08/09/2015
De la Fondation Nicolas Hulot, information sur la Mer d'Aral...
Considérée comme l’une des plus grandes catastrophes écologiques de tous les temps, la disparition du quatrième plus grand lac salé au monde, à cheval sur le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, a des conséquences dramatiques sur les populations de ces deux pays.
Economie sinistrée, mortalité infantile galopante, salinité de l’eau entraînant une multiplication des maladies rénales… Les conséquences de l’asséchement de la mer d’Aral sont multiples et dramatiques.
En cause, l’activité humaine, en particulier le développement par les soviétiques de la culture intensive du coton, hautement consommatrice en eau.
En 1960, les Soviétiques ont décidé de cultiver les vastes steppes du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan. Objectif : transformer les steppes désertiques en champs de coton et de blé. Ils ont alors détourné une partie des fleuves pour irriguer leurs cultures et ont ainsi privé la mer d’Aral de 20 à 60 km3 d’eau, chaque année. En 1970, la mer d’Aral avait déjà perdu 9/10e de sa surface. Résultat : son taux de salinité a grimpé et des millions de poissons sont morts suite à l’assèchement.
Aujourd’hui, en dépit d’un plan de sauvetage international, la mer d’Aral est condamnée à disparaître dans sa partie ouzbèque et le coût indirect de cette catastrophe écologique se compte en centaines de millions de dollars.
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Les vingt-huit espèces endémiques de poissons du lac ont disparu, tuées par les quantités colossales de pesticides accumulées au fond du bassin.
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De plusieurs centaines de milliers de tonnes de poissons pêchés dans les années cinquante, les prises dans la partie sud de la mer avoisinent ces dernières années 4 000 tonnes.
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La communauté des pêcheurs qui comptait environ 60 000 personnes s’est dispersée et les villages ont été abandonnés. Mouniak, au Karakalpakstan, jadis port de pêche de 40 000 habitants se retrouve aujourd’hui au milieu des terres et a perdu les trois quarts de sa population.
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La diminution de la mer d’Aral a eu une incidence sur le climat, devenu plus continental.
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La période de végétation ne dure plus en moyenne que 170 jours par an. La salinité des sols et la poussière ont contribué à réduire la faune sauvage, mais également l’élevage car les aires de pâturages ont diminué de 80 % et la production de fourrage de moitié.
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Aujourd’hui, les kolkhozes sont à l’abandon , 80 % de la population active est au chômageet vit des maigres subsides du gouvernement.
Les conséquences sanitaires sont également dramatiques :
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5 millions de personnes sont touchées par la pollution aux pesticides emmenés par les sables du fonds de la mer d’Aral ;
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l’eau potable contient 4 fois plus de sel que la limite recommandée par l’OMS avec pour conséquence la multiplication des maladies rénales, des diarrhées et des cancers de l’œsophage ;
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La tuberculose a atteint des proportions endémiques ;
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90% des femmes souffrent d’anémie ;
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la mortalité infantile est 4 fois supérieure à la moyenne des pays de la CEI (Communauté des Etats Indépendants) et 7 fois supérieure à la moyenne américaine.
La catastrophe de la mer d’Aral illustre les conséquences dramatiques de la désertification pour la survie des populations.
C’est l’un des enjeux majeurs auxquels devront répondre les 195 pays réunis lors de la COP21 à Paris en décembre. Espérons que des solutions au niveau mondial seront vite apportées!
13:08 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ECONOMIE, L'EAU ET LA MER, NATURE ET ENVIRONNEMENT | Tags : désertification, mer d'aral, pollution, conséquences de l'assèchement | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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