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02/10/2016

Abreha We Atsbeha, un village éthiopien laboratoire...

 

Depuis la fin des années 1990, les villageois d'Abreha We Atsbeha, un village éthiopien perché à 2000m d'altitude dans le nord du pays, ont commencé à construire des digues, à creuser des puits et à restaurer les berges des rivières, au lieu de partir chassés par la sécheresse. C'est ce que nous explique Mme Emeline Wuilbercq dans le Journal Le Monde du 29/7/2016.

Grâce à leur travail acharné, ils ont en effet vaincu la fatalité et désormais ils font des récoltes trois fois par an. Mr Abo Hawi, la soixantaine, règne sur ce village depuis trois décennies. Il a du reste remporté en 2012 le Prix Equateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L'exemple de ce qu'il a demandé aux habitants du village est désormais cité par les experts mondiaux d'agro-foresterie. Son savoir faire est même exporté en Turquie, au Brésil, en Namibie...

La majorité des villageois en effet sont restés (5000 paysans environ) et ils ont creusé des centaines de puits souterrains et introduit de nouvelles pratiques agricoles: interdiction de laisser brouter les animaux partout, compostage, rotation des cultures, construction de terrasses à flanc de côteaux, plantation d'acacias fixateurs d'azote dans les sols, irrigation des champs... Bref «une agriculture intelligente et résiliente face aux changements climatiques en s'appuyant sur les conseils des chercheurs».

Depuis la mise en place de ce modèle, la production alimentaire a été multipliée par dix. Une certaine discipline règne cependant dans ce village: utilisation des puits à plusieurs, quarante jours de temps de travail donnés à la collectivité, construction d'un barrage par les habitants, récompenses locales aux plus zélés... C'est devenu un laboratoire pour un nouveau développement local!

La crise migratoire ne touche pas cette région, qui a su réhabiliter ses sols. Un exemple à étendre à tous les pays touchés par la sécheresse et l'insécurité alimentaire, afin que tous puissent se prendre en charge et manger à leur faim. Car, en réalisant qu'ils ne sont pas des victimes de la fatalité, ils ont trouvé la voie d'une mise en commun de leur force de travail et montré qu'en travaillant dur, tendus vers un même objectif, ils ont fini par s'en sortir tous ensemble.

Lyliane

 

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