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14/03/2016

Vieillir, une opportunité pour grandir?

 

Entre 60 et 90, voire 95 ans et plus, s'ouvre une nouvelle tranche de vie pour les seniors. Comment aborder les ressources et les peurs de ce nouvel âge nommé vieillesse?

 

L'état d'esprit et le regard que nous portons sur l'âge et la vie sont aussi importants que notre mode vie et notre alimentation, nous dit Mme Diane Saunier, coach d'éveil qui a écrit un ouvrage publié aux éditions Dangles «Senior, l'âge d'être» cf www.artdeleveil.net.

 

Très souvent le vieillissement apporte des peurs et des sentiments négatifs comme une impression d'inutilité, de solitude, la perte du sens de la vie et des liens avec le monde, du vide, la peur de la maladie et de la mort... Si beaucoup se réfugient dans la victimisation, d'autres acceptent de lâcher prise à leurs peurs et de pratiquer une forme de détachement. Accepter son âge et être jeune dans sa tête consiste avant tout à se réconcilier avec soi, son parcours, ses expériences, afin d'être en paix profonde avec soi-même.

 

Notre corps certes change d'aspect, notre peau se déshydrate, se ride, mais il faut savoir que notre corps est capable de répondre à notre joie de vivre, notre allègement. Il est en effet le reflet de notre état de conscience. Pourquoi ne pas essayer de nouer des liens plus étroits avec lui, de l'écouter, de parler à nos cellules et nos organes? Une bonne relation à notre corps participe aussi à cet acte d'autonomie qui consiste à dire non au regard négatif que portent nos sociétés occidentales sur le vieillissement. C'est un acte de liberté intérieure qui nous responsabilise et nous oriente vers nos propres désirs.

 

Etant donné que la vie est mouvement, une activité physique dans un équilibre repos/mouvement devrait accompagner cette deuxième partie de vie: natation, gymnastique, yoga, marche, taï chi, danse douce... Il est également recommandé de prendre régulièrement un bain de nature. Beaucoup de seniors profitent de leur retraite pour s'impliquer dans une vie associative, culturelle ou artistique. Méditer, entreprendre une démarche spirituelle ou humanitaire aide aussi à retrouver le sens profond de sa vie, à se reconnecter à son âme.

 

Cet âge est un capital de maturité et de sagesse, comme le savent beaucoup de cultures différentes de la nôtre. C'est un temps pour transmettre aux plus jeunes, pour inventer un mode de vie adapté à notre âge. Aussi, il me semble que bien-vieillir revient à nous questionner sur nos acquis, nos ressources et les trésors que nous pouvons mettre en partage avec le monde. Lyliane

 

07/07/2015

Vieillir n'est pas un accident...

Pour expliquer le vieillissement, nous faisons généralement appel à la science: biologie, gérontologie, génétique. Si on le compare au terme jeune, le vieux paraît dévalorisé, rétréci.

Toutefois, vieillir, devenir vieux est un état visible, indépendant de l'âge car il touche aussi notre caractère. Après le cap de la quarantaine, qui est l'âge de la crise centrale de notre nature humaine, nous entrons dans la période de la perte progressive de nos capacités et également de nos illusions. Ce n'est pourtant pas une période inutile, un «naufrage» comme certains hommes politiques l'ont ressenti.

 

Pour expliquer ce qu'il ressent du vieillissement, James Hillman dans son ouvrage «La force du caractère», paru aux éditions J'ai lu, écrit que nous désirons «donner du sens à notre vieillissement au-delà de l'usure du corps et de l'épuisement de notre esprit». Pour lui en effet «assumer pleinement notre état de vieux, l'authenticité de notre être et la disponibilité de notre présence est une tache bénie». Il recense ce qui pourrait enrichir notre vieillesse: la liberté, l'écoute, la présence aux autres, la simplicité, le silence, l'art, la nature... Nos facultés changent, mais quelle attitude adopter par rapport à ces changements qui nous incitent à ralentir?

 

Selon J. Hillman, «l'Intelligence de la vie a prévu le vieillissement comme elle a prévu la croissance de ce qui est jeune». Ce qui doit mourir en nous, c'est le besoin de s'accrocher au désir de durer. S'accrocher ou lâcher-prise, telle est la question posée à nos aînés.

Certes, nous avons tendance à nous répéter comme de jeunes enfants, nous oublions facilement des obligations du moment, nous confondons parfois même les générations... Notre sommeil est différent, entrecoupé de moments de veille comme pour ouvrir l'oeil sur sur le monde invisible, pour tendre l'oreille à des murmures... Mais évitons les somnifères qui endorment la conscience!Notre peau se fripe, devient sèche; nos émotions s'anesthésient, notre visage ridé peut révéler notre sagesse éventuelle, notre force de caractère... Nul besoin de lifting pour la plupart.

 

Que nous soyons pessimistes ou optimistes, la vieillesse correspond surtout à l'idée que nous nous en faisons. C'est néanmoins la grande peur de notre génération, car on la couple le plus fréquemment avec perte de fonction sociale, décrépitude, poids financier pour la société et avec la mort au bout. Selon J. Hillman, elle autorise une autre lecture que la dégénérescence du corps, la tendance à moraliser, à critiquer, à se replier sur ses biens. Pourtant nos vieux que l'on révère dans certaines cultures pour leur expérience, sont aussi un facteur d'équilibre et de conscience; ils peuvent s'investir en faveur de valeurs comme la non violence, la justice, la culture, la beauté...

 

Pour moi, qui suis entrée dans cette phase, vieillir peut également se révéler être une aventure au service de l'humain, un appui pour enfant et petit-enfant, une mémoire vivante du passé familial. Jusqu'au bout, quoi qu'il en soit, j'aimerais rester vivante en trouvant jour après jour une disponibilité qui fait défaut aux actifs... J'entre dans le monde de la «tortue», moi qui aimait courir comme un lièvre! Bravo au fabuliste qui a donné à cet animal ses lettres de noblesse!

Lyliane