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05/03/2020

Agroécologie, quelles perspectives?

Fondée sur des pratiques agricoles calées sur la vie des sols, la nature et ses cycles, l'agroécologie paraît un concept entendu, la voie à suivre pour une transition environnementale de l'agriculture et de l'alimentation.Oui, mais laquelle exactement ?
Lors du 57e salon de l'agriculture qui fermera ses portes dimanche à Paris, le mot agroécologie était partout. Mais chacun soutient sa propre définition, plus ou moins écolo, plus ou moins productiviste. 
Apparu en 1928 sous la plume d'un agronome américain d'origine russe, Basile Bensin, l'agroécologie a été conceptualisée par des universitaires à Berkeley comme Miguel Altieri, essentiellement en référence à une agriculture alternative s'opposant au modèle industriel d'Amérique Latine, souligne Bernard Hubert, directeur d'études à l'EHESS.
Pour Olivier De Schutter, ex-rapporteur des Nations unies du droit à l'alimentation, l'agroécologie est une façon saine de nourrir la planète en luttant contre les pollutions et le changement climatique à la fois: un ensemble de pratiques agricoles qui recherchent "des moyens d'améliorer les systèmes agricoles en imitant les processus naturels", notamment en gérant la matière organique des sols".

En France, dans les années 60, l'agroécologie promue par Pierre Rabhi et Terre et Humanisme s'est forgée en résistance aux méfaits de l'agriculture intensive sur la nature. 
Mais elle est restée largement minoritaire au profit de la mécanisation, du recours aux engrais et pesticides de synthèse qui ont transformé la France en puissance agricole et agroalimentaire en faisant exploser les rendements.
Jusqu'à la loi d'avenir pour l'agriculture de 2014. Cette loi portée par Stéphane Le Foll "s'est appuyée sur les agriculteurs afin d'essayer de remettre en cause le système dominant", soulignait récemment Nicole Ouvrard, directrice des rédactions du groupe Réussir, lors d'un colloque à Paris.
Lancé par la Commission nationale du débat public (CNDP) au salon de l'Agriculture, le vaste débat prévu dans toute la France jusqu'à fin mai à la demande du gouvernement et de la Commission européenne (impactons.debatpublic.fr) cherchera notamment à répondre aux questions: "quel modèle agricole pour la société française?" et "quelle transition agroécologique pour l'agriculture?".
Le temps presse. Pour Nicolas Gross, chercheur à l'INRAE, le changement climatique va intensifier la désertification de régions du monde qui ne l'étaient pas jusqu'à présent. En France, la moitié sud du pays jusqu'à Clermont-Ferrand, est concernée, sauf la façade Atlantique, selon une étude qu'il vient de publier dans la revue Science.
- "Des compromis partout" -
Ce qui implique des façons différentes de produire des végétaux, céréales, oléagineux, légumes ou fruits, et de faire de l'élevage. Dans les régions plus au nord, la nécessité de réduire les émissions amènera aussi les pratiques agricoles à évoluer.
Si de plus en plus d'interlocuteurs s'accordent sur le besoin de mieux traiter les sols, de les couvrir toute l'année pour empêcher l'érosion, favoriser la photosynthèse des plantes, et donc la captation du carbone, les techniques sont différentes selon les interlocuteurs et ... les comptes en banque.
Certains privilégient le développement du bio, coûteux en surfaces. D'autres le retour de petites unités paysannes mélangeant culture et élevage sur des prairies qui captent le carbone - les deux profitant l'un à l'autre au plan écologique.
D'autres enfin privilégient une "agriculture de précision", basée sur des outils d'aide à la décision, drones, capteurs et images satellites, coûteuse en capitaux, les "données" devenant le nerf de la production alimentaire de demain.
Aujourd'hui "je ne connais aucune ferme qui soit en agroécologie pure, il y a des compromis partout", parfois avec le plastique ou la mécanisation, tente de dédramatiser Olivier Hébrard, expert de Terre et Humanisme.
In fine, c'est sans doute la rentabilité qui permettra les choix. 
"On peut construire des systèmes de production donc des parcelles, des territoires agricoles qui permettent de concilier performance productive et performance environnementale", a expliqué cette semaine le directeur scientifique agriculture de l'INRAE, Christian Huygue, sur France 3.
A condition que les agriculteurs "ne soient pas soumis à des injonctions paradoxales" du gouvernement et des consommateurs. "On ne peut pas leur dire, vous produisez beaucoup au prix le plus bas tout en faisant des choses très complexes", a-t-il dit. "Il faut qu'il y ait une cohérence globale".

