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08/03/2009

Origine et objectifs de PRELE

P R E L E

Historique

 

Depuis juin 2008, un groupe de cinq personnes a travaillé sur une enquête de besoins qui concernait le projet Amel, sorte d'extension des Amaps (Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) que beaucoup connaissent. Leur souhait était d'élargir ce modèle vers d'autres activités que celles paysannes ou alimentaires. Les réponses ont montré que la diversité industrielle existante ne permettait pas que ce souhait puisse déboucher rapidement, d'autant plus qu'un grand nombre d'activités économiques et éthiques locales existent déjà. L’idée ne bénéficiant pas du soutien des structures Amapiennes sur lesquelles on pouvait légitimement compter (trois d'entre eux y sont très engagés), puisque toute l’énergie des dirigeants des Amaps est centrée sur "survivre". Il a donc été convenu qu'il n'était pas nécessaire de créer un besoin alors que tant d'initiatives existent déjà, si ce n'était qu'elles ne sont pas reconnues par l'ensemble.

 

Valeurs sur lesquelles s’accorder

 

Provoquée lors d’un forum ouvert des créatifs culturels en mai 2008 dans les Cévennes, la rencontre de ces personnes est à l’origine de PRELE. Pour travailler ensemble et aussi pour élargir cette collaboration à d'autres, il a été nécessaire de définir les valeurs sur lesquelles s’accorder en commun. Ainsi, les premières valeurs partagées par les protagonistes sont celles des Créatifs Culturels :

 

- l'écologie, le "bio" et les médecines douces

- la reconnaissance des valeurs féminines

- être plutôt que paraître

- la connaissance de soi, la vie intérieure

- l'implication sociale

- l'ouverture multiculturelle

 

Mais plus concrètement, le travail et la réflexion sur l’économie locale éthique nous semblent devoir naturellement s'inspirer des valeurs des Amaps, celles définies dans leur charte et qui reposent elles-mêmes sur les valeurs des Teïkeï*,  en ce qui concerne les échanges économiques.

 

Cela fait déjà beaucoup, mais la liste des valeurs partagées n’est pas exhaustive.

 

L’Amap donne l’exemple, qu’un état d’esprit différent, dans le domaine de l’activité économique, peut générer de la prospérité économique tout en étant respectueuse de la vie dans tous ses états. Ainsi, il a été porté témoignage d’un bel exemple de l'influence des qualités humaines transmises par les fondateurs dans leur entreprise économique : celui de la société Toyota qui doit sa réussite à l’état d’esprit insufflé par son patron Mr Toyoda. Au cœur de ses préoccupations : le bien être des employés…Sa devise est qu'aucune prospérité ne peut s'effectuer sans respect – Respect/Prospérité

Selon lui, seules ces qualités permettent la réussite. Monsieur Toyoda ainsi que les Amap Japonaises : les "Teïkeï" *, dont leur création était contemporaine, sont peut-être des enfants d'Hiroshima…

 

Rassembler les énergies

Des associations comme "Les Colibris" (inspiré par Pierre Rabhi et d'autres), oeuvrent déjà dans cet esprit. Nous vous recommandons, à titre individuel, de vous rapprocher de ces réseaux actifs pour travailler en formation (comme le font les oies...).

 

les amis de  PRELE

 

 *    L’origine de Teïkeï

C’est dans les années 60, lorsque le Japon connut un essor économique mondial, que le système Teïkeï a soutenu l’agriculture biologique. Alors que le niveau de vie global s’améliorait, des problèmes sociaux firent leur apparition. Dans les zones urbaines, l’augmentation de la population entraînait l’augmentation du trafic, de la pollution, de la délinquance et la dégradation des valeurs traditionnelles. De nombreuses personnes se retrouvèrent isolées et souffrirent de dépression. Le profit étant devenu une priorité. On introduisit toutes sortes d’additifs dans les aliments, ce qui provoqua la méfiance parmi les consommateurs. En 1975, l’opinion publique fut encore plus alertée par la parution d’un livre de Sawako Ariyoshi, intitulé « Fukugouosen » (un terme japonais qui signifie « pollution complexe »). Cet ouvrage révélait les dangers que représentait l’utilisation de pesticides, engrais chimiques, herbicides et antibiotiques. Au même moment, des agriculteurs contractaient des maladies après avoir utilisé des pesticides et herbicides. Aussi, des consommateurs sensibilisés par ces problèmes, décidèrent de modifier leurs mode d’alimentation et rencontrèrent des agriculteurs prêts à changer leurs méthodes de cultures pour donner la priorité à la santé plutôt qu’a l’apparence des produits. Ce fut le début du système Teïkeï. Le mot Teïkeï signifie " partenariat ". C’est dans cet esprit que l’Association Japonaise pour l’Agriculture Biologique fut fondée en 1970 avec des consommateurs fermiers, étudiants, fonctionnaires et des ouvriers des coopératives pour promouvoir le système Teïkeï. Dans le système Teïkeï, les relations entre consommateurs et producteurs sont directes. Il n’y a pas d’intermédiaire ni d’organismes de contrôle qui coûtent cher. Le prix des produits est donc très compétitif face à ceux pratiqués par les filières conventionnelles de distribution.

