Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/06/2015

La liberté de circuler en Europe...

Tout près de Nice où j'habite et de part et d'autre de la frontière symbolique qui sépare la France de l'Italie c'est à dire entre Vintimille et Menton, des Associations des Droits de l'Homme, quelques élus et hommes politiques français et italiens, de simples citoyens émus par le manque de solidarité manifesté par le gouvernement français se retrouvent autour d'une même cause: la liberté de circuler à travers l'Europe.

Venus d'Afrique ou du Moyen Orient au péril de leur vie, des centaines de migrants sont confinés depuis plusieurs semaines dans une zone tampon entre les deux pays dans des conditions inacceptables: en plein soleil, sans eau, ni nourriture si ce n'est celle que certains membres d'associations humanitaires leur procure, sans aucun moyen d'abriter leur famille et de se soigner. Ils sont venus chez nous pour fuir les persécutions, la guerre ou la famine et ils espèrent pour la plupart rejoindre les pays d'Europe du Nord car beaucoup sont anglophones.

Quelle est l'attitude des autorités de notre pays? Par peur que certains d'entre eux cherchent à rester chez nous, pour ne pas entraîner des jugements de la part de partis extrémistes et xénophobes, ils donnent des ordres, afin que les forces de l'ordre confinent hommes, femmes et enfants sur des rochers du bord de mer et leur refuse le passage. La gare de Menton comme celle de Nice et de Cannes sont investies par des CRS qui patrouillent pour rechercher d'éventuels migrants ayant réussi à passer! Bien mieux: des manifestations de soutien aux migrants au poste frontière de Menton sont dispersées sans ménagement! Le PCF (parti communiste français) a proposé une solution d'attente plus humaine: rassembler ces migrants dans une base aérienne désaffectée à Roquebrune Cap Martin (06) susceptible de les accueillir, avant que soit trouvée une solution d'acheminement vers d'autres pays, mais la Préfecture des Alpes Maritimes reste sourde à ces appels. 

Que disent les médias pendant ce temps: après avoir braqué un jour ou deux leurs projecteurs sur ces migrants en difficulté, ils discourent sur la Fête de la Musique, des éleveurs bovins en difficulté, des chauffeurs de taxi en colère ; ils parlent de la température de l'eau de mer, des prochaines vacances... Où sont les valeurs d'accueil et de solidarité de nos sociétés occidentales? Enfouies sous un repli matérialiste ou identitaire? Pouvons nous encore citer sans rougir notre devise: liberté, égalité, fraternité?

Pourquoi ne pas saisir nos élus locaux, notre gouvernement du «droit de circuler librement» inscrit dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen? Comment faire entendre notre honte de voir agir ainsi nos gouvernements en notre nom? Cette crise humanitaire me paraît montrer en effet une crise de nos valeurs humaines. Ne serions nous pas en train de nous rendre compte des limites du matérialisme et de l'égoïsme érigés en règles de vie collective dans nos sociétés? D'aspirer à autre chose?!

Lyliane