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14/04/2019

Plastiques recyclés en hausse...

Après Unilever l'été dernier, ou encore Danone, c'est au tour de Nestlé de conclure avec le champion français Veolia un accord mondial pour recycler davantage de plastique. Pour les géants de l'agroalimentaire, responsables d'une grande partie des déchets qui souillent les océans, le temps presse.

Face au «plastic bashing», chacun met un point d'honneur à afficher des objectifs ambitieux. Nestlé, par exemple promet de tripler d'ici 2025 la part de plastique recyclé réincorporé dans les emballages alimentaires qui sortent de ses usines. Mais, notamment dans de nombreux pays en voie de développement, la production ce plastique recyclé est insuffisante pour satisfaire cet appétit des grands groupes: la collecte est inefficace, et le plastique recyclé pas toujours suffisamment «propre» pour lent les océans, le temps presse.
Face au «plastic bashing», chacun met un point d'honneur à afficher des objectifs ambitieux. Nestlé, par exemple, promet de tripler d'ici 2025 la part de plastique recyclé réincorporé dans les emballages alimentaires qui sortent de ses usines. Mais, notamment dans de nombreux pays en voie de développement, la production ce plastique recyclé est insuffisante pour satisfaire cet appétit des grands groupes: la collecte est inefficace, et le plastique recyclé pas toujours suffisamment «propre» pour servir aux emballages alimentaires. C'est donc toute une nouvelle chaîne d'économie circulaire que veulent soutenir Nestlé et Veolia, dans onze pays prioritaires en Asie, en Afrique, en Amérique latine et même en Europe. En tête, l'Indonésie, l'Inde ou encore le Vietnam.
Veolia financerait l'amélioration du tri et de la collecte du plastique avec des solutions adaptées aux besoins locaux. Les expériences en cours en Indonésie donnent quelques pistes: utiliser les «waste banks» (les consommateurs apportent leurs déchets triés, et quelques reçoivent en échange de l'argent, des tickets de transport...), rémunérer les chiffonniers pour les plastiques rapportés aux centres de tri, etc... «Les marques, qui sont plus proches des consommateurs, ont un rôle à jouer dans la communication. Elles ont aussi dans certains pays vocation à mettre en place un système de financement de la collecte, comme ce que nous connaissons en France avec Citeo», relève Laurent Auguste, senior vice-président exécutif en charge du développement, de l'innovation et des marchés chez Veolia.


Nouveaux procédés
Le champion français investira également dans la création d'au moins une dizaine d'usines. L'accord dévoilé ce lundi lui assure des débouchés: Nestlé s'engage à acheter une partie au moins de la matière première qui sortira de ces sites pendant dix ans, à un prix convenu à l'avance. D'ordinaire, les achats sont décidés moins d'un an à l'avance, et le prix de la matière recyclé est corrélé à celui du plastique vierge, lui-même tributaire des cours du pétrole. Cette forte volatilité des prix de vente est l'un des freins au développement de l'économie circulaire. Les accords signés par Veolia avec certains grands clients potentiels changent la donne. Le groupe n'en est pas, en effet, à son coup d'essai. Le 21 mars, il posera ainsi la première pierre d'une usine de recyclage des PET de qualité alimentaire en Indonésie, qui sera mise en service en 2020. D'une capacité d'environ 25.000 tonnes par an, elle fournira Danone, pour sa marque Aqua, dans le cadre d'un contrat de fourniture de granulés de PET conclu pour 8,5 ans.
Pour les futures usines, Veolia entend aussi travailler sur de nouvelles technologies. Jusqu'à présent, le plastique recyclé était produit grâce à des procédés mécaniques (nettoyage, broyage...). Mais une grande partie des plastiques collectés restaient pollués par le mélange avec d'autres produits (métaux, additifs...), et était donc inadaptée à un usage alimentaire. «C'est pourquoi nous allons explorer des procédés de recyclage dits «chimiques», comme la pyrolyse, qui permettent de ramener le plastique à son état d'origine, les polymères, et donc de disposer d'une matière première pure», explique Laurent Auguste. Jusqu'à présent, ce procédé onéreux n'avait pas trouvé son modèle économique. «Mais les efforts fournis pour y parvenir n'ont pas non plus été suffisants. L'objectif de notre partenariat avec Nestlé, avec l'appui des chimistes, est aussi de progresser dans cette voie», souligne le responsable de l'innovation de Veolia. Aujourd'hui encore, le groupe n'a pas de site de dimension industrielle sur ces procédés.

Anne Bodescot - Le Figaro - mercredi 27 mars 2019