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17/09/2015

Enseigner en zone d'éducation prioritaire...

 

Dimanche 13 septembre 2015, j'ai pu voir en soirée l'émission Zone Interdite dont le sujet était: «Etre prof à Marseille». Ce reportage de Flore Martin présenté par Wendy Bouchard nous faisait pénétrer dans plusieurs classes (dont une classe relais, une Segpa) du Collège Jean Moulin, établissement classé R.E.P. car situé dans les quartiers Nord de Marseille. Au sein de l'établissement et au long de plusieurs mois, les équipes de télé ont pu filmer l'ambiance générale des cours, de la cantine, des interclasses et interviewer plusieurs personnes (Principal, C.P.E., professeurs, élèves). La plupart des jeunes de toutes nationalités loge dans des tours délabrées, un quartier pauvre et déshérité et beaucoup ont des difficultés de lecture et d'écriture. L'absentéisme des élèves est fréquent et chaque matin, les surveillants essayent de les «raccrocher»...

 

Pourtant, dans ce contexte difficile, l'équipe éducative fait corps et montre un engagement sans faille. Non seulement ils ont à cœur de faire émerger les meilleurs éléments (deux élèves boursiers ont été pris au Lycée Militaire d'Aix en Provence), mais ils s'investissent personnellement auprès des élèves décrocheurs, des plus faibles, afin de les encourager. Leur stratégie est simple: présence bienveillante et discipline rigoureuse, car ces jeunes ont besoin de repères adultes. Les résultats semblent tout à fait payants! Que ce soit dans les conflits entre élèves, dans le travail scolaire, dans la cour, à la cantine, tous assurent le «bien vivre ensemble». Il faut dire que les surveillants viennent des Quartiers Nord et connaissent tous les élèves, que le Principal du Collège mange à la cantine et que la CPE n'hésite pas à circuler dans les couloirs, à recevoir les parents!

 

A la fin du reportage, nous avons même assisté à un voyage à Paris organisé par Anne Sophie, la prof de français d'une classe de Segpa. Emmener à deux enseignantes confiantes et motivées 20 élèves n'ayant jamais voyagé en train vers la capitale, les faire circuler en métro dans Paris a été une véritable réussite. En effet ces «exclus» se sont très bien conduit et ils ont apprécié de visiter les monuments du pays( Notre Dame, Tour Eiffel, parvis de l'Elysée...), de faire un tour de bateau mouche sur la Seine, comme des touristes ordinaires. Leurs familles, il faut le préciser, avaient versé une participation à leur portée et avaient été impliquées dans le projet.

 

Peu à peu, ces jeunes ont changé leur regard sur la France, ce pays d'accueil de leurs aînés, dans auquel jusqu'ici ils ne se sentaient pas complètement appartenir. Ils ont même su remercier avec cœur leurs enseignantes disponibles et positives... Le clou du reportage a été lorsque le chef d'établissement reçut les résultats du C.F.G et du Brevet de son collège: 78% d'élèves reçus! Un taux record dans ce type d'établissement et la démonstration qu'un investissement de tous peut à la longue porter des fruits!

 

Aussi, serions nous bien inspirés de cesser de critiquer les enseignants de nos enfants, de nos jeunes adolescents, car ils font de leur mieux avec les moyens à leur disposition. Et également pourrions nous tirer un enseignement de ce reportage, qui montre comment tout le personnel de l'Education Nationale peut être, à condition de s'y investir, facteur d'éducation et d'intégration pour nos élèves, même les plus en difficulté.

Lyliane

10/03/2015

Etre femme aujourd'hui dans le monde...

 

Deux jours après le 8 mars, journée consacrée aux femmes, je voudrais faire le point avec vous concernant le statut des femmes dans notre pays et partout dans le monde. Étant moi-même de sexe féminin et à la retraite, je reconnais que je n’ai peut-être pas le recul nécessaire. Toutefois il me semble intéressant de tenter de faire le tour de la question.

 

Certes, si le genre humain est divisé en deux polarités différentes, il n’est écrit nulle part que l’une doit dominer l’autre. Pourtant, la force physique, la différence de nature et les aléas liés à la procréation, - à part quelques sociétés matriarcales dont les fameuses amazones-, depuis les débuts de l’humanité semblent avoir permis à l’homme de régner en maître.

