De nombreux catholiques célèbrent cette fête religieuse, et notamment à Lourdes où des milliers de pèlerins sont attendus. Même si lorsqu'on évoque cette date, la notion de «pont du 15 août» a parfois fini par supplanter le sens de la fête religieuse.

figarofr: L'an dernier, 25 000 fidèles avaient participé à la fête religieuse du 15 août à Lourdes. © PASCAL PAVANI/AFP L'an dernier, 25 000 fidèles avaient participé à la fête religieuse du 15 août à Lourdes.

Pour certains le 15 août rime avec vacances, pour d'autres cette date reste sacrée. Chaque année, plus d'un milliard de chrétiens célèbrent la montée au ciel de Marie, la mère du Christ lors de l'Assomption. À cette occasion, Lourdes accueille des milliers de pèlerins. Près de 20.000 personnes sont attendues cette année pour la messe internationale mercredi à 10h. La cité pyrénéenne sera prise d'assaut par les fidèles qui s'adonneront à de multiples prières en cette période de recueillement.

Dans les paroisses catholiques de France, «le 15 août» est une fête religieuse aussi importante que Noël, Pâques, la Pentecôte ou la Toussaint. C'est la fête de l'Assomption. Les églises se remplissent des fidèles et de pratiquants occasionnels. Dans les grands sanctuaires consacrés à la Vierge comme Lourdes, La Salette, Pontmain, Rocamadour, la chapelle de la médaille miraculeuse rue du Bac à Paris, mais aussi comme dans des centaines de petites chapelles de campagne, les bannières brodées d'antan ressortent - c'est un phénomène nouveau - pour des pèlerinages publics en l'honneur de la Vierge Marie dont l'Église catholique célèbre une mort bien particulière.

Les Écritures saintes du christianisme disent peu sur la façon dont la Mère du Christ a quitté sa vie terrestre mais une tradition s'est installée dès les premiers siècles de l'Église à Jérusalem - toujours à cette date du 15 août - pour célébrer la «dormition» de la Vierge. Ce terme de «dormition» de la Vierge signifiant son mystérieux endormissement dans la mort et sa montée, selon la foi chrétienne, corps et âme, au ciel.

Ce sont les Églises chrétiennes orthodoxes qui ont tout d'abord conservé intacte cette tradition qui inspire de nombreuses icônes et où elle demeure une très grande fête. Elle s'est ensuite transmise à l'Église latine au cours du premier millénaire jusqu'à être définie comme un dogme catholique par le pape Pie XII en 1950: «La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l'univers pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort».

En France, la fête de l'Assomption détient aussi une dimension historique précise puisque le roi Louis XIII pour remercier de la naissance annoncée du futur Louis XIV, consacra officiellement le pays à la Vierge Marie en 1638, instituant alors les processions du 15 août, jour de fête nationale.

Beaucoup moins connu est le serment de vie religieuse qu'une poignée d'amis, étudiants à Paris et fascinés par la personnalité d'Ignace de Loyola, prononcèrent, à ses côtés, à Montmartre le 15 août 1534. Ce fut l'acte de fondation des Jésuites.