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02/10/2015

Privilégier l'agroforesterie pour lutter contre la désertification et restaurer les sols...

 

Selon Mme Monique Barbut, secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies, interviewée dans la revue Plantes et Santé de septembre dernier, la lutte contre le changement climatique passe certes par la reforestation et la transition énergétique, mais également par des actions contre la désertification. Cette femme, bien au fait de ce qui se passe dans le monde, précise en effet que si l'on veut que l'augmentation de température reste en dessous de 2°C, il faut s'employer à séquestrer du carbone. A son avis, cela pourrait se faire en restaurant rapidement 500 millions d'hectares de terres dégradées. Ainsi un tiers des émissions de gaz à effet de serre pourrait être séquestré tous les ans.

 

Mme M. Barbut propose l'agroforesterie comme excellent moyen de capturer du carbone dans les arbres et les sols, fertilisés par la matière organique apportée par les plantes. De cette façon, les terres les plus pauvres (Afrique subsaharienne ou tropicale humide notamment) pourraient accéder à des financements. Selon elle, il faut moins de 150 euros pour restaurer un hectare de terres dégradées.

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas l'agroforesterie, il faut savoir que c'est un mode d'exploitation ancestral des terres agricoles en associant des plantations d'arbres en lignes ou disséminés un peu partout, de haies dans des cultures vivrières ou des pâturages. En Inde du Nord, des résultats remarquables ont été obtenus par une campagne d'agroforesterie, là où tous les arbres avaient disparu comme bois de chauffage. Chez nous, avant le remembrement, l'agriculture intensive et l'utilisation d'engins lourds, il y avait en quelque sorte de l'agroforesterie partout...

Pour en savoir plus, consulter sur internet, www.agroforesterie.fr .

 

La secrétaire de la Convention des Nations Unies estime qu'il serait nécessaire que la COP21 prenne en compte des actions contre la désertification comme une des solutions capable de lutter contre le changement climatique. Elle propose même que les gouvernements réunis à Paris inscrivent dans les textes à signer que pour chaque hectare de terre dégradée, on devrait restaurer un hectare par des plantations mixtes. Cela pourrait en outre créer de nouveaux emplois dans ces zones à revitaliser.

 

Selon elle, restaurer le potentiel des sols est indispensable pour assurer la survie alimentaire des populations. Car accepter une hausse maximum de 2° C des températures à l'échelle de la planète revient à admettre +4°C au Sahel... Des populations vivent là et souffrent déjà de la désertification qui, ajoutée à une sécheresse régulière, cause des famines et la perte de troupeaux d'élevage. L'émigration actuelle dans nos pays occidentaux risque de s'amplifier encore, activée par des guerres pour accéder aux meilleures terres. Elle prend l'exemple de la Syrie où entre 2006 et 2010 la sécheresse a jeté un million de personnes à la rue. Une guerre civile là dessus et l'arrivée de djihadistes ont conduit au chaos actuel que nous connaissons...

 

Ne devrions nous pas nous soucier de maintenir sur leurs sols, grâce à des méthodes du type de l'agroforesterie, à de l'irrigation ou des forages de puits, des populations qui cherchent légitimement une survie alimentaire? Les experts en arboriculture et en carbone du Centre International d'Agroforesterie affirment qu'un milliard d'hectares de terres arables pourraient être transformées en paysages agricoles riches en carbone. Il y a donc matière à réflexion et à prise de décisions!

Lyliane