 

J’en veux pour preuve la polygamie masculine qui existe encore en de nombreux points du globe, les procès pour sorcellerie de certaines femmes libres au Moyen-Age, les mariages arrangés par les parents, parfois depuis l’enfance, sans tenir compte des sentiments, les professions interdites aux femmes pendant des siècles, la répudiation des épouses rebelles ou infertiles, la lapidation en cas d’adultère féminin, le port du voile obligatoire jusqu’aux différences de salaires, au droit de vote conquis tardivement et à la difficulté à obtenir la parité en politique de nos jours…

 

Le mouvement féministe quant à lui a tenté de réveiller les consciences et d’amorcer l’émancipation des femmes. Dans notre pays, Simone de Beauvoir, Simone Weil notamment se sont engagées afin que les femmes puissent décider de leurs maternités éventuelles et disposer librement de leur corps. Nous leur devons beaucoup pour avoir ouvert la voie au droit de choisir notre propre vie et pour avoir milité en faveur de l’IVG. qui confère à la femme la maîtrise de la procréation.

 

Les rôles traditionnellement sexués (hommes à l’extérieur, femmes à la maison) se sont peu à peu équilibrés dans la sphère sociale et familiale. Il existe certes dans nos sociétés des femmes désireuses de rester à la maison afin d’élever leurs enfants, mais elles ne sont plus obligées de se marier en cas de grossesse comme c’était le cas dans ma jeunesse. Faire carrière ou mener une vie aventureuse leur est également possible. En politique, dans les entreprises, elles peuvent montrer leurs compétences, tenir leur place et faire preuve d’autorité.

 

Toutefois n’oublions pas que ces belles avancées ne sont pas universelles. Je rentre d’un voyage de 10 jours en Inde du Nord. J’ai rencontré des femmes belles, intelligentes et très courageuses, qui portent sur des kilomètres chaque jour de l’eau au foyer, nourrissent les animaux comme leur famille et souvent leur belle- famille. Aucune ne peut tenir un commerce, très peu conduisent un véhicule et si elles ne cachent pas systématiquement leur visage, il n’y a pas si longtemps, à la mort de leur époux elles devaient se jeter dans les flammes!

 

J’ai appris qu’actuellement encore, grâce aux échographies, beaucoup de familles indoues préfèrent supprimer les fœtus de sexe féminin. Ces mêmes familles achètent un uniforme et envoient seulement leurs fils en classe, tout en gardant leurs filles à la maison pour les aider au ménage ou pour les confier à des temples. Sans parler des castes sociales encore présentes dans les esprits, qui les obligent à rester dans leur petit monde clos. Les pères choisissent encore les maris de leurs filles, en fonction de la dot à verser. Et il y a fort peu de temps que les femmes ou jeunes filles violées peuvent porter plainte contre leurs agresseurs. Et en Inde comme dans beaucoup de pays on ne montre pas ses bras et on se baigne en sari…

 

Bref, au lieu de voir ce qui n’est pas encore parfait dans notre société, regardons plutôt le chemin parcouru depuis une cinquantaine d’année et réjouissons nous des avancées importantes dont nous bénéficions. Chez nous, où la liberté, l’individualité sont des valeurs essentielles, nous vivons un grand pas vers l’égalité des sexes, à laquelle nous aspirons.

 

Je pense parfois à la jeune Malala au Pakistan, qui lutte pour que les filles de son pays puissent aller à l’école et trouvent leur autonomie. Ce sera certainement un long chemin !

 

Néanmoins gardons nous de nous comparer à des femmes d’autres cultures, où les notions de respect de règles religieuses, la croyance dans un déterminisme humain les maintient dans ce que nous ressentons comme une oppression. La plupart m’ont paru heureuses de leur vie de famille et du groupe dans lequel elles évoluent. Pensons tout de même avec compassion à celles – et il y en a en Tunisie, en Iran et ailleurs- qui cherchent à se libérer du joug de leurs pères ou de leurs époux, qui n’ont pas le droit d’étudier, de conduire et qui vivent mal le confinement à la maison entre tâches ménagères et nourriture aux enfants. J’ai bon espoir qu’un jour prochain, comme nous, celles-ci  trouveront leur chemin de libération et de respect, afin de pouvoir suivre leurs vrais désirs.

