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27/10/2015

Connaissez-vous Amma?

 

Cette femme indienne de 62 ans, dont le nom d'origine est Sudhamani, est considérée par certaines personnes comme «une sainte qui embrasse». Elle paraît en effet incarner l'amour universel à travers son «darshan» ou rencontre avec un sage par une étreinte et ses enseignements dans lesquels elle prône l'amour du prochain, le renoncement au mental dominant et aux valeurs matérialistes.

 

Pour son éditrice, Anne Ducrocq, qui vient de publier: «Tout est en vous, paroles d'Amma», sa vie serait son seul message: tout donner et se donner à soi-même. Amma veut dire «mère» dans la langue du Kérala. Cette femme nous incite en quelque sorte à laisser parler notre cœur, à nous laisser aller comme des enfants dans ses bras. Cela correspondrait, selon certains observateurs, à un retour en force dans nos sociétés d'un culte du féminin sacré, de la mère divine...

 

Amma, qui vit dans un ashram mais voyage beaucoup à travers le monde, récolte énormément de fonds par le réseau d'organisations humanitaires qu'elle a crées:«Embracing the world». Elle distribuerait 10 millions de repas par an et fournirait 100 000 logements aux sans abri. Ses organisations investiraient également dans des projets d'éducation et de santé.

 

Je n'ai jamais rencontré Amma, qui vient de temps à autre pourtant dans ma région du sud de la France, mais je connais un peu le nord de l'Inde et l'hindouisme. Néanmoins, je préfère m'appuyer sur les avis de quelques spécialistes de l'Inde, comme le psychiatre et médecin, Jacques Vigne, qui souligne le fait que, contrairement à d'autres sages de son pays, Amma soignerait son image. Elle ferait notamment éliminer du Net tout information qui n'irait pas dans son sens... Par ailleurs, dans le prochain film de C. Lelouch, qui sortira début décembre:«Un+une», Amma apparaitraît comme une guest star...

 

Quoi qu'il en soit, que l'on considère Amma comme une femme d'affaire ou comme une super maman qui soigne par des câlins, il faut reconnaître que cette femme ne laisse pas indifférent et mobilise des foules. L'essentiel ne serait-il pas d'aider nos concitoyens à changer leur rapport au monde et à l'autorité en y introduisant davantage d'affectif et d'émotionnel? Si vous avez vécu une expérience spirituelle sur le support d'Amma, merci de nous en faire bénéficier!

Lyliane

 

10/03/2015

Etre femme aujourd'hui dans le monde...

 

Deux jours après le 8 mars, journée consacrée aux femmes, je voudrais faire le point avec vous concernant le statut des femmes dans notre pays et partout dans le monde. Étant moi-même de sexe féminin et à la retraite, je reconnais que je n’ai peut-être pas le recul nécessaire. Toutefois il me semble intéressant de tenter de faire le tour de la question.

 

Certes, si le genre humain est divisé en deux polarités différentes, il n’est écrit nulle part que l’une doit dominer l’autre. Pourtant, la force physique, la différence de nature et les aléas liés à la procréation, - à part quelques sociétés matriarcales dont les fameuses amazones-, depuis les débuts de l’humanité semblent avoir permis à l’homme de régner en maître.

 

J’en veux pour preuve la polygamie masculine qui existe encore en de nombreux points du globe, les procès pour sorcellerie de certaines femmes libres au Moyen-Age, les mariages arrangés par les parents, parfois depuis l’enfance, sans tenir compte des sentiments, les professions interdites aux femmes pendant des siècles, la répudiation des épouses rebelles ou infertiles, la lapidation en cas d’adultère féminin, le port du voile obligatoire jusqu’aux différences de salaires, au droit de vote conquis tardivement et à la difficulté à obtenir la parité en politique de nos jours…

 

Le mouvement féministe quant à lui a tenté de réveiller les consciences et d’amorcer l’émancipation des femmes. Dans notre pays, Simone de Beauvoir, Simone Weil notamment se sont engagées afin que les femmes puissent décider de leurs maternités éventuelles et disposer librement de leur corps. Nous leur devons beaucoup pour avoir ouvert la voie au droit de choisir notre propre vie et pour avoir milité en faveur de l’IVG. qui confère à la femme la maîtrise de la procréation.

