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15/09/2015

La méditation, comme un chemin de vie...

 

Il y a quelques semaines, je me suis offert l'ouvrage de Fabrice Midal intitulé «Frappe le ciel, écoute le bruit» paru chez Presse Pocket. Je ne connaissais pas cet auteur et j'ai procédé comme je fais souvent, c'est à dire «au hasard». Le titre ressemblant à un haiku avait du me parler... Depuis, c'est devenu un de mes livres de chevet! J'ai découvert peu à peu une bonne partie de l'attirance qui m'avait portée vers F. Midal. Non seulement cet homme est écrivain, mais il est philosophe et il a fondé en 2006 l'Ecole Occidentale de Méditation. A la lecture de son livre, j'ai trouvé beaucoup d'éléments qui en font à mes yeux un des guides actuels de mon chemin de vie: goût pour l'art, pour la poésie, intérêt pour le sacré, ouverture sur d'autres cultures, rejet des gourous, simplicité, clarté et compassion.

 Cet écrivain retrace «ce que 25 ans de méditation lui ont appris». Et c'est fort intéressant pour tout un chacun, me semble-t-il, particulièrement lorsqu'on a commencé à pratiquer. Issue d'une famille catholique et attirée depuis toujours par d'autres modes de pensée, de croyances, je sais aujourd'hui que le questionnement sur le sens de la vie a toujours été présent dans mon esprit. Je suis donc passée sans trop de difficultés de prières toutes faites à un dialogue avec une Présence invisible en moi, qui m'a conduite là où je suis. Si l'on m'avait dit que j'apprécierai un jour de rester immobile, assise le dos bien droit et les yeux fermés, j'aurais sûrement bien ri, car je suis plutôt une active. L'âge aidant à calmer les ardeurs, la prise de conscience de la nécessité d'écouter mon corps et la pratique régulière, en groupe de thérapie, de longues méditations guidées m'ont amenée peu à peu vers une pratique silencieuse personnelle.

 Je pense que cette forme d'être m'aide à avoir plus de conscience de mon corps, à être davantage présente à ce qui est, à ouvrir des espaces d'écoute et de compassion. Certes, comme l'auteur du livre en question, j'ai eu à traverser l'inconfort physique apparent au niveau du dos sans appui et des jambes qui cherchent leur place. Généralement, je m'en accommode beaucoup mieux aujourd'hui et cela m'aide même parfois à débusquer des questions refoulées dans mon corps... Je connais toujours le va et vient incessant des pensées qui m'agitent. J'apprends à les regarder comme des nuages qui passent dans le ciel. Parfois une image me traverse et m'éclaire, une pensée m'éveille. C'est loin d'être un havre de paix, la plupart du temps, comme je l'imaginais au départ!

 J'apprécie que la méditation que j'ai découverte ne soit reliée à aucune pratique religieuse, même si ses origines viennent du bouddhisme. J'ai confiance qu'Occident et Orient se rejoignent quelque part, même si leurs chemins manifestés sont différents. Je suis sensible au rayonnement de certains êtres comme le Dalaï Lama, le Pape actuel, certains auteurs soufis, lorsqu'ils parlent de compassion, d'ouverture du cœur, montrent un chemin de tolérance et de solidarité. J'imagine que tous puisent à la même Source. Mais ce n'est au fond que mon ressenti et mon témoignage personnel.

 La lecture du livre de F. Midal m'a tournée vers des espaces nouveaux, d'autres dimensions, une approche que je ressens comme une sorte de «révolution silencieuse», susceptible de nous faire traverser le chaos apparent du monde d'aujourd'hui. Je cite ci - dessous une phrase de l'auteur, fortement touché par la compassion à travers la pratique de la méditation. Je chemine avec en ce moment: « La compassion pousse à ne jamais abandonner quiconque, à ne jamais désespérer d'une situation et à ne jamais fuir ses responsabilités, sans attendre ni reconnaissance, ni remerciement»

 Il me semble que le repli apparent de la méditation nous aide à traverser nos histoires personnelles et à les relativiser. Est ce que ce pourrait devenir un chemin d'évolution pour nous dans le monde, en recouvrant de bienveillance les crispations de nos peurs, la fermeture de nos coeurs et les doutes nés de la confusion de nos esprits? Serions nous alors prêts à découvrir la «liberté naturelle de l'esprit humain» et à collaborer avec tout le Vivant comme l'exprime F. Midal? Pour moi, aujourd'hui, c'est un possible et beau chemin d'espérance.

Lyliane