 

Enfin, mes convictions profondes et mes ressentis à propos du masculin et du féminin mefont croire que l’unité en soi ne peut s’accomplir qu’en mettant en pratique une troisième voie: celle du féminin sacré, source de vie, qui nous fait peu à peu accepter notre fragilité, notre sensibilité, notre douceur, notre réceptivité et nous en remettre silencieusement à des réalités profondes au-delà des apparences, quel que soit notre sexe d’origine.

 

Lyliane 

06/02/2015

Que pouvons nous transmettre aux jeunes générations?

 

J’ai grandi dans une famille de la classe moyenne, de tradition catholique, où les enfants devaient le respect à leurs aînés. De plus, personne ne gaspillait le pain ou quoi que ce soit, sans doute à cause des années de privations pendant la seconde guerre mondiale…

 

Si je regarde autour de moi aujourd’hui, je vois beaucoup de femmes seules avec des enfants, des familles recomposées ou pas et des liens distendus entre les générations. Le travail des femmes et  la crise économique ajoutent aux difficultés pour rester en contact, pour surmonter les difficultés matérielles des uns et des autres.

 

Aux Restos du Cœur, où je fais du bénévolat, je côtoie des retraités qui ne veulent pas que leurs enfants, leurs voisins sachent qu’ils sont démunis. De même certaines familles en grande difficulté hésitent à demander de l’aide à leurs parents.

 

Je m’aperçois également que beaucoup se sont laissés gagner par des besoins crées par la mode ou la publicité. On nous demande des lingettes, des machines à café, des survêtements de marque, des produits d’entretien particuliers, là où savons, simples filtres, survêtements classiques ou liquides détergents pourraient suffire. Ne parlons pas des divers appareils électroniques que chacun croit qu’il doit posséder pour être heureux, pour exister.

 

Je pense de ce fait que nous les aînés pourrions déjà enseigner à nos enfants et petits enfants à garder leur bon sens, à faire des petites tâches faciles de leurs mains (carottes, fromage râpé ), à ne pas jeter le pain sec mais à redécouvrir pain perdu et puddings par exemple et à faire la différence entre l’essentiel et le superflu, quand il y a des problèmes financiers.

 

Avec mon petit fils, très gâté matériellement, je parle de temps à autre des enfants du monde rencontrés au cours de mes voyages, qui n’ont pas accès à l’eau potable, à l’école. J’essaie de lui apprendre à respecter le travail d’autrui, à ranger correctement ses affaires, à parler avec respect aux adultes comme aux camarades.

 

La transmission des savoirs faire me semble aussi intéressante, que ce soit en cuisine, dans le bricolage, le jardinage. Ne redécouvre-t-on pas les plats faits maison après l’engouement pour ce que l’on nomme « la malbouffe » ? En tant que grand-mère, je couds des boutons, je répare un ourlet, je donne des recettes pour les jours de fête, lorsqu’on fait appel à mes services

 

J’aime aussi, avec les enfants, inventer des histoires, des pièces de théâtre, proposer des jeux simples, sans matériel, des dessins pour les moments de solitude. Aux adultes proches de moi, je préfère suggérer des sorties en forêt où l’on marche au grand air plutôt que de les voir passer du temps sur une console de jeux, devant la télévision ou les oreilles coiffées d’un casque.

 

Enfin, les temps ayant changé, je ne compte pas sur mes proches pour ma vieillesse, ni pour mes funérailles. J’essaie d’anticiper, de prévoir.  Car je considère que nous devons nous responsabiliser. En effet, je sais que rares sont les personnes qui gardent leurs aînés à la maison, lorsqu’ils ne sont plus valides.

 

Bref, de nos jours, sans passer pour rabat joie ou ringard, il me semble que les personnes plus âgées ont malgré tout encore des choses à transmettre aux jeunes générations. Avant tout peut-être que la sphère matérielle ne devrait pas prendre le pas sur les liens du cœur… Du moins, c’est ce que je crois personnellement !

