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23/05/2015

Victoire du mouvement citoyen contre le gaspillage alimentaire: article pris sur internet.

POLITIQUE - Durant les mois de décembre et janvier, avec des amis et bénévoles de ma commune, Courbevoie, nous avons récupéré trois soirs par semaine les invendus du supermarché "Carrefour Market Charras" de Courbevoie, pour les distribuer aux personnes nécessiteuses, notamment la classe moyennes et les SDF.

Fort de cette expérience et avec mon ami Mathieu Kassovitz, sensible à cette question, nous avons décidé de lancer une pétition sur Change.org pour obtenir une loi imposant à tous les supermarchés de distribuer leurs invendus.

Aujourd'hui, plus de 210.000 personnes ont signé ! Il s'agit du texte à thématique "écologique / agriculture" ayant reçu le plus grand nombre de signatures sur un site de pétition en ligne en France.

Pourquoi une loi ?

En France, aujourd'hui, nous avons :

  • D'un côté, une classe moyenne qui a de plus en plus de problèmes économiques. En effet, dès le 10 de chaque mois, des millions de Français sont sous l'eau après avoir payé leur loyer et leurs charges. En outre, il y a de plus en plus de SDF dans nos rues.
  • De l'autre côté, chaque supermarché gâche chaque jour plus de 40 kg de nourriture. C'est impensable avec la crise économique actuelle !


Notre proposition a donc été simple et efficace : voter une loi imposant, ou incitant aux supermarchés de donner, soir après soir, tous leurs invendus à l'association de leur choix.

Concrètement, nous souhaitons proposer un droit opposable. Ainsi, avec un encadrement légal, il y aurait trois conséquences :

1. Chaque citoyen peut créer une association et déposer les statuts (validés au préalable à la préfecture évidemment) à sa mairie. Celui-ci pourra ensuite s'adresser à l'enseigne de son choix dans sa commune, afin que celle-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir même (à l'instar de notre initiative à Courbevoie).

Il y aura donc deux sortes d'associations pour la distribution de nourriture : les associations agréées qui peuvent stocker (les Restos du cœur, Secours catholique, Secours populaire, Samu social, Croix rouge...) ; et les associations agréées qui ne peuvent pas stocker en raison d'absence de locaux permettant le respect à la chambre froide. Dans ce cas, ça serait une distribution immédiate le soir même (à l'instar de mon association "Courbevoie 3.0").

Si aucune association ne vient interpeller une enseigne, l'obligation ou la contrainte ne fonctionne donc pas. Ceci pour rassurer les enseignes et les commerçants.

2. Chaque commune pourra informer les citoyens qu'il y aura cette initiative. Cela permettra de mobiliser de nombreux bénévoles. Exactement comme j'ai fait à Courbevoie (tribune dans le "Courbevoie magazine", communication via Facebook, Twitter).

3. Le surplus de nourriture sera cédé automatiquement aux associations agréés qui peuvent stocker la nourriture. Je rappelle, comme vous le savez, que les Restos du coeur (comme toutes les autres) font des collectes de nourriture en ce moment.

Un système quasi-similaire a été appliqué en Belgique, par le député socialiste Frédéric Daerden à Herstal. Ça marche très bien comme vous pouvez l'imaginer.

Cette proposition, que nous avons donc testée sur le terrain à Courbevoie peut aider à éradiquer une partie de la faim dans notre pays.

De nombreux parlementaires et élus, de droite comme de gauche, soutiennent notre démarche comme Thierry Solère, Pouria Amirshahi, Alexis Bachelay, Frédéric Lefebvre, Nathalie Goulet, Xavier Bertrand ou encore Jean-Christophe Lagarde. Il y a une réelle union nationale autour de notre demande.

De plus, de nombreuses personnalités tel que Johnny et Laeticia Hallyday, Bruno Gaccio, Anthony Kavanagh, Nikos Aliagas, Omar et Helene Sy, Valerie Damido, Youri Djorkaeff ou encore Antoine et Emma de Caunes.

Nous avons également reçu le précieux soutien de l'association ONE France. Cette ONG a été fondée par Bono, le chanteur du groupe U2. En effet, notre combat est international et aura vocation à se décliner sur d'autres continents.

Nous avons été auditionné, les 28 janvier et 17 février, à l'Assemblée nationale pour présenter cette initiative. Et le 5 mai, nous avons été reçus à l'Élysée. J'ai reçu le soutien du Président de la République pour notre pétition.

Notre pétition a été votée à l'unanimité le vendredi 10 avril dernier au Sénat dans la loi dite Macron. La sénatrice UDI Nathalie Goulet a saisi l'opportunité de cette loi pour y insérer un amendement. Le Senat l'a voté à l'unanimité avec deux précisions : cela concerne les enseignes de plus de 1000m2 et elles auront la possibilité de faire un partenariat avec l'association de leur choix. C'est donc la reconnaissance d'un réel droit opposable et la création d'un encadrement légal pour la distribution directe des invendus consommables.
La loi Macron sera votée fin juin. A ce propos, le député-maire de notre ville, Jacques Kossowski m'a apporté son soutien. Je tiens à le remercier chaleureusement.

Par ailleurs, le député socialiste Guillaume Garot a repris intégralement notre pétition dans son rapport. Ce n'était pas chose facile car il était opposé à notre proposition de droit opposable. Mais nous l'avons persuadé grâce à nos arguments. Et surtout, grâce à la pression de l'opinion publique. 

Mais en parallèle de cette Loi Macron, la loi dite "transition énergétique" se présente en dernière lecture à l'assemblée Nationale.
Et le député UMP Frédéric Lefebvre, avec d'autres députés (dont le député UDI Maurice Leroy), ont décidé de saisir l'opportunité pour y insérer différents amendements, dont celui inséré à l'identique dans la Loi Macron. 

Par ce biais, toutes les enseignes auront l'obligation de donner leurs invendus consommables à l'association de leur choix.

L'objectif est de faire passer le dispositif le plus rapidement possible. Et la loi "transition énergétique" est votée en ce moment même. C'est donc une victoire car tous les groupes sont d'accord pour la voter.

L'objectif sera ensuite d'expliquer l'applicabilité de la loi à tous les français. J'ai été à Saint-Maur il y a quelques jours. Et je serai au Festival "nourrir sa santé" à Brides les Bains (Savoie en région Rhône-Alpes) du 5 au 7 juin. Cette initiative qui vient de ma ville, Courbevoie, pourra ainsi s'appliquer dans toute la France.

Cette loi, pour laquelle je me suis battu depuis de longs mois, permettra à toute la classe moyenne et aux démunis de pouvoir manger et boire sans la crainte du pouvoir d'achat. Et de voir enfin disparaître les scandaleuses images de l'eau de javel sur de la nourriture consommable.

La Fraternité a encore du sens dans notre pays.

Le 16e Festival nourrir sa santé de Brides-les-Bains donne concrètement l'occasion, du 4 au 7 juin, d'apprendre à cuisiner sans gaspiller ! Mieux, il propose de conjuguer équilibre nutritionnel des repas et gourmandises en limitant ses déchets. 
Tour à tour, des chefs et des diététiciennes de Brides-les-Bains montrent la voie. Ateliers des chefs, concours de cuisine amateurs « vite fait bien fait et sans déchets », école des petites toques, tables-rondes se succèdent pendant trois jours intenses qui mettent en pratique une cuisine bien-être au quotidien.

 
 

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