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30/06/2015

Rompre l'isolement des personnes âgées...

On pourrait s'imaginer que, sous le soleil, la vie matérielle et morale est plus facile! Certes, on chauffe moins son logement en hiver que dans certaines régions du Nord de la France, on profite davantage de son balcon... Toutefois, une enquête effectuée dans le Sud de notre pays (en région Paca, en Corse et dans le Languedoc), montre que les disparités financières sont très grandes, précisément dans ces régions françaises. Selon Mme Mireille Alphonse, qui signe un article dans le Journal des Petits Frères des Pauvres du mois de Juin 2015, sur les 2 millions de personnes de plus de 65 ans, 11,3% sont en situation de pauvreté dans ces régions, qui font partie des plus pauvres de l'Hexagone.

Beaucoup de couples, en effet, sont venus passer leur retraite au soleil, en se coupant de leur environnement habituel. Hélas, si un jour la femme se retrouve veuve et si sa retraite est faible, elle n'a plus les moyens d'entretenir son logement et elle se retrouve isolée. Car, en prenant de l'âge, s'intégrer à un contexte nouveau se fait plus difficilement. Et beaucoup n'osent pas signaler leur détresse physique ou morale à leur voisins, voire même à leurs familles...

Selon l'étude initiée par Mme Alphonse, seulement 32% des personnes âgées dépendantes vivent en établissements dans le Sud de la France contre 41% au niveau national. Les prix de pensions dans la plupart des maisons de retraite de la région méditerranéenne (entre 3500 et 6000 euros mensuels) expliquent très certainement cette désaffection, mais il s'y ajoute aussi sûrement le désir légitime de rester chez elles le plus longtemps possible... 

Beaucoup d'Associations caritatives s'occupent de personnes en difficulté (Restos du Coeur, Secours Populaire, Petits Frères des Pauvres, Croix Rouge française...). Certaines les accompagnent dans leurs démarches, les aident à se nourrir, à se vêtir, à se soigner. Néanmoins, bien peu ont une action visant spécifiquement les personnes âgées isolées. 

A Nice et à Toulon, une initiative intéressante a été lancée par les Petits Frères des Pauvres. Elle se nomme: Voisin'Age. Il s'agit d'un réseau Internet qui permet de tisser des liens étroits de voisinage autour d'une personne âgée isolée. Un Observatoire des Signalements complète ce dispositif. Il regroupe, grâce à un réseau de bénévoles, les adresses des personnes seules et sans famille.

Aussi, l'envers du décor de ciel bleu, de soleil et de mer Méditerranée étant mis au jour, je me demande si les citoyens de toutes les régions françaises ne pourraient pas lancer dans leurs villes et leurs villages des initiatives de ce genre. Nous aurions, il me semble, tous à y gagner et l'expression «solidarité avec nos aînés» prendrait enfin tout son sens!

Lyliane

26/05/2015

Bien vieillir à domicile...

Il y a actuellement en France plus de 16 millions de personnes âgées. La plupart du temps, leur 10 ou 15 dernières années de vie s'accompagnent d'une perte progressive d'autonomie et d'un relatif isolement, car leurs familles sont éloignées ou peu disponibles.

Il nous revient, me semble-t-il, d'anticiper ce vieillissement inéluctable et de réfléchir à la manière dont nous souhaitons le vivre du mieux possible. En ce qui me concerne, et c'est je crois le souhait de la plupart, rester chez soi est le souhait le plus cher, car nous y avons nos repères, quelques fleurs ou un jardin et notre voisinage. Grâce à de nouvelles technologies et à des aides que l'on peut prendre bien avant le grand âge sous forme d'une assurance dépendance, notre logement est susceptible d'être adapté ou mieux aménagé. La solution de la maison de retraite, du foyer logement ou de l'EHPAD vient généralement bien plus tard, si l'état de santé se dégrade. De toute façon elle se révèle assez onéreuse et beaucoup de personnes se plaignent de soins trop rapides, impersonnels et d'une ambiance générale assez déprimante...

Quand le logement personnel comporte des escaliers, des tapis ou un parquet, faire poser une rampe, des revêtements de sol antidérapants et des éclairages suffisants paraît un minimum. Les sanitaires demandent généralement à être adaptés (douche, rehausseur de WC, pose d' appuis...) et dans la cuisine le remplacement du gaz par l'électricité semble de règle. Bref, avec un téléphone à grosses touches, une sonnette réglée plus fort, une canne Tango, des écouteurs pour mieux entendre la télévision sans gêner quiconque, un tensiomètre à disposition et une alarme personnelle, quelques années d'autonomie peuvent généralement être gagnées. L'A.N.A.H (aide nationale à l'habitat) peut parfois être sollicitée pour prendre en charge quelques aménagements du domicile.

Il existe de nos jours des possibilités de commandes par téléphone ou par internet et de livraisons de produits alimentaires ou ménagers à domicile en globalisant ses besoins, afin de ne pas payer de supplément. Des aides à domicile pour du ménage ou des courses, voire des soins de toilette ou des livraisons de repas chez soi peuvent être attribuées sur dossier par certains C.C.A.S (centre communal d'action sociale) ou Conseils Généraux. A partir de 60 ans, l'A.P.A (allocation personnalisée d'autonomie) peut être versée selon les ressources de la personne dépendante qui vit chez elle.

A la campagne, où l'isolement est habituellement plus grand, un service de proximité de la Poste nommé COHESIO met à contribution 90 000 facteurs pour aller rendre visite aux personnes âgées vivant seules. Dans certaines communes, il existe des centres de gérontologie, où l'on peut rencontrer d'autres personnes de son âge, des clubs seniors. Des taxis collectifs que l'on commande à l'avance aident à se déplacer. Parfois des maisons départementales d'autonomie ont été crées. On peut s'y rendre et y trouver des animatrices qui proposent des activités (club mémoire, danse, chant, scrabble...), sont à même de conseiller et rassurer. Car garder du lien social, quelques activités bénévoles (soutien scolaire, trafic devant les écoles, club de lecture...), des relations amicales ou de voisinage permet de se sentir inséré dans la société et toujours utile.

Si la commune où vous vivez ne semble pas encore se soucier suffisamment des personnes âgées, pourquoi ne pas saisir le Conseil Municipal et Mr le Maire à ce sujet? Car les impôts locaux servent normalement à toute la collectivité! Des initiatives citoyennes sont toujours possibles et nous connaissons tous des échanges de services avec de jeunes ménages (baby sitting) ou avec des étudiants lorsqu'on dispose d'une chambre à donner. Voir le site Internet: www.untoit2generations.fr. Car sentir la présence de quelqu'un de bienveillant le soir peut rassurer la personne âgée!

Il y a sans doute place pour bien des idées généreuses, des initiatives comme la maison des Babayagas à Paris ou d'autres en province. Car ne l'oublions pas: un jour nous serons tous plus ou moins confrontés à cette question du vieillissement.

Lyliane (26/5/2015)