 

Lyliane

 

 

 

 

 

 

01/01/2015

Le peuple animal

 

 Une lecture et un bel appel à compassion envers nos frères animaux

                  Aimer et respecter les animaux…

 

J’ai été particulièrement touchée par le livre du Docteur Tal Schaller intitulé « Rétablir l’harmonie avec le peuple animal » paru aux éditions Lanore. Je connaissais cet homme, à la dimension spirituelle évidente à mes yeux, pour d'autres ouvrages.

 

Cette lecture m’a fait revivre énormément de beaux moments, avec des chats notamment, bien qu’aujourd’hui je me sente également fort reliée aux oiseaux qui peuplent mon jardin. Leurs chants joyeux, leurs allées et venues dans les arbres me réjouissent le cœur !

 

Dans nos sociétés occidentales, nous sommes nombreux en effet à vivre en compagnie d’animaux domestiques. La plupart ont été choisis avec amour, certains ont été recueillis et ils vivent paisiblement choyés par des familles aimantes. Pour nos enfants, ce sont souvent d’excellents compagnons de jeux. Je connais des personnes seules qui apprécient grandement de pouvoir parler à un chien ou un chat, d’avoir à nourrir un petit animal. La dimension appelée « thérapeutique » d’un contact avec chevaux, chèvres, dauphins ou chiens n’est plus à démontrer, notamment pour les autistes, les personnes déprimées ou malades. Pas plus que les services rendus par les chiens - guides pour aveugles, les chiens sauveteurs dans les cas d’avalanches ou de séismes…

 

Néanmoins, j’ai pris conscience qu’il n’y a pas si longtemps encore, on tuait les bébés phoques sur la banquise, on chassait la baleine pour nos besoins ou même pour le « fun ». Des associations ont lutté pour le faire savoir et pour que cela cesse. Mais que dire des massacres toujours actuels envers les grands singes, pour récupérer les cornes des rhinocéros ou des éléphants, des chasses aux requins, pour leur enlever à vif leurs ailerons ? Sans oublier tous les autres : les animaux de laboratoires, poules, dindes, canards élevés en batteries ou gros gibier chassé en une forme de sport de loisirs.

 

Tout cela m’a amenée à réaliser que, pour beaucoup d’êtres humains encore, l’animal, qu’il soit domestique ou sauvage, est considéré comme un être inférieur, un bien à notre disposition…Le Docteur Christian Tal Schaller insiste sur l’amour inconditionnel et la joie de vivre de nos animaux domestiques, qui sont des êtres vivants sensibles comme nous. Il dit que nous pourrions peut-être même apprendre des leçons de vie en les regardant exister à nos côtés ou en pleine nature. Ils sont en effet bien ancrés dans le  présent, libres et spontanés; ils portent le même instinct de survie que nous dans les gênes.

 

Notre cerveau droit, si nous le laissions prendre le pas sur notre mental rationnel, pourrait nous y aider. Nous verrions alors que nous appartenons aussi à ce peuple et nous lâcherions toute prétention à nous croire supérieurs à lui. L’embryon humain ne prend il pas tout d’abord la forme d’un poisson, puis d’un reptile et d’un mammifère avant de devenir un petit d’homme ? Un parallèle est établi au fil des pages entre le jeune enfant et l’animal. Tout cela afin de nous inciter à avoir envers lui le même respect etla même compassion.

 

L’auteur rappelle que le mot « animal » étymologiquement vient du latin « anima » qui signifie « principe de vie, souffle, âme, être vivant ». Il semble donc bien que les animaux soient comme nous doués d’une âme sensible, même si nous nous en distinguons par notre mental.

 

Je ne suis pas de celles qui laisserait les vaches ou les singes errer partout à leur guise en les considérant comme sacrés, car ce n’est pas ma culture, bien que je respecte la philosophie de vie des hindous. Je ne prétendrais pas non plus que "l’animal serait meilleur que l’être humain et qu’il ne nous décevrait jamais", comme je l’entends dire parfois. Toutefois, il me semble effectivement qu’une harmonie, un équilibre sont à trouver entre toutes nos façons d’agir envers les animaux.

 

Et je me pose la question suivante: afin de devenir de plus en plus responsables envers toutes formes de vie, n’aurions nous pas, nous les êtres humains, à passer par davantage de respect à l’égard du peuple animal ?

 

Lyliane