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07/06/2015

Sauver Venise, victime de son succès...

 

On pensait Venise plus ou moins "tirée d'affaire" après les travaux importants entrepris, afin que la ville, construite sur des pieux, protégée par des digues et aux bâtiments peu à peu rongés par le sel, ne s'enfonce pas dans la Lagune. Mais un autre danger menace la Sérénissime: le tourisme de masse qui réduit la Cité des Doges à la Place St Marc et à quelques palais accessibles en gondoles le long du Grand Canal, de même que les loyers très élevés qui chassent ses habitants aux revenus modestes vers les villes alentour. Bientôt, si l'on n'y prend garde, Venise ne sera plus qu'un décor d'opérette, une ville-musée où se promèneront en gondoles des amoureux romantiques et fortunés!

 

Georges Pernoud, qui anime le magazine Thalassa tous les vendredis soir à 20H50 sur la 3ème chaîne, en a fait son sujet ce vendredi 5/6/2015. En effet il a donné la parole à des habitants, à Cristina par exemple, une libraire indépendante, qui d'entrée de jeu annonce la couleur : "Les personnes qui restent à Venise, ce ne sont pas des résidents, mais des résistants!". Face aux marées humaines qui déferlent, la grande cité maritime vit au rythme des faillites de ses commerçants (500 par an!) et des travaux aux montants exorbitants entrepris pour la réfection de ses palais.

 

Car, si la population s'effondre, certains Vénitiens se battent au quotidien pour sortir leur cité des clichés habituels, tout en reconnaissant que la ville vit essentiellement du tourisme (23 millions de visiteurs par an). Dans l'esprit de Cristina par exemple, est née l'idée d'un circuit touristique alternatif avec visite d'ateliers de petits artisans et de coins méconnus de la Cité des Doges, véritable musée d'histoire à ciel ouvert. De son côté, Gloria, qui anime une salle de sport, décide d'organiser des colonies de vacances sur place, afin de toucher la jeunesse italienne. La Comtesse Enrika s'est lancée pour sa part dans des cours de cuisine italienne. Quant à Alberto, ancien champion de voile, il essaie de transformer une île de la lagune en un beau jardin public car les espaces verts manquent...

 

Alors, à notre tour, refusons en tant que touristes le passage des paquebots géants qui prennent le Grand Canal pour une autoroute, d'où les gens depuis les ponts du bateau ont 15 minutes pour apercevoir la Place St Marc et les principaux monuments. Sachons sortir des sentiers battus: découvrons avec des amoureux de la ville ce labyrinthe de 177 canaux. N'achetons pas les souvenirs hideux "made in China", alors qu'il existe de l'artisanat authentique (masques en bois...). Intéressons nous au devenir de cette cité millénaire, en ne cédant pas au tourisme de masse qui se borne à survoler les principales richesses connues de la ville (Pont des Soupirs et Rialto, Place St Marc). Découvrons avec plaisir la complexité de cette ville composée de palais et de canaux, où vivent au quotidien des habitants.

 

La Sérénissime est en effet en pleine mutation. Ce n'est pas un décor de théâtre, qui vibre uniquement en période de Carnaval et lors de la Biennale des Arts, mais une cité où résident des habitants amoureux de leur patrimoine, où le passé et le présent se côtoient en un bouquet vivant et coloré.

 

Lyliane