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28/11/2017

Etre parent d'ado, est-ce savoir dire non?

Des propos recueillis par Mme Frédérique Préel, rédactrice en chef de Version Fémina,  lors d'une rencontre à Aix en Provence avec Mr Marcel Rufo nous permettent de répondre à la question posée: être parent d'ado, est-ce savoir dire non? Selon lui, notre époque est "une vraie fabrique d'adolescents", car aujourd'hui nos enfants restent à la maison jusqu'à l'âge de 30 ans pour la plupart, alors qu'ils sont majeurs depuis l'âge de 18 ans. De plus, dorénavant, les parents discutent avec leurs enfants, justifiant leurs décisions. Cette attitude "démocratique" est prise pour de la faiblesse par nos jeunes.

 

Mr Rufo explique que le processus de l'adolescence, c'est le détachement. Cette période doit permettre de se séparer pour aller vers une nouvelle vie. Pourtant, par exemple, dès 15 ans, certains enfants viennent dormir chez leurs parents avec leurs copines ou leurs copains. Dans la société, tout a changé: le chômage les guette, la retraite n'est plus assurée... Tout paraît s'accélérer et si pour certains des activités ne marchent pas, les ados ont l'impression de tout avoir raté. D'autres essaient de fuir leurs angoisses avec des addictions: du tabac, de la drogue, de l'alcool, des jeux vidéos à outrance, des réseaux sociaux nuit et jour... Dans ce cas, il serait bon d'aller consulter un psychothérapeute, car cela indique sans doute une fragilité. C'est apparemment un signal d'appel.

 

Dans les familles monoparentales, l'absence du père est parfois durement ressentie ( anxiété, manque de repères...). Mr Rufo dans ce cas préconise de chercher des thérapies cognitives et comportementales (TCC) pour renforcer l'image de soi déficiente et faire exprimer le stress. Les parents en effet ne sont pas les mieux placés pour agir. Ils ne sont pas là pour les comprendre, pour en faire des enfants-rois, mais pour les éduquer! Beaucoup l'ont oublié. Il y a des illusions à perdre: celle d'être des parents parfaits ou de pouvoir compenser avec ses enfants les manques de sa propre jeunesse.

 

Pour le psychiatre, "on n'a jamais les parents dont on rêve et nous, nous n'avons jamais les enfants que nous pensons mériter". Quoi qu'il en soit, pour nos jeunes, Mr Rufo estime que des règles doivent être posées par les parents(horaires de coucher, horaires de sorties, priorité au travail scolaire, participation aux taches domestiques, budget maximum pour leurs portables...) tant qu'ils vivent sous notre toit. Ces limites ne sont pas là pour les brider et les parents ne sont pas "méchants" en le faisant. Bien au contraire, ils les éduquent à la vie en société et leur apprennent que leurs désirs ne doivent pas tous obligatoirement être satisfaits. Ils deviendront des adultes bienveillants à leur tour quand ils pourront voler de leurs propres ailes en s'appuyant sur leur propre énergie et leurs propres expériences. Un équilibre paraît à trouver entre autorité et liberté dans ce rude métier de parent !

 

Des conseils et des avis à méditer... Pour aller plus loin, consulter par exemple sur internet : http://www.psychologies.com ou http://www.la-croix.com.

 

Lyliane

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