chine vient de remonter, quelque temps après le déconfinement et en pleine reprise des activités économiques. Et le constat est d'autant plus inquiétant que les niveaux sont plus élevés qu'avant le confinement.
Pollution actuellement plus élevée qu'en 2019
« Ces 30 derniers jours, les niveaux de polluants dangereux pour la santé en Chine ont excédé les concentrations enregistrées à la même époque l'année dernière, pour la première fois depuis le début de la crise Covid-19 », annonce le CREA. La pollution est donc actuellement plus élevée qu'à la même période en 2019.
Ce rebond des émissions provient essentiellement de l'industrie lourde. Ainsi, la fabrication de ciment a augmenté de 4 % par rapport à 2019, même constat et même chiffre pour la fabrication de métaux. La production d'acier est également significativement élevée. Ce regain de pollution qui n'avait pas été atteint depuis 2018 concerne moins des zones urbaines, pour l'instant, que des zones industrielles où l'on retrouve des centrales électriques et à charbon.
Enfin, ce rapport montre que si le volume global de transport reste plus faible que l'année précédente, les transports publics vont être délaissés, pendant quelque temps encore, au profit des voitures et deux-roues motorisés, en raison des risques de transmission du coronavirus. Ce changement de pratique pourrait se refléter dans la pollution des zones urbaines, indépendamment du problème de la reprise économique.
Selon Le Parisien - Le Parisien - samedi 13 juin 2020