Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/05/2016

De vrais héros ou des héros négatifs...

 

Dans son dernier ouvrage «Ivres paradis, bonheurs héroïques» publié en avril 2016 aux éditions Odile Jacob, le neuropsychiatre varois Boris Cyrulnik propose une réflexion sur le besoin pour nos jeunes d'admirer, voire d'imiter des héros qu'ils soient anciens ou de notre époque.

 

Il rappelle tout d'abord que tous les enfants ont plus ou moins besoin d'identifications, particulièrement quand leurs parents sont absents. Les orphelins - et ce fut le cas de B. Cyrulnik - se construisent le plus souvent à travers ces identifications (Tarzan, Oliver Twist, Zorro, Spiderman ou Batman, Martin Luther King ou Nelson Mandela...). Ils se réparent ainsi, quand les héros choisis se sont montrés courageux et ont eu une aura positive.

 

Par contre, à travers l'histoire mondiale, il y eut aussi des régimes totalitaires se donnant des héros tragiques ou sanguinaires comme Hitler, Staline, Pol Pot ... Mr B. Cyrulnik aborde ensuite le cas de ces jeunes «largués», ayant tout raté dans leur jeunesse comme Mohammed Merah, qui ont construit leur violence et leurs crimes sur le besoin de montrer qu'ils n'étaient pas que des «minables», qu'ils étaient forts.

 

Pour endiguer cet exemple négatif, Mr Cyrulnik propose de réagir à l'inverse de ce qu'a fait notre société française jusqu'ici: laisser ces jeunes à l'abandon dans des ghettos de banlieue. Car il y aurait chez nous environ 15% de jeunes en difficulté, beaucoup d'entre eux en échec scolaire ou sans espoir d'avenir. Ils deviennent plus ou moins, si nous ne réagissons pas, des proies faciles pour d'habiles recruteurs, qui leur font miroiter des paradis artificiels ou des sacrifices sanglants...

 

Mr Boris Cyrulnik cite ce qu'ont fait certains pays du Nord de l'Europe, le Brésil et la Colombie pour resocialiser ces jeunes. Dès leur petite enfance, ils ont été pris en mains par des adultes qui les ont valorisés à travers du sport, du théâtre, de la musique, de la cuisine ou du dessin... Beaucoup ont été ainsi «récupérés» et ils ont trouvé ensuite une place honorable dans la société.

 

Alors, qu'attendons nous pour envoyer dans les quartiers de nos villes des enseignants, des éducateurs, des travailleurs sociaux, des retraités de bonne volonté, des chômeurs et chômeuses avec un projet de resocialisation pour ces jeunes? Car si 85% de jeunes français vont bien, il n'est pas question d'abandonner les autres dès l'entrée à l'école et surtout à l'adolescence. Leurs familles font ce qu'elles peuvent, mais il manque d'adultes pour prendre le relais de leurs familles!

Lyliane