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20/06/2015

Faire de sa douleur un moteur d'ouverture aux autres...

La Principale du Collège Rostand à Nice dans le quartier de la Madeleine a invité le 17/6/2015 Mme Latifa Ibn Ziaten à venir parler toute une matinée aux élèves des classes de 5ème dans la cafétéria de l'établissement. Pourquoi ce choix? Sans doute parce que l'intervention de cette femme lui a semblé tout à fait opportune, dans ce quartier où se retrouvent beaucoup de familles «issues de l'immigration». Et très certainement aussi parce que cette «mère courage», qui va depuis près de 3 ans d'établissements scolaires en centres de détention pour parler de respect et de tolérance dans notre pays, l'avait touchée.

C'est par le journal Nice-Matin que j'ai appris la nouvelle. La journaliste venu sur place (S. Casiglia) n'a pas manqué de retracer la douleur de cette femme, lorsque Mohammed Merah en mars 2012 a abattu à Toulouse son fils Imad, âgé de 30 ans, engagé dans l'armée française et musulman lui aussi. Après une période de deuil, Latifa Ben Ziaten a voulu comprendre les raisons d'une telle violence. Elle s'est déplacée dans les quartiers et elle a rencontré des jeunes du même milieu que l'assassin de son fils. C'est alors, après avoir dialogué avec eux, qu'elle a décidé de faire de sa douleur un moteur d'intervention auprès de ces jeunes, qu'elle qualifie de «mal aimés et mal orientés», vivant dans des sortes de ghettos et constituant une proie facile pour les terroristes qui paraissent les écouter et les valoriser, alors qu'ils les manipulent et les piègent sous couvert de religion.

 Mme Latifa Ibn Ziaten a crée une association «Imad Ibn Ziaten pour la Jeunesse et la Paix», qui reçoit des fonds de citoyens français soucieux de l'aider dans ses entreprises et déplacements. (association-imad.fr)

En réponse aux questions posées par les élèves, le message délivré par cette femme, douce et ferme à la fois, au Collège Rostand de Nice était le suivant:

-ne jamais avoir peur, car c'est cela qui donne de la force aux terroristes

-quoi qu'il arrive rester debout et garder la tête haute

-essayer de connaître l'autre pour le comprendre, connaître sa propre religion comme celle des autres quelle qu'elle soit car selon Latifa Ben Ziaten «la religion, c'est de l'amour» et non de la haine. Et ajoute cette femme:«La haine c'est plus facile que le bien!»

 Les jeunes lui ont notamment posé la question du djihad. Voici sa réponse reprise par la journaliste: «Le djihad, c'est ce que je fais face à vous ce matin, c'est ce que font vos parents, vos professeurs, lorsqu'ils vous éduquent et c'est ce que vous faites en apprenant»

Alors, souhaitons que cette sorte de«croisade par les mots»(tolérance, respect, écoute, discernement, amour...) entreprise par Mme Latifa Ibn Ziaten en faveur de la jeunesse qu'elle nomme «lumière de l'avenir» - plus de 6000 jeunes ont été contactés en 2015 - finisse par porter des fruits et continue à être relayée par les médias. Et saluons le courage de cette mère qualifiée de «mère universelle pour les blancs, les noirs, les juifs, les musulmans, les catholiques...»!

Lyliane