18/12/2019
Comment concilier révolution numérique, extraction non polluante de métaux rares et commerce équitable
Un dossier publié dans Télérama et signé par Mr Olivier Tesquet pose de nombreuses questions d'actualité. Le thème principal pourrait être résumé par la question suivante: comment pourrions nous concilier de façon bénéfique la généralisation des outils numériques et leurs dramatiques conséquences sur notre environnement? Tout est passé en revue: extraction nocive pour les êtres humains et les sols, travail des enfants, déchets polluants et dans nos pays: boulimie de consommation, serveurs gourmands en énergie, constructeurs avides de profit...
Le désastre écologique est pointé du doigt, d'autant mieux que chez nous, bien loin des mines et des dépôts polluants, nous semblons empêtrés dans nos contradictions et prisonniers d'un marketing qui nous pousse à changer de smartphone chaque année... Heureusement, après ce bilan consternant de la face cachée du numérique, le dossier met en valeur les recherches d'une entreprise néerlandaise nommée Fairphone, dans laquelle "une soixantaine de salariés planchent sur le téléphone de demain: durable, équitable et recyclable". Pour le moment sur les quarante métaux nécessaires à la mise au point d'un smartphone, le fairphone en a sélectionné quatre issus du commerce équitable.
De son côté, "pour sortir de cette économie linéaire qui se soucie peu de l'après", l'Ademe va déployer dans notre pays au début 2020 un indice de réparabilité (cf l'étiquette énergie de l'électroménager). Pour cela seront pris en compte: la disponibilité des pièces détachées, la démontabilité, la mise à disposition de notices, le coût des pièces détachées, la mise à jour des logiciels. Mr Erwann Fangeat, responsable de la direction énergie circulaire et déchets de l'Agence pense qu'avec un indice européen, les grands constructeurs pourront peut-être infléchir leurs politiques.
Au moment où plusieurs d'entre nous tentent de limiter leurs voyages en avion et de réduire leur consommation de plastique, nous sommes invités à prendre conscience des effets pernicieux induits par l'usage effréné du numérique. Dans cette optique, plus de sobriété énergétique et de sens de la justice devront naître dans nos pays dits industrialisés...
On peut s'informer sur le sujet par la lecture de plusieurs ouvrages. Par exemple: "La face cachée du numérique " par Mr F. Flipo et Mmes M. Dobré et M. Michot aux éditions L'échappée (2013), par "La guerre des métaux rares" de Mr G. Pitron publié aux éditions Les liens qui libèrent (2018) et aussi grâce au rapport de l'ONG Greenpeace sur www.clickclean.org.
Lyliane
04:32 Publié dans AGRICULTURE ET BIODIVERSITE, ARTICLES ENGAGES, CITOYENNETE, DES SOLUTIONS !, ECONOMIE SOLIDAIRE, EVOLUTION PERSONNELLE, GESTION DES DECHETS, HABITER AUTREMENT, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LECTURES, SOCIETE COLLABORATIVE, Z - SUR FACE BOOK AVEC COOPERER AVEC PR | Tags : métaux rares, face cachée du numérique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |
18/04/2018
Un sérieux dilemme pour les technologies vertes et numériques...
Jusqu'au 20 ème siécle, écrit Mr Guillaume Pitron dans son premier ouvrage qui a été publié aux Editions «Des Liens qui libèrent» en janvier 2018, nous connaissions surtout et utilisions les métaux abondants comme le fer, le cuivre, le zinc, l'aluminium... Le tableau de Mr Mendeleïev contenait bien d'autres noms de métaux, mais nous ne leur avions jusque là pas trouvé d'application industrielle. C'est seulement à partir des années 1970 que l'on s'est mis à exploiter les propriétés magnétiques de certains de ces métaux(néodyme,, samarium, praséodyme...). De nos jours, les aimants sont partout, depuis les moteurs alimentés par des batteries électriques jusqu'aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques, appelées pourtant « technologies vertes». Et le développement des technologies numériques (téléphones portables, compteurs Linky, ordinateurs...) a accéléré la consommation de métaux rares comme le scandium, le germanium, le lithium, le nickel, le cobalt, l'antimoine, l'étain...
Du coup, nous sommes conduits par Mr Pitron à réaliser - ce qu'aucun média ne cherche à dévoiler - «que les technologies vertes et numériques ont un fort impact écologique», car l'extraction de ces «terres rares» est un «cauchemar écologique». En effet, que ce soit en Chine tropicale dans le Jiangxi, au Congo, au Kazakhstan ou en Amérique du Sud, extraire de la roche ces métaux rares et coûteux par des procédés chimiques cause d'énormes pollutions et a des répercutions sanitaires sur les êtres humains. Cet impact mériterait d'être mesuré avant de favoriser comme nous le faisons aujourd'hui la «Green Tech». Car les voitures électriques et hybrides peuvent contenir de 9 à 11kg de terres rares selon une étude datant de juillet 2011...
Le recyclage de ces terres rares de nos smartphones n'est pratiquement pas envisagé malgré les efforts de certains groupes comme Hitachi au Japon. Seulement 18 des 60 métaux les plus utilisés dans l'industrie sont recyclés à 50%. Du fait de ces coûts environnementaux, nous nous trouvons face à de nombreux défis que les écologistes en majorité ignorent. La France par exemple tire son nickel de Nouvelle Calédonie tout en ayant promis à cette île de respecter son désir d'indépendance s'il était majoritaire. Les îles Wallis et Futuna pourraient peut-être prendre la même voie, malgré leurs réserves minières importantes... Aujourd'hui, quoi qu'il en soit, c'est la Chine qui est devenue «le nouveau maître des métaux rares» et cela pourrait devenir un jour prochain problématique en terme de dépendance énergétique...
Mr Pitron est journaliste et il intervient régulièrement auprès du Parlement français comme de la Commission Européenne au sujet des métaux rares. Il lance avec son ouvrage «La guerre des métaux rares» un cri d'alarme et nous met en face d'un défi pour l'avenir. Le Préface de Mr Hubert Védrine comme le prix Erik Izraelewicz de l'enquête économique, crée par Le Monde, qui lui a été décerné donnent des accents de sérieux à sa quête. Il dévoile en effet la face cachée du numérique, les dessous de la transition énergétique et nous confronte à la réalité du «progrès» technologique.
Saurons-nous en prendre conscience, orienter nos savoirs vers l'économie des ressources, privilégier le recyclage des biens matériels, limiter notre consommation de produits électroniques tout en luttant contre l'obsolescence programmée au lieu d'épuiser toujours davantage les ressources de notre planète? Je l'espère pour tous nos descendants et j'appelle de mes vœux «l'âge des Low Tech» comme l'a écrit en titre de son livre publié au Seuil Mr P. Bihouix en 2014.
Pour approfondir ce vaste sujet, consulter notamment www.mineralinfo.fr ou www.amisdelaterre.org ou même www.metauxrares-lelivre.fr.
Lyliane
05:29 Publié dans ARTICLES ENGAGES, CITOYENNETE, ECONOMIE, ENERGIES ET CLIMAT, ENERGIES NOUVELLES, EVOLUTION PERSONNELLE, GESTION DES DECHETS, HUMANISME/PHILOSOPHIE, LECTURES, NATURE ET ENVIRONNEMENT, QUESTIONNEMENTS | Tags : métaux rares, terres rares | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |