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27/12/2014

La joie de pouvoir cultiver son jardin...

 

 

              La joie de pouvoir cultiver son jardin…

  Même en hiver, comme il est plaisant de voir tomber les dernières feuilles rousses de la vigne, de contempler la nature dans son plus simple appareil !

Et puis les occupations ne manquent pas : penser à mettre de la graisse et des graines pour les oiseaux, arroser le compost, empaqueter le tronc des bananiers, des plus jeunes citronniers, tailler les iris. Une dernière rose blanche me réjouit le cœur et je passe devant avec bonheur ! Je vois même déjà poindre quelques bulbes sous les feuilles qui recouvrent le sol. Comme quoi la vie est bien là,  discrète et prête à répondre aux injonctions du calendrier…

  J’ai encore devant l’entrée une courge rebondie qui me rappelle les récoltes automnales. Les artichauts commencent à s’étoffer. Je me dis qu’il va falloir acheter de l’engrais organique pour le jardin, où le compost ne suffit plus, du terreau pour les plates - bandes car il faudra penser à nourrir la terre. Bref, un jardin me met en relation avec le cycle des saisons, m’occupe les mains, les yeux et l’esprit.

   Je ne fais plus des travaux de force, ayant la chance d’avoir à mon service un jeune homme dévoué pour cela. Je lui confie mon jardin avec confiance, car il connaît mes moindres désirs à ce sujet : pas de produits toxiques pour les oiseaux et les insectes, la priorité aux fleurs et aux fruits ! Et lui, en  retour, me prodigue des conseils, me suggère de bénéfiques améliorations.

    Au début de son emploi quelques heures à mon service, j’étais effrayée de le voir tant tailler dans les figuiers, les oliviers, la vigne et même les rosiers ! C’était un peu comme si on me  « coupait les ailes » ! Très rapidement, j’ai compris que cela aussi fait partie de la vie : savoir couper le bois mort, ce qui ne portera plus de fruits ! Et j’ai réalisé, après élagage, que les arbres s’en portent mieux !

     Aussi, le plus longtemps possible, je vais essayer de garder le lien avec mon jardin, car il m’apporte l’ancrage nécessaire dans « l’ici et maintenant », le bonheur de voir à chaque saison se dérouler la vie dans la nature, la chance de pouvoir faire des sortes de parallèles avec ma propre existence…

      En résumé, ce jardin reflète à mes yeux toute la joie du monde vivant. Il me rappelle à chaque instant qu’il ne faut pas rêver à un paradis perdu, un eden plus ou moins illusoire, mais qu'il serait bon de faire de nos jardins, de la terre qui nous entoure, des lieux de vie bénéfique à partager.

    Je sens aussi qu’il me revient de veiller sur ce jardin, dont je suis la gardienne, comme je le ferai pour un enfant, dont parfois j’aurais tendance à oublier les vrais besoins.

       Je crois réellement qu’en prenant de l’âge, s’occuper d’un balcon, d’un jardin aide à comprendre et à accepter le cycle naturel de vie, dont nous faisons partie. Veillir, ne serait-ce pas entrer dans le cycle de l'hiver? Alors nous nous sentirons en paix, ne vivrons plus autant de décalage avec les jeunes générations, de regrets du passé, mais ce deviendra vraiment un abandon confiant à ce qui est !

         Lyliane (27/12/2014)