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11/01/2020

Grâce à la sonde Parker, plus d'informations sur le Soleil...

Elle livre enfin ses précieuses informations. La sonde solaire Parker Solar Probe, petit vaisseau spatial de la NASA, est dotée d’une technologie révolutionnaire résistante à la chaleur qui lui permet de “toucher” le Soleil. Ce mercredi 4 décembre, l’agence spatiale publie dans la revue Nature le premier ensemble de données issues de sa mission dans l’atmosphère de l’astre, l’un des environnements les plus extrêmes de notre système solaire. Ces recherches nous en révèlent plus sur les mystérieux champs magnétiques et les particules énergétiques du Soleil. Des questions sans réponse
Lancée le 12 août 2018, la sonde solaire Parker a été placée dans une orbite elliptique autour du Soleil. En utilisant Vénus comme “assistant gravitationnelle”, l’objet a réussi à réduire la distance qui la séparait de l’astre. Les données récoltées deviennent intéressantes à partir de la couronne solaire, c’est-à-dire la couche la plus externe de son atmosphère solaire. Elle est composée d’un plasma, un gaz complètement ionisé.
Les scientifiques savent déjà que ses températures oscillent entre deux et cinq millions de degrés Fahrenheit — soit des températures curieusement 200 fois plus chaudes que la surface même du Soleil. Mais comment est produite cette chaleur et comment se comportent les particules subatomiques à l'intérieur restaient pour le moment des questions sans réponse.
Par ailleurs, la couronne solaire produit aussi le vent solaire, des flux de particules énergétiques, à l’origine des aurores boréales lorsqu'ils s’entrechoquent avec les couches du champ magnétique terrestre. Par le passé, les astronomes ont été capables de mesurer ces flux plus près de la Terre. Les outils de pointe de Parker, protégés par un bouclier thermique, font encore mieux. Ils tentent d'en découvrir la source.
Des zones sans poussières cosmiques
Tout d’abord, les photos prises par l'instrument pour identifier les différentes structures du vent solaire révèlent une nouvelle dynamique dans les “streamers de casque”, ces boucles magnétiques lumineuses qui se développent sur les régions actives du Soleil. L’équipe a ainsi observer des changements d’intensité de la lumière.
Ces variations mettraient en évidence une “zone exempte de poussières cosmiques”, car elles auraient été pulvérisées par la chaleur du Soleil. Résultat de collisions entre planètes, astéroïdes et comètes il y a des milliards d’années, elles sont pourtant omniprésentes dans l’espace. L’hypothèse de l'existence de cette zone remontait déjà aux expériences du vaisseau spatial Helios, des années 1970. Mais elle n’avait pu être confirmée. Les prochaines missions de Parker devrait nous en apprendre plus sur cet environnement méconnu, recherché depuis longtemps.
L'énigmatique vent solaire
Une deuxième découverte inattendue a été la manière dont les électrons, les ions hydrogène et les ions hélium se déplacent dans le vent solaire. Quand le champ magnétique s’inverse, ce dernier agit étrangement. Sa vitesse semble s'accélérer, et les les particules en mouvement suivent alors une courbe en forme de S à mesure qu’elles s'éloignent du Soleil, comme le mouvement d'un fouet. Cela formerait des petits jets de matières chaotiques, sortes des petits orages. Auparavant, les chercheurs avaient au contraire mesuré que les particules s’échappaient du Soleil comme des balles, sur des trajectoires rectilignes.
Ces nouvelles données en suggèrent donc autrement, avec des modifications de la vitesse du vent solaire qui ne correspondent à aucun modèle identifié précédemment. Si ce phénomène reste inexpliqué, les observations de la sonde montrent toutefois que le vent solaire dit “lent” — avec des vitesses inférieures à 500 km / seconde — proviendrait de “trous” dans la couronne, moins denses et plus froids. Des structures qui n’avaient jamais été observées auparavant.
Et après ?
Mieux comprendre l'activité solaire peut aider les scientifiques à prévoir les grandes éruptions solaires, qui menacent nos systèmes de communication par satellite. “Si nous pouvions prédire la météo spatiale, on pourrait fermer ou isoler des parties du réseau électrique, ou arrêter des systèmes satellitaires potentiellement vulnérables”, explique Stuart Bale, auteur principal de l’un des articles publiés dans Nature, repris par The Independent.
Le 26 décembre prochain, Parker Solar Probe tentera de se rapprocher encore plus du Soleil. Pour cela, elle prendra davantage de vitesse et tournera à 109 kilomètres par seconde. Un troisième survol en juillet 2020 passera à la vitesse supérieure. Et en 2024, la sonde solaire pourrait éventuellement s’approcher à 3,9 millions de kilomètres de la surface de l'astre. Elle devrait alors atteindre les 550 000 kilomètres par seconde, ce qui la rendra plus rapide que n’importe quel vaisseau spatial de l’histoire.

D'après redaction - Gentside - jeudi 5 décembre 2019