Retrouvez régulièrement dans la chronique «Terre d’actions» l’actualité des initiatives écolos en France et dans le monde.
«Non, rien de rien.» Il y a déjà 2 500 Français et Françaises à l’avoir promis : ils et elles n’achèteront rien de neuf en 2018. Vêtements, meubles, électroménager, high-tech, décoration, livres… Rien. En y réfléchissant – nourriture, boissons, services et produits d’hygiène mis à part – on est pour l’instant dans les clous à l’heure où ces lignes sont publiées. Et vous ? Quoi de neuf ?
Le défi vient d’être lancé par l’association Zero Waste France qui, à quelques jours du lancement des soldes d’hiver, entend mettre en avant les solutions qui permettent de consommer autrement : «location, achat d’occasion, prêt, réparation, don ou encore mutualisation». Et le succès est inespéré pour l’ONG qui pensait toucher seulement quelques centaines de personnes.
«Sac à dos, sac à dos»
Mais pourquoi diable ? Parce que derrière les objets que nous achetons, il y a une consommation invisible : des matières premières et des ressources extraites de la nature, de longs trajets polluants, des tonnes de déchets. C’est ce que Zéro Waste appelle le «sac à dos écologique» des objets. D’autant que, malgré les esprits chagrins qui voient déjà l’économie s’effondrer à cause de ce genre d’initiatives, acheter moins d’objets fraîchement sortis d’une grosse usine du bout de monde, c’est soutenir l’emploi local, notamment dans les filières de réparation, tout en créant du lien social et en dynamisant la vie de quartier.
D’ailleurs la récup et l’occasion voient depuis quelques années leur étiquette poussiéreuse et rétrograde se décoller. Notamment parce que de nombreuses start-up surfent sur cette nouvelle tendance. La directrice de l’association, Flore Berlingen, s’est elle-même lancé le défi il y a quelque temps, et souligne également que les services comme la garantie ou le service après-vente se sont très largement développés sur le marché de l’occasion, réduisant le risque pris par l’acheteur. «Le principe c’est que les objets qui sont déjà dans le circuit y restent plus longtemps. C’est un défi à la fois ambitieux car il implique de s’interroger à chaque achat, et facile car il y a beaucoup de solutions et le mode de vie n’est pas bouleversé», résume la porte-parole de l’association.
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Et pour trouver ces solutions, les «challengers» ne seront pas seuls. Plusieurs rendez-vous réguliers sont fixés à ceux qui se lanceront (car il n’y a pas de date limite pour essayer) : newsletters, articles de blog, challenges, témoignages, événements physiques (à la Maison du zéro déchet, à Paris, mais aussi dans les groupes locaux)… et surtout un groupe Facebook, sur lequel «les gens prennent le défi très au sérieux et vont beaucoup plus loin dans leurs questionnements que ce qu’on aurait pu penser», se félicite Flore Berlingen. Parmi les difficultés très concrètes mises au jour : comment gérer ses collants, qui se filent en un rien de temps, ou ses culottes, qu’on n’a pas franchement envie d’acheter d’occasion ?
C’est dit, la meilleure (et probablement la seule) bonne résolution de 2018 sera la suivante : se poser les bonnes questions.
N’hésitez pas à nous faire parvenir vos idées d’initiatives écologiques à notre adresse terredactions@libe.fr.
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