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31/05/2015

Le monde en face...

Mardi 26/5/2015 en soirée, j'ai regardé l'émission intitulée « Le monde en face », documentaire d'E. Nobécourt et N. Maupied sur France 5. En un peu plus d'une heure, il s'agissait de comprendre pourquoi les Français sont de plus en plus conquis par les médecines dites « alternatives » et sont nombreux à se soigner autrement que par des soins classiques. Marina Carrère d'Encausse présentait ce magazine télévisuel.

J'ai entendu successivement des médecins allopathes comme le Dr Saldman, le Professeur H. Joyeux, des médecins de l'Hôpital La Pitié Salpétrière à Paris, le représentant du Conseil de l'Ordre des Médecins, le Dr S. Blisko de Miviludes (organisme contre les sectes), le Dr Véricel... L' un a reconnu que les ordonnances allopathiques comportent parfois plus de 3 médicaments, ce qui peut induire des effets secondaires négatifs. Un autre a exprimé que les jeunes médecins sont toujours formés de façon cartésienne et de ce fait déconseillent les traitements qu'ils ne connaissent pas. Un autre encore a admis qu'ils raisonnent pour la majorité en terme de symptômes, de mortalité au lieu de viser les causes du dérèglement et le bien être du patient.

« Le monde en face » était composé d'acupuncteurs, de médecins formés aux médecines chinoises, de naturopathes, de masseurs ayurvédiques (technique indienne), d'auriculothérapeutes, d'adeptes de la méditation ou de l'hypnose. Ils étaient interviewés et filmés en train de questionner de traiter ou de prendre un temps d'échange avec leurs patients.

Apparemment le public français n'a pas attendu les preuves scientifiques réclamées par la médecine officielle et, effet placebo ou pas, il apprécie d'être considéré comme un Tout. Seuls le soulagement apporté et le contact humain paraissent essentiels à ses yeux. Alors que ces médecines ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale, les patients acceptent d'y avoir recours.

Depuis 2012 environ, l'hôpital résiste moins que les cabinets libéraux et intègre peu à peu ces différentes thérapies, notamment en Cancérologie et en Psychiatrie. Parmi les pays européens, la France paraît le plus important bastion de résistance. Par exemple les Heilpratiker en Allemagne sont tout à fait reconnus et depuis très longtemps...

Les patients interrogés reconnaissent qu'ils apprécient d'être entendus dans leurs souffrances physiques ou morales ainsi que de faire appel à leurs propres ressources pour se soigner. Des maux comme les acouphènes, les migraines sont pris en compte et soulagés. Une hygiène de vie est le plus souvent proposée et les patients sont examinés dans leur globalité. Tous néanmoins reconnaissent à la médecine allopathique une grande efficacité en terme de diagnostic (I.R.M. Scanners...) et de chirurgie réparatrice. Mais ils pensent qu'il pourrait y avoir d'autres réponses aux maladies que le médicament systématiquement proposé (antidépresseurs , corticoïdes, antibiotiques, antiinflammatoires etc)

Pour éviter des dérives éventuelles de la part de « charlatans », un conseil a été donné lors de cette émission: se méfier de tous ceux qui promettent une guérison rapide et ne veulent pas de complémentarité avec la médecine conventionnelle. Toutefois on peut se demander pourquoi les médecins français restent aussi réticents à voir leurs malades tenter d'autres types de médecines, alors qu'elles marchent et qu'ils le constatent eux mêmes!

Au delà des différences de philosophie et d'approche du sujet qui vient consulter, il me semble que la relation du praticien et de son patient doit être basé sur la confiance. Chacun devrait donc se sentir libre du choix de son thérapeute et pouvoir associer les techniques qu'il sent le mieux pour lui-même. Une telle émission avait quoi qu'il en soit le mérite de rapprocher « deux mondes ». Une bonne initiative à mon sens !

Lyliane (31/5/2015)