Selon

26/02/2016

Créer des fermes en permaculture un peu partout sur le sol français...

C'est l'ambition affichée par Mr Maxime de Rostolan et l'association Fermes d'avenir selon la revue Terraeco de l'été 2015. Cet ingénieur, fondateur de la plate-forme de crowdfunding dédiée à l'agroécologie Blue Bees, expérimente une microagriculture bio et rentable de type permaculture. Les expérimentations se font à la ferme de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire en Indre et Loire.

 

La permaculture, dont Mr Charles Hervé Gruyer et sa femme Perrine ont démontré au Bec Hellouin (Eure) en précurseurs le système cohérent et autofertile, a été choisie, car ses résultats sont bluffants. En effet il est possible de produire autant de légumes en permaculture sur 1000m2 que sur 1 ha dans un système traditionnel. De plus, on arrive à dégager un véritable salaire. Pour en savoir davantage, consulter le site Internet: www.fermedubec.com .

 

Un comité scientifique va évaluer les services rendus par cette agriculture, puis il mettra ces données à disposition de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique). A terme, c'est à dire dans une vingtaine d'années avec 60 000 microfermes, le projet de ces fermes en permaculture pourrait créer 200 000 emplois.

 

En attendant pour 2015 les 10 000 euros de recettes prévues ont été atteints. Pour le moment 3 maraîchers travaillent sur les microfermes existantes. Pour l'année 2016, une formation est prévue intitulée «1001 fermes» et un concours a même été lancé pour y intéresser des candidats poitentiels. - www.fermesdavenir.org -

 

Au moment où les agriculteurs ont du mal à subsister, c'est une perspective prometteuse. Les circuits courts, les AMAP et les ventes directes à la ferme de produits de qualité cultivés sans produits chimiques ont de l'avenir. Le prochain Salon de l'Agriculture de Paris va t il s'en faire l'écho?

Lyliane

 

20/02/2016

L'agroécologie, plutôt que l'agriculture intensive...

Mr Pierre Rabhi, interviewé dans le n°24 de la revue Kaizen – www.kaizen-magazine.com – fait la différence entre l'agriculture intensive, qui empoisonne la terre et l'agroécologie, qui reproduit les cycles de la vie dans le respect de la nature. Cet homme, lucide et conscient des défis qui nous attendent, a commencé à jardiner avec son épouse dès 1961 en Ardèche, dans un coin de terre sauvage et plutôt aride. Grand admirateur de l'espace de beauté naturelle dans lequel il vit et toujours connecté à la réalité du monde, il a montré la voie d'une réappropriation de notre autonomie alimentaire. Autour de lui s'est crée le mouvement des Colibris. Car Pierre Rabhi souligne ce qui différencie l'industrie agro-alimentaire et sa mainmise par l'agrochimie sur les semences dont les OGM, sa confiscation du droit de reproduire ses propres plants, son travail mécanisé à grand renfort de pesticides à mille lieues d'une agriculture traditionnelle et vivrière à échelle humaine, qui donne de très bons résultats partout dans le monde sans polluer les sols. Il a notamment fait des expériences auprès de paysans africains: il leur enseignait déjà l'agroécologie et il leur a montré comment rester maîtres de leurs terres. A travers son parcours de vie, Pierre Rabhi témoigne de notre lien profond et indéfectible avec la nature, dont nous ne sommes pas séparés. Il mise également sur les graines qu'il a semées dans nos consciences en nous donnant l'exemple d'«une sobriété heureuse». Alors, comme le minuscule Colibri, faisons notre part là où nous sommes (consommation responsable, jardinage...) et positionnons nous pour refuser ce que nous avons débusqué comme besoins artificiels crée par la mode et la publicité. En bref, soyons le changement que nous désirons pour le monde! Lyliane