 

 

Annexes

 

Annexe 1 : Les dix principes de l’agriculture paysanne

Principe n° 1

Répartir les volumes de production afin de permettre au plus grand nombre d’agriculteurs d’accéder au métier et d’en vivre

Principe n° 2

Etre solidaire des paysans des autres régions d’Europe et du monde

Principe n° 3

Respecter la nature

Principe n° 4

Valoriser les ressources abondantes et économiser les ressources rares

Principe n° 5

Rechercher la transparence dans les actes d’achat, de production, de transformation et de vente des produits agricoles

Principe n° 6

Assurer la bonne qualité gustative et sanitaire des produits

Principe n° 7

Viser le maximum d’autonomie dans le fonctionnement des exploitations

Principe n° 8

Rechercher les partenariats avec d’autres acteurs du monde rural

Principe n° 9

Maintenir la diversité des populations animales élevées et des variétés végétales cultivées

Principe n° 10

Raisonner toujours à long terme et de manière globale

 

Annexe 3 : Le système Teïkeï est basé sur 10 principes :

- Etablir des liens cordiaux et créatifs, pas seulement des relations économiques

- Produire selon une charte établie par les producteurs et les consommateurs

- Accepter les produits proposés par le producteur

- Etablir un prix qui conviennent aux deux parties

- Favoriser la communication afin d’assurer le respect et la confiance mutuels

- Organiser la distribution, soit par les consommateurs eux-mêmes ou par les producteurs

- Respecter la démocratie dans toutes les activités

- S’informer sur tous les sujets concernant l’agriculture biologique

- Maintenir un nombre d’adhérents suffisant dans chaque groupe

- Progresser, même lentement, vers l’objectif final qui est d’instaurer l’agriculture biologique et l’écologie.

 

UN ESPOIR POUR LA PLANETE

UN ESPOIR POUR LA PLANETE

Nous sommes dimanche et je rentre d’une réunion AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne), au cours de laquelle nous avons été confrontés à la situation d’un éleveur local ne pouvant plus rester sur les terres où il était en fermage. Un acheteur potentiel voulant y mettre paître des chevaux, la surenchère contraint le paysan sur place à partir. Tous ensemble, nous avons essayé d’imaginer des solutions solidaires pour l’aider à garder son emploi. Dans la région en effet la terre de plus en plus échappe aux vrais agriculteurs. Comme souvent une question de moyens et étant donné que les banques ne prêtent qu’aux riches…

 

En me remémorant ces derniers mots, qu’on prononce parfois comme si c’était une fatalité, j’ai eu à l’esprit la nouvelle étonnante que nous avons apprise par la télévision : le prix Nobel de la Paix 2006, contre toute attente, a été attribué à Mr M. Yunus, un économiste bengali, fondateur de la Grameen Bank, la première banque de micro crédit au monde.

Cela m’a donné le désir de vous parler du livre dans lequel, depuis juin 2005, j’ai entendu parler de cet homme, comme de 79 autres, pour avoir pris l’initiative d’un développement économique durable là où il vit au Bangladesh. Cet ouvrage de S. Darnil et M. Le Roux s’intitule : « 80 hommes pour changer le monde » et il est paru aux éditions J. C. Lattès.

 

Si par hasard vous étiez tentés à un moment ou à un autre de désespérer de l’avenir de notre planète, je vous recommande la lecture de ce livre, qui fourmille d’informations et d’idées simples mises en pratique par des hommes et des femmes entreprenants dans des domaines aussi variés que la santé, l’agriculture, la banque, l’entreprise, le textile, le traitement des déchets …aux quatre coins du monde.

 

Pour ma part, je me réjouis de constater, qu’à travers le prix Nobel 2006, c’est cette année une initiative individuelle à l’égard des "petits" qui est reconnue. Pour nos sociétés pleines de préjugés, où la pauvreté est mal vue, où certains pensent que le progrès économique et social nous a conduits à des systèmes économiques bien pensés, il est réconfortant de toucher du doigt que le monde de demain reste à créer au niveau de l’humain, là où nous vivons. Appel à l’imagination, à l’optimisme, au courage et à une foi incarnée dans le concret…

 

Et que l’initiative vienne notamment de pays du tiers monde, dans des états où la loi islamique est présente, où les femmes ont une place dans la société plutôt modeste me touche très profondément.

 

A titre d’exemple, disons quelques mots concernant l’idée de Mr Yunus au Bangladesh. Après de brillantes études aux Etats-Unis, cet homme issu de classes aisées est retourné dans son pays pour enseigner l’économie à l’Université. Confronté en 1974 à une famine sans précédent qui tua plus d’un million et demi de personnes, il décida d’aller sur le terrain pour étudier les obstacles au développement chez les pauvres. Constatant que personne ne voulait se risquer à leur prêter de l’argent, il investit sur ses fonds propres de l’argent pour financer des premiers projets à très court terme. Il imagina des petits groupes de 5 femmes, voulant faire un peu de commerce pour survivre, dont chaque débitrice était responsable vis-à-vis des autres. Très vite il s’aperçut qu’elles étaient dignes de confiance et remboursaient leurs prêts. En 1976, il créa la Grameen Bank -banque de village- qui essaima peu à peu dans toute la région.

 

Aujourd’hui un emploi sur quatre au Bangladesh dépend de financements de micro crédit. Pour ne pas heurter la loi islamique qui interdit à un musulman de prêter de l’argent, avec intérêt, 94% du capital de la banque appartient à ses clients qui se redistribuent des sommes entre eux. Cette idée simple s’est exportée partout de par le monde, y compris dans nos pays développés. Mr Yunus n’en a pas pour autant changé son mode de vie et j’imagine que son prix lui servira à favoriser d’autres projets solidaires. A ceux qui l’interrogent, il répète en direction des jeunes "qu’ils n’ont pas à chercher un travail mais à le créer" et que pour lui "le premier maillon de la chaîne est l’homme, à qui il convient de redonner l’espoir". Et si ces gouttes d’eau se rejoignaient pour construire un monde meilleur ?

 

Stella

1) Ouvrage de S. Darnil et M. Le Roux "80 hommes pour changer le monde", aux éditions J. C. Lattès