Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/10/2015

Qu'est ce que la souveraineté alimentaire?

 

Selon Mme Vandana Shiva, interrogée par Mr Lionel Astruc, «la souveraineté alimentaire est le droit des peuples à définir leurs propres méthodes agricoles et leur système alimentaire». L'une des premières causes de la perte de souveraineté alimentaire serait la fin de l'autosuffisance semencière des fermiers. L'Association Kokopelli lutte depuis des années dans le monde entier contre les diktats des semenciers, "qui prétendent nous vendre une denrée gratuite (la graine) et pour la reconquête de notre pouvoir d'écocitoyens". Car la reproduction des graines un peu partout dans le monde a été rendue illégale ou impossible dans le cas des hybrides et des OGM. De plus l'agriculture intensive, la monoculture nuisent à la sécurité alimentaire des populations. Il suffit en effet d'une mauvaise récolte pour cause de sècheresse par exemple pour rendre vulnérable tout l'approvisionnement d'une région. Les cultures associées, traditionnellement pratiquées dans le monde, ont montré à plusieurs reprises leur intérêt pour nourrir les populations. L'Inde entre la Révolution Verte des années 1960 et la mainmise des multinationales actuellement en sait quelque chose! Monsanto a pénétré en Inde en effet dès 1998 et depuis la firme comme d'autres y est bien implantée...

 

Les paysans, ajoute Mme Vandana Shiva, cultivaient autrefois du coton à côté de plantes alimentaires comme le riz, le blé, les pommes de terre. Ainsi, ils pouvaient vendre une partie de leur production et nourrir leur famille. Aujourd'hui, à cause de brevets mis par les multinationales sur les graines, ces mêmes fermiers doivent régulièrement s'endetter ou emprunter pour se nourrir. Par exemple, la culture des pommes de terre, traditionnellement faite au Bengale et un peu partout dans le pays, se retrouve "sous la coupe de la firme PepsiCo, qui remplace peu à peu les variétés locales par d'autres jugées plus propices à la fabrication de chips pour l'exportation". La firme vend ses patates à planter à des paysans qui n'ont plus d'autre alternative qu'à leur revendre ensuite leur production. Ce faisant, ils ont non seulement perdu leurs variétés spécifiques nourricières, mais ils ont aussi accepté une culture à grande échelle basée sur des pesticides et des herbicides détruisant leur environnement.

 

En Europe, de nombreux citoyens commencent à s'émouvoir du fait qu'ils sont devenus dépendants d'une «pétrole-économie». En Grande Bretagne sont nés le mouvement des «Incroyables Comestibles», puis le Schumacher Collège et chez nous, à partir de 2006, le mouvement des "Villes en Transition" qui découle de cette prise de conscience. Aussi, la reconstruction d'une économie locale solide semble souhaitable: circuits courts, Amap, ventes à la ferme... De plus, la polyculture sur de petites surfaces a prouvé sa supériorité sur l'agriculture intensive qui épuise les sols. Dans l'élevage (porcs, bovins, poulets...) les exploitations qui s'en sortent le mieux sont des structures à taille humaine ayant misé sur les méthodes traditionnelles et sur la qualité des produits (biologique notamment) et non de grosses fermes concentrationnaires...

 

Malgré la crise, le prix des aliments ne semble plus la seule donnée considérée par les consommateurs d'aujourd'hui. Ils veulent notamment connaître l'empreinte écologique du transport des marchandises et ils tiennent à une alimentation de proximité respectueuse de l'environnement.

Ce réveil d'une partie de la population (Serbie, Amérique du Nord, Afrique...)mérite de s'étendre encore car il signale partout la volonté de reprise en main de notre souveraineté alimentaire. Les lobbys désormais ne pourront plus prendre les citoyens que nous sommes pour des "pigeons"! Et il était grand temps, car la situation demande le réveil de toutes les bonnes volontés...

Lyliane

Les commentaires sont fermés.