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08/01/2017

A propos des votes blancs

 
 

 
Pour que les votes blancs soient pris en compte dans les suffrages exprimés pour toutes les élections.
par Jean-Sébastien NICOLAS · 185 876 signataires
RÉPONSE DU DÉCIDEUR

Réponse de Sébastien Nadot


Cependant, cette évolution, largement souhaitable, ne peut à elle seule apporter des garanties d’une meilleure respiration démocratique de notre pays.

On pourrait résumer le geste de quelqu’un qui vote blanc à l’idée suivante : « Je souhaite participer mais ce que vous me proposez ne me satisfait pas ». Cette position est légitime en démocratie et doit donc être reconnue. Cela dit, à l’épreuve des faits, bien d’autres domaines doivent évoluer et accompagner cette transformation.

Je suis candidat du Mouvement des Progressistes pour l’élection présidentielle de 2017. Sous couvert de transparence, la Loi de modernisation des règles applicables à l'élection présidentielle du 25 avril 2016 a rendu l’obtention des 500 parrainages nécessaires encore plus difficile que précédemment. Cela signifie que le nombre de candidat devrait être davantage limité que par le passé et surtout qu’un « petit candidat » n’a quasiment aucune chance de voir ses propositions politiques aboutir dans le débat présidentiel. Autrement dit, l’éventail de l’offre pour les électeurs s’en trouvera réduit et mécaniquement, ceux-ci n’auront guère de possibilité de voter pour quelqu’un parce qu’ils se retrouvent dans son projet. Ainsi, le jeu politico-médiatique actuel, qui exclut a priori les petits candidats, est tout aussi dramatique que la non reconnaissance du vote blanc. La République a-t-elle peur d’un trop grand pluralisme ?


On peut également voter blanc par respect pour le droit de vote (acquis par nos parents de haute lutte) tout en considérant que le vote en question est dénué de sens ou trop éloigné de ses propres préoccupations. C’est pourquoi, la question du vote doit pouvoir dépasser celle de la personne ou du parti politique pour devenir celle d’un sujet, d’une décision clairement ramenée au quotidien. Dans ce domaine, notre pays manque dramatiquement d’imagination. Là où la Suisse, l’Italie et les pays construits en fédération sont capables de proposer des référendums locaux sur des questions qui touchent de près les citoyens, la France est étonnamment inerte (compte-tenu de son passé historique).

Le périmètre des Régions a récemment changé en France. Il y a pléthore de conseillers régionaux, auxquels viennent encore s’ajouter les membres des CESER : plusieurs centaines de personnes élus, censées représenter les électeurs. Malheureusement, il n’y a pas de jeu parlementaire dans les régions. Les Présidentes ou Présidents font simplement valider leurs décisions par tous ces conseillers. La « parlementarisation » des Conseils régionaux, à l’appui du traitement de questions locales, permettrait aux électeurs de voter pour des questions qui les concernent et les impliquent directement. A-t-on à ce point peur des gens pour ne pas organiser des votations locales à effet réel ?

La reconnaissance réelle du vote blanc est un impératif pour une démocratie moderne. Sa portée restera limitée sans une approche médiatique du pluralisme politique plus volontariste. Mais la clef essentielle réside certainement dans la proximité entre les citoyens et ce sur quoi on leur demande de voter. Il s'agit de ramener la vie dans la politique.