 

Les rôles traditionnellement sexués (hommes à l’extérieur, femmes à la maison) se sont peu à peu équilibrés dans la sphère sociale et familiale. Il existe certes dans nos sociétés des femmes désireuses de rester à la maison afin d’élever leurs enfants, mais elles ne sont plus obligées de se marier en cas de grossesse comme c’était le cas dans ma jeunesse. Faire carrière ou mener une vie aventureuse leur est également possible. En politique, dans les entreprises, elles peuvent montrer leurs compétences, tenir leur place et faire preuve d’autorité.

 

Toutefois n’oublions pas que ces belles avancées ne sont pas universelles. Je rentre d’un voyage de 10 jours en Inde du Nord. J’ai rencontré des femmes belles, intelligentes et très courageuses, qui portent sur des kilomètres chaque jour de l’eau au foyer, nourrissent les animaux comme leur famille et souvent leur belle- famille. Aucune ne peut tenir un commerce, très peu conduisent un véhicule et si elles ne cachent pas systématiquement leur visage, il n’y a pas si longtemps, à la mort de leur époux elles devaient se jeter dans les flammes!

 

J’ai appris qu’actuellement encore, grâce aux échographies, beaucoup de familles indoues préfèrent supprimer les fœtus de sexe féminin. Ces mêmes familles achètent un uniforme et envoient seulement leurs fils en classe, tout en gardant leurs filles à la maison pour les aider au ménage ou pour les confier à des temples. Sans parler des castes sociales encore présentes dans les esprits, qui les obligent à rester dans leur petit monde clos. Les pères choisissent encore les maris de leurs filles, en fonction de la dot à verser. Et il y a fort peu de temps que les femmes ou jeunes filles violées peuvent porter plainte contre leurs agresseurs. Et en Inde comme dans beaucoup de pays on ne montre pas ses bras et on se baigne en sari…

 

Bref, au lieu de voir ce qui n’est pas encore parfait dans notre société, regardons plutôt le chemin parcouru depuis une cinquantaine d’année et réjouissons nous des avancées importantes dont nous bénéficions. Chez nous, où la liberté, l’individualité sont des valeurs essentielles, nous vivons un grand pas vers l’égalité des sexes, à laquelle nous aspirons.

 

Je pense parfois à la jeune Malala au Pakistan, qui lutte pour que les filles de son pays puissent aller à l’école et trouvent leur autonomie. Ce sera certainement un long chemin !

 

Néanmoins gardons nous de nous comparer à des femmes d’autres cultures, où les notions de respect de règles religieuses, la croyance dans un déterminisme humain les maintient dans ce que nous ressentons comme une oppression. La plupart m’ont paru heureuses de leur vie de famille et du groupe dans lequel elles évoluent. Pensons tout de même avec compassion à celles – et il y en a en Tunisie, en Iran et ailleurs- qui cherchent à se libérer du joug de leurs pères ou de leurs époux, qui n’ont pas le droit d’étudier, de conduire et qui vivent mal le confinement à la maison entre tâches ménagères et nourriture aux enfants. J’ai bon espoir qu’un jour prochain, comme nous, celles-ci  trouveront leur chemin de libération et de respect, afin de pouvoir suivre leurs vrais désirs.

 

Enfin, mes convictions profondes et mes ressentis à propos du masculin et du féminin mefont croire que l’unité en soi ne peut s’accomplir qu’en mettant en pratique une troisième voie: celle du féminin sacré, source de vie, qui nous fait peu à peu accepter notre fragilité, notre sensibilité, notre douceur, notre réceptivité et nous en remettre silencieusement à des réalités profondes au-delà des apparences, quel que soit notre sexe d’origine.

 

Lyliane