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07/01/2015

Fleurir son potager, quelle bonne idée pour sortir des habitudes!!

 

Fleurir son potager, quelle bonne idée !

J’ai commencé à penser que je pouvais fleurir mon potager grâce à un artichaut oublié, qui s’était mis à s’épanouir en une superbe fleur d’un bleu d’azur. C’était tellement beau ! J’ai donc acheté des graines et je me suis occupée de fleurir les bordures de mon jardin avec de la bourrache et des œillets dinde. Quelle douce harmonie ce bleu pâle et cet orange parmi la verdure!

 

Certes, les aromatiques comme la sauge, le thym, le romarin de ci de là, donnaient à certaines époques de belles touches de couleur, mais cela restait discret, cantonné à quelques espaces ! J’avais même eu quelques pieds de tournesol qui avaient fleuri sur le compost…

 

Il m’a fallu néanmoins une journée de formation sur les plantes sauvages dans la région de Puget - Théniers (petite ville de l'arrière pays niçois) pour m’apercevoir que ces mélanges de fleurs et de légumes avaient bien d’autres fonctions : une fonction mellifère tout d’abord pour abeilles et papillons mais aussi une fonction protectrice envers les plantes potagères, car  les parasites (pucerons …) au lieu de coloniser les seuls légumes vont croquer les fleurs odorantes et tendres à leur portée ou se réfugier sous leurs feuilles. Plus besoin de vaporiser quoi que ce soit! Bref, j'ai appris comment laisser faire la nature et dynamiser ses élans!

 

J’ai découvert également que certaines fleurs sont comestibles : fleurs de lavande, de capucine, boutons de câpre, physalis etc…Aussi, bien loin de les ranger tantôt dans le rayon utilitaire du potager, tantôt parmi les « plantes ornementales », ai-je considéré que fleurs et légumes pouvaient bénéficier de leur proximité, de leur symbiose. Depuis, je m’amuse à mêler des capucines aux fraises du jardin, de piquer entre les pieds de tomates des œillets d’inde.

 

Je me suis aperçue également que dans un jardin rien n’est séparé. Mon arbousier par exemple avec ses grappes de fleurs blanches épanouies dés le début janvier aide les bourdons à passer l’hiver. Et que dire des feuilles tombées sur le sol en abondance sous le cerisier et les pruniers qui fournissent une litière protectrice pour les légumes racines…

 

Ce faisant, mon cerveau droit peu à peu prend le dessus, le gauche cessant de ranger en catégories, d’étiqueter les gens comme les objets. Et je m’en réjouis ! Car j'avais une fâcheuse tendance à la routine et au conformisme. 

 

Peut-être pourrons nous un jour prochain, comme j’ai pu le faire dans mon propre jardin, nous comporter envers les autres comme envers des êtres différents mais complémentaires.

 

Le beau et le bon, l’utile et le décoratif, l’homme et la femme, l’humain et l’animal, ces mots n'auraient plus le même sens, un sens séparatif, susceptible de les opposer. Tous seraient alors tout simplement issus de graines différentes, donnant des êtres vivants qui pourraient vivre côte à côte, cohabiter en paix…

 

Je demeure avec ces images et avec cet espoir au cœur, que je vous communique sur ce blog pour les partager avec vous!                 

 

Lyliane 

 

27/12/2014

La joie de pouvoir cultiver son jardin...

 

 

              La joie de pouvoir cultiver son jardin…

  Même en hiver, comme il est plaisant de voir tomber les dernières feuilles rousses de la vigne, de contempler la nature dans son plus simple appareil !

Et puis les occupations ne manquent pas : penser à mettre de la graisse et des graines pour les oiseaux, arroser le compost, empaqueter le tronc des bananiers, des plus jeunes citronniers, tailler les iris. Une dernière rose blanche me réjouit le cœur et je passe devant avec bonheur ! Je vois même déjà poindre quelques bulbes sous les feuilles qui recouvrent le sol. Comme quoi la vie est bien là,  discrète et prête à répondre aux injonctions du calendrier…

  J’ai encore devant l’entrée une courge rebondie qui me rappelle les récoltes automnales. Les artichauts commencent à s’étoffer. Je me dis qu’il va falloir acheter de l’engrais organique pour le jardin, où le compost ne suffit plus, du terreau pour les plates - bandes car il faudra penser à nourrir la terre. Bref, un jardin me met en relation avec le cycle des saisons, m’occupe les mains, les yeux et l’esprit.

   Je ne fais plus des travaux de force, ayant la chance d’avoir à mon service un jeune homme dévoué pour cela. Je lui confie mon jardin avec confiance, car il connaît mes moindres désirs à ce sujet : pas de produits toxiques pour les oiseaux et les insectes, la priorité aux fleurs et aux fruits ! Et lui, en  retour, me prodigue des conseils, me suggère de bénéfiques améliorations.

    Au début de son emploi quelques heures à mon service, j’étais effrayée de le voir tant tailler dans les figuiers, les oliviers, la vigne et même les rosiers ! C’était un peu comme si on me  « coupait les ailes » ! Très rapidement, j’ai compris que cela aussi fait partie de la vie : savoir couper le bois mort, ce qui ne portera plus de fruits ! Et j’ai réalisé, après élagage, que les arbres s’en portent mieux !

     Aussi, le plus longtemps possible, je vais essayer de garder le lien avec mon jardin, car il m’apporte l’ancrage nécessaire dans « l’ici et maintenant », le bonheur de voir à chaque saison se dérouler la vie dans la nature, la chance de pouvoir faire des sortes de parallèles avec ma propre existence…

      En résumé, ce jardin reflète à mes yeux toute la joie du monde vivant. Il me rappelle à chaque instant qu’il ne faut pas rêver à un paradis perdu, un eden plus ou moins illusoire, mais qu'il serait bon de faire de nos jardins, de la terre qui nous entoure, des lieux de vie bénéfique à partager.

    Je sens aussi qu’il me revient de veiller sur ce jardin, dont je suis la gardienne, comme je le ferai pour un enfant, dont parfois j’aurais tendance à oublier les vrais besoins.

       Je crois réellement qu’en prenant de l’âge, s’occuper d’un balcon, d’un jardin aide à comprendre et à accepter le cycle naturel de vie, dont nous faisons partie. Veillir, ne serait-ce pas entrer dans le cycle de l'hiver? Alors nous nous sentirons en paix, ne vivrons plus autant de décalage avec les jeunes générations, de regrets du passé, mais ce deviendra vraiment un abandon confiant à ce qui est !

         Lyliane (27/12/2014)