01/11/2019
Comment endiguer le gaspillage alimentaire sur la planète?
Près de 14% de la production agricole mondiale n'arrive jamais en rayon, d'après un rapport de la FAO.
Le gaspillage alimentaire se produit avant même que les aliments n'arrivent à l'épicerie... Dans un récent rapport, la FAO, agence mondiale pour l'alimentation des Nations Unies, a révélé en effet que pas moins de 363 milliards d'euros de produits agricoles disparaissent entre la ferme et les rayons du supermarché. Cela représente 13,8% de la valeur ajoutée de la production alimentaire mondiale perdus entre le moment de la récolte et la vente au détail effective.
"On a pu constater que ces pertes sont plus importantes au niveau des producteurs, là où ont lieu la récolte et l'abattage", a expliqué à l'AFP Carola Fabi, statisticienne principale au siège de la FAO à Rome. "Par exemple, il y a un énorme problème au niveau du stockage sur les fermes", a-t-elle ajouté.
Une étude datant de 2011 commissionnée par la FAO affirmait qu'un tiers de la nourriture produite n'était pas consommé. Ce décalage avec le chiffre de 14% s'explique par la non prise en compte du gaspillage à partir de la vente au détail, un indicateur sur lequel travaille encore le programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), pour affiner sa méthodologie.
L'Asie concentre les plus grosses pertes
D'après le rapport, les résultats varient considérablement d'une région du monde à l'autre. Les pertes atteignent ainsi 5,8% en Australie-Nouvelle-Zélande et 20,7% en Asie centrale-Asie du Sud.
Carola Fabi a également évoqué les pays subsahariens, où les excédents stockés sur la ferme, avec des méthodes traditionnelles, dans des silos en bois soumis aux intempéries, sont exposés aux micro-organismes, aux insectes, aux rongeurs, "des conditions qui font qu'il y a d'énormes pertes au niveau du stockage".
Parfois, les agriculteurs ne disposent pas de moyens d'accéder à certaines techniques permettant de réduire les pertes. "C'est là où il faut une intervention publique d'aide à l'investissement", a-t-elle affirmé.
Les résultats sont tout aussi variés selon la famille de produits alimentaires. Le phénomène touche en effet en priorité les fruits et légumes (22%) tandis que les denrées moins périssables, telles les légumes secs et les céréales, sont moins concernées (9%).
Des pertes liées au transport
Le rapport indique que de nombreuses pertes ont également lieu durant le transport, du producteur au marché de gros et du marché de gros au marché de détail, principalement pour les denrées très périssables (fruits et légumes).
Les mesures de réduction du gaspillage "ont un coût économique (infrastructures, équipement) ou environnemental, si c'est une plus grande consommation d'énergie pour la réfrigération ou le transport ", a estimé Carola Fabi à l'AFP. Elle a également souligné la nécessité d'une bonne analyse coûts/bénéfices, afin de s'assurer que le "surcoût pour mieux protéger les aliments compense bien la perte".
Boursier.com - Boursier - mardi 15 octobre 2019
04:18 Publié dans ALIMENTATION ET SOLIDARITE, ARTICLES ENGAGES, DES SOLUTIONS !, ECONOMIE SOLIDAIRE, EDUCATION, EVOLUTION PERSONNELLE, GESTION DES DECHETS, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, JARDINS ET POTAGERS, MEDIAS, SOCIETE COLLABORATIVE | Tags : gaspillage alimentaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
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